Cameroun-Nguon : le peuple Bamoun prépare le retour triomphal de son roi du Botswana

Un communiqué du sultanat annonce un plan d’accueil et de festivités pour le dimanche 10 décembre 2023.

D’après le document, le sultan-roi des Bamoun sera de retour de Botswana ce week-end. Le monarque a pris part à Kasane, depuis le 04 décembre dernier, à la 18è session du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. Au cours de cette session, l’Unesco a proclamé l’inscription du festival Nguon sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, une grande fierté pour le peuple Bamoun. Pour manifester cette joie, les populations se préparent à accueillir son roi.

Pour la circonstance, le sultanat prévoit l’accueil du monarque du pont du Noun à Mangoum jusque dans la cour traditionnelle d’apparat du Royaume à Foumban. Sur le chemin, Sa Majesté Mouhammad Nabil Mbombo Njoya sera accueilli à Foumbot, à Tayandi, à la porte des tranchées de Foumban. Après son installation au palais royal, le programme prévoit l’annonce du roi, une prière interreligieuse, des réjouissances et un grand concert de musique dans la soirée du dimanche.

Par ailleurs, à la suite de l’annonce de l’inscription de Nguon au patrimoine culturel immatériel de l’humanité, Sa Majesté Jamil Songue Madiba, chef Bakoko dans le Wouri a adressé une lettre de félicitations au sultan-roi des Bamoun. L’auteur de la correspondance a tenu à « présenter au peuple Bamoun, à tous vos prédécesseurs et à vous-même, mes vives et chaleureuses félicitations pour cette prestigieuse inscription ». Car pour « ce succès éclatant », le peuple Bamoun mérite cette admiration », s’est adressé le chef traditionnel à son homologue.

Cameroun : le sultan roi des Bamoun en visite à Mbanga

Sa Majesté Nabil Mbombo Njoya est allé rencontrer les ressortissants du peuple bamoun installés dans cette localité.

 

Les Camerounais installés dans la circonscription administrative de Mbanga et ayant un lien de sang ou du sol avec le peuple bamoun ont reçu leur roi dimanche dernier. Sa Majesté Nforifoum Nabil Mbombo Njoya a effectué une tournée royale dans la commune de Mbanga, département du Moungo, région du Littoral. Le successeur de Ibrahim Mbombo Njoya a tenu à rencontrer les ressortissants de son unité de commandement.
Au cours de cette visite, le 20è roi des Bamoun a fait deux arrêts. D’abord pour rencontrer le chef des Balong, Sa Majesté Moukete Ngoh Magellan. Avec son homologue, Nabil Mbombo Njoya a abordé des questions d’intégration et de vivre ensemble entre les communautés locales et les personnes originaires du peuple bamoun. Ensuite, le sultan a bénéficié d’un accueil chaleureux au rythme des danses traditionnelles et folkloriques à l’esplanade de l’hôtel de ville de Mbanga.
A ce deuxième arrêt, le monarque a exprimé sa reconnaissance à l’endroit du maire Henriette Ejake pour l’intégration socioéconomique et culturelle réussie et de ses sujets dans la commune. Pour l’autorité traditionnelle, cette prise en compte des ressortissants bamoun est un exemple du vivre-ensemble.
A son tour, Mme le maire de Mbanga a exprimé le bonheur de recevoir Sa Majesté le roi qui a pu constater que les Balong et les Bamoun ne forment plus qu’une seule communauté.

Avant de quitter Mbanga, le sultan a exhorté les siens à respecter les autorités établies, et d’être des ambassadeurs du travail et de la paix.

La France s’intéresse au patrimoine culturel du Cameroun

Conduite par Jean-Luc Martinez, directeur du ministère des Affaires étrangères, la délégation effectue depuis la semaine dernière une tournée de tourisme culturel dans la région de l’Ouest.

 

Des touristes de marque dans les chefferies des grassfield. C’est ce à quoi les habitants de la région de l’Ouest ont eu droit la semaine dernière. C’est une délégation de dignitaires français qui effectue un tourisme culturel dans cette partie du Cameroun. Le voyage consiste à visiter les musées des civilisations et autres sites du patrimoine des populations de l’Ouest. Elle est conduite par Jean-Luc Martinez, ambassadeur de France chargé de la coopération internationale et du patrimoine au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. A ses côtés, Thierry Marchand, ambassadeur de France au Cameroun.

La première étape a été les chefferies supérieures de Bapa, dans les Hauts-Plateaux, et de Batoufam, à Koung-khi. Ils prennent ensuite la route pour Foumban. Accueillis par le Sultan, Roi des Bamouns, Mouhammed-Nabil Mforifum Mbombo Njoya, ils ont pu s’imprégner de la civilisation du peuple Bamoun en visitant le nouveau musée et la dynastie Nshare-Yen.

Ce voyage culturel s’est terminé par une visite du département de la Menoua avec la ville historique de Dschang. Cette visite dans l’Ouest est guidée par le programme culturel la Route des Chefferies.

Cameroun-incident de Magba : le gouverneur de l’Ouest convoque une réunion de concertation

Awa Fonka Augustine instruit le préfet du département du Noun d’inviter à cette réunion plusieurs autorités dont le chef du village Magba et le sultan roi des Bamoun.

Cette réunion de concertation portera sur l’incident survenu au village Magba lors de la tournée du Sultan roi des Bamoun, Sa Majesté Mforifum Mbombo Njoya Mohammed Nabil. En prélude à la tenue de cette rencontre qui aura lieu le 16 février 2023 sous sa présidence, le gouverneur de la région de l’Ouest demande au préfet du département du Noun d’inviter les personnalités ci-dessus à y prendre part.

Il s’agit du sous-préfet de l’arrondissement de Foumban, du sous-préfet de l’arrondissement de Magba, du maire de la commune de Magba, de Sa Majesté Mforifum Mbombo Njoya Mohamed Nabil sultan roi des Bamoun, des chefs des villages Magba, Manda, Mamboungan, Matta et Mambonko.

Pour rappel, tout a commencé au cours du week-end du 4 février dernier. Lors de la tournée du sultan roi des Bamoun dans l’arrondissement de Magba, les gardes du corps du sultan ont brutalement attaqué le chef de la communauté tikar, Ngamon Soulé pour avoir  appelé leur chef « Mon fils ». Selon des témoins, ces gardes ont aussi saccagé le palais de Ngamon Soulé. En représailles, la population tikar s’est rendue dans les rues de Ngambe Tikar.

Vu la montée de la violence, le préfet du département est intervenu. Dans un message porte en date du 4 février, Doncien Um a suspendu la tournée du sultan et appelé les populations à la paix. Quelque temps après, les sultans roi des Bamoun et le chef de la communauté Tikar ont fait la paix.

Cameroun-Bamoun contre Tikar : les chefs traditionnels signent le retour à la paix

Le sultan Nabil Mbombo Njoya des Bamoun a accompli un acte de réconciliation en faveur de son homologue de Ngambé-Tikar.

Les deux dirigeants ont échangé une étreinte fraternelle. Un geste qui visait à apporter la paix dans cette localité de la plaine de Tikar où les biens des Bamoun ont été saccagées et même brûlées le week-end dernier. Le sultan même a insisté pour dire que Bamoun et Tikar sont les mêmes personnes.

Tout a commencé par un incident qui a eu lieu le week-end du 4 février dans l’arrondissement de Magba, lors d’une tournée du Sultan. Les gardes du corps du sultan ont violemment attaqués Ngamon Soulé, chef de la communauté Tikar, pour avoir appelé leur chef «mon fils».

Les Témoins ajoutent que ces gardes ont également saccagé le palais de Ngamon Soulé. En représailles, la population tikar s’est rendue dans les rues de Ngambé-Tikar, Magba et Bankim.

Pour le sultan Nabil Mbombo Njoya, ces événements déplorables sont causés par des « fauteurs de troubles » qui ont mis le feu aux poudres. Il espère que les autorités administratives les rattraperont. Il est difficile de savoir si ces autorités travaillent dans cette direction. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils ont contribué à calmer les tensions montantes entre Bamoun et Tikar dans le département de Noun en préservant la sécurité des biens et des personnes. Elles ont encouragé les chefs à multiplier les actes de paix.

Certaines élites du département du Noun sont intervenues suite à cet acte de réconciliation. Elles observent que cette paix du Sultan pourrait être juste pour les yeux du public pour apaiser les deux camps. Mais, elles pensent que des racines plus profondes doivent être traitées. Ainsi cette fraternité sincère peut régner entre les deux groupes ethniques.

Malgré ce calme apparent, les soupçons entre les deux communautés règnent toujours. Les deux chefs traditionnels appellent les autorités administratives à veiller à ce que la paix et l’ordre perdurent dans les deux communautés.

Cameroun : construire demain

« La nuit des longs couteaux », « Je suis dans l’eau », « On vous attend », « Après Biya vous allez voir ».

Voilà quelques mots qui meublent le quotidien de notre pays ces derniers temps. Ils symbolisent les lignes de fracture qui prennent en épaisseur et en volume. Sans s’en rendre compte, nous construisons des narratifs qui phagocytent et préparent nos esprits à la violence, y compris la violence armée.

L’air du temps s’y prête. La polarisation de l’espace médiatique, sur fond d’affrontement ethnique et clanique (clan au sens large du terme) entretient cet esprit d’avant-guerre. On explique / justifie tout par le soutien à un frère, à un ami, à une personne de notre tribu.

 « Pourquoi quand c’est lui vous parlez? » Quand c’est votre frère vous ne dites rien »  » c’est notre tour ».  Voilà désormais la norme de détermination de la sanction ou de l’absolution.  Hélas, plus personne ne veut aller au-delà de ce fatras. C’est désormais tribu contre tribu, clan contre clan.

Mais au fond, quel est le problème ? Il me semble que les camerounais aspirent simplement à un meilleur vivre. Ils veulent pouvoir se soigner ainsi que leurs enfants, les scolariser, manger à leur faim, se divertir, être bien dans leur tête. Le contexte n’y est pas favorable. L’inflation est au top, les médias relaient des informations parfumées de suspicion de gabegie, ce qui entretient dans la conscience commune l’idée que les responsables publics s’enrichissent sur le dos du peuple. Désormais on ne parle plus que des lignes 94, 65 et 57.

L’heure de la vendetta est arrivée. Chaque clan sort ses armes et vient prendre le peuple à témoin. Olembe gate, Covid gate, lignes 94 gate. A chaque fois, le peuple assiste à tout cela médusé, interloqué, hébété.

Mais la question que je m’en vais poser au peuple camerounais est la suivante : quand ces gens marchaient ensemble et se donnaient du monsieur un tel et madame une telle, avez-vous été convié?  La réponse est non. Maintenant que ça se gâte entre eux, ils viennent vous saisir pourquoi?  La réponse est simple, ils veulent se servir de votre colère pour atteindre leur but.

Mon opinion sur la question est simple. Ceux qui ont le plus besoin d’un chaos institutionnel aujourd’hui sont ceux qui ont amassé des sommes immenses. Ce sont eux qui, dans un contexte dérégulé, vont se servir des sommes encaissées pour renégocier leurs positions. Le faisant, ils vont vous priver de votre droit de choisir vos responsables publics (maires, députés, sénateurs, conseillers régionaux, chef de l »Etat). Le peuple ne sera qu’une chair à canon transposée en promontoire pour assurer leur survie.

Toutes ces dénonciations auxquelles nous assistons sont des munitions que chaque camp utilise pour assurer sa survie. Notre intérêt ne s’y trouve nulle part. Leur démarche vise à susciter notre colère, pour déclencher une crise institutionnelle qui profitera aux mêmes.

 Avec tous les verrous normatifs de ce pays, comment ces faits déballés sur la place publique ont-ils été rendus possible sans leur complicité même passive? Qui s’est opposé parmi eux aux instructions en disant agir au nom et pour l’intérêt du peuple? Mais aujourd’hui, quand le mal est fait, on vient prendre le peuple à témoin.

César disait, le peuple ne pense pas. Donner lui du pain et des jeux. Il nous faut faire mentir César. Moi je suis du peuple. Je pense. Vous êtes nombreux comme moi. Nous pensons. Pensons dès à présent République.

Notre seule sécurité est le maintien de l’ordre républicain…

Rappelez-vous que le tribalisme refait généralement surface en période électorale ou lorsqu’il faut négocier des positions politiques. Mais à l’heure du déjeuner, il n’y a plus de betis, de Maka, de bamileke, de bamoun, de guiziga, de mafa ou de peulh. Non, ils redeviennent unis.

Ne tombons donc pas dans ce piège, je dis et redis que notre diversité culturelle est une chance pour ce pays. Ne laissons pas certaines personnes créer et instrumentaliser par la suite, un problème monté de toutes pièces.

Nous aspirons tous à une meilleure gouvernance, seul gage d’une redistribution juste et équitable de la richesse nationale. Nous souhaitons une plus grande sécurité. Nous avons des droits à défendre. Mais nous avons aussi des devoirs vis à vis de ce pays. Et le plus grand de ces devoirs et de le maintenir uni et en paix.

De grâce, ne cédons pas aux sirènes de la division que l’on fait pendre sous nos nez.. Aujourd’hui il est devenu interdit de penser différemment. Vous êtes traités tout de suite de sardinards, tontinards, hibou, apôtre de l’Eglise, d’opposant, de lèche botte, de rebelle , de gangrène.

Cette polarisation que l’on retrouve désormais dans toutes les strates de la vie nationale (politique, culture, sport) est le principal marqueur d’une société qui prend la direction du chaos. NOUS POUVONS ENCORE L’EMPECHER . Nous pouvons encore essayer de construire demain, ensemble et sans affrontement. Notre défi est de réconcilier ce pays. Nous sommes au bord de l’implosion . Il y  a encore une voie autre que la  violence. Empruntons ce chemin.

Essayons individuellement de prendre conscience du danger qui nous tend les bras. Nous avons le droit de demander des comptes à nos dirigeants. Mais nous n’avons pas le droit de verser dans l’anarchie vers laquelle on veut nous pousser avec arrogance et malice.

D’où je parle modestement, je sais que rien n’est facile en ce moment au Cameroun. Je ne le sais que trop bien. Mais rien ne doit nous conduire à détruire la seule chose que nous avons, cette stabilité (quoiqu’apparente) qui maintient cette paix relative. Construisons demain ensemble et ne cédons pas à ces subreptices appels à la révolution et au chaos.

Je n’ai pas un autre pays et au vu du péril en la demeure, mon affection pour lui, m’a déterminé à écrire ce billet d’humeur. C’est une lettre pour chacun de vous. Prenons le temps d’une profonde méditation.

Que Dieu nous bénisse et qu’il bénisse le Cameroun!

Cameroun : l’Etat apporte son soutien au Nguon

Le festival traditionnel du peuple Bamoun bénéficie de l’accompagnement du gouvernement pour son inclusion à l’échelle internationale.

Le festival Nguon est devenu au fil des années, l’un des principaux instruments d’identification et de rassemblement du peuple Bamoun. Au delà, chaque manifestation de cet héritage culturel ne cesse de faire courir bon nombre et permet de vendre la destination Cameroun.
Une délégation du ministère en charge de la culture s’est rendue à Foumban. Elle était conduite par son Directeur du patrimoine culturel, Suzanne Pulchérie Nnomo Ela.
La délégation venant de Yaoundé a été reçu par le Sultan, roi des Bamouns Nabil Nforrifoum Mbombo Njoya. À ses côtés, le coordonnateur général du comité local d’organisation du Nguon, Njingoumbe Jean Emmanuel.
Les discussions entre les deux s’articulent autour de la signature d’un accord entre le ministère des Arts et de la Culture et le palais Bamoun. Cet accord garanti la promotion du Nguon. Un festival qui selon Suzanne Pulchérie est un catalyseur de valeurs culturelles.
L’inclusion du festival à l’échelle internationale comme instrument de diversité culturelle couplé à une reconnaissance par l’UNESCO fait parti des autres éléments au centre des discussions. C’est à cet effet, qu’un projet de rédaction d’un document qui harmonise et présente les mesures qui encadrent le Nguon comme un pilier dans le fondement de la culture est déjà en gestation.
«L’accord entre le Minac et le royaume Bamoun est centré sur la promotion et le renforcement de la coopération culturelle avec d’autres pays. Mais également des acteurs du secteur public et privé » dixit le directeur du Patrimoine culture du Minac.

 

La France restituera au Cameroun un objet mythique du peuple Bamoun

Le siège du 11e roi Bamoun arraché par des militaires français en 1925 sera restitué au Cameroun

Le Mfon (titre de noblesse qui signifie littéralement roi) Mbouombouo règne au 18e siècle (1757 – 1814)  après qu’il a succédé au roi Kouotou. Il rentre dans les légendes de guerre Bamoun après avoir combattu et vaincu trois peuples (Mapou, Mgbetnka et Mère) qui tentaient de faire tomber le territoire couvrant l’actuelle ville de Foumban.

De cette guerre est née l’un des symboles royaux du peuple Bamoun, le serpent à double tête, qui est gravé sur les meubles du palais. L’un de ces trônes, celui sur lequel siégeait le roi Mbouombouo, a été emporté par des militaires français après 1925. Il sera restitué au Cameroun au courant de l’année 2019.  Une délégation de Camerounais conduite par l’actuel Mfon Mbombo Njoya s’est, à cet effet, rendue au Chateau de Versailles cette semaine. Les artistes Manu Dibango, Charles Lembe, Alexandre Douleur Douala, Yannick Noah… ont soutenu cette initiative.

Ce trône sera restitué dans le cadre des actions d’envergure similaire dans d’autres pays africains tels que le Tchad, le Benin. Elles ont été instruites par le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, lequel a commandé le rapport Savoy-Saar.m, du nom d’un universitaire sénégalais, Felwine Saar, et d’une intellectuelle française. Ledit rapport présente une méthodologie, un calendrier, des propositions précises facilitant le retour des œuvres originaires des ex-colonies.

Il est né d’une demande de restitution d’objets soumis à la France par le Benin, il y a deux ans. Celle-ci a relancé les débats sur la question de la restitution du patrimoine culturel africain. Plusieurs autres peuples camerounais avaient engagé des procédures similaires auprès de la France et d’autres pays d’Europe. C’est le cas, à titre illustratif, des peuples Sawa qui demandent le rapatriement du « Tangue de Kum’a Mbape Bell (la pirogue de Lock Priso, un patriarche Douala) arraché à Bonaberi le 22 décembre 1884.

Au Cameroun, l’éclatement de la région de l’Ouest souhaitée

En rendant publique cette revendication le 17 mars à Yaoundé, des députés de l’UDC ont évoqué des causes de marginalisation pour réclamer l’érection du département du Noun en région

L’emploi du mot marginalisation semble devenir la tendance au Cameroun. Après les anglophones qui se sont récemment dit en être victimes, c’est au tour des ressortissants du Noun de décrier leur marginalisation et de demander par conséquent l’érection de cette partie du pays en région.

Le 17 l mars dernier, les députés de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) ont exprimé leurs critiques sur le découpage territorial qui a conduit au jumelage des zones dites «Bamiléké» et «Bamoun» en une seule région.

«Au départ il y avait deux régions à l’Ouest : la région Bamiléké qui avait pour chef-lieu Dschang et la région Bamoun dont le chef-lieu était Foumban. Aujourd’hui, nous nous retrouvons avec cette configuration : l’ancienne région bamiléké qui affiche sept départements et l’ancienne région bamoun a un département. Les populations vivent cette situation comme une injustice, comme une brimade», a indiqué le porte-parole des députés UDC, Patricia Tomaino Ndam Njoya, citée  dans le quotidien Le Jour ce vendredi, 24 mars.

Pour cette députée, la frustration viendrait de ce que le Noun reste un département alors qu’il est constitué des trois quarts de la population de la région de l’Ouest. «La seule solution c’est d’ériger ce département en région ou de trouver toute autre  formule s’analysant dans la transformation des  arrondissements actuels  en départements», propose Patricia Tomaino Ndam Njoya, qui indique par ailleurs que cela contribuera à «la justice, l’équité, l’épanouissement des populations et l’éloignement des causes de ressentiment qui, allant grandissant, sont des plus préjudiciables à la construction nationale

Selon l’actuelle configuration, la région de l’Ouest compte huit départements qui sont les Bamboutos (chef-lieu Mbouda), Haut-Nkam (Bafang), les Hauts-plateaux (Baham), le Koung-Khi (Bandjoun), la Menoua (Dschang), la Mifi (Bafoussam), le Ndé (Bangangté), et le Noun (Foumban). Selon ce découpage, seul le département du Noun est occupé par le peuple Bamoun.

 

Nguon 2016: le calendrier de la 546e édition est disponible

Samedi 13 février 2016 à Foumban, le sultan des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya, a annoncé la tenue de la 546e édition du Nguon du 04 au 11 décembre prochain à Foumban

Un projet de plus d’1.5 milliard de F qui aidera à renforcer le statut légendaire de « Foumban, ville touristique cité des arts. C’est l’ambition que se donne la 546e édition du Nguon placée sous le thème: « Nguon: levier de consolidation de paix et du développement ». D’après le Roi Bamoun, le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, l’inauguration du musée des rois Bamoun en cours de construction constituera la grande particularité du festival en 2016.

Un monument de plus pour le patrimoine culturel de ce peuple qui était déjà gratifié d’un palais construit par le sultan précédent.

Face aux défis majeurs à relever dans l’organisation de cette édition, des réformes ont été apportées. Réformes qui obéissent à l’exigence de capitalisation des ressources de ce rendez-vous culturel Bamoun qui se donne entre autres pour objectif, d’obtenir des investissements durables dans le domaine des infrastructures de base.

Désormais, un comité national d’organisation sera constitué, avec des démembrements départementaux chargés de la mobilisation communautaire et de la promotion des activités rituelles du Nguon. Occasion pour le sultan Bamoun de procéder à l’installation des membres du tout premier comité national qui aura à sa tête Emmanuel Njingoumbé.

L’équipe du cercle de réflexion pour le développement du Noun (Cerden) a également été constituée et sera quant à elle présidée par le Dr Fatimatou Poumié.

Il ne reste plus que dix mois avant de découvrir les uvres de cette biennale qui valorise à souhait la culture Bamoun et surtout celle du Cameroun.

Un musée de plus dans le paysage culturel camerounais.
Droits reservés)/n

Cameroun, terre d’Islam séculaire

Aujourd’hui, l’islam est un acteur majeur du paysage confessionnel camerounais. Deuxième religion du pays, elle fait partie intégrante de l’histoire de ce pays niché dans le golf de Guinée

Véritable réplique en miniature du continent, le Cameroun est un concentré de climats et de paysages d’Afrique. Il s’élance des limites du Sahara au Nord, au bassin fertile du Congo au Sud. Ces caractéristiques concernant sa diversité se retrouvent dans la composition des ethnies qui le composent. Une richesse humaine qui permet l’existence de plus de 240 dialectes sur l’ensemble de son territoire.

L’islam dont la présence est séculaire se retrouve dans le poids démographique des musulmans du pays. Sur plus de 20 millions d’âmes, ceux-ci représentent entre 20 et 25% de la population totale. Ils vivent principalement dans les régions anciennement islamisées qui se situent dans la partie septentrionale du Cameroun.

Historiquement, les foyers de peuplement musulman sont les 3 grandes régions du Nord et de l’Ouest: l’Adamaoua, Garoua et Maroua. Au contact des empires musulmans qui régnaient dans les régions sahéliennes, la diffusion de l’islam s’est donc faite via le nord du pays. Ce sont les nomades Peuls vivant dans ce Sud Sahara qui ont apporté le message prophétique d’abord au peuple Bamoun.

Ainsi c’est sous le règne du prolifique Roi des Bamoun Njoya, à la fin du19ème siècle, que l’islam s’est fermement implanté sur ces terres du Nord. Le jeune roi qui est au contact des populations pastorales nomades Peuls, est fasciné par l’unicité de leur culte. Il embrasse très rapidement le culte musulman et se proclame Sultan Ibrahim Njoya. Il régnera sur une grande partie du territoire jusqu’à l’arrivée des colons européens d’abord portugais puis allemands et français.

Malgré les efforts des missionnaires européens pour évangéliser la population camerounaise, les tentatives seront vaines notamment dans les 3 grandes régions du Nord. Le sultan Njoya fut un vecteur de diffusion de la culture islamique même si le poids des coutumes tribales reste pesant. L’islam sunnite qui s’est implanté au Cameroun est d’inspiration malékite et a touché une mosaïque de peuples et de groupes ethniques divers. Cette diversité caractérise la singularité de cette population musulmane africaine.

Aujourd’hui, l’islam est un acteur majeur du paysage confessionnel camerounais. Deuxième religion du pays, elle fait partie intégrante de l’histoire de ce pays niché dans le golf de Guinée.

Le Cameroun est, depuis 1975, état membre de L’Organisation de la coopération islamique (OCI).

Mosquée Bamoun
Wuhrmann, Anna 1910)/n

Festival Nguon 2010: Le peuple Bamoun à l’unisson

Les grandes journées culturelles et traditionnelles de ce peuple démarrent ce lundi à Foumban.

Le Nguon est chez les Bamoun ce que le Ngondo est chez les Sawa, à la seule différence que le premier est biennal et l’autre annuel. La 543ème édition du Nguon, la 10ème sous le règne du roi Ibrahim Mbombo Njoya, démarre ce lundi 29 novembre 2010 sous le thème De l’identité culturelle au développement du peuple Bamoun. Cette année, l’évènement connaîtra de nombreuses innovations, dans le but de revigorer les us et coutumes qui sont greffées autour de cette édition notamment la construction d’un musée des rois (Acte I) et la caravane santé et éducation qui sillonnera tous les arrondissements que compte le Noun (Acte II). La remise des prix de l’excellence aux meilleurs élèves au cours d’une journée dite des lauréats est également au programme.

La mystique du Nguon qui permet de ramener un peuple au passé glorieux à se retremper dans les valeurs quintessenciées est un rite agraire qui s’articule autour de trois évènements particuliers. D’abord une entrée en processus nocturne des membres de la confrérie de Nguon Les Fonanguon dans la grande salle du palais des Rois, suivie des chants, de musiques et d’instruments spécifiques. Ensuite un échange de médecines entre le Roi et les membres de la confrérie – cérémonie intitulée Sha’pah où le Roi collecte les remèdes des Fonanguon. Et enfin une scène publique au cours de laquelle le Roi est provisoirement destitué de ses fonctions. Après la scène de dénonciation pour des manquements enregistrés dans le pays au cours des deux dernières années, le Roi se justifie et sera autorisé à s’asseoir de nouveau sur le trône après avoir fourni des arguments convaincants. Cet événement célébré depuis 1394 et perpétré sous la régence de tous les monarques qui ont succédé à Share Yen jusqu’à Njoya, est donc à la fois un festival culturel et un comice agricole à vivre dans la ville de Foumban, jusqu’au dimanche 05 décembre 2010.


Journalducameroun.com)/n