Cameroun : Afriland First Bank réalise un bénéfice de plus de 22 milliards de Fcfa en 2022

Selon les états financiers du leader du marché bancaire au Cameroun, cette performance est en hausse de 20,6% par rapport à l’année 2021.

Dans le même temps, le total bilan de la banque a accru de 18,3% en 2022, les dépôts de 18,6%, sans compter l’explosion de l’activité de crédit-bail et le maintien de la dynamique des placements dans les titres publics émis par les Etats de la Cemac. Les performances financières et opérationnelles d’Afriland First Bank ont une nouvelle fois accrue au cours de l’année 2022, maintenant ainsi la dynamique positive observée depuis une décennie. Selon les états financiers, la banque dirigée par Célestin Guela a enregistré un résultat net de 22,1 milliards FCFA en 2022.

A en croire Ecomatin, ce bénéfice est en augmentation de 20,6%, comparé à celui de l’année 2021. En effet, selon le document d’information relatif à la toute première émission des titres de créances négociables en Afrique centrale, effectuée en mars 2023 par Afriland, cette institution bancaire a réalisé un bénéfice de 18,4 milliards FCFA en 2021. En glissement annuel, le résultat net de cette banque a donc progressé de 3,7 milliards de FCFA en 2022. A titre de comparaison, au cours des années 2020 et 2019, Afriland First Bank n’avait affiché que des bénéfices respectifs de 13,6 et 12,4 milliards FCFA.

En 2022, le total bilan d’Afriland First Bank connaît une augmentation de 18,31% en glissement annuel, se situant à 1 768,84 milliards FCFA. L’institution bancaire contrôlée par le milliardaire Paul Kammogne Fokam affiche également 19,22% des parts de marché en matière de collecte des dépôts bancaires au Cameroun à fin décembre 2022. En effet, au cours de la période sous revue, les dépôts de la banque ont progressé de 18,67% pour se situer à 1 392 milliards FCFA, contre 1 173 milliards FCFA au 31 décembre 2021.

Avec 21,49% des parts du marché du crédit bancaire au Cameroun en 2022, Afriland First Bank confirme également son statut de premier financier de l’économie camerounaise. Selon les états financiers de la banque, son encours de crédits est ressorti à 1 013 milliards FCFA en 2022, ce qui correspond à une hausse de 14,20% par rapport à l’année 2021.

Sur le compartiment du crédit-bail, la banque réalise une performance notable en 2022. Encore appelé leasing, le crédit-bail est un mécanisme qui consiste à financer l’acquisition de l’outil de production des entreprises. Avec la particularité que c’est l’exploitation de l’outil de production financé qui permet de rembourser le crédit bailleur par traites successives, à un taux d’intérêt et des délais convenus. Au 31 décembre 2022, l’encours de crédit-bail d’Afriland First Bank s’élevait à 73,8 milliards FCFA, contre 42,29 milliards FCFA à la même période en 2021, soit une augmentation en valeur absolue de 31,57 milliards FCFA sur un an.

En guise de rappel, sur la période 2018-juillet 2021, Afriland First Bank revendiquait des opérations de leasing d’un montant total de 65 milliards FCFA, soit 48,5% des parts d’un marché qui pesait alors 134 milliards de FCFA. Au cours de la seule année 2022, la banque a fait mieux que sur la période de 2 ans et demi allant de 2018 à juillet 2021.

Décideurs : Jeremy Awori, nouveau directeur général du groupe Ecobank

Ce dernier va succéder à Ade Ayeyemi qui prendra sa retraite incessamment.

Le conseil d’administration de Ecobank Transnational Incorporated a porté le choix sur le Kenyan Jeremy Awori, pour remplacer le Nigérian Ade Ayeyemi à la tête du Groupe. Ce dernier est appelé à prendre sa retraite selon la politique en vigueur, après avoir atteint l’âge de 60 ans.

Pendant son leadership, il aura mené ardemment l’activité du groupe implanté dans 33 pays africains et aura « réussi à diriger la mise en œuvre de la stratégie de la Feuille de route pour le Leadership, à relever les défis, à saisir les opportunités et à positionner Ecobank pour une croissance durable à long terme », a reconnu Alain Nkontchou, président du groupe Ecobank.

S’agissant de Awori, il rejoint le groupe Ecobank après une carrière de 25 ans dans le secteur bancaire, dont près de 10 à la tête de l’Absa Bank Kenya Plc en tant que Directeur Général.

Né au Kenya au début des années 1970 d’un père ingénieur et d’une mère avocate (d’origine britannique), le quinquagénaire exerce initialement comme pharmacien au Royaume-Uni. Ceci, avant de pivoter pour s’installer au Canada et faire un MBA à l’université McGill. Après quoi, il travaillera pour la Standard Chartered Bank of Canada.

A 28 ans, alors jeune banquier, il est nommé responsable de la banque de détail, Standard Chartered Bank Kenya. En 2013, il quitte la Standard Chartered et passe à la Barclays Bank, où il occupe le poste de PDG de la Barclays Bank Kenya (BBK). En 2020, la BBK, dont les actions sont cotées à la Bourse de Nairobi, est rebaptisée Absa Bank Kenya, avec Jeremy Awori à sa tête.

« Je suis très honoré d’avoir été nommé à la tête du Groupe Ecobank. Je serai heureux de consolider la transformation de Ecobank, une institution véritablement panafricaine qui compte de nombreux talents, et de créer de la valeur pour toutes les parties prenantes. C’est avec humilité que je saisis l’opportunité qui m’est offert de contribuer au développement économique et à l’intégration financière du continent avec le Groupe Ecobank », a réagit le nouveau directeur du groupe bancaire.

 

Cameroun: Le gouvernement impose la gratuité de 15 prestations bancaires

La mesure, d’après le ministre des Finances, vise à promouvoir la bancarisation

L’ouverture des comptes désormais gratuite
Désormais, le relevé de compte mensuel doit être fourni par les banques gratuitement. Avant, les établissements de crédit prélevaient les frais à chaque délivrance de ce document, prétendant qu’ils utilisent le papier et l’encre pour cela. De même, le retrait d’espèces sur la même place bancaire est désormais gratuit. Cette prestation était facturée à environ 1000 Fcfa, selon les établissements. Autre nouvelle importante, la gratuité de l’ouverture des comptes. Les conditions fixées par les banques au Cameroun n’étaient pas du genre à encourager la bancarisation. Ce qui, en partie, justifie l’invasion du secteur de la microfinance. Les autres prestations concernées sont la délivrance du relevé d’identité bancaire, des chéquiers, des formulaires de retrait d’espèces au profit du titulaire d’un compte, des livrets d’épargne, d’attestation de non redevance ; le paiement par carte bancaire auprès d’un commerce au Cameroun, la consultation du compte sur place, le paiement par chèque, le versement d’espèces dans les agences d’une même banque, le virement de compte à compte dans une même banque, le retrait de billets dans les guichets automatiques bancaires de la banque du porteur de la carte et le changement d’adresse. Au total, 15 services qui, depuis ce 1er juillet 2011, doivent être rendus par les banques gratuitement.

Seule la clôture des comptes reste à 5000 Fcfa
C’est la substance d’un arrêté du MINFI portant institution du Service bancaire minimum garanti (SBMG). Signé le 13 janvier 2011, le texte est entré en vigueur depuis le 1er juillet et s’impose aux banques établies au Cameroun. C’est l’alinéa 1er de l’article 3 qui règle cet aspect. Celui-ci stipule, in fine, que Tout établissement de crédit est tenu d’offrir sans frais le service bancaire minimum garanti. Seule la clôture des comptes est fixée à un taux plafond de 5000 FCFA. Au MINFI, artisan de ce chantier, on explique que cette mesure vise à assurer la protection des consommateurs des services bancaires contre les abus de certains établissements de crédit. Emmanuel Essimi Menye est revenu abondamment sur les contours de ce texte mercredi 13 juillet dernier, à Douala, au cours d’une conférence de presse. Nous avons introduit ce texte principalement pour alléger le poids que représente la possession d’un compte en banque, pour que les Camerounais qui ne pouvaient épargner, le fassent désormais, oriente le MINFI. L’un des objectifs du gouvernement c’est de promouvoir la bancarisation. L’emprunt obligataire du Cameroun a eu une résonnance parce qu’il existe l’épargne, ajoute-t-il, en précisant que la mesure concerne uniquement les individus, et non les entreprises.

Implication des consommateurs
Cet arrêté vient donc comme un soulagement, dans un environnement où tout était facturé au client. Il vient en complément d’un autre texte de même nature signé en 2010, mais qui supprimait plutôt le prélèvement des agios bancaires. D’après Essimi Menye, ses services mettront tout en uvre pour veiller sur l’application stricte de cet arrêté. L’arrêté prévoit d’ailleurs tout un arsenal de mesures punitives à l’encontre des banques qui ne vont pas respecter les dispositions. Essimi Menye en appelle ainsi à la vigilance des épargnants qui, d’après lui, ne devraient pas hésiter à se plaindre en cas d’une quelconque violation. Il faut que le public accompagne la mise en uvre de cette mesure. Si un épargnant ne se plaint pas il sera difficile pour nous de mieux surveiller, souligne Essimi Menye. Cette explication vaut également pour le cas des agios. Car, ils sont nombreux ceux qui sont toujours victimes des ciseaux des banques, mais n’osent se plaindre. Au demeurant, le MINFI reconnait que les banques camerounaises prélevaient abusivement les frais. C’est pourquoi, dit-il, elles ne se sont pas opposées à cette mesure qui pourrait néanmoins leur faire perdre le tiers de leurs ressources. En effet, apprend-on, avec cette suppression, c’est environ 35% des recettes qui sont ainsi gelées. Cette mesure n’a aucun impact considérable, car les banques seront toujours sur liquides, précise le MINFI. C’est quasiment le même son de cloche du côté de certaines banques qui semblent plutôt apprécier la décision gouvernementale. Car, il va de soi, avec cette gratuité, le nombre d’ouverture de comptes devrait augmenter, ce qui va mathématiquement améliorer le niveau des dépôts.

15 services bancaires désormais gratuits au Cameroun
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