Malgré tout le gouvernement et la Banque Centrale restent optimistes et annoncent avoir pris des mesures pour parer au plus urgent
A l’issue de la rencontre du Comité de Politique Monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale vendredi 19 juillet à Yaoundé au Cameroun, l’information majeure rendue publique aura été le recul des prévisions de croissance dans la sous-région CEMAC de 5,1% à 3,2%. Pour Lucas Abaga Nchama le gouverneur de cette banque centrale, la situation n’est pas alarmante. La CEMAC vit dans un environnement international, nous sommes dans la mondialisation. Lorsque nos partenaires enregistrent un certain ralentissement de la croissance, la demande de ces pays diminue, et à cela il faut ajouter que la production pétrolière sur laquelle repose la croissance de 5 Etats sur les 6 de la sous-région, nous l’avons projetée à la baisse pour cette année. Mais qu’à cela ne tienne les perspectives pour 2014 et 2015 sont prometteuses, a-t-il tenu à rassurer. Mais au-delà de la baisse de la vente du pétrole, il y a aussi la situation en Centrafrique. Selon monsieur Nchama, le CPM de la BEAC a réalisé que la crise institutionnelle survenue dans ce pays a fait chuter les prévisions de croissance de 3% à moins 14%, ce qui a fortement impacté sur la croissance globale.
La BEAC propose des solutions
La Banque centrale se propose de relancer la croissance, et a indiqué que certaines mesures seraient à mettre en uvre à côté de celles déjà en application. Le comité de politique monétaire a décidé de relancer la croissance au moyen des instruments de financement. En tant que Banque centrale nous pouvons, à travers notre politique monétaire, prendre un certain nombre de mesures pour inciter l’octroi des crédits, c’est ce que nous sommes en train de faire. Lorsque nous le faisons, nous espérons que les banques vont aussi abaisser leurs taux de crédit aux opérateurs économique. Cela devrait, nous l’espérons, relancer l’activité économique et donc la croissance, a déclaré le gouverneur de la BEAC. A côté de cela, le gouvernement de la BEAC a aussi indiqué la mise en place enfin du marché des titres à souscription libre. La Banque centrale a piloté certains projets, comme celui du marché des titres publics à souscription libre. Cela permet aux Etats de lever des fonds pour financer leurs activités a expliqué monsieur Nchama. Ce dernier a d’ailleurs indiqué que le financement de l’économie était devenu aux côté des autres missions statutaires de l’institution qu’il dirige, une priorité.
Les Etats devront se disposer à les rendre pertinentes
Une nouvelle orientation qui n’ira pas sans déplaire à de nombreux experts de la finance qui ont toujours critiqué la BEAC de jouer le jeu des intérêts de l’ancienne puissance coloniale à travers le double prisme de la Protection de la Monnaie et de la Stabilité de celle-ci. Dans une de ses nombreuses réflexions, Babissakana un célèbre ingénieur financier au Cameroun faisait remarquer il y a déjà 10 années, que les missions statutaires de la BEAC l’amputaient de son principal rôle qu’est le soutient de la Compétitivité de ses économies. Aujourd’hui que la Banque Centrale de la CEMAC réfléchir sur la proposition de nouveaux instrument de financement, plusieurs experts disent espérer que cela contribuera fortement à la relance de la productivité de ‘l’économie et mais aussi à sa compétitivité. Pourtant le Paris n’est pas gagné. Le tissus bancaires de la zone économique est fortement dominé par des banques étrangères dont le principal objectif n’est pas de financer l’économie locale, mais d’avantage de soutenir les opérations d’entreprises étrangères qui y sont présente, tout en grappillant sur le marché du Forex et des salaires. La conséquence de cette situation est que les nouveaux produits de la BEAC risque de profiter à des entreprises qui en raison de la possibilité offerte rapatrient tous les bénéfices vers leurs pays d’origine rendant impossible la constitution d’une véritable épargne pour des investissements de longue durée. L’autre problème auquel font face les ambitions de la CEMAC est celui de la pertinence dans l’utilisation des fonds par les Etats. Pour des experts notamment du FMI, Il est nécessaire d’améliorer la gestion des finances publiques pour rehausser la qualité de la dépense et libérer des ressources pouvant être affectées à des secteurs propices à la croissance et au développement humain. Pour faire en sorte que les recettes pétrolières soient dépensées de façon productive, il est vital d’accélérer les réformes afin de recentrer l’investissement public sur les principaux projets liés aux infrastructures et au social, et de renforcer l’évaluation, la sélection et le suivi des projets. Une analyse de ce qui se passe au Cameroun notamment semble indiquer que les performances budgétaires ne sont pas encore une chose largement partagée. En bref la BEAC prend des initiatives, mais au final il appartient à ses Etats membres de les rendre viables et pertinente.