Banque des états de l’Afrique Centrale, le nouveau gouverneur prend fonction

L’installation de l’Equato-Guinéen nommé mi-janvier gouverneur de la BEAC, a eu lieu ce Vendredi après-midi à Yaoundé

C’est ce vendredi 5 février après-midi que Lucas Abaga Nchama, l’équato-guinéen récemment désigné gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), a officiellement pris ses fonctions. Il y a quelques semaines, il avait choisi le Gabon pour sa première visite officielle. Tout un symbole. Avec Ali Ben Bongo le président gabonais, les deux hommes se sont dits disposés à uvrer dans le sens de redorer la crédibilité de la Banque, affectée récemment par la révélation de scandales financiers. Lucas Abaga Nchama a été nommé gouverneur de la BEAC lors du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) tenu les 16 et 17 janvier à Bangui. Il remplace à ce poste le Gabonais Philibert Andzembe, limogé après la révélation, en septembre, du détournement entre 2004 et 2009 de près de 16 milliards de Francs CFA par des employés de la représentation de la Banque à Paris. Sa nomination intervient avec la fin du privilège du consensus de Fort Lamy (actuel Ndjamena) qui depuis 1973 accordait au Gabon le poste de gouverneur. Les chefs d’état au sommet de Bangui ont décidé de le rendre désormais rotatif.

De nombreux défis attendent le nouveau gouverneur. Il devra assainir l’environnement de la Banque centrale, sans imposer la volonté de l’Etat Equato guinéen. Si la Guinée équatoriale se lance dans une chasse aux sorcières, elle ne tiendra pas deux ans à la tête de la BEAC, affirme un observateur averti. D’autres postes liés à l’institution devraient être redistribués au mois d’avril lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État. Selon des sources concordantes, un Gabonais pourrait succéder au Congolais Rigobert Roger Andely, limogé à Bangui, au poste de vice-gouverneur de la BEAC. Le Tchadien Abbas Mahamat Tolli devrait, lui, céder sa place de secrétaire général de la Banque centrale à un Camerounais. Un Centrafricain devrait prendre la vice-présidence de la BDEAC. Un autre Camerounais prendra la suite d’Idriss Ahmed Idriss à la présidence de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) à la fin de son mandat. Lucas Abaga Nchama s’est engagé à travailler dans la discipline, la transparence et la bonne gestion.

Lucas Abaga Nchama
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Cemac: La Guinée Équatoriale aux commandes de la Beac

Depuis la découverte du pétrole dans son sous-sol, elle réclamait plus de responsabilités dans la marche et la gestion des dossiers de la sous région

Il n’existe aucun Équato-guinéen dans l’équipe dirigeante. La Guinée équatoriale compte certes des directeurs, mais quand les grandes décisions se prennent au sein de la BEAC, nous ne sommes représentés par aucun de nos ressortissants. L’état-major de la BEAC est composé d’un gouverneur gabonais, d’un vice-gouverneur congolais et d’un secrétaire général tchadien.
Theodoro Obiang Nguema, Président de la Guinée équatoriale au lendemain de la réunion des chefs d’États de mars 2006

Lorsqu’a commencé l’exploitation du pétrole, le pays choisi de placer les retombées de cette activité dans des banques étrangères. Il critiquait déjà l’incompétence des dirigeants d’une institution (BEAC) qui l’avait snobée pendant plusieurs années. Un rapport du congrès américain critiquant la gestion faite par la Guinée de ses avoirs, pousse le président Obiang Nguema à déposer ses réserves de change à la BEAC. Celles-ci constituent aujourd’hui 50% des réserves de change de la sous région. Avec la nomination d’un de ses ressortissants à la tête de la Béac, on peut parler de Pari réussi pour Teodoro Obiang Nguema le président de la Guinée Equatoriale.


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Au Cameroun de nombreux intellectuels estiment, qu’avec la moitié de la population de la sous région, les meilleurs ressources humaines de la communauté et l’essentiel du potentiel de création de richesse des six États, le Cameroun aurait pu avoir mieux que les fonctions de second rôle que l’on réserve désormais à ses ressortissants dans les institutions de la sous-région. Mais d’un autre côté, on apporte une justification cohérente à cette situation. Certains analystes pensent qu’en confiant les commandes de la réforme à Obiang Nguema, les chefs d’Etat de la CEMAC envoient un signal fort sur le devenir de la sous région. Contrairement aux autres Etats de la sous région, la Guinée Equatoriale n’a pas été colonisée par la France et donc en subit moins les influences, contrairement au Cameroun, au Gabon et autres.

Et si la Guinée Equatoriale était la solution face à la France
La tâche sera grande pour le nouveau gouverneur de la BEAC et donc pour la Guinée Equatoriale. En 2006, une modification de la convention des comptes d’opérations a été signée entre la France et la BEAC. La réforme consistait à abaisser progressivement (en trois étapes, du 1er juillet 2007 au 30 juin 2009) de 65 % à 50 % la quotité des avoirs extérieurs de la BEAC obligatoirement déposés sur le compte d’opérations au Trésor français, et à n’appliquer les avantages consentis sur le solde créditeur en compte d´opérations qu’à cette seule quotité. L’intérêt de cette réforme était de donner une plus grande autonomie à la BEAC dans la gestion de ses avoirs et de ses réserves de change. Jusqu’à présent, aucun rapport n’a été rendu public sur la question, pourtant, il est un des points les plus critiqué dans la coopération financière entre la France et les pays de la zone Franc. En 2006, Obiang Nguema avait déjà demandé au gouvernement français de rémunérer ces dépôts. Une disposition difficile. Mais elle a finalement été acceptée. Actuellement, la Guinée attend de voir quel taux d’intérêt leur sera accordé. Les bénéfices que peuvent générer les avoirs des pays membres à la BEAC pourraient servir à financer d’importants projets notamment pour les pays dépositaires et pour la sous région.

Obiang Nguema
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Bangui : Lucas Abaga Nchama, le nouveau visage de la BEAC

Il vient de la Guinée Equatoriale et a été nommé ce dimanche à l’issue du sommet de la CEMAC

La décision a été rendue publique par le communiqué final du 10ème sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale qui s’est tenu samedi et dimanche dernier à Bangui en République Centrafricaine. En prolongeant le sommet le dimanche, les chefs d’Etats présents ont poursuivi leurs débats sur le dossier de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) dont un rapport a reconnu les détournements massifs. C’est finalement le président de la commission de la CEMAC qui a lu le communiqué nommant Lucas Abaga Nchama Gouverneur de la Banque. L’Équato-guinéen remplace à ce poste le Gabonais Philibert Andzembé relevé des fonctions qu’il occupait depuis juillet 2007, ainsi que deux autres hauts responsables de la tour argentée du quartier Elig Essono à Yaoundé. Leur gestion de la Banque a été particulièrement marquée par des scandales et la perte de plusieurs milliards de FCFA dans des placements douteux.

Le ressortissant de Malabo qui hérite d’un poste désormais rotatif occupait le poste de Directeur de la Banque depuis juin 2008, donc il n’est pas étranger dans la maison. Le système de rotation du poste de Gouverneur abolit ainsi le privilège accordé depuis les années 70 au Gabon. Le communiqué final parle d’un principe de rotation par ordre alphabétique des Etats membres au niveau de toutes les institutions, organes et institutions spécialisées de la communauté. Cette décision met ainsi fin au contentieux de Fort Lamy sur la répartition des postes au sein de l’institution financière. A l’issue du sommet de Bangui, il a bien été stipulé que la rotation commencerait avec le mandat de l’Équato-guinéen Lucas Abaga Nchama. Cependant, la durée de ce mandat n’a pas été arrêtée. Néanmoins, le président en exercice de la CEMAC, le Centrafricain François Bozizé a passé le témoin à son homologue Sassou Nguesso de la République du Congo qui assurera la présidence tournante de la CEMAC.

Siège de la Béac à Yaoundé
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Béac: Alexandre Barro Chambrier, futur gouverneur ?

Le profil de ce gabonais et sa récente visite au Cameroun indiquent qu’il est visiblement le candidat officiel de son pays.

De tous les signaux diplomatiques émis ces derniers temps dans la sous région Afrique Centrale, rien n’indique que le consensus de Fort Lamy sera remis en cause lors du prochain sommet des chefs d’Etat de la Cemac. Ce qui revient à dire que le poste de gouverneur de la banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) devrait revenir à un gabonais. Dans cette perspective, une personnalité semble émerger pour assumer la charge : Alexandre Barro Chambrier. Le profil de ce gabonais et sa récente visite au Cameroun indiquent qu’il est visiblement le candidat officiel de son pays. Il pourrait être adoubé par les autres présidents de la Cemac.

Son arrivée à Yaoundé, le 12 novembre 2009 était presque passée inaperçu. Arrivé aux côtés Paul Toungui, ministre gabonais des Affaires étrangères, « envoyé spécial » du Président Ali Bongo Ondimba, il avait été reçu en audience par le premier ministre camerounais Philémon Yang. Pendant une trentaine de minutes. Le ministre Paul Toungui, au sortir de l’audience avait expliqué à la presse : « J’ai été mandaté par le président de la République gabonaise, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, pour remettre un message au président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya. Ce message d’un chef d’Etat à un autre concerne la préparation du prochain sommet de la Cemac qui aura lieu à Bangui le 30 novembre ». Le prochain sommet de la cemac ? Les scrutateurs de la scène diplomatique sous-régionale s’accordent justement à reconnaître que c’est à cette occasion que sera désigné le remplacement de l’actuel gouverneur de la Beac, Philibert Andzembe, éclaboussé par un vaste scandale financier de 19 milliards de francs cfa au sein de l’institution. Le 28 Octobre 2009, le conseil des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) suggérait déjà que, pour des raisons de nécessité de service, Philibert Andzembe devait rejoindre son poste à Yaoundé, jusqu’à son remplacement effectif lors de la conférence des chefs d’Etat de la Cemac prévue en novembre à Bangui, en Centrafrique, en marge du sommet de la Cemac. Il n’y a donc pas de doute, c’est lors de ce sommet que sera connu le nom du successeur de Philibert Andzémbé.

Economiste rompu
Ancien expert au Fonds Monétaire International (FMI) et actuel député à l’assemblée nationale gabonaise, Hugues Alexandre Barro Chambrier a le profil de l’emploi. Il a flirté avec les milieux de l’économie nationale et internationale. De 1987 à 1990, il a occupé successivement les responsabilités de Conseiller Économique au Ministère du Commerce et de Secrétaire d’État chargé de la Culture et de la Francophonie au sein du gouvernement de la République gabonaise. De 1990 à 1994, il a assumé les fonctions de Conseiller Économique et Financier du Premier Ministre. Durant la période 1994 – 2002, M. Barro Chambrier a été successivement Administrateur Suppléant, puis Administrateur du Fonds Monétaire International (FMI) à Washington, représentant 24 pays africains. A ce titre, il a contribué à l’élaboration et aux décisions sur les politiques du Fonds dans le domaine de la surveillance et des facilités financières. Agrégé en sciences économiques, il a accompagné de nombreuses missions de négociation des services du FMI et a été amené à ce titre à conseiller les plus hautes autorités de nombreux pays africains. M. Barro Chambrier est titulaire de distinctions honorifiques du Bénin, du Burkina-Faso, du Cameroun, du Gabon, de la Mauritanie, du Niger et du Togo. Après le FMI, il avait rejoint à Washington, l’International Institute for Africa, un organisme privé fondé par l’ancien Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, spécialisé dans le conseil et l’assistance aux gouvernements en matière de relations avec les institutions de Bretton Woods.

En 2005, son nom avait même circulé parmi les potentiels candidats à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD). Avant que le gouvernement gabonais ne porte définitivement son choix sur la personne de Casimir Oyé Mba, ancien gouverneur de la BEAC.
Jouissant d’une solide expérience des circuits financiers internationaux, l’homme devait donc prendre la direction de la banque sous-régionale. Afin d’y imprimer la nécessaire réforme dont elle a besoin. S’il peut compter sur le soutien du Gabon, l’on peut déjà penser que le Cameroun devrait l’adouber. Tout comme le Congo Brazaville, d’autant plus aisément que, selon une information du magazine Jeune Afrique, Helena, son épouse, est la nièce de la première dame du Congo.

Avec 3 poids lourds de l’Afrique Centrale, sa désignation serait alors une formalité.

Alexandre Barro Chambrier, futur gouverneur de la béac?

Banque des états de l’Afrique Centrale, le rapport qui accable

De nombreuses révélations à la suite des enquêtes réalisées par le cabinet MAZARS

Sous la pression du fonds monétaire international, la banque des états de l’Afrique centrale a cédé à la pression et a rendu public vendredi dernier les résultats des audits réalisés et qui mettent à jour, les malversations commises dans la maison pendant de nombreuses années. Le bureau extérieur de Paris est le champ de ces détournements et le document-assez explicite- cite les personnes concernées, les modes opératoires, les banques commerciales qui ont assuré le transit… Ce rapport va plus loin en détaillant les avoirs des principaux incriminés.

Le montant des détournements

Au stade actuel des investigations sur des justificatifs partiellement fournis par les banques, les détournements avérés se situent à FCFA 16,5 milliards (hormis les chèques suspects dont les images sont attendues).
Rapport

Au total, 858 chèques et 6 virements frauduleux au profit de 101 bénéficiaires, 1306 retraits en espèces frauduleux et 38 bénéficiaires de titres de transport aériens frauduleux. La Société Générale et plus tard la BNP Paribas feront office de banque écran à ces malversations. C’est d’ailleurs suite à des mouvements suspects que la Société Générale va décider de clore le compte Béac. Il est établi que le compte du Bureau Extérieur à la Société Générale a été clôturé sur décision de la Société Générale après que celle-ci ait constaté de nombreuses opérations suspectes sur lesquelles la BEAC était sommée de s’expliquer. Les chiffres de détournements se répartissent entre les deux banques de façon suivante. Société Générale (2004-2007) : 14.178.569.711 FCFA ; BNP Paribas (2008) : 2.377.719.475 FCFA.

Mode opératoire
Détournements des chèques établis à l’ordre du Trésor Public et des organismes en charge des retraites, détournements de chéquiers et leur usage frauduleux, maquillage des preuves, falsification des relevés bancaires, « imitation » des signatures des personnes habilitées, les doubles paiements. Ajouté à cela le flou et le manque de rigueur de la part des services centraux de la Béac qui approvisionnaient le compte du bureau extérieur sans se soucier des utilisations qui en étaient faites.

Siège de Béac, à Yaoundé
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Les personnes à charges

Ces détournements ont été réalisés, pour l’essentiel, au moyen de chèques frauduleux établis par Monsieur NDZAMBA et ses complices aussi bien pour prélever des espèces aux guichets des banques commerciales (retraits d’espèces), que pour approvisionner leurs comptes personnels ou ceux de leurs relations.
Rapport

Une liste des personnes morales et physiques a été établie selon le mode de détournement. Ainsi pour les chèques frauduleux, on dénombre 101 personnes physiques ou morales parmi lesquelles les sociétés Ruby, EPM consulting, SCI KOUMBF appartenant à Armand NDZAMBA. De nombreux autres chèques à l’ordre de certains employés de la banque, de l’épouse d’Armand NDZAMBA, Fausses cotisations à l’URSSAF (retraite des employés). Le rapport impute à ce dernier la totalité des retraits frauduleux

La situation définitive des retraits frauduleux en espèces dans les deux banques est de 5.872.518.329 FCFA. Ce montant est à imputer entièrement à Monsieur NDZAMBA dans la mesure où c’est lui qui avait la responsabilité des approvisionnements de la caisse du Bureau Extérieur.
Rapport

De nombreuses autres personnes sont citées. Les facilités de transfert de fonds dont bénéficient les agents de La Béac ont favorisé l’implication de nombreuses personnes: Des chèques déposés et encaissés ont été retirés, des chèques encaissés n’ont pas été déposés. Par ailleurs, de nombreuses personnes extérieures à la banque ont bénéficié de chèques ou de virements frauduleux et surtout, de billets d’avion alors qu’ils ne bénéficiaient d’aucun crédit de voyage.

Bureau extérieur de Paris
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Mis en cause
– Monsieur Jean Félix MAMALEPOT : Ancien Gouverneur (de 1989 à 2007)
– Monsieur Rigobert ANDELY : Vice-Gouverneur (d’avril 1998 à janvier 2003 et d’avril 2005 à ce jour)
Monsieur Philibert ANDZEMBE : Gouverneur depuis juillet 2007
– Monsieur Lucas ABAGA NCHAMA : Directeur Général de l’Exploitation depuis juillet 2008
– Monsieur GATA NGOULOU : ancien Secrétaire Général (du février 1998 à juin 2008)
Ces 5 n’ont pas été cités directement dans l’affaire de détournement, mais leurs responsabilités sont établies.

– Monsieur Maurice MOUTSINGA : ancien Directeur de la Comptabilité et du Contrôle Budgétaire (de 1978 à décembre 2007) : Cité.
– Monsieur Jacques NSOLE : ancien Adjoint au Directeur de la Comptabilité (de 2001 à 2008), actuel Directeur de la Comptabilité (depuis 2008 à ce jour), cité.
– Monsieur Roger KEMADJOU : ancien Délégué du Gouverneur (de 1998 à juillet 2008)
– Monsieur Gaston SEMBO BACKONLY : Adjoint au Délégué du Gouverneur (de 2001 à 2009)
– Monsieur Armand NDZAMBA : Comptable (de 1992 à 2009), auteur principal des fraudes.
– Madame Marie-France ROBERT : Secrétaire du Délégué du Gouverneur (de 2004 à 2007), citée.
– Madame Sabine TIAKO : Agent du Bureau d’Ordre, citée.
– Monsieur WILLI : Agent administratif, cité.
Monsieur OGANDAGA NDINGA Jean-Marie : Délégué du Gouverneur depuis juillet 2008, citée.
L’équipe de la Mission de régularisation (WANJI Moïse, BERMENDORA Jacob, NZITA Bertrand, décédé)

La publication de ce rapport met en cause les personnes directement incriminées, mais aussi établit la responsabilité des dirigeants qui ne se sont jamais inquiétés. Par ailleurs la mission de régularisation a toujours certifié les comptes du Bureau extérieur de Paris. Les responsabilités pénales et professionnelles seront établies, mais surtout, le rôle du BEP sera revu ainsi que les avantages de transactions dont bénéficiaient ses agents. Le comité des ministres des Finances de la sous-région a décidé il y a quelques jours du maintien de Philibert Andzembé au poste de gouverneur de la BEAC jusqu’au mois de novembre, date à laquelle aura lieu le sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à Bangui. Installé le 20 juin 2007, les malversations lui étaient antérieures. Ce qui Impute une responsabilité à l’ancien gouverneur, son compatriote Félix Mamalepot.

Philibert ANDZEMBE, actuel gouverneur de la Béac
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Des mesures conservatoires pour la Banque des Etats d’Afrique Centrale

La résolution a été prise à l’issue de la session du conseil des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique centrale

C’est dans une discrétion inhabituelle que ce sont déroulés les travaux. Un peu plus tôt dans la matinée de mercredi dernier, des messages de la division de communication du ministère des Finances (MINFI) avaient été adressés aux médias, les invitant à couvrir cette réunion. Même les médias officiels souvent plus avantagés, n’ont pas eu le droit d’accès. Selon certaines personnes proches de la BEAC, il est reproché au média d’avoir « grossi les faits ayant trait aux scandales financiers ». Une justification jugée bien spécieuse pour certains journalistes présents. C’est à la suite des révélations des médias que les autorités de la sous région ont bousculé leur emploi du temps pour le consacrer aux problèmes de la sous région. D’un autre coté, les chiffres donnés par la presse ont été confirmés par ces mêmes autorités.

Philibert Andzembe en sursis, ses pouvoirs diminués
L’issue des travaux n’a pas surpris les spécialistes, tout du moins pour ce qui a été du cas Philibert Andzembe. « Le comité des ministres des Finances (de la sous-région) a décidé de son maintien au poste de gouverneur (de la BEAC) jusqu’au mois de novembre » date à la quelle aura lieu le sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à Bangui. Le comité a également « instauré la double signature en attendant qu’on nomme le nouveau gouverneur », a déclaré le ministre camerounais des Finances Lazare Essimi Menye. « Notre souhait aujourd’hui est que la procédure de remplacement du gouverneur se passe dans les meilleurs délais », a-t-il ajouté.

Les faits
Le Gabon avait annoncé le rappel à Libreville du gouverneur Andzembe de la BEAC, dont le siège est à Yaoundé, « en vue de son remplacement », dans un communiqué de la présidence gabonaise le 19 octobre. Il avait « déploré la situation » prévalant « au bureau extérieur de la BEAC à Paris » où des « malversations financières provisoirement évaluées à 19 milliards de FCFA » ont été enregistrées entre 2004 et 2008. Dans une interview accordée au quotidien gabonais Gabon Matin, Philibert Andzembe avait reconnu l’investissement « toxique » de 16 milliards de F CFA et des détournements de « 15 milliards ».

Silence autour d’autres protagonistes de l’affaire
Pour les experts de la question les décisions du comité restent très précaires. Maintenir Philibert Andzembe a procédé de la pure logique du droit communautaire. C’est le conseil des chefs d’Etat qui nomme aux postes de la BEAC, sur proposition du pays détenteur du poste. Selon le parallélisme juridique des formes il revient à ce même conseil de le remplacer. L’absence de solution de rechang, prouve toutes les imperfections du système de fonctionnement de la BEAC. Il apparaît clairement que les mécanismes en place n’ont pas prévu une possibilité d’auto contrôle. D’un autre coté la responsabilité du scandale financier à la BEAC semble aujourd’hui, totalement retomber sur la personne de Philibert Andzembe. C’est seulement le 20 juin 2007 que ce dernier a été installé au poste de gouverneur de la banque centrale, c’est-à-dire trois ans après que le scandale ait débuté, si on s’en tient aux déclarations officielles. La BEAC était précédemment gérée par Jean Félix Mamalepot, à un moment où le gouverneur de l’institution avait de grands pouvoirs. Les détournements ont été opérés trois année pendant lesquelles ce dernier était gouverneur, pourtant son nom jusque là n’a pas encore été cité.

Siège de la Béac, à Yaoundé
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Rappel du Gouverneur de la BEAC : Le gouvernement camerounais réagit

Lazare Essimi Menye s’est exprimé à la radio nationale, des propos clairs et prudents

Le limogeage non confirmé officiellement
Sur la question le ministre camerounais des finances qui est par ailleurs président du conseil des ministres de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) s’est voulu prudent.

J’ai appris ce matin à la radio que le Gabon avait décidé de rappeler le gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), je ne saurais dire si c’est un limogeage.
Lazare Essimi Menye

Par la suite, il précise que la nomination à un poste de la BEAC est effectuée par le conseil des ministres sur proposition du pays compétent. Selon ces termes aucune proposition ne leur est encore parvenue et on ne peut avec exactitude affirmer que le rappel par le gouvernement gabonais de son cadre est lié ou non à la situation des évènements en cours dans l’institution.

Aucune précision définitive sur les responsabilités
Abordant la question des mesures qui ont été prises, Essimi Menye affirme que plusieurs audits ont été commandés sur les faits incriminés dès qu’ils en ont été informés, et que des premières observations ont été faites. Tout d’abord on relèvera avec lui que les sommes n’ont pas été détournées toutes au même moment. Les sommes ont été détournées progressivement et en petites quantités, c’est pourquoi pendant longtemps la situation n’a pas inquiété. affirme-t-il. Maintenant il faudrait comprendre comment et pourquoi tant d’argent est sorti dit-il. Sur les accusations portées contre Philibert Andzembe le ministre camerounais s’est logiquement gardé de toute prise de position, affirmant simplement que selon les premiers constats de l’audit, les ordres de décaissement ont tous été donnés du Gouvernement de la BEAC, ce qui implicitement ramène à Philibert Andzembe.

La stabilité fondamentale de la Banque préservée
Parlant des accords de Fort Lamy (actuel Ndjamena), Essimi Menye a simplement précisé qu’il revenait au chef d’Etat de la sous région de se prononcer sur la question. Mais il a tenu à rassurer les partenaires de l’institution, rejetant les conclusions de scandale. Selon lui si les faits soulevés sont grave, ils ne sont cependant pas susceptibles de compromettre les fonctions fondamentales de la BEAC. Il cite en exemple les démissions souvent constatées même dans les grandes structures financières d’Europe. « A des moments il peut arriver de prendre des décisions qu’on croit justes et après on se trouve face à des conséquences inattendues » affirme-t-il.

Nécessité pour la BEAC d’évoluer
Pour conclure le ministre Essimi Menye précise que la situation ne devrait pas rompre le climat de confiance entre la banque et ses partenaires. Selon lui, la BEAC est une structure en développement et les récents évènements viennent confirmer la nécessité qu’il y a à faire évoluer l’institution. Pour exemple il confie qu’à ses débuts, les pouvoirs de décisions initialement détenus par le Gouverneur, le vice gouverneur et le secrétaire Général, a été étendu à d’autres personnalités dans le souci de renforcer la collégialité. Dans le même ordre d’idée, il a confié que la banque centrale était en cours d’informatisation pour renforcer la sécurisation et un meilleur contrôle des transactions. Il termine en précisant que de nombreuses autres évolutions pourront intervenir dans un avenir proche

Lazare Essimi Menye
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Le Gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale rappelé dans son pays

Ali Bongo a choisi de faire le ménage lui-même, mais tout se décidera au prochain conseil des Chef d’Etat de la sous région

Premier acte fort pour Ali Bongo
Le moins qu’on puisse dire c’est que Libreville a pris les devants, pour étouffer le scandale financier de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC). Tard dans la nuit du 19 octobre il a pris la résolution de limoger le gouverneur gabonais, Philibert Andzembe.

Après avoir déploré la situation qui prévaut au bureau extérieur de la BEAC à Paris, (.) caractérisée par des malversations financières provisoirement évaluées à 19 milliards de francs CFA, Le Gabon a décidé de rappeler le gouverneur de la BEAC (.) en vue de son remplacement.
Communiqué du conseil des ministres du Gabon

Le gouvernement décide aussi de faire arrêter les fonctionnaires gabonais de la BEAC, résidant sur le territoire national, présumés impliqués dans cette affaire et de faciliter les enquêtes des cabinets d’audits mandatés par la BEAC ainsi que les investigations de la brigade financière française auprès de qui la BEAC a porté plainte. Selon certaines sources, d’autres cadres de nationalité gabonaise travaillant pour la Banque au bureau de paris auraient aussi été arrêtés.

Une défense peu convaincante
Suite aux révélations du magazine jeune Afrique à propos du scandale financier au sein de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, Philibert Andzembe, avait accordé une interview au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du mardi 22 Septembre 2009. Il reconnaît en cette circonstance:

Un écart de trésorerie de 15 milliards de Francs Cfa environ a été constaté (au 31 Décembre 2007), entre les écritures inscrites dans les livres du Bureau Extérieur de la BEAC à Paris et le relevé bancaire fourni par la Société Générale de Paris où est logé le compte du Bureau Extérieur (…) Une fois que les faits ont été portés à mon attention peu après ma prise de fonction en juillet 2007 et dans un souci de transparence bien compris, j’ai immédiatement pris les mesures qui s’imposaient et que tout manager soucieux de transparence aurait dû prendre pour faire toute la lumière sur la situation de comptes du Bureau Extérieur de Paris
Philibert Andzembe

Il s’est ainsi défendu des accusations portées contre lui, mentionnant son implication dans la recherche des responsables.

Un sacrifice pour sauver les accords de Fort Lamy ?
Mais déjà dans les nombreux médias de la sous région, des voix s’élevaient pour dénoncer la gestion gabonaise de la banque centrale. Une situation si grave que le président Ali Bongo alors qu’il n’était même pas encore investi a rencontré plusieurs dirigeants de la sous région, dont le camerounais Paul Biya. On comprend aujourd’hui que ce problème aurait été au c ur des discussions qu’ont eu les deux hommes. Selon des observateurs, le président nouvellement intronisé du Gabon a voulu envoyer un signal fort à ces pairs de la sous région. Il a choisi de faire le ménage lui-même, plutôt que de laisser le conseil des chefs d’Etats gérer le problème. Une telle éventualité aurait entrainé d’autres implications. Les accords de Fort Lamy (actuel Ndjamena) qui entre autres, attribuent d’office la fonction de gouverneur de la BEAC à un gabonais sont fortement remis en cause aujourd’hui. Le Tchad, le Congo et surtout la Guinée équatoriale qui aujourd’hui réunissent à eux seuls près de 70% des réserves de la Banque posent de plus en plus le problème de la révision de cette répartition.

Ali Bongo aurait-il sacrifié son compatriote pour sauver le prestige sous régional du Gabon ? Le prochain conseil des Chef d’Etat de la sous région sera déterminant. En poste depuis le 6 juillet 2007, Philibert Andzembe avait déjà été mis en difficultés suite aux placements à risques qui avaient fait perdre plus de 300 milliards de francs CFA à la banque. C’est le défunt président Omar Bongo qui avait sauvé sa place lors d’un sommet extraordinaire de la CEMAC organisé le 30 janvier dernier à Libreville.

Philibert Andzembe
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Scandale à la BEAC: 19 milliards de FCFA détournés

Les révélations, publiées par Jeune Afrique, permettent d’ interpréter le récent dynamisme diplomatique dans la sous région

Un conseil extraordinaire du Conseil d’administration de la BEAC
Hold-up à la BEAC c’est par ce titre que l’hebdomadaire panafricain a désigné le désormais scandale qui secoue la sous région Afrique Centrale. 19 milliards de FCFA auraient été détournés entre 2004 et 2009. Le 28 Août dernier le gouverneur de la Banque centrale signe un communiqué après la tenue d’une réunion extraordinaire de son conseil d’administration. On peut y lire clairement que le Conseil avait pris connaissance des rapports provisoires sur l’audit général de la BEAC et l’audit spécifique sur la gestion des réserves de change commis par la conférence des chefs d’Etats de la CEMAC. Plus loin on peut aussi y lire il (le conseil) a été informé des mesures déjà prises ainsi que des actions prévues par la BEAC pour corriger les insuffisances relevées.

Les rencontres d’Ali Bongo
Le deuxième indice a été le déplacement du président nouvellement élu du Gabon, Ali Bongo Ondimba en terre camerounaise. Officiellement il est venu en visite d’amitié, et de ses propres termes il a dit être venu rencontrer un sage, en la personne du président camerounais Paul Biya. Sa visite sera marquée par une heure de tête à tête au palais d’Etoudi, un moment durant lequel aucune information n’a filtré. Répondant à l’interview de la CRTV, le président élu du Gabon affirmera aussi que les discussions avec Paul Biya ont porté entre autre sur la question des orientations du développement futur de la sous région. Selon des sources proches des milieux de décision, il ne serait pas exclu que le scandale ait fait l’objet de discussion entre les deux hommes d’Etat. Après le président Biya, Ali Bongo aurait eu des discussions avec Idriss Deby Itno du Tchad et Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville.

Un vrai vol organisé
Les révélations de jeune Afrique apportent les dernières pièces du puzzle de l’évènement qui aujourd’hui occupe les débats dans les grandes villes de la sous région Afrique Centrale. Principalement indexés, de nombreux hauts cadre d’origine gabonaise, dont l’ancien gouverneur Félix Mamalepot et l’actuel Philibert Andzembe. L’article sur la base du rapport d’audit et des documents internes qui on le sait aujourd’hui existent, leur attribue respectivement des trous de 17 milliards et de 2 milliards FCFA. En janvier 2009, Philibert Andzembe aurait échappé à la destitution lors du sommet extraordinaire de la CEMAC qui s’est tenu à Libreville, grâce au soutient du défunt président Omar Bongo.

les affinités nationales gabonaises ont joué un rôle clé dans les dérives coupables du bureau extérieur de Paris (BEP).
Jeune Afrique

Au total, ce serait 2400 chèques frauduleux ou suspects qui ont été émis entre 2004 et 2008, ainsi que 38 virements suspects, 1298 retraits en liquides non reversés et non enregistrés dans le livre de caisse, précise l’hebdomadaire. Le journal dresse également la liste des personnes concernées par l’affaire, les présumés responsables et bénéficiaires. Il y est rapporté que les affinités nationales gabonaises ont joué un rôle clé dans les dérives coupables du bureau extérieur de Paris (BEP) « . Des révélations qui amènent à comprendre comment, depuis 2004, des fonds injectés depuis le siège de Yaoundé, au Cameroun, sur les comptes parisiens du bureau extérieur ont été détournés. Suite à ces révélations, quelques réactions ont été enregistrées. Le ministère français de l’Economie, a déclaré que toutes les responsabilités, y compris en haut lieu doivent être établies estimant sa propre garantie engagée par le scandale. Le trésor public français participe à la gestion et au contrôle de la BEAC. Dans la sous région c’est un gros silence. Essimi Menye, ministre camerounais des finances et président en exercice du comité ministériel de l’Union Monétaire d’Afrique Centrale (UMAC), a affirmé pour sa part à la chaine de Télévision STV, Je ne suis encore officiellement au courant de rien, je viens de rentrer des congés.

Siège de la Beac, à Yaoundé
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Analyse de la crise en zone CEMAC: Echec de l’intégration économique

La baisse des taux par la BEAC amène à s’interroger sur la situation économique de la sous région

En fin 2008 la situation économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale était présentée comme étant bonne. Sur le plan macroéconomique, les experts faisaient état d’une hausse du produit intérieur brut (PIB) réel de l’ordre de 5,8 % contre 4, 4% en 2007. L’union monétaire de la sous région faisait elle état d’une poussée du niveau général des prix se situant à 4,2 % contre 1,6 % en 2007. S’agissant de la monnaie et du crédit, la CEMAC a enregistré un accroissement des avoirs extérieurs nets du système monétaire de 19,9 % sur 12 mois jusqu’au 31 juillet dernier, mais d’un recul de 31,8 % du crédit intérieur net. Dans le même temps, la sous-région a enregistré une hausse de 21,6 % de sa masse monétaire (M2) avec un raffermissement de 93,99 à 100,29 % du taux de couverture extérieure de la monnaie.

Interrogé sur l’impact attendu de la crise financière internationale sur l’économie de la zone Franc, le président en exercice du Comité ministériel de l’UMAC, avait déclaré que le pouvoir financier dans certains domaines s’était accru en Afrique centrale. Il avait aussi indiqué que l’effondrement du système financier américain n’ébranlerait pas la zone Franc. A ce stade, les ministres des finances étaient parvenus à la conclusion que la stabilité financière et monétaire de la Zone reste solide, tout en relevant que le ralentissement de la demande mondiale et le niveau actuel des prix du pétrole pourraient impacter négativement sur l’activité et l’emploi.
Les experts se demandent aujourd’hui comment la situation a pu passer de maitrisée à compliquée. Pour de nombreuses études, les causes sont à rechercher non pas dans la crise économique internationale en elle-même. La situation économique des pays de la zone CEMAC assez fragile y est pour une grande partie. S’il est vrai que comme l’a presenté le communiqué de la réunion ordinaire du Comité de politique monétaire de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC), tenue le 29 juin dernier à Douala, les causes sont liées à la baisses de recettes genérés ar les matières premières, d’autres raisons évidentes ont contribué à cette escalade.

Pour ce qui est de l’espace économique d’Afrique centrale, les causes pourraient se retrouver dans l’absence d’une intégration effective des économies. Des études récentes ont démontré que les initiatives sous-régionales en Afrique centrale, n’ont pas aidé à améliorer la situation économique des pays membres ni à assurer la croissance durable et la libéralisation. La part du commerce intra régional dans le commerce total reste très inférieure dans l’activité économique. Ainsi, la CEMAC n’est pas parvenu à dynamiser les échanges à l’intérieur de son espace économique, avec la part la part du commerce intra régional la plus basse de tous les autres mécanismes d’intégration économique d’Afrique, soit moins de 2 %. D’un autre coté, il y’a des problèmes économiques et institutionnels à surmonter.

Les obstacles économiques incluent la forte dépendance de la plupart des pays membres vis-à-vis de l’exportation de produits de base, les règles d’origine strictes émanant des programmes de libéralisation du commerce et des infrastructures déficients. Les problèmes institutionnels comprennent notamment les tracasseries administratives et certains obstacles physiques, par exemple péages routiers, frais de transit et tracasseries administratives à la frontière et dans les ports. Ces obstacles majorent les coûts de transport et nuisent à la fiabilité des livraisons. D’autres problèmes sont dus à l’absence de coordination et d’harmonisation des politiques et des réglementations au niveau sous-régional, à la non-application des engagements pris et à l’appartenance des pays à des entités multiples.
Nombreux sont ceux qui suggèrent de plus en plus que la réponse de l’Afrique centrale face à la crise mondiale réside plus dans le renforcement des mécanismes d’intégrations économiques sous régionale et dans une plus large mesure régionale, que dans des manipulations monétaires en vue de favoriser des investissements en mal de débouchés.


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Cemac: un éventuel changement à la tête de la Beac

Ce sujet et bien d’autres seront abordés lors du sommet de la CEMAC qui s’est ouvert à Libreville au Gabon

Ce sommet extraordinaire qui enregistre la participation des présidents Omar Bongo Ondimba du Gabon, Paul Biya du Cameroun, Denis Sassou NGuesso du Congo, Téodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, François Bozize de la Centrafrique et président en exercice de l’Institution ainsi que le premier ministre du Tchad, Youssouf Saleh Abbas évoquera la crise financière internationale et les moyens pour y faire face. La rencontre de la capitale gabonaise devrait servir de rampe de lancement pour une réponse concertée de la sous-région d’Afrique Centrale à cette crise financière, née aux Etats-Unis, et qui bouleverse déjà les économies de la sous région. Il sera également question, selon des sources de la CEMAC à Bangui du Programme économique régionale (PER) et la réforme de la CEMAC.
A l’approche du sommet, le chef de l’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba, a reçu en audience le 27 janvier dernier à Libreville le ministre congolais en charge des Transports, Emile Ouossou, pour faire le point sur l’avancement de la mise en place de la compagnie aérienne sous régionale «Air Cemac». Initié en 2001, ce projet qui tarde à se mettre en place attend des actes concrets et devrait figurer en bonne place dans l’agenda du sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).
Le vol inaugural de la compagnie aérienne communautaire était prévu pour mars 2008, mais pourrait encore être retardé en raison de la dégradation de la conjoncture économique mondiale, qui a affecté le marché sous régional, et du climat tendu des transports aériens en Afrique.
Le dernier sommet de la CEMAC, en juin dernier à Yaoundé, avait donné mandat à la commission en charge du dossier de négocier avec les compagnies existantes dans les pays membres des modalités de mise en place d’un système transitoire de desserte et de capital.

La commission de la CEMAC travaille à Bangui sur ce dossier. Nous les ministres, avons été priés d’assister à ce débat pour apporter des lumières sur certains points, a rapporté le ministre congolais des Transports, Emile Ouossou. Le projet est en place depuis 2001 et la réunion du 30 janvier attend des actes de décisions pour mettre en place la compagnie, a-t-il ajouté.

La tenue de ce Sommet extraordinaire a été, au départ, suggérée par le président Joseph Kabila Kabangué de la RDC, compte tenu de l’instabilité sociopolitique qui persiste dans son pays. Autre enjeu de la rencontre, la réforme de l’institution sous-régionale, à travers, notamment, les 10 propositions présentées, en son temps, par le chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé, alors président en exercice de la CEMAC. Ainsi que l’instauration d’une commission de paix, de sécurité et de défense communautaire, et la création d’un Etat- major, forces CEMAC en vue de consolider la paix dans la région, et enfin l’examen de la situation économique de la sous-région à l’épreuve de la crise financière internationale. Il serait surtout question à Libreville, pour le président gabonais de proposer un autre nom pour remplacer Phillibert Andzembe, à la tête de la banque centrale depuis juillet 2007. Il est accusé selon des sources proches de la Beac d’avoir effectué des placements spéculatifs qui auraient fait perdre à la banque 327 milliards de Fcfa

Carte des pays membres
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