Afrique Centrale: La croissance recule

Malgré tout le gouvernement et la Banque Centrale restent optimistes et annoncent avoir pris des mesures pour parer au plus urgent

A l’issue de la rencontre du Comité de Politique Monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale vendredi 19 juillet à Yaoundé au Cameroun, l’information majeure rendue publique aura été le recul des prévisions de croissance dans la sous-région CEMAC de 5,1% à 3,2%. Pour Lucas Abaga Nchama le gouverneur de cette banque centrale, la situation n’est pas alarmante. La CEMAC vit dans un environnement international, nous sommes dans la mondialisation. Lorsque nos partenaires enregistrent un certain ralentissement de la croissance, la demande de ces pays diminue, et à cela il faut ajouter que la production pétrolière sur laquelle repose la croissance de 5 Etats sur les 6 de la sous-région, nous l’avons projetée à la baisse pour cette année. Mais qu’à cela ne tienne les perspectives pour 2014 et 2015 sont prometteuses, a-t-il tenu à rassurer. Mais au-delà de la baisse de la vente du pétrole, il y a aussi la situation en Centrafrique. Selon monsieur Nchama, le CPM de la BEAC a réalisé que la crise institutionnelle survenue dans ce pays a fait chuter les prévisions de croissance de 3% à moins 14%, ce qui a fortement impacté sur la croissance globale.

La BEAC propose des solutions
La Banque centrale se propose de relancer la croissance, et a indiqué que certaines mesures seraient à mettre en uvre à côté de celles déjà en application. Le comité de politique monétaire a décidé de relancer la croissance au moyen des instruments de financement. En tant que Banque centrale nous pouvons, à travers notre politique monétaire, prendre un certain nombre de mesures pour inciter l’octroi des crédits, c’est ce que nous sommes en train de faire. Lorsque nous le faisons, nous espérons que les banques vont aussi abaisser leurs taux de crédit aux opérateurs économique. Cela devrait, nous l’espérons, relancer l’activité économique et donc la croissance, a déclaré le gouverneur de la BEAC. A côté de cela, le gouvernement de la BEAC a aussi indiqué la mise en place enfin du marché des titres à souscription libre. La Banque centrale a piloté certains projets, comme celui du marché des titres publics à souscription libre. Cela permet aux Etats de lever des fonds pour financer leurs activités a expliqué monsieur Nchama. Ce dernier a d’ailleurs indiqué que le financement de l’économie était devenu aux côté des autres missions statutaires de l’institution qu’il dirige, une priorité.

Les Etats devront se disposer à les rendre pertinentes
Une nouvelle orientation qui n’ira pas sans déplaire à de nombreux experts de la finance qui ont toujours critiqué la BEAC de jouer le jeu des intérêts de l’ancienne puissance coloniale à travers le double prisme de la Protection de la Monnaie et de la Stabilité de celle-ci. Dans une de ses nombreuses réflexions, Babissakana un célèbre ingénieur financier au Cameroun faisait remarquer il y a déjà 10 années, que les missions statutaires de la BEAC l’amputaient de son principal rôle qu’est le soutient de la Compétitivité de ses économies. Aujourd’hui que la Banque Centrale de la CEMAC réfléchir sur la proposition de nouveaux instrument de financement, plusieurs experts disent espérer que cela contribuera fortement à la relance de la productivité de ‘l’économie et mais aussi à sa compétitivité. Pourtant le Paris n’est pas gagné. Le tissus bancaires de la zone économique est fortement dominé par des banques étrangères dont le principal objectif n’est pas de financer l’économie locale, mais d’avantage de soutenir les opérations d’entreprises étrangères qui y sont présente, tout en grappillant sur le marché du Forex et des salaires. La conséquence de cette situation est que les nouveaux produits de la BEAC risque de profiter à des entreprises qui en raison de la possibilité offerte rapatrient tous les bénéfices vers leurs pays d’origine rendant impossible la constitution d’une véritable épargne pour des investissements de longue durée. L’autre problème auquel font face les ambitions de la CEMAC est celui de la pertinence dans l’utilisation des fonds par les Etats. Pour des experts notamment du FMI, Il est nécessaire d’améliorer la gestion des finances publiques pour rehausser la qualité de la dépense et libérer des ressources pouvant être affectées à des secteurs propices à la croissance et au développement humain. Pour faire en sorte que les recettes pétrolières soient dépensées de façon productive, il est vital d’accélérer les réformes afin de recentrer l’investissement public sur les principaux projets liés aux infrastructures et au social, et de renforcer l’évaluation, la sélection et le suivi des projets. Une analyse de ce qui se passe au Cameroun notamment semble indiquer que les performances budgétaires ne sont pas encore une chose largement partagée. En bref la BEAC prend des initiatives, mais au final il appartient à ses Etats membres de les rendre viables et pertinente.

Le siège de la Beac à Yaoundé
lanouvellecentrafrique.info)/n

BEAC: Décès de Jean-Félix Mamalepot

Le Gabonais, ancien gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), Jean-Félix Mamalepot est décédé à son domicile à Libreville

Jean-Félix Mamalépot, une des personnalités ayant marqué pendant plus d’une décennie et demie l’histoire de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), est mort le 12 décembre à Libreville dès suite d’une longue maladie. Agé de 72 ans, Jean-Félix Mamalepot était sans poste officiel depuis son départ de la BEAC en 2007. Il avait occupé le poste de gouverneur de cette banque centrale pendant 17 ans sans discontinuité. M. Mamalepot remplaçait à cette fonction un autre Gabonais, Casimir Oyé Mba, nommé Premier ministre en 1990 au sortir de la conférence nationale. Originaire de la province du Haut-Ogooué dans le sud-est du Gabon, Jean Félix Mamalepot diplômé du Centre d’études financières, économiques et bancaires (CEFEB) et de l’école supérieure des sciences commerciales appliquées de Paris, a été également directeur général de la Banque gabonaise de développement (BGD) pendant des longues années.

A son départ de la Beac en 2008, il est remplacé à son tour par un autre Gabonais, Philibert Andzembe. En sa qualité de gouverneur de la banque de 1990 à 2007, sa responsabilité avait été directement engagée dans l’affaire des détournements à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). «Le gouverneur ne pouvait pas ne pas savoir», affirme un connaisseur du dossier. Aucune action en justice n’a cependant été engagée contre lui. Le président Omar Bongo Ondimba le nommera le 21 juin 2008 Haut-commissaire à la Présidence de la République, chargé de la mise en place de la Zone franche de l’île Mandji. Plus tard, il sera le premier président du Conseil d’administration de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

Jean-Félix Mamalépot était soigné depuis la mi-novembre à l’hôpital Cochin, à Paris. Selon des analystes, il a laissé à son successeur à la BEAC une zone monétaire assez stable grâce à la bonne tenue des prix des matières premières, notamment du pétrole et du bois.

Jean-Félix Mamalepot, ancien gouverneur de la BEAC décédé
gabonreview.com)/n

Diapason hors série n°14 spécial 40 ans de la Béac

Il contient des documents historiques exclusifs sur les accords de coopérations financières et monétaires entre le France et les pays de la Cemac

Ce magazine spécial hors série est centré sur la célébration des 40 ans de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale. Un Dossier de 10 pages porte sur la Béac et les institutions connexes.
Ce magazine contient des documents historiques exclusifs sur les accords de coopérations financières et monétaires entre le France et les pays de la Cemac.

Les lecteurs y trouveront également des interviews. Celui du Pr Roger Tsafack Nanfosso Directeur du programme de formation en gestion des politiques économiques (Gpe) à l’université de Yaoundé II-Soa qui jette un regard critique sur les activités de la Béac et ses répercutions sur le développement de la Cemac. Egalement Mathieu Mandeng, président l’Association des professionnels des établissements de crédits du Cameroun(Apecam) juge le système bancaire camerounais. Le Secrétaire Général de la Cobac, Idriss Ahmed Idriss dans son interview dresse un bilan du travail de gouvernance mené par son organisme pour renforcer la stabilité et la crédibilité du système bancaire de la Cemac. Enfin les lecteurs découvriront le témoignage de l’ancien Secrétaire Général de la Béac, Gata Ngoulou qui a totalisé 25 ans de carrière à la Béac.

Également en bonne place dans ce numéro spécial, l’analyse économique de la situation des pays de la Cemac ainsi que leurs perspectives en 2013. Un regard est jeté sur le système de partages inégaux de postes dans les organes Cemac décidé par les chefs d’États en juillet dernier à Brazzaville. Le journal aborde aussi d’autres nouvelles des entreprises et organismes patronaux.

Diapason hors série n°14 spécial 40 ans de la Béac actuellement en kiosque au Cameroun et en Afrique
Diapason)/n

Afrique Centrale/Politique monétaire: Des réformes annoncées

Leur portée reste inconnue, mais la Banque centrale a annoncé vouloir occuper une plus grande place dans les activités économiques de la sous-région

A l’issue de la session du 28 mars 2012 de son Conseil de politique monétaire, le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), a fait savoir entre autres informations, que la réforme de la politique monétaire sous régionale avançait. Le Comité de Politique Monétaire (CPM) a pris acte de l’état d’avancement des réflexions par rapport à la réforme de la politique monétaire de la BEAC et validé les grandes orientations formulées dans le cadre du séminaire de présentation de cette réforme, a fait savoir Lucas Abaga Nchama. La portée et les axes de cette réforme annoncés restent inconnus du grand public. Mais interrogé sur la question, M. Nchama a fait savoir que de manière globale, il sera question entre autres, d’envisager une adaptation des instruments d’intervention de la BEAC, en vue de la placer au-dessus de la chaine des prêteurs.

Le gouverneur de la Banque Centrale de la CEMAC a évoqué comme raisons et pêle-mêle, la faiblesse du marché interbancaire et la difficulté pour les banques de se faire refinancer sur placement de certains titres publics. Ce qui semble théorique pour les profanes et pourtant un gros problème de financement pour les économies de la sous-région. De manière globale, les établissements financiers d’Afrique centrale offrent le même type de produits financiers, à des degrés divers. Il en résulte que les banques prêtent très peu entre elles. D’un autre côté il est aussi admis que les titres obtenus dans le cadre des opérations d’emprunts obligataires ont du mal à s’échanger sur le marché secondaire. Cela crée une situation de grippage pour le marché financier et de l’efficacité du crédit à l’économie. De nombreux observateurs s’interrogent pourtant sur la pertinence d’une telle réforme au niveau de l’Afrique centrale. La question du prêteur en dernier ressort débute avec la crise de liquidité à laquelle a été confronté le système bancaire international en 2008. En Europe par exemple, la politique menée par la Banque Centrale depuis le début de cette crise, a mis à jour, ce rôle non prévu par les textes, de banquier de dernier ressort, intervenant par des moyens non-conventionnels, systématisant les financements «collatéralisés» et les rachats de dettes souveraines, et cela est devenue une réalité solide et durable.

Le siège de la banque centrale à Yaoundé

Réforme oui mais doit être adaptée
En Afrique centrale à priori, les fondements du système financier sont demeurés stables en raison d’une gestion rigoureuse. D’un autre côté, les banques sont sur liquides et recourent très peu aux mécanismes de refinancement. Au dernier semestre 2010, le montant global de refinancement sollicité dans la sous-région était de 13 milliards de FCFA pour un plafond effectif de 51 milliards. Les banques sont donc solides et pourtant certains segments productifs de l’économie de la sous-région ne parviennent pas à accéder aux financements. L’Afrique centrale vit ainsi une crise du crédit avec pourtant un système financier présenté comme solide. Cela a emmené certains observateurs à se méfier d’une réforme qui serait inspirée de la zone économique partenaire européenne, qui comme la zone franc est obligée de faire face à une crise monétaire avec des risques d’impact sur plusieurs pays. L’Afrique centrale se doterait ainsi d’un instrument préventif. Pourtant une réelle réforme de la politique monétaire de la BEAC est une nécessité impérieuse. Parmi les suggestions qui reviennent, les aspects des statuts de l’institution en rapport à la politique monétaire doivent évoluer. Le vrai objectif des banques centrales dans le monde est de soutenir la possibilité pour leurs économies de conserver ou conquérir de nouveaux marchés (compétitivité) fait remarquer Babissakana, un ingénier financier. En Afrique centrale tout est plutôt fait pour que la monnaie demeure stable, face à son partenaire européen notamment. Un objectif que des experts jugent inopportun. Les dysfonctionnements ne se voient pas encore parce que les ventes du pétrole sont encore bonnes. Imaginez ce qui arrivera le jour où il n’y aura plus de pétrole. En plus il ne faut même pas attendre ce jour-là. Alors que ceux qui travaillent dans la filière pétrole ont de grosses ressources, ceux qui occupent d’autres segments, notamment l’agriculture, et qui sont les plus nombreux, sont aussi les moins nantis fait remarquer Bernard Ouendji, un ancien haut cadre des finances au Cameroun.


Journalducameroun.com)/n

Lucas Abaga Nchama: «Pas de pessimisme à court terme face à la crise européenne»

Crise de la dette en Europe, conséquences pour la Cemac, réserves de change et du compte des opérations, le gouverneur de la BEAC a répondu aux questions de la presse

Monsieur le gouverneur, au regard de la situation qui prévaut actuellement en Europe, partenaire économique historique de la CEMAC, est-ce qu’on peut dire que l’Afrique centrale est complètement à l’abri?
Nous sommes dans un contexte de mondialisation et du fait effectivement que nous soyons arrimés à l’Euro, Dans tous les cas, sur le très court terme c’est-à-dire d’ici à la fin de l’année 2011, nous n’avons pas d’inquiétudes, mais nous restons très attentifs à l’évolution des choses. Et si la sous région (Afrique Centrale) était exposée, ce serait de manière très limitée. Nous appuyons notre argumentaire sur la base de l’observation que nous faisons des canaux de transmissions que nous considérons. Nos économies, comme vous le savez, dépendent essentiellement de l’exportation des matières premières. Or nos exportations continuent normalement et leurs cours restent acceptables. Si la crise européenne se combinait avec une baisse substantielle de la demande des pays émergeants, peut être on serait un peu plus inquiets. Avec une demande dans les pays émergeants qui reste vigoureuse, de ce point de vue, je ne vois pas en quoi les turbulences devraient nous toucher tout de suite. Ceci étant, nous restons vigilent et prudents.

Avec cette crise on s’interroge sur la situation des avoirs de la zone CEMAC logés dans le compte des opérations du trésor français, est-ce que vous rassurez qu’ils n’ont pas souffert d’une utilisation de la part de la France dans le cadre de cette crise?
Est ce que c’est le trésor français qui doit gérer ce que nous avons dans le compte des opérations de la BEAC, il n’a jamais été question de cela. Nous sommes encore des partenaires, et si cela s’avérait nécessaire, ce serait à la suite d’une négociation entre les différentes parties à l’accord qui instaure cet ordre de chose, que des décisions seraient prises. Pour ce qui est de la conjoncture en Europe, au regard des mesures que ses différents dirigeants ont récemment prise, nous voulons bien croire que l’Europe a bien repris les choses en main et que les conséquences sur l’Euro seront limitées.

Quels commentaires faites-vous sur la note sortie par l’agence de notation Fitch qui a fait savoir que des pays de la zone franc dont le Cameroun et le Gabon étaient en observation en raison de leur dette intérieure?
Qu’un organisme décide de mettre le Cameroun et le Gabon sous surveillance comme vous le dites [moi je n’avais pas cette information], c’est leur affaire. D’après les données en ma possession sur ces deux pays, je pense plutôt que ce sont des pays dont les économies vont bien. Il n’existe pas d’inquiétude particulière sur l’économie camerounaise, qui d’ailleurs au niveau de la sous-région est la plus diversifiée. Le Gabon, avec le nouveau dynamisme que sont en train de mettre en uvre les nouvelles autorités, réalise beaucoup d’investissements et surtout nous sommes à la veille de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) et qui plus est, le cours des matières premières sont à un niveau assez conséquent. En définitive, je pense que les finances publiques aussi bien au Gabon qu’au Cameroun, se portent très bien.

Vous avez fait savoir que la situation ne permettait pas d’être très pessimiste, ce qui en d’autres termes peut vouloir dire qu’il y a quand même matière à s’inquiéter. Quels sont ces points qui vous invitent à la prudence?
J’ai dit tantôt que lorsqu’on examine la conjoncture économique au niveau de la sous région, elle est plutôt favorable, par rapport à certains éléments que j’ai indiqués. Pour 2011 par exemple, on va continuer d’exporter normalement les matières premières à des prix appréciables, au niveau interne la demande est bien présente, il y a des infrastructures qui se construisent, il y a le secteur non-pétrolier dont la contribution se renforce et il y a une amélioration de la production de l’ensemble des matières premières. Par ailleurs, nous pensons qu’avec la mise en uvre du programme économique régional (PER) combinée à d’autres éléments dont la liste n’est pas exhaustive, nous pouvons espérer un taux de croissance qui tourne autour de 5%. Maintenant, à partir du moment où nous ne vivons pas en autarcie, nous sommes très intéressés par ce qui se passe ailleurs. Pour l’instant, les canaux de transmission que nous surveillons attentivement ne nous permettent pas d’être pessimistes, mais nous restons attentifs et prudents, d’où la nécessité pour les Etats membres à continuer de gérer avec prudence et à renforcer les mesures macroéconomiques et surtout à consolider notre intégration sous régionale pour augmenter les échanges dans la zone, et donc à mettre efficacement en uvre le PER.

On a appris l’annonce de l’émission des premiers bons du trésor avec le Cameroun, où en êtes-vous justement avec ce dossier?
Comme vous le savez, la BEAC a l’honneur de conduire ce projet. A défaut d’avoir les marchés financiers vigoureux, nous n’avons que le système bancaire. Il fallait donc, compte tenu de l’accumulation d’excédent de liquidité (argent disponible) dans ce système, recycler. L’émission des titres publics à souscription libre était l’une des solutions. La banque centrale a déjà fait son travail, et vous avez dit à juste titre, le Cameroun qui est déjà prêt aussi, va très certainement se lancer au cours du mois prochain et ce sera le démarrage effectif de ce projet qui nous tient tant à c ur pour que dans la sous-région on puisse recycler nos excédents de liquidités et que les Etats puissent bénéficier de ces financements. C’est une bonne chose.

Quelle est la stratégie adoptée pour la gestion des réserves de change et est-ce qu’on peut avoir une idée de son volume?
Je ne sais pas s’il faut rendre publique la stratégie de gestion des réserves de change de la sous-région, mais une chose est certaine, c’est qu’au regard de la conjoncture et de quelques dysfonctionnement que nous avons observés dans le passé, nous avons opté pour la prudence absolue, parce que nous gérons les ressources de la communauté, et tout ce que nous faisons doit être conforme aux textes, et intégrer le fait d’éviter de prendre trop de risques. A ce jour, nous somme satisfait de cette stratégie parce qu’elle nous a permis de ne pas subir la crise actuelle en Europe. Nous avons été très prudents dans cette stratégie. Nous faisons des placements mais qui ne comportent pas des risques. Comme par exemple, aujourd’hui, si nous avions fait des placements dans certaines banques comme Dexia, on serait déjà en train de le regretter malheureusement. Nous avons opté pour la prudence. Vous savez que notre salle de marché est jeune, dans ce domaine nous poursuivons notre stratégie de renforcement des capacités de ceux qui y travaillent et nous allons recruter quelques experts, pour nous aider à mieux la gérer. Pour l’instant, il n’est pas question de prendre trop de risques en vue de préserver les ressources de la sous-région, nous ne spéculons pas.

Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC
Journalducameroun.com)/n

Lutte contre l’argent sale: Le Soutien de la BEAC à la BDEAC

L’institution a récemment publié une annonce d’offre pour le recrutement d’un consultant pour la mise en place d’un système permettant de parvenir à cet objectif

La Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), a publié vendredi 23 septembre 2011, dans le quotidien d’Etat camerounais Cameroon-tribune, un appel à manifestation d’intérêt pour le recrutement des services d’un consultant, qui l’aiderait à mettre en place un système de conformité ainsi que des procédures et des outils de lutte contre le blanchiment des capitaux et le Financement du terrorisme (LAB/FT) auprès de la Banque de développement des Etats d’Afrique Centrale (BDEAC). La prestation du consultant devrait cadrer avec les activités de la dite Banque de développement. Les objectifs à atteindre sont; mise en place de procédures et proposition d’outils destinés à une meilleure détection des opérations de criminalité financière. Il sera aussi question de définir un cadre de coopération avec le Groupe d’action financière contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (GABAC), les agences d’investigations financières des pays membres.

Autre but recherché, la mise en place d’outils de détection et de prévention et aussi d’un système de déclaration de soupçons. La banque des Etats d’Afrique centrale pour parvenir à cet objectif devrait utiliser une partie des crédits qui lui sont alloués par l’Association pour le Développement International (IDA). La lutte contre le blanchiment d’argent occupe une place importante dans les politiques en Afrique centrale. En août 2008, des représentants des six pays de la Communauté économique et monétaire de cette sous-région (CEMAC), se sont donc réunis pour harmoniser les mesures de prévention et de lutte contre ces phénomènes transnationaux qui freinent le développement et la sécurisation de la sous-région. Les différentes délégations s’étaient retirées sans une mesure concrète, faute d’accord sur le financement. Le problème semble réglé cette fois, la BEAC s’étant impliquée dans le processus. Le GABAC dont il est question ici est l’un des outils permettant aux pays de la CEMAC de lutter contre le blanchiment d’argent. Il a été créé par un acte additionnel de la conférence des Chefs d’Etat d’Afrique centrale, tenue le 14 décembre 2000 à N’Djamena (Tchad). C’est une structure de promotion des normes, instruments et standards de lutte contre le blanchiment d’argent. Le GABAC dispose de démembrements dans les différents pays de la sous-région et dans cette logique de coordination des actions pour une surveillance accrue, les Etats de la sous-région avaient également mis en place les agences nationales d’investigations financières (ANIF). Ce n’est pas la première fois que la BEAC s’implique dans la lutte contre le blanchiment d’argent. En novembre 2000 déjà, elle avait organisé un premier séminaire sur le sujet. L’implication de la BEAC dans la lutte contre ce phénomène dans son objectif fondamental de préserver la stabilité monétaire de la sous région. En Afrique généralement, des experts n’admettent que le blanchiment d’argent a un visage encore plus insidieux. Il prend parfois la forme de détournement de fonds publics par des responsables qui les stockent ensuite dans des comptes offshores. En 2009, une affaire de détournement de 11 milliards de FCFA fonds à la BDEAC, avait justement explosé au grand jour, et mis en mal une grande partie de l’équipe dirigeante.

Le siège de la BEAC à Yaoundé
journalducameroun)/n

Zone CEMAC: Près de 3000 milliards de FCFA d’excédent de trésorerie en avril

D’après le gouverneur de la Beac, les établissements de crédit de la Cemac présentent actuellement une situation financière satisfaisante

Taux d’intérêt
Lucas Abaga Nchama a donné cette information lors de son allocution prononcée le 16 août 2011, à Libreville, au Gabon, à l’occasion de l’inauguration de l’immeuble siège de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC). Selon le gouverneur de la BEAC par ailleurs président de la COBAC, en fin avril 2011, les banques en activité ont enregistré un excédent de trésorerie d’environ 2986 milliards de francs CFA, soit 4,5 milliards d’euros. Dans les années antérieures, indique l’Equato-guinéen, ces banques accusaient un déficit de trésorerie de 125 millions d’euros, un peu plus de 81 milliards de FCFA. Une étude réalisée par la COBAC sur les tarifications des services et opérations des banques de la CEMAC indique que les grandes entreprises bénéficient en moyenne d’un taux d’intérêt de 8,74%, les PME de 11,55% et les particuliers de 15,69%. Le Gabon et le Cameroun se distinguent comme les pays où l’intermédiation bancaire est la plus poussée, avec respectivement 34,5% et 30% des crédits amortissables octroyés sur cette période. Au Gabon, apprend-on, 74,5% des crédits ont été octroyés par BGFI Bank. Au Cameroun par contre, la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC), filiale du groupe Banque populaire et le groupe Afriland First Bank, du multimilliardaire Bamiléké Paul Fokam Kammogne ont accordé respectivement 30,53% et 24,96% des crédits. Les mêmes sources indiquent qu’en Guinée équatoriale, la CCEI BANK concentre 76% des crédits.

Secteur de la micro-finance
Les banques équato-guinéennes dégagent la marge d’intermédiation la plus élevée à 11,66% en raison du faible coût de la collecte des ressources, qui s’établit à 0,49% et d’un TEG (taux effectif global) moyen élevé, tandis que la marge la moins importante est constatée au Gabon (7,8%) où le TEG moyen est l’un des plus bas de la CEMAC, retient-on. D’après les informations puisées à bonne source, les dépôts de fonds collectés dans la zone CEMAC s’élevaient à la fin du mois d’avril à 6638 milliards francs CFA, les crédits bruts à la clientèle s’établissaient à 4005 milliards de francs CFA et l’excédent de trésorerie avait atteint 2986 milliards. S’agissant du secteur de la micro-finance, à la fin du mois de décembre 2010, les dépôts collectés s’élevaient à 385 milliards de francs CFA et les crédits distribués ont atteint 191 milliards de francs CFA. Actuellement, 44 banques, 19 établissements financiers et 653 établissements de micro finance assujettis au contrôle de la COBAC exercent dans la CEMAC. Rappelons que le nouveau siège de la COBAC a été inauguré par le Chef de l’Etat gabonais, Ali Ben Bongo Ondimba. Depuis sa création en 1990, la COBAC opérait dans les locaux provisoires situés dans l’enceinte de la BEAC au Cameroun. La mission de cette structure est de contrôler et de superviser le système bancaire et financier des six pays de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad). C’est pourquoi on l’appelle « gendarme du secteur bancaire » de la sous-région.

Afriland First Bank, du multimilliardaire Bamiléké Paul Fokam Kammogne a accordé 24,96% des crédits
cameroon-today.com)/n

La Beac donne son accord à Orange Cameroun pour le produit Orange Money

L’opérateur privé des télécoms va commercialiser son nouveau produit en partenariat avec la BICEC

Paiement de l’assurance et des factures d’électricité
C’est la filiale camerounaise du groupe français Banque populaire qui a été retenue en novembre 2010 par Orange Cameroun comme banque partenaire pour ce projet innovant. Les deux partenaires ont alors uvré de concert avec les autorités monétaires de la zone Cemac, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC) et BEAC notamment, pour circonscrire le périmètre juridique et sécuritaire du projet, ainsi que l’obtention de la nécessaire autorisation. C’est ce 1er août 2011 que la Banque centrale des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a donné son aval. Permettant ainsi à l’opérateur privé des télécoms de commercialiser ce produit au Cameroun. Un jour seulement après son obtention, les deux partenaires ont tenu à partager la bonne nouvelle. C’est ce qui justifie la conférence de presse organisée ce 2 août 2011 à Douala. Orange Cameroun était représentée par Jacqueline Mekongo, directeur des ressources humaines et directeur général par intérim, tandis que la BICEC était représentée par Frédéric Reynaud, le directeur central du développement. Les deux partenaires sont revenus en profondeur sur les contours de ce projet innovant. Cette autorisation de la BEAC donne le feu vert à Orange Cameroun pour commercialiser le transfert d’argent via le mobile, ainsi que d’autres services tels que le paiement de l’assurance, des factures d’électricité. Concernant ce dernier point, un contrat de partenariat a été signé le 20 juillet dernier avec AES Sonel. Et ce 2 août, Orange Cameroun a informé que ce service sera payant, soit l’équivalent des frais de taxi aller et retour pour chaque facture réglée.

Frais de retrait des espèces
C’est également le cas pour la réception de l’argent où il faut laisser 3% du montant global. Malgré la présence de la BICEC, l’obligation d’avoir un compte dans cette banque ne compte pas. C’est un projet qui concerne plus une population non bancarisée, rassure Frédéric Reynaud. Tous les détails techniques et les avantages y afférents ont été apportés par le responsable des partenariats Orange Money. Le fonctionnement est simple. Le client s’inscrit dans un point de vente Orange Money, muni de sa carte nationale d’identité. Le client dispose alors d’un portefeuille de monnaie électronique qui sera logé sur sa carte Sim. A partir de ce moment, dans un point de vente Orange Money, le client peut déposer de l’argent sur son téléphone ou effectuer des retraits d’espèces. Dès que son portefeuille Orange Money est crédité, depuis son téléphone, il peut faire des transferts d’argent, payer ses factures, acheter du crédit Orange, déroule Jean George Selle. Le retrait des espèces se fera dans les points de vente agrées Orange Money, ainsi qu’auprès des agences BICEC de Douala et Yaoundé dans un premier temps. Pour l’instant, la solution de mobile payment d’Orange Cameroun (Orange Money) est dans la phase pilote et après les différents tests, la commercialisation à grande échelle va suivre.

Jacqueline Mekongo, directeur des ressources humaines et directeur général par intérim de Orange Cameroun
Journalducameroun.com)/n

Croissance: Un léger mieux en Afrique Centrale

D’après le Comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale, le taux de croissance va évoluer cette année

Prévision de croissance
Le CPM a donné quelques indicateurs mercredi 6 juillet dernier à Douala, au cours de sa 2e réunion de l’année. Cette réunion présidée par Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC et président statutaire du CPM, a permis de passer au peigne fin les tendances de l’économie mondiale au premier semestre 2011, ainsi que les prévisions économiques, monétaires et financières actualisées de la CEMAC en 2011. Au niveau sous-régional, l’année 2011 sera plus florissante que celle précédente pour les six Etats de la CEMAC, si l’on s’en tient aux prévisions des membres du CPM. En effet, selon les conclusions de cette réunion, les perspectives macroéconomiques de l’année 2011 font ressortir une croissance économique soutenue, avec un taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) réel projeté à 5,2%. Ce qui révèle une progression d’environ 1% par rapport à l’année 2010 au cours de laquelle le taux de croissance dans la zone CEMAC avait culminé à 4,3%. Cette prévision de croissance est supérieure à celle faite par la Banque africaine de développement et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans les perspectives de l’économie africaine de 2010, laquelle analyse planchait sur un taux de croissance de 4% pour l’Afrique centrale en 2011, contre une moyenne générale de 5,2% pour l’ensemble des pays du continent noir.

Les raisons de l’embellie
D’après Lucas Abaga Nchama, qui est revenu amplement sur cette question au cours de la traditionnelle conférence de presse organisée en marge des travaux, trois principales raisons expliquent cette tendance haussière. D’abord la hausse de la production pétrolière et de gaz, ensuite l’orientation favorable du secteur non pétrolier qui bénéficierait du dynamisme des télécommunications, des transports et des industries manufacturières et, enfin, le lancement des travaux projets d’exploitation de minerais et l’intensification des travaux de construction des infrastructures publiques dans les pays membres. Pour le président du CPM, il y a une nette embellie de la croissance dans la zone CEMAC. Ce qui, d’après lui, est une bonne chose non seulement pour les Etats, mais surtout pour les populations qui tirent aussi grand profit de cette croissance. Quand il y a croissance, cela veut simplement dire qu’il y a un peu plus d’activités. Dans certains pays il y a eu des augmentations des salaires, des recrutements, etc. Voilà pourquoi le taux est positif. Car, quand il y a croissance, il y a création d’emplois, analyse Lucas Abaga Nchama.

Inflation
Au menu également de ce CPM, la question des comptes publics extérieurs et monétaires. Sur ce point, le CPM a noté que les comptes publics, extérieurs et monétaires s’amélioreraient sous l’effet, entre autres, du raffermissement des cours des matières premières. Au sujet de l’inflation, on a appris que le taux est désormais de 2,1%, contre 1,5% en 2010. Tout en restant modérées, les pressions inflationnistes réapparaitraient, pense le CPM qui a également noté que le taux de couverture extérieure de la monnaie demeurerait confortable, au dessus de 100%. Au demeurant, les signaux sont au vert pour ce 2e trimestre qui est quasiment la photocopie du premier. Car, les prévisions issues du CCPM de ce mois sont pratiquement les mêmes que celles du premier tenu le 18 mars 2011 à Yaoundé. Dans ce contexte, et après analyse de la balance des risques pesant sur la stabilité monétaire et financière, le CPM a décidé de maintenir inchangées les conditions d’intervention de la BEAC. Sur le plan mondial, le CPM a noté qu’au cours du premier semestre 2011, la croissance économique s’est poursuivie à un rythme modéré. Cette évolution demeure toutefois plus lente dans les pays avancés que dans les économies émergentes et en développement. De plus, l’économie mondiale reste exposée à des risques importants de ralentissement, notamment les tensions persistantes sur certains compartiments des marchés financiers de la zone euro, le renchérissement des prix des matières premières et l’incertitude géopolitique dans les pays du Maghreb et du moyen Orient, a commenté le président du CPM.

Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC et président statutaire du CPM
Journalducameroun.com)/n

Lucas Abaga Nchama: «notre souhait, renforcer le financement de l’économie»

Le gouverneur de la BEAC a échangé avec des journalistes camerounais après la deuxième réunion annuelle du comité de politique monétaire (CPM)

Nous aimerions savoir comment les différentes perspectives de croissance que vous annoncez pourront se traduire concrètement dans le panier de la ménagère et au quotidien sur la consommation ?
C’est une question pertinente. Je crois que lorsqu’il y a croissance c’est qu’il y a un regain de l’activité économique, tant au niveau national que sous régional. Tout à l’heure, j’ai indiqué que la croissance était tirée par la demande intérieure. Dans certains pays il y a eu des augmentations de salaire, dans d’autres pays il y a eu augmentation des prix soit des produits alimentaires, soit des produits de rente comme le cacao. Toujours à la faveur de la croissance, j’ai parlé des télécommunications et des services dont l’offre s’est améliorée. Donc tous ces facteurs sont autant de choses qui pourraient profiter aux citoyens de la sous-région. Je crois savoir qu’il y a eu des recrutements, aussi bien dans le secteur privé que dans le secteur public au Cameroun et dans les autres États. Voila autant de preuves que cette croissance est positive pour les citoyens de la sous-région. Lorsqu’il y a croissance, il y a augmentation de l’activité, qui elle-même entraîne la création d’emploi. Voila donc tous les éléments qui permettent d’être optimiste, puisque tout ce qui est fait, l’est pour l’amélioration du bien être.

Dans votre propos vous parlez du regain de l’Euro (monnaie européenne) sur le Dollar américain, comme d’un facteur positif, comment est-ce que cela s’explique. D’un autre côté, cette Europe connaît aujourd’hui une crise en Grèce et au Portugal qui est qualifié de préoccupante quel pourraient en être les conséquences dans cette même logique?
J’ai parlé dans le communiqué du regain des tensions inflationnistes. Nos différents pays sont en relation économique avec l’Europe. Lorsqu’il y a récession dans une partie du monde qui représente un partenaire économique de la sous-région, cette récession peut être importée. Cela dit, si les conditions sont défavorables en Europe, on peut craindre que l’inflation par exemple n’augmente à notre niveau. Donc il y aura une inflation importée qui va se répercuter sur nous. Et pour cela, il existe plusieurs canaux de transmission. C’est la raison pour laquelle nous avons intérêt à ce que les économies européennes n’entrent pas en récession.

Vous avez parlé d’un regain de tension inflationniste, nous voulons en comprendre la source; d’un autre côté, le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) fait état de ce que les dirigeants en ce qui concerne le Cameroun, doivent être prudents, car son économie n’est pas à l’abri des chocs exogènes. Est-ce l’une des préoccupations du gouverneur que vous êtes ?
Cela ne préoccupe pas seulement le gouverneur, mais l’ensemble de la communauté. Notre souhait c’est que les banques puissent financer l’activité économique. Comme nous n’avons pas de marchés financiers suffisamment forts, on a recours au crédit bancaire. C’est dans notre intérêt au niveau de la banque centrale, de voir les banques augmenter les crédits à l’économie. C’est notre préoccupation de toujours. Nous avons pris des mesures dans ce sens. Une information qui ne rentre peut-être pas dans votre question, nous avons déjà finalisé des avant-projets de textes à ce sujet; et ils doivent être transmis aux instances qui doivent décider. Et on l’espère cela améliorera la concurrence bancaire et donc l’offre de crédit aux économies de la sous région. D’un autre côté, je n’hésite pas à donner un certain nombre d’indications aux banques, pour les financer à cet objectif de financement, lorsqu’elles tendent à préférer des placements à la banque (BEAC). Je peux être amené à refuser l’accès à certaines ressources, pour les pousser à financer l’économie, qui est l’activité traditionnelle d’une banque. Je pense pour revenir à la question que le financement du développement préoccupe réellement la banque centrale. Nous avons par exemple à ce titre, pris une part importante dans la banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), justement pour permettre qu’il y ait ce financement de l’économie. Pour ce qui est du regain des tensions inflationnistes, j’en ai longuement parlé, dans certains pays, comme vous le savez la hausse du prix du pétrole a entraîné des répercussions à la pompe. Dans certains États il y a des subventions de ces prix, il y a l’inflation importée sur l’acquisition des produits alimentaire qui viennent de l’extérieure. A ce rythme là on peut observer le marché. Si les prix ont augmentés au Cameroun qui lui-même dans la sous région est exportateur. Il y a plusieurs autres facteurs, qui expliquent les regains des tensions inflationnistes. Mais nous devons rester optimistes, parce que nous n’avons pas dépassé le seuil maximal de 3% en vigueur dans la sous région. Nous devons respecter ce critère, et nous ne pouvons pas passer sous silence lorsqu’il y a un regain des tensions inflationnistes.

Vous avez semblé annoncer l’inflation avec pessimisme, alors que si l’on la perçoit comme une augmentation de l’offre de monnaie cela peut être une bonne nouvelle, pour sa relance ?
Je crois qu’en parlant du regain de tension inflationniste je n’étais pas pessimiste. Mon devoir est d’alerter ou d’en parler lorsqu’il y a une variation sur les indicateurs. Lorsqu’il y a une reprise de l’inflation, en tant que banquier central, cela nous préoccupe, parce que notre objectif est aussi de lutter contre l’inflation. Peut-être que celle-ci n’est pas trop grave mais cela pourrait le devenir. Sinon, les autres indicateurs macroéconomiques sont positifs.

Pourquoi maintenir les taux directeurs, alors que le risque pervers est justement que les banques centrales ne prêtent plus dans la marché interbancaire peu bénéfique et se contentent des actions comme souscrire aux émissions de titres publics, ou octroyer des prêts syndiqués au profit d’entreprises dont l’approvisionnement du marché local reste très limité?
Je dois dire que nous ne fixons pas des taux. Aujourd’hui on constate que la tendance est au maintien, peut-être sauf au niveau de la banque centrale européenne (BCE) qui a récemment donné un signal. Donc que ce soit nous ou toutes les autres banques centrales, ont maintenu leur taux. Ceci parce que nous sommes dans l’attente, pour voir comment la crise évolue. Nous décidons en tenant compte de la situation des autres régions économiques partenaire de la notre, comme l’union européenne, la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Donc aujourd’hui, la prudence est de mise. On préfère maintenir les taux.
Est-ce qu’il y a un risque qu’il y ait rupture dans la chaîne de transmission entre les différentes banques, cet effet là peut effectivement être envisagé, mais cela n’a pas été nécessairement démontré pour ce qui est de notre sous-région. On note effectivement que les banques sont sur liquides (Trop d’argent). Dans ce cadre il y a un autre projet que nous pilotons, et qui certainement sera mis en uvre cette année, c’est la politique sur le projet de titres publics à souscription libre. Nous pensons que lorsque les États vont se financer entre eux, le recyclage de l’excédent de liquidité pourra se faire dans le cadre de ce projet et la BDEAC devrait y jouer un rôle important. L’objectif étant d’étendre les interventions dans les différentes économies.

Le Tchad est aujourd’hui dans la dynamique d’un emprunt obligataire. L’année dernière le Cameroun a aussi eu recours à ce mécanisme et le fera encore probablement cette année. Il y a là, comme un phénomène de mode et d’entraînement. Quel est le regard la banque centrale sur tout ça ?
La banque centrale ne peut que se réjouir de voir comment les États se financent par l’épargne publique, plutôt que de faire des déficits. Ce sont des emprunts à moyen et long terme, donc c »est une bonne décision des états. Quant aux des garanties, nous veillons à ce que les banques respectent toutes les normes prudentielles lorsqu’elles souscrivent à ces emprunts. Fusse-t-il pour soutenir les États, on ne va pas laisser les banques violer les normes relatives aux ratios imposés par la réglementation en vigueur. Nous ne pouvons que nous en réjouir donc que les États se finance au moyen de l’épargne local. Nous espérons que le projet sur le financement libre soit validé cette année, cela rendra encore plus simple, le financement de l’économie. En ce moment là la banque interviendra, en sa qualité d’intermédiaire des États. Mais pour l’instant, ces États se financent sans l’intervention de la banque centrale, et c’est une bonne chose.

Lucas Abaga Chama, Gouverneur de la BEAC
Journalducameroun.com)/n

Cameroun: Les vainqueurs des finales nationales de basket-ball sont connus

Les rencontres se sont déroulées dimanche 3 juillet au Palais des sports de Yaoundé

Les finales de la coupe du Cameroun de basket-ball, c’est d’abord l’histoire d’un homme. Le Coach Mouelle. A lui seul, il engageait deux équipes dans la compétition et elles arriveront en finale. En junior, il endosse la casquette de président du club Freindship Basket. En Senior, il endosse celle d’entraineur du club BEAC de la capitale camerounaise. Dans la finale des juniors, l’équipe entrainé par le jeune Nsangou a prend le dessus très difficilement sur la formation venue de Bertoua et entrainée par une jeune dame sortie de l’Institut national de la jeunesse et des sports du Cameroun(INJS). La rencontre s’emballera très vite et les visiteurs prendront le dessus. Finalement, une plus grande expérience et surtout le potentiel individuel des joueurs de Freindship l’emportera sur le jeu discipliné et enthousiasmé de l’équipe de Bertoua, mais les deux équipes auraient toutes les deux mérité la victoire. Les gars se sont donnés à fond, mais ils manquent d’expérience dans la compétition et je suis sûre qu’avec le temps, ils seront encore plus forts, je vais y contribuer, a déclaré Carine Yatcha, l’entraineuse de Bertoua basket Club. Je suis absolument content de cette finale remporté, c’est ma première et j’espère que j’en aurai d’autres. Sur mon adversaire du jour, je dirais tout simplement qu’elle m’a surpris, à un moment, j’ai même cru que l’équation devenait difficile. Mais les gars ont tenu bon et c’est une belle victoire, exulte M. Nsangou, l’entraineur de Freindship. En arrière plan, Le coach Mouelle exulte. C’est sa première victoire en tant que président de club. «Nous avons été bien soutenus et je suis content de n’avoir pas trahi la confiance des nos sponsors», dira-t-il simplement.

La deuxième grande finale du jour, celle la plus attendue, opposait le célèbre club de la BEAC à la surprenante équipe de Ph nix d’Ebolawa. Mais c’est aussi la rencontre entre deux amis. Le coach Mouelle sur le banc de la BEAC et son ami dirigeant l’équipe adverse. Dès l’entame de la rencontre, Phoenix prends les choses en main. 12 points d’écarts séparent les deux équipes après seulement cinq minutes de jeu et un gros dunk sur la tête des défenseurs de BEAC. «Il avait réussi à lire ma défense de zone. J’ai mis du temps à le comprendre. Mes joueurs avaient du mal à faire le déplacement approprié» expliquera le coach Mouelle à la fin du match. Phoenix mène mais c’est sans compter sur la botte sécrète de l’équipe de BEAC et l’adresse de ses tireurs à distance. Quatre tirs à trois points, l’écart est couvert et BEAC prend une avance. Lorsqu’on revient de mi-temps, je dis à mes joueurs de ne plus tenter les actions individuelles, je supprime ma zone qui était découverte et j’insiste sur la nécessité de tirer à trois points, mes joueurs en étaient capables, ils l’ont démontré, c’est comme cela que nous avons pris le dessus a-t-il dit. Au terme de cette finale BEAC l’emporte et Ph nix n’a pas démérité.

L’entraîneur Nsangou (G) et l’entraîneur Carine Yatcha (D): Une nouvelle génération
Journalducameroun.com)/n

Chez BEAC, c’est une joie contenue. Personnellement je ne suis pas d’une joie explosive, mais, c’est bon de renouer avec la victoire, l’an dernier on a perdu et c’était difficile à gérer, aujourd’hui on gagne donc ce n’est que le juste ordre des choses affirmera le capitaine de l’équipe victorieuse. Le coach Mouelle a les mains pleines de coupe. Il est vainqueur de la coupe junior et vainqueur avec les séniors. Mais surtout avec ces victoires, c’est une nouvelle fois une bataille gagnée par des encadreurs non formés à l’INJS. Dans le milieu du basket camerounais cet éternel conflit existe. Confier les équipes nationales à des professionnels non formés à l’INJS ou alors la remettre à des cadres du ministère qui malheureusement n’ont plus de résultats depuis un certain temps. Les planchers semblent avoir décidé. Ibama formateur du camerounais Mbah à Moute évoluant au championnat professionnel américain est champion du Cameroun et Mouelle vainqueur de deux coupes. La messe est vraiment dite. Au passage Phoenix vétéran club d’Ebolawa a remporté la coupe chez les vétérans et l’INJS a remporté la coupe chez les dames

Le staff des vainqueurs avec le coach Moelle et les deux coupes
Journalducameroun.com)/n

Monnaie Electronique: Un cadre réglementaire en cours de validation

Les professionnels du secteur et des cadres de la Banque des Etats d’Afrique Centrale clôturent ce mercredi un séminaire sur la question à Yaoundé la capitale camerounaise

Pour la monnaie électronique, ça devrait bientôt être la fin de la confusion en Afrique centrale. Plusieurs professionnels du secteur de cette sous-région et des cadres de la BEAC, sont réunis à son siège à Yaoundé au Cameroun depuis hier mardi 7 juin. Objectif de la rencontre, adopter les textes définitifs qui devront organiser les opérations d’argent liées à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il s’agit de bien encadrer l’activité, en vue de garantir la confiance du public dans la monnaie électronique et par conséquent, de contribuer à la préservation de la crédibilité du système financier de la zone, conformément à nos attributions, a fait savoir le Vice gouverneur de la Banque centrale sous régionale qui présidait l’ouverture des travaux. L’adoption de ce cadre réglementaire intervient au moment où la BEAC s’est fixée de nouveaux objectifs. Renforcer le taux de bancarisation encore estimé très faible dans la sous-région. Le gouvernement monétaire central veut faire passer ce taux de 6,5% actuels, à 20%. Le deuxième objectif est celui de promouvoir l’usage des moyens de paiements scripturaux pour le règlement des transactions commerciales et financières. Enfin, la banque centrale voudrait améliorer des courroies de transmission de la politique monétaire à travers un approfondissement du secteur bancaire et financier. Au sein de cette institution, on pense que la monnaie électronique, peut y jouer un rôle important. Elle pourrait être d’un appui essentiel, dans la stratégie visant à multiplier les outils financiers adaptés aux populations qui ne possèdent pas toujours de comptes bancaires. Les experts du domaine pensent ainsi, que la forte pénétration du portable dans les pays de la sous-région et l’existence d’opérateurs qui offrent déjà ce type de service dans ses différents pays membres, constituent des acquis majeurs.

Fin certaine de l’opacité
Cette ambition fait cependant face à de nombreuses contraintes. L’une des plus importantes est de s’assurer qu’il y a respect des objectifs de la politique monétaire de la sous région. L’exemple le plus couramment vu aujourd’hui est celui des transferts de crédits à une personne qui remet de l’argent à un tiers. Une opération qui bien que banale, comporte en soi un risque. Si le crédit transféré correspond au montant payé pour l’avoir il n’y a pas de problème. Mais lorsque le crédit implique par exemple des bonus de communication offerts par l’opérateur de téléphonie, une somme d’argent non existante risque d’être mise sur le circuit monétaire. Même si les individus ne le ressentent pas directement, cela participe à la création d’écart entre l’argent effectivement mis en circulation et la quantité définitive exigible sur le marché. D’autres contraintes sont relatives à la sécurisation des fonds du public remis en contrepartie de l’émission de monnaie électronique et enfin la garantie de la confiance de ce même public dans la monnaie électronique émise. Le cadre réglementaire qui devrait être adopté intervient dans un contexte où peu de choses étaient définies. A l’heure actuelle coexistaient encore un règlement de la commission bancaire sous régionale (COBAC) et un autre de la BEAC qui se contredisent sur certains points. Toujours relativement à ces textes, on relève qu’ils manquaient des textes d’application. Et surtout, plusieurs de ces textes sont dépassés par rapport à la pratique des émissions de monnaies électroniques aujourd’hui en cours. Les textes adoptés devront ainsi permettre de compléter et renforcer le règlement de l’union monétaire d’Afrique centrale (UMAC), en vue du remplacement des textes de la COBAC et de la BEAC. Un autre aspect des textes validés ces jours, est leur adaptation aux innovations technologiques et juridiques efficientes. Une fois le nouveau cadre réglementaire définitivement adopté, les opérateurs du secteur devraient être fixés sur l’organe sous-régional en charge de la délivrance des autorisations d’exercice et sur les délais et la procédure de demande d’agrément. Sur la date effective d’entrée en vigueur de ce nouveau cadre réglementaire, le Vice gouverneur s’est refusé de donner des dates précises. Cela fera l’objet d’un examen ultérieur et les différentes personnes concernées seront informées en temps pertinent, pour pouvoir s’adapter a-t-il fait savoir en substance.

Photo de famille des participants au séminaire de validation du cadre règlementaire régional sur la monnaie électronique
journalducameroun.com)/n

Banque des Etats d’Afrique Centrale: Les dirigeants se disent sereins

Le gouverneur Louis Abaga Nchama a présenté son bilan au cours d’une conférence de presse à Yaoundé, siège de la banque

Un bilan mi figue-mi raisin
Louis Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC, a donné ce jeudi, une conférence de presse sur la situation de la banque au terme de sa première année passée à la tête de l’institution. Il a fait savoir que la sérénité était revenue au sein de la banque, et que le contrôle était de retour, un contrôle qui sera désormais permanent et régulier. Parlant du contrôle, on apprend que désormais, toutes les directions de la banque seront soumises à des contrôles annuels par un département spécialement crée pour cet objectif. Un code de déontologie et un code des marchés ont été adoptés. En collaboration avec le Fonds monétaire international, de nombreuses réformes devraient être finalisées. Pour les objectifs à moyen terme (2011-2012), cinq orientations ont été ciblées. Cette année connaitra l’engagement d’un projet de schéma directeur informatique, afin de mettre en place un système d’information mieux adapté. Une autre mesure est celle de la baisse du budget de fonctionnement. L’objectif poursuivi étant de rétablir les équilibres budgétaires. De même, dans le cadre de son appui aux investissements, la priorité sera donnée à la qualité. Le gouverneur de la BEAC est revenu sur d’autres détails dans le cadre d’une interview accordée à certains médias présents. Sur le dossier des malversations financières qui avaient alimenté la polémique l’année dernière, le gouverneur fait savoir que des procédures judicaires en vue de la répression des coupables sont en cours aussi bien dans certains pays de la communauté des états de l’Afrique centrale (CEMAC) qu’en France. Sur un autre volet, on apprendra que désormais, le gouverneur de la banque n’a plus la latitude d’engager les fonds de la BEAC aussi facilement que par le passé, ce qui permettra d’éviter un nouveau scandale des placements hasardeux. Dans son propos le gouverneur de la banque centrale ne s’est pas attardé sur des dysfonctionnements comme le trop perçu par l’Etat équato-guinéen de 7 milliards de Francs CFA. Il ne s’est pas aussi prononcé sur le dernier scandale rapporté par le site Wikileaks selon lequel il y aurait eu un détournement de plusieurs milliards de FCFA de la BEAC par des dirigeants gabonais qui auraient utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions d’Omar Bongo, l’ancien président de ce pays qui avait la présidence exclusive de la banque centrale, ont remis une partie de l’argent pour le financement des partis de tout bord en France.

Comprendre la BEAC
La Banque des États de l’Afrique Centrale ou BEAC, institution officielle de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), est un établissement public multinational groupant les 6 États de la CEMAC. Elle a pour missions d’émettre la monnaie et en garantir la stabilité, de définir et de conduire la politique monétaire applicable dans les pays membres de l’Union, de conduire les opérations de change, de détenir et gérer les réserves de change des pays membres et de promouvoir le bon fonctionnement du système des paiements dans l’Union. Au siège central, l’institut d’émission fonctionne avec neuf directions centrales, cinq Départements et une cellule d’études. Les départements et la cellule d’études sont directement rattachés au secrétariat général. C’est aussi l’institut d’émission monétaire du franc CFA BEAC, qui a cours légal dans les pays membres de la CEMAC. Grâce à un accord monétaire avec la France, le franc CFA BEAC était convertible avec le franc français, jusqu’en fin 1999, par un taux fixe (révisable) garanti par le dépôt par la BEAC d’un fond de réserve à la Banque de France, constitué par les apports des banques centrales nationales (BCN) de chaque pays membre de la CEMAC. En fin 1999, l’euro ayant remplacé le franc français, l’accord monétaire avec la France a été maintenu (après accord de la BCE), mais redéfini par un taux fixe avec l’euro encore garanti (sous certaines conditions) par la Banque de France, en échange du maintien du fond de réserve. Cependant, la BEAC reste libre de composer des fonds de réserve supplémentaires (en métal ou en devises) avec d’autres banques centrales afin de faciliter le commerce international et disposer de réserves de change supplémentaires dans d’autres devises que l’euro ou de mettre fin à la convertibilité du franc CFA BEAC avec l’euro si nécessaire.

Siège de la Béac au Cameroun
www.beac.int)/n

Omar Bongo aurait-il détourné l’argent à la Beac et financé des partis politiques en France?

C’est en tout cas ce qu’affirme un télégramme wikiLeaks daté de 2009 en provenance de l’ambassade des États-Unis au Cameroun

Des dirigeants gabonais, dont Omar Bongo, auraient détourné une trentaine de millions d’euros d’une banque africaine à leur profit mais aussi pour financer des partis politiques français, selon un télégramme diplomatique américain obtenu par WikiLeaks et publié par El Pais. Ce télégramme de juillet 2009, en provenance de l’ambassade des États-Unis au Cameroun, repris par le site internet du quotidien espagnol, s’appuie sur les dires d’un responsable anonyme de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC). Son auteur mentionne l’ancien président français Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy parmi les bénéficiaires de ce financement politique, tout en affirmant ne pas être en mesure de vérifier la véracité de ces allégations.

Selon cette note, l’affaire du détournement de la BEAC a été découverte à la faveur d’un audit interne. « Selon la source de l’ambassade, de hauts responsables gabonais, dont l’ancien président Omar Bongo et son fils Ali Bongo ont bénéficié du détournement », peut-on y lire. « La source a déclaré que les dirigeants gabonais avaient utilisé ces revenus pour leur enrichissement personnel et, sur instruction de Bongo, versé des fonds à des partis politiques français, notamment en soutien du président français Nicolas Sarkozy », ajoute le câble diplomatique.

Ancien sous-officier de l’armée française, Omar Bongo est mort en juin 2009 après 41 ans à la tête de cette ancienne colonie française, après avoir été l’un des alliés diplomatiques de tous les présidents français de la Ve République. Il fut le premier chef d’Etat reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy en 2007. Son fils Ali lui a succédé. Le diplomate américain explique qu’Omar Bongo nommait tous les dirigeants importants de la BEAC. Les fonds détournés l’ont été par trois canaux: des dirigeants de la banque, des sociétés-écran et directement par des dirigeants gabonais, précise-t-il. Les allégations de détournement de fonds au Gabon ne sont pas nouvelles. Le 9 novembre, la Cour de cassation française a ordonné, contre l’avis du parquet, la reprise d’une instruction concernant les logements de luxe et les avoirs bancaires détenus en France par trois présidents africains, dont celui du Gabon.

Une enquête de police de 2007 avait recensé 39 propriétés et 70 comptes bancaires détenus en France par la famille Bongo et ses proches.

Omar Bongo a t-il financé la vie politique en France?
www.mincom.ga)/n

Basket-ball: Béac et Condor de Yaoundé sacrés champions du Cameroun

Ces équipes ont remporté les finales de la coupe du Cameroun de basket-ball, disputées le week-end dernier à Yaoundé

Les matches comptant pour les finales de la coupe du Cameroun de basket-ball de cette saison 2010, se sont joués au palais des sports de Yaoundé dimanche, 18 juillet 2010. A l’issue des quatre finales de la compétition, Condor et Béac de Yaoundé remportent les sacres chez les seniors messieurs et seniors dames, grâce à leurs victoires respectives sur Far Compet de Yaoundé, 71-64, et l’Injs de Yaoundé, 60 – 51. Dans la catégorie des juniors, c’est la formation de Génération forte de Bamenda qui a réussi à s’imposer devant Phoenix de Douala sur le score de 56 paniers contre 50. Pour un coup d’essai, c’est un coup de maître pour cette jeune équipe de Bamenda, car c’était la première fois qu’elle affrontait les redoutables basketteurs de Phoenix au stade final de la coupe du Cameroun. Et chez les vétérans, Veto – Compet de Douala a quelque peu peiné pour venir à bout de Veto cité universitaire de Yaoundé sur le score 71 paniers à 66.

Des distinctions
Outre ces matches, la coupe du Cameroun a été également l’occasion pour certains basketteurs de glaner des lauriers. C’est notamment les cas de Toube qui évolue au sein de Veto compet de Douala, Buoz Nestor, joueur de Génération forte de Bamenda, Julien Ateba de Far compet de Yaoundé et Siloise Ngano de l’Injs de Yaoundé, qui ont été désignés meilleurs joueurs de la saison 2010. Toujours au chapitre des distinctions, trois joueurs ont été élus MVP des finales, à savoir : Mbog Jacques Steeve de Condor chez les seniors messieurs, Mba Minna Linda de Béac de Yaoundé chez les seniors dames, et Njah Yannick de Génération forte de Bamenda chez les juniors. Concernant les arbitres, Guy Sani n’a pas caché sa joie, après avoir été désigné comme le meilleur arbitre de cette saison.

Finale sénior dames INJS#BEAC
fecabasket.com)/n

Banque des états de l’Afrique Centrale, le nouveau gouverneur prend fonction

L’installation de l’Equato-Guinéen nommé mi-janvier gouverneur de la BEAC, a eu lieu ce Vendredi après-midi à Yaoundé

C’est ce vendredi 5 février après-midi que Lucas Abaga Nchama, l’équato-guinéen récemment désigné gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), a officiellement pris ses fonctions. Il y a quelques semaines, il avait choisi le Gabon pour sa première visite officielle. Tout un symbole. Avec Ali Ben Bongo le président gabonais, les deux hommes se sont dits disposés à uvrer dans le sens de redorer la crédibilité de la Banque, affectée récemment par la révélation de scandales financiers. Lucas Abaga Nchama a été nommé gouverneur de la BEAC lors du sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) tenu les 16 et 17 janvier à Bangui. Il remplace à ce poste le Gabonais Philibert Andzembe, limogé après la révélation, en septembre, du détournement entre 2004 et 2009 de près de 16 milliards de Francs CFA par des employés de la représentation de la Banque à Paris. Sa nomination intervient avec la fin du privilège du consensus de Fort Lamy (actuel Ndjamena) qui depuis 1973 accordait au Gabon le poste de gouverneur. Les chefs d’état au sommet de Bangui ont décidé de le rendre désormais rotatif.

De nombreux défis attendent le nouveau gouverneur. Il devra assainir l’environnement de la Banque centrale, sans imposer la volonté de l’Etat Equato guinéen. Si la Guinée équatoriale se lance dans une chasse aux sorcières, elle ne tiendra pas deux ans à la tête de la BEAC, affirme un observateur averti. D’autres postes liés à l’institution devraient être redistribués au mois d’avril lors d’un sommet extraordinaire des chefs d’État. Selon des sources concordantes, un Gabonais pourrait succéder au Congolais Rigobert Roger Andely, limogé à Bangui, au poste de vice-gouverneur de la BEAC. Le Tchadien Abbas Mahamat Tolli devrait, lui, céder sa place de secrétaire général de la Banque centrale à un Camerounais. Un Centrafricain devrait prendre la vice-présidence de la BDEAC. Un autre Camerounais prendra la suite d’Idriss Ahmed Idriss à la présidence de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) à la fin de son mandat. Lucas Abaga Nchama s’est engagé à travailler dans la discipline, la transparence et la bonne gestion.

Lucas Abaga Nchama
Beac.int)/n

Cemac: La Guinée Équatoriale aux commandes de la Beac

Depuis la découverte du pétrole dans son sous-sol, elle réclamait plus de responsabilités dans la marche et la gestion des dossiers de la sous région

Il n’existe aucun Équato-guinéen dans l’équipe dirigeante. La Guinée équatoriale compte certes des directeurs, mais quand les grandes décisions se prennent au sein de la BEAC, nous ne sommes représentés par aucun de nos ressortissants. L’état-major de la BEAC est composé d’un gouverneur gabonais, d’un vice-gouverneur congolais et d’un secrétaire général tchadien.
Theodoro Obiang Nguema, Président de la Guinée équatoriale au lendemain de la réunion des chefs d’États de mars 2006

Lorsqu’a commencé l’exploitation du pétrole, le pays choisi de placer les retombées de cette activité dans des banques étrangères. Il critiquait déjà l’incompétence des dirigeants d’une institution (BEAC) qui l’avait snobée pendant plusieurs années. Un rapport du congrès américain critiquant la gestion faite par la Guinée de ses avoirs, pousse le président Obiang Nguema à déposer ses réserves de change à la BEAC. Celles-ci constituent aujourd’hui 50% des réserves de change de la sous région. Avec la nomination d’un de ses ressortissants à la tête de la Béac, on peut parler de Pari réussi pour Teodoro Obiang Nguema le président de la Guinée Equatoriale.


images-ifrance.com)/n

Au Cameroun de nombreux intellectuels estiment, qu’avec la moitié de la population de la sous région, les meilleurs ressources humaines de la communauté et l’essentiel du potentiel de création de richesse des six États, le Cameroun aurait pu avoir mieux que les fonctions de second rôle que l’on réserve désormais à ses ressortissants dans les institutions de la sous-région. Mais d’un autre côté, on apporte une justification cohérente à cette situation. Certains analystes pensent qu’en confiant les commandes de la réforme à Obiang Nguema, les chefs d’Etat de la CEMAC envoient un signal fort sur le devenir de la sous région. Contrairement aux autres Etats de la sous région, la Guinée Equatoriale n’a pas été colonisée par la France et donc en subit moins les influences, contrairement au Cameroun, au Gabon et autres.

Et si la Guinée Equatoriale était la solution face à la France
La tâche sera grande pour le nouveau gouverneur de la BEAC et donc pour la Guinée Equatoriale. En 2006, une modification de la convention des comptes d’opérations a été signée entre la France et la BEAC. La réforme consistait à abaisser progressivement (en trois étapes, du 1er juillet 2007 au 30 juin 2009) de 65 % à 50 % la quotité des avoirs extérieurs de la BEAC obligatoirement déposés sur le compte d’opérations au Trésor français, et à n’appliquer les avantages consentis sur le solde créditeur en compte d´opérations qu’à cette seule quotité. L’intérêt de cette réforme était de donner une plus grande autonomie à la BEAC dans la gestion de ses avoirs et de ses réserves de change. Jusqu’à présent, aucun rapport n’a été rendu public sur la question, pourtant, il est un des points les plus critiqué dans la coopération financière entre la France et les pays de la zone Franc. En 2006, Obiang Nguema avait déjà demandé au gouvernement français de rémunérer ces dépôts. Une disposition difficile. Mais elle a finalement été acceptée. Actuellement, la Guinée attend de voir quel taux d’intérêt leur sera accordé. Les bénéfices que peuvent générer les avoirs des pays membres à la BEAC pourraient servir à financer d’importants projets notamment pour les pays dépositaires et pour la sous région.

Obiang Nguema
grioo.com)/n

Bangui : Lucas Abaga Nchama, le nouveau visage de la BEAC

Il vient de la Guinée Equatoriale et a été nommé ce dimanche à l’issue du sommet de la CEMAC

La décision a été rendue publique par le communiqué final du 10ème sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale qui s’est tenu samedi et dimanche dernier à Bangui en République Centrafricaine. En prolongeant le sommet le dimanche, les chefs d’Etats présents ont poursuivi leurs débats sur le dossier de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) dont un rapport a reconnu les détournements massifs. C’est finalement le président de la commission de la CEMAC qui a lu le communiqué nommant Lucas Abaga Nchama Gouverneur de la Banque. L’Équato-guinéen remplace à ce poste le Gabonais Philibert Andzembé relevé des fonctions qu’il occupait depuis juillet 2007, ainsi que deux autres hauts responsables de la tour argentée du quartier Elig Essono à Yaoundé. Leur gestion de la Banque a été particulièrement marquée par des scandales et la perte de plusieurs milliards de FCFA dans des placements douteux.

Le ressortissant de Malabo qui hérite d’un poste désormais rotatif occupait le poste de Directeur de la Banque depuis juin 2008, donc il n’est pas étranger dans la maison. Le système de rotation du poste de Gouverneur abolit ainsi le privilège accordé depuis les années 70 au Gabon. Le communiqué final parle d’un principe de rotation par ordre alphabétique des Etats membres au niveau de toutes les institutions, organes et institutions spécialisées de la communauté. Cette décision met ainsi fin au contentieux de Fort Lamy sur la répartition des postes au sein de l’institution financière. A l’issue du sommet de Bangui, il a bien été stipulé que la rotation commencerait avec le mandat de l’Équato-guinéen Lucas Abaga Nchama. Cependant, la durée de ce mandat n’a pas été arrêtée. Néanmoins, le président en exercice de la CEMAC, le Centrafricain François Bozizé a passé le témoin à son homologue Sassou Nguesso de la République du Congo qui assurera la présidence tournante de la CEMAC.

Siège de la Béac à Yaoundé
www.beac.int)/n

Béac: Alexandre Barro Chambrier, futur gouverneur ?

Le profil de ce gabonais et sa récente visite au Cameroun indiquent qu’il est visiblement le candidat officiel de son pays.

De tous les signaux diplomatiques émis ces derniers temps dans la sous région Afrique Centrale, rien n’indique que le consensus de Fort Lamy sera remis en cause lors du prochain sommet des chefs d’Etat de la Cemac. Ce qui revient à dire que le poste de gouverneur de la banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) devrait revenir à un gabonais. Dans cette perspective, une personnalité semble émerger pour assumer la charge : Alexandre Barro Chambrier. Le profil de ce gabonais et sa récente visite au Cameroun indiquent qu’il est visiblement le candidat officiel de son pays. Il pourrait être adoubé par les autres présidents de la Cemac.

Son arrivée à Yaoundé, le 12 novembre 2009 était presque passée inaperçu. Arrivé aux côtés Paul Toungui, ministre gabonais des Affaires étrangères, « envoyé spécial » du Président Ali Bongo Ondimba, il avait été reçu en audience par le premier ministre camerounais Philémon Yang. Pendant une trentaine de minutes. Le ministre Paul Toungui, au sortir de l’audience avait expliqué à la presse : « J’ai été mandaté par le président de la République gabonaise, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, pour remettre un message au président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya. Ce message d’un chef d’Etat à un autre concerne la préparation du prochain sommet de la Cemac qui aura lieu à Bangui le 30 novembre ». Le prochain sommet de la cemac ? Les scrutateurs de la scène diplomatique sous-régionale s’accordent justement à reconnaître que c’est à cette occasion que sera désigné le remplacement de l’actuel gouverneur de la Beac, Philibert Andzembe, éclaboussé par un vaste scandale financier de 19 milliards de francs cfa au sein de l’institution. Le 28 Octobre 2009, le conseil des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) suggérait déjà que, pour des raisons de nécessité de service, Philibert Andzembe devait rejoindre son poste à Yaoundé, jusqu’à son remplacement effectif lors de la conférence des chefs d’Etat de la Cemac prévue en novembre à Bangui, en Centrafrique, en marge du sommet de la Cemac. Il n’y a donc pas de doute, c’est lors de ce sommet que sera connu le nom du successeur de Philibert Andzémbé.

Economiste rompu
Ancien expert au Fonds Monétaire International (FMI) et actuel député à l’assemblée nationale gabonaise, Hugues Alexandre Barro Chambrier a le profil de l’emploi. Il a flirté avec les milieux de l’économie nationale et internationale. De 1987 à 1990, il a occupé successivement les responsabilités de Conseiller Économique au Ministère du Commerce et de Secrétaire d’État chargé de la Culture et de la Francophonie au sein du gouvernement de la République gabonaise. De 1990 à 1994, il a assumé les fonctions de Conseiller Économique et Financier du Premier Ministre. Durant la période 1994 – 2002, M. Barro Chambrier a été successivement Administrateur Suppléant, puis Administrateur du Fonds Monétaire International (FMI) à Washington, représentant 24 pays africains. A ce titre, il a contribué à l’élaboration et aux décisions sur les politiques du Fonds dans le domaine de la surveillance et des facilités financières. Agrégé en sciences économiques, il a accompagné de nombreuses missions de négociation des services du FMI et a été amené à ce titre à conseiller les plus hautes autorités de nombreux pays africains. M. Barro Chambrier est titulaire de distinctions honorifiques du Bénin, du Burkina-Faso, du Cameroun, du Gabon, de la Mauritanie, du Niger et du Togo. Après le FMI, il avait rejoint à Washington, l’International Institute for Africa, un organisme privé fondé par l’ancien Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, spécialisé dans le conseil et l’assistance aux gouvernements en matière de relations avec les institutions de Bretton Woods.

En 2005, son nom avait même circulé parmi les potentiels candidats à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD). Avant que le gouvernement gabonais ne porte définitivement son choix sur la personne de Casimir Oyé Mba, ancien gouverneur de la BEAC.
Jouissant d’une solide expérience des circuits financiers internationaux, l’homme devait donc prendre la direction de la banque sous-régionale. Afin d’y imprimer la nécessaire réforme dont elle a besoin. S’il peut compter sur le soutien du Gabon, l’on peut déjà penser que le Cameroun devrait l’adouber. Tout comme le Congo Brazaville, d’autant plus aisément que, selon une information du magazine Jeune Afrique, Helena, son épouse, est la nièce de la première dame du Congo.

Avec 3 poids lourds de l’Afrique Centrale, sa désignation serait alors une formalité.

Alexandre Barro Chambrier, futur gouverneur de la béac?

Banque des états de l’Afrique Centrale, le rapport qui accable

De nombreuses révélations à la suite des enquêtes réalisées par le cabinet MAZARS

Sous la pression du fonds monétaire international, la banque des états de l’Afrique centrale a cédé à la pression et a rendu public vendredi dernier les résultats des audits réalisés et qui mettent à jour, les malversations commises dans la maison pendant de nombreuses années. Le bureau extérieur de Paris est le champ de ces détournements et le document-assez explicite- cite les personnes concernées, les modes opératoires, les banques commerciales qui ont assuré le transit… Ce rapport va plus loin en détaillant les avoirs des principaux incriminés.

Le montant des détournements

Au stade actuel des investigations sur des justificatifs partiellement fournis par les banques, les détournements avérés se situent à FCFA 16,5 milliards (hormis les chèques suspects dont les images sont attendues).
Rapport

Au total, 858 chèques et 6 virements frauduleux au profit de 101 bénéficiaires, 1306 retraits en espèces frauduleux et 38 bénéficiaires de titres de transport aériens frauduleux. La Société Générale et plus tard la BNP Paribas feront office de banque écran à ces malversations. C’est d’ailleurs suite à des mouvements suspects que la Société Générale va décider de clore le compte Béac. Il est établi que le compte du Bureau Extérieur à la Société Générale a été clôturé sur décision de la Société Générale après que celle-ci ait constaté de nombreuses opérations suspectes sur lesquelles la BEAC était sommée de s’expliquer. Les chiffres de détournements se répartissent entre les deux banques de façon suivante. Société Générale (2004-2007) : 14.178.569.711 FCFA ; BNP Paribas (2008) : 2.377.719.475 FCFA.

Mode opératoire
Détournements des chèques établis à l’ordre du Trésor Public et des organismes en charge des retraites, détournements de chéquiers et leur usage frauduleux, maquillage des preuves, falsification des relevés bancaires, « imitation » des signatures des personnes habilitées, les doubles paiements. Ajouté à cela le flou et le manque de rigueur de la part des services centraux de la Béac qui approvisionnaient le compte du bureau extérieur sans se soucier des utilisations qui en étaient faites.

Siège de Béac, à Yaoundé
www.beac.int)/n

Les personnes à charges

Ces détournements ont été réalisés, pour l’essentiel, au moyen de chèques frauduleux établis par Monsieur NDZAMBA et ses complices aussi bien pour prélever des espèces aux guichets des banques commerciales (retraits d’espèces), que pour approvisionner leurs comptes personnels ou ceux de leurs relations.
Rapport

Une liste des personnes morales et physiques a été établie selon le mode de détournement. Ainsi pour les chèques frauduleux, on dénombre 101 personnes physiques ou morales parmi lesquelles les sociétés Ruby, EPM consulting, SCI KOUMBF appartenant à Armand NDZAMBA. De nombreux autres chèques à l’ordre de certains employés de la banque, de l’épouse d’Armand NDZAMBA, Fausses cotisations à l’URSSAF (retraite des employés). Le rapport impute à ce dernier la totalité des retraits frauduleux

La situation définitive des retraits frauduleux en espèces dans les deux banques est de 5.872.518.329 FCFA. Ce montant est à imputer entièrement à Monsieur NDZAMBA dans la mesure où c’est lui qui avait la responsabilité des approvisionnements de la caisse du Bureau Extérieur.
Rapport

De nombreuses autres personnes sont citées. Les facilités de transfert de fonds dont bénéficient les agents de La Béac ont favorisé l’implication de nombreuses personnes: Des chèques déposés et encaissés ont été retirés, des chèques encaissés n’ont pas été déposés. Par ailleurs, de nombreuses personnes extérieures à la banque ont bénéficié de chèques ou de virements frauduleux et surtout, de billets d’avion alors qu’ils ne bénéficiaient d’aucun crédit de voyage.

Bureau extérieur de Paris
jeuneafique.com)/n

Mis en cause
– Monsieur Jean Félix MAMALEPOT : Ancien Gouverneur (de 1989 à 2007)
– Monsieur Rigobert ANDELY : Vice-Gouverneur (d’avril 1998 à janvier 2003 et d’avril 2005 à ce jour)
Monsieur Philibert ANDZEMBE : Gouverneur depuis juillet 2007
– Monsieur Lucas ABAGA NCHAMA : Directeur Général de l’Exploitation depuis juillet 2008
– Monsieur GATA NGOULOU : ancien Secrétaire Général (du février 1998 à juin 2008)
Ces 5 n’ont pas été cités directement dans l’affaire de détournement, mais leurs responsabilités sont établies.

– Monsieur Maurice MOUTSINGA : ancien Directeur de la Comptabilité et du Contrôle Budgétaire (de 1978 à décembre 2007) : Cité.
– Monsieur Jacques NSOLE : ancien Adjoint au Directeur de la Comptabilité (de 2001 à 2008), actuel Directeur de la Comptabilité (depuis 2008 à ce jour), cité.
– Monsieur Roger KEMADJOU : ancien Délégué du Gouverneur (de 1998 à juillet 2008)
– Monsieur Gaston SEMBO BACKONLY : Adjoint au Délégué du Gouverneur (de 2001 à 2009)
– Monsieur Armand NDZAMBA : Comptable (de 1992 à 2009), auteur principal des fraudes.
– Madame Marie-France ROBERT : Secrétaire du Délégué du Gouverneur (de 2004 à 2007), citée.
– Madame Sabine TIAKO : Agent du Bureau d’Ordre, citée.
– Monsieur WILLI : Agent administratif, cité.
Monsieur OGANDAGA NDINGA Jean-Marie : Délégué du Gouverneur depuis juillet 2008, citée.
L’équipe de la Mission de régularisation (WANJI Moïse, BERMENDORA Jacob, NZITA Bertrand, décédé)

La publication de ce rapport met en cause les personnes directement incriminées, mais aussi établit la responsabilité des dirigeants qui ne se sont jamais inquiétés. Par ailleurs la mission de régularisation a toujours certifié les comptes du Bureau extérieur de Paris. Les responsabilités pénales et professionnelles seront établies, mais surtout, le rôle du BEP sera revu ainsi que les avantages de transactions dont bénéficiaient ses agents. Le comité des ministres des Finances de la sous-région a décidé il y a quelques jours du maintien de Philibert Andzembé au poste de gouverneur de la BEAC jusqu’au mois de novembre, date à laquelle aura lieu le sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à Bangui. Installé le 20 juin 2007, les malversations lui étaient antérieures. Ce qui Impute une responsabilité à l’ancien gouverneur, son compatriote Félix Mamalepot.

Philibert ANDZEMBE, actuel gouverneur de la Béac
beac.int)/n

Des mesures conservatoires pour la Banque des Etats d’Afrique Centrale

La résolution a été prise à l’issue de la session du conseil des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique centrale

C’est dans une discrétion inhabituelle que ce sont déroulés les travaux. Un peu plus tôt dans la matinée de mercredi dernier, des messages de la division de communication du ministère des Finances (MINFI) avaient été adressés aux médias, les invitant à couvrir cette réunion. Même les médias officiels souvent plus avantagés, n’ont pas eu le droit d’accès. Selon certaines personnes proches de la BEAC, il est reproché au média d’avoir « grossi les faits ayant trait aux scandales financiers ». Une justification jugée bien spécieuse pour certains journalistes présents. C’est à la suite des révélations des médias que les autorités de la sous région ont bousculé leur emploi du temps pour le consacrer aux problèmes de la sous région. D’un autre coté, les chiffres donnés par la presse ont été confirmés par ces mêmes autorités.

Philibert Andzembe en sursis, ses pouvoirs diminués
L’issue des travaux n’a pas surpris les spécialistes, tout du moins pour ce qui a été du cas Philibert Andzembe. « Le comité des ministres des Finances (de la sous-région) a décidé de son maintien au poste de gouverneur (de la BEAC) jusqu’au mois de novembre » date à la quelle aura lieu le sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à Bangui. Le comité a également « instauré la double signature en attendant qu’on nomme le nouveau gouverneur », a déclaré le ministre camerounais des Finances Lazare Essimi Menye. « Notre souhait aujourd’hui est que la procédure de remplacement du gouverneur se passe dans les meilleurs délais », a-t-il ajouté.

Les faits
Le Gabon avait annoncé le rappel à Libreville du gouverneur Andzembe de la BEAC, dont le siège est à Yaoundé, « en vue de son remplacement », dans un communiqué de la présidence gabonaise le 19 octobre. Il avait « déploré la situation » prévalant « au bureau extérieur de la BEAC à Paris » où des « malversations financières provisoirement évaluées à 19 milliards de FCFA » ont été enregistrées entre 2004 et 2008. Dans une interview accordée au quotidien gabonais Gabon Matin, Philibert Andzembe avait reconnu l’investissement « toxique » de 16 milliards de F CFA et des détournements de « 15 milliards ».

Silence autour d’autres protagonistes de l’affaire
Pour les experts de la question les décisions du comité restent très précaires. Maintenir Philibert Andzembe a procédé de la pure logique du droit communautaire. C’est le conseil des chefs d’Etat qui nomme aux postes de la BEAC, sur proposition du pays détenteur du poste. Selon le parallélisme juridique des formes il revient à ce même conseil de le remplacer. L’absence de solution de rechang, prouve toutes les imperfections du système de fonctionnement de la BEAC. Il apparaît clairement que les mécanismes en place n’ont pas prévu une possibilité d’auto contrôle. D’un autre coté la responsabilité du scandale financier à la BEAC semble aujourd’hui, totalement retomber sur la personne de Philibert Andzembe. C’est seulement le 20 juin 2007 que ce dernier a été installé au poste de gouverneur de la banque centrale, c’est-à-dire trois ans après que le scandale ait débuté, si on s’en tient aux déclarations officielles. La BEAC était précédemment gérée par Jean Félix Mamalepot, à un moment où le gouverneur de l’institution avait de grands pouvoirs. Les détournements ont été opérés trois année pendant lesquelles ce dernier était gouverneur, pourtant son nom jusque là n’a pas encore été cité.

Siège de la Béac, à Yaoundé
www.beac.int)/n

Rappel du Gouverneur de la BEAC : Le gouvernement camerounais réagit

Lazare Essimi Menye s’est exprimé à la radio nationale, des propos clairs et prudents

Le limogeage non confirmé officiellement
Sur la question le ministre camerounais des finances qui est par ailleurs président du conseil des ministres de la Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC) s’est voulu prudent.

J’ai appris ce matin à la radio que le Gabon avait décidé de rappeler le gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale (BEAC), je ne saurais dire si c’est un limogeage.
Lazare Essimi Menye

Par la suite, il précise que la nomination à un poste de la BEAC est effectuée par le conseil des ministres sur proposition du pays compétent. Selon ces termes aucune proposition ne leur est encore parvenue et on ne peut avec exactitude affirmer que le rappel par le gouvernement gabonais de son cadre est lié ou non à la situation des évènements en cours dans l’institution.

Aucune précision définitive sur les responsabilités
Abordant la question des mesures qui ont été prises, Essimi Menye affirme que plusieurs audits ont été commandés sur les faits incriminés dès qu’ils en ont été informés, et que des premières observations ont été faites. Tout d’abord on relèvera avec lui que les sommes n’ont pas été détournées toutes au même moment. Les sommes ont été détournées progressivement et en petites quantités, c’est pourquoi pendant longtemps la situation n’a pas inquiété. affirme-t-il. Maintenant il faudrait comprendre comment et pourquoi tant d’argent est sorti dit-il. Sur les accusations portées contre Philibert Andzembe le ministre camerounais s’est logiquement gardé de toute prise de position, affirmant simplement que selon les premiers constats de l’audit, les ordres de décaissement ont tous été donnés du Gouvernement de la BEAC, ce qui implicitement ramène à Philibert Andzembe.

La stabilité fondamentale de la Banque préservée
Parlant des accords de Fort Lamy (actuel Ndjamena), Essimi Menye a simplement précisé qu’il revenait au chef d’Etat de la sous région de se prononcer sur la question. Mais il a tenu à rassurer les partenaires de l’institution, rejetant les conclusions de scandale. Selon lui si les faits soulevés sont grave, ils ne sont cependant pas susceptibles de compromettre les fonctions fondamentales de la BEAC. Il cite en exemple les démissions souvent constatées même dans les grandes structures financières d’Europe. « A des moments il peut arriver de prendre des décisions qu’on croit justes et après on se trouve face à des conséquences inattendues » affirme-t-il.

Nécessité pour la BEAC d’évoluer
Pour conclure le ministre Essimi Menye précise que la situation ne devrait pas rompre le climat de confiance entre la banque et ses partenaires. Selon lui, la BEAC est une structure en développement et les récents évènements viennent confirmer la nécessité qu’il y a à faire évoluer l’institution. Pour exemple il confie qu’à ses débuts, les pouvoirs de décisions initialement détenus par le Gouverneur, le vice gouverneur et le secrétaire Général, a été étendu à d’autres personnalités dans le souci de renforcer la collégialité. Dans le même ordre d’idée, il a confié que la banque centrale était en cours d’informatisation pour renforcer la sécurisation et un meilleur contrôle des transactions. Il termine en précisant que de nombreuses autres évolutions pourront intervenir dans un avenir proche

Lazare Essimi Menye
www.africapresse.com)/n

Le Gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale rappelé dans son pays

Ali Bongo a choisi de faire le ménage lui-même, mais tout se décidera au prochain conseil des Chef d’Etat de la sous région

Premier acte fort pour Ali Bongo
Le moins qu’on puisse dire c’est que Libreville a pris les devants, pour étouffer le scandale financier de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC). Tard dans la nuit du 19 octobre il a pris la résolution de limoger le gouverneur gabonais, Philibert Andzembe.

Après avoir déploré la situation qui prévaut au bureau extérieur de la BEAC à Paris, (.) caractérisée par des malversations financières provisoirement évaluées à 19 milliards de francs CFA, Le Gabon a décidé de rappeler le gouverneur de la BEAC (.) en vue de son remplacement.
Communiqué du conseil des ministres du Gabon

Le gouvernement décide aussi de faire arrêter les fonctionnaires gabonais de la BEAC, résidant sur le territoire national, présumés impliqués dans cette affaire et de faciliter les enquêtes des cabinets d’audits mandatés par la BEAC ainsi que les investigations de la brigade financière française auprès de qui la BEAC a porté plainte. Selon certaines sources, d’autres cadres de nationalité gabonaise travaillant pour la Banque au bureau de paris auraient aussi été arrêtés.

Une défense peu convaincante
Suite aux révélations du magazine jeune Afrique à propos du scandale financier au sein de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale, Philibert Andzembe, avait accordé une interview au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune du mardi 22 Septembre 2009. Il reconnaît en cette circonstance:

Un écart de trésorerie de 15 milliards de Francs Cfa environ a été constaté (au 31 Décembre 2007), entre les écritures inscrites dans les livres du Bureau Extérieur de la BEAC à Paris et le relevé bancaire fourni par la Société Générale de Paris où est logé le compte du Bureau Extérieur (…) Une fois que les faits ont été portés à mon attention peu après ma prise de fonction en juillet 2007 et dans un souci de transparence bien compris, j’ai immédiatement pris les mesures qui s’imposaient et que tout manager soucieux de transparence aurait dû prendre pour faire toute la lumière sur la situation de comptes du Bureau Extérieur de Paris
Philibert Andzembe

Il s’est ainsi défendu des accusations portées contre lui, mentionnant son implication dans la recherche des responsables.

Un sacrifice pour sauver les accords de Fort Lamy ?
Mais déjà dans les nombreux médias de la sous région, des voix s’élevaient pour dénoncer la gestion gabonaise de la banque centrale. Une situation si grave que le président Ali Bongo alors qu’il n’était même pas encore investi a rencontré plusieurs dirigeants de la sous région, dont le camerounais Paul Biya. On comprend aujourd’hui que ce problème aurait été au c ur des discussions qu’ont eu les deux hommes. Selon des observateurs, le président nouvellement intronisé du Gabon a voulu envoyer un signal fort à ces pairs de la sous région. Il a choisi de faire le ménage lui-même, plutôt que de laisser le conseil des chefs d’Etats gérer le problème. Une telle éventualité aurait entrainé d’autres implications. Les accords de Fort Lamy (actuel Ndjamena) qui entre autres, attribuent d’office la fonction de gouverneur de la BEAC à un gabonais sont fortement remis en cause aujourd’hui. Le Tchad, le Congo et surtout la Guinée équatoriale qui aujourd’hui réunissent à eux seuls près de 70% des réserves de la Banque posent de plus en plus le problème de la révision de cette répartition.

Ali Bongo aurait-il sacrifié son compatriote pour sauver le prestige sous régional du Gabon ? Le prochain conseil des Chef d’Etat de la sous région sera déterminant. En poste depuis le 6 juillet 2007, Philibert Andzembe avait déjà été mis en difficultés suite aux placements à risques qui avaient fait perdre plus de 300 milliards de francs CFA à la banque. C’est le défunt président Omar Bongo qui avait sauvé sa place lors d’un sommet extraordinaire de la CEMAC organisé le 30 janvier dernier à Libreville.

Philibert Andzembe
beac.int)/n

Scandale à la BEAC: 19 milliards de FCFA détournés

Les révélations, publiées par Jeune Afrique, permettent d’ interpréter le récent dynamisme diplomatique dans la sous région

Un conseil extraordinaire du Conseil d’administration de la BEAC
Hold-up à la BEAC c’est par ce titre que l’hebdomadaire panafricain a désigné le désormais scandale qui secoue la sous région Afrique Centrale. 19 milliards de FCFA auraient été détournés entre 2004 et 2009. Le 28 Août dernier le gouverneur de la Banque centrale signe un communiqué après la tenue d’une réunion extraordinaire de son conseil d’administration. On peut y lire clairement que le Conseil avait pris connaissance des rapports provisoires sur l’audit général de la BEAC et l’audit spécifique sur la gestion des réserves de change commis par la conférence des chefs d’Etats de la CEMAC. Plus loin on peut aussi y lire il (le conseil) a été informé des mesures déjà prises ainsi que des actions prévues par la BEAC pour corriger les insuffisances relevées.

Les rencontres d’Ali Bongo
Le deuxième indice a été le déplacement du président nouvellement élu du Gabon, Ali Bongo Ondimba en terre camerounaise. Officiellement il est venu en visite d’amitié, et de ses propres termes il a dit être venu rencontrer un sage, en la personne du président camerounais Paul Biya. Sa visite sera marquée par une heure de tête à tête au palais d’Etoudi, un moment durant lequel aucune information n’a filtré. Répondant à l’interview de la CRTV, le président élu du Gabon affirmera aussi que les discussions avec Paul Biya ont porté entre autre sur la question des orientations du développement futur de la sous région. Selon des sources proches des milieux de décision, il ne serait pas exclu que le scandale ait fait l’objet de discussion entre les deux hommes d’Etat. Après le président Biya, Ali Bongo aurait eu des discussions avec Idriss Deby Itno du Tchad et Denis Sassou Nguesso du Congo Brazzaville.

Un vrai vol organisé
Les révélations de jeune Afrique apportent les dernières pièces du puzzle de l’évènement qui aujourd’hui occupe les débats dans les grandes villes de la sous région Afrique Centrale. Principalement indexés, de nombreux hauts cadre d’origine gabonaise, dont l’ancien gouverneur Félix Mamalepot et l’actuel Philibert Andzembe. L’article sur la base du rapport d’audit et des documents internes qui on le sait aujourd’hui existent, leur attribue respectivement des trous de 17 milliards et de 2 milliards FCFA. En janvier 2009, Philibert Andzembe aurait échappé à la destitution lors du sommet extraordinaire de la CEMAC qui s’est tenu à Libreville, grâce au soutient du défunt président Omar Bongo.

les affinités nationales gabonaises ont joué un rôle clé dans les dérives coupables du bureau extérieur de Paris (BEP).
Jeune Afrique

Au total, ce serait 2400 chèques frauduleux ou suspects qui ont été émis entre 2004 et 2008, ainsi que 38 virements suspects, 1298 retraits en liquides non reversés et non enregistrés dans le livre de caisse, précise l’hebdomadaire. Le journal dresse également la liste des personnes concernées par l’affaire, les présumés responsables et bénéficiaires. Il y est rapporté que les affinités nationales gabonaises ont joué un rôle clé dans les dérives coupables du bureau extérieur de Paris (BEP) « . Des révélations qui amènent à comprendre comment, depuis 2004, des fonds injectés depuis le siège de Yaoundé, au Cameroun, sur les comptes parisiens du bureau extérieur ont été détournés. Suite à ces révélations, quelques réactions ont été enregistrées. Le ministère français de l’Economie, a déclaré que toutes les responsabilités, y compris en haut lieu doivent être établies estimant sa propre garantie engagée par le scandale. Le trésor public français participe à la gestion et au contrôle de la BEAC. Dans la sous région c’est un gros silence. Essimi Menye, ministre camerounais des finances et président en exercice du comité ministériel de l’Union Monétaire d’Afrique Centrale (UMAC), a affirmé pour sa part à la chaine de Télévision STV, Je ne suis encore officiellement au courant de rien, je viens de rentrer des congés.

Siège de la Beac, à Yaoundé
www.beac.int)/n

Analyse de la crise en zone CEMAC: Echec de l’intégration économique

La baisse des taux par la BEAC amène à s’interroger sur la situation économique de la sous région

En fin 2008 la situation économique des pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale était présentée comme étant bonne. Sur le plan macroéconomique, les experts faisaient état d’une hausse du produit intérieur brut (PIB) réel de l’ordre de 5,8 % contre 4, 4% en 2007. L’union monétaire de la sous région faisait elle état d’une poussée du niveau général des prix se situant à 4,2 % contre 1,6 % en 2007. S’agissant de la monnaie et du crédit, la CEMAC a enregistré un accroissement des avoirs extérieurs nets du système monétaire de 19,9 % sur 12 mois jusqu’au 31 juillet dernier, mais d’un recul de 31,8 % du crédit intérieur net. Dans le même temps, la sous-région a enregistré une hausse de 21,6 % de sa masse monétaire (M2) avec un raffermissement de 93,99 à 100,29 % du taux de couverture extérieure de la monnaie.

Interrogé sur l’impact attendu de la crise financière internationale sur l’économie de la zone Franc, le président en exercice du Comité ministériel de l’UMAC, avait déclaré que le pouvoir financier dans certains domaines s’était accru en Afrique centrale. Il avait aussi indiqué que l’effondrement du système financier américain n’ébranlerait pas la zone Franc. A ce stade, les ministres des finances étaient parvenus à la conclusion que la stabilité financière et monétaire de la Zone reste solide, tout en relevant que le ralentissement de la demande mondiale et le niveau actuel des prix du pétrole pourraient impacter négativement sur l’activité et l’emploi.
Les experts se demandent aujourd’hui comment la situation a pu passer de maitrisée à compliquée. Pour de nombreuses études, les causes sont à rechercher non pas dans la crise économique internationale en elle-même. La situation économique des pays de la zone CEMAC assez fragile y est pour une grande partie. S’il est vrai que comme l’a presenté le communiqué de la réunion ordinaire du Comité de politique monétaire de la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC), tenue le 29 juin dernier à Douala, les causes sont liées à la baisses de recettes genérés ar les matières premières, d’autres raisons évidentes ont contribué à cette escalade.

Pour ce qui est de l’espace économique d’Afrique centrale, les causes pourraient se retrouver dans l’absence d’une intégration effective des économies. Des études récentes ont démontré que les initiatives sous-régionales en Afrique centrale, n’ont pas aidé à améliorer la situation économique des pays membres ni à assurer la croissance durable et la libéralisation. La part du commerce intra régional dans le commerce total reste très inférieure dans l’activité économique. Ainsi, la CEMAC n’est pas parvenu à dynamiser les échanges à l’intérieur de son espace économique, avec la part la part du commerce intra régional la plus basse de tous les autres mécanismes d’intégration économique d’Afrique, soit moins de 2 %. D’un autre coté, il y’a des problèmes économiques et institutionnels à surmonter.

Les obstacles économiques incluent la forte dépendance de la plupart des pays membres vis-à-vis de l’exportation de produits de base, les règles d’origine strictes émanant des programmes de libéralisation du commerce et des infrastructures déficients. Les problèmes institutionnels comprennent notamment les tracasseries administratives et certains obstacles physiques, par exemple péages routiers, frais de transit et tracasseries administratives à la frontière et dans les ports. Ces obstacles majorent les coûts de transport et nuisent à la fiabilité des livraisons. D’autres problèmes sont dus à l’absence de coordination et d’harmonisation des politiques et des réglementations au niveau sous-régional, à la non-application des engagements pris et à l’appartenance des pays à des entités multiples.
Nombreux sont ceux qui suggèrent de plus en plus que la réponse de l’Afrique centrale face à la crise mondiale réside plus dans le renforcement des mécanismes d’intégrations économiques sous régionale et dans une plus large mesure régionale, que dans des manipulations monétaires en vue de favoriser des investissements en mal de débouchés.


adgoog.com)/n

Cemac: un éventuel changement à la tête de la Beac

Ce sujet et bien d’autres seront abordés lors du sommet de la CEMAC qui s’est ouvert à Libreville au Gabon

Ce sommet extraordinaire qui enregistre la participation des présidents Omar Bongo Ondimba du Gabon, Paul Biya du Cameroun, Denis Sassou NGuesso du Congo, Téodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale, François Bozize de la Centrafrique et président en exercice de l’Institution ainsi que le premier ministre du Tchad, Youssouf Saleh Abbas évoquera la crise financière internationale et les moyens pour y faire face. La rencontre de la capitale gabonaise devrait servir de rampe de lancement pour une réponse concertée de la sous-région d’Afrique Centrale à cette crise financière, née aux Etats-Unis, et qui bouleverse déjà les économies de la sous région. Il sera également question, selon des sources de la CEMAC à Bangui du Programme économique régionale (PER) et la réforme de la CEMAC.
A l’approche du sommet, le chef de l’Etat gabonais Omar Bongo Ondimba, a reçu en audience le 27 janvier dernier à Libreville le ministre congolais en charge des Transports, Emile Ouossou, pour faire le point sur l’avancement de la mise en place de la compagnie aérienne sous régionale «Air Cemac». Initié en 2001, ce projet qui tarde à se mettre en place attend des actes concrets et devrait figurer en bonne place dans l’agenda du sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC).
Le vol inaugural de la compagnie aérienne communautaire était prévu pour mars 2008, mais pourrait encore être retardé en raison de la dégradation de la conjoncture économique mondiale, qui a affecté le marché sous régional, et du climat tendu des transports aériens en Afrique.
Le dernier sommet de la CEMAC, en juin dernier à Yaoundé, avait donné mandat à la commission en charge du dossier de négocier avec les compagnies existantes dans les pays membres des modalités de mise en place d’un système transitoire de desserte et de capital.

La commission de la CEMAC travaille à Bangui sur ce dossier. Nous les ministres, avons été priés d’assister à ce débat pour apporter des lumières sur certains points, a rapporté le ministre congolais des Transports, Emile Ouossou. Le projet est en place depuis 2001 et la réunion du 30 janvier attend des actes de décisions pour mettre en place la compagnie, a-t-il ajouté.

La tenue de ce Sommet extraordinaire a été, au départ, suggérée par le président Joseph Kabila Kabangué de la RDC, compte tenu de l’instabilité sociopolitique qui persiste dans son pays. Autre enjeu de la rencontre, la réforme de l’institution sous-régionale, à travers, notamment, les 10 propositions présentées, en son temps, par le chef de l’Etat centrafricain, François Bozizé, alors président en exercice de la CEMAC. Ainsi que l’instauration d’une commission de paix, de sécurité et de défense communautaire, et la création d’un Etat- major, forces CEMAC en vue de consolider la paix dans la région, et enfin l’examen de la situation économique de la sous-région à l’épreuve de la crise financière internationale. Il serait surtout question à Libreville, pour le président gabonais de proposer un autre nom pour remplacer Phillibert Andzembe, à la tête de la banque centrale depuis juillet 2007. Il est accusé selon des sources proches de la Beac d’avoir effectué des placements spéculatifs qui auraient fait perdre à la banque 327 milliards de Fcfa

Carte des pays membres
Journalducameroun.com)/n