Octobre 2002 : quand Belinga Eboutou présidait le Conseil de sécurité de l’Onu

Cet influent homme public présidait le conseil de sécurité de l’Onu lorsque pour la première fois, des débats ont eu lieu sur la coopération entre l’Onu et l’Afrique centrale en matière de sécurité.

Martin Belinga Eboutou, de regrettée mémoire, a présidé le conseil de sécurité élargi des Nations unies en octobre 2002. La session tenue à cette date avait porté sur l’examen de la situation du Burundi, de la RDC, de l’Irak, entre autres. Elle a également été marquée par l’introduction, et ce pour la première fois, d’un débat sur la nécessité de renforcer la coopération entre l’Onu et l’Afrique centrale en matière de sécurité et de paix.

Martin Belinga Eboutou – alors représentant permanent du Cameroun aux Nations unies – avait soulevé la question consécutive à la consolidation de la paix : l’exigence d’une mobilisation de moyens importants pour soutenir les opérations de démobilisation, de désarmement et de réinsertion. Il était attendu des Nations unies qu’elle inscrive le financement des programmes y relatifs dans son budget, et non pas qu’il soit laissé à la charge des pays de la sous-région.

Ladite demande a été approuvée par les représentants des onze Etats de la Communauté économique des Etas de l’Afrique centrale (Ceeac). Ceux-ci ont sollicité que l’Onu commence par apporter un appui technique et logistique aux mécanismes créés par la sous-région.

Au terme des travaux du 22 octobre 2002,  le conseil de sécurité a reconnu l’urgence d’agir conformément à la demande soulevée par les onze Etats africains. Il a été demandé au secrétaire général de présenter dans un délai de six mois un exposé au Conseil de sécurité sur les moyens de mettre en œuvre une telle approche pour l’Afrique centrale.

 

Cameroun : ils quittent le gouvernement

A la  faveur de décrets présidentiels, Martin Belinga Eboutou Edgard Alain Mebe Ngo’o, Basile Atangana Kouna, entre autres, ont cédé leurs fauteuils ce vendredi 02 mars 2018.

Martin Belinga Eboutou 

Martin Belinga était l’ombre du président de la République. Il en a fait, du chemin, aux côtés de Paul Biya. D’abord comme camarade de classe du petit séminaire d’Edéa, puis d’Akono. Ensuite, comme proche collaborateur. Une proximité qui lui valait la convoitise des apparatchiks et courtisans de la cours du chef de l’Etat.

Normal, c’est par lui que l’accès à Paul Biya était envisageable. Une opportunité pour laquelle de nombreuses personnes auraient dépensé des fortunes.

Il y en a eu d’autres au poste de directeur du cabinet civil de la présidence de la République. Mais, sous Martin Belinga Eboutou, cette fonction a gagné une certaine cote.

Un directeur du cabinet civil du président de la République, en théorie, est simplement chargé des questions de communication et d’intendance du président. Mais, certains ont prêté un pouvoir sans précédent à ce septuagénaire.

Cependant, il n’était pas seulement question de compliments. Dans les milieux politiques, on l’accusait de monnayer des postes de haute responsabilité, notamment à la tête des départements ministériels. Ce à quoi, le « très puissant » Belinga Eboutou n’a jamais réagi.

Pour répondre à ces allégations, Paul Biya, lui, l’a maintenu au poste de directeur du Cabinet civil de la présidence de la République du Cameroun près de dix années (2009-2018).

A 78 ans, Martin Belinga Eboutou, prédestiné à la prêtrise, va peut-être pouvoir se reposer, après une longue carrière dans la diplomatie et dans les cercles fermés du pouvoir. Ce vendredi 02 mars 2018, il a été remplacé par Samuel Mvondo Ayolo, jusqu’alors ambassadeur du Cameroun en France.

Edgard Alain Mebe Ngo’o 

Edgard Alain Mebe Ngo’o. ©Droits réservés

Le 02 octobre 2015, à la  faveur d’un décret présidentiel, Edgard Alain Mebe Ngo’o perd son fauteuil de ministre délégué auprès de la présidence de la République chargé de la Défense. Il est appelé à servir au ministère des Transports. Même s’il ne quitte pas le gouvernement, cette mutation est vue comme une disgrâce. Edgard Alain Mebe Ngo’o avait l’air bien dans ses bottes de ministre de la Défense. Et, le ministre ne boudait pas le plaisir de se faire escorter, tambours battant, par une dizaine de véhicules encadrés par des militaires lors de ses déplacements, même les week-ends. Difficile d’affirmer si ce côté « m’as-tu vu » que certains lui prêtent a joué dans la décision de Paul Biya.

Malgré les railleries, Edgard Alain Mebe Ngo’o a accepté sa nomination de ministre « au rabais », privilégiant ainsi l’intérêt supérieur de la nation. Cependant, il fallait plus qu’une tête sur les épaules pour gérer les dossiers brûlants du secteur des Transports : la déchéance de Camair-Co, la recrudescence d’accidents meurtriers de la route, etc.Mebe Ngo’o n’a pas non plus joué de chance.

C’est sous sa gestion des Transports qu’est survenue la catastrophe d’Eséka (officiellement 75 morts et plus de 500 blessés). Celle-ci a résulté de l’effondrement, le 21 octobre 2016, d’une buse sur l’axe Yaoundé-Douala qui empêchait le passage d’une ville à l’autre.Les usagers se sont rabattus sur le train comme moyen de déplacement. En raison de la forte demande, la Camrail a reçu pour instruction de rajouter des rames au train 152 à destination de Douala. Ladite instruction est attribuée au ministre Mebe Ngo’o, qui, lui, affirme n’avoir rien dit de tel.

Pour sauver les meubles, il se rend en urgence à Eséka, en compagnie d’autres ministres, pour mesurer les dégâts du déraillement du train 152. Mais, il est trop tard pour les morts, les disparus, les amputés et les familles endeuillées.

Plus d’un an plus tard, le choc reste présent. Malgré les changements opérés au niveau du top management de la Camrail et les procès pendants au sein de diverses juridictions, Mebe Ngo’o reste pointé du doigt dans cette affaire.L’ancien délégué général à la Sûreté nationale quitte le ministère des Transports en laissant une patate chaude à son successeur, Ernest Ngallè Bibehe : la réhabilitation de l’aéroport international de Douala.

Cette infrastructure est au cœur d’une polémique depuis quelques semaines, après la publication d’une lettre conjointe d’une dizaine de compagnies aériennes dont Camair-co. Celles-ci se plaignent de la vétusté des installations de l’aéroport international de Douala. Pas plus tard que le week-end dernier, Mebe Ngo’o a tenu une réunion de crise pour faire pression sur la direction générale des Aéroports du Cameroun, afin que les griefs formulés soient satisfaits.

 Atangana Kouna

Basile Atangana Kouna. ©Droits réservés

Le désormais ancien ministre de l’Eau et de l’Energie n’aura pas le temps de respecter les promesses aux usagers. En novembre 2017, lors de la session budgétaire, il assurait aux sénateurs qu’une solution serait trouvée aux problèmes rencontrées par les populations rurales, notamment dans l’Extrême-Nord.

Dans cette région, en effet, les poteaux électriques en bois sont fragilisés par des termites. Et, en temps de pluie, ceux-ci finissent à même le sol, laissant traîner des fils électriques et des arrondissements entiers dans le noir. Aux préoccupations de la sénatrice Zakiatou Djamo, Basile Atangana répondait que 4.500 poteaux métalliques seraient installés dans plusieurs parties du pays cette année.

Ce projet n’était qu’un infime aspect des prérogatives du ministre de l’Eau et de l’Energie, chargé de piloter des initiatives visant à résorber le déficit énergétique dans le pays.Pourtant, les populations ne jouissent pas encore des deux plus grands chantiers énergétiques du Cameroun, à savoir les barrages de Memvele et de Mekin, pensés pour réduire les délestages dans les ménages. En somme, le déficit énergétique est resté problématique.

Pour ce qui est de la fourniture en eau, les usagers restent sur leur soif. Les abonnés au réseau de distribution de la CDE n’ont de cesse de dénoncer les coupures d’eau, qui les oblige à développer des stratégies pour stocker la denrée.

Basile Atangana Kouna est entré au gouvernement à la faveur d’un décret présidentiel du 9 décembre 2011, après avoir dirigé la Camwater, entreprise publique  chargée de l’implémentation de la politique nationale liée à la gestion de l’eau et, désormais, à sa distribution.

Jean Baptiste Bokam

Jean-Baptiste Bokam. ©Droits réservés

Discret ces dernières semaines, Jean Baptiste Bokam fait partie des personnalités  balayées par le décret présidentiel réaménageant le gouvernement ce vendredi 02 mars 2018.

Ce natif de à Bagbezé I, localité située à l’Est du  Cameroun, débute sa carrière comme attaché de direction à la Caisse nationale de la Prévoyance sociale en novembre 1976. Plus tard, à la faveur d’une bourse, il va poursuivre des  études  de sciences économiques, option économie sociale, à l’université Jean Moulin de Lyon.  Celles-ci seront sanctionnées par l’obtention d’un DES de Sécurité Sociale et d’un DEA en Sciences économiques.

Au Cameroun, il sera tour à tour chef du service comptable de la Cnps (1980-1981) puis, directeur adjoint du recouvrement entre 1982 et  1984, enfin, responsable de la brigade d’inspection et de contrôle de février 1984 à mai 1988.

Il intègre le gouvernement comme ministre du Travail et de la Prévoyance Sociale le 16 mai 1988 avant d’être nommé ministre des Travaux publics et des transports en 1992 puis, ministre des Travaux publics du 27 novembre 1992 au 7 décembre 1997.

C’est le 22 septembre 2006, qu’il devient Secrétaire d’Etat à la Gendarmerie, poste qu’il a occupé jusqu’à ce 02 mars 2018.