Cameroun: Dernière lettre attribuée à Marafa Hamidou Yaya

L’ex ministre et ancien secrétaire général de la présidence de la République a été condamné à 25 ans de prison

Chers Compatriotes,

Mes premiers mots après ma condamnation inique, le 22 septembre 2012, sont pour vous exprimer toute ma gratitude pour le soutien moral que vous m’avez apporté depuis mon emprisonnement.

C’est dans la confiance que vous m’avez gardée, malgré ces campagnes calomnieuses, que j’ai puisé le courage et la détermination d’écrire ces lettres qui ont ouvert la voie et l’espoir du changement dans notre Pays.

Je vous demande avec humilité de me maintenir votre soutien, non seulement parce qu’il m’aidera à traverser cette épreuve, mais aussi parce que grâce à lui, nous pouvons ensemble, dès maintenant, changer notre Pays.

En effet, c’est parce que vous me soutenez que l’actuel Chef de l’Etat, lui qui n’a jamais manifesté la moindre sollicitude pour nos compatriotes dans la peine, et qui craignant, en raison de ma condamnation programmée, de s’aliéner les populations du Nord, s’est déplacé, en catimini, à Garoua et à Maroua auprès des populations sinistrées.

C’est parce vous me soutiendrez qu’ensemble nous contraindrons l’actuel Chef de l’Etat à engagé les réformes promises depuis des lustres, et dont notre Pays a tant besoin. Il s’agit notamment du nouveau code électoral consensuel et des Institutions prévues par la Constitution, en l’occurrence le Sénat et le Conseil Constitutionnel, Institutions garantes d’une transition pacifique.

C’est parce que vous me soutiendrez que nous pousserons l’actuel Chef de l’Etat à lutter réellement contre la corruption et à traduire en justice les vrais auteurs de détournements de biens publics, dont certains plastronnent aujourd’hui au Gouvernement, alors que les preuves de leur forfaiture sont établies.

Le soutien que je vous demande de m’apporter est un soutien moral. En aucun cas, il ne doit favoriser ni la violence ni le trouble à l’ordre public.

Fort de votre soutien, je m’engage devant vous solennellement à poursuivre mon combat pour qu’advienne au Cameroun LA SOCIETE DE CONFIANCE porteuse de la paix, de la sécurité, de la justice et de la prospérité partagée, à laquelle nous aspirons tous.

Chers Compatriotes,
Après les affres de la rentrée scolaire et des inondations, les Camerounais renoueront avec le sentiment de pauvreté, les pénuries d’eau, les délestages, la décrépitude des hôpitaux, l’insécurité, la déliquescence des infrastructures existantes ou l’incapacité d’en construire de nouvelles : une fois encore, l’appel d’offres pour le second pont sur le Wouri vient d’être declare infructueux ! Tandis que le démarrage des chantiers des entrées Est et Ouest de la ville de Douala est renvoyé aux calends grecques !

Après la pantalonnade de mon procès qui n’avait pour autre objectif que celui de m’écarter de la vie publique, et surtout, de détourner votre attention de l’échec cuisant de la politique actuelle, les Camerounais se verront bientôt proposer d’autres bouffonneries judiciaires dans le seul but de dégager toute la responsabilité de l’actuel Chef de l’Etat dans l’impasse politique, économique et morale où se trouve acculé le Cameroun.

Pourtant, dans cette période où vous êtes assailli par le doute et la morosité, je vous adresse un message d’espoir dans le changement qui vient. Je suis persuadé que dès maintenant, de la prison où je suis assigné et de la place où vous êtes, nous pouvons agir ensemble pour freiner l’abaissement progressif de notre Pays.

Pour cela, il est inutile d’attendre sept ans ou bien je ne sais quelle autre échéance. Pour nous, pour tous ceux qui n’entendent pas céder au découragement, L’AVENIR C’EST MAINTENANT.

Mes Chers Compatriotes,
La vie est un maître sévère. Les épreuves qu’elle m’impose aujourd’hui sont le moyen de lui rendre un compte rigoureux de ma volonté, de mon engagement et de ma capacité à conduire notre Pays sur le chemin du changement et de l’espoir.

Je suis prêt.
Vive la République.
Vive le Cameroun.

Marafa Hamidou Yaya
Journalducameroun.com)/n

Cameroun/Affaire de l’avion presidentiel BBJ-2 – Afin que nul n’en ignore: Au-delà du verdict, questionnements lancinants

Par François Bikoro, journaliste

Il répond depuis le début au mythique nom, que lui a donné l’opinion publique, de l’affaire Albatros. Le 22 septembre dernier il a connu, grâce à la célérité et la dextérité retrouvées de notre justice, un nouvel épilogue. Et pas des moindres. Mais déjà, depuis qu’à l’issue d’une déclaration de culpabilité d’une concision inouïe qui aura duré près d’une journée et une nuit, le verdict est tombé comme un couperet. Cependant que Marafa Hamidou Yaya se déclarait «déçu mais pas vaincu» et que son compère de fortune Yves Michel Fotso acceptait stoïquement de «porter sa croix», la polémique enfle. Du fait des médias qui le weekend dernier ouvrent la boite à pandore pour se justifier de la polémique inutile sur quotité de la peine de privation de liberté, que des avocats de ces derniers insistant sur un pseudo caractère politique. Tant du procès que de la sentence. Chacun de ces six mois presque, écoulés depuis l’interpellation de Marafa Hamidou Yaya, Inoni Ephraïm, à la suite d’Yves Michel Fotso, aura apporté aux citoyens, abasourdis et proches de la révolte ou de la révolution, un ou plusieurs questionnements.

Où est l’argent, où est l’avion?
Pendant ces six derniers mois, pendant qu’on attendait que les débats au fond commencent au tribunal, les Journalistes ont développé des thèses, en soutien à une intense activité épistolaire d’un autre genre et à l’agitation médiatico-politique des avocats. Selon lesquelles, quelque soit le bout par lequel le moindre naïf d’entre nous prend la chose, la libération de Marafa Hamidou Yaya et Yves Michel Fotso, dont certaines inepties ont même surpris des négociations dans ce sens, était une évidence. Certains sont même allés jusqu’à vouloir dériver le fond et le fondement de la vérité sur la foireuse opération, pour le moins maffieuse, de l’achat d’un aéronef présidentiel confiée à trois anciens secrétaires généraux de la présidence de la République. Et dont la véritable évidence, même la plus sceptique et têtue, reconnait que 29 plus 02 millions de dollars ont été décaissés sans que le Président de notre pays ait eu à asseoir son postérieur dans un avion, à lui.

Mais où est alors l’avion?
Marafa Hamidou Yaya, à qui le Chef de l’État a confié «l’affaire» il y a presque dix ans, a déclaré qu’il était déçu mais pas vaincu: annale pour, rassurer les nombreux citoyens aux quels les 31 millions de dollars au raient certainement résolu moult problèmes, de son innocence. Et sur tout de sa détermination à apporter un jour la vérité, sa part de vérité dans cette cabale proche d’un film Kafkaïen. Au-delà de lui conseiller de tout déballer au tribunal cette fois, et non plus dans les médias dont l’influence s’est avérée inutile dans la suite de l’affaire Albatros comme dans les autres, hier et demain, à travers un pourvoi, il demeure qu’une seule réponse arrangerait tout le monde: à la question de savoir où sont passés les 31 millions de dollars décaissés auprès de la Snh sur ordre de Michel Meva’a M’Eboutou.

Où est l’avion présidentiel?
Depuis 1995, où l’idée de doter la République d’un avion présidentiel avait germé, les citoyens assistent toujours à l’humiliation d’un Chef d’Etat obligé de louer, a défaut de se squatter, un moyen de déplacement que confère ailleurs son statut de garant de notre souveraineté. Au point de penser après la sentence que certains qualifient de légère, eu égard au crime querellé et surtout à d’autres affaires de même nature, qu’il existe une entourloupe quelque part. Entre temps la thèse d’une épuration politique entretenue dans la presse demeure. Au point que des citoyens ont failli s’étriper pour la libération ou la condamnation de ces concitoyens tombés au banc de la république. En oubliant qu’en descendant dans la rue, même si l’agitation et la manipulation pourront amener à la libération de ces derniers, à supposer qu’ils soient par extraordinaire innocentés, il demeure attendu la réponse à la question que se pose encore. Depuis 10 ans. De façon lancinante et drue! Mais ou se trouve donc l’argent? Pendant le déroulement du procès, de même que dans l’opinion entretenue par une certaine presse à la solde et certains politiques aux abois, on a vu défiler une kyrielle de personnalités. Au tribunal comme sur les plateaux de radio et télévision locales ou étrangères, de même que dans la presse jusque dans le net. Des noms de destinations qu’aurait pris l’argent furent évoqués de même que les institutions bancaires usitées. On n’a toujours pas réussi à extirper l’homme ou la banque ou se trouve l’argent du contribuable si goulument détourné. Non, comme l’a reconnu Marafa lui-même dans une de ses récentes plaidoiries savamment distillées dans la presse, comment veut-on nous faire croire qu’autant de milliards sont partis en fumée sans qu’il y ait eu un moindre responsable, même moral. Fut-il un pyromane qui aujourd’hui s’empresse de crier au feu, dans ce pays où tous les responsables déchus invoquent un destin national pour expliquer leur nouveau sort. Qu’il s’appelle Michel Meva’a M’Eboutou qui a reçu l’ordre de trouver l’argent mais qui n’a pas attendu le même ordre pour faire décaisser autant de fonds équivalant à 120 hôpitaux de districts; que ce soit Yves Michel Fotso qui se révèle être notre Maddof national dans cette affaire qui pue la feymania; que ce fût le Général Benaé Mpecke où le Colonel Mitlassou, pauvres technocrates usités pour certifier de l’adéquation de l’avion avec la qualité de son passager illustre; Qu’ils s’appellent Assene Nkou, l’Al Capone qui maitrisaient grâce à Mmes Sandjong et kounda tous les méandres de la maffia corse; encore moins tous les autres Inoni Ephraïm et Marafa Hamidou Yaya maîtres d’ouvrage de cette construction dont l’échec qui a failli coûter la vie à la famille de Paul Biya… Personne, même pas Otele Essomba dont pourtant le rôle a été reconnu à sa juste valeur dans la recherche de la vérité, n’a pu nous rassurer sur la destination de l’argent, ou sur le sort réservé à l’aéronef présidentiel, confié à GIA.

Seigneur, où est finalement l’avion?
A qui veut-on faire croire, que du fait des luttes d’hégémonie politique comme savent les fabriquer les fins de règne, les camerounais qui pourtant ne se complaisent pas à leur misérable sort soient près à abandonner 31 millions de dollars sans coup férir. Alors que Marafa qui a reçu l’ordre de Paul Biya, pour acheter «frauduleusement» un avion, a encore tout le loisir de demander à Yves Michel Fotso des comptes quant à l’utilisation de cet argent. Si l’avion n’existe que dans nos subconscients de batards psychologues, si l’argent a été sorti des caisses de la Snh, a qui doit-on finalement demander de nous situer exactement sur l’endroit où se trouve caché notre argent. Par exemple:

-A GIA qui a été mis en faillite au lendemain de la sortie des fonds?

-A Fotso qui a convoyé les mallettes vers des destinations nébuleuses?

-A Meva’a M’Eboutou qui au lieu de faire les lettres de crédits comme l’avait demandé Marafa, a plutôt préféré le cash?

-A Adolphe Fridolin Moudiki Elame qui a puisé dans les caisses du pétrole en exécution d’un ordre de son ministre des finances?

Aux responsables de la Cbc qui devaient passer des nuits blanches à compter, puis à faire le bon partage de la pluie de milliards sous «la pression» de leur boss?

-A Inoni Ephraïm, si proche de Paul Biya qui en a fait son principal confident au gouvernement en plus de son poste de Pca de Apm?

-A Gérôme Mendounga, notre représentant au pays de Boeing qui n’a pas dit qu’il a vu l’avion et ou l’argent?

-Peut être à Marafa Hamidou Yaya et Atangana Mebara dont les rôles pivots au plan administratif permettaient d’appliquer le principe de «qui peut le plus peut le moins».

-Ou alors, pourquoi pas à Paul Biya, victime expiratoire d’une cabale politique qui a coûté la vie à des milliers de ses compatriotes du fait de la honte, de l’opprobre et de la misère ambiante.

-Enfin, à l’Etat, donc à chacun d’entre nous qui constituons un peuple qui ne sait pas faire foule, devant tant de holdup, d’incuries managériales du fait d’un système qui laisser prospérer des monstres qui nous narguent.

Non. Mille fois non! Il faut que l’Etat fasse appel à cette décision. Il faut que le tribunal écoute bien Marafa et Cie, maintenant qu’ils ont convenu de se pourvoir. Afin qu’un jour on réponde à la double question:
Où est l’argent, où est l’avion?

A moins que ces acteurs, non moins importants de cette cabale financière, ne nous confortent sur l’inutilité des démarches qui ont cours, ou sur ceux qui pensent qu’on aurait dus les condamner, à vie. Comme les autres. Il demeure constant que les négociations qui ont cours à Maroua, Garoua ou Foumban, les marches qui ont eu lieu à Douala, Bandjoun, Yaoundé ou Garoua pour la libération de Marafa ou Fotso, n’apportent pas la réponse à notre questionnement. Certes il se dit que Fostso aurait proposé de rembourser 14 milliards et offrir un avion neuf à cet effet. Cela est d’ailleurs à encourager, puisque ce fut un homme d’affaire prospère dont le tort est d’avoir plongé la main dans les fonds publics. Mais est-ce le cas pour Marafa, Mendounga, Inoni et ces autres agents publics qui ont reçu de l’argent public, pour acheter l’avion du Président. En attendant de savoir qui va payer un 3e avion pour le 3e Président de notre pays, qui sera peut être Marafa, kamto, Sadi, Bello Bouba, Fru Ndi, Kah Walla, vous et moi pourquoi pas, le syndrome de l’avion du prédécesseur devenu un drame demeure.

Et pourtant il aurait suffit, au tribunal, dans la presse ou dans la rue comme cela semble être le cas, au-delà de l’excessive magnanimité d’un Paul Biya qui laisse ses collaborateurs lui prendre des dizaines de milliards pour un avion fantôme, que chacun nous dise où est l’argent. A défaut, où est l’avion? Simplement!

François Bikoro, journaliste

Antoine Bikoro de retour à la tête du Chantier naval du Cameroun

A cause de l’absence prolongée du directeur général, les rênes ont été confiées au directeur général adjoint, qui va officier en intérim durant une période indéterminée

Recommandations
C’est le ministre Transports (Mintrans) qui a officialisé cette décision le 1er juin 2012, à l’occasion de la cérémonie de remise de médaille de chevalier de l’ordre de la valeur à Moon Kwi Ho, l’ancien directeur général limogé pour incompétence : «J’annonce ici solennellement que l’intérim à la tête de la direction générale du Chantier naval et industriel du Cameroun (Cnic) sera assuré par le directeur général adjoint », délimite-t-il. Avant d’ajouter : « Il assurera pleinement ces fonctions jusqu’à l’arrivée effective du prochain directeur général titulaire », tranche Robert Nkili, en faisant une recommandation de taille à l’endroit des employés. « Je demande à tous les responsables et à tout le personnel de lui prêter main forte pour que l’avenir de votre entreprise soit toujours radieux ». Le nouveau « directeur général titulaire » dont parle le ministre est Seoung Rok Yang. Il a été nommé depuis le 27 avril 2012, au cours du dernier conseil d’administration du Cnic tenu à Yaoundé. Depuis cet acte, le Coréen est introuvable. Il devait être installé le 10 mai 2012 et ne s’est pas présenté. Et personne ne maitrise d’ailleurs son agenda. Pourquoi ne s’est-il pas présenté jusqu’ici ? Cette question est esquivée au Cnic. «Je suis mal placé pour répondre à cette question », lance d’entrée de jeu le chef du département juridique, chargé également des questions de gouvernance. « Je suis aussi dans l’attente. Je n’ai pas été dans la prise de contact et la négociation contractuelle », insiste Aimé Landry Nkoa Ayissi.

Affaire des ex-temporaires
Seulement, le président du conseil d’administration qui a été au centre des négociations reste aussi silencieux sur la question. «Mon ami, je n’ai rien à dire sur le sujet », esquive Louis Claude Nyassa. C’est là où le bât blesse. Donc, l’intérim d’Antoine Bikoro Alo’o est bien parti pour être long. Si l’on s’en tient au cahier de charges du Mintrans. Antoine Bikoro reprend donc les commandes de cette entreprise, lui qui, il y a deux ans, a été vomi par les employés. Sera-t-il accepté cette fois-ci ? Aimé Landry Nkoa Ayissi lève vite l’équivoque. « Ce n’est pas monsieur Bikoro qui a créé le problème avec les ex-employés temporaires. On a vu où on est tombé, on n’a pas vu où on a commencé la glissade », déroule le chef de département juridique. « Ce n’est pas monsieur Bikoro qui a recruté les Camerounais pour les maintenir éternellement dans le statut de temporaire. Quand il est arrivé, il a pris toutes les mesures pour trouver une solution à ce type d’emploi précaire », poursuit Nkoa Ayissi. « Les bonnes décisions ne peuvent plaire à tout le monde. C’est pour cela qu’il y a eu des remous. Mais, à ce jour, le problème a été entièrement réglé avec l’appui du gouvernement. Aucun Camerounais n’a plus un seul franc à réclamer au Cnic », conclut-il. En rappel, le Cnic était dirigé depuis septembre 2010 par Moon Kwi Ho, ingénieur et architecte naval. C’était à la suite du contrat de management et de l’accord de partenariat signés entre le gouvernement camerounais, le Cnic, et la société sud-coréenne, Marine Technology and Information Co. Il a été limogé pour incompétence caractérisée. Sa médaille lui a été décernée au cours d’une cérémonie d’adieu présidée par le Mintrans, en présence de l’ambassadeur de la Corée du Sud au Cameroun. En fin politicien, Robert Nkili s’est illustré à travers des remerciements pour les « bons et loyaux services » rendus au Cnic.

Antoine Bikoro de retour à la tête du Chantier naval du Cameroun
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Chantier naval du Cameroun: Soulagement et incertitude après le limogeage du Directeur Général

Antoine Bikoro a été limogé lundi par décret présidentiel

La nouvelle du limogeage du Directeur Général du chantier naval et industriel du Cameroun, CNIC, Antoine Bikoro Alo’o, s’est propagée plus qu’à la vitesse d’une traînée de poudre au siège de l’entreprise basée à Douala. Soulagement et incertitude, sont les deux grands sentiments qui animent les employés rencontrés sur place, au lendemain du décret présidentiel. Par cette matinée, ceux-ci par petits groupes, devisent entre eux. Je suis content comme il n’est plus là, affirme un employé, on l’a acclamé à son arrivée ici à la tête du chantier naval, mais comme on dit, mieux vaut avoir à faire à un diable qu’on connaît, qu’à un ange qu’on ne maîtrise pas, poursuit un autre. Au chantier naval et industriel du Cameroun, les employés continuent d’épiloguer sur les dysfonctionnements enregistrés depuis plus de deux ans, soit au moment de l’arrivée de M. Bikoro à la tête de la structure. On lui reproche un mauvais traitement des employés, l’absence de recherche des marchés, il traite mal les ouvriers, il est tribaliste car depuis qu’il est là, il a embauché plus de 100 personnes de son ethnie. Il n’était pas présent au chantier naval, je ne pense pas qu’il faisait deux jours ici, il est toujours en voyage, déclare un autre employé. Il est aussi reproché à l’ex DG, le flou entretenu autour des gratifications du personnel.Le conseil d’administration signe des résolutions qui ne sont jamais respectées. Les gens vont en mission avec 5 000F CFA, ils doivent se loger, se nourrir, se divertir dans cet argent, etc. Le climat social était vraiment au degré zéro. On n’a pas de gratification, l’arbre de noël n’existe pas, les crédits scolaires ne sont pas donnés, selon l’employé. Même son de cloche de la part de son collègue qui s’insurge contre les réductions des primes. Sur 100 000F CFA par exemple, on vous donne 10 000F CFA. Où est passé le reste?, S’interroge-t-il.

L’avenir incertain
Au chantier naval et industriel du Cameroun, la nouvelle du départ de M. Bikoro a certes soulagé les employés, mais ceux-ci estiment que ce n’est pas pour autant que l’avenir sera radieux. On ne sait pas comment ça va se passer avec le nouveau directeur de nationalité coréenne. On a travaillé avec les européens par le passé, mais on ne connaît pas la mentalité des coréens, on attend de voir, indique un employé.

Antoine Bikoro, Directeur général limogé
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