Narcisse Ngassa, fondateur du Mis Me Binga nous fait un feed back du festival

«Dieu m’a permis de créer ce festival et seul lui sait pourquoi il m’a choisi et non quelqu’un d’autre»

Pourquoi un homme à la tête d’un festival de films de femmes?
Comme j’ai l’habitude de le dire, il n’y a rien qui soit propre aux femmes d’une part et aux hommes d’autre part, en dehors de ce que Dieu nous a donné gracieusement et gratuitement. Il n’y a pas un monde de femmes d’une part et d’hommes d’autre part. Qu’on arrête de penser que c’est une femme qui devrait diriger le Mis Me Binga. Que ce soit une femme qui soit à la tête du Festival ou non, les objectifs resteront les mêmes. D’aucuns disent : « le Mis Me Binga est une affaire de femmes et par conséquent, il devrait être normalement dirigé par une femme ». Je souligne dans cette phrase le mot NORMALEMENT. Du coup J’ai envie de poser la question de savoir : qui est ce qui établi les normes ? Et bien retenons que le Mis Me Binga promeut les uvres de femmes et par extension les femmes luttent pour la liberté et l’égalité. Et pour faire ce travail, il n’y pas que les femmes. C’est une affaire de tous. C’est à croire qu’un homme n’occupera jamais le poste de ministre de la Promotion de la femme ou alors de ministre des Affaires sociales. Il n’y a pas de ministère pour femmes d’une part et pour hommes d’autre part. Les femmes doivent aussi accéder aux postes les plus importants de la nation. Gérer le pays est une affaire de tous. Celle ou celui qui a les aptitudes, les potentialités, les capacités et les compétences nécessaires doit pouvoir gérer. Alors je suis Délégué Général du Mis Me Binga ou si vous voulez Directeur artistique du Mis Me Binga, fondateur du Mis Me Binga et je le resterai. Dieu m’a permis de créer ce festival et seul lui sait pourquoi m’a choisi et non quelqu’un d’autre.

Pourquoi Bachou Silla n’a-t-elle pas presté à la soirée de clôture comme initialement prévu?
L’absence de Bachou Silla nous à tous mis en rogne. Nous avons discuté avec son manager deux semaines avant le démarrage du Festival et celui-ci nous a confirmé la venue de Bachou Silla. C’est d’ailleurs pourquoi nous l’avons programmé au Festival. Et trois heures avant le lancement de la cérémonie de clôture, nous avons une fois de plus rappelé ledit manager qui nous a une fois de plus confirmé la présence de l’artiste. Mais quelques minutes plus tard il nous envoie des « Call me Back» aussitôt nous l’avons rappelé et il nous annonce que Bachou Silla est en déplacement et qu’elle ne pourra pas être présente dans les heures qui suivent. Choqués, nous avons pu avoir Bachou Silla au téléphone qui nous a informés qu’en réalité son manager venait juste de lui dire qu’elle était programmée au Festival. Ceci n’est en aucun cas notre faute. Mais j’attribue ceci au manque de professionnalisme de son manager.

Parlez nous du festival Mis Me Binga
Le Mis Me Binga, est le festival International de films de Femmes de la sous région Afrique Centrale. C’est une plate-forme d’échange, d’expression, et de promotion des uvres cinématographiques faites par les femmes du monde en général et du Cameroun en particulier. L’objectif du festival est de promouvoir la créativité des femmes en provenance du Cameroun, d’Afrique et du monde entier, d’établir ou de faciliter une mise en réseau entre les femmes cinéastes de différentes parties du monde, d’utiliser le cinéma pour aborder les questions de la violence, l’inégalité, la discrimination et d’autres problèmes liés aux droits des femmes et l’égalité des sexes. En outre, permettre aux cinéphiles camerounais et ceux d’ailleurs, de se faire une idée synoptique de la vie en société vues par les femmes et de découvrir par ailleurs, les préoccupations les plus pressantes de la société et l’évolution d’un monde en perpétuelle mutation telles que perçues par les femmes.

Félicité Wouassi et Gérard Essomba étaient absents pourtant cette édition leur était dédiée. Que s’est-il passé ?
Il n’était plus question que Félicité Wouassi vienne au festival, car la rubrique rencontre qu’elle devait animer a été annulée pour des raisons budgétaires. Et la venue de Gérard Essomba était dépendante de celle de Félicité Wouassi, puisque les deux ont joué dans un même Film : RUE PRINCESSE d’Henri Duparc et on voulait les mettre ensemble pour la circonstance. Toutefois, nous n’avons pas changé de marraine. Une marraine reste une marraine même si elle n’est pas présente au Festival, il n’en demeure pas moins qu’elle reste la marraine de cette 2ème édition du Mis Me Binga.

Narcisse Wandji Ngassa, fondateur et directeur artistique du Mis Me Binga
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Il y a eu quelques problèmes au niveau du prix du documentaire. Qu’en est-il exactement?
Les membres du jury (Jean- Marie Mollo, Véronique Mendouga, Martine Quentric, Yoham Kahana, Peguy Kahana, Ndlr) ont refusé de décerner le prix du meilleur documentaire, car ils ont estimé que les documentaires soumis à leur appréciation ne méritaient pas ce prix. Ils évoquent la faiblesse et le manque véritable de recherche documentariste. Le Mis Me Binga étant donc un festival de renommée international, il vaut mieux ne pas décerner certains prix qui pourront ternir l’image de marque du festival.

Qu’est-ce qui explique le bouleversement des programmes notamment le film d’ouverture? Est-ce une mauvaise organisation?
Le programme a été modifié car le distributeur du film en question (Les épouses d’Allah, de Nathalie Assouline ndlr), après qu’il a su que nous voulions le film nous a demandé 350 euros soit 229250 FCFA pour diffuser ce film. Nous nous sommes mis en négociation puisque le film déjà était vieux (2007). Mais après le visionnage des films qui devaient passer au festival, nous avons découvert un autre film : « Encore elles» qui est un film français qui retrace la lutte des femmes en France et tous les acquis de cette lutte, qui nous parle aussi de l’origine du 8 mars. Ce film nous a donc semblé plus intéressant. Et il était gratuit. Alors nous avons arrêté les négociations et avons programmé le film « Encore elles». Toute organisation est flexible. Vous pouvez à tout moment modifier un programme lorsque les éléments ne sont pas réunis.

Quel bilan faites-vous de cette 2ème édition? Les objectifs ont été atteints?
Malgré l’absence de la marraine, nos invités se sont régalés. Les films ont été diffusés dans les délais. La programmation a été respectée. L’atelier de formation (« quand l’idée devient un film » ndlr) organisé en marge du festival s’est bel et bien tenu, les gens venaient regarder les films, même si nous aurions aimé avoir encore plus de monde, Les journalistes nous ont assisté jusqu’à la fin et j’en profite pour leurs dire merci. Alors au vu de ceci, je peux dire sans risque de me tromper que le bilan est positif, l’objectif a été atteint et mes impressions ne peuvent être que bonnes. Rendez-vous l’année prochaine pour un nouvel épisode.


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