L’ancien premier ministre socialiste français a déclaré être venu dans le cadre d’une visite d’amitié et de travail
Une visite «amicale»
Jeudi 18 février 2010, Michel Rocard, l’ancien Premier ministre français a été reçu en audience par Paul Biya, le président du Cameroun. Le ministre socialiste est resté très discret sur l’objet de sa visite au Cameroun. C’était une conversation privée, je suis en voyage privé, avec le président Biya nous entretenons une très grande complicité, nous avons discuté de la crise internationale (.) et fait un tour d’horizon, a-t-il déclaré à la presse à sa sortie d’audience. Pour les observateurs avertis, il reste difficile de croire que l’ancien premier ministre socialiste ait parcouru 6000 kilomètres pour venir dire bonjour et discuter de la crise mondiale. Le 29 octobre 2003, Rocard est reçu à Yaoundé par Paul Biya. A sa sortie, il déclare à la presse: Le Cameroun peut se flatter d’avoir un président aussi efficace qu’intelligent. L’année suivante en 2004 se tenaient les élections présidentielles. Hasard de calendrier ou pas, les observateurs pensent que non, on note que le président camerounais est parti de Mvomeka’a (son village) où il s’était rendu quelques jours plus tôt pour venir recevoir son hôte. Les différentes éditions des journaux de la radio nationale ont parlé de visite d’une grande importance.
Michel Rocard un défenseur de l’Afrique
Depuis son départ du gouvernement français, Michel Rocard a beaucoup évolué dans ses positions. Il s’est reconverti en investisseur capital-risque, au profit de l’Afrique. Implicitement, on admet que la croissance suffira à éradiquer la pauvreté. Je le nie. Il n’y a pas de croissance sans aggravation des inégalités avait -il déclaré lors d’un forum sur les investissements dans les nouvelles technologies. Aujourd’hui il se présente comme un des leaders occidentaux de l’afro optimisme. Auteur d’un livre intitulé «Pour une autre Afrique», il y livre sa vision de l’Afrique aujourd’hui.
Voilà bientôt cinquante ans que nous en avons pris conscience mais les choses ne s’arrangent pas. Il est temps de comprendre que si nous nous occupons de l’Afrique, nous nous en occupons mal. Lui venir en aide de façon globale et par à-coups, uniquement lorsque des catastrophes nationales ou des conflits locaux nous poussent à réagir, ne lui est d’aucun secours. Il est temps de réfléchir à l’avenir de l’Afrique de façon efficace et coordonnée, en prenant en compte ses particularités, en conduisant une politique que ne dictent plus nos propres intérêts et qui cesse de répondre à une vision occidentale, mais mise sur les possibilités réelles de l’Afrique.
Michel Rocard, dans son ouvrage « Pour une autre Afrique »
De nombreux observateurs pensent que même s’ils n’en ont pas dit mot à la presse, les prochaines élections et le lobbying auprès des politiques en Europe au profit de Paul Biya devraient avoir été évoqués entre les deux «amis». Michel Rocard a été Président de la commission de Coopération et de développement du Parlement européen de 1997 à 1999. Un poste qui lui a conféré la possibilité de travailler avec les réseaux officiels et officieux africains. Une expertise dont le président Biya pourrait avoir besoin. Aujourd’hui, à la tête d’une entreprise de développement privée pour l’Afrique, Michel Rocard a une grosse expérience de l’Afrique. Cette capacité lui a souvent permis de faire des analyses d’une franchise inhabituelle sur les obstacles internationaux que rencontre ce continent meurtri et de proposer des solutions concrètes. D’un autre coté cette proximité avec de nombreux dirigeants africains lui a valu de nombreuses critiques en France. On lui reproche de soutenir des régimes non démocratiques.
Le Conseil des Camerounais de la diaspora a déposé une plainte pour « recel de détournement de fonds publics »
Savoir ce que détient Paul Biya
La nouvelle qui a été mise en ligne hier en fin de journée par l’Agence France Presse, a été aussitôt repris par de nombreux sites internet. On y apprend que le Conseil des Camerounais de la diaspora (CCD) a déposé hier mardi 02 janvier 2010, une plainte contre le président camerounais Paul Biya pour « recel de détournement de fonds publics ». L’association le soupçonne d’avoir constitué un patrimoine immobilier en France financé par des détournements. Cette nouvelle action en justice portant sur les détournements par un chef d’Etat Africain est dans la droite ligne des plaintes déposées ces deux dernières années par plusieurs associations comme Transparency. Si une enquête était ouverte en France, cela permettrait de savoir enfin ce que détient M. Biya, qui vit dans le luxe avec sa famille alors que la pauvreté progresse sans cesse au Cameroun, a estimé le vice-président du CCD, Célestin Djamen.
Une action de plus contre un dirigeant africain
Une bonne partie des observateurs reste convaincue que le parquet de Paris rejettera la plainte dans les prochains jours, le temps de trouver un motif cohérent. Mai 2009, La doyenne des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Paris, Françoise Desset, avait donné son accord pour l’ouverture d’une information judiciaire après le dépôt des plaintes contre trois autres chefs d’Etat africains ; Denis Sassou Nguesso du Congo, Teodoro Obiang Nguema de Guinée-Equatoriale et le défunt chef d’Etat gabonais Omar Bongo. Mais le parquet avait saisi la cour d’appel de Paris qui a finalement rejeté cette enquête au motif que les plaignants, des ONG françaises, n’avaient pas qualité car n’ayant pas subi de préjudice direct lié à d’éventuels détournements. Cette plainte contre M. Biya est le fait d’une association de Camerounais, et non d’une ONG française, nous sommes directement concernés par d’éventuels détournements, a expliqué le président du CCD, Robert Waffo-Wanto, au cours d’une conférence de presse.
Envoyer un signal fort
Le rejet de ces plaintes par la justice française avait donné lieu à une vive polémique. Dans le cas présent, les initiateurs de la plainte contre Biya ne se font pas beaucoup d’illusions. Selon des sources proches de ce milieu, on apprend que par cette démarche il est plus question d’envoyer un signe fort au président Biya comme à de nombreux autres dirigeants Africains dans le même cas. Le nom du président camerounais a été cité dans le rapport sur les Biens Mal Acquis (BMA) l’an dernier. Mais contrairement aux autres cas (Denis Sassou Nguesso, Obiang Nguema et Feu Omar Bongo Ongdimba), le comité catholique qui dressait le rapport n’a pas procédé à une énumération exacte des biens du président Camerounais.
Les camerounais invités à la vigilance
Pour certains experts de l’intelligence politique et économique, la question fondamentale en jeu est celle d’évaluer le soutien de la France à Paul Biya, alors que le pays est à la veille des échéances politiques (les prochaines présidentielles). C’est la raison pour laquelle, ils sont aussi nombreux à penser que le CDD est instrumentalisé par des groupes opérant dans l’ombre, et qui pourraient tirer profit de ce nouveau scandale, certes à des niveaux et des degrés différents. La justice française pour sa part est toujours restée constante sur le sujet. Aucun chef d’Etat africain en fonction n’a été invité à comparaitre devant ses juridictions pour les faits de détournement. De nombreux scandales financiers ont souvent surgi à l’encontre du président camerounais, dont le plus récent est celui sur ses vacances à la Baule en France, que des journaux avaient révélé chères payées. Mais aucune preuve exacte n’a jamais été vraiment apportée sur ses richesses estimées. Pourquoi c’est seulement maintenant qu’on porte plainte à Paul Biya alors que de toute vraisemblance l’issue de l’action est connue. A qui profite la plainte à votre avis, au CDD ou au parti au pouvoir qui trouvera là une occasion de se mettre en campagne ? s’est interrogé hier dans la soirée dans un entretien avec Journalducameroun, un socio-politologue qui a requis l’anonymat, en ajoutant les camerounais doivent rester vigilants quant aux défis personnels qui sont les leurs.
Paul Biya à la tribune des Nations unieswww.un.org/fr)/n
Membres du corps diplomatique et corps constitués étaient présent à cette cérémonie.
Paul Biya présente le bilan Diplomatique du Cameroun
C’est à travers un discours de près de 20 minutes que le chef de l’Etat s’est adressé au corps diplomatique. Un discours à l’occasion duquel répondant au doyen du corps Diplomatique, le représentant du Vatican, il a dressé un bilan détaillé de la situation internationale du pays. Victime de la crise financière internationale, le Cameroun a vu ses exportations baisser pendant que le cours des matières premières chutait. Conséquence prévisible, une baisse de la croissance face à laquelle le président Biya demande plus que jamais le soutien de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. Il est aussi revenu pour encourager, sur les nouvelles options de l’administration Obama, qui ont selon lui favorisé l’avancement sur un certain nombre de dossiers internationaux au rang desquelles les nucléaire iranien et nord-coréen, et surtout les changements climatique.
Exit les sujets qui fâchent
Dans une deuxième partie de son propos, Paul Biya rappelle les malheurs et les conflits de l’Afrique pour solliciter plus d’attention de la communauté internationale. Il est enfin revenu sur la situation de la sous régions. Se félicitant de la visite des présidents gabonais, tchadien et centrafricain, il a logiquement évité les sujets qui fâchent. Les batailles présumées de leadership et les scandales financiers qui ont secoué les milieux financiers de la sous-région Afrique centrale. Moments d’intenses émotions, la poignée de main avec le Nonce apostolique (Représentant du Vatican), Monseigneur Antonio Eliseo Ariotti, en fin de séjour au Cameroun et qui part dans quelques jours au Paraguay. Autre moment intense, la poignée de main à l’actuel président de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), lui par qui le scandale a éclaté, et dont le sort reste incertain.
Signal fort de certains membres de l’opposition
Il y a eu après la présentation des v ux des corps constitués et membres assimilés du Cameroun. D’abord les membres de la famille politique du RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais), puis l’Assemblée nationale, la Cour suprême, le gouvernement, les opérateurs économiques, et autre personnalités rattachées à la présidence de la république. Emotion particulière lors du passage des partis représentés à l’assemblée nationale, seule Jean Jacques Ekindi le président du Mouvement Progressiste (MP) se présente, à l’exclusion du SDF (Social Democratic Front) de John Fru Ndi et de l’UDC (Union Démocratique du Cameroun) de Ndam Njoya. Pour combler le vide, Bello Bouba Maïgari ministre d’Etat en charge des transports et président de l’UNDP effectue un deuxième passage bien que n’étant pas représenté à l’assemblée nationale. Un temps plus long a été accordé à Jean Jacques Ekindi et à Ibrahim Mbombo Njoya.
« La même logique de bouc émmissarisation, de récupération, de manque d’anticipation et d’évitement permanent des vrais sujets »
Voici près de 30 ans que Paul Biya raconte la même histoire aux Camerounais pour se dédouaner totalement des régressions cumulées des piteuses années du Renouveau National à la tête de ce pays. Le message des v ux présidentiels pour 2010 n’a pas dérogé à cette règle : Le président camerounais a, depuis 1982, un bouc émissaire politique. Celui-ci se nomme la crise économique mondiale.
La politique de boucémissarisation
Lorsque Paul Biya annonça en en 1987 à l’assemblée nationale que le Cameroun était en crise, il égraina aussi un ensemble de mesures de sortie de crise qui, selon lui, arrêtaient de faire de l’Etat camerounais « une vache à lait » et l’aidaient par conséquent à sortir de la crise économique sans faire appel au Fonds Monétaires International. Les Camerounais connaissent la suite : l’Etat a continué à être une vache à lait comme le prouve actuellement l’opération épervier ; il n’est pas sorti de crise et le FMI n’a pas été évité par le pays quelques mois après. Ceci dit, depuis l’ajustement structurel, le leitmotiv politique du Renouveau National a consisté à dire aux Camerounais que la source de tous leurs problèmes était la détérioration des termes de l’échange induite par une crise économique mondiale qui réduisait drastiquement les recettes d’exportation du pays. Comme quoi, le Renouveau National qui, en 1991, condamnait avec véhémence la création des premiers partis politiques d’opposition, utilisa une situation économique objective de crise, pour se dédouaner et couvrir ses malversations politiques sur le plan local. Le message à la Nation de fin 2009 se situe en droite ligne de cette politique de déresponsabilisation et de bouc émissarisation face à la situation du pays. En 1987, c’était la crise mondiale la source des problèmes du Cameroun. En 2010, c’est encore et toujours la crise mondiale le démon qui hante la terre camerounaise et sape les efforts de Paul Biya. En effet, Paul Biya embarque encore une fois les Camerounais dans le champ économique international qu’il utilise comme bouclier contre les carences et les injustices politiques graves de son régime. Le message de fin d’année 2009 utilise la crise des subprimes comme une aubaine politique dont le but, une fois de plus, est de dire que « l’enfer c’est les autres ». Tous les problèmes du Cameroun seraient la résultante de la crise de la finance globale sur la quelle l’Afrique Noire et dont le Renouveau National n’ont aucune responsabilité étant donné qu’ils ne sont pas des acteurs majeurs de la globalisation financière. Du coup, le regard des Camerounais se dirige vers Waal Street et la place financière de Londres où se trouvent les responsables de la pauvreté qu’ils vivent sous le Renouveau où on a jamais autant parlé de milliards détournés des caisses de l’Etat.
Le manque d’anticipation politique
La stratégie communicationnelle de Paul Biya est une technique tant de détournement de pensée que d’exploitation des dividendes politique de la situation périphérique du Cameroun et de l’Afrique par rapport à l’épicentre du capitalisme financier. Paul Biya ne s’en prive d’ailleurs pas. Il se donne de bons points lorsqu’il affirme dans son message que ses hypothèses sur les conséquences de la crise au Cameroun se sont avérées justes. Autrement dit, il a été visionnaire même si on peut se demander pourquoi sa vision ne fonctionne qu’ex post puisqu’il reconnaît dans le même message que son régime n’a pas anticipé certains effets négatifs dans certains secteurs.
Puisque Paul Biya veut parler d’économie, parlons-en un instant. Monsieur le président, les économies qui avaient de bons fondamentaux (faible inflation, faible taux de chômage, grande réserves de change, diversification du système productif.) sont également celles-là qui sortent très facilement de la crise actuelle. C’est le cas notamment des pays émergents. Le fait que le Cameroun fasse encore aujourd’hui recours à un endettement supplémentaire auprès du FMI montre qu’il n’a pas de bons fondamentaux comme vous l’affirmez car il aurait été ainsi qu’il aurait eu des moyens autonomes de relance de son économie. Par ailleurs vous affirmez compter sur les fonds PPTE pour relancer des secteurs aussi vitaux que l’éducation, la santé et les moyens de communication. Croyez vous qu’il est possible d’être un PPTE et avoir de bons fondamentaux ? Un pays qui compte sur les PPTE pour construire des routes, bâtir des écoles et des hôpitaux est tout simplement un pays dont la santé et l’éducation, éléments centraux de son développement, dépendent de l’extérieur et des stratégies financières qu’il ne maîtrise pas. Votre tâche depuis 1982 aurait dû consister à bâtir un pays capable d’être économiquement autonome dans le financement de ces secteurs. Il va sans dire que tous les milliards détournés par les dignitaires du Renouveau National pouvaient construire des centaines de centres de santé et d’écoles primaires à travers les villages camerounais. Ceci n’a pas été fait et le Renouveau National, comme le dit votre message, attend « un temps mort » de crise de crise pour agir sur des secteurs aussi vitaux.
La politique attentiste du Renouveau National n’augure de rien de meilleur pour l’avenir du pays. Paul Biya ne présente aucun projet de réforme structurelle pour que le Cameroun essaie de diversifier sa structure productive très étroite. Il affirme par contre compter sur la reprise des cours des matières premières dont le pétrole que le Cameroun ne produit pas beaucoup. Ceci veut dire que le Cameroun mise sur la même spécialisation primaire pour sortir de la crise et prend ainsi le risque de subir les mêmes effets étant donné que les causes de sa situation périphérique par rapport au commerce mondial, resteront les mêmes. Le Cameroun est en relation commercial aujourd’hui avec des économies postindustrielles où la conception et la distribution des produits sont primordiales dans les chaînes de production. Une politique d’avenir pour lui doit se situer dans ce segment en privilégiant la formation du capital humain non par la promotion de l’ENAM et les fonds PPTE comme c’est le cas, mais par une politique globale d’écosystèmes d’innovations où se regroupent et travaillent en réseaux entreprises privées, grandes écoles et écoles doctorales dans toutes les disciplines. Ceci doit se faire en parallèle avec le développement des banques de développement pour soutenir le monde rural et les micros entrepreneurs locaux. Le business actuel sur les concours d’entrée aux grandes écoles camerounaises est contreproductif par rapport à ces objectifs. Il ne faut donc pas d’abord annoncer des milliards à mettre à la disposition des chercheurs mais penser au préalable ce qu’on ferra avec ceux-ci : structures innovantes, résultats visés, modalités d’attribution et d’évaluation des chercheurs.
La politique d’évitement
Une autre règle que respecte ce massage de Paul Biya est la politique de l’évitement qui consiste à aborder les problèmes de façon périphérique. La conjoncture économique mondiale l’y aide énormément car ce qui a fait l’actualité politique camerounaise ces derniers temps n’est pas la crise des crédits hypothécaires. C’est plutôt la révision constitutionnelle non indiquée de 2008 ; c’est le massacre par l’armée camerounaise de centaines de jeunes camerounais armés de simples cailloux ; c’est Elecam dont la structure atteste de sa position de juge et partie des prochains scrutins ; c’est une élection présidentielle dont un ne connaît pas la date ; ce sont des responsables politiques qui doivent déclarer leurs biens ; ce sont des Camerounais qui ne savent pas combien ils sont (recensement ?). Tout ceci est analysé par Paul Biya comme des événements sans objet à côté des projets de décentralisation et de création du Sénat qu’il nous annonce pour préparer sa campagne à ladite élection présidentielle. La même stratégie d’évitement concerne la vie internationale du Cameroun. Ce chapitre est vide dans le discours. Il contraste avec la litanie des mêmes et identiques projets nationaux qu’on débite aux populations depuis près de 30 ans. Ce qui revient sur l’international c’est une diaspora non dans sa dimension revendicatrice et contestataire, mais uniquement démagogique qui consiste à dire qu’elle a d’énormes qualité et soutien le Renouveau National dans son uvre. Le comble de l’évitement se retrouve dans l’hommage que le président feint de rendre aux combattants camerounais pour l’indépendance. Il aurait été préférable que Paul Biya citât les noms des ces héros tellement ils ont tout donné au pays. Autant il n’a jamais cité le nom d’Ahidjo, autant il n’a pas osé sortir de sa bouche celui d’un nationaliste dont sa ligne politique est la concrète antithèse. La Fondation Moumié a fait des propositions pour réhabiliter ces grands camerounais. Nous attendons des actes et non des mots de circonstances d’une équipe gouvernementale qui ratisse large pour la réélection de son candidat. C’est dans cette logique qu’il faut lire la résurrection du comice agropastoral d’Ebolawa en 2010 sans au préalable poser les fondements d’une politique agricole camerounaise. Le régime est à l’heure des gadgets politiques qui, dans le cas d’espèce, veulent remobiliser une population du Sud dont les fils son en prison et où le comice agropastoral du Renouveau a avorté avec fracas il y’a quelques années.
La politique de récupération
Mettre en avant le fait que la Cameroun subit les effets désastreux de la crise financière mondiale est déjà une stratégie de récupération politique de celle-ci. Cependant, comme déjà signalé dans d’autres papiers, Paul Biya n’a pas oublié son arme favorite dans cet exercice : les Lions Indomptables. Nous en sommes tous fiers même si c’est toujours un petit blanc qui doit venir montrer aux Camerounais qu’un peu de sérieux et d’organisation peut donner de bons résultats. Ce qu’il faut cependant noter ici et qui semble plus préoccupant, est que Paul Biya parle de la construction de la nation camerounaise et désigne les Lions Indomptables comme le signe de la réussite de celle-ci. Si une équipe nationale de football comme celle du Cameroun est une fierté nationale, n’est-elle pas maigre comme signe ou moisson tangible d’une ouvre de 50 ans de construction d’une nation camerounaise ? Encore une fois, le fait que les Lions existent et gagnent fait table rase des problèmes anglophone, de celui de Bakassi et de la dichotomie autochtones et allochtones qui figure toujours dans notre Constitution. Ce sont des aspects qui entament le socle du cocktail un seul peuple, une seule terre et un seul pays. Ils prouvent qu’une politique juste et équitable est le seul vrai ferment d’une Nation.
Au bout du compte, le Cameroun de Paul Biya est actuellement dans un double tunnel Le tunnel de la crise économique de 1987 duquel il n’est jamais sorti malgré le bout annoncé par le président, puis le nouveau tunnel de la crise des crédits hypothécaires. Il faut ajouter à ça le tunnel politique que seuls ceux qui ont les yeux de chat maîtrisent.
Au cours de l’année qui s’achève, le Cameroun – comme la plupart des pays – a évolué dans un contexte encore fortement marqué par la crise économique et financière mondiale.
Il y a un an, alors que nous commencions à en ressentir les premiers effets, je vous disais qu’à première vue l’impact de la crise pourrait, en ce qui nous concerne, être relativement limité. Mais j’ajoutais qu’on ne pouvait exclure que certains secteurs de notre économie soient affectés.
En général, ces hypothèses ont été vérifiées. Notre secteur financier a assez bien résisté. En revanche, nos exportations de bois, d’aluminium, de coton et de caoutchouc ont régressé, recul aggravé par la baisse des cours des matières premières. Ce ralentissement de notre activité économique n’a pas été sans conséquences : les recettes fiscales et douanières ont diminué et l’emploi en a souffert. Comme il était prévisible, les investissements en provenance de l’extérieur ont été différés et le crédit s’est resserré.
Au total, notre économie a fléchi, c’est vrai, mais elle n’a pas été ébranlée dans ses fondations, comme dans certains pays et non les moindres.
Certaines activités productrices, notamment dans l’agriculture ont même progressé. Il n’en reste pas moins que le taux de croissance de notre PIB a marqué le pas. En 2009 il sera en recul par rapport à l’année précédente.
Dans une telle situation, que convenait-il de faire ? Ainsi que j’ai eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, il fallait garder le cap, agir d’urgence au profit de la partie de la population la plus exposée au ralentissement de l’économie et anticiper la sortie de crise. C’est ce que nous avons fait en exerçant une action modératrice sur les prix des produits de première nécessité, en soutenant la consommation et en reprenant de façon significative les recrutements dans la fonction publique. Cela n’a pas été facile, car nous devions, en raison de l’érosion de nos recettes, maintenir une discipline budgétaire aussi stricte que possible pour ne pas compromettre l’avenir. Ces efforts nous ont valu la compréhension et le soutien du Fonds Monétaire International qui nous a accordé en cours d’année un appui financier appréciable pour faire face à nos difficultés.
La crise financière mondiale a sans aucun doute freiné les investissements en provenance des pays avancés, ce qui a retardé la mise en uvre de certains de nos grands projets. Peut-être aurions-nous dû montrer davantage de dynamisme pour les mener à bien avant que la récession ne touche nos partenaires extérieurs. Quoi qu’il en soit, nous avons continué à négocier avec les entreprises prêtes à s’associer avec nous pour la réalisation de nos programmes de développement dans la perspective d’une reprise de l’économie mondiale.
J’avais espéré que ce « temps mort » serait mis à profit pour relancer l’activité dans les secteurs productifs ne dépendant pas des exportations et dans les infrastructures, en faisant appel aux ressources de notre budget d’investissement et des fonds PPTE. Même si des avancées ont pu être obtenues, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et des routes, force est de constater que nous sommes restés en deçà de nos objectifs, notamment dans le secteur de l’énergie.
J’ai donc été amené, en réaménageant le Gouvernement, à donner des orientations fortes afin d’imprimer un nouvel élan à notre économie en prévision d’un retour de la croissance. A cet égard, il me paraît que des signes encourageants commencent à se manifester avec la remontée des cours du pétrole et de certaines matières premières.
Il n’est peut-être pas trop tôt pour tirer quelques enseignements des conséquences de la crise pour notre pays, une crise – je le rappelle – pour la quelle nous n’avons aucune responsabilité. Les secteurs qui ont le plus souffert, je l’ai dit, concernent les exportations des matières premières dont les cours sont fixés en dehors de nous. Il conviendrait donc que progressivement nous nous affranchissions de cette dépendance en créant, là où c’est possible, des industries de transformation, ce qui aurait l’avantage de créer des emplois.
La deuxième leçon à tirer est que les fondamentaux de notre économie ont assez bien résisté. Notre capacité d’épargne n’a pas été entamée. Les investisseurs ne se sont pas retirés. Bref, nous avons traversé la tempête sans trop de dommages et serons prêts à reprendre avec détermination notre marche en avant dès que la relance mondiale s’accélèrera.
Mes Chers Compatriotes,
L’attention que nous avons dû porter à la marche de notre économie ne nous a pas fait perdre de vue la poursuite de notre processus démocratique qui demeure l’un des deux axes principaux de nos grandes ambitions pour le Cameroun. Avec application, nous avons préparé la mise en route d’ELECAM. Sa mission étant définie et sa direction constituée, il lui fallait étendre son réseau sur l’ensemble du territoire national. Ce processus est en cours et pourrait nécessiter quelques ajustements. Au bout du compte, nous disposerons d’un appareil électoral qui rendra incontestables les résultats des prochains scrutins.
Parallèlement, avec le même esprit de méthode, nous avons entamé la phase suivante du processus de décentralisation. C’est-à-dire le transfert des compétences et des ressources aux collectivités locales. Ce ne sera pas la moins délicate, car il nous faudra alors passer de la théorie à la pratique. Nous avons une obligation de réussite, car il ne s’agit rien moins que de donner aux Camerounais au niveau local la possibilité d’être associés à la gestion de leurs propres affaires. A présent, la voie est ouverte à la mise en place du Senat.
Mais la démocratie c’est aussi la préservation de la fortune publique. C’est pourquoi nous avons entrepris de lutter sans merci contre la corruption. Qu’on ne s’attende pas à ce que nous nous arrêtions en chemin. Nous irons jusqu’au bout, quoi qu’en disent certains.
De la même façon, nous ne laisserons pas s’installer un climat d’insécurité qui perturbe la vie de nos concitoyens dans les centres urbains et les zones rurales. Nous sommes déterminés à mettre les moyens qu’il faudra pour éradiquer les phénomènes du grand banditisme et des coupeurs de route.
J’en profite également pour dénoncer chez une minorité de nos compatriotes une volonté de contestation systématique qui n’hésite pas à recourir au mensonge et à la calomnie. Sans doute préfèreraient-ils que notre pays soit livré aux désordres de toute sorte pour arriver à leurs fins.
Par ailleurs, et malgré les difficultés liées à la crise, nous avons poursuivi notre action dans les domaines social et des infrastructures au sens le plus large.
De nouveaux centres de santé ont été ouverts et d’autres formations hospitalières sont en projet. Un régime général de sécurité sociale est à l’étude.
Des infrastructures, notamment routières et urbaines, ont été construites pour faciliter la vie de nos populations.
Un ensemble d’installations sportives – dont fait partie le Palais des Sports récemment inauguré à Yaoundé – sera mis en chantier dans le proche avenir.
En 2009, la politique de modernisation du système scolaire et universitaire a abouti à la création et à la construction de nouveaux établissements primaires, secondaires et supérieurs. Des milliers d’enseignants à tous les niveaux ont été recrutés ; une allocation spéciale d’un montant de 4 108 000 000 de FCFA, pour la recherche universitaire, a été instituée. Elle sera majorée en 2010. Afin d’améliorer la qualité du capital humain et relever avec plus d’efficacité les défis du futur, j’ai décidé d’accorder, à compter du 1er janvier 2010, une prime annuelle globale de près de trois milliards de FCFA aux meilleurs étudiants des Universités camerounaises.
Dans le domaine des infrastructures de base, nous allons lancer en 2010 les travaux de construction du barrage hydro-électrique de Lom-Pangar, du port en eau profonde de Kribi, du barrage de Memve’ele, de la centrale à gaz naturel de Kribi, de la mini-centrale de Mekin sur le Dja, de réhabilitation et d’extension des adductions d’eau de Yaoundé, Douala et de plusieurs autres villes et localités à travers l’ensemble du territoire, de modernisation des voiries de la plupart de nos cités.
En ce qui concerne le secteur minier, nous allons entamer en 2010 les travaux de construction de la mine de cobalt, nickel, manganèse de Nkamouna, les activités d’exploitation du diamant de Mobilong et la réhabilitation du site de l’ex-Cellucam pour le démarrage des activités du technopole Edéatech. Nous allons accélérer le processus devant aboutir à l’exploitation de la bauxite de Minim-Martap-Ngaoundal et du fer de Mballam. Quant à l’or de Bétaré-Oya, son exploitation industrielle a démarré en 2009. Pour stimuler l’essor du monde rural, un Comice agro-pastoral sera organisé en 2010 à Ebolowa.
Il convient également de signaler la pose de la première pierre à Olembe d’un programme de logements sociaux qui en comptera 10 000 à l’horizon 2013. Un chantier similaire devrait être prochainement lancé à Douala, dans les 8 autres chefs-lieux de régions ainsi que dans les villes universitaires.
Ainsi donc, vous le voyez, mes Chers Compatriotes, avec tous ces projets, le Cameroun a, sans conteste, un bel avenir devant lui. Mais la réalisation de cet avenir, si prometteur, ne pourra se faire sans la participation de tous. Elle ne pourra être que le fruit de nos efforts communs.
C’est dire que chacun et chacune d’entre nous doit savoir qu’il a un rôle à jouer pour l’instauration des conditions nécessaires à la promotion des affaires, à l’attrait des investisseurs et à la mise en uvre des projets d’investissements qui conditionnent le développement et le progrès de notre pays.
Le développement et le progrès auxquels nous aspirons exigent que tous nous sachions privilégier l’intérêt général. Ce n’est pas seulement l’affaire des pouvoirs publics, c’est aussi l’affaire de tous les Camerounais sans exclusive.
Mes Chers Compatriotes,
La participation de notre pays à la vie internationale s’est intensifiée au cours de l’année qui s’achève. Elle traduit notre volonté constante d’affirmer notre présence et de faire entendre la voix du Cameroun dans le concert des Nations. Elle traduit aussi l’estime que nos partenaires extérieurs portent à notre pays. Au cours des déplacements que j’ai été amené à faire, j’ai également eu l’occasion de vérifier que notre diaspora dont la qualité est remarquable, soutient nos efforts et reste, malgré l’éloignement, très attachée à notre pays.
Je me réserve de revenir très prochainement sur ces questions, préférant aujourd’hui appeler votre réflexion sur un événement qui restera à jamais mémorable dans l’histoire de notre Nation.
Il y a un demi-siècle, le destin de notre pays a brusquement changé. Le 1er janvier 1960, notre indépendance était proclamée. Nous célèbrerons donc dès demain le 50ème anniversaire de notre accession à la souveraineté.
Je n’ai pas besoin de souligner l’importance de l’événement. Une page se tournait, une autre s’ouvrait qu’il nous revenait d’écrire.
Mais d’abord souvenons-nous qu’avant l’indépendance certains en avaient rêvé, ont combattu pour l’obtenir et y ont sacrifié leur vie. Notre peuple devra leur en être éternellement reconnaissant.
A nous qui avons recueilli leur héritage, que revenait-il de faire ? Construire une Nation à partir de groupes dont les différences étaient plus nombreuses que les convergences et que les colonisateurs avaient rassemblés dans des frontières arbitraires. Construire une Nation, c’est-à-dire forger le désir de vivre ensemble ainsi que la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu. Redoutable défi que cinquante années n’ont pas été de trop pour relever.
Eh bien, Mes Chers Compatriotes, je crois que nous avons gagné ce pari inouï. Il existe aujourd’hui une Nation camerounaise. Notre unité nationale n’est pas un vain mot. Une preuve ? Lorsque les Lions Indomptables s’illustrent dans des compétitions internationales, quel est le Camerounais qui ne ressent pas une immense fierté, quel que soit son lieu d’origine ?
C’est pourquoi ce 1er janvier 2010 doit être pour nous tous à la fois un jour de recueillement en mémoire de ceux, aujourd’hui disparus, qui ont contribué à bâtir notre Nation, mais aussi un jour d’allégresse, car ce qui pouvait paraître un rêve inaccessible est devenu réalité.
Est-ce à dire que notre tâche est terminée ? Evidemment pas. Car à cette Nation qui est la nôtre, nous devons assurer un avenir de justice et de prospérité. C’est tout le sens de l’action que nous menons au service de notre pays et que nous continuerons de mener quels que soient les obstacles que nous rencontrerons sur notre route.
L’année 2010 sera donc pour le Cameroun l’année du cinquantenaire de l’indépendance. Les célébrations trouveront naturellement leur apothéose le 20 mai, jour de notre Fête Nationale, avec l’organisation de la « Conférence de Yaoundé » au cours de laquelle d’éminentes personnalités débattront de la place de l’Afrique dans le monde. Nous aurons ainsi conféré à cet événement, ô combien mémorable, sa véritable dimension politique, sociale et culturelle.
Mes Chers Compatriotes,
Le cinquantenaire de l’indépendance en 2010 vient comme en prélude au cinquantenaire de la Réunification que nous célèbrerons en 2011.
Ces deux temps forts, chargés de tant d’émotions, de souvenirs et de symboles, nous invitent plus que jamais à consolider nos acquis, au premier rang desquels l’unité nationale et la paix, et à uvrer davantage et tous ensemble à la construction d’un grand et beau pays.
Mes Chers Compatriotes,
Le moment est maintenant venu pour moi de vous présenter à toutes et à tous mes v ux les plus sincères de santé et de bonheur pour la Nouvelle Année.
Il fera une halte à Paris où il est invité à un déjeûner de travail à l’Elysée mercredi 16 décembre
Paul Biya se jette dans la bataille climatique
La seule incertitude sur la présence du chef de l’Etat camerounais à la conférence des nations unies sur les changements climatiques était le jour effectif de son départ. Le report de la conférence des chefs d’Etat de la sous-région Afrique centrale était un bon indicateur, autant que la conférence de presse donnée par Pierre Hélé, le ministre Camerounais en charge des questions d’environnement. C’est finalement ce mardi 15 décembre 2009 en début d’après-midi, que Paul Biya a quitté le Cameroun pour Copenhague au Danemark, où il retrouvera les autres chefs d’Etat et de gouvernement. Le président camerounais arrivera dans la capitale danoise, à un moment les chances d’adoption d’un accord proche de la volonté des Etats africains sont très mince.
Le Cameroun s’aligne sur la position africaine
Au cours de sa conférence de presse qu’il a donnée vendredi 11 décembre dernier, le ministre Hele Pierre a précisé la position du gouvernement camerounais. La position du Cameroun s’alignent sur celle de l’Afrique et put se résumer en deux points : participer activement à la réduction des gaz à effet de serre, si en contrepartie les pays développés consentent à apporter une aide financière substantielle, réduire leur taux d’émission aux normes fixées par le protocole de Kyoto, et opérer le transfert de technologie nécessaire pour permettre une facile reconversion aux énergie dites propres. Pays dont le territoire héberge une grande partie de la forêt du Bassin du Congo, le Cameroun s’engage à la Réduction des gaz à effet de serre dues à la déforestation et à la dégradation), dans l’optique d’une gestion durable des forêts, avec pour objectif, le développement des puits de carbone et la prise en compte des efforts des pays concernés, dans un mécanisme de financement tourné vers un marché de carbone.
Les problèmes spécifiques du Cameroun
La situation du Cameroun en Afrique est particulière. D’un bout à l’autre de son territoire les problèmes liés aux changements climatiques ne sont pas les mêmes. Au nord, le pays aura besoin du soutien de la communauté internationale pour éviter une catastrophe humanitaire, lié à un assèchement complet du Lac Tchad. Ce sont près de 20 millions de personnes qui se retrouveraient du jour au lendemain dans la nécessité d’une aide substantielle. Au sud du territoire l’effort à fournir est inverse. L’objectif majeur est de capitaliser l’importance de la forêt qui constitue un véritable poumon après l’Amazonie. Les experts pensent qu’une onde diplomatie climatique du Cameroun lui permettrait de jouer un rôle important dans les négociations finales à Copenhague.
Faire mieux que s’aligner
Pourtant le pays a choisi d’aligner sa position intégralement sur celle de l’Afrique, une position qui au fond tient plus de la volonté de voir des financements consentis par les pays riches que de véritablement contenir les effets néfastes des changements climatiques. Il y’a trente ans que les scientifiques ont soulevé la nécessité de surveiller l’exploitation industrielle et la destruction des forets. Durant cette période aussi, la forêt camerounaise a été surexploitée sans véritable politique de compensation. Au nord les autorités des pays situés au bord du lac Tchad dont le Cameroun, l’ont vu mourir sans rien faire. Cette inactivité de départ a placé le pays dans une situation complexe. A moins d’une surprise de dernière minute, la présence du président Biya ne sera malheureusement d’un secours plus grand pour la zone du bassin du Congo, la zone du bassin du lac Tchad, pour le Cameron tout court. C’est pourquoi certaines organisations invitent les politiques camerounaises à multiplier les actions locales de protection de l’environnement.
François Bozizé et son épouse ont quitté le Cameroun ce mardi 08 Décembre 2009, après un bref séjour à Yaoundé
Bozizé et madame au Cameroun
Le moins que l’on puisse dire c’est que François Bozizé est venu au Cameroun pour discuter très sérieusement avec son homologue camerounais Paul Biya. La visite du président centrafricain fait suite à celle d’Idriss Deby du Tchad et à celle d’Ali Bongo alors seulement président élu du Gabon. Accueilli hier à sa descente d’avion par le président Paul Biya et son épouse, le couple présidentiel centrafricain a eu droit à un diner d’honneur au palais présidentiel. Il ya aussi eu l’entretien entre les deux premières Dames, à l’issue de laquelle la première dame de Centrafrique a annoncé son intégration auprès des Synergies africaines pour la lutte contre le sida et contre les souffrances.
Visite dans deux contextes particuliers
Cette visite s’est déroulée dans un contexte de crise sous-jacente dans la sous région Afrique Centrale, et une situation politique interne particulière en Centrafrique. Au plan sous régional, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est à la vielle d’un sommet trop important qui avait initialement été prévu pour la fin du mois de novembre et reporté en raison d’élection présidentielle en Guinée équatoriale. Ce sommet désormais attendu dans les prochains jours devra débattre des sujets sensibles tels que la désignation de nouveaux responsables auprès de certaines institutions financières de l’Afrique centrale (BEAC, BDEAC). La délivrance du passeport biométrique CEMAC dès janvier 2010 et la réforme des institutions régionales sont également autant de sujets de préoccupation. Au plan interne, la Centrafrique est à la veille d’une échéance électorale, une situation qui s’accompagne toujours de gosses perturbations sociopolitiques.
Renforcer la coopération
Dans leur communiqué final, les deux chefs d’Etat ont repris l’essentiel des propos qu’ils ont tenu dans leurs différents toasts prononcés à l’occasion du diner offert dans la nuit du lundi 07 décembre au palais présidentiel de Yaoundé. Les deux dirigeants réaffirment leur engagement à renforcer la solidarité activité entre le deux pays. Aussi évoqué, la question de la délimitation et la démarcation de la frontière, le Cameroun et la RCA partagent à certains points de leur géographie, des groupes socioculturels semblables. Les deux pays s’engagent en outre à veiller à la sécurité transfrontalière. Les deux pays partagent une frontière commune de près de 800 kilomètres. Le peu de moyen de contrôle des deux cotés ont favorisé l’émergence de l’insécurité transfrontalière (enlèvements de bétails, coupeurs de route, commerce illégal d’armes). Cette situation est plus sérieuse pour la Centrafrique, qui pense que cette insécurité est le point de départ des instabilités politiques internes. Enfin les deux chefs d’Etat ont annoncé leur volonté d’améliorer les conditions du transit sur le sol camerounais, des marchandises à destination de la Centrafrique.
Une rencontre sous fond de divergences dans la sous région
La bataille pour le leadership et l’influence est une réalité de la sous-région Afrique centrale, et les enjeux en présence, ne sont pas toujours alignés. Il apparait clairement selon les experts qu’on assiste à la formation de regroupement stratégique, où la Guinée Equatoriale et la République populaire du Congo pourraient se retrouver en minorité. Plusieurs éléments sont à mettre sur la table des discussions. Le Tchad, la Centrafrique et le Cameroun ont tous eu une réaction particulière face aux assauts de la CBC, banque fondée par l’homme d’affaires camerounais Fotso Victor. Selon certains commentateurs que bien sur aucune source officielle ne soutient publiquement le soutien apporté par ces trois pays aux filiales de cette banque dans leur pays a jeté un petit froid chez le confrère Obiang Nguéma de la Guinée Equatoriale. Coïncidence ou pas c’est à bord d’un avion de la compagnie Air leasing appartenant au groupe Fotso, que Bozizé est arrivé au Cameroun.
François Bozizé acceuilli à sa descente d’avion par Paul Biyaprc.cm)/n
Le Cameroun détenteur des meilleures cartes
D’un autre coté, le jeune président Bongo du Gabon ne bénéficie pas d’un grand soutient populaire. Les frasques associées à la gestion Gabonaise de la BEAC ont écorné l’image extérieur de son pays a il besoin du soutient de son voisin historique pour renforcer sa légitimité. Quant aux présidents Tchadien et centrafricain ils ont trop besoin du Cameroun pour gérer leurs afflux de réfugiés et surtout le Cameroun est un point de passage fiable pour leurs économies respectives. Des matières de frictions subsistent néanmoins, avec le Tchad sur la question des ressources Halieutiques du lac Tchad, et avec la découverte d’importants gisements de minerais (Diamant uranium) sur la zone qui couvre l’espace frontalier partagé avec la centrafrique. Les experts proposent un schéma hypothétique des enjeux croisés et parfois alignés : le Gabon a besoin de son grand voisin le Cameroun pour conserver son atout à la BEAC, le Cameroun n’y voit pas d’inconvénient mais a besoin de l’appui politique du Tchad et de la Centrafrique, qui à leurs tours sont disposés à condition qu’on renforce et éclaircissent un certain nombre de points, comme la sécurité transfrontalière, le partage des ressources situées en zone frontalières et enfin le soutient politique du Cameroun.
En partant de Yaoundé le président centrafricain se rendait à Malabo, où Obiang Nguema prête serment ce jour. Le prochain sommet de la CEMAC d’être promet très discuté.
République centrafricainewww.diplomatie.gouv.fr)/n
Le chef de l’Etat a présidé ce mardi, la cérémonie d’ouverture des activités marquant le cinquantenaire de l’ENAM
Paul Biya invité d’honneur du cinquantenaire
Ce mardi 1er décembre 2009 se déroulait le lancement officiel des activités marquant la célébration du cinquantenaire de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM). Paul Biya est venu en personne présider la cérémonie. Toute la classe politique était présente: Le corps diplomatique, les députés, le pouvoir judiciaire et tout le gouvernement. La cérémonie a débuté par des discours, d’abord du Directeur Général de l’Ecole qui dans son allocution a remercié le chef de l’Etat de sa présence. Un discours presqu’identique a été lu par Emmanuel Bonde, le ministre en charge de la fonction publique. Vous êtes Paul Biya, président de la république, administrateur civil hors hiérarchie, dont le numéro matricule est inscrit dans nos registres a-t-il déclaré. Le dernière Allocution est revenue au président de la république, qui a insisté à la suite du ministre Bonde, sur l’urgente nécessité pour l’Ecole de s’adapter aux exigences de son temps.
Cinquante ans d’évolution constante
L’institution a été créée un 27 Juillet 1959 sous l’appellation d’Ecole camerounaise d’administration(ECA). A cette époque, elle avait pour mission de former des futurs fonctionnaires et de recycler ceux déjà en fonction, à travers des séminaires et des conférences. En 1964, l’école d’administration intègre la branche de la magistrature dans sa formation et devient Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM). En 1985, le Centre national d’administration et de magistrature (CENAM) voit le jour. Il comprend trois établissements de formation spécialisés, dont l’ENAM, chargée de la formation des hauts fonctionnaires des services civils et financiers, et des magistrats, L’Institut supérieur de management public (ISMP), devant s’occuper du perfectionnement des hauts cadres dans le domaine du management public et l’Institut des techniques administratives et financières (ITAF) des personnels civils et financiers de l’Etat de la catégorie B et des greffes. La réouverture des cycles A et B pour la formation des personnels des services civils et financiers se fait en 1995. Plusieurs cadres et haut fonctionnaires camerounaise y ont été formés en administration, en magistrature et en régies financières (impôts, douanes, trésorerie). La filière comptabilité a quant à elle été momentanément suspendue.
EnamJournalducameroun.com)/n
Une école au prestige controversé
Au mois de juillet dernier la question du maintien de l’ENAM a fait l’objet d’un vif débat public au Cameroun. De nombreux observateurs ont estimé qu’il était temps que soient redéfinies les missions de cette école. Les apprenant qui y vont continuent d’être boursiers au détriment de ceux des autres grandes écoles, dont les formations qui y sont dispensées, sont tout aussi importantes pour le développement du Cameroun. Autre observation, il est relevé que l’ENAM ne devrait être trop fière des produits de sa formation. Sur un plan purement technique les cadres de l’administration camerounaise pourtant sortis en majorité de l’ENAM ont fait du Cameroun un pays pauvre et très endetté. Un exemple pertinent de cet échec est la reconnaissance par les dirigeants de l’erreur qui a été celle du Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP). Il est enfin parfois reproché à l’ENAM d’avoir formé des cadres dont une grande majorité s’est avérée être convaincu de corruption. Sur ce dernier point, le directeur de l’ENAM s’est montré embarrassé, dans un point de presse donné le 13 novembre dernier: S’il y a des dérives, cela peut dépendre non seulement de l’endroit où chacun vient avant d’entrer à l’ENAM, mais aussi de l’environnement de travail avait-t-il affirmé.
Vers une réorientation des fonctions de l’ENAM ?
Aujourd’hui certains signes semblent indiquer la restriction prochaine de la sphère d’action de l’ENAM. Dans le discours du président Biya et même dans celui d’Emmanuel Bondé, on a semblé percevoir que les tâches futures de l’institution vont se limiter à un rôle d’encadrement des fonctionnaires déjà en poste. Ces derniers temps le gouvernement a plusieurs fois dérogé au saint principe de la fonction publique de type fermée en application au Cameroun, en procédant à de nombreux recrutements directs, dans de plusieurs domaines d’expertises principalement techniques. Selon certaines sources, le gouvernement aurait décidé de suspendre pendant un certain temps les concours d’entrée dans cette institution. Les derniers scandales autour des résultats en seraient la cause. Pour des besoins d’effectifs, l’administration aura de plus en plus recours à des concours directs, et les candidats retenus pourront être mis à niveau à l’ENAM dans le cadre d’ateliers de travail. Une information à suivre.
Monsieur le Président,
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de délégation, Mesdames, Messieurs.
Permettez-moi tout d’abord de présenter mes félicitations à Monsieur le Ministre Ali Treki pour son élection à la présidence de cette soixante quatrième session de l’Assemblée Générale des Nations Unies et de lui souhaiter plein succès dans l’accomplissement de son mandat. Permettez-moi également de rendre hommage à Monsieur Ban-Ki-Moon, Secrétaire Général des Nations Unies pour son travail inlassable et le dévouement remarquable dont il fait preuve aux commandes de notre
Organisation. La présente session nous invite, comme chaque année, à examiner l’état du monde, à réfléchir ensemble aux problèmes de l’heure et à préconiser les solutions qu’il convient d’y apporter. A cet égard, comme nous le savons, la Communauté Internationale demeure sous le choc d’une crise financière et économique qui n’a épargné aucun pays. L’extraordinaire mobilisation qu’elle a suscitée permet d’en mesurer l’ampleur et l’étendue de même que la gravité de la menace qu’elle fait peser sur la stabilité de l’économie mondiale Il y a lieu de se féliciter de cette forte mobilisation impulsée par les grands pays industrialisés. Elle a été prompte, résolue et conséquente. Elle a, sans conteste, donné la pleine mesure de la capacité de réaction de la Communauté Internationale lorsqu’elle est mue et sous-tendue par une réelle volonté politique.
Il y a là assurément une belle illustration de solidarité, une solidarité internationale telle que nous la voulons, telle que nous aurions aussi voulu la voir se manifester dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement, dans notre souci commun de réduire le fossé entre le Nord et le Sud, dans les combats que nous menons au quotidien contre la pauvreté, la faim et les pandémies.Je veux dire, en d’autres termes, que si nous avons pu nous mobiliser avec tant d’ardeur pour contenir les effets de la crise financière, nous le pouvons également face à d’autres défis qui nous sont lancés notamment ceux de la pauvreté et du sous-développement dans lesquels vivent encore tant d’êtres humains à travers le monde. Car, si la crise n’a épargné aucun continent, il est indéniable que ses effets varient selon les pays, les régions et le niveau de développement. L’Afrique, en particulier, qui n’a en rien été à l’origine de cette crise, se trouve être aujourd’hui, paradoxalement, parmi les victimes les plus touchées. Nous déplorons ainsi, au nombre des conséquences les plus préoccupantes :
o un déclin des transferts de fonds à destination de nos pays ;
o une chute drastique des cours de nos produits ;
o un net recul de l’investissement ;
o l’aggravation des déficits budgétaires ;
o un ralentissement de l’activité économique., autant de faits, parmi d’autres qui, de surcroît, s’accompagnent de graves conséquences au plan social, telles que la montée du chômage. Qui plus est, il y a lieu de craindre que la persistance de la crise ne contribue à
accroître l’endettement des pays en développement.
Nous voici confrontés à de nouvelles difficultés, alors que nous venions de sortir de longues années d’efforts de redressement de nos économies, dans le cadre de programmes d’ajustement structurel rigoureux, conduits avec détermination par nos Etats et avec la collaboration des institutions financières internationales. Nos efforts voire nos sacrifices n’ont pas été vains, et nous pensons que nos acquis, qui sont l’aboutissement des efforts méritoires de nos peuples, doivent absolument être préservés et soutenus. C’est pourquoi nous pensons que, face aux effets néfastes de la crise, il importe qu’ensemble nous puissions oeuvrer solidairement à une réponse mondiale, coordonnée et conséquente en faveur des économies les plus faibles. Cette réponse devrait, à notre sens, se traduire par un apport en ressources financières substantielles, dénué autant que possible de conditionnalités, et destiné à atténuer voire à pallier les conséquences d’une crise que nous n’avons pu prévenir.
Faute d’un tel soutien, nos pays en voie de développement encourent le risque de voir fléchir leur activité économique et disparaître les prémices d’une reprise qu’ils pouvaient raisonnablement escompter. Il va sans dire qu’outre le développement et l’amélioration des conditions de vie, la paix et la stabilité de nos pays en dépendent. Mais, il en va aussi de la paix et de la sécurité internationales, tant il est vrai que nombre de problèmes auxquels le monde est aujourd’hui confronté, qu’il s’agisse par exemple de l’émigration clandestine ou des trafics de toute nature, ces problèmes procèdent en partie d’un réel déficit de coopération et de solidarité et donc invitent à plus d’équité dans les rapports internationaux.
Dans cet ordre d’idées, je tiens à saluer l’heureuse décision prise à Londres en avril dernier par le G20, recommandant au FMI de soutenir les économies les plus fragiles par des prêts plus nombreux, moins onéreux et éventuellement assortis de conditionnalités allégées. C’est d’ailleurs dans ce contexte que mon pays, le Cameroun, a bénéficié d’un appui financier substantiel du FMI au titre de la facilité contre les chocs exogènes. Je m’en réjouis et je tiens ici à remercier les dirigeants du Fonds Monétaire International. Ce soutien venu à propos, va conforter les mesures anticycliques que nous avons prises, tant au niveau national que sous-régional, ayant pleinement conscience que l’aide extérieure n’est qu’un appoint et ne saurait se substituer à nos efforts propres. C’est ainsi qu’au Cameroun, nous avons, entre autres, procédé au renforcement des secteurs productifs et entrepris des actions visant à réduire les prix des denrées de première nécessité et à améliorer l’environnement des affaires. Au niveau de la sous-région, les pays de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique centrale ont convenu de la mise en place de mesures d’incitation fiscale et de la création d’un Fonds de soutien aux Secteurs les plus touchés par la crise. C’est dire qu’en accueillant favorablement l’aide de la Communauté Internationale, nous savons que celle-ci ne peut porter ses fruits que si elle s’appuie sur des méthodes de gestion rigoureuse et des pratiques de bonne gouvernance fondées sur la primauté de l’intérêt public. Au demeurant, c’est dans cet esprit que je préconisais il y a quelques années du haut de cette tribune, la création au sein des Nations Unies d’un Comité Mondial pour l’Ethique, car c’est bien une conjonction de dérives morales, de graves entorses à l’éthique qui se trouve à la base de la crise financière actuelle que connaît le monde.
Nous voulons espérer que dans les meilleurs délais possibles, à la faveur d’une prise de conscience et d’une mobilisation collectives, nous en viendrons à bout. Mais parallèlement à la crise financière et économique, nous demeurons préoccupés par d’autres enjeux non moins importants :
o la crise alimentaire continue de sévir dans beaucoup de pays en
développement ;
o la lutte pour la réduction de la pauvreté est loin d’être gagnée ;
o la paix et la sécurité internationales sont toujours menacées à travers le
monde et particulièrement en Afrique ;
o les changements climatiques se font chaque jour plus inquiétants, avec des conséquences visibles dans tous les pays. S’agissant notamment des changements climatiques, l’Afrique, à l’instar des autres continents, en expérimente durement les effets, quand bien même sa participation à l’émission des gaz à effet de serre demeure faible. Le réchauffement climatique qui en est le fait le plus marquant a des conséquences dans nombre de secteurs socio-économiques, dont l’énergie, la santé, l’agriculture, l’élevage et les écosystèmes, sans parler de la désertification galopante. A cet égard, l’assèchement dramatique du lac Tchad qui a vu sa superficie passer de 26000 km2 dans les années soixante à 1 500 km2 aujourd’hui, requiert à l’évidence une action collective d’envergure des Etats d’Afrique Centrale qui doit nécessairement, à notre avis, être fortement épaulée par la Communauté Internationale. Une chose est certaine : les pays africains prennent individuellement et collectivement toute leur part dans les actions requises, tant aux plans national et sous-régional qu’au plan international, pour apporter des réponses concrètes aux défis du changement climatique.
Cette implication est considérable. Elle s’est traduite au Cameroun par de nombreuses actions dont la mise en place d’un plan national de gestion de l’environnement, et au niveau sous-régional par l’adoption d’un plan de convergence pour la gestion durable des forêts du Bassin du Congo dont chacun sait qu’il est le second massif forestier de la Planète. La mise en oeuvre de toutes ces mesures a un coût important, notamment pour l’acquisition des technologies adaptées, et suppose de lourds sacrifices à faire accepter par nos peuples. Aussi, sans nier que le sort et le devenir de la planète sont notre affaire à tous, il me paraît légitime de demander que les efforts et sacrifices de nos peuples d’Afrique soient dûment compensés par la Communauté Internationale. A cet égard, nous voulons espérer que la Conférence de Copenhague prévue en décembre prochain apportera des réponses satisfaisantes aux cas spécifiques de l’Afrique. S’agissant de la paix et de la sécurité internationales, nous déplorons encore la
persistance de nombreux conflits ou foyers de tension, en dépit des avancées notables vers un retour au calme. Je pense entre autres à la situation en République Démocratique du Congo, au Darfour et en Somalie.
Le Cameroun participe activement, y compris par l’envoi de contingents camerounais, aux efforts déployés pour trouver des solutions définitives à ces conflits qui n’ont que trop duré. Dans ce contexte, il y a lieu de saluer le rôle des Nations Unies qui ne cessent d’oeuvrer à la stabilisation de toutes ces situations. Mais pour plus d’efficacité, l’ONU doit être dotée de moyens plus appropriés, tant en ressources humaines qu’en moyens financiers et matériels. Par ailleurs, pour son efficacité et sa crédibilité, l’ONU doit pouvoir refléter la volonté commune de tous ses membres, petits et grands.
Elle doit affirmer plus nettement et renforcer davantage sa vocation à être le creuset par excellence du multilatéralisme, c’est-à-dire un espace d’échange, de solidarité, d’équité, et d’égalité où s’expriment et sont prises en compte toutes les voix et toutes les opinions, celles des pays développés comme celles des pays en voie de développement. Ces valeurs vont de pair avec le dialogue des civilisations proposé à notre réflexion au cours de cette session.
Un tel dialogue ne saurait nier les différences mais entend plutôt valoriser les diversités, en vue de favoriser la connaissance et la compréhension mutuelles des peuples.
Vu sous cet angle, le dialogue des civilisations ou des cultures prône la tolérance, le respect mutuel, en même temps qu’il rejette les fanatismes sous toutes leurs formes qui menacent la paix et la sécurité internationales. Champ d’expérimentation du multilatéralisme et creuset du dialogue des civilisations, c’est la double vocation que doit assumer l’ONU, si elle entend incarner les aspirations les plus nobles et les plus profondes de l’humanité et apporter des réponses globales et pertinentes aux attentes de nos peuples. Mais comment y parvenir si l’ONU ne procède aux adaptations qu’appellent l’évolution et les mutations actuelles des rapports internationaux ? C’est tout le sens des préconisations que nous n’avons de cesse de formuler pour une réforme du Conseil de Sécurité, une revitalisation de l’Assemblée Générale des Nations Unies et le renforcement des moyens d’action du Secrétaire Général de l’Organisation. Il nous faut donc hâter la refonte d’une Organisation qui, par son universalité, symbolise notre communauté de destin et se veut notre maison commune. Car seule une ONU rénovée, plus démocratique, plus crédible et plus efficace
continuera de focaliser les espoirs et la confiance des peuples.
Je vous remercie de votre attention.
Retour sur les grandes lignes d’un discours qui se veut volontariste… juste!
Le discours du Président Paul BIYA, à la tribune des Nations Unies a eu lieu le vendredi 25 septembre 2009 autour de 15heures (heure de New York).
La crise mondiale et les objectifs du millénaire pour le développement
Les objectifs du millénaire pour le développement que la crise risquait de réduire à une simple belle promesse a été le premier point abordé par le président du Cameroun. Après avoir constaté que la communauté internationale restait sous le choc d’une crise économique qui n’avait épargné aucun pays. La mobilisation face à cette crise a été prompte, résolue et conséquente, a-t-il dit. Il a cependant estimé que si le monde s’est mobilisé face à la crise, il peut le faire également contre les défis de la pauvreté et du sous-développement. L’Afrique, qui n’est pourtant pas responsable du déclenchement de la crise, en subit néanmoins ses impacts, au rang desquels il a noté le déclin des transferts de fonds vers le continent, la chute drastique des cours des produits africains, un net recul de l’investissement, l’aggravation des déficits budgétaires et un ralentissement de l’activité économique. Tous ces faits s’accompagnent, a relevé M. Biya, de graves conséquences au plan social.
Toujours à propos des conséquences de la crise économique mondiale sur les pays africains, le Président camerounais s’est inquiété du fait qu’elle mettait en cause les progrès issus de longues années d’efforts de redressement de nos économies. Face à cette éventualité, il a appelé à un apport en ressources financières substantielles, dénué autant que possible de conditionnalités.
Le monde et les changements climatiques
L’enjeu des changements climatiques dont l’Afrique subit les conséquences se manifeste notamment, a indiqué le Président camerounais, par l’assèchement du lac Tchad qui a vu sa superficie passer de 26 000 kilomètres carrés dans les années 1960 à 1 500 kilomètres carrés à ce jour. Ce problème, a-t-il indiqué, nécessite une mobilisation de la région Afrique centrale avec le soutien de la communauté internationale. M. Biya a par ailleurs évoqué les actions entreprises au Cameroun et dans la sous-région pour lutter contre les conséquences des changements climatiques. Mais, en raison des coûts financiers notamment qu’engendrent ces efforts, il a appelé à une compensation de la part de la communauté internationale. M. Biya a espéré que le Sommet de Copenhague apporterait des réponses satisfaisantes aux cas spécifiques de l’Afrique.
Réforme de l’Onu, Crises politiques en Afrique …
Il a souhaité, évoquant la réforme de l’ONU, qu’elle reflète la volonté commune de tous ses Membres. En renforçant le principe du multilatéralisme au sein des Nations Unies, l’on renforcerait également le dialogue des civilisations et des cultures. Il a conclu en réitérant l’appel à une réforme du Conseil de sécurité, à une revitalisation de l’Assemblée générale et au renforcement des moyens d’action du Secrétaire Général. Seule une ONU rénovée, plus démocratique, plus crédible et plus efficace continuera de focaliser les espoirs et la confiance des peuples.
Le président camerounais a dit regretter la persistance des conflits en République démocratique du Congo (RDC), au Darfour et en Somalie. Il a relevé l’action du Cameroun pour mettre fin à ces conflits, notamment par l’envoi de troupes. En plus de la crise économique, Paul Biya s’est dit également préoccupé par d’autres enjeux tout aussi importants: la crise alimentaire; la lutte pour la réduction de la pauvreté; la paix et la sécurité internationales et les changements climatiques. Un discours somme toute très volontariste, comme la plupart de ceux qu’on entend lors des sommets de cet acabit. Exception faite des trouble-fêtes comme le président en exercice de l’union africaine, le lybien Mouammar Kadhafi. Le problème, c’est la réalité, qui demande du pragmatisme!
Paul Biya, à la tribune des Nations unieswww.un.org/fr)/n
Le 20 septembre était le jour de l’anniversaire de la reconnaissance du Cameroun par l’ONU
La résolution 1476 admet le Cameroun à l’ONU.
La tenue de la 64ème édition de l’Assemblée Générale de l’organisation des Nation Unies (AG/UN) coïncide avec le 49ème anniversaire de l’admission du Cameroun au sein de cette institution. Par la résolution 1476, l’Assemblée Générale décide d’admettre la république du Cameroun à l’Organisation des Nations Unies. C’était en 1960, lors de la quinzième édition de sa session ordinaire. L’histoire a cependant débuté depuis plus longtemps, aux lendemains de la victoire des alliés sur l’Allemagne Hitlérienne. Au passage, de nombreux africains qui ont participé à la grande guerre en renfort la France prennent conscience des valeurs universelles du droit à l’auto détermination. La France sort d’une guerre qui l’a affaiblie autant que les deux autres face à l’Indochine (Vietnam) et à l’Algérie. Elle décide pour les Etats africains sous sa tutelle de les conduire vers une indépendance qu’elle devra contrôler pour préserver ses intérêts.
Rencontre dans le compromis
Les travaux de l’historien Boupda Pierre Kame amènent à conclure, que la jeune institution onusienne qui à ses débuts manque de réel pouvoir de contrainte, interviendra pour la première fois au Cameroun en la défaveur de la volonté d’une bonne partie de sa population, mais au nom des valeurs politiques de l’occident. Quelques années avant les indépendances, le Cameroun lui aussi est fortement divisé sur les plans sociaux et politiques. Il y a d’une part les anglophones et de l’autre l’opposition entre ceux qui prônent une rupture radicale avec la France (UPC), et de l’autre ceux qui sont favorables à une rupture progressive et maitrisée (BDC), le Bloc Démocratique Camerounais. Face à la nécessité d’endiguer le risque communiste, l’ONU tranchera en faveur des intérêts poursuivis par la France, plus proche des valeurs occidentales dominant la sphère politique internationale déjà en ce moment là.
Paul Biya à la tribune de l’Onu, en 2008www.un.org/fr)/n
ONU-Cameroun, une relation fructueuse
Le Cameroun va connaître une évolution socio politique et atteindre une certaine maturité politique, aussi bien au plan interne qu’international. Paul Biya ayant entre temps succédé à Ahidjo, va placer la légalité internationale au centre de ses relations avec les autres pays. L’ONU entre temps a aussi évolué et tissé ses propres réseaux. Mais elle reste toujours sous l’influence des valeurs défendues par les grandes puissances, dont elle dépend financièrement. Ses missions sur la promotion du développement et de la paix sont aujourd’hui controversées au regard d la réalité politique internationale. C’est pourtant le croisement de ces intérêts imprécis qui fera naitre des relations entre le Cameroun et l’ONU, la jurisprudence Bakassi. En matière de conflits territoriaux, l’intangibilité des frontière, préconisée dans le différend entre le Cameroun et le Nigéria est aujourd’hui la règle applicable à toute forme de mutation territoriale internationale. Certains observateurs aiment souvent à dire qu’en servant ses intérêts l’ONU a servi la cause de la Paix à la frontière Camerouno-Nigériane.
La notion de compromis remise en cause
Mais l’organisation a souvent eu besoin du Cameroun, et en a toujours besoin. Le Cameroun a plusieurs fois fourni des soldats pour servir la cause de la paix onusienne à travers le monde. En raison de la stabilité dont elle jouit dans la sous région le HCR, y a installé un important camp de réfugié. En 2003 le Cameroun assure la présidence tournante du conseil de Sécurité. Peu d’officiels aiment l’admettre mais la diplomatie camerounaise sort l’institution d’une profonde crise. L’histoire retiendra que l’Amérique de Bush animée par le désir de vengeance sur l’Irak de Saddam, va accepter de légitimer son attaque, et surtout fera sien la nécessité de combattre les armes de destruction massive sous toute ses formes (Famine, pauvreté, épidémies, endémies.) La coopération avec l’ONU vit de beaux jours au Cameroun. Le pays sert de base pour près de 18 organes de l’institution dans la zone centrale de l’Afrique. Selon un expert de droit international qui a voulu garder l’anonymat, l’ONU gère le Cameroun comme elle l’a adopté ; dans un compromis dangereux. Le pays n’atteindra pas les objectifs du millénaire pour le développement, le chômage des jeunes y va grandissant, la démocratie reste une façade, autant de domaine de compétence de l’organisation des Nations Unies.
C’est pour prendre part à la 64ème session ordinaire de l’AG des Nations Unies
Paul Biya est arrivé à New York
C’est vendredi le 18 septembre dernier que Paul BIYA a quitté le Cameroun à destination de New York. Il va y prendre part aux travaux de la 64ème Session Ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, qui elle a débuté depuis le 16 Septembre. Le Président du Cameroun est parti avec dans sa délégation le ministre de l’environnement, celui des relations extérieures, les ambassadeurs du Cameroun aux nations Unies et des conseillers et ministres chargés de missions à la présidence. Selon les informations données par la radio officielle camerounaises (CRTV), Pau Biya est arrivé dimanche à New York. La délégation camerounaise a été accueillie par des membres la communauté camerounaise, dont certains dit-on étaient vêtus aux couleurs du parti au pouvoir (RDPC). Aucun calendrier officiel de son séjour n’est encore disponible. Ce lundi jour férié aux Etats-Unis, aucune activité majeure de Diplomatie n’est prévue. Selon certaines sources proches des sphères de l’Etat, le déplacement des Etats-Unis aura une facette politique.
Discussion avec la diaspora?
Échéance électorale oblige, il n’est pas exclu que le président Biya qui est conscient du mauvais effet que la modification constitutionnelle aurait pu avoir sur les camerounais de la diaspora. La présence de René Sadi, ministre chargé de mission à la présidence, mais aussi et surtout Secrétaire Général du RDPC, le parti au pouvoir, peut constituer un axe d’hypothèse solide. En cette année 2009, le chef de l’Etat camerounais a montré sa bonne disponibilité à s’ouvrir à la diaspora. Son dernier premier ministre Philémon Yang a passé près de 20 ans en poste à l’étranger. Lors de son dernier séjour en France, le président Biya a rencontré la diaspora d’Europe et surtout celle de France. Avec près d’un million de personnes, la diaspora camerounaise tend à devenir une force politique à prendre en compte. Il est de tout intérêt pour le président Biya de s’assurer qu’à défaut de le soutenir activement, les camerounais de l’étranger ne seront pas tentés de soutenir ses adversaires politiques. Aussi, les questions de votes, du problème de la double nationalité et l’implication des camerounais de l’étranger dans la gestion et le développement de leur pays risqueraient de figurer au c ur d’une éventuelle rencontre.
Rencontre au sommet sur le climat
Pour ce qui est du volet diplomatique, l’agenda officielle de la délégation camerounaise ne présente pas d’activité majeure jusqu’à la fin de la semaine en cours. Le Cameroun devrait prendre part aux cotés de nombreux autres Etats, au sommet sur les changements climatiques qui aura lieu ce mardi 22 septembre 2009. C’est surement cette participation qui a justifié la présence de pierre Hele, le ministre en charge des questions d’environnement. Organisé à l’initiative de Ban Ki-Moon le secrétaire général de l’ONU, cette rencontre a pour but d’attirer l’attention des chefs d’État de se mettre en action et de mobiliser les volontés politiques au plus haut niveau, de manière à réaliser un accord mondial équitable et scientifiquement ambitieux à la conférence de Copenhague des Nations Unies sur les changements climatiques en décembre. Pour sa part, Henri Eyebe Ayissi représentera le Cameroun auprès de nombreuses commissions des ministres des affaires étrangères
Cette semaine le programme de l’ONU ne prévoit pas une intervention du chef d’Etat camerounais à la tribune. Elle devrait intervenir la semaine prochaine lors de la suite des débats de l’AG. En attendant, la diplomatie camerounaise sera active. Lors des sessions de l’AG de l’ONU, de nombreuses opportunités de contacts informels de discussion sont menés à divers niveau de la diplomatie.
Paul Biya et Ban Ki Moon, Sg de l’Onuwww.un.org/fr)/n
Le président élu du Gabon a quitté Yaoundé ce vendredi à 14h30 après une brève rencontre avec Paul Biya
Le fils est venu rendre compte à son père
Le président nouvellement élu du Gabon a choisi d’effectuer son premier déplacement officiel au Cameroun. Je suis venu à la rencontre d’un sage, c’est en ces termes qu’Ali bongo a parlé de sa visite face à la presse camerounaise. C’était tout naturel, le Président Paul Biya m’a toujours considéré comme un fils et il est normal qu’un fils vienne rendre compte à son père lorsqu’il est revenu victorieux d’une bataille. a-t-il ajouté. Le Président Biya en personne est allé l’accueillir à sa descente d’avion. Il s’en est suivi un tète à tête à la présidence entre les deux hommes. Aucune information n’a filtré de cet entretien. Ali bongo en a donné quelques orientations. Il aurait été question du développement de l’Afrique principalement par le renforcement de la coopération sous-régionale.
Remerciements pour le rôle positif dans la transition politique
Selon des observateurs avertis, le nouveau président Gabonais est venu chercher une certaine légitimité. Il a voulu être reconnaissant vis-à-vis du président Cameroun. Le lendemain de la proclamation officielle des résultats de la présidentielle du 30 août 2009, le chef de l’Etat camerounais a été le premier leader de la sous région à lui adresser des félicitations. Dès lors que la cour constitutionnelle a consacré le candidat ALI BONGO vainqueur, Paul Biya n’a pas tardé à lui manifester son soutien. Dans la même perspective, des sources proches du pouvoir au Gabon pensent qu’Ali Bongo aurait été très touché par le rôle que Yaoundé aurait joué dans la préservation de la paix et de la stabilité aux lendemains de la mort du Président Omar BONGO ONDIMBA.
Lentement, mais sûrement
De toute évidence, Ali bongo a déjà commencé à préparer son mandat. Il a été reçu le 10 septembre dernier par le chef de l’Etat, Rose Rogombé, pour une séance de travail sur les dossiers laissés en suspend depuis le décès de l’ancien président le 8 juin dernier. Pour ses premiers pas de président, Ali Bongo qui fait office de jeune auprès de ses pairs de la sous région a certainement beaucoup de chemin à parcourir. Selon des sources proches de la présidence Gabonaise, il devrait aussi rencontrer le président Sassou Nguesso du Congo après celui du Cameroun. Le nouveau président gabonais hérite d’un pays très divisé et peu acquis à sa cause. Une situation que de nombreux présidents de la CEMAC gèrent depuis des dizaines d’années.
Une visite éclair, une visite surprise, une visite d’amitié et une visite de remerciement!
Le président nouvellement élu du Gabon effectuera ce vendredi 11 septembre son premier déplacement officiel à l’étranger.
Une visite surprise, une visite d’amitié
C’est en début de soirée que l’information s’est confirmée. Des sources proches du ministère de la communication faisaient état de ce qu’il y aurait eu une concertation, à l’effet de savoir si le ministre devrait en faire l’annonce par voie de conférence de presse. Le communiqué du cabinet civil qui annonce cette visite a parlé de « visite d’amitié ». Ce sera une visite au pas de course. Attendu à Yaoundé ce vendredi à 9 heures 30, Ali Bongo quittera le Cameroun vers 13 heures (locale). Il sera accueilli par le président Paul Biya avec lequel ils auront un entretien de près d’une heure.
Aucune information n’a filtré sur les sujets qui seront abordés au cours de ce tête à tête. Selon des spécialistes, Ali bongo viendrait témoigner sa reconnaissance au président camerounais pour le soutien et le rôle positif que ce dernier aurait joué durant la transition politique au Gabon. Une information sur laquelle les autorités de Yaoundé n’ont pas fait de commentaires. À l’occasion des obsèques d’Omar Bongo, le président camerounais a quitté le Cameroun la veille des cérémonies accompagné d’une forte délégation. Libreville est en principe à 40 minutes de vol de Yaoundé.
Paul Biya à l’honneur
Durant ce déplacement il a été reçu par la présidente par intérim de la République gabonaise, Rose Francine Rogombé, avec qui il a eu un bref entretien à l’aéroport. Il a par la suite accordé des audiences à d’importantes personnalités du paysage politique gabonais. Au nombre de ces personnalités il y avait le Premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong ; Ali Ben Bongo, alors ministre de la Défense ; Pascaline Bongo et Casimir Oyé Mba, ancien gouverneur de la BEAC et ancien Premier ministre du Gabon, et actuel ministre du Pétrole.
Autre explication Ali Bongo viendrait rendre visite à celui qui est désormais considéré comme le sage, depuis la disparition d’Omar Bongo. Les résultats officiels ont crédité le président nouvellement élu du Gabon de seulement 41, 73% des suffrages exprimés. C’est dire que logiquement les électeurs ont choisi en majorité les candidats de l’opposition (dans leur ensemble) à Ali Bongo. La situation est encore plus claire lorsqu’on regarde le nombre de voix. Sensiblement 187 000 en faveur du fils d’Omar Bongo, soit à peine 20% de la population Gabonaise. Cette situation augure des prochaines échéances législatives très critiques pour le PDG (Parti Démocrate Gabonais). Le nouveau président pourrait avoir besoin de son voisin, déjà pour asseoir sa légitimité.
Pour un renforcement de l’axe Libreville-Yaoundé
Mais à coup sûr, le futur des relations entre les deux pays fera l’objet des discussions franches entre Biya et le fils Bongo. Même si Yaoundé et Libreville ne l’ont jamais ouvertement admis, il a toujours existé une concurrence latente entre le Cameroun et le Gabon. Des situations de désaccord ont souvent été à l’ordre jour. On peut citer entre autre la question de la place financière sous régionale, le problème d’air Cemac, et récemment la question de la libre circulation entre les frontières. D’après certaines sources, le Cameroun aurait pris les rênes de la françafrique version Sarkozy. Une affirmation non confirmée elle aussi. Pourtant rien que cette année 2009 la France a accordé son plus gros soutien financier en Afrique au Cameroun, et l’intensification des activités diplomatiques entre Paris et Yaoundé, surtout après le décès d’Omar bongo. Un fait est constant, avec cette visite d’Ali Bongo au Cameroun, les relations entre les deux pays vont connaître une nette évolution.
Une alliance qu’apprécieraient les Camerounais, qui font souvent face à de légères frictions avec les Équato-guinéens.
Ali Bongo, président du Gabonalipresident2009.com)/n
Lire l’édito de Yannick Urrien, Fondateur de La Baule+
Certains s’étonnent encore de voir la profession de journaliste dévalorisée au point qu’un sondage récent indiquait que les Français plaçaient les journalistes et les prostituées à un même niveau de considération. C’est tout dire ! Les Baulois et les commerçants de la Baule viennent de vivre un bel exemple de manipulation médiatique. A l’échelle d’une ville, on a pu vérifier que la présentation médiatique d’un événement n’avait rien à voir avec la réalité. Cet événement, c’est le séjour privé de Paul Biya, président du Cameroun, en France. Quelle est la réalité ? Un chef d’Etat ami de la France décide de passer trois semaines de repos à la Baule. Comme tout chef d’Etat, il doit continuer de gérer les affaires de son pays et il se déplace avec une petite partie de son Cabinet. Le président Biya est à l’hôtel Royal tandis que ses collaborateurs occupent des simples chambres à l’Hermitage Barrière. et qui ne donnent même pas sur la mer. En se promenant dans la rue, les Baulois ont pu croiser des membres du Cabinet présidentiel, tous habillés impeccablement en costume-cravate, maniant une langue française à faire pâlir un Français de souche et d’une courtoisie remarquable. Un Cabinet présidentiel qui offre une belle image du Cameroun et de son président. Evidemment, on remarque tout de suite que le Cameroun n’est pas Doubaï et le style est plutôt à la modestie. Du reste, les commerçants baulois commencent à comprendre que le niveau de vie au Cameroun n’est pas le même qu’en France et le chiffre d’affaires est à des années lumières de celui qu’aurait pu laisser une délégation d’une puissance pétrolière arabe. Tout le monde a pu constater dans la ville que le séjour n’avait rien de « bling bling ». Evidemment, il s’agit d’un séjour de chef d’Etat, qui bénéficie de tous les égards dus à son rang, mais l’image perçue par les habitants de la Baule n’est pas celle de la dépense ou de l’excentricité. Tous les Baulois partagent ce constat et ceux qui ont approché le couple présidentiel soulignent qu’ils sont d’une grande simplicité et convivialité. Un agent immobilier nous a même confié : « J’ai croisé Mme Biya, elle est vraiment très agréable. » Cette photographie est celle de la réalité.
En face, il y a la désinformation médiatique qui tenterait de faire croire au reste du monde que ces vacances seraient celles d’une bande de rock stars milliardaires qui claquerait des billets de 500 euros dans les boutiques, les restaurants et au casino ! On peut se demander si les journalistes qui écrivent cela ont mis les pieds une seule fois à la Baule pour interroger les commerçants ! Un journaliste en manque de publicité a même été afficher le chiffre de 42 000 euros par jour, repris d’une seule traite par ses collègues, chiffre qui a ensuite fait le tour du monde. Lorsque l’on connaît les prix des chambres et des remises commerciales de groupe qui peuvent être consenties par les établissements Lucien Barrière pour fidéliser davantage sa clientèle tout le monde sait qu’une telle somme est inatteignable. Quant aux dépenses somptuaires au casino, qui n’intéresse absolument pas cette délégation, et dans les boutiques de luxe, les commerçants eux-mêmes sont étonnés : «Nous aurions bien aimé que cela soit le cas, mais hélas ce n’est pas vrai.»
La réalité est la suivante : un président de la République d’un pays francophone et ami de la France nous a fait l’honneur de choisir la Baule pour venir se reposer trois semaines. Le groupe Lucien Barrière a accueilli cet hôte dans des conditions dignes de son rang mais rien, vraiment rien, n’a pu conduire les Baulois ou les clients des hôtels du groupe qui ont côtoyé la délégation camerounaise à se montrer surpris ou choqués par le comportement de nos amis camerounais. Du reste, les commentaires sont plutôt à l’opposé que ce que l’on a pu lire dans les médias. Le séjour de la délégation du président Biya ferait bien pale figure si l’on devait le comparer avec le déplacement d’un émir avec sa garde rapprochée, ou celui d’une rock star international. Mentir à ses lecteurs ou ses auditeurs pour servir des intérêts politiques et malveillants ne sert pas la profession de journaliste. A l’échelon d’une ville entière, la population vient à nouveau de vérifier que le comportement de certains journalistes ne fait pas honneur à la presse française.
La Baule +, numéro de Septembrewww.labauleplus.com)/n
La gare Saint Michel a connu une ambiance particulière ce 22 juillet
Comme le prévoyait le programme officiel de la visite du président camerounais en France, la délégation s’est rendue ce mercredi 22 juillet à Bordeaux pour une rencontre avec Alain Juppé, ancien premier ministre et premier magistrat de la ville. C’est donc de la gare Montparnasse à Paris que la délégation présidentielle a pris le TGV à destination de la gare Saint Michel de Bordeaux.
A la suite de ce premier contact chaleureux avec Bordeaux le cortège présidentiel a quitté la gare Saint-Michel pour le Grand Hôtel de Bordeaux, lieu de résidence du couple présidentiel. Le programme officiel du Président de la République et de Madame Chantal Biya prévoyait entre autre les visites du Musée d’Aquitaine, de l’exposition Bordeaux, le commerce atlantique et l’esclavage, des quais de Bordeaux et d’une partie du circuit de l’UNESCO, du Château Pape Clément, l’un des plus grands vignobles de la région. La journée s’achèvera tard dans la nuit autour de 22 heures après le dîner offert par le maire de Bordeaux au Président de la République. Ce repas sera ponctué par un échange de toasts.
Le retour du Chef de l’Etat et de son épouse à Paris est prévu jeudi, 23 juillet dans l’après-midi toujours par TGV.
Des émissaires du président de la république seraient en train d’ uvrer sur la question
D’après une information que rapporte le journal Mutations, le conseiller spécial du chef de l’Etat, Martin Belinga Eboutou, s’est rendu à Dakar au cours de la semaine du 08 au 14 juin dernier. il aurait eu pour mission de discuter avec les autorités sénégalaises, des modalités du rapatriement de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo, le premier président camerounais, mort et enterré dans ce pays le 30 novembre 1989. Selon des sources que rapportent le même organe de presse, en plus d’avoir reçu les assurances du chef de l’Etat sénégalais sur la perspective du retour au Cameroun de la dépouille d’Ahmadou Ahidjo, l’émissaire de Paul Biya a été rassuré quant à l’intervention de la famille Ahidjo par Abdoulaye Wade. Germaine Ahidjo la veuve du défunt président aurait aussi été approchée. Elle ne serait pas défavorable à ce rapatriement dont la date de principe de mars 2010 a été retenue.
L’idée que cette intention annoncée se matérialise effectivement en mars prochain ne ravit pourtant pas tout le monde. Il en est ainsi de Shanda Tonme, intellectuel camerounais et promoteur du Comicodi qui, le 30 mai dernier à Genève, à la faveur d’une cérémonie organisée par la Fondation Félix Moumié, et dans une communication spéciale portée sur le thème: L’exigence de vérité et de justice comme conditionnalité dans la validation du processus de réconciliation nationale, déclarait qu’un rapatriement du corps d’Ahidjo devrait se faire dans une démarche globale de réhabilitation de la mémoire de tous les ancien leaders politiques camerounais. Vu sous cet angle, le retour des restes d’Ahidjo avec les honneurs dus serait compromis
Une autre analyse veut qu’il faille nuancer une pareille position. Parce que, malgré ce que certains ont décrit comme des dérives totalitaires de l’ancien président, malgré une tentative malheureuse et peu inspirée de retour aux affaires après sa démission du 04 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo aura été pendant un quart de siècle le principal responsable politique du pays, d’abord comme Premier ministre, puis comme président de la République. Bien plus nombreuses sont les personnes qui admettent volontiers qu’avec lui le Cameroun a vécu son âge d’or. L’idée de rapatrier sa dépouille mortelle et de lui consacrer des obsèques nationales serait un juste retour des choses pour un hommage qu’il mérite bien.
Ahmadou Ahidjowww.universalis.fr)/n
Le président Paul Biya quant à lui a toujours déclaré ne pas être défavorable à cette initiative. Lors d’une interview accordée à la chaine de télévision France 24, le 30 octobre 2007. Paul Biya avait notamment indiqué que le rapatriement de la dépouille de son prédécesseur « est une affaire familiale ». En guise de réaction à cette sortie, Germaine Ahidjo avait indiqué que le retour au Cameroun des restes de son époux est « une affaire d’Etat » et qu’il appartenait aux autorités camerounaises de l’organiser. Sur la même lancée, Mme Ahidjo soutenait que la famille pouvait « en tant que de besoin, être associée ». De son côté, Badjika Mouhamadou Ahidjo (fils aîné et parlementaire), faisait savoir que pour « les services rendus au Cameroun, le pays doit un hommage au président Ahidjo ».
Reste que tout n’a pas encore été dit sur les motivations qui animent les uns et les autres. En particulier le chef de l’Etat en fonction, Paul Biya, à qui on prête un calendrier politique passablement chargé et stratégique en 2010. Nombreuses sont déjà les personnes qui associent cette nouvelle dynamique du président Biya à des man uvres de calculs politiques. Lui qui volontiers se représenterait en 2011 pourrait à la veille de cette échéance mener des actions d’éclats, qui ferait oublier au camerounais leurs soucis économiques pour un temps.
Jean Pierre Biyiti Bi Essam parle d’un rapport commandité
Depuis quelques jours les médias nationaux et internationaux diffusent à profusion le rapport de l’Ong baptisée Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement(CCFD).Un rapport dans lequel le chef de l’état camerounais, son excellence Paul Biya est indexée. Le ministre de la Communication vient de faire une sortie médiatique à travers le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune.Le ministre Biyiti Bi Essam, porte parole du gouvernement, réponds ainsi à ce rapport sur les » biens mal acquis » qui mettent en péril outre l’image du chef de l’état mais aussi celle du Cameroun. Pour lui, l’on peut s’acheter un rapport auprès de l’Ong qui n’est pas une congrégation religieuse.
Le ministre de la Communication estime que des individus mués par la suite en » Association et syndicats » se sont estimés déçus que le président Paul Biya ne figurait pas sur une liste d’un Rapport publié en 2007.Ils se sont jurés de l’y introduire bon gré mal gré. Le ministre indexe donc certains médias nationaux qui ont contribué à cette cabale qui viserait certainement à ternir l’image du chef de l’état. Le Mincom dans sa lecture du traitement de cette affaire, note la fréquence du conditionnel dans les écrits qu’il s’agisse du président Paul Biya enrichi ou enrichisseur. Il aurait enrichi M. John Fru Ndi. Il aurait enrichi les adeptes français de la Rose- Croix, lubie en son temps démentie, ainsi d’ailleurs que toutes les autres, aujourd’hui réchauffées pour les besoins de la cause. Le ministre de la communication s’étonne du fait que le rapport parle d’une résidence que le Président Biya est en train de construire au quartier bastos à Yaoundé.
Pour lui ce n’est qu’un secret de polichinelle puisque le chef de l’état, lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle Ambassade des Etats Unis à Yaoundé, avait lui-même déclaré qu’il sera leur voisin. Son fils aurait une villa ou une société au capital de 1000 euros, soit 656.000 francs CFA. Et puis quoi? Franck Biya est un homme d’affaire fait remarquer le porte parole du gouvernement. Dans le même Rapport, le président Paul Biya aurait jeté son dévolu sur l’exploitation de la Bauxite qu’il contrôlerait à travers Hydromin Inc à qui l’exhaustivité de l’exploitation a été cédée le 13 janvier 2006. Le ministre observe que les auteurs de ces écrits s’appuient toujours sur le conditionnel, preuve que la véracité de ces propos n’est pas démontrée. Ainsi pour mieux édifier les lecteurs sur la légèreté du Devoir de Vacances en l’occurrence une synthèse de dossier ou une revue de la presse donnée au CCFD par des syndicats associations et journalistes autoproclamés maitre de la classe, le ministre Jean Pierre Biyiti bi Essam apporte dans le quotidien gouvernemental des éclairages sur la partie Cameroun de ce rapport 2009.
Le ministre de la communication remarque que ce Rapport voudrait encore et surtout entamer le bilan d’un homme à qui le Cameroun doit, dans un environnement difficile, de vivre en paix et de bâtir sereinement son avenir. A qui profite et à quoi sert la partie Cameroun de ce rapport du CCFD? Surtout au moment où le Président Paul Biya est plus encore au devant de la scène sous régionale et continentale, avec la première visite officielle réussie du pape Benoit XVI au Cameroun, la toute première qu’il effectue dans le continent Africain, la visite officielle le 20 mai 2009, le Premier Ministre Français François Fillon venu prendre part à la fête nationale du Cameroun, et au moment où le chef de l’état Camerounais s’apprête à effectuer une visite officielle en France.
Un lecteur réagit à la polémique sur le séjour de Chantal Biya à Los Angeles (Ndlr)
A la question posée à Arnaud de Montebourg à la télévision française, de dire selon lui quel était le principal défaut de Ségolène Royal alors candidate à l’élection présidentielle, il avait répondu : « Ségolène Royal n’a qu’un seul défaut, c’est son compagnon ». (À savoir à l’époque François Hollande). Si on posait la question suivante aux Camerounais : « Quel est le principal défaut de Chantal Vigouroux, épouse BIYA? », je crois savoir que la majorité des Camerounais pourront répondre en toute honnêteté : « C’est Popaul ! ».
Nous assistons ces derniers jours à une joute médiatique qui oppose le Gouvernement et la Présidence de la République à la presse camerounaise, en l’occurrence le quotidien « Le Messager », à propos du Voyage de Mme Chantal BIYA à Los Angeles lors de l’African First Ladies Health Summit qui s’est tenu du 20 au 21 Avril 2009. Pourquoi tant de bruit pour si peu de chose ? L’absence de communication du cabinet de Madame BIYA Chantal et le manque de perspicacité de la presse camerounaise en sont la cause. C’est quoi USDFA ( United States Doctors for Africa ) ? Traduisez : Médecins Américains pour l’Afrique. Sur le site de cette organisation, nous pouvons lire:
« Our Vision
We envision a future for Africa, free from the burden of preventable and treatable diseases and conditions, in which its people can prosper. We see a potential for Africa in which it produces and invests the economic wealth, intellectual capital and human resources required to provide medical care to all its people.
Our Mission
US Doctors for Africa is a humanitarian organization committed to increasing access to medical care for diseases and conditions affecting the people of Africa. By mobilizing and distributing medical manpower, supplies, and equipment to medical institutions throughout the continent of Africa, we are able to provide medical and preventative healthcare and capacity-building to regions of Africa without available medical services. US Doctors for Africa believes that healthcare is a basic human right, and recognizes that a healthy population is essential for growth, development, and prosperity in every society.
Who We Are
US Doctors for Africa mobilizes volunteers and other resources from the United States and strategically distributes these resources in regions where they are most needed. Because the quality of care depends on understanding the cultures and contexts in which it is provided, we design and implement each response in concert with local needs and expertise, alert to regional circumstances and aware of ethnic, religious, cultural and/or national sensitivities.
US Doctors for Africa creates strong, strategic partnerships with NGOs, medical institutions, and governments operating in African nations in order to effectively and efficiently mobilize and deliver needed resources to areas in which we operate.
We also create strong, tactical partnerships with US medical institutions and pharmaceutical companies in order to receive donations of medical supplies and equipment, and distribute them to clinics, hospitals, and other medical institutions in Africa where there is a great need for resources.
US Doctors for Africa also responds to domestic natural disasters by mobilizing and distributing critical medical resources to areas that have been impacted by these events.
What We Do
US Doctors for Africa is a 501(c)(3) charitable organization that is dedicated to the idea that access to healthcare is a fundamental human right. We deliver multi-disciplinary teams of healthcare professionals and equipment to resource-poor regions in Africa with a mission to provide primary care, strategic planning, education, training, and capacity-building. We seek first to aid the people of Africa and then to empower them to respond to the health crisis they face.
US Doctors for Africa relies on the energy, talent, compassion and commitment of its volunteers and partner organizations. Responsible international citizenship incurs obligation and demands action. US Doctors for Africa acts to meet those obligations, recognizing that the hope it delivers to the African people is its own. »
En somme, une ONG américaine, à l’instar des ONGs françaises Médecins sans frontières, Médecins du Monde, créée par Mr. Ted Alemayhu, immigré éthiopien installé aux Etats-Unis d’Amérique. Son CV est par ailleurs éloquent :
Journalducameroun.com)/n
Mr. Ted Alemayhu – Chairman of the Board, Founder and CEO
Ted M. Alemayhu is the founder & Executive Chairman of U.S. Doctors for Africa (USDFA). As an internationally respected humanitarian leader, Alemayhu envisions a future for Africa in which it produces and invests the economic wealth, intellectual capital and human resources required to provide medical care to its entire people.
With a background in business and accounting, Alemayhu’s passion to ‘give back’ began at a young age while he was attending a prestigious Santa Barbara boarding school. Born in Addis Ababa, Ethiopia, Alemayhu had witnessed first-hand the lack of medical manpower and resources throughout the African continent. As a direct result of these issues, several millions of his fellow Africans are currently dying from preventable diseases. U.S. Doctors for Africa is a bridge that Alemayhu has built to bring American medical personnel to Africa to assist with the treatment of patients, as well as to train local medical caregivers.
Among numerous prestigious Awards and recognitions, Mr. Alemayhu is a recipient of the 2007 Eleanor Roosevelt Human Rights Award as well as the 2008 Columbia University Teacher’s College – The Harriet Tubman Freedom Award for Outstanding Global Community Activism and Lifetime Achievement to improve Health. Mr. Alemayhu was one of the 60 invited experts in the International development and foreign policy during the US Government sponsored « The HELP Commission » work-shop. Mr. Alemayhu serves as an Advisory Board member for AdMeTech Foundation; he is also a frequently invited speaker throughout the United States and abroad in regards to the shortage of medical-manpower in the continent of Africa. His work has been praised and recognized by African Heads of State, members of U.S. Congress, U.S. Senators, The World Bank, The IMF, Secretary General Kofi Annan, President Clinton, NASDAQ, as well as numerous heads of corporations and foundations. USDFA addresses urgent local needs while working for the long-term creation of self-sustaining and self-directed public health systems continent-wide. The organization works in partnership with African Governments, NGOs, and local medical institutions across the African continent.
Cette ONG inconnue en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale uvre ardemment depuis des années en Afrique de l’Est, à savoir l’Ethiopie, où elle fournit du personnel médical, la Tanzanie où elle participe activement à la lutte contre le VIH/SIDA aux côtés de la William J. Clinton Foundation’s HIV/AIDS Initiative, et bien d’autres actions que nous ne pourrons développer ici.
Parmi les donateurs, parrains ou supporters de cette organisation, on retrouve des personnalités imminentes telles que : Kofi Annan, ancien Secrétaire Général des Nations Unies, William Jefferson Clinton, ancien Président des Etats-Unis d’Amérique, Hilary Clinton, ancienne First Lady US et actuel Secrétaire d’Etat américain, Michael Steel, Chef du parti Républicain US, Maria Shriver, épouse du Gouverneur de la Californie le très connu Arnold Schwarzeneger et une ribambelle de stars du show business américain où l’on retrouve entre autres :Quincy Jones ( qui a fait la renommée de Michael Jackson ), Russel Simmons, Chris Tucker, Paris Hilton, Joely Fisher, star de la télé US, Sharon Stone qu’on ne présente plus et j’en passe bien d’autres. Enfin, on retrouve les grosses pointures de la finance mondiale : Le NASDAQ, la Banque Mondiale, et le FMI.
De nos jours, nous avons pu constater une pratique africaine de « l’alternance politique », qui consiste de la part des dirigeants à confisquer le pouvoir le plus longtemps possible et à le léguer au moment de partir à un proche qui va protéger les arrières du monarque partant, l’immunisant de toute poursuite ou vindicte populaire. Ce fut le cas pour Ahidjo qui a cru bon confier le pouvoir à BIYA qu’il estimait alors le plus conciliant de ses poulains, ce fut le cas pour le Togo avec la succession Eyadéma, cette transition se profile au Gabon où le fils Bongo se prépare à prendre la succession de Papa, et au Sénégal où Wade vient de mettre sur orbite son fils dans la course pour la présidence sénégalaise.
Au Cameroun, la situation est assez complexe pour Paul Biya. Il sait par expérience qu’on ne peut se fier à un collaborateur aussi timoré soit-il, pour lui confier sa succession. Surtout qu’aujourd’hui, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’il n’a autour de lui aucun ami. La plupart de ses collaborateurs qui ont à un moment ou un autre cru se trouver en bonne grâce face à l’hôte d’Etoudi, se retrouvent actuellement pensionnaires à Kondengui ou dans toute autre geôle de la république pour des motifs aussi éparses que divers.
L’entourage, sans jamais se l’avouer n’attend probablement qu’une chose, lui faire faire sa peau à BIYA le moment venu, pour venger les amis qui croupissent en prison, ou laver les humiliations subies. Ils savent qu’ils pourront compter sur une population avide de voir le Président rendre gorge, et lasse d’attendre un changement au sommet de l’Etat. Par ailleurs, on ne connaît pas d’ambition politique à son fils Frank qui semble t-il est plus attiré par les affaires que par les intrigues du Palais. Le recours de Biya est de toute évidence du côté de Chantal BIYA, qui constitue sans nul doute un atout considérable. D’abord, c’est sa femme!
Ensuite, l’épouse du président dispose d’un capital de sympathie incontestable auprès de la population camerounaise aussi bien dans le triangle national qu’auprès de la diaspora. Certes, elle a ses détracteurs comme tout personnage public, mais au fond de chaque camerounais, on retient d’elle l’image de la jeune femme courageuse, sortie de nulle part, et devenue puissante, qui vilipende les ministres courtisans, qui vient en aide aux malades, aux enfants, et qui fait parler du Cameroun autrement que par des faits de détournements de fonds publics.
Par ailleurs, la jeunesse camerounaise voit en elle quelqu’un des leurs, qui a leur âge, qui a les mêmes passions, les mêmes centres d’intérêts, les mêmes aspirations. Ils aiment et écoutent la même musique et regardent les mêmes séries télé. Ainsi, ceux qui voit une faute de goût dans la photo avec Paris Hilton, n’auront rien compris dans la stratégie de communication de Chantal Biya. Il faut être proche du peuple et surtout de la jeunesse, de sa conception de la vie et de ses préoccupations quotidiennes. On est dans le rêve des « Feux de l’amour », de « Santa Barbara », de « Amour, Gloire et Beauté », et de « Cendrillon au pays des merveilles ». Tout cela participe aujourd’hui de la politique, et contribue à la popularité. Suivez mon regard.
Sur le plan politique intérieur, Chantal BIYA occupe une place qui s’affirme de plus en plus dans l’appareil d’Etat. Si dans la constitution camerounaise, l’épouse du chef de l’Etat n’a aucun rôle officiel, Chantal BIYA a su s’affranchir de cette difficulté avec l’instauration de la fête du 8 Mai (Journée Internationale de la Femme) comme « fête nationale » au Cameroun, avec défilé officiel présidé par… Madame Chantal BIYA. Elle devient de ce fait même un personnage politique national qui ne dit pas son nom, mais qui existe dans les faits. Des cérémonies qui précèdent la fête nationale du Cameroun qui a lieu le 20 Mai.
On croit savoir par ailleurs que tout ministre de la république a tout intérêt à rester en bons termes avec Mme BIYA, sous peine de graves déconvenues pour sa place au gouvernement.
L’affirmation de cette place dans la vie politique camerounaise vient d’éclater avec la sortie médiatique du ministre de la communication et du directeur adjoint du cabinet civil, portant le glaive à ces maudits journalistes qui veulent ternir l’image de la première dame du Cameroun sous de prétextes fallacieux de mauvaises fréquentations.. Etait-ce leur rôle ?
Chantal BIYA dispose à ce jour de plusieurs sites internet qui font la promotion de son uvre et de son organisation AFRICAN SYNERGY, et il suffit de taper son nom sur n’importe quel moteur de recherche internet pour s’en rendre compte, sans oublier les sites de la Présidence de la République. Avait-elle vraiment besoin du MINCOM ou de Joseph LE pour prendre sa défense ? Qu’en est-il de son cabinet personnel et/ou de son attaché(e) de presse (s’il existe) ? Ces interventions montrent incontestablement la place de plus en plus importante de Chantal BIYA dans le dispositif BIYA pour sa succession.
L’ONG créée par Chantal BIYA n’est pas une institution de la République Camerounaise quand bien même elle réunit les épouses des chefs d’Etats africains. En se rendant à Los Angeles pour le sommet USDFA – AFRICAN SYNERGY, deux ONGs qui veulent travailler de concert, elle n’y représentait aucunement le Cameroun, mais son association, aussi, les rencontres qu’elle y a fait, l’ont été je le crois sciemment et dans l’intérêt de AFRICAN SYNERGY, d’autant plus qu’elle savait pertinemment qui elle allait rencontrer là-bas, et quelle effet pouvait avoir telle ou telle photo, avec telle ou telle personnalité aux yeux de l’opinion. On peut dire que cette opération de lobbying est tout à fait réussie, car non seulement on en parle actuellement dans le monde entier, mais en plus Chantal BIYA est entrée dans le monde du Star System, elle y a acquis une nouvelle notoriété. N’était-ce pas volontaire ?
Toujours est-il que cet événement (le sommet USDFA – AFRICAN SYNERGY) s’ajoutant à sa prestation à l’UNESCO, vient asseoir la stature de Chantal BIYA comme leader au niveau national et international que doit se donner tout prétendant au pouvoir. Ce sont ces rencontres et événements qui, mis bout à bout, vont peser le moment venu sur la crédibilité et l’aptitude des prétendants au pouvoir d’Etoudi. Enfin, le choix Chantal BIYA sera l’occasion pour l’hôte d’Etoudi de réussir ce que son prédécesseur n’a pas réussi, à savoir quitter le pouvoir en gardant le pouvoir et de damer le pion à autres Bill et Hilary Clinton?
Face à Chantal, la concurrence s’essouffle et marque le pas. Si l’opposition toute entière ne parvient pas à s’unir pour battre BIYA, on note qu’au sein des différents partis règne une cacophonie indescriptible, alors même que nous approchons des élections présidentielles. Le SDF est englué dans ses problèmes de leadership, le Chairman est de plus en plus contesté, Milla Assouté avec ses élucubrations a du mal à exister et à constituer un parti politique, à croire qu’il ne représente vraisemblablement que lui-même. Et que dire de l’UPC et autres MANIDEM. ?
Aucun des leaders de ces partis ne convainc véritablement plus tant sur le plan national qu’international. Nous aurons certainement l’occasion d’en parler prochainement. Au sein du RDPC, qui oserait s’opposer au Lion le moment venu, lorsqu’il désignera la Lionne pour lui succéder dans la jungle camerounaise? La coiffure de Chantal ne serait-elle pas le signe avant coureur de l’avènement de LA FEMME LION? La voie serait-elle toute tracée pour Chantoux pour prendre la succession de Popaul ?
Si rien n’est acquis, quel serait son défaut?
P.S. Pour ceux qui veulent une information claire, Journalistes et autres internautes :
Tout sur le sommet USDFA – AFRICAN SYNERGY (Textes et Vidéos) sur le site : http://usdfa.org
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Comme chaque année depuis 1982, Paul Biya a souhaité ses voeux auprès de ses compatriotes
Dans son intégralité, le discours du président de la république ce soir :
Camerounaises, Camerounais,
Mes chers compatriotes,
Au début de l’année qui s’achève, nous étions en droit de penser que les conditions étaient réunies pour que nous puissions consacrer nos efforts à l’atteinte des objectifs que nous nous étions fixés, c’est-à-dire à la consolidation de nos institutions démocratiques et à la relance de notre croissance économique. Les élections législatives et municipales avaient en effet dégagé des majorités fortes et homogènes et par ailleurs des signaux encourageants annonçaient la reprise de notre économie.
Sans attendre, nous avons donc engagé le processus de la révision constitutionnelle afin de lever une hypothèque qui pesait sur notre avenir politique à moyen terme. Je crois que la majorité du peuple camerounais a compris le sens de cette réforme qui, en tout état de cause, laisse toutes les options ouvertes.
Dans le même esprit, nous avons poursuivi la mise au point d’ELECAM qui renforcera la crédibilité de notre système électoral, tandis que se déroulait méthodiquement le processus de décentralisation dont le Sénat sera bientôt le couronnement.
Nous n’avons pas pour autant ménagé nos efforts dans l’exécution de notre programme économique et financier triennal. Les institutions financières internationales nous en ont donné acte comme pour la gestion de nos finances publiques. L’élaboration de notre prochain programme tiendra compte de ce qui reste à faire en ce qui concerne les réformes structurelles.
Cette bonne tenue de notre économie nous a permis d’enregistrer quelques progrès : notre taux de croissance s’est redressé et l’inflation a été freinée. Autre signe prometteur, notre production industrielle s’est relevée.
Même s’ils peuvent paraître insuffisants, ces progrès sont révélateurs d’une tendance au redressement et d’un retour à la confiance. J’en veux pour preuve les multiples propositions qui nous sont faites par de grands groupes nationaux et étrangers désireux de s’associer à nous pour exploiter nos ressources naturelles et développer nos capacités énergétiques.
Ainsi se poursuivait notre action en faveur du développement démocratique, économique et social de notre pays lorsque se sont produits divers événements imprévus qui sont venus singulièrement compliquer notre tâche.
Fin février d’abord, dans plusieurs de nos centres urbains, des désordres ont éclaté en protestation contre la hausse du coût de la vie, les pénuries d’eau et d’électricité, le chômage, etc. Même si ce mécontentement a été instrumentalisé politiquement, il faut reconnaître que les revendications qui se sont exprimées à cette occasion n’étaient pas sans fondement.
Je l’ai compris et, tout en désapprouvant les excès qui avaient été commis au détriment de notre patrimoine national, j’ai demandé au gouvernement de prendre rapidement des mesures pour donner satisfaction aux revendications les plus légitimes.
C’est ainsi que les prix des produits de première nécessité ont pu être contenus par des baisses de droits et taxes et par des importations ; que le coût des carburants a été stabilisé ; que la spéculation a été combattue ; et que, dès que cela a été possible, les salaires des agents de l’Etat ont été relevés et que le recrutement a repris dans la fonction publique.
Avec le recul, et tout en admettant une certaine imprévoyance de la part des pouvoirs publics, je crois pouvoir dire que nous aurions pu nous dispenser de ces désordres qui ont coûté cher à notre économie. Il existe en effet dans notre pays des partis politiques, des syndicats, des associations dont le rôle est précisément, en tant que corps intermédiaires, de transmettre au gouvernement les doléances de leurs mandants. Je peux vous assurer que ceux-ci trouveront toujours auprès de moi une oreille attentive, si leurs revendications sont fondées et s’ils sont animés d’un véritable esprit de négociation.
Au cours de l’été, les turbulences qui avaient affecté divers pays sous la forme d’une crise alimentaire, particulièrement en Afrique, ont gagné le système financier international. Des Etats-Unis d’Amérique, elles se sont propagées en Europe, puis en Extrême-Orient, et finalement ont ébranlé toute la planète. Bien évidemment, nous sommes tous concernés. Toute la question est de savoir comment et dans quelle mesure.
A première vue, à court terme, l’impact de la crise financière sur notre économie pourrait être limité. Notre secteur bancaire qui est sain et un peu en marge du système financier international, ne devrait pas être sérieusement menacé. En revanche, à moyen terme, on ne peut exclure que nous subissions le contre-coup de la crise de l’économie réelle qui se profile à l’horizon. Nos exportations pourraient souffrir de la chute des cours du pétrole et de la baisse des prix des matières premières, ce qui entraînerait une diminution de nos recettes fiscales et douanières.
En raison de l’incertitude qui caractérise les évolutions en cours, il est très difficile d’émettre un pronostic précis sur les effets de la crise pour l’économie de notre pays. Dans l’immédiat, il est clair qu’elle ne peut que nous compliquer la tâche dans les efforts que nous avons entrepris pour relancer notre taux de croissance. Si, par contre, elle donne lieu à une réorganisation du système financier international et à une régulation de la mondialisation, on peut espérer que ses effets seront limités dans leur étendue et dans la durée.
L’hypothèse la plus souvent retenue est qu’elle pourrait être relativement brève et se résorber début 2010. Si tel était le cas, nous devrions maintenir notre cap afin d’anticiper la sortie de crise. En clair, cela signifie que nous devrions accélérer l’allure en développant, comme prévu, notre secteur agricole et en lançant sans plus attendre nos grands projets énergétiques, industriels et miniers. En même temps, nous devrions poursuivre l’extension de nos infrastructures routières, portuaires et de télécommunications. S’agissant de l’emploi, l’Etat a déjà donné l’exemple en autorisant d’importants recrutements dans l’Armée et la Police.
La pire des choses serait de se contenter de subir, en attendant un secours hypothétique venu d’ailleurs. Même s’il est permis d’espérer que les concertations au niveau mondial apportent à terme, des solutions à la crise, nous devons, me semble-t-il, dans les circonstances présentes, compter surtout sur nos propres forces et faire nôtre la devise : « aide-toi, le ciel t’aidera ». J’aurai l’occasion de revenir très prochainement sur ce point.
Pour traverser cette mauvaise passe, nous ne sommes pas sans moyens. Nous devons à tout prix utiliser au mieux les ressources de notre budget d’investissement public et les fonds provenant de l’annulation de la dette, dont le taux de consommation reste trop bas. Nous devons aussi convaincre les banques de pratiquer une politique de crédit moins timide, en leur donnant éventuellement des garanties. Nous devons enfin canaliser l’épargne populaire qui est loin d’être négligeable, vers des projets rentables à court terme. Par ailleurs, l’Etat pourra être amené, si nécessaire, à prendre des mesures de soutien à l’économie.
Il nous faudra aussi rester attentifs à la situation de la partie de la population la plus exposée à un éventuel ralentissement de l’activité économique et donc au chômage. Notre politique de l’emploi devra se montrer plus vigoureuse. L’évolution des prix des produits de première nécessité restera sous haute surveillance. La lutte contre la spéculation sera poursuivie et renforcée. Bref, tout ce qui peut concourir à soutenir la consommation devra être envisagé.
Il va de soi que parallèlement nous continuerons à doter notre pays des équipements auxquels il a droit, en matière de santé, d’éducation, d’infrastructures diverses pour améliorer les conditions d’existence de nos populations.
Pour me résumer, j’ai la conviction que, si nous utilisons à plein les moyens qui sont les nôtres, si nous faisons face à la crise avec détermination, nous traverserons cette nouvelle épreuve sans trop de dommages et je ne doute pas que la crise passée nous reprendrons notre marche en avant, avec encore plus d’allant.
Au moment même où il devenait évident que la crise était de dimension mondiale, nous célébrions la rétrocession complète de la péninsule de BAKASSI au Cameroun. J’avais souligné à l’époque que le mode de règlement qui avait été adopté me paraissait avoir une valeur d’exemple et que la cérémonie de CALABAR ouvrirait une nouvelle ère de nos relations avec le Nigeria.
Je persiste à le croire. A cet égard, les incidents qui se sont produits récemment dans la région de BAKASSI et dans lesquels la responsabilité des autorités nigérianes n’était aucunement engagée, me renforcent dans la conviction qu’une étroite coopération avec ABUJA est indispensable pour mettre fin à l’insécurité qui règne dans cette zone. Sans doute faudra-t-il aller au-delà et associer tous les pays intéressés à mettre en place un dispositif de nature à sécuriser le Golfe de Guinée et le littoral camerounais en particulier.
Quoiqu’il en soit, ce ne sont pas des incidents comme ceux que nous avons connus au cours des derniers mois et tout récemment encore, qui nous feront renoncer, comme nous nous y sommes engagés, à apporter aux populations de BAKASSI les moyens de développement indispensables dans les domaines de l’administration, de la sécurité, de l’éducation et de la santé.
Mes chers compatriotes,
La vie des Etats est devenue si complexe, aussi bien au plan interne que dans leurs relations entre eux, qu’il existe toujours une part d’imprévisible dans les événements auxquels ils sont confrontés. C’est la tâche des gouvernants de réduire cette part d’imprévisible autant que possible afin de mener à bien les politiques conformes aux engagements qu’ils ont pris devant leurs peuples.
Je puis vous assurer qu’en ce qui me concerne les désordres, les difficultés dues à la crise, les incidents provoqués par des groupes armés ne me feront pas dévier de ma route. Les priorités que nous nous sommes fixées – relance de la croissance, amélioration du niveau de vie, lutte contre la corruption – constituent ma « feuille de route ». Les circonstances peuvent nous rendre la tâche plus ardue mais, soyez en sûr, nous ne reculerons pas devant les obstacles.
Comme toujours, j’aurais besoin de votre confiance et de votre soutien pour les surmonter. Mais je ne doute pas qu’ensemble nous y parvenions.
Mes chers compatriotes,
Le moment est maintenant venu pour moi de vous présenter à toutes et à tous mes v ux les plus sincères de santé et de bonheur pour la Nouvelle Année.