Cameroun : militaires et magistrats se forment pour lutter contre le blanchiment de capitaux

Les autorités judiciaires, militaires et civiles des régions du Centre, de l’Est et du Sud, s’outillent depuis hier sur les techniques de lutte contre ce fléau.

La formation des corporations suscitées ouverte hier 16 mars à Yaoundé vise la sensibilisation sur la conduite  des enquêtes en rapport avec le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Selon le ministre des finances, cette session de formation est la première d’une série de quatre à organiser pour les magistrats, civils et militaires ; mais aussi, les officiers de la police judiciaire et de la gendarmerie nationale.

« Je sais que la matière peut paraitre difficile, du fait de l’ingéniosité des criminels qui complexifient les opérations. Mais face à l’ingéniosité des délinquants, nous devons opposer un professionnalisme qui passe par des formations adéquates », a indiqué Louis Paul Motaze.

Il est question à l’issue de cette formation de trouver des solutions afin de punir comme il se doit les délinquants qui mettent à mal l’économie du pays et menace sa sécurité.

Le Cameroun intensifie la lutte contre le blanchiment des capitaux

La 15ème plénière de la Commission technique du Groupe d’action contre le blanchiment d‘argent en Afrique centrale (Gabac) s’est ouverte le 21 octobre à Douala.

La lutte contre le blanchiment constitue une priorité pour les banques et les conduits à exercer une surveillance permanente sur les opérations bancaires. Les banques des Etats de l’Afrique centrale coopèrent pleinement avec les pouvoirs publics dans cette lutte contre le blanchiment et manifestent une grande prudence chaque fois qu’une opération leur est proposée avec des capitaux dont elles ne peuvent s’assurer l’origine, surtout en espèces.

C’est pour accroître cette lutte que le ministre des Finances du Cameroun, Louis Paul Motaze, président en exercice du Gabac a ouvert la 15ème session des travaux  de la commission technique de cette instance. Occasion de fixer à nouveau le cap dans la lutte qui nécessite une vigilance permanente et mise à jour régulière.

Selon Cameroon tribune, cette rencontre intervient dans un contexte où, rappellera le Minfi, les chefs d’Etat de la Cemac ont décidé : « de donner un coup d’accélérateur au développement de notre sous-région, à travers mise œuvre efficiente du programme des réformes économiques et financières de la Cemac ».

Et pour que le développement envisagé soit viable, le Gabac doit, plus que jamais, jouer son rôle de sentinelle, va souligner le président en exercice. Notamment en veillant à ce que la mobilisation des ressources et des financements prévus dans le cadre de la relance économique des pays de sous- région se fasse.

Autres prescriptions du Minfi au Gabac, la transparence, l’équité et l’égalité, aussi bien dans l’exécution des missions de l’organisme que dans son fonctionnement, afin qu’il reflète, « à tous égards, un modèle de bonne gouvernance ». Dans le même ordre d’idées, le Gabac est invité à collaborer étroitement avec les autres institutions spécialisées de la Cemac jouant le rôle de gendarme dans la supervision des acteurs de leurs secteurs respectifs.

Afrique centrale : Banque Atlantique Cameroun réfute les accusations de « blanchiment d’argent »

L’entreprise prend le contre-pied de la Cobac, en niant être impliquée de près ou de loin dans des opérations de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.
Dans un communiqué rendu public par l’institution bancaire, le 7 octobre 2021, elle conteste les allégations de financement du terrorisme et de blanchiment d’argent portées contre elle, au terme  des sessions disciplinaires tenues les 25, 26 et 27 août dernier à Brazzaville par la Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac).
La Cobac avait infligée des sanctions  à près  de 15 institutions financières en zone Cemac. Parmi lesquelles figure Banque Atlantique du Cameroun (Bacm), dont la totalité des organes sociaux a été frappée par le régulateur bancaire régional. Un blâme pour non-respect d’une injonction a été servi au PCA Léon Koffi Konan ainsi qu’au DG Eric Valéry Zoa et au DGA, Sayouba Ouedraogo.
 Ces derniers ont également écopé des sanctionnés pour manquements graves aux textes relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
 « Banque Atlantique Cameroun prend acte de l’ensemble des points soulevés par la Cobac et s’engage à travailler d’arrache-pied pour fournir sans délai à l’organe de supervision bancaire toutes les informations de nature à lever d’éventuels doutes sur la conformité de certaines opérations », annonce t-elle.

Cameroun : 15 dirigeants de banques et microfinances sanctionnées par la Cobac

Elles sont accusées de violation des règles liées à la lutte anti-blanchiment et le non-respect des normes prudentielles.

A l’issue des sessions disciplinaires virtuelles des 25, 26 et 27 août 2021 tenues à Libreville, la Commission bancaire de l’Afrique centrale a pris des sanctions disciplinaires en l’encontre des dirigeants de 12 institutions financières en zone Cemac. Elles sont accusées de violation des règles liées à la lutte anti-blanchiment et le non-respect des normes prudentielles.
Selon le communiqué des travaux, trois banques sont concernées par ces sanctions. Il s’agit entre autres de la Banque Atlantique du Cameroun(BACM), dont la totalité des organes sociaux s’est vue infliger des sanctions du régulateur. Un blâme pour non-respect d’une injonction a été servi au PCA Léon Koffi Konan ainsi qu’au DG Eric Valéry Zoa et au DGA, Sayouba Ouedraogo.. Ces derniers ont également sanctionnés pour manquements graves aux textes relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Pour ces manquements, la Cobac a démis de leurs fonction les membres du Conseil d’administration à la tête duquel le président(Léon Koffi Konan) ainsi que Paul Mesmin Ntonga, Kone Dossongui, Daniel Toure, Soungalo Traoré, Albert Kouinche, Georges Wilson et Jean Victor Ngue entres autres membres. Pour cette même infraction, les DG et DGA ont reçu un blâme de la Cobac.

De même, Julius Manju Berdu, Administrateur provisoire à NFC Bank a lui été averti pour défaut de vigilance en matière de lutte contre le terrorisme et blanchiment des capitaux. Avertissement aussi pour les dirigeants sociaux de La Congolaise de banques (LCB Bank) et la Banque de l’habitat du Tchad pour non-respect d’une injonction de la Cobac.
Les commissaires aux comptes d’EMF (Établissements de microfinance)  n’ont pas également échappé aux sanctions du gendarme du secteur bancaire. Il s’agit de ceux de Sofined Cameroun, CEC, CCEC ED, APesa Funds… blâmés pour non-respect de leurs obligations réglementaires d’alerter le secrétariat général de la Cobac et de lui communiquer tout rapport adressés aux organes exécutifs.

Les paiements électroniques susceptibles de favoriser le financement du terrorisme

Le Gabac constate que les principaux acteurs de la chaine appréhendent mal les risques de blanchiment d’argent et de financement de terrorisme découlant de l’utilisation des nouveaux moyens de paiement.

Le Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (Gabac) attire l’attention sur les potentiels dangers que peuvent occasionner les cartes prépayées et les mobiles money. Selon cet organisme, les principaux risques ont trait au financement du terrorisme et au blanchiment d’argent. Ce sont notamment, le blanchiment des produits de fraude fiscalo-douanière, qui consistent en la «minoration des valeurs déclarées en Douane, et donc des droits et taxes y afférentes», le blanchiment par le contournement des seuils de déclaration automatique «des opérateurs pourraient recharger leurs cartes prépayées de manière itinéraires avec des montant, chaque fois, inférieurs aux seuils de déclaration automatiques».

Le Gabac met l’accent sur le fait que ces phénomènes sont facilités par une absence de dispositif réglementaire spécifiques aux paiements électroniques, la variété des acteurs et la rapidité des évolutions technologiques. Il souligne par ailleurs que tous les acteurs de la chaine sont susceptibles de commettre des actes répréhensibles, notamment, les clients, les opérateurs économiques, les agents de banque ou de téléphonie mobile, les intermédiaires et les partenaires de détails.

«L’absence d’un dispositif efficace de vérification de l’authenticité des pièces d’identité par les opérateurs de téléphonie mobile constitue une forte limite à la prévention des risques de blanchiment d’argent de financement de terrorisme. D’autant que, chez plusieurs opérateurs de téléphonie mobile, l’utilisation du mobile money est possible dès l’identification du client et non après vérification de l’authenticité de sa pièce d’identité.

Les opérations peuvent servir, à transférer des fonds entre complices, ou à les transférer vers d’autres pays dont les juridictions ont des réglementations plus souples, où les fonds peuvent être utilisés pour financer des activités criminelles. Les mouvements transfrontaliers de fonds rendent les recherches des autorités plus difficiles et permettent de camoufler l’objet du transfert»

Pour pallier à cette situation, le Gabac recommande une amélioration du dispositif règlementaire  de la régulation et de la supervision de l’activité d’offres des nouveaux moyens de paiement ; la maitrise des risques de fraude cybercriminelle ainsi que la coordination des acteurs impliqués dans le circuit.

 

Un Camerounais accusé d’atteinte à la sûreté de l’Etat sénégalais

Rilke Ngongong a été arrêté le 25 juin à l’aéroport de Dakar en possession de faux dossiers et d’une somme de cinq millions de F. CFA. Pour se justifier, il a prétendu être  en voyage d’affaires. La Division des investigations criminelles du Sénégal soutient qu’il n’en est rien. L’affaire est devant la justice.

Les médias sénégalais le surnomment «la mule de Karim Wade». Rilke Ngongong était à la barre mardi, 04 juillet, dans le cadre de son procès pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» et «blanchiment d’argent», une somme de 328 milliards de F. CFA environ.

Ces fonds, soulignent des médias sénégalais, ont été présentés comme nécessaires pour plusieurs supposés projets que Rilke Ndongong devait financer à travers des financements levés dans une banque européenne. Mais, soulignent les mêmes sources, les enquêteurs n’y voient qu’un prétexte pour injecter du cash au Sénégal, afin de financer des activités délictuelles contre le régime. Ils s’appuient sur le fait que ces projets sont portés par des sociétés offshore dont les bénéficiaires économiques restent difficiles à identifier.

L’arrestation de Rikle Ngongong remonte au dimanche 25 juin, à Dakar. L’homme ainsi identifié  s’est présenté aux agents de la douane en qualité d’hommes d’affaires quatari en mission au Sénégal pour le compte de la société «Qatar Investment Autority» (Qia). Mais il aurait été signalé bien avant son atterrissage. Ce qui a conduit ces agents à le soumettre à des fouilles. Un ordinateur, une clé USB, de nombreux dossiers et une somme de cinq millions de Francs CFA ont été retrouvés sur lui.

Contraint de s’expliquer, Rilke Ngongong, qui avait quatre autres passeports en sa possession – camerounaise, française ghanéenne et américaine –, a prétendu être entré au Sénégal pour rencontrer un contact. Il se fera passer pour un proche de Karim qu’il tentera de joindre sur Whatsapp sans succès.

L’analyse des fichiers se poursuit à la Division des investigations criminelles. Les résultats obtenus à ce jour, ont mis les enquêteurs sur la piste d’un présumé complice de Rilke Ngongong, un ingénieur financier vivant à Italie. Ce dernier est porté disparu.

L’identification de Rilke Ngongong se poursuit aussi. La représentation diplomatique du Qatar au Sénégal aurait été contactée pour confirmer la nationalité Qatarie du personnage.