Emission des titres: L’Etat fait bonne impression

Il a débuté le remboursement des emprunts effectués dans le cadre de l’émission des bons du trésor en fin d’année 2011, mais.

L’Etat du Cameroun a commencé à désintéresser les souscripteurs dans le cadre de l’émission des Bons du Trésor assimilables (BTA) du 17 novembre 2011. 10 des 50 milliards de FCFA sont concernés par ce remboursement, et les 40 autres milliards le seront au fur et à mesure, jusqu’au 22 juin 2012, date de la dernière échéance pour les émissions lancées entre novembre et décembre 2011. Certains spécialistes en valeur du Trésor (CVT) dont les offres ont été retenues lors de cette émission, ont confirmé avoir effectivement reçu le montant attendu à la date indiquée. Ces paiements débutent alors que le pays a déjà effectué pour le compte de l’année 2012, deux autres émissions de titres publics dans des conditions plutôt favorables. Pour la première comme pour la deuxième opération, le gouvernement a réussi à avoir un taux de couverture intéressant. Le gouvernement s’apprête d’ailleurs à lancer une nouvelle émission de titres mercredi le 29 février prochain, pour un montant global de 5 milliards de FCFA, pour une échéance au mois d’Août 2012. Pour le début d’année, le gouvernement semble faire bonne impression et réussir ses différentes émissions de titres. «Le message est claire le Cameroun respecte ses engagements et les partenaires doivent lui faire confiance», affirme un spécialiste proche de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.

Pourtant, il va falloir encore mobiliser jusqu’à 265 milliards supplémentaires, dont 180 sous forme d’emprunt obligataire. Une tâche qui ne sera pas facile. Dans les milieux bancaires, on évoque plusieurs hypothèses qui sont autant de défis à surmonter par le Cameroun. Le premier défi est que le système financier même sur-liquide et malgré une bonne tenue des comptes bancaires, pourrait avoir un peu de mal à suivre les besoins de mobilisation de l’Etat. En l’espace de 2 ans, les banques au Cameroun ont été sollicitées pour près de 500 milliards de FCFA. Les engagements des banques ont pris soit la forme de prêts syndiqués au profit de certaines entreprises parapubliques (SODECOTON, AES SONEL, SONARA, SCDP.), soit sous la forme de soutien direct au gouvernement à travers l’opération de 200 milliards FCFA d’emprunt obligataire. Cet engagement des banques qui pour la plupart ne sont pas encore à maturité, leur donne une marge de man uvre très étroites, pour s’engager dans de nouvelles opérations de financement, tout au moins pour rester en conformité avec les normes prudentielles sous régionales.

Dans le même temps, mis à part la création de la CAMAIR-CO, le lancement des travaux sommaires sur le chantier de Lom Pangar et une pose de la première pierre à Kribi pour le port, les grands chantiers annoncés par le gouvernement au motif de la mobilisation des 200 milliards tardent à démarrer, ce qui fait peser un doute sur l’efficacité du concours financier et par la suite la capacité de l’Etat à honorer les échéances. La troisième contrainte, elle provient du marché financier lui-même. Malgré tous les avantages qui y sont associés, le marché secondaire peine à prendre corps. Les titres ne sont presque pas du tout échangés, ce qui immobilise les avoirs des banques qui ont majoritairement contribué à la collecte de la somme. La suite des opérations des émissions de titres publics risque d’être riche de rebondissements.


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