Le contingent camerounais de la Force multinationale mixte comptera 2450 hommes

C’est l’effectif rendu public vendredi par le chef de l’Etat camerounais sur les 8700 hommes (militaires et civils) attendus des quatre pays de la CBLT. Le général Nka Valère nommé commandant adjoint

Le Cameroun mobilisera 2450 militaires pour participer à la Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) contre Boko Haram, qui doit compter au total 8.700 hommes, a annoncé vendredi, sur la radio publique nationale, un communiqué du ministre de la Défense.

Le communiqué précise que le chef de l’Etat camerounais a procédé à ces nominations conformément aux résolutions du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la commission du bassin du lac Tchad (Clbt) et du Bénin organisé à Abuja le 11 juin, consacré à la lutte contre le groupe islamiste nigérian.

Pour occuper la fonction d’adjoint au commandant de la Force Multinationale Mixte, le chef d’Etat camerounais, Paul Biya, a choisi le tout nouveau général de brigade Nka Valère. Il a été tout juste promu à ce grade jeudi, 13 août 2015. Ce lauréat de la promotion 6 novembre 1982 de l’Ecole militaire interarmées de Yaoundé (EMIA), sera au c ur de la stratégie de résolution d’une crise dont il a vécu la montée en puissance. Il a été depuis juin 2010, l’attaché de défense au haut-commissariat du Cameroun à Abuja.

Agé de 59 ans, le général de brigade Nka Valère sera aux côtés du commandant en chef de la force multinationale, le général nigerian Illiya Abbah et de l’officier tchadien qui sera désigné chef d’Etat-major.

Le Cameroun sera aussi présent sur le théâtre des opérations. Ainsi, le 1er des quatre secteurs de la force multinationale aura son poste de commandement à Mora dans le Mayo Sava. Ce secteur compte les départements du Logone et Chari, du Mayo Sava et du Mayo Tsanaga. Il aura à sa tête le nouveau général de brigade Bouba Dobekreo.

Cet officier originaire de l’Extrême Nord connait bien ce terrain où il a fait ses preuves dans la direction des unités du Bataillon d’Intervention Rapide. Après avoir vaincu les coupeurs de route, il a aussi conduit en 2013, la riposte contre les criminels du braconnage qui décimaient des cohortes d’éléphants dans le parc de Bouba Ndjidda. Ces dernières années, on le connait davantage comme le coordonnateur général du Bir. A 57 ans, c’est un homme du BIR, aguerri à la réalité du combat, qui va mener les troupes sur le front camerounais de la zone opérationnelle de la Force multinationale mixte.

Au Poste de commandement de la force multinationale à Ndjamena, le chef des opérations sera un camerounais. C’est le colonel Vincent Fonkon Djio. C’est un ancien chef d’Etat-major de la brigade du quartier général à Yaoundé. Les aspects de communication de la Force Multinationale seront pris en charge par Le Lieutenant-Colonel Laurent Hubert Claude. Nouveau chef de la communication, cet officier de l’armée de l’air vient de passer quelques mois à la tête du bataillon des fusiliers de l’air. Le Cameroun va deployer un contingent de 2450 hommes sur les 8700 hommes (militaires et civils) attendus des quatre pays de la Commission du bassin du Lac Tchad (Cameroun, Nigéria, Tchad, Niger) et du Bénin.

Pour les chefs d’Etat des pays du bassin du Lac Tchad, la Force Multinationale va permettre d’avoir une attitude offensive contre les terroristes. L’ambition est d’éteindre complètement Boko Haram en détruisant toute leur force.

Lors de sa visite de travail au Cameroun, effectuée du 29 au 30 juillet 2015, le président de la république fédérale du Nigeria a laissé penser que cette force pourrait être opérationnelle avant la fin du mois de juillet. Les soldats de la force multinationale devraient pouvoir se déplacer sur les territoires des pays concernés, sans requérir d’autorisation. La Force va bénéficier des appuis de puissances occidentales dans les domaines de la formation, de l’équipement et du renseignement.

Le président tchadien, Idriss Deby Itno, s’est dit optimiste en début de semaine sur l’élimination prochaine du groupe terroriste. « Boko Haram est décapitée. Il y a de petits groupes éparpillés dans l’est du Nigeria, à la frontière avec le Cameroun. Nous sommes en mesure de mettre définitivement hors d’état de nuire Boko Haram », a affirmé le chef de l’Etat devant la presse nationale à l’occasion de la célébration du 55e anniversaire de l’indépendance du Tchad.


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