Algérie : Abdelaziz Bouteflika renonce à un 5ème mandat mais balise la transition

Journée historique pour le peuple algérien ce 11 mars 2019. Alors que le premier ministre Ahmed Ouyahia a remis sa démission dans la foulée de l’annonce officielle de renonciation du président algérien, on en sait un peu plus sur le texte de renonciation d’Abdelaziz Bouteflika.

Ci-dessous, l’intégralité de ce texte :

« Chers concitoyens,

L’Algérie traverse une étape sensible de son Histoire. Ce 8 mars, pour le troisième vendredi consécutif, d’importantes marches populaires ont eu lieu à travers le pays. J’ai suivi ces développements et, comme je vous l’ai
déjà annoncé le 3 de ce mois, je comprends les motivations des nombreux compatriotes qui ont choisi ce mode d’expression dont je tiens, une fois de plus, à saluer le caractère pacifique.

Je comprends tout particulièrement le message porté par les jeunes en termes, à la fois, d’angoisse et d’ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays. Je comprends aussi le décalage qui a pu être source de
préoccupation entre, d’un côté, la tenue de l’élection présidentielle à une date techniquement appropriée en tant que jalon de gouvernance dans la vie institutionnelle et politique et, de l’autre, l’ouverture, sans délai indû, du vaste chantier, politiquement hautement prioritaire, de conception et de conduite de réformes profondes dans les domaines politique, institutionnel, économique et social, avec la participation la plus large possible et la plus représentative de la société algérienne, y compris la juste part devant revenir aux femmes et aux jeunes.

Je comprends enfin que le projet rénovateur de notre Etat-nation, dont je vous ai annoncé les principales
articulations, gagnerait à bénéficier d’un surcroit de clarifications et être préparé, pour chasser tout doute des esprits, par la réunion des conditions de son appropriation par toutes les couches sociales et les composantes de la Nation algérienne.

En toute fidélité au serment que j’ai fait devant le peuple algérien de protéger et de promouvoir en toutes circonstances les intérêts bien compris de notre Patrie, et après les consultations institutionnelles requises par

Le président Algérien Abdelaziz Bouteflika

la Constitution, j’invoque la grâce et le soutien de Dieu Tout-Puissant pour me prévaloir des valeurs supérieures de notre peuple dont nos glorieux martyrs et nos valeureux moudjahidine ont consacré l’immortalité pour présenter à l’adresse de vos cœurs et à vos consciences les décisions suivantes :

Premièrement : Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi, mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux. Cette nouvelle République et ce nouveau système seront entre les mains des nouvelles générations d’Algériennes et d’Algériens qui seront tout naturellement les principaux acteurs et bénéficiaires de la vie publique et du développement durable dans l’Algérie de demain.

Deuxièmement : Il n’y aura pas d’élection présidentielle le 18 avril prochain. Il s’agit ainsi de satisfaire une demande pressante que vous avez été nombreux à m’adresser dans votre souci de lever tout malentendu quant à l’opportunité et à l’irréversibilité de la transmission générationnelle à laquelle je me suis engagé. Il s’agit aussi de faire prévaloir la noble finalité des dispositifs juridiques qui réside dans une saine régulation de la vie institutionnelle et dans l’harmonie des interactions socio-politiques, sur une observation rigide d’échéances pré-établies. Le report de l’élection présidentielle qui a été réclamé vient donc pour apaiser les appréhensions qui ont été manifestées afin d’ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique, dans l’objectif d’entreprendre ensemble les actions d’importance historique qui permettront de préparer le plus rapidement possible l’avènement d’une nouvelle ère en Algérie.

Troisièmement : Dans la perspective d’une mobilisation accrue des pouvoirs publics et du rehaussement de l’efficacité de l’action de l’Etat dans tous les domaines, j’ai décidé de procéder tout prochainement à des changements importants au sein du Gouvernement. Ces changements constitueront une réponse adéquate aux attentes dont vous m’avez saisi, ainsi qu’une illustration de ma réceptivité à l’exigence de reddition de comptes et d’évaluation rigoureuse dans l’exercice des responsabilités à tous les niveaux et dans tous les secteurs.

Quatrièmement : La Conférence nationale inclusive et indépendante sera une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, l’élaboration et l’adoption de tous types de réformes devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation de notre Etat-nation, que j’estime être ma mission ultime en parachèvement de l’œuvre dont Dieu Tout-Puissant m’a accordé la capacité et pour laquelle le peuple algérien m’a donné l’opportunité.

Cette conférence sera équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent. Elle organisera librement ses travaux, sous la direction d’une instance présidentielle plurielle, avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante, consensuelle et expérimentée. La conférence doit s’efforcer de compléter son mandat avant la fin de l’année 2019.

Le projet de Constitution qui émanera de la Conférence sera soumis à un référendum populaire. La Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat.

Cinquièmement : L’élection présidentielle qui aura lieu dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante sera organisée sous l’autorité exclusive d’une commission électorale nationale indépendante dont le mandat, la composition et le mode de fonctionnement seront codifiés dans un texte législatif spécifique qui s’inspirera des expériences et des pratiques les mieux établies à l’échelle internationale. La création d’une commission électorale nationale indépendante est décidée
pour répondre à une revendication largement soutenue par les formations politiques algériennes ainsi qu’à une recommandation constante des missions d’observation électorale des Organisations internationales et régionales invitées et reçues par l’Algérie lors des consultations électorales nationales précédentes.

Sixièmement : Dans le but de contribuer de manière optimale à la tenue de l’élection présidentielle dans des conditions incontestables de liberté, de régularité et de transparence, il sera formé un Gouvernement de compétences nationales bénéficiant du soutien des composantes de la Conférence nationale. Ce Gouvernement assumera la supervision des missions de l’administration publique et des services de sécurité et apportera sa pleine collaboration à la commission électorale nationale indépendante. Pour sa part, le Conseil constitutionnel assumera, en toute indépendance, les pouvoirs que lui confèrent la Constitution et la loi en matière d’élections présidentielles.

Septièmement : Je m’engage solennellement devant Dieu le Tout-Puissant et devant le peuple algérien à ne ménager aucun effort pour que les Institutions, structures, démembrements de l’Etat et collectivités locales se mobilisent pour concourir à la pleine réussite de ce plan de travail. Je m’engage également à veiller à ce que toutes les Institutions constitutionnelles de la République poursuivent scrupuleusement l’accomplissement de leurs missions respectives et exercent leurs pouvoirs respectifs au service exclusif du peuple algérien et de la République. Je m’engage enfin, si Dieu m’accorde vie et assistance, à remettre les charges et les prérogatives de Président de la République au successeur que le peuple algérien aura librement élu.

Chères concitoyennes,

Chers concitoyens,

Voici la voie du salut que je vous invite à emprunter ensemble pour prémunir l’Algérie contre des épreuves, des déchirements et des
déperditions d’énergies.

Voici la voie d’un sursaut collectif pacifique pour permettre à l’Algérie de réaliser tout son potentiel dans une démocratie épanouie, digne des gloires de l’Histoire de notre Nation.

Voici la voie dans laquelle je vous demande de me suivre et de m’aider.

“وقُل اعمَلوا فَسَيَرى اللهُ عَمَلَكمُ ورَسولُهُ والمُؤمِنونْ”

صدقَ اللهُ العظيمْ

Gloire éternelle à nos vaillants martyrs »

« L’élection de Bouteflika nous inspire une frayeur qui ferait école sur le continent »

Par Dr. Okou Dagou Zephirin

L’élection d’Abdelaziz Bouteflika, âgé de 77 ans et souffrant de séquelles d’un AVC prend le contre-pied d’une pratique millénaire africaine. Dans l’Égypte antique, le roi ne devrait régner que s’il était en pleine forme. Si le roi s’affaiblissait physiquement le peuple tout entier pourrait en souffrir et, qui plus est, si le roi tombait malade ou atteint de sénilité, il faudrait le tuer afin d’éviter quelque grave catastrophe nationale, telle que la défaite à la guerre, épidémie ou famine. Le roi doit être exécuté pour sauver la royauté, et avec elle son peuple. La royauté eut très tôt recours à divers expédients. Le roi tenait à bénéficier des prérogatives de sa charge, tout en subissant le moins possible les inconvénients.

Aussi, obtint-il que cette épreuve devienne symbolique: Quand il devenait vieux, on ne le mettait plus à mort que rituellement. Ce rituel consistait en une cérémonie symbolique, nommée «Fête du Sed». Cette fête avait pour but de rajeunir les forces physiques du roi et le restaurer dans ses fonctions divines. Cette disposition montre que le roi, en tant qu’être sacré, devait être l’homme qui avait le plus de force vitale. Lorsque celle-ci baissait, il se produirait une rupture au niveau des forces ontologiques; si le roi continuait de régner ce ne pouvait être désormais qu’un danger pour le peuple. La fertilité du sol, l’abondance des récoltes, la santé du peuple et des troupeaux, le déroulement normal de tous les événements, de tous les phénomènes de la vie sont intimement liés au potentiel de la force vitale du roi.

Notre propos
Nous ne saurions aujourd’hui nous prévaloir de la « Golden bough », règle qui prescrit de faire mourir le roi, alors qu’il est encore en possession de toute sa vigueur et de sa vitalité intacte en lui donnant pour successeur un jeune, à qui le même sort est réservé. Nous ne saurons également rejeter l’exiguïté d’esprit qui fait dépendre l’existence du peuple de l’existence de son chef. Aussi est-il légitime que le chef rende compte au peuple de son état de santé et qu’il abdique dès lors que sa constitution déclinerait. C’est ici que l’élection d’Abdelaziz Bouteflika, au mépris de l’usage de la vitalité comme principe de régence, nous inspire une frayeur qui, sans crier gare, ferait école sur le continent africain.

Dr. Okou Dago Zephirin
ivoirediaspo.net)/n

Abdelaziz Bouteflika devrait regagner l’Algérie le 08 juillet 2013

Le président algérien devrait rentrer dans son pays ce lundi, après une longue hospitalisation à Paris, suite à un AVC survenu en avril dernier

Après plus de deux mois d’attente, l’Algérie devrait donc retrouver son président, selon une source proche de la présidence. Un retour qui rassurera sans doute plus le pays que les quelques images publiées le 12 juin, dans le but de dissiper les rumeurs du décès de Bouteflika, mais qui l’ont montré très affaibli. Le président algérien devrait enfin rentrer à Alger d’ici quelques heures après plus de deux mois d’absence, d’après une source proche de la présidence. Cela arrive quelques jours à peine après que Mohammed VI, roi du Maroc, l’ait honoré de ses « vives félicitations » et de ses « sincères v ux de santé et de bonheur » après une période de forte tension entre les deux pays.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, 76 ans, a été transféré en France pour y être hospitalisé le 27 avril dernier suite à un accident vasculaire cérébral. Depuis, presque aucune information n’a été divulguée sur son état de santé, provoquant le doute et l’inquiétude parmi la population. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, on peut espérer que la situation va également s’améliorer du côté du contentieux Algérie-Maroc, en particulier concernant le conflit du Sahara occidental. Le message d’amitié diplomatique envoyé par Mohammed VI au président Bouteflika samedi 6 juillet, à l’occasion du 51e anniversaire de l’Algérie, est une véritable main tendue pour la réconciliation.

Abdelaziz Bouteflika devrait regagner l’Algérie ce 08 juillet 2013
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