Recettes Budgétaires: Entre satisfaction et prudence

Le gouvernement a annoncé des recettes en hausse de 20% par rapport à celles du premier semestre 2010, mais des risques de la tension qui subsiste, se confirment

Hausse constatée.
Le gouvernement camerounais a annoncé en début de semaine, que les recettes budgétaires pour le premier semestre 2011 avaient connu une hausse de 20% par rapport à leur niveau dans la même période de référence en 2010, pour atteindre les 1108 milliards de francs CFA. Le gouvernement a fait savoir que cette embellie des recettes était en grande partie, due à l’amélioration des prix du pétrole sur le marché mondial durant cette même période. Les transferts de la société nationale des hydrocarbures ont augmenté de 25% pour atteindre les 264,3 milliards de FCFA, en comparaison aux 212 milliards reçu par l’Etat de cette société, durant la même période l’an dernier, a fait savoir en substance le ministre camerounais des finances, selon des propos retransmis par la radio d’Etat mardi 20 septembre 2011. Essimi Menye a aussi fait savoir que la part des recettes non pétrolières, a connu un accroissement de 18% pour atteindre 843,3 milliards de FCFA. Le ministre s’est félicité de la maîtrise des dépenses publiques. Au mois de juin 2011, l’exécution du budget de l’Etat était conforme aux objectifs que nous nous sommes fixés, cela grâce à la maîtrise de la dépense publique, la bonne tenue des cours du pétrole et le contrôle des décaissements a fait savoir le ministre camerounais des finances.

Facteurs de risques persistants
La bonne nouvelle des recettes budgétaires, n’en cache pas moins les difficultés qui subsistent. Dans son rapport de mission effectuée au premier trimestre au Cameroun, le Fond monétaire International a attiré l’attention des autorités camerounaise sur le fait que la bonne santé du pétrole sur le marché international constituait pour le Cameroun un avantage et aussi un inconvénient. La politique de subvention des produits d’hydrocarbures, devrait demander cette année 240 milliards de FCFA à l’Etat, soit 108 milliards de plus que ce qui avait été envisagé dans la loi des finances 2011, fait remarquer le rapport. Ce risque a d’ailleurs été confirmé par la caisse de stabilisation des risques des hydrocarbures (CSPH). Dans un publi-reportage inséré dans certains journaux, cette structure laissaient entrevoir que depuis le début de l’année, l’Etat avait dû subventionner les hydrocarbures pour près de 205 milliards jusqu’à la fin août 2011.

L’impact des élections
Le rapport fait aussi remarquer que le stock d’impayés de l’Etat hérités du budget de 2010 se chiffrerait peut-être finalement à 225 milliards de FCFA, alors même que la part prévue dans le budget pour gérer cette situation n’atteint pas la moitié de ce montant. Toujours parmi les risques, l’Etat pour boucler son budget a annoncé des émissions de titres publics de l’ordre de 200 milliards. Il existe néanmoins toujours un risque que le marché financier sous régional ait du mal à absorber un tel montant en cette année 2011, surtout en raison de la nouvelle conjoncture internationale. Enfin le contexte électoral fait craindre deux sortes de risques, celui des dépenses exagérées d’une part. Peu de personnes peuvent se prononcer à ce jour sur l’impact économique direct de cette élection. D’autres part, le blocage des réformes, en raison de l’implication de nombreux décideurs dans la campagne électorale. Lorsqu’à ces facteurs, on ajoute la survenance il y a quelques temps d’une nouvelle crise dans les économies partenaires d’Europe et d’Amérique, il semble difficile d’envisager que les recettes pour le deuxième semestre franchissent le cap des 1108 milliards. Si cela arrivait, le budget risquerait de connaitre un gap en moins de 105 milliards. L’Etat pourra toujours couvrir ces gaps, grâce à ses multiples mécanismes de finanement et avec le concours de ces partenaires multilatéraux dont le FMI.

La façade avant du Ministère camerounais des Finances
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