L’organisation a rendu public récemment les conclusions d’une réflexion qu’elle a conduite sur le sujet avec d’autres organisations du domaine au Cameroun
L’association CALBRIL (Chantier d’Appui, de Loisir, de Bricolage des Lapions) a rendu public jeudi 25 juillet les résultats d’un symposium organisé en vue de l’amélioration des conditions de vie des enfants. Une centaine de participants environ avait pris part à la réflexion. On retrouvait parmi eux des représentants de toutes les composantes de la société camerounaise, notamment les représentants des ministères de la Promotion de la famille, des Relations extérieures et des Affaires sociales. Au centre des discussions, une réflexion sur les orientations prises en matière de Droit de l’enfant depuis les cinquante dernières années. L’enfant et le jeune, sur qui vont reposer la responsabilité de l’avenir du Cameroun et de l’humanité, ne saurait être un laissé-pour-compte. C’est pourquoi, nous devons tous ensemble rechercher des alternatives, afin que l’enfant et le jeune d’aujourd’hui devienne un adulte parfaitement équilibré et capable d’interfacer intelligemment avec son milieu de vie, a expliqué la présidente de l’Association CALBRIL parlant des propositions faites par son organisation. Lorsque nous regardons ce que subissent aujourd’hui nos chers enfants et jeunes en termes de violations de leurs droits : Mutilations Génitales Féminines, Repassage des seins, Travail forcé, Mariage précoce…la liste est longue, commenté pour sa part un expert de la Commission nationale des droits de l’homme parlant de cette question. Divers aspect ont été abordés dans le cadre de cette réflexion, notamment le rôle que jouent aujourd’hui les médias dans l’évolution des jeunes au sein de la société camerounaise. Les enfants passent plus de temps devant la télévision qu’à l’école, ou qu’ils accordent à cette activité plus de temps qu’à aucune autre, à l’exception du sommeil. Si l’on ajoute le temps qu’ils consacrent aux films, aux magazines, aux jeux sur ordinateur et à la musique, il est clair que les médias occupent une place de premier choix dans leurs activités de loisirs, a expliqué Jacob KOTCHO, un expert de la question.
L’expert pense par exemple que la diversité des offres de programme de télévision, n’a pas que dopé le potentiel en terme de d’éducation. Il conduit aussi aujourd’hui à des dérives comportementales. Le rôle néfaste de la télévision sur le comportement sexuel, le risque de grossesse précoce, sur les troubles du comportement alimentaire, sur la consommation de tabac, d’alcool et de drogues, et même sur la santé à l’âge adulte, est démontré, a expliqué monsieur Kotcho. La réflexion a aussi permis de mettre en avant la responsabilité qui est celle des parents en général. Protéger la santé, la sécurité et la moralité d’un mineur implique un devoir de surveillance. Les parents veillent sur leur enfant, en contrôlant ses allées et venues, l’ensemble de ses relations (membres de la famille, mais aussi amis et connaissances), sa correspondance et, plus généralement, l’ensemble de ses communications (courriels, téléphone), a déclaré pour sa part Elisabeth NOUKO, Conseiller d’Orientation Chef de Service de la Prospection à la Direction du Bien-être de la Famille, une question qui a fortement été discutée. L’association CALBRIL soumet aujourd’hui un rapport qui invite l’ensemble des composantes de la Société camerounaise à se pencher sur la question des droits des enfants. Elle invite la société Civile à plus de vigilance, le gouvernement à plus d’engagement en termes de structure d’accompagnement. Cette question des droits des enfants restent très fortement discutée dans un contexte camerounais où malgré la pauvreté, de nombreux enfant sont accouchés chaque jour avec à la fin de graves violations en termes de droits. Avec les vacances on retrouve encore des jeunes parfois âgés de moins de quinze ans, vendant dans les grands carrefours du pays des produits fabriqués par des grandes entreprises du pays. Dans le pire des cas, on les retrouve la nuit se prostituant pour les filles et même aussi pour de jeunes garçons. La question des droits est vite reléguée au deuxième rang au profit de celle des moyens pour aller à l’Ecole.
