La capitale politique camerounaise abrite depuis le 08 octobre 2012 les assises de la 75e assemblée générale de l’Alliance des pays producteurs du cacao
Nouvelles conditions d’accès au marché de l’UE
L’inventaire des problèmes qui doivent être abordés lors de la réunion de Yaoundé a été fait par le représentant du directeur général de l’African Export-Import Bank (Flexim Bank) dès la phase protocolaire de la réunion. « L’Afrique produit plus de la moitié des fèves de cacao à l’échelle mondiale. Mais malheureusement, elle ne sait pas les transformer. Pour le moment, seuls 17 % du cacao africain sont transformés localement contre 40 % en Europe et en Asie », a-t-il regretté. L’assemblée générale qui s’est ouverte ce lundi 8 octobre 2012 est donc un moment de partage d’expériences entre les Etats membres. Mais au-delà des problèmes de transformation locale propre à l’Afrique, l’ensemble des pays membres, parmi lesquels le Brésil, la République Dominicaine et la Malaisie va travailler à mettre en commun leur savoir-faire pour constituer un « bloc » pendant les négociations avec les partenaires européens notamment. Concrètement, les assises de Yaoundé doivent apporter une esquisse de solution aux multiples défis que pose la filière cacao, en rapport avec les nouvelles conditions d’accès au marché européen. A partir du 1er avril 2013, le cacao dont la traçabilité et la salubrité ne seront pas respectées, n’accèdera plus au marché de l’Union Européenne. En dehors de cette question capitale, les membres de la COPAL vont aussi aborder les aspects liés à la production et à la commercialisation du cacao. Les problèmes sont de divers ordres ici. Contraintes de la sécurité alimentaire, accès au crédit, qualité des infrastructures en milieu rural, etc. Bien plus, les dix pays membres de l’Alliance vont discuter de la nécessité de coordonner leurs politiques de production et d’approvisionnement du marché, en vue de la maîtrise des prix sur le marché international. Le ministre du Commerce (Mincommerce) a souligné les défis qui attendent l’Afrique et le Cameroun notamment dans le cadre de la production et de la commercialisation des produits cacaoyers. Luc Magloire Mbarga Atangana a également situé le contexte général des assises de Yaoundé. «Il s’agit pour nos producteurs de trouver des solutions durables aux problèmes auxquels leur filière est confrontée et d’alerter l’ensemble de la chaîne sur les enjeux de la production cacaoyère. Le cacao est un produit stratégique, dont l’importance ira grandissante en raison des évidences scientifiques qui confirment, de jour en jour, ses bienfaits pour la nutrition et la santé humaine », situe le Mincommerce
Commerce international du cacao
Luc Magloire Mbarga Atangana a animé une conférence de presse ce 4 octobre 2012, à Yaoundé. Celle-ci lui a permis de donner plusieurs informations majeures au sujet de la production mondiale du cacao et sur l’importance de la rencontre de Yaoundé, qui, d’après les dernières évaluations va regrouper plus de 200 experts. On retient que le commerce international du cacao représente environ 13 milliards de dollars de chiffres par an. « A ce titre, il contribue, de façon décisive, au développement socio-économique de nombreux pays producteurs, tandis que sa culture assure la subsistance de plus de 3 millions de familles dans les 50 pays où elle est pratiquée de par le monde », souligne le Mincommerce. La chaîne de valeur du cacao, apprend-on, utilise plus de quinze millions de travailleurs dans le monde. En outre, la production mondiale pour la campagne 2011-2012 est évaluée à 3.961. 000 de tonnes alors que les prévisions pour 2012-2013 sont estimées à 4.068.000 de tonnes. Quant à la consommation, elle est dominée par l’Europe et les Etats-Unis qui représentent respectivement 42 et 24%, contre seulement 3% pour l’Afrique.
Conférence internationale sur la recherche cacaoyère
Sur les 50 pays producteurs de cacao dans le monde, quatre Etats africains, Côte d’Ivoire (1.350.000 tonnes, 37,5%), Ghana (970.000 tonnes, 21%), Nigéria (240.000 tonnes, 6%) et Cameroun (208.000 tonnes, 5,5%) fournissent autour de 72% de la production mondiale. La COPAL née le 20 janvier 1962 à Abidjan à l’initiative de cinq Etats (Brésil, Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria et Cameroun). Le but de ces Etats est de mettre en commun leurs ressources pour faire face aux problèmes rencontrés dans la production et la commercialisation de ce produit. La COPAL entend fournir un cadre de discussion pour les questions cacaoyères, développer la recherche et en bénéficier à travers les échanges d’informations scientifiques et techniques, coordonner les politiques de production du cacao, assurer l’approvisionnement adéquat du marché en vue d’obtenir des prix équitables et rémunérateurs. Elle vise, bien plus, à promouvoir le partenariat secteur public-secteur privé en vue du développement de l’industrie cacaoyère, promouvoir la consommation du cacao dans les pays membres et favoriser la demande mondiale de cacao, et enfin défendre les intérêts collectifs de ces membres auprès de toutes les organisations internationales pertinentes. En marge de la 75e assemblée générale de la COPAL, le Cameroun après le Costa Rica en 2006 et l’Indonésie en 2009, abritera simultanément la 17e Conférence internationale sur la recherche cacaoyère.

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