L’initiative est du CaDiDeC, la première coopérative de la diaspora africaine d’Europe
Les récentes analyses des événements politico-économiques et financiers du monde s’accordent unanimement sur l’importance de l’Afrique au 21ème siècle. La récente visite du chancelier allemand en Afrique livre elle aussi un argument qui vient renforcer cette position. L’Afrique héberge des réserves en matières premières les plus importantes du monde: 90 % Cobalt, 90 % Platine, 50 % Or, 98 % Chrome, 70 % Tantalite, 64 % Magnésium et 33 % Uranium. Plus d’un milliard de personnes vivent actuellement sur le continent africain. Les statistiques des Nations Unies prévoient que dans 50 ans l’Afrique abritera environ 1/3 de la population mondiale. Sur la base de ces constats, il va de soi que la prochaine grande révolution industrielle aura lieu en Afrique et que celle-ci provoquera obligatoirement une redéfinition des stratégies politico-économiques globales. Un engagement rentable et durable en Afrique est sans alternative pour les acteurs économiques et politiques en RFA. Le succès d’un tel engagement passe nécessairement par un partenariat stratégique avec la diaspora germano-africaine sur les plans politique, économique et celui des affaires.
La date du 09 Juin 2011 marquera dans l’histoire l’enregistrement effectif de la toute première coopérative d’investissement créée par la diaspora africaine en Europe: CADIDEC. Le bureau fédéral des statistiques en RFA indique qu’environ 20.000 personnes d’origine camerounaise vivent sur le territoire allemand. Environ 50% d’entre-elles sont en possession d’un diplôme universitaire ou sont en l’état de l’obtenir. Le but du CADIDEC est de doter la diaspora camerounaise d’Allemagne des moyens financiers et l’encadrement nécessaires pour une implication stratégique et forte dans le processus de développement du Cameroun en mettant ensemble leurs ressources financières dont le potentiel est estimé à environ 15 Millions d’EUR (10 Milliards de FCFA). Le CADIDEC s’attelle aussi à promouvoir les investissements allemands au Cameroun et les investissements camerounais dans la technologie et d’autres produits made in Germany. Le but concret est de porter le volume des investissements germano-camerounais à 50 Milliards d’EUR à l’horizon 2020.
Malgré le fait que l’Allemagne jouit en Afrique en général et au Cameroun en particulier d’une meilleure réputation par rapport aux autres pays occidentaux, son engagement au Cameroun reste négligeable. Les causes de ce statut-quo sont multiples. Le CADIDEC se veut être un centre de compétences interculturelles, économiques et techniques qui favorise la coopération germano-camerounaise dans tous les domaines. Le but politique du CADIDEC à long terme étant d’établir un partenariat stratégique et durable entre l’Allemagne et le Cameroun dans les domaines économiques, scientifiques et techniques. Sa position géostratégique ainsi que sa puissance économique et infrastructurelle dans la région du golf de Guinée font du Cameroun le pays de référence pour une redéfinition de la politique africaine de l’Allemagne. A ces qualités s’ajoutent un sous-sol riche en matières premières, une monnaie (Franc CFA) stable et liée à l’EUR par une parité fixe et son appartenance à l’OHADA.
Peut devenir membre de la coopérative CADIDEC toute personne physique et morale ayant une relation ou voulant en établir une avec le Cameroun ou la diaspora camerounaise. Les membres bénéficient directement des dividendes sur leurs participations aux projets d’investissement réalisés par le CADIDEC dans des domaines bien définis. D’autres avantages matériels sont mis à leur disposition (billets d’avion à rabais, transfert d’argent simple et aisé, assurance-vie avec rapatriement de la dépouille, facilitation de financement des projets immobiliers au Cameroun, etc.). En outre les réseaux des spécialistes dans divers domaines et d’investisseurs du CADIDEC sont mis à leur disposition.
Logo du CaDiDeC: « Cameroon Diaspora Development Club »Journalducameroun.com)/n
En sa qualité de président du conseil d’administration du CADIDEC, il nous parle de ce fonds d’investissement de la diaspora
Monsieur Pierre Bissek vous êtes le président du conseil d’administration du CADIDEC qu’est ce que c’est réellement?
Le CADIDEC est un concept de coopérative mis en place par les camerounais de la diaspora vivant en Allemagne, dont l’objectif est de mettre en place une filière d’investissement assez solide au niveau du Cameroun Dans notre conception, la structure est appelée à évoluer pour devenir comme une banque de développement qui soutiendra des initiatives pouvant directement apporter des solutions au Cameroun.
Le CADIDEC a été présenté pour la première fois au gouvernement et a fait l’objet de discussions avec des représentants de l’administration. Quel était l’intérêt de cette démarche?
Ce n’est pas la première fois qu’on le présente au gouvernement, le concept avait déjà été présenté lors du forum DAVOC de Bonn comme un projet en gestation. Cette année, nous avons voulu montrer l’évolution du projet et en démontrer toute sa réalité et son effectivité.
Les participants aux discussions en atelier ont soulevé un certain nombre d’observations qui se rapportaient toutes aux questions de garantie et de sécurité dans le déroulement des opérations financières avec ce fonds d’investissement. Qu’est ce que vous dites pour rassurer les uns et les autres sur la sécurité de leurs investissements?
Nous avons choisi le statut de coopérative et ce choix statutaire est déjà en soi une garantie parce que notre plus grand challenge sera de collecter les fonds qui serviront à l’investissement. Face à ces préoccupations, nous tenons d’abord à préciser que l’existence du fonds est soumise à une règlementation précise, celle qui régit l’association des coopératives de la république fédérale d’Allemagne. Cela représente une garantie parce qu’il nous sera difficile d’évoluer en marge de cette règlementation. Pour mieux faire comprendre ce que je dis, je rappellerai qu’il y a seulement 2% de coopératives en Allemagne qui font faillite, un record en Europe.
Alors une fois le fonds consolidé, quels sont les secteurs d’interventions prioritaires?
Nous sommes en train d’y plancher entre le conseil d’administration et la direction générale du CADIDEC. Nous ambitionnons de nous investir dans le développement durable. Mais aussi nous mènerons pour des raisons de survie, des activités plus lucratives, parce que le CADIDEC devrait aussi permettre à ses membres de gagner de l’argent afin de pouvoir continuer de faire fonctionner la structure. Il est vrai qu’aujourd’hui nous fonctionnons encore sous le principe de l’action volontaire. Alors ce que nous disons c’est que de manière globale, tout investissement qui aura une portée de développement durable fera l’objet de l’attention du CADIDEC. Mais seulement dans chacune de nos interventions nous allons nous rassurer que nos membres gagnent suffisamment bien sur leurs placements. Pour cela il ne faut pas perdre du vue qu’il sera ainsi nécessaire que nous investissions dans les domaines porteurs qui puissent faire rentrer des bénéfices.
Pour le moment le Cameroun est dans une dynamique de stratégie économique calibrée par la vision de ses dirigeants qui voudraient en faire un pays émergeant d’ici en 2035, alors est ce que le CADIDEC est prêt à collaborer avec l’administration dans le cadre de cet ambitieux projet?
Je n’ai pas envie de parler ici d’objectifs qui n’aient pas fait l’objet de discussion. Le conseil d’administration et la direction générale du fonds vont s’asseoir et définir les axes d’interventions comme je vous l’ai dit. Si les dirigeants apportent de réelles garanties sur la viabilité des projets qu’ils nous proposent, pourquoi pas ? Mais nous avons besoin pour cela qu’il y ait un cadre clair d’investissement de partenariat et que les différentes parties soient fixées chacune sur les droits et obligations réciproques. On ira progressivement et le temps nous permettra de voir ce qui est faisable.
Dans la présentation faite sur le CADIDEC il a été question à un moment de démontrer que sa solution d’investissement et de développement était meilleure que celle générée par des transferts individuels, alors en quoi le CADIDEC pourra-t-il devenir un acteur majeur du développement au Cameroun?
La motivation première du CADIDEC était de mettre ensemble des moyens en vue d’intervenir dans le domaine des investissements au Cameroun. Monsieur Oumarou Sanda qui présentait le CADIDEC a fait savoir, et je confirme, que selon des statistiques de la banque centrale de la république fédérale d’Allemagne, chaque camerounais résident en Allemagne envoyait environ l’équivalent de 500 euros (300 000 FCFA) par an au Cameroun. Or on le sait très bien que cet argent généralement est destiné à régler des problèmes de consommation directe sans véritable productivité. Nous ne disons pas que ce n’est pas important ou alors que cela n’est d’aucune utilité. Mais nous disons qu’il serait intéressant de placer ces fonds dans le cadre d’un système qui leur permettrait de produire un surplus qui leur permettrait tout autant de continuer d’aider leurs familles, sans avoir cette fois là à utiliser les fonds issus de leurs revenus propres. D’un autre côté, imaginez que l’ensemble des fonds transmis par la diaspora servent à créer une structure qui embauche 3000 personnes. On aura créé du travail, de la valeur ajoutée, de nouveaux consommateurs, et partant, de la croissance. Donc le Cameroun a plus à gagner dans le cadre d’un transfert de fonds organisé, que dans le cadre d’une somme de transfert individuels et isolés.
Est-ce que vous pensez que le DAVOC 2011 de Yaoundé aura permis de faire avancer les discussions sur le CADIDEC, notamment sur la question de l’implication des autorités camerounaises?
Nous avons été reçus par le ministre des relations extérieures. C’est déjà un motif de satisfaction et cela démontre aussi l’importance que le DAVOC et la diaspora prennent petit à petit aux yeux des autorités. Je dirai donc que le DAVOC 2011 aura apporté un plus dans le déploiement de nos efforts. Nous avons eu l’occasion d’apprendre des autres, mais aussi de les informer sur ce que c’est le CADIDEC et nous espérons juste qu’au sortir du forum que les différents échanges ne soient pas lettres mortes. Je pense aussi que chacun sait désormais qu’il peut acheter des actions pour soutenir le CADIDEC et pour cette institution c’est une réussite.
Dr Pierre Biseck, Pca du Cadidec, Fonds d’investissement des camerounais d’Allemagnejournalducameroun)/n
Expert certifié en finance, membre du comité de mise sur pied du CaDiDeC, Oumarou Sanda nous en parle…
Qui est Oumarou Sanda?
Un camerounais. J’ai fait mes études en Allemagne (Dortmund) et en France (Paris), je suis diplômé en Gestion (Mention Bien), et titulaire d’un double Master II en Finance et en Management de Projets (Mention Très Bien) et enfin je suis Consultant Certifié en Finance (USA). Je vis comme chercheur en Private Finance and Wealth Management en Allemagne. Je suis né à Banyo dans la région de l’Adamaoua. J’ai grandi à Yaoundé au quartier du Lac. J’ai fait ma scolarité à l’école du Camp Yéyap de Yaoundé avant de retourner faire une partie du secondaire à Ngaoundéré et j’ai eu le baccalauréat au lycée de Maroua en 1992. Après mon bac, je suis allée à l’université Yaoundé où je me suis inscrit en faculté des sciences économiques et sociales. J’ai quitté l’université en 2e année.
Vous arrivez à l’université à l’époque de la grève, des difficultés. Comment est-ce vous avez vécu tout ça?
J’étais très bouleversé puisque j’étais nouveau dans ce milieu académique et l’atmosphère qui y régnait était très difficile pour les nouveaux arrivants. Le pire est que rien ne s’arrangeait et l’idée de quitter le Cameroun arrive en ces moments-là.
Pourquoi avoir choisi l’Allemagne pour poursuivre vos études?
Parce qu’au départ j’avais des informations précises sur l’Allemagne. J’avais un frère qui avait étudié à Aix-la-Chapelle (Aachen) qui me parlait de temps en temps de ce pays européen économiquement puissant, où l’excellence et l’esprit du rendement jouaient et continuent à jouer un rôle principal, j’avais la possibilité d’observer et d’analyser tout ce qu’il faisait d’une part et d’autre part je prenais en considération les restes de la présence allemande à travers le Cameroun c’est-à-dire les réalisations (infrastructures) allemandes. J’étais impressionné par le sens suprême que ce peuple accorde à la discipline et à l’esprit du mérite, c’est d’ailleurs ces raisons qui m’ont poussé à aller en Allemagne pour poursuivre mes études. Ce, malgré l’handicap de la langue.
Et comment ça se passe quand on arrive dans un pays où on ne parle pas la langue?
Je vous dirai que cela n’a pas été facile. Non seulement la langue, qui en réalité, est un instrument fondamental de l’intégration mais aussi le nouvel environnement, la nouvelle culture étaient et demeurent des obstacles majeurs. En plus, il fallait combiner les jobs et les études et essayer d’avoir de bons résultats à la fin, résultats qui permettraient une bonne transition dans le milieu professionnel de demain. Il fallait travailler durement pour fortifier la base de sa présence sur ce sol étranger, en effet, non seulement apprendre la langue mais bien l’apprendre est, je dirai, une garantie pour une bonne évolution dans le futur (études & travail).
Parlez nous du CaDiDeC, le projet qui regroupe les ressortissants camerounais en Allemagne
Le CaDiDeC est le Cameroon Diaspora Development Club, fonds d’investissement que nous voulons mettre sur pied. L’idée est née après l’appel national de l’ambassadeur SE Jean Marc Mpay qui était l’invité de marque à Cologne lors du Challenge Camerounais en 2009. Pendant le Business Forum du dit Challenge, l’ambassadeur demandait donc aux compétences de la diaspora camerounaise en Allemagne de se mobiliser et de mettre sur pied une entité financière à même de rassembler du capital pour le simple et unique but de financement de projets au Cameroun. Donc le CaDiDeC est un concept, une structure de financement et d’investissement à travers les cotisations de ses propres membres.
Où en êtes-vous avec la mise en place du projet?
Le CaDiDeC comme toute nouvelle entreprise en gestation est confrontée à certaines difficultés, ceci ne veut pas dire que le CaDiDeC n’a pas décollé, mais que toute activité d’une grande importance comme celle-ci est a priori confrontée aux problèmes. En effet, il fallait premièrement convaincre les membres de la diaspora de l’importance de se mobiliser pour le développement de notre pays. Et deuxièmement, il y a ce problème d’intérêt subjectif qui est propre à tout regroupement humain, à toute entreprise. Lorsqu’on est un groupe d’individus, on a chacun ses intérêts particuliers. Il fallait donc canaliser ces intérêts disparates sur un projet unique, ce qui n’est pas toujours évident. Et enfin, il y a ce problème de structure, je veux dire de la forme juridique á donner à cette nouvelle entité en création; en effet, ici en Allemagne, l’agence BaFin du Ministère de Finance s’occupant de la validation et du contrôle des entreprises à caractère financier a exigé de nous d’apporter des modifications structurelles, pour ce qui est de la mise en place de cette entité, afin d’obtenir leur agrément.
Est-ce que vous avez reçu l’approbation des autres membres de la communauté de la diaspora?
Bien sûr. Nous avions à plusieurs reprises, ceci à l’invitation de SE l’Ambassadeur du Cameroun en Allemagne, Monsieur Jean Marc-Mpay, présenté le CaDiDeC à Berlin. Nous sommes aussi allés au sud de l’Allemagne lors de la tournée de SE l’ambassadeur faire connaître le même projet. Le CaDiDeC n’est pas le produit d’un groupe quelconque, c’est un produit qui se voudrait appartenir à toute la diaspora. Il ne saurait donc exister sans l’approbation de tous les membres de la diaspora ici en Allemagne et peut-être dans d’autres pays demain.
De quel soutien bénéficiez-vous aujourd’hui?
L’ambassadeur SE Monsieur Mpay, très actif, nous aide depuis le début de ce projet et est toujours à notre disposition avec des conseils et du soutien dans la limite de ses possibilités.
Permettez-moi, au nom du bureau exécutif du CaDiDeC et de la diaspora camerounaise en Allemagne, d’adresser ici à Monsieur Mpay et à toute l’équipe diplomatique, une pensée pleine de reconnaissance, inspirée par toute la bienveillance que son équipe diplomatique et lui ont manifesté à notre égard durant ce long processus de mise en place du CaDiDeC. Nous le remercions infiniment.
Oumarou Sanda Journalducameroun.com)/n
Comment va fonctionner cette structure?
Le CaDiDeC est construit sur trois points essentiels: Dans un premier temps, nous parlerons du club d’investissement qui est l’instrument d’accumulation du capital, considéré comme la base de la structure. Ensuite, il existe une société anonyme qui va s’occuper de la gestion du club d’investissement. Et enfin, un organe d’investissement et de financement, instrument par lequel les projets se réaliseront. Notons ici qu’il s’agit de la structure originelle. Rappelons aussi que les normes et standards du BaFin exigent certaines restrictions: un maximum de membres adhérents fixé á 50 et un montant à accumuler n’excédant pas 500.000 Euros. Cependant, la diaspora camerounaise en Allemagne étant estimée à 14.000 étudiants et travailleurs, il était question de trouver un moyen de faire adhérer le maximum de potentiels investisseurs. C’est-à-dire de trouver un moyen légal nous permettant de gérer à notre faveur ces limitations (nombre de membres et montant à accumuler) en créant une société anonyme. Et le problème aujourd’hui, selon le BaFin, serait cette jonction entre le club d’investissement et la société anonyme. Ce problème structurel trouvera sa solution très bientôt dans la forme juridique dite e Genossenscaft/Cooperative d’Epargne et de Credit
Pour utiliser des mots simples, ce sera une banque?
Nous serons dans un premiers temps une sorte de caisse d’épargne, c’est-à-dire un organe de dépôt de capital, qui par la suite servira au financement de projets jugés fiables et rentables. Rappelons que l’objectif à long terme est bel et bien la création d’une banque d’investissement, instrument par excellence de l’investissement et du financement.
Donc ce sera une caisse où des camerounais qui vivent en Allemagne déposeront de l’argent que vous investirez?
Dans un premier temps, il faudrait mobiliser les gens autour du projet, avoir une adhésion massive des membres de la diaspora. Il est nécessaire de préciser que le projet CaDiDeC ne saurait exister sans ses membres. Pendant cette phase, on ne pourrait parler d’investissement. Mais c’est l’objectif principal, bref sa finalité.
Et c’est quoi le bénéfice pour ces gens de participer au CaDiDeC?
L’intérêt majeur, pour nous camerounais, c’est le développement de notre propre pays, ceci à travers la création d’emploi, la réduction du chômage et l’amélioration de la qualité de vie de nos familles. L’action CaDiDeC d’autre part ne saurait être considérée comme un acte caritatif. Les investisseurs auront une part dans le capital de l’entreprise. En d’autres termes, celui ou celle qui investirait un euro dans cette entreprise, attendra des dividendes parce que l’euro investi, lui rapportera automatiquement une part sociale dans celle-ci. Et le capital généré (ensemble de part sociale) pourra ensuite financer des projets au Cameroun.
Les diasporas sot différentes selon les pays. Selon vous, qu’est ce qui caractérise celle de l’Allemagne?
Je pense qu’il y a un esprit allemand qui existe effectivement, c’est un esprit de travail, de rendement, discipliné, qui planifie, ne laisse rien au hasard, pose un acte et se rassure des conséquences qui peuvent en découler. C’est vraiment une culture extraordinaire.
Que vous semblez apprécier?
Oui absolument et c’est pour cette raison que j’y suis resté longtemps et j’y suis encore. Et je remercie aussi le ciel de m’avoir aidé à connaître assez de personnes en Allemagne, des personnes disciplinées avec qui j’ai travaillé, des personnes qui m’ont aidé car vivre dans un pays qui n’est pas le sien n’est pas si évident. Un merci plus particulier à la fondation Friedrich-Naumann-Stiftung, fondation dans laquelle je fus boursier d’excellence. Au début je me croyais un peu perdu mais quand on apprend à connaître l’endroit, l’environnement dans lequel on vit, on n’est plus seul et c’est tout cela qui m’a aidé à devenir ce que je suis aujourd’hui.
Et comment faites vous pour continuer à parler aussi bien français?
J’essaye de temps à autre de lire les journaux, les informations sur le Cameroun. Et aussi communiquer en français avec quelques amis. Rappelons ici que mon séjour parisien (Master II) à l’ESC de Paris m’a aussi aidé dans ce sens.
Pour terminer, qu’est-ce que vous pensez des camerounais en Allemagne? On dit qu’ils sont très pragmatiques?
C’est la culture allemande que nous avions adoptée. Cette envie de résultat concrèt, de bien faire, de l’amélioration permanente et enfin cette discipline sans faille.etc