Cameroun: Joseph Antoine Bell présente «Vu de ma cage»

Une grande cérémonie de dédicace de l’ouvrage a été organisée à Douala en présence de nombreuses connaissances

L’événement avait tout l’air d’une soirée quatre étoiles. Loin du classique. Apéritif à l’entrée de la salle, interprétations musicales avec orchestre le temps de recevoir et faire assoir les convives. Des invités de tout bord. Autorités administratives, politiques, journalistes, membres de la société civile, acteurs culturels, le tout dans un décor tout à fait particulier et circonstanciel. Les photos de «la star du soir» s’affichent les murs dès l’entrée de la salle. Au devant de la scène, une cage de but est installée à l’arrière de la table d’honneur, de quoi rappeler son poste de gardien de but qu’il occupait sur les terrains de football. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le comité d’organisation a vu les choses en grand, partant de la salle même qui accueille l’événement. Le Castel Hall de Bali, près de huit cent places assises, était à moitié plein. L’événement du jour, ne nous trompons pas, est bien la présentation du livre que vient de commettre l’ancienne gloire du football camerounais Joseph Antoine Bell, aux Editions du Shabel.

La soirée démarre sur un ton léger. Joseph Antoine Bell, «Jo», comme on l’appelle affectueusement, fait son entrée sous un standing ovation du public, à la suite de la projection d’un reportage retraçant son parcours. Dès sa première prise de parole, il invite à le rejoindre sur le podium son ancien président, Ngassa Happy, à l’Union de Douala. Cet homme «qui m’a tant appris et qui m’a toujours fait confiance». Les deux hommes s’adonnent à un exercice dont les camerounais sont particulièrement fans, le penalty. Avec «Jo» comme gardien et son ex-président dans la peau du tireur. Heureusement pour ce dernier qu’il marque, lui qui a du mal, comme beaucoup de Camerounais, à accepter qu’un joueur puisse manquer un pénalty. Ensuite, c’est «Jo» le musicien que le public découvrira. Guitare en main (il fut guitariste de l’orchestre du Lycée de New Bell), il se fait accompagner par l’orchestre sur la chanson «Let’s it be» de Paul McCartney, avec son cousin Hervé Emmanuel Nkom et Gaston Kelman au ch ur. Belle mise en condition, avant les «choses sérieuses».

L’ouvrage de l’indomptable Lion
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Dans la cage de Jo
«Vu de ma cage». Le titre de l’ouvrage résonne, en même temps qu’il parle. «Il est d’une puissance sans pareil», note son préfacier, Gaston Kelman. Ce dernier, parti de la France ce mercredi 15 juin au matin pour être de la cérémonie, n’a pas manqué de réaffirmer l’honneur qui a été sien d’être choisi par «Jo». Tout en s’interrogeant, «pourquoi maintenant et pourquoi moi», l’écrivain présente l’auteur comme «celui qui a professionnalisé le football africain, déracialisé le football européen tout en l’africanisant». Du berger à la bergère, «Jo» répondra qu’il fait les choses «quand je dois les faire». Lui qui rappelle que ce livre aurait pu être fait depuis l’époque où il jouait à Marseille, mais «je craignais que les supporters, qui m’adoraient, n’achètent le livre que parce que je suis leur capitaine. Je ne voulais pas faire un livre commerçant». Et l’idée a finalement été concrétisée un jour de 2002 alors qu’il dînait avec sa nièce «Olga». «Elle qui tenait un cabinet d’avocat a tout laissé tomber pour que nous fassions ce livre». Des années sont passées et il a finalement trouvé, comme il l’avait toujours souhaité, un éditeur camerounais. «J’ai reçu moult propositions d’éditeurs étrangers que j’ai refusé. J’ai tout de suite accepté de travailler avec Haman Mana qu’un ami m’a présenté comme un jeune talentueux et ambitieux, qui pouvait faire l’affaire».

J. A. Bell dédicace un ouvrage
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Aujourd’hui le livre est là. 319 pages, «non pas de réflexion, mais de faits» précise l’auteur. Sur la couverture, un Joseph Antoine Bell scrutateur. Casquette blanche, les mains aux hanches, bien devant sa cage de buts, il à l’air évasif, qui évalue une situation. On sent bien qu’il se projette bien au-delà du terrain de football. Il est loin, comme on dit. Et de noter que «ce n’est pas un livre de football, c’est le récit de mon long voyage de footballeur, depuis la cage des buts que je devais défendre et celle dans laquelle certains auraient bien voulu me voir enfermé». Maintenant que le livre est sorti, Joseph Antoine Bell, loin de le souhaiter, est sûr d’une chose: «Après l’avoir lu, les gens vont se mettre à ma place, partager avec moi ce que j’ai vu et vécu et certainement, me comprendre, enfin!»

« Jo » le musicien
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