Le Cameroun a réalisé un taux de croissance de 5,5% en 2013

Estimée précédemment à 4,8% par le gouvernement lui-même, la croissance économique du Cameroun aurait pourtant enregistré une performance bien meilleure

Le président du comité technique de suivi des programmes économiques, Justin Tchoffo, par ailleurs secrétaire général du ministère des Marchés publics, a remis en cause l’évaluation de 4,6% faite par la Banque mondiale dans une nouvelle édition de son rapport semestriel « Cahiers économiques du Cameroun », présentée jeudi à Yaoundé.

« 4,6% en réalité, c’est le chiffre de 2012 », a réagi le haut fonctionnaire qui a expliqué la correction des indicateurs décrits en évoquant un retard d’environ 77 milliards de francs CFA noté en juin 2013 au niveau des impôts et taxes, mais rattrapé en fin d’année grâce à l’atteinte des objectifs de collecte des recettes fiscales assignés par le gouvernement à la direction générale des impôts.

En attendant de connaître les vrais chiffres d’ici à d’août avec les données définitives, ces perspectives économiques meilleures portées par autant le secteur primaire à travers l’agriculture d’exportation que les secteurs secondaire et tertiaire avec une amélioration des efforts dans le domaine de l’industrie et l’augmentation de la production pétrolière, sont celles qui « animent le gouvernement à projeter une croissance de 6% en 2014 », a déclaré M. Tchoffo.

Mû par l’ambition d’inscrire le Cameroun au rang des économies émergentes à l’horizon 2035, le pouvoir de Yaoundé a adopté en 2009 un Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) qui peine à traduire en résultats concrets l’objectif de croissance moyenne annuelle de 5,5% fixé pour les 10 ans de son exécution, à compter de 2010.

Sous le titre « Réexaminer les sources de croissance – la qualité de l’éducation de base », la septième édition des « Cahiers économiques du Cameroun » de la Banque mondiale met l’accent sur le développement du capital humain comme facteur essentiel pour parvenir à une croissance économique durable et inclusive.

Entre les 4,6% annoncés initialement par la Banque mondialeet le FMI, les 4,8% annoncés par le gouvernement, et le nouveau chiffre de 5,5%, il faudra attendre le mois d’août 2014 pour avoir les données définitives
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La Banque mondiale félicite les efforts du Cameroun sur le plan économique

L’institution parle d’un « développement économique assez encourageant » pour le pays en 2013 selon un rapport présenté jeudi à Yaoundé

Avec une croissance du PIB qu’elle estime à 4,6% dans ses projections antérieures et aujourd’hui réactualisée à 5,3% voire 5,5% par le gouvernement camerounais, la Banque mondiale salue un développement économique assez encourageant en 2013 au Cameroun, selon un rapport publié jeudi à Yaoundé qui juge cependant peu satisfaisante la qualité de l’éducation dans ce pays.

Cette performance augure de « perspectives prometteuses à moyen terme » pour ce pays d’Afrique centrale qui a su doper son économie au cours de l’année écoulée notamment par les télécommunications et le transport pour le secteur tertiaire, puis l’agriculture industrielle axée sur les exportations pour les produits tels que le caoutchouc et le coton, rapporte la 7e édition des « Cahiers économiques du Cameroun », une revue semestrielle. A l’instar des autres pays d’Afrique subsaharienne, le Cameroun a subi des contrecoups de la crise économique et financière mondiale de 2008-2009 avec une baisse de la demande dans les pays importateurs de matières premières, notamment ceux d’Europe.

« Les importateurs du Cameroun commencent à augmenter leur niveau d’importations », observe Souleymane Coulibaly, économiste principal de la Banque mondiale pour l’Angola, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine (RCA) et Sao Tomé-et-Principe pour qui l’augmentation attendue de la production de pétrole et de gaz est un autre facteur d’optimisme. Dans son rapport, la Banque mondiale cite les projections de la Société nationale des hydrocarbures (SNH, opérateur étatique du secteur) qui situent à 57 millions de barils la production de pétrole en 2016, contre 24,4 millions de barils en 2013.

« Après deux années de baisse des importations, note en outre le document, le volume de celles-ci en Espagne et en France, premier et quatrième partenaires commerciaux les plus importants du Cameroun, devrait augmenter de 2,8 et 2,4% respectivement, tandis que les importations de l’Italie devraient se stabiliser. Dans le même temps, les importations de la Chine et des Pays-Bas devraient croître au même rythme que l’année précédente. »

De l’avis de Souleymane Coulibaly, plusieurs risques pèsent cependant sur l’économie camerounaise : l’accumulation d’arriérés, le retard dans l’exécution des investissements publics, la détérioration de l’environnement des affaires, la volatilité des prix du pétrole et l’augmentation des coûts de financement sur les marchés internationaux due au changement de la politique monétaire aux Etats-Unis. Encouragés par le relèvement du taux de croissance entre 5,3 et 5,5% en 2013 sur la base des récentes données actualisées, à en croire le président du comité technique de suivi des programmes économiques, Justin Tchoffo, par ailleurs secrétaire général du ministère des Marchés publics, les pouvoirs publics camerounais tablent quant à eux sur une performance de 6% lors de l’année en cours.

Sous le titre « Réexaminer les sources de croissance – la qualité de l’éducation de base », le nouveau numéro des « Cahiers économiques du Cameroun » met l’accent sur le développement du capital humain comme facteur essentiel pour une croissance durable et inclusive. Une étude gouvernementale rapporte que 49% des élèves de troisième année du cycle primaire éprouvent beaucoup de difficultés à lire, et 27% ne savent pas lire du tout. D’un coût de 53,3 millions de dollars, soit environ 26,5 milliards de francs CFA, le gouvernement a lancé la semaine dernière un Programme d’amélioration de l’équité et de la qualité de l’éducation au Cameroun financé par la Banque mondiale et qui accorde la priorité aux enfants les plus vulnérables et aux jeunes filles.

L’échangeur de Douala, dans la capitale économique du Cameroun
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