Affaire Macron contre Biya : le chef d’Etat français accusé de mensonge

La présidence de la République du Cameroun dénonce les « propos surprenants » du chef d’Etat français Emmanuel Macron, qui  déclare avoir notamment fait pression et obtenu la libération de l’opposant Maurice Kamto.

Le communiqué du secrétaire générale de la présidence de la République publié dans la soirée du 24 février dernier du  qualifie d’allégations mensongères les propos de Calibro Calibri et s’étonne des révélations d’Emmanuel Macron, le président de la France. « La présidence de la République du Cameroun rejette formellement tant les allégations mensongères dudit activiste que les propos surprenants du président de la République française »,  souligne  le communiqué signé  du ministre Ferdinand Ngo Ngoh.

Pour  le pouvoir de Yaoundé, la sortie de  d’Emmanuel Macron a des relents d’ingérence  « Le président de la République du Cameroun est comptable devant le seul peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger, fusse-t-il d’un pays ami », poursuit la présidence de la république, qui ajoute que le président Biya est « pleinement engagé dans l’accomplissement de la lourde et exaltante mission que Dieu le Tout-Puissant et le peuple souverain lui ont confiée et n’a pas besoin -pour ce faire- de pressions extérieures ».

A propos de la crise anglophone pour laquelle Macron dit faire pression sur Biya pour sa résolution définitive,  Ferdinand Ngoh Ngoh écrit : « les Camerounais dans leur immense majorité lui ont, à l’occasion de la dernière présidentielle, renouvelé massivement leur confiance pour les guider dans la lutte pour la paix, la sécurité, le développement, la consolidation de l’État de droit, de la démocratie et de l’unité nationale. »

La présidence de la République du Cameroun laisse donc penser qu’Emmanuel Macron s’est livré à un exercice de populisme devant les écrans de caméras.  Samedi, Macron a promis à l’activiste de passer un coup de fil au président Biya  pour lui mettre davantage de pression sur la crise anglophone et des cas de violations des Droits de l‘homme au Cameroun.

La conversation s’annonce houleuse entre les deux chefs d’Etat. Le président français qui a coutume de rapporter ses conversations avec Paul Biya pourrait faire de nouvelles révélations fracassantes.