Les fonctionnaires astreints à acquérir leurs billets d’avion à Camair-Co

C’est une mesure du ministère des Finances pour éviter les nombreuses fraudes enregistrées avec la complicité des agences de voyages

D’après une note récemment signée par le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, les fonctionnaires camerounais devant effectuer des déplacements internationaux sont désormais astreints à acquérir « en priorité » les billets d’avions auprès de la compagnie aérienne nationale Camair-Co. Cette mesure pouvant être perçue comme un geste de patriotisme économique a en réalité été prise pour limiter les fraudes qui étaient devenues courantes par des fonctionnaires véreux n’hésitant pas souvent à doubler voire triplé le coût réel d’un billet d’avion, avec la complicité des agences de voyages.

Le recours aux autres compagnies ne pourra être fait que sur des zones non couvertes par la compagnie aérienne nationale. C’est donc pour contrecarrer les faux en écriture, surenchère, gonflement de factures que le ministre des Finances a décidé de sanctionner toute transgression de la décision qu’il a prise. La décision du Minfi a été adressée aux contrôleurs financiers, chefs de poste comptable du trésor et aux receveurs municipaux.

Le ministère des Finances veut réduire les fraudes des fonctionnaires en exigeant l’achat des billets d’avion auprès de Camair-Co
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Les deux MA-60 de Camair-Co seront disponibles «avant la fin d’année 2014»

AVIC, l’entreprise chinoise qui fabrique ces avions est actuellement à la phase de formation du personnel

Face à la polémique suscitée au Cameroun sur la fabrication, par l’entreprise chinoise Avic International Holding, de deux avions pour le compte de la compagnie aérienne nationale Camair-Co, l’entreprise chinoise a invité des journalistes camerounais sur le site de fabrication des aéronefs, à Yan Liang en Chine, au sein de la Xi’An Aircraft Industry.

Le quotidien public camerounais, qui a été de la visite, a publié un dossier de trois pages, ce jour, sur cette opération de charme. Dans une interview publiée dans ce dossier, le vice-président d’Avic International, Xu-Bo, promet que les deux avions MA-60 attendus par Camair-Co «pourraient arriver au Cameroun avant la fin d’année 2014 ». La fabrication d’un avion de ce type prend normalement un an, a expliqué ce cadre chinois, mais il faut également prendre en compte la formation du personnel, les visites techniques, etc. A propos de formation justement, trois commandants de bord et quatre co-pilotes camerounais sont en stage de remise à niveau en à Xi’An. Les deux MA 60 devraient enrichir la flotte de Camair-Co qui dispose essentiellement aujourd’hui d’un Boeing 767-300.

On se souvient que l’intérêt pour ces avions avait été suscité lors de la visite de Paul Biya en Chine en juillet 2011. Le chef de l’Etat camerounais était monté à bord d’un MA 60 pour se rendre dans la ville de Tanjin et avait été séduit par les propriétés de cet appareil de pointe et sa faible consommation (600 Kg de carburant par heure contre 2,5 tonnes de combustible pour un avion du même type). Trois avions avaient alors été commandés par le Cameroun. Le gouvernement chinois décida par la suite d’en offrir un gracieusement pour les 40 ans de la coopération bilatérale. L’avion a été livré en novembre 2012. Ce premier MA-60 a ensuite été remis par les autorités camerounaises à l’armée qui s’en sert depuis pour de nombreuses missions. Le rapatriement de nombreux Camerounais vivant en Centrafrique a été effectué à bord de cet aéronef qui totalise à ce jour 500 décollages et 740 heures de vol.

«Problèmes de communication»
La presse camerounaise a véhiculé des informations faisant état de surenchère du côté chinois sur les deux MA 60 achetés par le Cameroun et de crise entre les autorités du pays et les dirigeants d’AVIC. Pour Xu-Bo, il s’agissait de « problèmes de communication » réglés avec les efforts des deux parties. Le coût des deux aéronefs, affirme-t-il, constituait un package. «Il ne s’agit pas seulement de l’avion. Nous fournissons aussi la formation des personnels, une grande quantité de pièces de rechange y compris le moteur de réserve qui coute très cher. Nous allons aussi envoyer une équipe d’experts qui travailleront avec Camair-Co», poursuit-il. Comme le Palais des Congrès et le Palais des Sports à Yaoundé, il n’y aura donc pas de transfert de technologie, renvoyé aux calendes grecques. « Nous sommes disposés à accompagner Camair-Co pour la maintenance régulière et les visites techniques » a déclaré le vice-président d’Avic International dans les colonnes de Cameroon Tribune.

Avic estime néanmoins avoir des projets pour le Cameroun à travers notamment la création d’une école d’aviation civile, la rénovation des équipements aéroportuaires et des aéroports existants. « L’ambition d’AVIC est d’être le numéro trois du marché, après Airbus et Boeing », révèle Xu-Bo qui confie au passage que le nouvel aéroport de Nairobi au Kenya est l’ uvre de cette société chinoise.

L’armée de l’Air exploite déjà un MA-60 offert par la Chine
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Moussa Habouba nommé DGA de Camair-Co

Resté vacant un an, le poste de DGA de la compagnie aérienne nationale est désormais pourvu. Moussa Habouba a été nommé hier au cours d’un conseil d’administration extraordinaire

Depuis la nomination, le 11 septembre 2013, de Frédéric Mbotto Edimo à la tête de la compagnie aérienne nationale «Camair-Co», le poste de directeur général adjoint de la compagnie était resté vacant. Un conseil d’administration de Camair-Co, tenu hier, mardi 13 mai 2014 à Yaoundé, a vu la nomination de Moussa Habouba à ce poste. Le nouveau DGA a déclaré dans la presse publique ce matin qu’il va « tout faire pour relever cette compagnie à laquelle les Camerounais sont attachés ».

Le ministre des Transports, Robert Nkili, a immédiatement procédé à l’installation du nouveau promu qui permet ainsi à l’équipe de Camair-Co d’être au complet. Moussa Habouba, 66 ans et retraité de la Fonction publique au moment de sa nomination, n’est pas en terrain inconnu. Il a auparavant travaillé pour la défunte Cameroon Airlines en tant que directeur commercial et représentant de la compagnie à Dakar et dans d’autres pays européens. De 2002 à janvier 2010, il a assumé les fonctions de directeur général adjoint au sein de l’Autorité aéronautique du Cameroun (Cameroon Civil aviation authority, CCAA, en anglais). Il arrive à Camair-Co au moment où, sur le plan interne, les rapports entre le directeur général, Frédéric Mbotto Edimo, et le président du Conseil d’administration, Edouard Akame Mfoumou, sont présentés comme étant des plus tendus.

Moussa Habouba, le nouveau DGA
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28 mars 2011-28 mars 2014 : Camair-Co, trois ans après

La compagnie aérienne camerounaise, ressuscitée sous les cendres de la défunte Cameroon Airlines, célèbre le 28 mars 2014, sa troisième année de vol

Le 28 mars 2014 marque le troisième anniversaire du lancement de la Cameroon Airlines Corporation (Camair-co), qui a héritée du nom et des activités de la défunte Camair, la compagnie nationale aérienne camerounaise. En trois ans, on peut dire qu’il y a eu du chemin parcouru par « l’étoile du Cameroun » qui cherche à briller.

Les querelles de management semblent s’être estompées depuis la nomination, le 13 septembre 2013, du Camerounais Frédéric Mbotto Edimo à la tête de la compagnie en remplacement du Hollandais Matthijs Boertien qui fut vivement contesté de son temps. Avant Matthijs Boertien, il y avait eu Alex Van Helk qui n’a guère connu meilleure situation. Ce qui porte à trois, le nombre de directeurs généraux qui sont passées à la tête de Camair-Co entre le 28 mars 2011 et le 28 mars 2014.

Dans une interview accordée au mensuel panafricain «Notre Afrik» en février 2014, l’actuel directeur général de la compagnie aérienne nationale n’avait pas eu la crainte d’affirmer : « Nous n’avons pas peur de la concurrence ». La même phrase a été retenue pour illustrer une interview par lui accordée au quotidien Cameroon Tribune dans son édition du 27 mars 2014. Qu’est-ce qui motive tant Frédéric Mbotto Edimo à la tête d’une compagnie décriée à ses débuts pour nombre de griefs, dont le non-respect des horaires de vol, était le motif le plus récurrent?

« La régularité et la ponctualité de nos vols est actuellement de près de98% », explique le directeur-général pour rasséréner les clients de la compagnie. Pour mettre en exergue son action à la tête de Camair-Co, Frédéric Mbotto Edimo avance des chiffres sur l’effectif des passagers transportés. « Entre octobre 2012 et décembre 2012, la Camair-Co avait transporté 77.951 personnes. Entre octobre 2013 et décembre 2013, nous avons transporté 89.857 passagers soit une variation de 11.906 passagers en valeur absolue », justifie-t-il.

Camair-Co en 2014, c’est un seul avion dont la compagnie est propriétaire, le Boeing 767-300, qui assure les vols long-courriers, ainsi que deux autres avions dont elle est locatrice, deux Boeing 767-300. Cette année, selon le directeur général de la Camair-Co, l’Etat va mettre à la disposition de la compagnie deux avions pour continuer de couvrir les lignes domestiques ; et deux autres avions pour les lignes internationales en 2015. Sur le réseau domestique, Camair-Co effectue des dessertes régulières sur les villes de Yaoundé (dans le Centre), Garoua (dans le Nord), Maroua (dans l’Extrême-Nord), Ngaoundéré (dans l’Adamaoua). A l’international, comme on peut le lire sur le site web de la compagnie, c’est juste Paris en France et Ndjamena au Tchad qui sont desservies par la compagnie. Avec cet état, Frédéric Mbotto Edimo ne désempare pas : « Nous allons sans complexe aucun travailler pour imprimer notre marque à notre marché afin d’être dans moins d’une décennie parmi les cinq meilleurs compagnies aériennes d’Afrique ».

Toutefois, il y a encore des étapes à franchir, notamment la réadmission de Camair-Co au sein de l’Association internationale du transport aérien (Aita). Elle avait été suspendue de cette chambre de compensation qui permet aux compagnies aériennes d’échanger des passagers le 24 octobre 2012 pour accumulation d’arriérés de paiement.

En espérant également que l’Etat, qui est l’unique actionnaire de l’entreprise laissera pleinement la main au top management de Camair-Co de prendre des initiatives en lui garantissant l’accompagnement matériel qu’il faut pour ce genre d’ambitions. Les Camerounais, en premier, jugeront de la qualité du service dont semble se prévaloir aujourd’hui plus qu’hier l’ « étoile du Cameroun ». Depuis décembre 2013, la Camair-Co a aidé le gouvernement au rapatriement de Camerounais vivant en Centrafrique. La compagnie est d’ores-et-déjà requise pour assurer le déplacement pour le pèlerinage de pèlerins camerounais à la Mecque (en Arabie Saoudite) lors du Hadj qui aura lieu en octobre 2014.


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