Amélioration du climat des affaires: le cap du gouvernement pour 2016

Création d’entreprises, accès au crédit, permis de construire, transfert de propriété, etc. le Cameroun s’est fixé des objectifs à mettre en uvre dans ces différents domaines

L’environnement des affaires est-il morose au Cameroun? La réponse serait «oui!», si l’on se fie au Doing Business de la Banque mondiale qui mesure la règlementation des affaires dans les différents pays du globe. Dans le classement 2016, le Cameroun occupe la 172e position, sur 189 pays ; contre la 168e place l’année précédente, soit quatre places de perdues. «L’analyse des résultats par indicateur fait ressortir que le Cameroun a quasiment baissé sur tous les indicateurs», a fait remarquer le secrétaire permanent du Cameroon Business Forum (CBF), Moïse Ekedi, – lors de la 7e édition de ce mécanisme de dialogue public-privé, le 15 mars dernier à Douala.

Et pourtant, des choses sont faites depuis 2010, date de création du CBF, dont chaque session annuelle est présidée dans la capitale économique du Cameroun par le Premier ministre, chef du gouvernement. Entre 2010 et 2016 par exemple, près de 120 recommandations touchant divers pans de l’activité économique ont été mises en uvre. Pour la seule année 2015, 14 recommandations sur 20 ont été «soit exécutées, soit en cours de finalisation», avec un «taux de réalisation de l’ordre de 70% par rapport à une moyenne de 50% par le passé», ont expliqué à Journalducameroun.com les organisateurs du CBF. Parmi les réalisations enregistrées l’année dernière, on note par exemple : l’aboutissement du texte d’application sur l’affacturage, la finalisation du règlement intérieur de la plateforme du secteur privé, l’élaboration d’un cahier de propositions sur les emplois des jeunes par le secteur privé, la finalisation des études sur l’harmonisation des coûts des actes d’urbanisme, l’introduction du paiement électronique au niveau de la CNPS, le lancement de la phase pilote d’identifiant unique, entre autres.

Pour l’année 2016, une vingtaine de recommandations ont été prises, à respecter dans des délais précis, entre mars 2016 et décembre 2016. Elles touchent au total 10 chantiers de réformes : création d’entreprises, permis de construire, accès à l’électricité, transfert de propriété, commerce transfrontalier, exécution des contrats, inspection, promotion des investissements, accès au crédit, paiement des impôts.

Au niveau de la création d’entreprises par exemple, le gouvernement s’est donné pour objectif de réduire à 100 000 F CFA le capital minimum exigé pour la création des sociétés à responsabilité limitée (SARL) et d’établir un tarif forfaitaire pour les notaires.

Au registre du transfert de propriété, l’objectif, d’ici le mois d’avril, est d’instaurer des délais contraignants dans le cadre des procédures de morcellement et de mutation de titre foncier ; ou encore de mettre en place un système d’archivage électronique à titre pilote sur le guichet unique des transactions foncières de Douala. Le site web de la Communauté urbaine de la capitale économique du Cameroun devrait bientôt fournir – c’est l’une des recommandations – «toute l’information» concernant la réglementation en vigueur pour l’obtention d’un permis de construire en ce qui concerne notamment les procédures et les barèmes applicables.

Au niveau de l’exécution des contrats, l’un des objectifs, ambitieux, est de pouvoir vulgariser, d’ici à mai 2016, l’information sur les décisions de justice à travers la mise en place d’un site web pour les jugements rendus (et qui sont d’intérêt public) concernant les contentieux commerciaux au niveau de la Cour d’appel du Littoral.

Problème de communication
Au vu des chantiers entrepris chaque année et des réalisations faites, la place du Cameroun dans les index internationaux devrait être meilleure selon le gouvernement. L’explication, d’après le secrétaire permanent du CBF tient en des facteurs exogènes et endogènes. Au rang des facteurs exogènes, il relève: «une publicité négative constante sur les pays d’Afrique Centrale en général, réputés conservateurs et résistants aux changements (la référence récurrente est la non-application des réformes OHADA); L’inconsistance des contributeurs sollicités pour donner des avis sur le Cameroun par rapport aux différents indicateurs (du Doing Business, ndlr)».

Parmi les facteurs endogènes cités par Moïse Ekedi, l’on relève la lenteur dans la mise en uvre des lois, règlements, des mesures administratives ou des recommandations. «Aucune des mesures devant être prises avant mai 2015 n’a été mise en uvre dans les délais prescrits», explique-t-il. Dès lors que les mesures sont prises, souligne-t-il, un comportement pervers est parfois observé sur le terrain, notamment: «une résistance aux changements dans l’application des directives, très souvent liés aux intérêts personnels, rendant ainsi caduques tous les efforts déployés en amont».

Autre facteur non négligeable: «le manque de communication à l’interne ou au public des nouvelles réformes et de leur mise en application immédiate».

Pour la Banque mondiale, le manque de communication autour des réformes effectuées ferait effectivement défaut au gouvernement. «Le manque de communication autour de ces réformes demeure un problème grave, qu’il faut régler», a constaté la directrice des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, Elisabeth Huybens, au cours de la septième session du CBF, tenue le 15 mars dernier à Douala sur le thème: «Pour une meilleure perception du climat des affaires au Cameroun».

L’environnement des affaires est-il morose au Cameroun? La réponse serait «non!» pour le gouvernement, qui estime que de nombreux efforts sont menés pour attirer les investisseurs.

Consulter la liste des recommandations à mettre en uvre en 2016 au Cameroun

Consulter la synthèse des recommandations mises en uvre de 2010 à 2016 au Cameroun


Droits réservés)/n

Cameroun: la perception du climat des affaires en discussion à Douala

Le Premier ministre préside mardi, dans la capitale économique, les travaux du Cameroon Business Forum qui en est à sa 7e édition

Le Premier ministre, Philémon Yang, préside ce mardi à l’hôtel Sawa de Douala la 7e session du Cameroon Business Forum (CBF). Cette année, l’événement se tient sous le thème: «Pour une meilleure perception du climat des affaires au Cameroun». Organisé par le gouvernement en partenariat avec la Société financière internationale du groupe de la Banque mondiale, le CBF 2016 verra la présence de représentants du secteur public, le secteur privé, les partenaires au développement du Cameroun et les Organisations de la société civile.

Les travaux débuteront par une présentation des réformes déjà accomplies dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires au Cameroun et des incitations à l’investissement. Six exposés sont prévus au cours de cette journée, dont trois par le secteur public (départements ministériels) et trois par le secteur privé (organisations du patronat), d’après le programme de cette édition.

Le secteur public présentera les réformes engagées dans le cadre de l’allègement des procédures liées à la fiscalité, les innovations et perspectives en matière de création d’entreprises, et l’état des lieux de l’économie numérique. Le secteur privé interviendra quant à lui sur la problématique foncière et son incidence sur le développement économique ; les pistes et solutions pour l’emploi jeunes ; et les instruments de financements alternatifs des entreprises camerounaises. Des recommandations clôtureront les travaux.

La feuille de route du gouvernement camerounais, à travers le CBF, devrait conduire à: «la simplification des procédures de création d’entreprises, en réduisant les délais à moins de trois jours et en abaissant considérablement les coûts associés» ; «la simplification du régime des licences pour éliminer les trop nombreuses autorisations administratives préalables à l’exercice d’une activité économique»; «la réduction des coûts et délais de passage au port de Douala», «la simplification du système fiscal et douanier pour faciliter encore plus les opérations à l’import et à l’export».

Le Cameroun figure à la 172e place dans le classement Doing Business 2016 de la Banque Mondiale, qui analyse la facilité à faire des affaires dans 189 pays au monde.


Droits réservés)/n

Cameroon Business Forum: Le sursaut entrainé par le classement de la Banque Mondiale

Les participants à la cinquième édition de cette plateforme entre les secteurs publics et privés voudraient voir une amélioration du Cameroun dans les index internationaux

Pas encore suffisant ! La Banque mondiale, à travers son classement Doing Business qui donne des indicateurs sur la facilité de faire des affaires dans 180 pays, a relégué le Cameroun de la 161e à la 168e place dans son classement 2014. Et ce, malgré les réformes engagés par le pays depuis 2010, avec la mise en uvre du Cameroon Business Forum qui permet au secteur privé de faire ses propositions aux pouvoirs publics. La cinquième édition, qui était placée sous le thème : « accélérer la facilitation des procédures pour asseoir les jalons d el’émergence », s’est tenue le 06 mars 2014 à Douala.

Le Premier ministre, Philémon Yang, qui a présidé l’événement, a invité les différents acteurs de l’économie camerounaise à « redoubler d’efforts pour améliorer le classement du Cameroun dans les différents index internationaux en matière économique, y compris le Doing Business ».

De nombreuses réformes ont été initiées par le Cameroun pour améliorer le climat des affaires : la mise en place d’un centre de dédouanement des véhicules au Port de Douala, la promulgation le 18 avril 2013 de la loi sur le Code des investissements, la création d’une agence des Petites et moyennes entreprises, la dématérialisation des opérations du commerce extérieur, entre autres.

Le président du Syndicat des industries du Cameroun, Alain Malong a relevé que l’ambition affichée dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, est de faire passer la contribution du secteur manufacturier de 15% de la valeur du Produit intérieur brut à 25%. Dans un autre secteur, l’Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (Apecam), envisage de passer de l’objectif de bancarisation à la financiarisation, en développant des produits plus souples pour permettre l’accès au crédit.

Le rythme des réformes, qui est suivi dans le cadre des sessions annuelles du Cameroon Business Forum, a été jugé « relativement faible » : Sur les 49 recommandations adoptées en 2013 couvrant 13 chantiers, dont 25 étaient nouvelles et 20 objet de reconduction, l’exécution de 20 est effective, 17 sont en cours, 8 ont été requalifiées ou annulées et 4 demeurent lettre morte.

Le siège de la Primature à Yaoundé
spm.gov.cm)/n

Cameroon Business Forum: Et de cinq !

Douala accueille ce 05 mars la cinquième édition des échanges entre les secteurs publics et privés visant l’amélioration de l’environnement des affaires au Cameroun

Le gouvernement camerounais honore un rendez-vous économique devenu désormais traditionnel depuis 2010 : le Cameroon Business Forum. Pour cette cinquième édition, l’administration publique camerounaise et les hommes d’affaires s’intéressent aux procédures visant à faciliter « l’émergence » du Cameroun. Une thématique proche de celle de l’année 2014 qui fut consacrée aux questions de : « Gouvernance, éthique et transparence pour une économie émergente ». Le CBF sera présidé par le Premier ministre camerounais, Philémon Yang.

Le Cameroon Business Forum (CBF) est mis en uvre par le gouvernement camerounais et l’IFC (Société Financière Internationale) du groupe de la Banque Mondiale. C’est un mécanisme de dialogue du secteur public et du secteur privé mis en place pour uvrer à l’amélioration du climat des affaires. Le classement Doing Business de la Banque mondiale pour l’année 2014 situe le Cameroun à la 168ème place sur 180 pays inclus dans le classement, en termes de facilité des affaires. L’état actuel de l’économie camerounaise en fait un pays à revenu intermédiaire. Le Cameroun ambitionne de devenir émergent à l’horizon 2035, avec une prévision d’un taux de croissance cumulé de 5,5%. En novembre 2013, le Fonds monétaire international (FMI) avait indiqué que le pays avait réalisé un taux de croissance de 4,6%.

Le Cameroon Business Forum, présidé par le Premier ministre, est à sa cinquième édition
spm.gov.cm)/n