À 46 ans, elle s’apprête à connaître sa première expérience dans la course à la magistrature suprême
Candidate à la présidentielle 2011, elle invite les camerounais à prendre leur destin en main, car il est l’heure du changement. À 46 ans, elle s’apprête à connaître sa première expérience dans la course à la magistrature suprême au Cameroun. Teint noir, 1m62, habillement claqué généralement sur le modèle chemise et pantalon, Edith Kahbang Walla est de plus en plus présentée comme le visage féminin de la politique au Cameroun, quelques années seulement après le début de sa carrière sur ce front à forte connotation masculine. Ses dreadlocks surdimensionnés et bien enroulés dans un foulard qui rappelle le look de la chanteuse Erika Badu, Kah Walla affirme chaque jour un peu plus, son africanité, bien loin de l’image de la femme occidentale à laquelle l’on se serait attendue, parce que côtoyant depuis plusieurs années, de nombreuses cultures. Mais Kah est naturelle et entend le rester.
De la zoologie à la politique
Tout le monde est d’accord. Que ce dans la rue, à bord de sa voiture, ou à son bureau, un grand sourire ne quitte presque jamais les lèvres de Kah Walla. Joviale et accueillante, elle n’hésite pas à serrer les mains ou à répondre à quelques interrogations fussent-elles à la limite dérangeantes. Née en 1965 au Nigeria, Edith Kahbang Walla comme tout enfant, poursuit son processus de socialisation à l’école. Après ses études secondaires sanctionnées par divers diplômes, elle entre à l’université. Dans cette phase d’éducation consacrée à l’enseignement supérieur, en lieu et place des études de droit et sciences politiques, elle opte plutôt pour la zoologie. A la Howard University aux Etats-Unis d’Amérique. C’est là que Kah Walla obtient une licence en zoologie, puis suivra un master en business administration, MBA. Preuve que désormais, l’entreprenariat sera son cheval de bataille pour la vie.
Quelques années plus tard, elle crée un cabinet baptisé «Stratégies», au sein duquel elle accorde une grande place à la formation des acteurs économiques du secteur formel et surtout informel. Dans la foulée, son énergie débordante doublée à ses interventions jugées intéressantes voire édifiantes, lui ouvrent rapidement les portes des médias camerounais. Les promoteurs des évènements socioculturels la sollicite aussi, pour participer à des forums d’échanges et autres conférences – débats. Très vite, Kah Walla, devient une personnalité qui suscite de l’attention. Ses convictions politiques la dirigent sans surprise vers l’opposition, en occurrence vers le Social Democratic Front, du leader Ni John Ni Fru Ndi. Parti qu’elle décide de quitter, à la suite d’une divergence d’opinion, relative à l’inscription ou non des électeurs sur les listes électorales. Dès lors, elle se forge elle-même un cadre où elle pourra mieux exprimer son idéologie politique. D’où la mise sur pied, de l’association Cameroun Ô Bosso, au sein de laquelle elle regroupe plusieurs de ses camardes, en occurrence des jeunes. Des jeunes qui n’hésitent à l’accompagner dans son combat, comme on l’a constaté il y a quelques mois, lors de la commémoration des martyrs de février 2008, par plusieurs partis politiques d’opposition. Kah et ses camardes étaient descendues dans les rues de Douala, subissant les foudres de la police locale.

Il est l’heure
À 46 ans, Kah Walla s’apprête à connaître sa toute première expérience dans la course à la magistrature suprême au Cameroun. Candidate du Cameroon Peoples Party, CPP, à la présidentielle du 09 octobre, elle a perdu le sommeil depuis plusieurs mois. Son dynamisme s’est accentué sur le terrain surtout après la rétention de sa candidature, parmi la vingtaine jugée recevable, par la structure chargée d’organiser les élections, Elecam. Cette militante soutient mordicus que le temps du changement est enfin là. «Il est l’heure», c’est d’ailleurs le slogan qu’elle a choisi pour sa campagne électorale, afin de mieux véhiculer ses idées de changements dans tous les secteurs d’activité. Si Kah Walla fait son entrée en politique depuis seulement 2007, elle traîne derrière elle, une longue et riche carrière en management, marketing et leadership que lui confèrent ses études effectuées en occident. Depuis plus de 20 ans, cette experte a formé de nombreux acteurs politiques et économiques nationaux et internationaux. Ce qui lui permet aujourd’hui d’affirmer sans risque de se tromper, qu’elle connaît mieux les réalités du quotidien des Camerounais. Un quotidien marqué par un taux élevé de la pauvreté, de mortalité maternelle et néonatale, d’accès limité aux soins de santé, en passant par le taux de chômage de plus en plus galopant. Selon Kah, l’heure est donc venue pour chaque Camerounais, de prendre son destin en main et de bousculer cette triste réalité. Au c ur des solutions qu’elle propose, figure en grande place la restructuration du secteur informel, au vu de sa contribution importante dans le développement de l’économie nationale.

Journalducameroun.com)/n
Kah Walla, ô bosso.
Elue conseillère municipale dans l’arrondissement de Douala 1er, Edith Kah Walla forte de sa popularité sans cesse croissante, annonce en 2010, sa candidature à l’élection présidentielle 2011, sous la bannière du CPP, soit quelques mois après avoir lancé «Cameroun ô bosso», mouvement qui invite la population camerounaise à aller de l’avant. En prélude au prochain scrutin présidentiel, Kah Walla a pris le contre-pied de son ex parti politique, en exhortant les citoyens en âge de voter, d’aller s’inscrire massivement sur les listes électorales. Occasion non seulement de veiller à ce que ses membres soient inscrits, mais aussi dénicher des potentiels scrutateurs lors de l’élection. Afin de convaincre les millions d’électeurs qu’elle est la candidate idéale, Kah Walla à d’ores et déjà publier son programme, véritable invite à l’amélioration des conditions de vie de la population camerounaise. Ceci concerne aussi bien la situation des femmes, des jeunes, des personnes du 3ème âge, que les hommes de toutes les couches de la société. La candidate préconise par exemple, que les jeunes soient inclus au sein de tous postes de décision de la société. Dans un contexte marqué par une gérontocratie omniprésente, Kah estime qu’il est temps d’y apporter la fraîcheur de la jeunesse, afin de valoriser cette catégorie. Celle-ci devrait s’appuyer sur l’expérience accumulée au fil des ans, par les personnes âgées, «qui représentent une ressource incontournable», selon la candidate. Elle affirme qu’il faut insérer les handicapés, «qui constituent environ 10% de la population camerounaise des citoyens à part entière». L’opposante regrette que les dispositions actuelles, ne tiennent pas compte de cette tranche de la population, que ce soit dans les écoles, les hôpitaux, où aucune mesure n’est adaptée aux conditions de celle-ci. Dans un pays où la débauche, l’alcoolisme, bref l’indécence prime notamment dans les grandes villes, elle prône la création d’une brigade des m urs ainsi que le retour de la morale, pour lutter contre ces différents fléaux qui minent la société. Célibataire et sans enfant, Edith Kah Walla, espère bien être la candidate qui va succéder le 9 octobre prochain, au Président sortant Paul Biya, candidat à sa propre succession.
