Cameroun – Banque mondiale : un prêt de 414,5 milliards de F CFA, destiné au financement des projets

Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale a entamé une visite de quatre jours au Cameroun. Pendant son séjour, il rencontra des membres du gouvernement, des partenaires de développement et signera une importante convention de prêt. 

D’après le communiqué de la Banque mondiale publié à cet effet : « cette visite fait suite au Sommet extraordinaire des chefs d’Etats de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale et vise à réaffirmer l’engagement de la Banque mondiale dans la zone afin d’accompagner les gouvernements à mettre en œuvre les réformes et les investissements nécessaires  pour une reprise verte, résiliente et inclusive ».

Depuis hier 13 septembre,  le Cameroun accueille donc Ousmane Diagana, le vice-président de la Banque Mondiale, qui est de nationalité mauritanienne. Pendant son séjour, il prévoit une série de séances de travail avec les membres du gouvernement, les partenaires de développement, des représentants d’organisations de la société civile, le personnel médical du Centre international de vaccination, entre autres.

De sa position, le vice-président de l’institution de Brettons Woods coordonne les relations de la Banque mondiale auprès de 22 pays et gère un portefeuille de projets, d’assistance technique et de ressources financières de plus 40 milliards de dollars.

Le financement du projet de l’appui au développement de l’enseignement secondaire, du projet l’interconnexion à Yaoundé des réseaux électriques du Cameroun au Tchad, du projet d’aménagement et de valorisation des investissements dans la vallée de la Bénoué, du projet régional sur l’autonomisation de la femme et le dividende démographique volet Cameroun, étaient au menu de la rencontre d’hier lundi 13 septembre, entre Ousmane Diagana et le ministre camerounais de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey.

Pendant son séjour, il sera procédé surtout à la revue du portefeuille de coopération Cameroun – Banque mondiale et à la signature de quatre conventions de prêt concessionnel d’un montant global d’environ 414,5 milliards de FCFA destiné au financement des projets susmentionnés.

Cameroun : la Banque mondiale menace de suspendre ses financements

Des lenteurs dans la mise en place de certains projets irritent l’institution de Bretton Woods.

La Banque mondiale n’est pas satisfaite de la mise en œuvre de certains projets au Cameroun. Elle dénonce des « goulots d’étranglement qui entravent […] la mise en œuvre » de projets sous son financement.

En plus des entraves connues, à l’instar de « la lenteur de la procédure de passation de marché, les retards dans les expropriations et/ou les compensations, ou d’autres problèmes de gestion financière », l’institution financière internationale fustige « le délai de mise en vigueur des projets du portefeuille ».

L’institution a relevé ces freins au cours de la revue annuelle du portefeuille de projets Cameroun-Banque mondiale, le 19 mars à Yaoundé.

Pour l’institution de Bretton Woods, le délai de mise en vigueur des projets « a plus que doublé entre 2016 et 2019 passant de 6.7 mois en 2016 à plus de 14 mois en 2019 ».

Sept projets du portefeuille sont par exemple en attente de la déclaration de leur mise en vigueur alors qu’ils ont été « approuvés depuis plus d’un an pour certains », se désole la Banque mondiale, représentation du Cameroun.

La Banque souligne « les limites sur les décaissements » qui ne sont pas « de nature à faciliter l’exécution satisfaisante des projets ». C’est ainsi que le taux de décaissement sur l’année fiscale 2019 n’excédera pas 7% contre 18% en 2018 et 22% en 2017 », ajoute-t-elle dans cette présentation.

Pour ces raisons, l’institution internationale met en garde : « Cette situation dans laquelle les projets risquent de ne pas être achevés dans les délais convenus, de manière satisfaisante et l’atteinte des objectifs de développement compromis signifie un ralentissement de la croissance et de la lutte contre la pauvreté. Au-delà de ces conséquences immédiates, l’engagement de la Banque pourrait s’en trouver diminué du fait d’un ralentissement de la préparation et de la soumission au Conseil d’Administration de nouvelles opérations ».

Rappelons que La Banque mondiale finance 17 projets au Cameroun, dont 2 à vocation sous-régionale. Le montant de ces financements est évalué à plus de 2 milliards de dollars.