Aurélien Chedjou convoité par l’Olympic de Marseille

Le footballeur camerounais devra renforcer la défense du club français

Les dirigeants de l’OM se sont penchés sur le cas du défenseur des Lions Indomptables du Cameroun. Même si l’OM ne compte pas récupérer le joueur du club turc de Galatasaray très rapidement, le club marseillais a besoin du renfort dans sa défense et Aurélien Bayard Chedjou Fogang serait dans le viseur du club de Ligue français.

Un bémol, le salaire du Camerounais a de quoi faire réfléchir le staff marseillais puisqu’il serait directement parmi les plus hauts salariés du club. L’option qui parait la plus sérieuse serait celle d’un prêt avec option d’achat car son contrat actuel court jusqu’en juin 2017.

Une chose est certaine, Aurélien Chedjou ne sera pas recruté par le club phocéen cet hiver. Selon une radio locale, aucune offre n’a pour le moment été faite par le club phocéen pour le défenseur camerounais de Galatasaray.

Selon la même source, l’urgence pour le club serait l’attaque. L’OM chercherait un avant-centre en mesure de concurrencer Michy Batshuayi.


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Hommage au patriote Duala Manga Bell

La cérémonie y relative s’est tenue mardi à l’Université de Yaoundé IIé. A l’occasion, le film Nguma Njéméa qui raconte le dévouement du nationaliste camerounais a été projeté

L’université de Yaoundé II Soa a abrité mardi, 22 décembre 2015, une conférence sur le thème : « Autour du de la figure historique de Rudolph Duala Manga Bell », organisée en hommage au nationaliste camerounais.

Une autre articulation de l’évènement organisé devant des étudiants, des universitaires et des chercheurs est la projection du film Nguma Njéméa, réalisé par le Pr Mbonji Edjenguèlè. Une production cinématographique qui met en exergue le dévouement patriotique de Rudoph Duala Manga Bell.

Le film replonge le public dans les souvenirs du Cameroun sous protectorat allemand. Il retrace le parcours d’un intellectuel resté attaché aux valeurs ancestrales. Il se servira des connaissances acquises pour résister et contrecarrer les projets des allemands concernant la ville de Douala.

Au cours des échanges menées dans la salle des actes de Yaoundé II, les participants ont dressé mardi le portrait d’un nationaliste fier et opiniâtre, incorruptible et intransigeant pour défendre jusqu’à la mort l’intérêt général.

« Duala Manga Bell est à la fois héros du nationalisme et héraut de la liberté. Son courage et son amour pour la patrie doivent entretenir la ferveur patriotique », a dit le ministre de l’Enseignement supérieur, Jaques Fame Ndongo.


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Toujours pas d’école pour les enfants camerounais à Malabo

Par la Fondation nationale de politique étrangère (Fonape)

Le Fonape interpelle le Premier ministre camerounais

Son Excellence Philémon Yang Premier Ministre.
Objet : Rappel du dossier d’acquisition d’un terrain pour la construction d’une école camerounaise à cycle complet à Malabo. Monsieur le Premier Ministre, depuis quatre ans, l’Etat du Cameroun a pris la décision d’acquérir un terrain pour la scolarisation des enfants camerounais à Malabo.

Malheureusement en dépit de plusieurs missions interministérielles sur place et l’identification effective d’un terrain situé au centre de la ville, ce dossier semble dorénavant totalement paralysé.

La cause de ce blocage est directement notre ambassadeur qui a déployé moult man uvres pour empêcher tout aboutissement, n’hésitant pas à humilier proprement le ministre de l’éducation de base, à désobéir ouvertement au ministre des relations extérieures, et à se ficher radicalement des injonctions de la présidence de la République. Il s’agit d’une situation inédite, caractéristique cependant, d’un laxisme généralisé qui met à mal notre crédibilité et notre image sur la scène internationale.

La conséquence logique est le sort pitoyable des enfants camerounais condamnés à une école du sous-sol insalubre de la chancellerie, elle-même à peine acceptable pour notre rang dans la sous-région.

Aussi, nous en appelons à votre ultime intervention et action, pour mettre fin à cette honte insupportable dont l’ambassadeur, non content d’avoir réduit la coopération avec ce riche et très convoité pays voisin à sa plus simple expression, est le seul responsable. Les crédits sont à chaque fois disponibles, mais à chaque fois, ce diplomate s’organise pour les faire tomber dans le clos.

Dans cette attente, croyez, Excellence Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de notre très haute et patriotique considération./Par la Fondation nationale de politique étrangère (Fonape).


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Attentats de Paris: l’indignation du Conseil des Camerounais de la Diaspora

Par le Conseil des Camerounais de la Diaspora (CCD)

Mesdames, Messieurs, Cher(e)s compatriotes, La République française, notre deuxième patrie vient de faire face ces dernières heures à des attaques d’une barbarie inqualifiable….

Les ennemis de la République ont une fois de plus décidé de passer à l’assaut, foulant encore aux pieds cette valeur universelle qu’est la liberté et qui se trouve être le fondement de la société moderne dans laquelle nous vivons.

Nous le Conseil des Camerounais de la Diaspora (CCD), qui nous sommes fixés comme objectif la promotion des valeurs de la République, par solidarité avec les victimes et leurs familles, avons décidé en ce jour de deuil de reporter la tenue de notre AGE à une date ultérieure.

Vive la liberté
Vive la République
Paris, le 14 novembre 2015.


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Cameroun: l’art urbain au service du tourisme

Il y a encore peu de temps, le street art ne signifiait rien pour le commun des camerounais. Depuis quelques années, cette nouvelle forme d’architecture commence à transformer le visage de nos rues

Il y a encore peu de temps, l’art urbain n’avait aucune signification pour le commun des camerounais. Depuis quelques années, cette nouvelle forme d’architecture commence à transformer le visage de nos rues.

C’est dans les années 1960 que ce type d’art voit le jour avec le précurseur Allan Kaprow qui affirme que « l’art s’est déplacé de l’objet spécialisé en galerie pour l’environnement urbain réel ». L’art urbain ou street art, est un mouvement artistique contemporain. Il regroupe toutes les formes d’art réalisées dans la rue, ou dans des endroits publics, et englobe diverses techniques telles que le graffiti, la réclame, le pochoir, la mosaïque, les stickers, l’affichage etc. C’est principalement un art éphémère vu par un très grand public.

L’Europe est le continent qui a vu naître et se développer l’art urbain. Le Cameroun n’a pas une grande histoire avec cette nouvelle forme d’art. Aussi vrai qu’il y avait quelques réalisations qu’on pouvait apercevoir en passant dans la rue, il est aussi vrai que les populations ne s’en préoccupaient pas. C’est dans les années 2000, avec l’émergence d’une nouvelle classe d’artistes, que l’art urbain va commencer à trouver sa voie.

Depuis quelques années, l’art urbain a commencé à trouver ses marques au pays des Lions Indomptables. Aussi bien dans les rues, que sur les maisons et même les bâtiments publics, on remarque une dynamisation de l’art avec des jeunes qui n’hésitent pas à user de leurs talents sur tous les espaces possibles.

Selon la présidente du centre d’art contemporain Doual’art, Marilyn Douala Manga Bell, les mentalités commencent à évoluer. «Il y a 20 ans, il n’était pas évident de parler d’art urbain avec autant d’effervescence, personne ne s’y intéressait. Aujourd’hui il y a même des évènements qui leurs sont dédiés et ça c’est une avancée considérable» a-t-elle déclaré.

Une assertion soutenue par un autre amateur d’art, Arthur soria, ancien directeur de Jovago au Cameroun qui déclarait lors du Salon Urbain de Douala (SUD): «les artistes commencent à participer au rayonnement des cités, et c’est très positif. Un évènement comme celui-ci, trouve toute sa légitimité parce qu’il permet non seulement de sensibiliser les acteurs mais aussi d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur l’impact de cette activité sur le rayonnement du pays».

Art urbain au Cameroun.
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Meilleur joueur africain 2015: pas de Camerounais dans le top 10

Nicolas Nkoulou, Stéphane Mbia et Vincent Aboubakar ne font pas partie des dix candidats retenus par la CAF pour le titre de meilleur joueur de l’année

Les Camerounais Nicolas Nkoulou (Marseilles, France), Stéphane Mbia (Trabzonspor, Turquie) et Vincent Aboubakar (FC Porto, Portugal) n’ont pas été retenus dans la liste des 10 nommés pour le prix du joueur africain de l’année 2015, publié lundi par la Confédération africaine de football.

Ce prix sera décernée le 07 janvier à Abuja au Nigeria à l’issue du vote des sélectionneurs nationaux ou des directeurs techniques nationaux des 54 pays membres de la CAF.

Le quadruple tenant du titre, l’Ivoirien Yaya Touré (Manchester City, Angleterre) est en course pour un cinquième titre. Il a été choisi aux côtés notamment de l’un des favoris, le Gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (Borussia Dortmund, Allemagne), en tête du classement des buteurs en Bundesliga (à égalité avec le Polonais du Bayern Munich Robert Lewandowski).

Les 10 nommés
André Ayew (GHA/Swansea)
Aymen Abdennour (TUN/Valence)
Mudather Eltaib Ibrahim Karika (SUD/EL Hilal)
Mohamed Salah (EGY/AS Rome)
Pierre-Emerick Aubameyang (GAB/Borussia Dortmund)
Sadio Mané (SEN/Southampton)
Serge Aurier (CIV/Paris SG)
Sofiane Feghouli (ALG/Valence)
Yacine Brahimi (ALG/Porto)
Yaya Touré (CIV/Manchester City)


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Yaoundé, une prière inter-religieuse pour les Camerounais décédés à la Mecque

Après la journée de deuil national décrétée le 16 octobre par le chef de l’Etat, la nation camerounaise s’est retrouvée mardi au palais des Sports pour un recueillement en mémoire de ses disparus

Des Camerounais, par centaines, sans distinction de religion ou de classe sociale, se sont retrouvés dans l’après-midi du mardi, 20 octobre 2015, au palais polyvalent des Sports de Yaoundé, capitale politique du pays. Il s’y tenait une cérémonie d’hommage aux 76 compatriotes (selon le dernier bilan) décédés lors du pèlerinage à la Mecque en Arabie Saoudite.

Objet du regroupement, la prière inter-religieuse organisée en la mémoire des disparus s’est tenue en présence du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd), René Emmanuel Sadi, représentant personnel du chef de l’Etat, Paul Biya. A ses côtés, la grande majorité des membres du gouvernement.

A l’occasion, plusieurs sujets de prière ont été élevés à «Dieu». Le Cheick Ibrahim Moussa, imam de la Mosquée centrale N°1 de la Briqueterie à Yaoundé a par exemple invité la communauté à prier pour un prompt rétablissement des personnes blessées. A sa suite, l’imam Nji Ali Mefire a élevé la voix pour la consolidation de la paix et de l’unité au Cameroun et notamment pour les forces de défense et de sécurité engagées dans la lutte contre la secte islamiste Boko Haram.

La parole a également été prise par le révérend pasteur Samuel Valérie Manaka Koum de l’Eglise évangélique du Cameroun qui a exhorté les uns et les autres à faire confiance à l’Eternel. «La mort n’est pas une fatalité» a-t-il relevé. Et à l’archevêque métropolitain de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga d’ajouter: «ceux qui meurent dans la foi, leur foi sera à la fois grande devant Dieu et devant les hommes. Ils sont morts en héros de la foi. Ils n’ont pas tué quelqu’un pour aller au paradis… Leur mort accidentelle est survenue alors qu’ils rendaient honneur à Dieu».

Près d’un mois après la bousculade survenue à Mina le 24 septembre dernier, la nation camerounaise continue de porter le deuil de ses victimes. Le recueillement de mardi s’inscrivait, en quelque sorte, dans la continuité de la journée de deuil national décrétée vendredi, 16 octobre 2015, par le président de la République.


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Parlement Panafricain: premiers pas des Camerounais

Le cabinet de l’institution est dirigé depuis quelques semaines par Lisette Elomo Ntonga. Le vice-président du Sénat camerounais, Sylvestre Naah Ondoua, y est aussi en tant que député

A 48 heures de la clôture de la première session ordinaire de la quatrième législature, si tous les six discours publics prononcés par le président du Parlement panafricain (PAP) ont été très applaudis ou alors si nombre de députés reconnaissent une amélioration dans la ventilation de la documentation, c’est en partie dû au travail de fond fait par le cabinet.

Ici au PAP, le cabinet est dirigé depuis quelques semaines par Lisette Elomo Ntonga, ancien directeur de l’Institut des relations internationales du Cameroun et 17 ans comme secrétaire général des universités de Yaoundé I et II. Elle a l’ il sur tout. Quand l’honorable Nkodo Dang arrive à 6h30 mn, alors que les travaux commencent dans deux heures et demie, Mme le chef de cabinet est déjà présente. «Je suis la porte d’entrée et de sortie de tout ce qui va chez le président du PAP», dit-elle modestement. La fonction est nouvelle et elle affirme néanmoins qu’elle continue d’apprendre.

Tout comme le vice-président du Sénat camerounais, Sylvestre Naah Ondoua, qui a fait ses premiers pas comme député au PAP. C’est que depuis sa désignation l’année dernière, il a participé en qualité d’observateur et ce n’est que la semaine dernière qu’il a prêté serment et arboré l’écharpe. «Durant toute cette session, j’ai participé aux différentes plénières et aux ateliers connexes comme celui consacré à l’Empowerment des femmes. J’attends d’achever avec le vote des résolutions», souligne-t-il.

C’est tout aussi nouveau le PAP pour l’enseignante de médecine, Dr Marie Claire Moampea Mbio. Elle a été durant ces deux semaines de toutes les plénières et de tous les ateliers. Presque inséparable avec Isabelle Silikam Manamourou, plus ancienne qu’elle au PAP, on aurait dit que la sénatrice ne voulait rien rater des méandres de cette chambre africaine. «Je pars avec le sentiment d’avoir vécu une très grande expérience de démocratie et de tolérance, surtout après ces débats sans concession en plénière», susurre-t-elle.


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Grand Prix Cycliste International Chantal Biya: 12 Camerounais sur le départ

Ils seront en compétition pour la succession de l’Erythréen, Mekseb Debesay, vainqueur de l’édition 2014 du tournoi

Le premier coup de pédale de l’édition 2015 du Grand Prix Cycliste International Chantal Biya sera donné demain, mercredi 14 octobre 2015, dans la ville de Douala, capitale économique du Cameroun. Le Cameroun sera représenté par 12 cyclistes avec comme tête de fils Clovis Kamzong Abossolo, classé troisième lors de l’édition précédente. La plus grande absence est celle de Yves Ngue Ngock. Le camerounais le plus titré de la compétition (deux victoires en 12 éditions) n’a pas été retenu par le staff technique. Mais ses compatriotes sont déterminés à donner une troisième victoire finale au Cameroun.

Et pour les booster d’avantage, les Fédérations camerounaises de cyclisme (Fécacyclisme) leur a versé les primes olympiques de différentes catégories et de participation cinq jours avant le coup d’envoi. Ceci pour éviter toute revendication éventuelle de primes avant la compétition. Les cyclistes et encadreurs sont tous passés à la caisse. Ils ont remercié les pouvoirs publics pour ce geste qualifié de surprise et se sont engagés à défendre valablement le drapeau du Cameroun.

Mais avant de prendre la piste, les cyclistes ont été honorés par le tout nouveau ministre des Sports et de l’Education physique, Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt. C’était le samedi 10 dans la salle des Conférences de son département ministériel. Au cours de cette cérémonie qui regroupait responsables de la Fédération, cyclistes et encadreurs, le ministre des Sports a demandé aux représentants du Cameroun de faire preuve d’exemplarité à toute épreuve, de patriotisme, de loyalisme, de professionnalisme pour demeurer des modèles par la correction de leurs comportements au sein de l’équipe nationale.

Car, «au moment où la mobilisation et la participation de tous les Camerounais sont nécessaires pour relever de nouveaux défis complexes, vous devez conformément aux instructions du Chef de l’Etat, servir d’exemples en demeurant une équipe soudée, disciplinée, engagée, créative, combative, déterminée à accélérer la marche de notre pays vers l’émergence», a dit Bidoung Mkpatt.

«Le Gouvernement quant à lui, a pris toutes les dispositions nécessaires pour accompagner les sélections nationales de cyclisme aussi bien pendant la préparation que pendant la participation au Grand Prix Cycliste International Chantal BIYA», a-t-il ajouté.
Le ministre a remis à titre symbolique le drapeau national au capitaine Damien Tekou Fokou, pour porter haut l’étendard du Cameroun.

L’Egypte Forfait, le Burkina Faso en piste.
L’Égypte ne sera pas comptée parmi les concurrents du Cameroun dans cette 15e édition de la course. Le pays qui avait jusque-là confirmé sa participation à la compétition s’est désisté à la dernière minute. Le président de la Fédération Égyptienne de Cyclisme et Président de la Confédération africaine de cyclisme, le Dr. Wagib Azzam, a saisi la Fécacyclisme le 11 octobre 2015 pour l’en informer. Il a évoqué à la fois des raisons indépendantes de sa volonté ainsi que celles liées à ses engagements à l’Union Cycliste Internationale (UCI).

Après le désistement de l’Egypte, le Burkina Faso a marqué son envie de prendre part à la compétition. C’est ainsi qu’il a envoyé à la fécacyclisme la liste de ses coureurs cyclistes devant prendre part au Grand prix Chantal Biya.

En plus de celle du Cameroun, 12 équipes venues d’Europe et d’Afrique vont prendre part à cette compétition prévue du 14 au 18 octobre 2015.

Liste des coureurs camerounais engagés dans la compétition.
Tekou Damien, Mbah Hervé Raoul, Guewa Clovis, Tella Arthuce, Lontsi Yannick, Yemeli Herman, Ngeh Kwefi, Kamzong Abossolo Clovis, Nguimkeng Franklin, Fozing Robert, Simo Sando Dieunedort et Nzeke Géremie Francis.


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Bousculade à la Mecque: 21 morts et des dizaines de blessés parmi les pèlerins camerounais

C’est le premier bilan officiel communiqué vendredi, 25 septembre, par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi

Au moins 21 morts et plusieurs dizaines de blessés ont été enregistrés parmi les pèlerins camerounais présents lors de la bousculade survenue jeudi, 24 septembre 2015, à Mina, en Arabie Saoudite. L’information a été rendue publique ce vendredi, 25 septembre 2015, dans un communiqué signé du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), René Emmanuel Sadi, et lu à la radio nationale.

«Au moment où ce communiqué est rendu public, 77 camerounais parmi ceux pour lesquels des recherches avaient été lancées ont été retrouvés, et immédiatement pris en charge par la délégation officielle du Cameroun et d’autres missions diplomatiques en Arabie saoudite. Pour ceux des Camerounais n’ayant pas encore été retrouvés, des recherches se poursuivent activement», précise ledit communiqué.

Le chef de l’Etat, Paul Biya, qui a adressé ses condoléances aux familles éprouvées, a ordonné que des «mesures appropriées soient instamment prises pour apporter aux pèlerins en souffrance toute l’assistance nécessaire à leur prise en charge, sous des formes diverses que nécessitent chacune de leurs situations». Le Minatd, par ailleurs président de la Commission nationale du Hadj, a annoncé que des informations supplémentaires seront apportées au cours d’un point de presse que donnera le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary.

La bousculade qui a fait plus de 717 morts et 805 blessés a eu lieu dans la rue 204 qui est l’une des artères principales reliant Mina à Jamarat. C’était lors de la cérémonie de lapidation symbolique de satan, un rituel qui consiste à jeter des pierres sur une grande stèle représentant satan. C’est alors qu’une marée humaine quittant l’une des stèles a rencontré une foule venant en sens inverse.

L’Aïd el-Kébir est une pratique qui rassemble régulièrement des milliers de fidèles musulmans. Cette année, près de deux millions de personnes ont pris part à ce rituel, au nombre desquels près de 4500 pèlerins camerounais.

Cette tragédie survient deux semaines après l’effondrement d’une grue, le 11 septembre dernier, à la grande mosquée de la Mecque, faisant 107 morts et 238 blessés. C’est la septième fois depuis 1990 qu’un accident du genre se produit lors des pèlerinages en Arabie saoudite.


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Association des Camerounais du Canada: convocation pour le scrutin de novembre

Par Prosper Nguegang

La commission Électorale Indépendante (CEI) de l’Association des Camerounais du Canada (ACC) Communique:
Conformément aux statuts de l’ACC (Article 16) et au règlement intérieur de l’ACC (Titre 7, Articles 18-41) qui définissent les règles et procédures électorales en vue du renouvellement des membres du conseil d’administration de l’ACC, les membres de l’ACC réunis à Montréal en assemblée générale extraordinaire du 22 août 2015, sous l’impulsion de la Commission de Rapprochement, de Ralliement et de Réconciliation (C3R), ont désigné une Commission électorale indépendante (CEI) qui a pour mandat d’organiser les élections et de superviser la transition entre le bureau sortant et le nouveau bureau élu de l’ACC.

À cet effet, la CEI lance un appel à candidature pour tous les ressortissants camerounais du Canada souhaitant déposer leurs candidatures pour les élections à l’ACC. Cette élection se tiendra le 14 Novembre 2015 à Montréal. Règles de mise en candidature (article 16, alinéas 1 à 6 des statuts).

1. Constitution de la liste:
Les élections du conseil d’administration de l’ACC se font par scrutin de liste. Chaque chef de liste (candidat au poste de président) doit soumettre à la CEI, dans les délais spécial de 50 jours, à compter de la date de signature de ce communiqué, sa candidature et celle des membres de son équipe.

Chaque équipe doit présenter un candidat pour chacun des postes suivant: i) 1 Président ii) 1 Secrétaire général iii) 1 Trésorier iv) 1 Vice-Président, relations avec le Cameroun v) 1 Vice-Président, relations avec le gouvernement du Canada vi) 1 Vice-Président, relations avec le gouvernement du Québec et la Ville de Montréal vii) 1 Vice-Président, relations avec les universités et les étudiants viii) 1 Vice-Président, communications et relations publiques ix) 1 Vice-Président, affaires sociales et communautaires

2. Éligibilité:
Les membres du Conseil d’administration de l’ACC sont élus par l’Assemblée générale selon les principes suivants: – chaque liste doit refléter la diversité ethnique de la communauté camerounaise et ne doit pas comprendre plus de deux (2) ressortissants d’un même groupe ethnique; – le président élu est responsable de son équipe qu’il présente à l’Assemblée générale. – les détails concernant les modalités de l’élection des membres du Conseil d’administration de l’ACC sont indiqués dans son Règlement intérieur.

3. Fonctions de chaque membre du bureau:
Les fonctions de chaque membre du bureau sont définies dans les articles 17 et 18 des statuts de l’ACC.

Constitution du dossier de mise en candidature:
Chaque dossier de mise en candidature doit comprendre toutes les pièces suivantes:
1- Une demande sous forme de formulaire de mise en candidature dument rempli.
2- Une lettre de motivation du candidat au poste de président adressée à la CEI via son président.
3- Le CV du candidat au poste de président et le CV de celui de chaque membre de son équipe.
Tous les dossiers de mise en candidature doivent être adressés en un seul envoie et par courriel aux 2 adresses suivantes: jeanpaulmak@yahoo.ca et pnguegang@yahoo.com
4- Frais d’inscription de 5$ par membre, à verser à la CEI, pour avoir le droit de vote et être éligible.

4- Examen des candidatures:
La Commission électorale, composé de 7 membres dument nommé à l’AG du 22 août, examinera la validité des candidatures par rapport aux critères d’éligibilité énoncés à l’article 16, alinéa 1) des statuts de ACC et avisera, le cas échéant, le chef de file d’une liste donnée de toute irrégularité qui pourrait être constatée sur sa liste au moins 120 heures (5 jours) avant les élections.

Dans une telle situation, le chef de liste doit régler le problème au plus tard 72 heures avant les élections, ceci par courriel, adressé à la CEI avec accusé de lecture.

La CEI se donne cinq (05) jours ouvrables après le dépôt d’une candidature pour le traitement complet de son éligibilité.
Campagne électorale: Il est à noter qu’aucun candidat ne sera autorisé à battre campagne qu’après une confirmation officielle par email de l’éligibilité de sa liste par la CEI. En d’autres termes, la Campagne électorale débute dès validation de l’éligibilité d’un candidat par le CEI.

5- Des Dates importantes:
14 Septembre 2015: mise en place du corps électoral et ouverture des candidatures
04 Novembre 2015: Délai de dépôt des candidatures auprès de la CEI, au plus tard à minuit (heure de l’Est), soit 10 jours avant la date prévue des élections (voir article 25 du règlement intérieur) 14 Novembre 2015: Élection du bureau exécutif de l’ACC. Ce communiqué sera diffusé partout ou besoin sera pour servir et valoir ce que de droit.

PS: dans ce communiqué, le genre masculin est utilisé comme générique, dans le seul but de ne pas alourdir le texte.

Fait à Montréal, le 13 septembre 2015.


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Effort de guerre: des Camerounais de Guinée équatoriale font un geste

Ils ont remis lundi à Yaoundé des denrées alimentaires, destinées aux forces de défense engagées au front contre Boko Haram, au Comité interministériel chargé de la gestion des dons

Du riz, du sucre, de l’huile de table, des palettes d’eau minérale. Le tout pour une valeur de près de 10 millions de F. C’est le geste des Camerounais vivant en Guinée équatoriale en faveur des forces de défense et de sécurité et des populations victimes des exactions de la secte islamiste Boko Haram.

Les donc ont été réceptionnés à la Base aérienne 101 de Yaoundé lundi, 07 septembre 2015, par le ministre délégué auprès du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, chargé des collectivités territoriales décentralisées, Jules Doret Ndongo. «Nous sommes venus rassurer le président de la République et lui réaffirmer notre soutien sur la manière dont il conduit la lutte contre la secte islamiste Boko Haram», a déclaré le chef de la délégation des donateurs, Joseph Tindjou.

«Ce don arrive à un moment important du conflit que notre pays a engagé contre Boko Haram», a réagi Jules Doret Ndongo qui était entouré pour la circonstance du gouverneur de la région du Centre, Joseph Wilson Otto. S’exprimant au nom du président du Comité interministériel ad hoc chargé de la gestion des dons, René Emmanuel Sadi, le ministre délégué, Jules Doret Ndongo a dit qu’il s’agit d’un geste de solidarité très apprécié.

Il a dès lors traduit la gratitude des forces de défense et des populations concernées pour cet acte de générosité, en rassurant les donateurs de ce que tout sera mis en uvre pour faire parvenir les dons à leurs bénéficiaires.

Un appui pour encourager les soldats au front.
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Dérive médiatique: les Camerounais de côte d’ivoire saluent la réaction du gouvernement

Par Les Camerounais de Côte d’Ivoire

Déclaration n°2 de la Fédération des Associations Camerounaises de Côte d’Ivoire à propos de la mise en garde salutaire du gouvernement camerounais contre les medias camerounais injurieux envers les autorités ivoiriennes

-Considérant l’amitié et la fraternité existant de longue date entre les peuples frères de Côte d’Ivoire et du Cameroun;

-Considérant la déclaration solennelle n°1 de la Fédération des associations camerounaises de Côte d’ivoire en date du 13/08/2015 dénonçant la dérive haineuse des certains médias camerounais envers les autorités légitimes et légales de Côte d’ivoire;

-Considérant le contenu convergent de la déclaration en date du 27/08/2015 du porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary, ministre de la Communication, lu sur les antennes de la Crtv (Cameroon radio and television) et mettant en garde solennellement les médias camerounais coupables d’attaques diffamatoires et parfois injurieuses envers les pays étrangers et envers leurs dirigeants, à l’instar notamment de la Côte d’Ivoire;

-Considérant que l’honneur du Cameroun et l’honorabilité des Camerounais vivants en Côte d’ivoire ne sauraient être ternis par des mains tapies dans l’ombre alors qu’il est aisé de les identifier et de les sanctionner;

-Considérant le changement de tactique des médias de la haine, qui se sont désormais transportés au Tchad et en Guinée Equatoriale pour continuer leur projet d’intoxication et de diversion des peuples africains;

Affirmons solennellement au regard de ce qui précède que:
-Nous félicitons objectivement le gouvernement camerounais pour cette mise en garde dont l’urgence n’était plus à signaler; et nous nous félicitons de constater que le gouvernement camerounais a ainsi fait sienne, l’analyse de la situation que notre Fédération avait produite deux semaines plus tôt à Abidjan;

-Nous savons gré au gouvernement camerounais d’avoir entendu le cri de détresse des Camerounais de Côte d’ivoire, car ce sont leurs vies qui étaient mises en péril par ces propagandistes délirants aux intentions obscures;

-Nous demandons au gouvernement camerounais d’aller plus loin en appliquant stricto sensu la loi, chaque fois que des journalistes ou intervenants outrageraient les autorités légales et légitimes d’un pays ami du Cameroun. Les tribunaux doivent sanctionner les contrevenants, afin que force demeure à la loi!

-Nous rassurons le peuple frère de Côte d’ivoire qu’aucune déstabilisation de notre pays d’accueil ne passera par le Cameroun!

-Nous demandons aux gouvernements africains de prendre conscience du mal rampant que représentent ces chaînes qui migrent de pays en pays avec le projet de semer la haine, la terreur et la zizanie dans nos sociétés en émergence;

-Nous réitérons au gouvernement ivoirien et au peuple ivoirien notre entière disponibilité en ce qui concerne les actions de cohésion sociale, de paix et de réconciliation, tout en respectant les obligations de réserves et les astreintes qui sont les nôtres.
Vive l’intégration africaine!

Vivent l’amitié et la fraternité ivoiro-camerounaise!
Abidjan 28/08/2015

Ont signé la présente déclaration:
-Nicodème Fotso, Président de CPR-CI (Camerounais pour la République en Côte d’Ivoire)
-Professeur Franklin Nyamsi, Président du Collectif Diasporique Camerounais (CDC)
-Jeanine Mengue Mballa, Présidente de L’Association Camerounaise des Amis de la Côte d’Ivoire (ACAI)
-Djibril Mohamadou, Président de l’Amicale des Camerounais d’Afrique de l’Ouest (ACAO)
-Emmnuel Pouga, Président d’honneur de l’association de BA NA BA Cameroun (BBC)
-Pascal Tchuegeun Président de l’association des operateurs économiques Camerounais en Côte d’ivoire
-Joseph Epoupe Ekoue, Président de l’association des cadres Camerounais de Côte d’Ivoire(ACCI)
-Ngangoum Parisien, Président de l’association Camerounaise 237
Charles Dhinn, Président de l’association culturelle Côte d’Ivoire-Cameroun(ACCIC)
-Jacques Wendji, président de l’association Camerounaise les lions d’Abobo
-Kamdoum joseph, President de l’association Man No Run (M N M) Côte d’Ivoire
-Dimas Kenmegne, Président de l’association des jeunes ressortissants camerounais de Côte d’Ivoire(AJRCCI)

Ampliations
Ministère de la communication RCI
Programme national de cohésion sociale PNCS
Ambassade du Cameroun en RCI


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L’Afrique peut nourrir l’Afrique

Face à la hausse du prix du blé sur le marché mondial, les paysans camerounais s’organisent pour assurer la sécurité alimentaire en fabriquant des farines à base de produits locaux

Un couteau dans une main, un tubercule dans l’autre, Mireille Yamben épluche rapidement des tubercules de manioc qu’elle met à laver dans une bassine. Elle passe ensuite ces tubercules dans une cossetteuse, un appareil qui concasse les tubercules. Puis, les cossettes sont mises à sécher pendant quelques heures dans un four artisanal fait de terre cuite. La jeune fille d’une trentaine d’année utilise enfin un moulin pour transformer les bouts de tubercules en farine de manioc.

Mireille Yamben est membre d’une association d’agricultrices dont l’objectif est la transformation des tubercules en farine. Au Cameroun, plusieurs regroupements d’agricultrices, pratiquant l’agriculture familiale, se livrent aussi à la transformation à petite échelle du manioc en farine. Cette farine est ensuite utilisée pour la fabrication du pain, des viennoiseries et des pâtes alimentaires. Ces aliments très consommés par les camerounais sont cependant inaccessibles à une grande majorité de la population à cause du prix prohibitif. En fait, ces aliments sont fabriqués à base de farine de blé, une farine importée dont le prix est sujet à fluctuation en fonction du cours du blé sur le marché mondial. Cette fluctuation des prix expose les populations à l’insécurité alimentaire.

D’après le rapport d’évaluation de l’atteinte par le Cameroun des Objectifs du Millénaire pour le développement, élaboré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), «au Cameroun, la perspective d’éliminer l’extrême pauvreté et la faim à l’horizon 2020 reste incertaine si on s’en tient à la tendance actuelle». Toutefois, certains pays s’en sont mieux sortis. D’après le rapport intitulé l’Etat de l’insécurité alimentaire dans le monde élaboré en 2015 par la FAO, «les pays ayant fait des progrès dans la lutte contre la faim ont bénéficié de conditions politiques stables et ont promu la croissance économique inclusive et le développement de l’agriculture, de la pêche et de la foresterie».

Conditions difficiles
Depuis 2008 au Cameroun, l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic), le plus grand regroupement de producteurs du Cameroun, mène des études et des plaidoyers pour l’incorporation de 10% de farine de tubercules de manioc produite localement, à la farine de blé importée, lors de la fabrication du pain.

« Le consommateur ne sentira pas de changement au niveau du goût, mais le pain sera plus riche et plus lourd », explique Bernard Njonga, le fondateur de l’Acdic. Il précise qu’à plus de 10% d’incorporation, le pain devient lourd et ne croustille plus. L’association propose également d’incorporer 30% de farine de patate, qui est un peu sucrée, dans la fabrication de viennoiseries. Cela pourrait aider à réduire le coût du sucre utilisé dans les gâteaux.

L’ajout de farines locales pourra réduire le coût du pain, la dépendance vis-à-vis des importations et favoriser la sécurité alimentaire, tout en permettant à l’agriculture locale de se développer. Et pourtant, la réalisation du projet se heurte à divers obstacles.

Les membres de l’Acdic ont expérimenté la transformation locale de la farine de tubercule de manioc et les résultats étaient concluants. Ils ont ensuite approché des boulangers, qui ont accepté d’utiliser les farines locales mais à certaines conditions.

« Les boulangers veulent des farines de couleurs uniformes, ayant un même taux d’humidité, une même granulométrie. C’est-à-dire, lorsqu’on écrase la farine, que la finesse soit la même. Or, les paysans sont incapables de respecter ces conditions. Ils sont plus aptes à produire », explique Bernard Djonga.

Décision politique
Ces conditions des boulangers sont impossibles à remplir par les paysans, c’est pourquoi il faudrait une industrialisation. Et les industriels disent attendre une décision politique avant d’investir.
« Il faut que le chef de l’Etat décide que le pain consommé au Cameroun sera dorénavant enrichi à 10% de farines locales. Une telle décision libère les investisseurs et les industriels qui pourront s’engager sans craintes et mettre en place un mécanisme de production et de transformation de la farine locale », poursuit Njonga.

D’après les études menées par l’Acdic, l’incorporation de 10% de farine locale dans le pain entrainerait 5,75 milliards Fcfa net d’économie par an à l’Etat camerounais. De plus, elle va stimuler la production agricole, permettre de créer 49.000 emplois et des usines de production de farines.

Depuis 2008, et malgré les nombreuses démarches entreprises par l’Acdic, la décision politique du Cameroun se fait toujours attendre. Toutefois, d’autres pays ont favorisé l’incorporation de farines locales qui permet à la fois d’assurer la sécurité alimentaire, de promouvoir les agriculteurs.

Depuis plusieurs années, le Nigeria par exemple oblige les fabricants de farine à y incorporer 10 pourcent de farine de manioc. Au Sénégal, le Fonds national pour la recherche agricole et agro-alimentaire a introduit sur le marché un pain fait à base de farines de blé et de farines locales. A court terme, cette combinaison permettra de réduire les importations de blé de plus d’un tiers. Ce pain permettra aussi de garantir la sécurité alimentaire car possédant beaucoup de nutriments.

Selon la FAO, environ de 850 millions de personnes souffrent encore de sous-alimentation chronique dans le monde soit 15.5% de la population mondiale. L’amélioration des politiques communautaires en matière de sécurité alimentaire, aux plans national et continental, pourrait considérablement réduire le nombre de personnes victimes de l’insécurité alimentaire.

Un marché en Afrique.
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Des Casques bleus rwandais et camerounais suspectés de viol d’une fillette de 12 ans à Bangui

Par Amnesty International

Amnesty International, Nouvelles, 11 août 2015. Il faut que le viol d’une fillette de 12 ans et ce qui s’apparente à l’homicide sans discrimination d’un adolescent de 16 ans et de son père, qui auraient été commis par les forces de maintien de la paix sous mandat des Nations unies en République centrafricaine, fassent l’objet d’une enquête de toute urgence et que les responsables présumés de ces agissements soient suspendus immédiatement, a déclaré Amnesty International.

Les faits se sont déroulés les 2 et 3 août, alors que les forces de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation de la paix en République centrafricaine (MINUSCA) effectuaient une opération dans l’enclave musulmane du PK5 à Bangui, la capitale.

[i «D’après les éléments dont nous disposons, tout porte à croire qu’un casque bleu a violé une fillette et que d’autres ont tué deux civils de façon aveugle, a déclaré Joanne Mariner, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International.

«Il faut qu’une enquête indépendante soit menée de toute urgence par la justice civile et que les responsables présumés de ces crimes soient suspendus sans délai et pour toute la durée des investigations.»

Amnesty International s’est entretenue avec 15 témoins immédiatement après les faits, ainsi qu’avec la fillette concernée et des membres de sa famille. L’infirmière qui a examiné la fillette a relevé des éléments qui pourraient être imputables à une agression sexuelle.

Pendant une perquisition effectuée dans une maison le 2 août vers 2 heures du matin, la fillette s’était cachée dans la salle de bain. Un homme portant, semble-t-il, un casque bleu et un gilet des forces de maintien de la paix des Nations unies l’a emmenée à l’extérieur et violée derrière un camion.

«Je me suis mise à pleurer, alors il m’a giflée fort et a mis une main sur ma bouche», a expliqué la fillette aux délégués d’Amnesty International.

Un porte-parole de la MINUSCA a indiqué à Amnesty International que l’opération avait été menée par des policiers et des gendarmes rwandais et camerounais sous mandat des Nations unies.

Le 2 août en début de matinée, un soldat camerounais a été tué et neuf soldats ont été blessés lors d’affrontements armés avec des habitants de l’enclave.Le lendemain, des casques bleus sont retournés au PK5. Des témoins ont déclaré à Amnesty International que les casques bleus n’étaient aucunement menacés mais avaient ouvert le feu de façon aveugle dans la rue où des coups de feu avaient été tirés le 2 août.

Balla Hadji (61 ans) et son fils Souleimane Hadji (16 ans) ont été atteints par des tirs devant leur maison. Balla a été, semble-t-il, touché au dos et Souleiman, à la poitrine. Un voisin ayant assisté à la scène à indiqué à Amnesty International qu’«ils (les casques bleus) allaient tirer sur tout ce qui bougeait».

Sans répondre sur le fond aux questions d’Amnesty International concernant l’opération menée au PK5, un porte-parole de la MINUSCA a déclaré qu’une enquête préliminaire avait été ouverte en interne.

Ces derniers mois, les Nations unies ont été critiquées pour n’avoir pas correctement réagi aux allégations de violences sexuelles à l’encontre de mineurs visant des membres des forces militaires internationales en République centrafricaine. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a chargé récemment un panel d’experts indépendant d’examiner la façon dont les Nations unies avaient réagi aux allégations d’exploitation et de violences sexuelles et de faire des recommandations sur la manière dont l’ONU devrait traiter de telles allégations dans le futur. Les Nations unies ainsi que tous les pays qui envoient des contingents doivent pleinement mettre en uvre leur politique de «tolérance zéro» face à l’exploitation et aux violences sexuelles.

«Les récentes allégations visant des casques bleus sont étayées par des preuves matérielles et de multiples témoignages. Une enquête rapide et approfondie doit être menée par une autorité civile compétente, et la fillette doit bénéficier d’un soutien médical et psychologique adéquat», a déclaré Joanne Mariner.

«Les forces de maintien de la paix sous mandat des Nations unies à Bangui doivent revoir leurs règles d’engagement afin de veiller à ce que toutes les précautions possibles soient prises pour éviter de faire accidentellement des victimes civiles.»

COMPLÉMENT D’INFORMATION

Viol d’une fillette de 12 ans le 2 août
Une opération de police des Nations unies qui visait à appréhender un suspect vivant dans l’enclave du PK5, à Bangui, a commencé le 2 août après 1 heure du matin. Plus de 10 000 musulmans, mais aussi de nombreux chrétiens, vivent dans le quartier.

Pendant une perquisition effectuée dans le cadre de l’opération, les hommes de la famille ont été emmenés et les femmes et les enfants, rassemblés dans une pièce. Les casques bleus criaient, les enfants pleuraient : il régnait un véritable chaos. Les femmes n’ont pas remarqué tout de suite que la fillette de 12 ans n’était pas là.

Celle-ci a expliqué aux délégués d’Amnesty International qu’elle avait eu peur et s’était cachée dans la salle de bain au début de la perquisition, et qu’un casque bleu l’y avait trouvée. Il l’avait tirée hors de la pièce et l’avait giflée parce qu’elle s’était mise à pleurer.

Il l’avait ensuite entraînée dans un coin au fond de la cour, derrière un camion. Là, il lui avait touché la poitrine et arraché ses vêtements. La fillette a montré ses sous-vêtements déchirés aux délégués d’Amnesty International.

Elle a déclaré: «Il m’a jetée par terre et s’est couché sur moi.»

Alors qu’il était en train de la violer, des coups de feu ont retenti à l’extérieur et il a rejoint son groupe.

Des proches qui se trouvaient dans la maison pendant la perquisition ont expliqué à Amnesty International que la fillette avait été séparée du reste de la famille pendant une vingtaine ou une trentaine de minutes. L’une de ses s urs s’est rappelé: «Lorsqu’elle est revenue du fond de la cour, elle a crié « maman » avant de s’évanouir. On l’a portée à l’intérieur et aspergée d’eau pour lui faire reprendre connaissance.»

La mère de la fillette a indiqué à Amnesty International qu’après les faits sa fille pleurait et était totalement bouleversée. «Je l’ai fait asseoir dans une cuvette d’eau chaude», a-t-elle expliqué. Il s’agit d’une méthode traditionnelle utilisée en cas d’agression sexuelle.

Elle a ensuite été examinée par une infirmière, sous la supervision d’un médecin. Celle-ci a relevé des éléments qui pourraient être imputables à une agression sexuelle.

Homicide de deux civils non armés le 3 août
À la suite d’affrontements armés avec des habitants le 2 août, des casques bleus sont retournés au PK5 le lendemain matin. Des jeunes avaient construit des barricades sur l’avenue principale pour tenter d’empêcher les forces de maintien de la paix de se déplacer dans le quartier. Ils auraient échangé des tirs avec les soldats à quelques pâtés de maisons du rond-point principal.

Cependant, d’après des témoins, il n’y a pas eu de coups de feu en direction des soldats et ceux-ci n’ont pas été menacés d’une quelconque autre manière dans la rue où les homicides ont eu lieu, dans le quartier de Yambassa. Les soldats marchaient en deux colonnes, de part et d’autre de la rue, et tiraient fréquemment à mesure qu’ils avançaient.

Un mécanicien qui travaillait à un pâté de maisons de là a déclaré que les forces de la MINUSCA avaient tiré deux fois sur lui et sur l’un de ses collègues. «L’une des balles a même brisé une vitre de la voiture sur laquelle je travaillais», a-t-il déclaré. Son collègue et lui ont levé les mains en l’air, a-t-il expliqué à Amnesty International, et les soldats ont cessé de tirer, ce qui leur a permis de se mettre à l’abri.

Balla Hadji, un routier de 61 ans, prenait son petit-déjeuner avec son épouse lorsque les soldats sont arrivés. Leur fille se trouvait chez un voisin. Quand il a entendu les coups de feu et s’est rendu compte que sa fille n’était pas à la maison, Balla Hadji est sorti de chez lui pour lui dire de revenir. «À ce moment précis, a déclaré le voisin, les soldats sont arrivés au coin de la rue. Ils ont tiré dans le dos de Hadji alors qu’il se tournait pour essayer de rentrer chez lui.»

Souleimane (16 ans), le fils de Balla Hadji, se trouvait alors à l’intérieur de la propriété. Il a couru vers son père, qui était en train de s’écrouler. Il a aussi été pris pour cible.

Des délégués d’Amnesty International se sont rendus sur place et ont constaté deux impacts de balle dans la porte en fer et le mur de clôture.

Des membres de la famille ont expliqué à Amnesty International que les casques bleus ne les avaient pas aidés à transporter les deux blessés à l’hôpital. Au lieu de leur prêter assistance, ont raconté des témoins, ils avaient tiré une nouvelle salve lorsque la fille de Balla Hadji avait tenté de traverser la rue pour rejoindre son père et son frère.

Balla Hadji a perdu beaucoup de sang en peu de temps ; il est décédé sur place. Des voisins ont réussi à emmener Souleimane à l’hôpital afin qu’il soit pris en charge en urgence mais l’adolescent a succombé à ses blessures vers 15 h 30.


Amnesty.org)/n

Les solutions de Marafa Hamidou Yaya, après les attentats de Maroua

Par Marafa Hamidou Yaya

Mes chers compatriotes, en quinze jours, notre pays a été secoué coup sur coup par trois attentats-suicides. Perpétrés par Boko Haram à Fotokol le 13 et à Maroua les 22 et 25 juillet, ils ont fait des dizaines de victimes civiles et militaires. Mes premiers mots sont pour déplorer leur mort, m’associer à la douleur de leurs proches, que je sais immense, et rendre hommage au courage de nos soldats et forces de sécurité. Il importe de bien cerner la signification de ces évènements tragiques. En effet, si nous avions déjà cerné de nombreux raids et enlèvements de la part de Boko Haram, nous avions jusque-là été épargnés par les attentats-suicides.

Cette «première» marque-t-elle donc une escalade? Bien pire une contagion. Et à deux niveaux: les crises qui bouleversent le monde arabo-musulman s’imposent an Afrique subsaharienne et, en parallèle, l’islamisme fanatique progresse dans son instrumentalisation des segments les plus vulnérables de notre société, en particulier les jeunes et les femmes. 15% des musulmans de la planète vivent en Afrique subsaharienne, où ils représentent 30% de la population de cette région. Et selon le Pew Research Center, en 2030, soit dans 15 ans, le Nigéria sera le premier pays musulman du continent, devant l’Egypte.

C’est dire que l’Afrique en général, et le Cameroun en particulier, voisin du Nigéria, situé sur la ligne de frontière entre l’Afrique musulmane et l’Afrique chrétienne, et dont au moins 20% de la population est de confession musulmane, ne peuvent rester à l’écart des mutations qui touchent le monde musulman. Ces mutations, quelles sont-elles?

Initiées depuis une trentaine d’années, elles vont dans le sens d’une politisation de l’islam, c’est-à-dire d’un dévoiement graduel de la religion à des fins de conquête du pouvoir, de contrôle social. C’était le cas dans les années 80, de l’islamisme perçu comme libérateur, celui qui a chassé les Soviétiques d’Afghanistan ou qui s’est attaqué à la dictature des généraux en Algérie et au régime du Shah d’Iran. C’était le cas ensuite, de l’islamisme extrémiste des talibans qui a mis en place un régime ciblant les intellectuels, les artistes, les jeunes, le patrimoine historique. C’est, plus récemment, le cas de l’islamisme dans son expression la plus radicale, aspirant à l’asservissement total des populations au moyen d’une terreur mondialisée, le djihadiste terroriste qui sévit en Somalie, au Kenya, au Mali, au Nigéria, au Niger, au Tchad et maintenant au Cameroun.

De ce point de vue, le serment d’allégeance de Boko Haram à l’Etat islamiste a une signification plus prégnante et plus sinistre que celle d’un simple alignement sur une interprétation dévoyée de la religion et de la pratique d’une violence inouïe. Il formalise l’entrée de groupes terroristes locaux dans une stratégie globale de lutte pour le pouvoir. Ce n’est pas un choc des civilisations entre le monde musulman et l’Occident auquel le monde fait face, mais à une guerre pour le contrôle des lieux saints de l’islam et des plus importantes réserves pétrolières de la planète. Face à cet islamisme conquérant, assoiffé de pouvoir, quelle riposte nous, Camerounais, devons-nous adopter?

La bataille militaire est bien sûr d’une importance critique, et immédiate. Mais on peut avoir confiance qu’avec nos alliés du continent et nos soutiens internationaux, et avec la valeur de nos soldats, à laquelle je rends un nouvel hommage, nous la remporterons.

Mais la lutte pour arracher les membres les plus vulnérables de nos sociétés à la tentation ou à l’emprise de l’islamisme sera de plus longue haleine. La première défense à organiser, c’est celle de nos femmes et de nos jeunes. Les bombes humaines des deux attentats de Maroua ont été des fillettes et des jeunes femmes, dont certaines vivaient de mendicité. Elles devaient avoir la soif d’apprendre, le rêve de se réaliser par le travail et l’entreprise, l’ambition d’être indépendantes et de construire une famille dans laquelle elles auraient été les égales de leurs maris. C’est sans aucun doute la conscience désespérée que rien de tout cela ne se réaliserait pour elles qui les a poussées vers ce geste sanglant et absurde, et non une quelconque foi ou idéologie. Nous devons agir immédiatement pour l’émancipation des femmes. La première mesure à prendre est d’abolir la polygamie. Un projet de loi portant création d’un code de la famille est déjà disponible depuis des années. Adoptons-le sans attendre.

Il y a une douzaine d’années, j’avais accompagné le Roi du Maroc lors d’une visite au Cameroun. Il m’avait confié que sa plus grande fierté était l’adoption d’un tel code dans le royaume. Je mesure aujourd’hui combien cette fierté était sage et justifiée. Mais allons plus loin dans l’élimination des archaïsmes nocifs.

Fixons un minimum légal pour éviter les mariages précoces et développons le planning familial, en particulier dans les zones rurales. Interdisons et luttons contre les pratiques telles que l’excision et le massage à la pierre brûlante des seins des jeunes filles pour freiner leur croissance.

Inscrivons dans la loi l’égalité de traitement des hommes en matière d’héritage. Outre les femmes, les jeunes sont un instrument et une cible de l’islamité. Le continent compte 200 millions de 15-24 ans laissés sur le côté de la route par cette croissance africaines tant vantée par les observateurs. Le Cameroun ne fait pas exception. Et les terroristes recrutent massivement parmi cette population énergique mais dés uvrée et sans perspective. Rappelons qu’Al-Shebbab, nom du principal groupe islamiste sévissant au Kenya, signifie précisément «jeunesse» en arabe. Il faut rendre la scolarité obligatoire jusqu’à 16 ans sur tout le territoire camerounais, et l’assortir d’un service civique obligatoire de deux mois. Une loi peut être votée dans ce sens dès la prochaine session parlementaire et appliquée dès la rentrée 2016.

Le nord du pays a particulièrement besoin de cette initiative pour pouvoir jouer son rôle de rempart contre la contagion de l’islamisme fanatique. Le taux d’inscription des enfants dans l’enseignement primaire n’y est que de 40%, contre près de 70% dans certaines parties du Sud. Un pendant de cette mesure est de rendre l’enseignement public réellement gratuit. Il est déjà censé l’être mais nous savons bien que, dans les faits, il s’avère souvent plus cher que l’enseignement privé. Autre urgence: mettre en uvre la réforme de l’Etat Civil engagée il y plus de dix ans, et pour laquelle la France nous a apporté un soutien financier.

Comment les dizaines, voire les centaines, de milliers de nos compatriotes qui n’existent toujours pas sur les registres gouvernementaux pourraient-ils ne pas se sentir marginalisés, ignorés, méprisés?

Rien ne justifie cet immobilisme. Ces mesures, en particulier l’instauration de l’enseignement obligatoire, demanderont-elles une mobilisation considérable? Sans aucun doute, mais un pays comme le Cameroun, qui ambitionne d’accueillir la Can en 2019 et s’est lancé dans un grand programme de construction de stades d’un coût de 550 milliards Fcfa, doit être capable de recruter les enseignants et de construire les écoles nécessaires.

C’est à se demander où se trouvent nos priorités! Et, ayant armé nos jeunes pour l’avenir, nous devons en faire les conditions du développement inclusif, c’est-à-dire un développement qui ne soit pas seulement tiré par la croissance démographique et l’appréciation des matières premières, mais qui crée des emplois dans l’industrie et les services. Certaines de ces mesures vont-elles à l’encontre de certaines de nos traditions, d’un certain héritage culturel? Ayons le courage de reconnaître que certaines de ces traditions n’ont plus lieu d’être, qu’elles font obstacle à notre modernisation, et qu’il faut se résoudre à les abandonner.

Sans attendre, car comme dit la formule: «quand le mal a toutes les audaces, le bien doit avoir tous les courages». Plus largement, nous devons mettre en place la SOCIETE DE CONFIANCE fondée sur les valeurs républicaines. Je l’appelle de mes v ux depuis longtemps, car elle est le seul cadre dans lequel nos jeunes pourront s’épanouir, en sachant que leurs efforts seront récompensés à leur juste valeur, que leurs diplômes leur ouvriront la voie d’une vie productive et stimulante, que ce ne seront pas leurs origines sociales, tribales ou géographiques qui détermineront le cours de leur vie. Il faut enfin étendre cette bataille pour les corps, les c urs et les esprits au terrain religieux, en promouvant une pratique saine et non dévoyée de l’islam, et qui contribuera à la construction de notre avenir. Comment?

Au quotidien, nous devons exercer la plus extrême vigilance face aux expressions de cette religion instrumentalisée. L’interdiction récente du voile intégral, dont le port dans le Nord Cameroun est d’ailleurs un phénomène récent, comme la surveillance accrue des lieux de prêche extrémistes, vont dans le bon sens. Il faut en étudier d’autres, pouvant aller jusqu’à un couvre-feu dans les régions les plus exposées au fanatisme. Un autre élément-clé de cette stratégie d’endiguement de l’islamisme meurtrier, qui n’a de religion que le nom, doit être la participation de nos élites, en particulier musulmanes, à l’effort d’éducation des plus vulnérables. Le silence des élites musulmanes est l’allié de Boko Haram, car les populations l’assimilent à un soutien implicite. «Si je reste assis en silence, je commets un péché», disait Mossadegh. Moi, Camerounais musulman, je condamne ces crimes, je refuse et dénonce le silence.

Marafa Hamidou Yaya
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Message de Maurice Kamto au peuple camerounais après le double-attentat de Maroua

Maurice Kamto, président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC)

Mes chers compatriotes,
C’est avec le c ur meurtri et l’âme en peine que je m’adresse à vous aujourd’hui, 22 juillet 2015, au moment où la ville de Maroua, capitale de la région de l’Extrême-Nord, vient d’être la cible d’un double attentat-suicide qui aurait fait au moins 13 morts et 32 blessés. Ces attaques lâches et sauvages, bien que n’ayant pas encore été revendiquées, portent toutes les marques du groupe djihadiste Boko Haram. Ces actes ignobles interviennent à la suite du double attentat qui a frappé la ville martyr de Fotokol dans la nuit du 12 au 13 juillet dernier, faisant 13 morts dont 10 civils, un militaire tchadien et 07 blessés dont 04 militaires tchadiens et 03 militaires camerounais.

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) condamne fermement ces actes cruels et inhumains, appelle le Peuple Camerounais à rester uni et soudé dans cette nouvelle épreuve qui marque un nouveau tournant dans la lutte que mène notre pays contre ces meurtriers, et à ne pas céder à la psychose que ces barbares veulent nous imposer. C’est avec le concours de tous les Camerounais que ces terroristes enragés seront vaincus.

En ces moments douloureux pour la République toute entière, le MRC tient à saluer, d’une résonance particulière, la mémoire de nos compatriotes tombés sur le théâtre de ces opérations macabres.

Le MRC appelle les populations des quatre coins du Cameroun, particulièrement celles des nombreuses localités du pays déjà touchées par ces attaques meurtrières, dont la vie est désormais transformée en un cauchemar, à redoubler de vigilance et à collaborer avec les autorités administratives et les forces de défense. Il encourage le Gouvernement à tout mettre en uvre pour assurer la sécurité de nos citoyens.

Une fois de plus, et comme il n’a cessé de le réitérer, le MRC exprime sa gratitude à nos vaillants soldats engagés au front, qui se battent au prix de leur vie pour que la République ne soit pas soumise au diktat de ces criminels.

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, profondément bouleversé par cet événement tragique, se tient aux côtés des familles des personnes disparues ou blessées, et par la voix de son Président national, leur adresse ses condoléances les plus attristées et les assure de sa plus profonde compassion.


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Message de Kah Walla suite aux doubles attentats de Maroua

Par Kah Walla, présidente nationale du Cameroon People’s Party

Suite aux deux attentats survenus mercredi 22 juillet 2015 dans la ville de Maroua, le Cameroon People’s Party (CPP) tient à exprimer toute son horreur et condamne ces actes ignobles qui ont endeuillé l’ensemble de la communauté nationale.

Le CPP adresse aux familles des victimes ses plus vives condoléances. Cette attaque contre des innocents camerounais, est une attaque contre l’ensemble de la communauté nationale camerounaise. En tant que Camerounais, nous sommes tous atteints en ce jour!

Le CPP réaffirme sa détermination et sa disponibilité à agir aux côtés des toutes les autres forces vives de la Nation pour vaincre ce fléau qui menace de manière inédite nos Etats et notre mode de vie.

Le CPP appelle l’ensemble des Camerounais à redoubler de vigilance et à travailler en solidarité avec l’ensemble des institutions administratives et sécuritaires pour aider à restaurer la sécurité et la stabilité dans l’Extrême-Nord en particulier et le Cameroun en général.

Le CPP encourage les forces de défense et de sécurité, qui ont déjà démontré leur bravoure et qui mettent chaque jour leurs vies en jeu pour la défense de la nation. Nous vous demandons en ce moment de redoubler les dispositifs sécuritaires pour mieux protéger les populations de l’Extrême Nord en particulier et du Cameroun en général.


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Attentats de Maroua: réaction de Vincent-Sosthène Fouda

Par Vincent-Sosthène Fouda, président du Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (M.CP.S.D)

C’est dans ces moments qu’il n’y a plus de politique, il n’y a plus de parti politique, il y a le peuple camerounais qui fait face à ce double attentat kamikaze au quartier Haoussa et au Marché Central de Maroua. Le MCPS est solidaire des familles des défunts.

Nous apportons sans réserve toute notre expertise au gouvernement de la République.

La politique doit céder le pas à l’émotion collective, républicaine. C’est le moment plus que jamais de nous arrêter un instant pour dire plus jamais ça sur notre territoire.

Nous ne devons cependant pas perdre la raison et c’est le moment de réfléchir aux causes indirectes de ce double attentat.


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Quatre camionneurs meurent dans une attaque armée en Centrafrique

Ces transporteurs camerounais ont été agressés le 18 juillet 2015 par des bandes armées, entre Baboua et Bouar en territoire centrafricain, alors qu’ils étaient en convoie pour Bangui

Ils sont quatre camionneurs à avoir péri dans une attaque armée, datant du samedi 18 juillet 2015, montée par des individus non-identifiés.

L’assaut a eu lieu en Centrafrique, entre les localités Baboua et Bouar. Ces transporteurs camerounais étaient pourtant en convoi pour Bangui où ils devaient acheminer d’importantes cargaisons de vivres destinés aux populations victimes de la crise, rapporte le quotidien national ce mercredi.

Abattus par des bandes armées, les camionneurs sont décédés sur le coup, et les malfrats ont pris la fuite.

Selon les déclarations d’Ibrahima Yaya, président national du syndicat des chauffeurs professionnels des transports du Cameroun (Syncprotcam), ce n’est pas la première du genre. Les camionneurs qui font la route Douala-Bangui sont régulièrement victimes de ces attaques, a affirmé Ibrahima Yaya, ajoutant que quelques jours avant l’attaque de samedi, une autre embuscade du même type avait fait deux blessés graves.

Des camionneurs sur la route Douala-Bangui au péril de leur vie.
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L’ uvre inachevée de la Fondation Moumié est à poursuivre!

Par Thierry Amougou, fondateur du Cercle de réflexions économiques, sociales et politiques

La Fondation Moumié s’est construite sur la base du constat suivant: les Camerounais et les Africains qui, au lieu de s’engager dans un travail de mémoire, mettent tous leurs espoirs mémoriels sur le devoir de mémoire des Etats camerounais et français, courent le risque d’être déçus par les actions à minima d’un Etat camerounais qui s’est construit politiquement comme antithèse de la mémoire qu’ils veulent honorer, et d’un Etat français peu enclin à assumer complètement son héritage répressif envers l’Afrique.

Le contentieux historique entre l’ancien Empire colonial français, la France et l’Afrique semble renaître de ses cendres au moindre évènement impliquant la France et l’Afrique contemporaines. Autrement dit, à l’instar du Mythe de Sisyphe, la mémoire de l’Empire semble marquée par un éternel recommencement de son procès. Elle est aussi indélébile que la violence somatique, psychique, structurelle et institutionnelle qui fit les fondations de l’entreprise coloniale. C’est une mémoire éclatée et antagoniste comme l’Empire lui-même dans son questionnement contemporain et son effectivité historique.

En effet, la France a sa mémoire de l’Empire, les anciennes colonies ont la leur et l’Empire en lui-même a la sienne. Où mettre le curseur dans l’analyse? Quelle vérité faut-il valider? Quelle subjectivité et (re)connaissances faut-ils respectivement ménager et assurer une fois le passé soumis à des lectures aussi multi variées et contradictoires?
Acteurs jadis dominés de l’entreprise coloniale occidentale pendant près d’un siècle, les Africains, et la dernière visite de François Hollande au Cameroun le démontre, éprouvent un besoin de reconnaissance de leurs malheurs passés par les descendants de ceux qui en furent les sombres auteurs. Ce besoin de reconnaissance est humain. Il relève de la psychologie des victimes et de leurs descendants à travers le monde. Il fait partie intégrante du devoir de mémoire car celui-ci implique de la reconnaissance, de la transmission et de la construction d’une identité de victime de certains à un moment donné de l’histoire de l’humanité. Nous ne sommes donc pas ici dans le domaine de l’histoire mais dans celui de la subjectivité des Africains et des Français par rapport à leurs statuts et à leurs implications pendant l’Empire colonial français et après le démantèlement institutionnel de celui-ci.

Pourquoi ce contentieux historique déborde l’horizon temporel de l’Empire colonial français?
La mémoire de l’Empire a ceci de particulier qu’elle déborde l’Empire et ses frontières temporelles. Cela parce qu’un Empire colonial n’est pas qu’une répression tous azimuts des indigènes par les colons. C’est aussi un ensemble de graines politiques, culturelles et mentales que la métropole met sous terre, et dont la germination continue sous différentes formes dans l’Afrique du XXIème siècle. Les externalités de l’Empire colonial français ne se sont donc pas estompées avec la colonisation effective. Leurs effets de débordement agissent, non seulement encore de nos jours, mais aussi ont déterminé le destin politique de l’Afrique. Par conséquent, lorsqu’un Africain pointe la France d’un doigt accusateur, il dit en même temps en filigrane que la répression coloniale et impérialiste a mis Mobutu au pouvoir et a enterré Lumumba, qu’elle a placé Ahidjo à la magistrature suprême et a éliminé Um Nyobè et qu’elle a jeté Olympio aux calendes grecques pour Eyadema. En dehors de cette liste volontairement minimaliste, les externalités de long terme de l’Empire colonial français ont aussi coupé court à l’ uvre de Thomas Sankara au profit de Blaise Compaoré sans omettre de nombreux conflits internes postcoloniaux comme celui du Biafra où la main de la France a été si visible qu’elle a constitué le point de départ de l’humanitaire politico-diplomatique moderne sous Bernard Kouchner.

L’Afrique et l’Africain souffrent donc aussi d’un effet d’hystérésis de l’Empire colonial, c’est-à-dire d’un mal qui continue de faire des dégâts à l’organisme du continent noir alors que sa cause initiale fondamentale a disparu. Lorsque François Hollande reconnait la répression meurtrière infligée aux nationalistes camerounais par l’Empire colonial français, il essaie de parachever le devoir de mémoire de la France. Il le fait cependant de façon incomplète car reconnaître les fautes de la France sans compensations, à tout le moins symboliques, ni excuses au profit des victimes ataviques de la France, est une seconde violence qu’il inflige aux Africains.

Dans le même ordre d’idée, l’Australie a par exemple demandé officiellement pardon aux Aborigènes et a entrepris un ensemble d’investissements publics destinés à réparer l’injustice historique dont ils ont été l’objet du fait de la colonisation. La France, comme dernièrement en Haïti, reconnait ses fautes passées, ne présente aucune excuse et ne prévoit aucune réparation aux victimes, réparations dont ont bénéficié les Juifs de la part de leurs bourreaux dont dernièrement de la SNCF qui a reconnu avoir transporté les déporté Juifs vers les camps de concentration. Même si la compensation ne répare jamais complètement la mal causé, elle a tout de même une fonction mentale consolatrice car elle renforce la reconnaissance du statut de victime, aspect central du devoir de mémoire. Pourquoi ce deux poids deux mesures entre les victimes de la Shoa et celles de l’esclavage? Entre les déportés de la solution finale et les vendus du commerce triangulaire? Entre les résistants africains assassinés par l’Etat français et les victimes juives dédommagées par le SNCF?

Ces questions mettent en forme politique le fait que les inégalités raciales et statutaires instaurées par l’Empire colonial français entre les populations noires et africaines en général et les populations blanches, restent résistantes dans la façon dont la France d’aujourd’hui traite les victimes de son histoire. Ces victimes ne sont pas logées à la même enseigne car certaines bénéficient d’une reconnaissance complète de leurs statuts de victimes, c’est-à-dire acceptation de fautes historiques de la France, présentation d’excuses publiques de la France aux victimes et dédommagement, quand d’autres, notamment noires et africaines, n’ont droit qu’à une reconnaissance du bout des lèvres, c’est-à-dire sans excuses, ni dédommagement. Dès lors, penser fort et libre pour l’Afrique et l’Africain revient à le dire et à réclamer de la justice dans le statut de victimes. Penser fort et libre revient à revendiquer que l’égalité, principe fort dans la devise française, soit aussi appliquée dans le champ du devoir de mémoire de la France et bénéficie aussi pleinement aux victimes africaines afin que la liberté et la fraternité, autres dimensions de cette divise hexagonale sans frontiériste, ne restent de vains mots.

Les Africains doivent passer du devoir de mémoire au travail de mémoire
Le devoir de mémoire est à distinguer du travail de mémoire. Le devoir de mémoire s’est matérialisé dans l’histoire du monde comme une affaire diplomatique, étatique et très politique. Ce sont des hommes politiques et très souvent des Etats qui, pour des objectifs politiques inavoués, s’emparent d’un épisode sombre de l’histoire pour en faire de la matière politique à capitaliser comme victimes ou bourreaux. Il ne faut pas oublier qu’être un descendant d’un peuple bourreau d’un autre dans l’histoire ou être dirigeant d’un Etat ayant commis des atrocités dans sa trajectoire, n’est pas toujours négatif pour l’entrepreneur politique. C’est pour lui une opportunité d’initier de nouvelles relations avec ceux qui estiment être les victimes d’une action passée de son pays. Et comme la politique est un domaine impur parce qu’auréolé d’un écheveau de motivations contradictoires et amorales, il est important que l’Afrique et les Africains de la société civile sortent du devoir de mémoire pour un travail de mémoire.

En effet, la mémoire est un travail. Un travail citoyen d’un peuple sur lui-même, sur l’histoire et les générations futures conçues comme maillons de transmission d’un certain esprit des faits passés. C’est un investissement de long terme où une société s’empare de son passé via des institutions civiles et publiques qu’elle transforme en incubateurs dans la construction d’une subjectivité nationale et internationale au sein de territoires donnés à l’aune d’une identité passée de victime à transformer en force présente. C’est ce travail de longue haleine qui permet la naissance et le renforcement d’une conscience nationale et diasporique sur la mémoire.

Les Juifs réussissent à se faire respecter via des reconnaissances complètes des préjudices à eux infligés par certains dans le passé, parce qu’ils ont fait un travail de mémoire et de lobbying qui a transformé leur Etat et leurs diasporas en groupes de pressions politiques sur d’autres peuples et d’autres Etats. C’est ce travail de mémoire, uvre très souvent civile, qui oblige le devoir de mémoire, uvre politique conduite par les Etats, à être complet, franc et cohérent car le travail de mémoire l’y aura obligé. L’individu qui veut un jour diriger les USA ou la France ne peut blaguer avec le devoir de mémoire sur la Shoa alors qu’ils peuvent être élus en faisant peu de cas de l’esclavage, du commerce triangulaire et de la colonisation. La faute au manque de poids politiques et donc d’organisation en groupes de pressions politiques de ceux qui en Afrique et ailleurs s’estiment victimes de ces aspects-là de l’histoire.

L’ uvre inachevée de la Fondation Moumié est à poursuivre
La Fondation Moumié s’est construite sur la base du constat suivant: les Camerounais et les Africains qui, au lieu de s’engager dans un travail de mémoire, mettent tous leurs espoirs mémoriels sur le devoir de mémoire des Etats camerounais et français, courent le risque d’être déçus par les actions à minima d’un Etat camerounais qui s’est construit politiquement comme antithèse de la mémoire qu’ils veulent honorer, et d’un Etat français peu enclin à assumer complètement son héritage répressif envers l’Afrique. Il fallait donc que des incubateurs du travail de mémoire voient le jour pour échapper à ce piège, d’où la Fondation Moumié. Le prix qu’elle a institué avait pour but de faire d’une pierre deux coups.

Premièrement, exalter dans le monde entier le travail historique des pères fondateurs des indépendances africaines en mettant au-devant de la scène leurs figures archétypales et leurs parcours politiques. Deuxièmement, sélectionner et récompenser par un prix Moumié ceux des Africains contemporains dignes de cet héritage de courage, de fierté et de militantisme pour une Afrique libre et prospère.

Un deuxième chapitre du travail de mémoire de la Fondation Moumié a consisté à demander l’ouverture au public des archives françaises relatives à l’histoire de l’indépendance du Cameroun afin que les historiens et les étudiants puissent y travailler. De multiples correspondances ont été adressées à l’UE et à la France dans ce sens par le Fondation Moumié dans les années passées : une réponse vient d’y être donnée par les déclarations de François Hollande au Cameroun. D’autres correspondances, restées sans réponses, ont été envoyées aux députés camerounais à qui la Fondation Moumié demandait d’accorder une pension alimentaire tant à la veuve de Félix Moumié alors encore en vie, qu’aux descendants directs des figures centrales du combat pour l’indépendance du Cameroun.

A ces premier et deuxième chapitres du travail de mémoire devait suivre un troisième à long terme. Ses buts précis consistent à transformer les sépultures de nos héros en monuments publics dignes de ce nom, à construire un panthéon camerounais pour les héros africains des indépendances et de la résistance à la colonisation en faisant un travail de lobbying auprès des autorités camerounaises et internationales de tous les domaines. Et à instituer un Musée de la mémoire camerounaise puis à décerner des bourses d’études pour des travaux de recherche sur la mémoire. Tous ces projets qui existent toujours sur le papier attendent la mobilisation de tous. Ils sont la meilleure façon de parachever notre travail de mémoire sans attendre qu’un Président français vienne faire une déclaration à minima lors d’un voyage au Cameroun. Cette uvre exaltante et noble débutée par la Fondation Moumié reste aujourd’hui inachevée. Tout ce que l’on peut souhaiter est que la Fondation Moumié retrouve un nouveau souffle et bénéficie du soutien des Africains et Camerounais de tous les milieux afin que la mémoire africaine garde sa place dans le panthéon de la mémoire de l’humanité.

Inspirons-nous du feu intérieur qui habitait les figures historiques africaines des luttes de résistances à la colonisation, et construisons un panthéon à leur gloire. Inclinons-nous chaque fois que nous y accéderons afin que tout invité de marque passant par le Cameroun soit dirigé vers ce passage obligé et s’incline aussi devant eux. C’est une façon de nous faire à nous-mêmes ce que nous aimerions que la France fasse pour nous.


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Enquête sur les conditions de vie des Camerounais, l’UYII livre ses résultats

Menée pendant six mois par l’université de Yaoundé II sur le du territoire national, l’enquête réalisée auprès de 1200 personnes se veut être un outil d’aide à la prise de décision des autorités

Pour savoir comment vivent les Camerounais, des équipes de l’Université de Yaoundé II ont interrogé 1200 personnes, âgées à partir de 18 ans, sur l’ensemble du territoire national.

De l’enquête, il ressort que seulement 45% de Camerounais mangent à leur faim.

Accès à l’eau potable
Les chiffres recueillis par l’UYII indiquent que 37% de personnes ont accès à l’eau potable. Dans les détails, 22% de personnes disposent d’une «source» d’eau à l’intérieur de la maison. 36% l’ont dans leur concession et 42% doivent parcourir de bonnes distances pour se ravitailler.

Soins de santé
Sur le plan de la santé, seuls 39% de Camerounais accèdent aux soins médicaux.

S’agissant des revenus, l’enquête révèle que 10% de nationaux vivent dans le confort contre 90% d’habitants, qui arrivent à peine à «joindre les deux bouts».

«Nous avons réalisé ce travail parce que les enquêtes d’opinion constituent un instrument d’aide à la prise de décision, pour les pouvoirs publics et la société civile. Elles nous donnent la vision que la population a de ses services et de sa politique. Ceci permet au décideur de garder le gouvernail comme ils le conduisent ou de réorienter la manière de résoudre les problèmes. Notre travail est un outil d’aide à la prise de décision.», a expliqué le chef de département Economie internationale et de développement, de la Faculté des sciences économiques et de gestions de l’UYII et coordonnateur national, le Pr. Henri Ngoa Tabi. Il espère à cet-effet voir les résultats de leurs mois de recherches pris en compte par les pouvoirs publics.

Menée par l’Université de Yaoundé II, cette étude a été financée par Afrobarometer. Une organisation apolitique qui réalise des enquêtes d’opinion sur la gouvernance en Afrique depuis 1999.

A ce jour, cinq enquêtes ont été réalisées. La sixième, dont les résultats viennent d’être connus, a couvert 35 pays et s’est penchée entre autres sur l’évolution de la démocratie, le regard des Camerounais envers leurs institutions, la coopération internationale et la corruption.


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Une cinquantaine de tchadiens expulsés de l’Extrême-Nord du Cameroun

Les faits qui se sont déroulés entre le 27 et le 28 juin 2015 surviennent après l’expulsion de centaines de Camerounais du Tchad pour défaut de papiers

Entre samedi 27 juin et dimanche 28 juin, 47 personnes de nationalité tchadienne ont été expulsées du Cameroun pour situation irrégulière, rapporte le bihebdomadaire régional camerounais L’ il du Sahel ce lundi. Parmi ces personnes, 17 auraient été expulsées à partir de la localité de Peté et 30 dans la ville frontalière de Kousseri, dans la région de l’Extrême-Nord.

Cet acte intervient au lendemain de l’expulsion massive de centaines de Camerounais du Tchad voisin pour défaut de papiers.

Selon les chiffres présentés par L’ il du Sahel, il s’agirait de «pas moins de 320 Camerounais» expulsés de la capitale tchadienne entre le 22 et le 27 juin. «La première vague des sans-papiers, expulsés le 22 juin 2015, comptait environ 80 personnes ; la seconde 40 ; et celle du 27 juin, 200 personnes», témoigne une source administrative locale citée par le journal.

Les chiffres sont approximatifs étant donné que ces personnes seraient laissées au poste-frontière de Kousseri par les forces de l’ordre tchadiennes sans prévenir les autorités camerounaises, lesquelles s’efforcent tant bien que mal de les dénombrer.

La répression des étrangers en situation irrégulière au Tchad s’est accentuée depuis les attentats survenus à N’Djamena le 15 juin 2015. Parmi les suspects interpellés à ce jour, figurent des ressortissants originaires du Cameroun, du Nigéria, du Mali et du Tchad. Hormis les Camerounais, le Tchad a aussi expulsé des Nigérians et d’autres personnes originaires de la sous-région, au poste-frontière de Kousseri, à la frontière tchado-camerounaise.


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Pour des problèmes conjugaux, un Camerounais de 66 ans devrait être expulsé de Suisse

Le tribunal cantonal de Lausanne a confirmé la décision de renvoi d’un Camerounais de 66 ans, dont les cinq enfants mineurs vivent en Suisse. L’homme avait frappé son rival

Après quatre ans d’engrenage destructeur causé par des problèmes extraconjugaux, Roger risque de boire le calice jusqu’à la lie.

En 2011, ayant surpris son épouse dans les bras d’un homme, il avait frappé l’amant avec une barre de fer et avait tenté de l’étrangler. Celui-ci, un baraqué bossant pour l’armée, avait maîtrisé le mari jaloux et violent avant d’appeler la police.

Après trois jours de détention préventive liée à cette affaire, le Camerounais avait perdu son emploi au Centre d’enregistrement et de procédure de Vallorbe (voir photo ci-dessous), qui accueille les réfugiés. «Mon chef a dit qu’il ne pouvait plus me garder, car j’avais fait de la prison», se souvient cet homme, titulaire d’une licence de l’Université de Lyon.

Son couple, qui battait de l’aile, se liquéfie. L’épouse part s’installer en Valais avec leurs cinq enfants mineurs et trois autres que la Suissesse a eus d’un premier lit. Roger et son ex-femme ont des relations exécrables dont pâtit leur progéniture.

En 2014, la justice le condamne à 30 mois de prison, dont 24 avec sursis, pour tentative de meurtre contre l’amant de son ex-épouse. Le Service de la population entre dans la danse: l’homme arrivé en Suisse en 1996 va être renvoyé pour ses ennuis judiciaires. «L’intérêt public à l’éloigner de la Suisse prime son intérêt privé et celui de ses enfants pour qu’il y reste», ont estimé les juges du Tribunal cantonal le 9 juin.

Retrouvailles entre le père et les enfants peu probables
De l’avis de l’avocat de Roger, la sentence du Tribunal cantonal est «très dure et fait preuve de peu de compréhension». Me Jean-Pierre Bloch note cependant qu’elle est conforme à la pratique de la Police des étrangers et à la jurisprudence. L’avocat refuse toutefois de rendre les armes. Il va porter l’affaire au Tribunal fédéral. «Je m’y suis engagé vis-à-vis de mon client», a-t-il laissé entendre. Selon lui, en cas de renvoi au Cameroun, le coût prohibitif des billets d’avion rendrait improbables les retrouvailles entre le père de famille et ses enfants mineurs.

Sa femme vole la banque, il garde le fric
Avant l’affaire de 2011, Roger était déjà connu de la justice vaudoise. En 2002, chargée du nettoyage d’une banque, son ex-épouse y avait volé 15’000 euros et 750 dollars. Elle avait confié l’argent à son mari, qui sera poursuivi pour recel. Lors de son interpellation, Roger s’était montré violent. Pour le dissuader, une policière avait dû sortir son pistolet. Il avait aussi eu un conflit larvé avec une voisine. Les mots «Sale n…» avaient été peints sur le mur de sa maison. Roger avait vu rouge et avait rudoyé la femme.


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Synergies et Glamour aux « Camer Germany Awards » le 4 juillet 2015 à Berlin

Par l’équipe de Camer Germany Awards

La toute première édition des « Camer Germany Awards » se prépare en beauté. Elle se tiendra le 4 juillet 2015 à Berlin, sous le haut parrainage de l´ambassadeur du Cameroun en Allemagne, Son Excellence Mr. Jean Marc Mpay.

À cette occasion, de nombreux Camerounais et citoyens d´origine camerounaise seront célébrés pour leur engagement sur le plan social, culturel, politique, économique, artistique, sportif, médiatique, pour ne citer que ces catégories. Au-delà de la cérémonie de remise des prix et du glamour que cette cérémonie attirera, Les « Camer Germany Awards » se veulent être d´abord une plate-forme d´interaction et des échanges dans le but de conjuguer les synergies et de mettre sur pied les stratégies pour la réalisation des projets d´intégration et de développement durable. Ainsi, une conférence sera organisée entre 13 et 18 heures avec pour thème: «Diaspora comme moteur de coopération de développement durable».

De nombreux panélistes et experts sont annoncés, à l´instar de Dr. Armand Nghemkap, de Ferdinand Ngninkeleji, Dr. Germain Tchoumbou, Rosine Memi, Dr. Julia Boger, Tangang Meli Loumgam et avec pour modérateur Joseph Guimatsia, sans oublier la contribution Carlos Stéphane Bouende.

Le jury desdits Awards est composé des personnalités venant de disciplines variées: c´est l´experte en médecine Susan Aweh (alias Dr. Sea) qui est la présidente. Viennent l´informaticien et promoteur événementiel Simon Mbenda; la fondatrice de l´association de lutte contre la drépanocytose Adrecaf, Rosine Memi; Jean-Marc Behalal, le Chef Desk Germany de Camer.be et Olivier Fongang, un connaisseur de la scène culturelle et associative de la diaspora.

La soirée de gala avec remise des prix débutera à 20 h et sera animée par les DJ Willy Mix et Ralph Pit, sans oublier le concert live de la chanteuse Mani Bella accompagnée de l´orchestre de Deido Mbimbey, et bien d´autres surprises. C´est Fred Johnson de Jambo Tv (Canal 2 International) qui sera l´impresario de la soirée. De nombreuses personnalités de la scène politico-économique, médiatique, culturelle, sociale, entrepreneuriale mais aussi de la Glamour camerounaise en Europe sont annoncées.

Adresse de la conférence-débat (13-18 h): À l´Hôtel de France, Müllerstraße 74, Berlin.

Adresse de la soirée de Gala avec remise des prix (à partir de 20 h jusqu´à l´aube): GÜL EVENT CENTER, Scharnwebergstrasse 18-19, 13405, Berlin.


L´équipe de Camer Germany Awards)/n

Les Camerounais honorés par la sélection féminine au Mondial

Les supporters des Lionnes ne montraient aucun signe d’abattement à la suite de l’élimination, dans la nuit de samedi à dimanche au Canada, de l’équipe féminine en 8èmes de finale

Les habitants de la capitale camerounaise, Yaoundé, ne montraient aucun signe d’abattement à la suite de l’élimination, dans la nuit de samedi 20 à dimanche 21 juin au Canada, de leur sélection féminine (1-0) en 8èmes de finale de la Coupe du monde de la discipline. Au contraire, ils se disent satisfaits.

Les personnes interrogées ne cachaient pas leur contentement quant à la première participation des Lionnes indomptables à cette compétition. Elles qui en quatre matches l’ont emporté d’entrée face à l’Equateur (6-0) et à la Suisse (2-1), et échoué devant le Japon (1-2) et la Chine (1-0).

«Cette prestation est d’autant plus méritoire qu’il n’existe pas de championnat national de football féminin au Cameroun, et que les filles se sont préparées dans des conditions plus que précaires», analyse José Tchaptuing, opérateur économique qui avoue avoir souvent veillé jusque très tard pour suivre les matches des pouliches d’Enow Ngatchou, qualifié de «héros national».

A cette préparation au rabais, se sont ajoutés les sempiternelles polémiques autour du paiement des primes, la sélection camerounaise continuant à réclamer celles de qualification (15 millions FCFA par joueuse) et de victoire (3 millions FCFA par personne et par match).

Le Mondial canadien avait ravivé les passions des fanatiques du football local éc urés par les résultats mitigés de la sélection masculine sur la scène internationale.


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Cameroun: message d’alerte à Maurice Kamto, candidat déclaré à la présidentielle de 2018

Par Jean Claude Ndjamen, journaliste/écrivain

Mon cher compatriote par ailleurs professeur émérite,
je souhaite vous dire dans la foulée de votre tournée annoncée en Europe en vue de rencontrer la diaspora camerounaise que vous devez intégrer à jamais une formule que j’emprunte volontiers à mon frère et confrère Abdelaziz Moundé avec qui je discutais cet après-midi à savoir que « DIEU EST AU CIEL, ETOUDI SUR TERRE ». Cette formule est désormais et le sera davantage pour tous les autres candidats à la magistrature suprême au Cameroun la clé du choix des Camerounais qui aspirent désormais à une démocratie à bien des égards loin d’une parodie. (J’emprunte cette expression magistrature suprême à bons escient à mon cher confrère aîné Charles Ndongo qui mieux que quiconque a su pendant tant d’années attacher cette station présidentielle à un seul homme: celui du 6 novembre 1982, Paul Biya).

La chance du Cameroun c’est qu’il n’aura eu en dehors de Dieu, pardonnez du blasphème que deux « dieux » Amadou Ahidjo et Paul Biya qui l’un pendant 22 ans et l’autre depuis 32 ans et toujours en activité ont été considérés comme la lucarne, la boussole du pays. Leurs limites sont connues qui n’en font plus des saints or Dieu est saint et tout-puissant. L’un a connu l’exil, mis à l’écart par son propre successeur, l’autre règne et régnera encore mais pas éternellement parce que simplement humain, le poids de l’âge ne trompe pas. La cacophonie gouvernementale qu’une certaine presse camerounaise étale de plus en plus démontre à souhait que le patron a perdu un peu de vigilance. Ceci me rappelle un voisin qui dans un quartier de Deido où je passais des vacances chez ma s ur aînée (paix à son âme) était craint par tous les enfants.

Tous les parents faisaient appel à ce dernier pour mettre de l’ordre chez eux, sanctionner les enfants entêtés et paresseux jusqu’au jour où ses plus jeunes enfants et ses petits-enfants commencèrent à jouer aux cartes ( communément appelé « Djambo » au Cameroun) Dans sa propre maison où entraient par ailleurs désormais filles et garçons à souhait jusque dans les chambres sous ses yeux, il s’écria un jour me dit un ami qui fréquentait le lieu: « Le lion est mort » Il était encore pourtant vivant et vécu encore très longtemps. Il rugissait de temps en temps mais ne mordait pas et ne faisait peur à personne. Mais ses grands enfants en tiraient parti etc. Ça nous rappelle d’ailleurs un certain discours de fin d’année sans effet depuis lors.

Professeur, y voyez-vous un lien avec mon message d’alerte? Non ça n’est pas évident et je vous le concède. Mais c’est juste pour vous dire que si vous comptez rencontrez la diaspora comme Paul Biya rencontre la diaspora tirée sur le volet par ses services, l’exemple des 23 camerounais de France par lui reçus il y a juste deux années si mes souvenirs tiennent parmi lesquels mon cher confrère Abdelaziz Moundé, ne vous méprenez pas sur les résultats d’un tel voyage. Aucun succès n’en sortirait.

Le Cameroun a désormais besoin d’un président proche du peuple. Au pays comme à l’étranger, rencontrer les Camerounais c’est rencontrer les Camerounais de toutes les couches sociales, de toutes les horizons, de façon populaire, c’est construire avec eux en le sachant d’eux un projet qu’ils auront inspiré etc. Ni John Fru Ndi, Adamou Ndam Njoya ont bien rencontré la diaspora mais quelle diaspora?

La politique ne peut plus se faire en Afrique et notamment au Cameroun comme avant avec un homme providentiel, le sauveur, un « dieu », père de la nation, chef suprême de tout, guide éclairé, don de Dieu. Cette pratique a vécu.

Vous êtes parmi les meilleurs camerounais de votre génération et de votre spécialité, si vous vous battez pour un Cameroun meilleur, pour la démocratie et le développement de ce pays, l’une des alternatives qui devra inspirer l’alternance sera sans aucun doute la capacité du président à n’être plus qu’un « dieu ». Il devra être simplement être le premier citoyen disposant de droits mais surtout de devoirs. Cela suppose humilité, écoute, pas d’arrogance et surtout une équipe qui sache de quoi on parle. Les instructions doivent venir de vous sur la manière dont vous souhaitez rencontrer les Camerounais et vos collaborateurs jugés sur les résultats. On a assez entendu que le président est bon et l’entourage mauvais sauf quand il choisit Roger MILLA et que les résultats sont flatteurs.

Vous en souhaitant bonne réception, j’ai l’honneur monsieur le président du MRC de vous suggérer comme à tous les leaders politiques cette voie. Personne ne gagnera les élections au Cameroun sans alliance face à un système installé; je parle d’alliances politiques autour des valeurs simples loin de celles qu’on a subies. Nous nous battons contre le structurel actuel et non contre des hommes quels qu’ils soient. Le combat restera intact s’il n’y a pas de changement structurel dans notre pays. Les Camerounais seront respectés, ils devront l’être par l’homme qu’ils choisiront pour les servir et non pour qu’ils le servent.

Très respectueusement.


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Epître aux Camerounais de la diaspora

Par Hilaire Mbakop, Ecrivain

Chers compatriotes,Les lignes qui suivent vont vous émouvoir, car vous êtes des vaches à lait d’un régime qui se dérobe à son devoir. Avant de réussir à vous échapper de cette maison en flammes qu’est le Cameroun du Renouveau, vous vous êtes fait établir un passeport. Mais l’émi-immigration a omis de vous remettre un reçu pour la somme que vous lui avez versée, n’est-ce pas? En 2013, le soi-disant passeport CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale) fut introduit dans notre pays. Ici à Bamenda, le requérant est tenu de verser 57.000 FCFA à l’émi-immigration. Il faut ajouter l’argent de deux timbres fiscaux. Si vous vous renfrognez, on vous explique que les frais de l’établissement du passeport CEMAC sont deux fois plus élevés que ceux de l’ancien parce que la Délégation Générale à la Sûreté Nationale s’est entre-temps informatisée. À y regarder de plus près, ce raisonnement est illogique, car le traitement de l’information par ordinateur devrait plutôt entraîner une baisse des frais.

L’ancien passeport contenait 48 pages et était prolongeable deux fois. En revanche, il est inscrit sur la couverture de celui biométrique dont le nombre de pages est 32: «Le présent passeport n’est pas prorogeable. Son titulaire doit en solliciter le renouvellement six mois avant son expiration.» En clair, après chaque quatre ans et demi, le titulaire doit se faire établir un nouveau document en vue de certifier son identité au regard des autorités étrangères.

Si l’autorité administrative basée au Cameroun néglige de délivrer au requérant un écrit par lequel elle reconnaît avoir reçu les frais de passeport, on ne peut pas s’attendre à ce que les consulats de ce pays agissent avec droiture. Le manque de transparence laisse le champ libre à l’escroquerie. Quelques-uns d’entre vous se sont plaints des ambassades qui demandent des sommes prohibitives pour les prestations consulaires, mais Yaoundé a fait la sourde oreille.

Parmi vous, il y a des sans papiers et des réfugiés. Quand ils perdent leurs proches, ils ne peuvent pas prendre part aux obsèques, même quand il s’agit de leurs géniteurs. Du XVème au XIXème siècle, des explorateurs européens entreprenaient des voyages périlleux. De nos jours, ce sont surtout des Africains noirs qui se lancent dans ce genre d’aventure. N’étant pas à même de remplir les conditions d’obtention de visa, ils se jettent à l’eau. Ils vont au Maroc, en Tunisie, en Algérie ou en Libye par la route, puis montent à bord d’une embarcation des passeurs pour traverser la mer. Malheureusement, beaucoup périssent au cours de la dernière étape. Le plus récent naufrage s’est produit le 19 avril dernier en Méditerranée. 800 migrants y ont trouvé la mort. Mais le vieux Biya a-t-il cherché à savoir le nombre de victimes camerounaises ?

A-t-il jamais pris la défense de l’un d’entre vous qui a subi un acte xénophobe, raciste ou quelque autre forme d’injustice ? Une vague d’attentats contre les étrangers noirs et leurs biens a secoué l’Afrique du Sud ces derniers temps, notamment Durban et Johannesburg. Mais le régime

nous a-t-il communiqué le nombre de Camerounais qui sont victimes de ces attaques criminelles ? Il a abandonné ceux qui en ont réchappé à eux-mêmes. À plusieurs reprises, des Gabonais et des Équato-guinéens ont expulsé nos ressortissants. Sisyphe remontant sans arrêt un rocher sur une montagne !

La Constitution du Cameroun stipule dans son article 8 que le Président «veille à la sécurité intérieure et extérieure de la République», ce qui signifie qu’il est garant de la sécurité des citoyens de l’intérieur et de la diaspora. Il en va de même pour la sécurité de leurs biens. En outre, le préambule de la Constitution énumère les droits et libertés que l’État doit garantir à chaque individu, parmi lesquels la sécurité, le droit à la vie et à l’intégrité physique et morale. Il est scandaleux que quelqu’un qui s’est engagé vis-à vis de ce texte ne remue pas le petit doigt lorsque les compatriotes résidant dans les pays étrangers sont dans la détresse. En revanche, Biya montre du zèle quand il s’agit de négocier la libération des Occidentaux ou des Asiatiques enlevés par le Boko Haram. Il arrose chaque succès. Bien évidemment, c’est avec l’argent du contribuable qu’il paye la rançon.

Vous faites de votre mieux pour alléger les souffrances des vôtres restés au pays. Vous le faites parce que vous êtes mus par le sens de la Nation. En le faisant, vous portez un fardeau qui devrait être celui du gouvernement, car il échoit à ce dernier de s’assurer que les citoyens ont accès aux soins de santé de bonne qualité, des revenus substantiels, des logements décents, etc.

Mais au lieu de se monter reconnaissant envers vous, le régime vous truande, se fiche de vous. Quand vous atterrissez à l’un des (trois) aéroports internationaux du Cameroun, les agents de la douane ne demandent pas si vous avez quelque chose à déclarer, non, ils ouvrent directement votre sac à main et votre valise, mettent vos affaires sens dessus dessous. Ils vous font dédouaner tout appareil qu’ils trouvent, peu importe s’il s’agit d’un objet personnel ou pas.

Ceux d’entre vous qui se sont installés en Europe expédient souvent des voitures d’occasion par bateau. Ils les achètent pour pas grand-chose et les font transporter aussi à prix avantageux ; mais les droits qu’ils acquittent pour les faire sortir du port de Douala sont toujours scandaleux.

Il est nécessaire que vous agissiez. Par conséquent, je vous suggère de méditer comment vous pourriez contribuer à ce que la bande de gangsters commandée par Paul Barthélemy Biya soit démantelée.

Hilaire Mbakop
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Les Camerounais, spécialistes des livres qu’ils n’ont pas lus

Par Franklin Ludovic Kamtche

C’est quoi un expert ? Un consultant sur une chaîne de télévision ? La question peut paraître ridicule, dans un contexte caractérisé par une floraison de «docteurs» et autres «professeurs», qui ne se contentent plus des amphithéâtres. De quoi parlent ces gens que le boom médiatique nous a imposés ? En fait, ces braves consultants qui écument les plateaux de télévision et professent de la science prétendument inspirée ont-ils seulement le temps de lire? Quand et quoi?

L’occasion m’a été donnée ces derniers mois de truster avec un livre, le livre d’un expurgé du système, d’un pestiféré s’il faut dire. Pour dire les choses comme elles sont, j’ai été amené, dans le cadre de mon travail, à placer des exemplaires de Le choix de l’action. Mes dix ans au Minat, le livre de Marafa Hamidou Yaya, auprès de potentiels lecteurs. Eh bien, Cet exercice qui n’est autre chose que du petit commerce m’a valu bien de déconvenues.

Et des surprises. Ma première vraie déception est venue d’un aîné pour qui je garde toujours beaucoup de respect, malgré tout. Leader d’une association de la société civile en vue dans la ville de Bafoussam, beaucoup de monde gravite autour de lui. J’ai donc innocemment pensé qu’il pourrait tirer avantage du contenu d’un livre écrit par le concepteur de la politique actuelle de décentralisation, pour éclairer son entourage sur les atermoiements du processus, dès lors qu’il gère une bibliothèque.

Je reconnais que le contexte de la présentation du livre était cafouilleux, un mélange de travail et d’amitié. Mais la suite m’a beaucoup inquiété, pour le degré d’intolérance que son attitude peut charrier. Avant que je ne vienne les récupérer, les deux exemplaires du livre que j’ai déposés sur sa table avaient été soigneusement cachés, «de peur que quelqu’un ne découvre qu’il fréquente Marafa». Il faut reconnaître qu’il lui reproche d’avoir instrumenté l’arrestation et la condamnation d’un élu local, l’ex-maire de Njombé-Penja Paul Eric Kingue, qui n’a pas fini de subir le rouleau compresseur de la justice.

Soit! Mais cela est-il suffisant pour empêcher aux membres de son association, dont certains avaient une envie sérieuse de lire l’ouvrage, de découvrir les prétentions du célèbre prisonnier? Et dire que cette association est l’une des rares que Marafa Hamidou Yaya cite de manière laudative dans son livre, pour avoir organisé un séminaire sur la décentralisation qu’il a présidé.


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Espagne: Deux Camerounais poursuivis pour avoir jeté une dizaine de Nigérians en mer

Ces hommes, des clandestins, faisaient route vers l’Espagne à bord d’une embarcation de fortune en provenance du Maroc

La police espagnole a annoncé jeudi dernier, 15 janvier, avoir arrêté deux Camerounais accusés d’avoir tué, détroussé puis jeté à la mer entre sept et dix Nigérians, en pleine tempête, à bord d’une embarcation de fortune au large de l’Espagne.

Les deux détenus faisaient partie d’un groupe de 29 immigrants d’origine subsaharienne secourus le 5 décembre au sud-est des côtes espagnoles alors qu’ils dérivaient à bord d’un bateau pneumatique sans moteur.

Les migrants avaient alors expliqué aux secouristes qu’ils avaient quitté le Maroc deux jours plus tôt avec 50 personnes à bord, mais qu’ils en avaient perdu une vingtaine pendant la traversée, agitée par une forte tempête. Mais après avoir constaté, une fois à terre, que «les personnes secourues évitaient deux survivants et qu’en plus elles montraient une attitude apeurée envers eux», la police a décidé d’ouvrir une enquête.

Trois témoins ont finalement déclaré qu’une querelle avait éclaté à bord alors que les conditions météorologiques se dégradaient, suscitant la peur d’un naufrage. Un pasteur nigérian a commencé à prier, suivi par des passagers de la même nationalité. D’autres les ont alors accusés d’être responsables, avec leurs prières, du mauvais temps, selon le récit des rescapés.

Agressés, volés et jetés par-dessus bord
Ils se sont alors saisis de planches pour «agresser et jeter par-dessus bord le pasteur et d’autres passagers nigérians». Les deux hommes auraient jeté à l’eau «entre sept et dix personnes», selon la police. D’autres passagers sont également décédés pendant la traversée, en tombant à l’eau à cause de la tempête.

Les deux Camerounais ont en outre volé à leurs victimes autour de 1500 euros, somme correspondant à l’argent que l’un des deux suspects avait sur lui. Bravant le danger, de nombreux migrants tentent de rejoindre l’Europe par la mer en traversant le détroit de Gibraltar entre le Maroc et l’Espagne, l’une des principales portes d’entrée de l’immigration clandestine en Europe.

Les secours en mer espagnols sont venus en aide à 3500 migrants naviguant à bord d’embarcations de fortune en 2014, selon le gouvernement, soit une hausse de 55% par rapport à l’année précédente. Au moins 3.419 migrants ont perdu la vie en Méditerranée entre le 1er janvier 2014 et le 10 décembre, selon le Haut commissariat des Nations Unies aux réfugiés.

Des clandestins à bord d’une embarcation de fortune au large de la Grèce
DR)/n