L’affiche inédite de la finale opposera ce dimanche à Libreville deux équipes qui ne s’étaient jamais rencontrées à ce stade de la compétition
La Zambie et la Côte d’ivoire ont un point en commun: chacune de ses deux équipes disputera ce dimanche 12 février, sa troisième finale de Can. Mais les points de ressemblance s’arrêtent là, puisque les Eléphants ivoiriens ont un titre continental, alors que les Chipolopolo n’en ont aucun. L’affiche de la finale de la 28ème Can propose également un choc de culture, entre le jeu collectif des Anglo-Saxon, Zambiens, et les grosses individualités francophones ivoiriens. Grand favori de la Can 2012, la Côte d’ivoire, après une courte mais méritée victoire contre le Mali (1-0), sera bel et bien au rendez-vous de la finale dimanche à 19h30 TU Libreville face à la Zambie, invitée surprise qui a terrassé (1-0) le Ghana, finaliste de l’édition 2010. De l’avis de tous les Eléphants, cette demi-finale face au Mali a été un combat, une lutte de chaque instant. Ça a été très difficile, a reconnu Didier Drogba l’attaquant ivoirien. Il faut tirer un grand coup de chapeau à cette équipe malienne qui a très bien joué, qui a fait un grand tournoi. Nous, on n’était pas surpris de les voir là, car on avait joué en amical contre eux. On avait déjà gagné 1-0 dans la douleur. Le scénario s’est répété avec, dans le rôle du buteur, un Eléphant dribbleur de génie, en état de grâce Gervinho. C’est celui qui avait été critiqué ces derniers jours pour sa soi-disant « maladresse » qui nous a délivrés, a insisté son capitaine. La vie est ainsi faite. On tient à lui rendre hommage, à le remercier. C’est toujours celui qui se crée le plus d’occasions, il fait un grand boulot pour nous tous. C’est lui qui est à l’origine de pratiquement tous nos buts. Nous, on sait l’importance qu’il a.
Par ailleurs, Hervé Renard est un entraîneur heureux et le fait de rencontrer la Côte d’Ivoire, qui n’a pas encore encaissé de but, en finale ne l’effraie pas: Je pense être le plus heureux des coaches. J’ai eu la chance de venir en Zambie, grâce à mon président, Kalusha Bwalya, qui m’a fait confiance. J’ai eu droit à beaucoup de critiques lorsque je suis revenu (il avait quitté son poste en 2010) car les gens n’avaient pas compris pourquoi j’étais parti. La meilleure des réponses, c’est de faire ce qu’on vient de faire et de gagner la coupe. On ne peut pas aller en finale et la perdre. En effet, la Zambie, deux fois finalistes, en 1974 défait par l’ex-Zaïre et 1994, vaincu par le Nigeria, va effectuer un voyage émouvant, à Libreville, où a disparu une génération dorée du pays, le 27 avril 1993. Dix-huit membres de l`équipe avaient, alors, péri, dans le crash de l’avion (30 morts au total) qui devait les mener au Sénégal. Les Chipolopolo boys joueront donc en pensant à leurs illustres prédécesseurs. Je pense que 12 millions de Zambiens attendaient cela. Nous allons jouer pour eux, pour la Zambie. Car c’est un pays fantastique(.). Si nous perdons la finale, nous regretterons cela toute notre vie, a déclaré le coach zambien Hervé Renard hier, lors de la conférence d’après match.

Si la Zambie est une formidable machine collective, la Côte d’Ivoire ne l’est pas moins. Et surtout, elle a gagné en solidité défensive. Comme l’a relevé Kolo Touré, après la victoire face au Mali Ce qui a fait la différence ce soir, c’est la détermination que l’on a affichée, on a été très solides». Depuis 2006, cette équipe a mûri, observe le remuant Gosso Gosso. On a su se servir de nos échecs. En finale, on s’attend à un match difficile face à la Zambie, mais on a vraiment à c ur de ramener cette Coupe à Abidjan. On veut le faire. François Zahoui conclu: Avec les événements en Côte d’Ivoire, on a à c ur de ramener le trophée. Le pays est derrière nous. Il y a beaucoup de prières et d’attente autour de cette équipe. Depuis 20 ans, la Côte d’Ivoire est à la recherche d’un second sacre continental. La vérité du terrain nous le dira dimanche soir, qui de la Zambie ou de la Côte d’Ivoire montera sur le toit d’Afrique. Suspense rassuré.
