Oxygène Amada: «Nous voulons créer un cadre de diffusion théâtrale dans le Grand Nord»

Interview du promoteur du festival des canaris qui vient de s’achever à Garoua

Quels sont les objectifs du festival des canaris?
Le festival des canaris a pour but de créer un cadre de diffusion théâtrale dans le Grand Nord, de former les jeunes comédiens et de créer un public qui saura apprécier les uvres théâtrales qui leur seront proposées.

Quel bilan faites-vous à l’issue de cette deuxième édition du festival des canaris?
Je suis satisfait de cette édition car ce qui compte dans une organisation c’est l’effectivité des programmations. Et je pense que nous avons osé inviter des gens qui venaient d’un peu partout, du Tchad et du Cameroun profond, tout le monde est arrivé dans les délais et tout le monde est reparti satisfait d’avoir été présent cette année à Garoua pour le festival des canaris. Je suis vraiment comblé.

Comment ont été sélectionnés les spectacles proposés cette année?
Les spectacles ont été choisis par le comité d’organisation sur la base de leur programmation dans les festivals ou de leur programmation dans une salle de spectacle. Nous avons ensuite contacté les différents responsables afin d’avoir les dossiers de présentation de ces spectacles qui ont par la suite fait l’objet d’une étude de la part du comité d’organisation. C’est sur cette base que nous avons retenu toutes les pièces présentés au festival.

Quelles auront été les difficultés de l’organisation de cette seconde édition du festival des canaris?
L’organisation n’a pas été facile car certains partenaires qui nous avaient pourtant donné leur accord de principe nous ont lâchés à la dernière minute. La deuxième difficulté est liée à la programmation des spectacles en dehors du village du festival qu’est l’Alliance franco-camerounaise. Ce n’est pas évident dans une ville telle que Garoua, de programmer des spectacles hors de l’Alliance du fait de l’absence d’infrastructures adéquates. Et vous savez que la lumière est un élément capital dans le théâtre. Du coup nous n’avons pas pu produire des spectacles dans d’autres salles. Nous envisageons pour l’année prochaine recevoir tous nos spectacles à l’Alliance, quitte à avoir deux à trois spectacles par jour.

Oxygène Amada, promoteur du festival des canaris
Journalducameroun.com)/n

Le Festival des Canaris promeut le théâtre au Nord Cameroun

Pour cette 2e édition, il y a eu cinq spectacles phares, ainsi que des représentations hors les murs, notamment à Ngong et Lagdo

Du 15 au 19 mars dernier, Garoua a accueilli la deuxième édition du Festival des Canaris, pour le plus grand plaisir du public conquis par la découverte ou la redécouverte de grandes uvres théâtrales, d’humoristes et de conteurs talentueux qui ont enchanté la ville de Garoua le temps de leur présence. Cette deuxième édition avait une saveur toute particulière puisqu’elle célèbrerait deux années de théâtre à Garoua. Elle a été rehaussée par la présence de Valery Ndongo, Major Asse, David Noundji, Gbadom Beloko… Evènement théâtral unique en son genre dans toute la partie septentrionale, le Festival des Canaris avait cette année programmé cinq spectacles phares, ainsi que des représentations hors les murs, notamment à Ngong et Lagdo.

Mardi en ouverture du festival, le public a pu apprécier une représentation de la pièce « Les fous illuminés » par la Cie Danata de Ngaoundéré. Mercredi 16 mars, David Noundji a séduit seul en scène avec son adaptation du roman « Verre cassé » d’Alain Mabankou. Le jeudi 17 mars, la Cie Blue Leader de Yaoundé a démontré son savoir-faire à travers la pièce « Les dormeurs ». Le vendredi, ce fut autour de la Cie Cargos venu du Tchad de monter sur les planches pour sa pièce à succès « la république à vendre », pièce inspirés du roman d’Isac Tédambé. Cette belle création adaptée par Hassan Kéro décrie le ras le bol des trois personnages principaux qui n’en peuvent de vivre toutes les injustices dont ils sont victimes dans leur propre pays. Le samedi 19 mars, « la copine nationale» Major Assé a clôturé le festival en présentant au public son spectacle à succès « Mon Blanc à moi ».

Le conteur Gbadomo Beloko a également proposé au public des ateliers contes tous les soirs en lever de rideau. Parallèlement au festival, Valery Ndongo a aussi animé un atelier sur les techniques de stand up. Neuf jeunes comédiens de l’Alliance Comedy Club ont pris part à cet atelier et quatre d’entre eux ont eu la chance de se produire le samedi dernier en première partie du spectacle de Major Assé. Ce festival a fut enfin l’occasion de décerner les prix du meilleur comédien, de la meilleure comédienne et de la meilleure pièce théâtrale. Tout n’aura pas été rose cependant pour les Canaris cette année. Au-delà des difficultés d’ordre financier et du désistement de certains partenaires, le festival a aussi connu un certain échec concernant l’affluence du public aux différents spectacles. Seul le spectacle de clôture de Major Assé a pu faire salle comble. Les organisateurs avaient pourtant réalisé un tapage médiatique maximum et une communication de proximité afin de drainer le maximum de monde.

L’on ne peut tout de même que se réjouir du succès rencontré par cette manifestation et rendre hommage au travail mené par le directeur du festival, Oxygène Amada, et son équipe de bénévoles. Le Festival des Canaris contribue de façon importante à la dynamique culturelle dans la partie septentrionale du Cameroun et peut se vanter d’être dorénavant un rendez-vous majeur pour les acteurs du théâtre camerounais et de la sous région Cemac. Vivement 2012 pour une autre aventure théâtrale au c ur des Canaris !

Les lauréats de la 2e édition du festival des canaris
Journalducameroun.com)/n