Guinée Bissau: Sept morts dans l’attaque d’une unité d’élite

Le drame est survenu dimanche 21 octobre 2012 au petit matin dans une caserne des Bérets rouges

Dimanche à l’aube, un groupe d’hommes armés a tenté de prendre d’assaut la caserne d’une d’élite de l’armée de terre, les « Bérets rouges », près de l’aéroport de la capitale Bissau. Au moins sept personnes, ont été tuées lors de l’attaque. Des sources gouvernementales font état de six morts, d’un blessé grave et de quatre arrestations. Les assaillants ont pris la fuite après une heure d’échanges de tirs meurtriers. Ils étaient dirigés par le capitaine Pansau N’Tchama, considéré comme proche de l’ex-Premier ministre Carlos Gomes Junior, renversé le 12 avril 2012. Le capitaine N’Tchama, membre lui-même des Bérets rouges, était à la tête du commando ayant assassiné en 2009 le président Joao Bernardo Vieira. Selon un communiqué du gouvernement cette attaque a été commanditée par le Portugal, la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et Carlos Gomes Junior. Toujours selon ce communiqué cette tentative de déstabilisation avait pour but de renverser le gouvernement de transition. Le texte ajoute que l’objectif était aussi de mettre en cause tout le processus politique en cours avec, un seul but, faire revenir Carlos Gomes Junior au pouvoir, et également de justifier la présence d’une force internationale de stabilisation en Guinée-Bissau.

Le gouvernement de Carlos Gomes Junior, qui vit en exil au Portugal, a été renversé le 12 avril par un putsch intervenu entre les deux tours de la présidentielle, alors que M. Gomes Junior était arrivé en tête du premier tour. Les putschistes, dirigés par le chef d’état-major des armées, le général Antonio Indjai, ont rendu le pouvoir à des hommes politiques avec lesquels ils ont signé un accord pour la mise en place d’autorités de transition, dirigées par le président Manuel Serifo Nhamadjo. Après ce putsch, l’Union européenne, principal partenaire de Bissau, avait suspendu son aide et imposé des sanctions contre plusieurs personnalités militaires. Les dirigeants renversés du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert ont refusé de reconnaître le nouveau régime et nombre d’entre eux, vivent en exil. La Cédéao a levé ses sanctions imposées après le putsch, mais le pays, où des élections doivent être organisées en 2013, reste sous surveillance de ses voisins. En dépit de cet isolement, le président Nhamadjo a appelé fin septembre la communauté internationale à le soutenir dans la lutte contre le trafic de drogue qui se développe ces dernières années dans le pays, et pour organiser des élections en 2013.

Les corps des victimes de l’attaque
afp)/n

Cameroun: Du feu déclaré dans une caserne militaire à Yaoundé

Selon un communiqué du ministère de la défense, la situation a été maîtrisée et les populations riveraines affirment avoir vécu un grand moment de frayeur

Dans sa version officielle, l’armée fait savoir que l’événement qui est survenu dans la nuit du vendredi 20 au samedi 21 avril 2012 dans une soute du camp militaire Yeyap localisé dans la ville de Yaoundé la capitale du Cameroun, est un incident mineur. Le communiqué officiel rendu public par le ministre de la défense parle d’un « départ de feu qui s’est déclaré à l’intérieur d’un compartiment de la soute à munitions de petit calibre situé à la caserne d’Elig Effa ». C’est un soldat de garde qui aurait remarqué le problème et donné l’alerte. « La sentinelle de faction ayant observé une fumée suspecte a immédiatement alerté la hiérarchie. Les services spécialisés du corps des sapeurs-pompiers et de la Direction des Matériels Interarmées se sont immédiatement rendus sur les lieux » a déclaré à la radio nationale le Ministre Edgar Alain Mebe Ngo’o, en charge de la défense, qui précise aussi que « la situation a été vite maîtrisée. L’armée annonce aussi avoir pris des mesures pour sécuriser les populations, qui « ont été maintenues à l’écart du théâtre des événements jusqu’à la sécurisation complète du site ». Le ministre qui est arrivé sur les lieux affirme avoir ordonné une enquête. On ignore donc tout de ce qui s’est effectivement passé dans cette caserne autant que de ce qui a causé le « départ de feu ». Dans la matinée de samedi, rien ne semble indiquer qu’il y a eu un incident particulier dans la zone, mis à part un véhicule des sapeurs-pompiers stationné devant l’entrée de la caserne. Les populations vaquent normalement à leurs occupations.

Jusqu’à 13 heures dans la matinée du samedi, une réunion s’est tenue au ministère de la défense à propos de cette situation. Certaines personnes riveraines interrogées, affirment avoir vécu de véritables scènes de panique. « Il était un peu plus d’une heure du matin, lorsque des militaires ont commencé à taper fortement sur les portes, demandant aux populations de sortir de leurs maisons et de se diriger dans le sens opposé, vers la chapelle d’Elig Effa » affirme un des riverains interrogés. Pour d’autres, ce sont les forces militaires qui ont-elles même suscité une panique déjà alimentée par le son des explosions. « J’ai entendu des explosions que je ne dirai pas fortes, je me suis dit que ce n’était pas grave, jusqu’à ce que je vois mon voisin gendarme, prendre ses enfant et sa femme et fuir de sa maison en invitant tout le monde à faire de même », a expliqué pour sa part Mathurin E, riverain de la caserne. Il ajoute aussi que les forces militaires qui donnaient l’alerte, recommandaient surtout d’emporter les bébés, pour leur éviter de respirer le souffre des explosions. Cette explosion survient alors qu’au Cameroun, certaines personnes peuvent encore avoir des images des conséquences d’une autre explosion de soute à munitions, cette fois dans la république voisine du Congo, où des bilans officiels font état de centaines de morts et d’importants dégâts matériels. Le ministère de la défense s’est félicité de la qualité et de la solidité de la soute sujette à cet incident, ainsi que de l’intervention rapide des unités concernées. Les populations ont rejoint leurs habitations dans la matinée de ce samedi, mais certaines disent avoir toujours un peu peur. Il y a quelques années une explosion, avait eu lieu dans une soute, cette fois au quartier général de l’armée.

Image d’illustration
lequotidien.sn)/n