Le Conseil Camerounais de la Musique a lancé «Les causeries musicales»

Luc Yatchokeu, le président dudit conseil explique le concept et ses objectifs

Le conseil camerounais de la musique que vous présidez, organise depuis ce 1er novembre, les causeries musicales. En quoi consistent-elles ?
C’est simplement une plate forme mensuelle que nous organisons en partenariat avec le CCF de Douala. Une plate forme d’échanges entre tous les acteurs de la filière musicale au Cameroun. Il s’agit de causer et de permettre aux jeunes, débutants ou professionnels, d’être mieux outillés en s’appuyant sur leurs aînés dans la profession qui ont de l’expérience aux fins de professionnalisation dans la filière. Parce qu’on s’est rendu compte que beaucoup, que ce soit des professionnels ou des jeunes qui se lancent dans la musique, manquent de formation. Même s’il ne s’agit pas là de faire des formations, mais tout au moins de leur donner quelques clés de réussite sur le terrain. Tous les mois nous nous attèlerons à inviter un ou deux intervenants en fonction du thème choisi, ça peut être en atelier comme en échange, ou quelqu’un qui raconte son parcours. Pour ce qui du déroulement, d’entrée de jeu on lance le thème, les intervenants parlent du sujet pour lequel ils sont invité et les discussions peuvent se poursuivre après. Il s’agit de donner quelques ouvertures aux artistes et après chaque séance est prévu un show case, puisque nous parlons de musique.

Un mot sur la première édition de ce mardi 1er novembre?
Nous avons souhaité pour cette première, planter le décor, en parlant d’un thème plus générique à savoir « les différents métiers de la musique : standards internationaux et réalités locales » parce qu’il n’est pas toujours facile d’adapter au Cameroun ce qui se fait ailleurs. Il y a dans la production par exemple des standards internationaux alors comment ça se passe et au Cameroun comment pourrons nous adapter cela.

Luc Yatchokeu que fait exactement le conseil camerounais de la musique dans la filière musique au Cameroun?
Le conseil camerounais de la musique est un organe fédérateur. Comme son nom l’indique, c’est un conseil. Alors en son sein nous souhaitons avoir tous ceux qui ont des arguments sur le plan musical. Qu’ils viennent pour qu’on puisse réfléchir ensemble sur des possibles solutions aux problèmes actuels et ce sur toutes les questions qui concernent notre musique. Nous ne sommes pas là pour faire des projets à la place des autres. Le CCM n’organisera par exemple pas un concert de musique pour amuser un public, le CCM n’ira pas travailler à la place de l’organisme en charge des droits d’auteurs, ni ouvrir un cabaret ou produire des artistes. Ce n’est pas notre vocation. Si nous avons au sein du CCM une activité, elle doit être fédératrice. Exemple, les causeries musicales. Tout le monde peut venir, on trouve des solutions et le métier avance. Notre rôle c’est surtout d’aider à ce que le métier avance pour que chacun puisse trouver son compte.

Qu’adviendra t-il des propositions de solutions faites à ces causeries. Seront-elles soumises ou gouvernement?
Les causeries musicales n’ont pas pour vocation de faire des propositions au gouvernement. Ce sont des causeries et maintenant après la causerie si chacun tire quelque chose et si cela peut l’aider, c’est une bonne chose. Dans une causerie entre un frère et son cadet il y a un qui donne et l’autre qui reçoit. C’est un peu cela. C’est le conseil qui a donc vocation à faire des propositions à travers d’autres circuits comme le forum camerounais sur la musique que nous organiserons en 2012. Au cours de ce forum il y aura des ateliers, table rondes et à la fin de tout cela nous ferons des suggestions à qui de droit. Ca peut être au gouvernement de la république, ça peut être aux sponsors, mais nous n’avons pas encore tout arrêté à ce sujet.

Par ailleurs vous revenez fraichement d’Estonie où vous avez participé, au nom du Cameroun, à un grand forum sur la musique, de quoi y était-il question?
En ma qualité de président du conseil camerounais de la musique j’ai représenté le Cameroun à ce qui s’appelle le forum mondial sur la musique. Après le forum il y a eu l’assemblée générale du conseil international de la musique, dont le conseil camerounais de la musique est membre. Le forum portait sur le thème « Musique et changements sociaux ». Il était question pour les intervenants de démontrer ce que la musique pouvait apporter dans les changements socioéconomiques au niveau des pays, d’une commune ou d’un environnement donné. On est parti de la création à la promotion en passant par la diffusion, la production, les sponsors et tout ce que vous pouvez imaginer. L’Afrique était grandement à l’honneur lors de ce forum, la leçon inaugurale était donnée par Youssou N’Dour. A titre de rappel il est le prix UNESCO 2004 décerné par le conseil international de la musique (CIM) et il est assez respecté sur le plan mondial à cause de ce qu’il fait chez lui. Il nous a parlé de son expérience et nous a expliqué comment lui en tant que musicien, parvient à faire changer positivement la société au Sénégal. A partir de sa musique il a créé beaucoup de structures dans lesquelles il emploie un total de six cent personnes. Je crois que c’est un exemple qu’il fallait partager.

Quelle est la date de la prochaine causerie musicale?
Nous allons marquer une pause en décembre, car c’est une période assez surchargée. Nous venons de commencer et nous sommes rendu compte que le CCF a déjà beaucoup d’activités en décembre. Donc les prochaines sont prévues pour les 10 janvier et le 14 février. Après on programmera la suite.

Luc Yatchokeu, le président du Conseil Camerounais de la Musique
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