Cameroun : les personnes déplacées face aux défis de logement et de propriétés (étude)

Des différends entre communautés hôtes et populations déplacées ont souvent causé des tensions, conséquence de la pression exercée sur les ressources et l’accès aux terres de subsistance.

Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Ong indépendante arrivée au Cameroun en avril 2017, s’est intéressé au problème d’accès aux logements, aux terres et aux propriétés (LTP) rencontré par les populations déplacées de l’Extrême-Nord. Au travers d’une étude menée entre Décembre et Février derniers, cette Ong indépendante révèle que l’accès à ces trois ressources est souvent cause de conflits entre cette population et les communautés qui les accueillent.

Depuis 2014, la région de l’Extrême-Nord accueille plus de 93 422 réfugiés nigérians ayant fui les exactions de Boko Haram. 223 642 camerounais ont quitté leurs localités d’origine du fait des activités terroristes de la même secte. Ce n’est pas leur arrivée dans quelques localités de l’Extrême-Nord  (Makary, Kolofata, Zamaï, Kousseri, Mokolo, Mora, Minawao, etc) qui pose problème. C’est leur installation sur le long terme qui suscite des polémiques entre les populations déplacées et les communautés hôtes.

C’est dire que la problématique d’accès aux LTP ne s’applique qu’en situation de déplacement prolongé. Qu’il s’agisse de personnes installées dans des camps officiels ou en dehors. Elle induit un besoin des déplacés internes de vivre dans un meilleur confort et de mener des activités économiques pérennes.

Ceux-ci tendent alors à exploiter de manière durable les terres à eux accordées provisoirement par les populations autochtones. Survient alors des discordes entre les deux communautés. C’est qu’il faut noter qu’il n’existe pas de mécanisme d’attribution de terres aux réfugiés et populations déplacées dont la présence dans les localités d’accueil n’est considérée que comme provisoire. Lorsqu’elles arrivent, elles jouissent des terres que les autorités y construisent des logements provisoires « en pailles (Nrc) », lesquels se détériorent avec le temps. Ainsi, nait alors le désir d’en construire de plus durables.

Nrc explique : «Comme la situation de déplacement dure, ces logements d’hospitalité sont devenus pratiquement des occupations sans aucun arrangement de bail. Cette situation crée des problèmes au niveau des relations sociales entre les communautés d’accueil et les individus en déplacement. Les entretiens avec les sultans de Kousséri, Makary, et les notables d’Afadé, du Logone et Chari, sont formels, ces terres ne peuvent être considérées à un certain moment comme la leur [celles des populations déplacées, Ndlr] ».

De cette cohabitation découle de nombreux problèmes qui sont aggravés par le fait que les communautés hôtes, vivant déjà dans la précarité, n’ont pas vu leurs revenus s’accroitre. Ce sont notamment les abus qu’encourent les personnes déplacées qui procèdent souvent à l’usufruit des marchandises et des terres pour lancer leurs activités économiques ; des disputes liées à l’utilisation des ressources naturelles telles que l’eau, le bois, etc ; des querelles entre agriculteurs et éleveurs ; l’incapacité de personnes déplacés à payer leurs loyers, lorsque ceux-ci vivent en dehors des camps aménagés par l’Etat du Cameroun.

Les populations déplacées font également face à d’autres types de problèmes une fois que celles-ci décident de retourner chez elles  notamment : l’occupation de leurs domiciles d’origine par des étrangers, les pertes des titres de propriété et les disparités dans les droits fonciers des hommes et des femmes, qu’entretiennent souvent des lois religieuses et culturelles.

Dans les zones frontalières comme Banki, Amchidé et Limani, les autorités s’inquiètent : « On aura des risques de conflits liés aux LTP lors du retour. Certains membres des communautés ont occupé les maisons des villageois. Ceux-ci pourraient s’approprier ces maisons avec pour argument de les avoir gardé pendant l’absence des propriétaires. Les échanges avec l’ensemble des lamibés des départements des Mayo Tsanaga et Mayo Sava ont abouti sur le fait que cette question pourrait constituer une source de conflit si rien n’est entrepris pour encadrer ces occupations », met en garde ladite étude.

De nombreuses personnes manifestent leur désir de repartir chez elles et éventuellement de reprendre leurs activités économiques. C’est ainsi l’Extrême-Nord a enregistré 69 730 personnes retournées en décembre 2017. Toutefois, Nrc recommande que l’accent soit porté sur la mise en œuvre de facilités pour la construction et la réhabilitation des logements, à travers la mise à disponibilité du matériel nécessaire et des ressources financières.

 

Affaire Sodecoton: 15 années de prison maintenues pour Iya Mohammed

La Cour suprême confirme ainsi la condamnation prononcée en septembre 2015 par le Tribunal criminel spécial, pour le détournement de 11, 293 milliards de F CFA à la Sodecoton

Pas de bonne nouvelle pour l’ancien président de la Fédération camerounaise de football, Iya Mohammed. Lui qui avait saisi la Cour suprême afin de faire annuler la peine de 15 ans de prison prononcée contre lui par le tribunal criminel spécial, en septembre 2015, vient de recevoir la confirmation de cette sentence.

Le mardi 14 février dernier, la Cour suprême a entériné la condamnation de Iya Mohamed pour le détournement de 11, 293 milliards de F CFA alors qu’il était directeur à la Société de développement du coton (Sodecoton).

Dans les faits, il lui est reproché  d’avoir perçu indument des avantages  salariales, d’avoir engagé des fonds de la Sodecoton pour financer le club Coton sport de Garoua dont il serait le propriétaire.

Des anciens responsables de la Sodecoton ont également été condamnés dans le cadre de la même affaire. Il s’agit notamment de : Clavier Henri, directeur général adjoint de ladite entreprise, Jérôme Minlend, président directeur général du cabinet Cameroun audit conseil (Cac), Lucien Fotso, comptable, Pierre Kaptene, attaché de direction à la Sodecoton, Mahamat Karagama, directeur des ventes et Christophe Mbaiougam

Tous doivent par ailleurs payer la somme globale de 12,180 milliards de F CFA en guise de dommages et intérêts.

Cameroun: 72 entreprises agréées aux professions publicitaires

La liste des agences conseils et des régies publicitaires agréées pour la période allant du 01er janvier au 31 décembre 2017 a été publiée jeudi

Le ministre camerounais de la Communication (Mincom), Issa Tchiroma Bakary, vient de publier la liste des entreprises autorisées à exercer les activités d’agence conseil en publicité et de régie publicitaire, pour la période allant du 01er janvier au 31 décembre 2017.

Dans un communiqué datant du 29 décembre 2016, Issa Tchiroma Bakary rappelle que «les professions d’agence conseil et de régie publicitaires sont incompatibles ; les régies publicitaires sont seules habilitées à commercialiser les espaces publicitaires ; les agences conseil sont seules habilitées à concevoir les stratégies créatives pour le compte des annonceurs.»

La Sopecam marketing and communication agency (Yaoundé), l’Atlantis medias (Yaoundé), La Spectrum Outdoors (Limbé), la Media publicites Cameroun Sarl (Bafoussam) et l’Agence public (Douala) sont quelques-unes des entreprises retenues dans le cadre des régies publicitaires. Tandis que du côté des agences conseil l’on compte entre autres : les sociétés AG Partners (Douala), Vision Plus Sarl (Yaoundé), et Acmar Partners (Limbé).

Le Mincom, par ailleurs président du Conseil national de la communication, annonce des opérations de contrôle sur le terrain dans les prochaines semaines. «en vue de barrer la route à tous les opérateurs publicitaires illégaux».


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Le Cameroun renforce sa stratégie de lutte contre les changements climatiques

Des experts ont présenté jeudi et vendredi au ministre de l’Environnement, des moyens pouvant permettre au pays d’étoffer sa contribution nationale dans le cadre de l’Accord de Paris

Le Cameroun se prépare pour l’entrée en vigueur de l’accord de Paris sur le climat prévue le 4 novembre prochain. C’est dans cette lancée que le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable a rencontré du 06 au 07 octobre des experts dans le but de peaufiner des stratégies pour étoffer la contribution du pays à cette initiative.

L’une des démonstrations des assises de Yaoundé est que l’agriculture constitue la première source d’émission de gaz au Cameroun (76%). Viennent ensuite les énergies fossiles, les déchets et les procédés industriels. Pour diminuer ces émissions de gaz à effet de serre et pat ricochet s’adapter aux changements, le Cameroun va instituer une nouvelle politique agricole, qui va limiter la déforestation et la destruction de l’environnement. Pour y arriver, les agriculteurs sont invités à valoriser de plus en plus les ressources du milieu, assurer la gestion des eaux et l’utilisation des déchets organiques.

En ce qui concerne la production de l’énergie, le Cameroun va se retourner vers les énergies renouvelables au moins à 25%. Le coût de la mise en uvre de la Cdn du Cameroun est estimé à 55 000 milliards de dollars US (plus de 27 millions de milliards de Fcfa) à confirmer par des études en cours. Un budget qui sera couvert par des fonds externes, fournis en l’occurrence par les pays les plus pollueurs de la planète.

Le Cameroun a ratifié l’Accord de Paris en juillet 2016. En le faisant, il prenait l’engagement de réduire de 32% à l’horizon 2035 son empreinte carbone. Pour atteindre cet objectif, le Cameroun compte mettre en uvre sa contribution déterminée au niveau national (Cdn), qui comprend des orientations et des actions. Le Cameroun, a certes ratifié cet accord, mais n’est pas en tête de lice en ce qui concerne les pays les plus pollueurs de la planète. En 2010, il a émis 39 000 Teq Co2 (tonne équivalent carbone), pourtant, il avait à cette époque une capacité d’absorption de 76 000 Teq Co2.

Autrement dit, le Cameroun garde le Co2 produit par les autres pays. Des experts estiment que cela est dû aux vastes zones forestières dont regorge le Cameroun. «Grâce à la densité de sa forêt, le pays peut en plus des siens, absorber les gaz produits par d’autres Etats», affirmait à Cameroon Tribune, Timothée Kagombé, expert du ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du péveloppement durable.

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Midjiyawa Bakari au chevet des sinistrés du marché de Kousseri

Il était mandaté par le chef de l’Etat, Paul Biya, pour transmettre un message de réconfort et de soutien aux victimes de l’incendie qui a ravagé le marché de Kousseri dans la nuit du 23 au 24 mai

Le gouverneur de la région de l’Extrême Nord du Cameroun, Midjiyawa Bakari, s’est rendu jeudi, 26 mai 2016 sur le marché de Kousseri. Deux jours après l’incendie qui y est survenu, il a rencontré les victimes du sinistre. Cité dans la presse publique ce mardi, 31 mai 2016, il a indiqué que «c’est au vu de la gravité de la situation que le président de la République, Paul Biya, m’a immédiatement dépêché auprès de vous, pour vous transmettre son message de soutien et de réconfort».

Sur place, Midjiyawa Bakari a mis sur pied une commission d’enquête qui devra apporter des informations sur les circonstances du drame survenu dans la localité.

D’après les constats effectués, l’incendie survenu dans le marché de Kousseri, dans la nuit du 23 au 24 mai, a consumé plus de 500 boutiques et hangars dans le «bloc P». Les flammes ont été circonscrites par des sapeurs-pompiers camerounais et Tchadiens et la population.


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