Cameroun : recommandations de la Commission des droits de l’Homme sur l’orientation scolaire

L’organe chargé de veiller au respect des droits de l’Homme dénonce la non-prise en compte des droits et aspirations des élèves et étudiants dans leur orientation.

C’est la période de la rentrée scolaire et bientôt celle de la rentrée académique sur l’ensemble du territoire camerounais. Des parents et des élèves sont face à la prise de décisions, dont le choix de la série, de la spécialité ou de la filière dans laquelle l’élève, l’étudiant ou l’apprenant va poursuivre ses études ou sa formation professionnelle.

Dans cette optique, la Commission des droits de l’Homme du Cameroun regrette le non-respect par certains acteurs de la communauté éducative des droits des enfants en matière d’orientation scolaire ou professionnelle. Elle constate que certains acteurs imposent leurs choix aux enfants, sans tenir compte de leurs préférences, de leurs aptitudes ou de leurs propres ambitions professionnelles.

Face à cette pratique, la commission appelle tous les acteurs de la communauté éducative, parents, élèves, étudiants, enseignants, conseillers d’orientation, gouvernement, à prendre des mesures pour assurer une bonne orientation scolaire et professionnelles aux jeunes. L’intérêt de cette réussite se trouve au bout de la chaîne, parce que, selon la Commission, l’orientation « conditionne l’entrée de l’enfant dans la vie adulte en lui évitant de faire fausse route ».

Aussi « l’inadéquation (…) formation-emploi consécutive à un défaut d’orientation scolaire ou à une mauvaise orientation est l’une des causes du chômage chez les jeunes », note la Commission dans un communiqué. Ce défaut peut ainsi entrainer des échecs, des abandons, en augmentant le taux de chômage au pays.

Pour éviter ces difficultés, la Commission que préside le Pr. James Mouangue Kobila invite les parents à nouer et à entretenir « un vrai dialogue constructif et approfondi » avec les enfants et les professionnels de l’orientation. Elle recommande au gouvernement la création des centres d’orientation scolaire dans les 10 régions. Seules les régions du Centre, du Littoral, du Nord-Ouest de l’Adamaoua, de l’Ouest et de l’Extrême-Nord en ont. Elle invite les parents, les élèves, les étudiants à plus d’écoute et de compréhension les uns envers les autres.

Cameroun : gendarmes et policiers retournent à l’école à Bafoussam

La Commission des droits de l’Homme du Cameroun (CDHC) organise, depuis ce mardi 14 mars à Bafoussam, une formation aux droits de l’Homme à l’intention des officiers de police judiciaire (OPJ).

Cette formation est la première d’une série et vise à aider les OPJ, des unités de police et de gendarmerie de la région de l’Ouest, à respecter et protéger les droits fondamentaux de façon proactive, apprend-on. Au moins, une quarantaine de participants y prennent part.

Cette discipline « garantit que l’usage de la force soit exercé conformément aux principes de légalité, de nécessité et de proportionnalité, des principes fondamentaux pour le développement des sociétés justes. Cette formation permettra donc aux OPJ de jouer le rôle envisagé pour eux dans la feuille de route et pour le travail dans le domaine de la justice, de la liberté et de la sécurité », indique l’antenne régionale de la CDHC pour l’Ouest, dans une note conceptuelle que SBBC a consultée.

Au Cameroun, les forces de maintien de l’ordre font souvent un usage excessif de la force contre les manifestants et sont régulièrement accusées d’exactions sur les populations civiles notamment dans le cadre de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à en croire Stopblablacam.

Selon la CDHC, parmi les « accusations d’atteintes majeures » aux droits de l’Homme attribuées aux FMO figurent : les arrestations et les détentions arbitraires, les conditions délétères dans les lieux de privation des libertés, l’utilisation des locaux de détention non officiels, les restrictions à la liberté d’expression, les violences, la torture, le mauvais traitement inhumain et dégradant.

La Commission cite également la corruption « qui continue de présenter de graves difficultés à tous les niveaux de la procédure », l’intervention des forces de défense et de sécurité dans les domaines qui ne relèvent pas de leurs compétences, le manque de confiance des populations vis-à-vis des FMO et la violence par l’approche (mauvaise stratégie d’approche des usagers par les FMO).

Or, rappelle l’organisme, les FMO doivent non seulement respecter les droits de l’Homme, mais aussi les protéger activement. Mais une simple connaissance des règles ne suffit pas pour les traduire en un comportement professionnel approprié, estime toutefois l’organisme.

Aussi, cette formation vise-t-elle à sensibiliser, à renforcer les compétences des OPJ et à développer celles qu’ils possèdent déjà pour leur permettre de remplir efficacement leurs fonctions et leurs devoirs, sans bavure. Créée par décret présidentiel le 8 novembre 1990, la CDHC (anciennement Comité, puis Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés du Cameroun) a pour mission la promotion et la protection des droits humains, ainsi que la prévention de la torture dans tous les lieux de privation de liberté.

Cameroun : la Commission des droits de l’homme annonce la disponibilité d’un numéro vert

Le numéro 1523 est désormais ouvert et disponible pour les usagers de la Commission des droits de l’homme du Cameroun.

Un nouveau canal s’ouvre pour accéder à la Commission des droits de l’homme du Cameroun (CDHC). Désormais à travers le 1523, le public a la possibilité de soumettre une requête, de se faire écouter, assister ou orienter par  la Commission. Selon un communiqué en date du 26 juillet et signé du président de la structure James Mouangue Kobila, la Commission a ouvert cette ligne pour mieux remplir ses missions aussi bien de promotion et de protection des droits de l’homme que de prévention de la torture.

A en croire ce document, « le 1523 est une ligne de communication libre et sécurisée, responsable et totalement confidentielle, dans le respect des règles éthiques d’anonymat et de protection de l’information. Ce numéro est ouvert à toute personne qui souhaite se plaindre d’un cas de violation des droits de l’homme ou exprimer ses inquiétudes quant à la jouissance de ses droits ainsi qu’à des fins informatives », précise le communiqué.

Cette initiative de la CDHC  vise à « contribuer au développement d’une culture des droits de l’homme, à la consolidation de l’Etat de droit et à la lutte contre l’impunité en matière des droits de l’homme », comme le prévoit la loi portant création, organisation et fonctionnement de la CDHC.