Crise ivoirienne: Trois chefs d’état d’Afrique de l’ouest à Abidjan

La communauté des états de l’Afrique de l’ouest envisagent de rencontrer Laurent Gbagbo pour le convaincre de quitter le pouvoir

Une rencontre difficile avec les chefs d’état de la CEDEAO
Trois présidents, le béninois Thomas Boni Yayi, le sierra-léonais Ernest Baï Koroma et le cap-verdien Pedro Pirès sont attendus ce mardi 28 décembre 2010 à Abidjan. Leur mission est d’essayer de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le fauteuil présidentiel. Les trois présidents sont envoyés par la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il y a quelques jours, l’institution avait brandit la menace d’intervenir militairement pour permettre à Alassane Ouattara déclaré vainqueur par la Commission Electorale Indépendante (CEI) et soutenu par de nombreuses puissances étrangères, de s’installer au palais. Cette mission est déjà qualifiée par de nombreux médias français de celle de la dernière chance, ce qui laisse présager qu’une intervention militaire pourrait survenir en cas d’échec. En effet, la CEDEAO a déjà menacé de faire usage de la force légitime pour contraindre Laurent Gbagbo si celui-ci ne quittait pas le pouvoir de lui-même. Une initiative qui laisse planer l’ombre de la France, dont le ministre de la défense, Alain Juppé, a multiplié moults déclarations de représailles au gouvernement de Laurent Gbagbo en cas d’agression d’un seul ressortissant français. Les partisans de Laurent Gbagbo ont eux aussi mis en garde contre une intervention armée menée par des pays ouest-africains en soulignant que des millions d’immigrés de la région sont présents sur le sol ivoirien. Dans un entretien accordé au journal français Le Monde lundi dernier, Laurent Gbagbo n’a pas hésité à parler de risques d’une guerre civile. Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d’Ivoire, parce que nous n’allons pas nous laisser piétiner, piétiner notre droit et nos institutions, a-t-il prévenu, dénonçant une fois encore un complot franco-américain à son encontre.

Un engagement militaire des africains qui étonne
L’attitude des états de l’Afrique de l’ouest et de l’Afrique en général laisse perplexe de nombreux observateurs. Aucune des organisations n’a proposé une solution autre que le départ de Laurent Gbagbo. La question fondamentale de l’ingérence des pays étrangers est très vite reléguée au second plan et tout le monde semble convaincu de l’importance du départ de Monsieur Gbagbo. Même la médiation initiée par la CEDEAO ce mardi 28 décembre 2010, est pour beaucoup, considérée comme un jeu. De nombreuses analyses s’accordent à dire que les chefs d’états de la sous-région veulent simplement montrer qu’ils ont tout fait pour éviter la confrontation ce qui aux yeux des nombreux habitants d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, n’est pas forcément la vérité. Le mot d’ordre de désobéissance civile lancé par Alassane Ouattara a été peu suivi. Est-ce que ce Monsieur là est sérieux lui aussi. Si nous arrêtons de travailler on va paralyser un pays où nous vivons et c’est nous qui allons gérer les conséquences, a admis à Journalducameroun.com, un abidjanais joint par téléphone. Dans sa globalité, la société civile dont les demandes de médiation ne sont prises en compte par personne est favorable à une issue pacifique de la crise. Les craintes de nouvelles violences poussent de plus en plus d’ivoiriens à quitter leur pays. Quatorze mille personnes auraient déjà pris la route pour le Liberia voisin, selon le Haut Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR). Nombreux sont ceux qui ont accusé l’ex-rébellion des Forces Nouvelles (FN), qui soutient Alassane Ouattara, de les empêcher de partir, ce que les FN ont formellement démenti. Selon le gouvernement Laurent Gbagbo, ces ivoiriens fuient les exactions commises dans les zones du nord du pays tenues par les FN.

La mission des trois présidents africains membres de la CEDEAO est d’essayer de convaincre Laurent Gbagbo de quitter le fauteuil présidentiel
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