Célébration du 20 mai sous haute sécurité à Buea

Une mobilisation timide a été observée dimanche dernier dans la capitale régionale du Sud-Ouest. Une seule école primaire a participé à la parade.

La 46ème édition de la Fête nationale du Cameroun a été célébrée sous haute sécurité dans la ville de Buea en raison des menaces virales de boycott et d’attaques. Les militaires  du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), la police et la gendarmerie ont été déployés autour de la place de l’Indépendance de Buea afin de répondre à toute velléité.

Malgré la forte présence de la sécurité sur la place de l’Indépendance pour la grande parade, la participation cette année a été massivement boycottée par les civils. Une seule école primaire, quelques établissements secondaires et établissements d’enseignement supérieur ont défilé devant les autorités de la ville.

Des partis politiques comme le Social democratic front (SDF) de John Fru Ndi et le People action’s party (PAP) de  Paul Ayah, ont boycotté l’événement, tandis que des militants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) défilaient avec les mains sur la tête en signe d’indignation. Selon le coordinateur dudit parti dans la région du Sud-Ouest, leur action était un signe de deuil. « Même s’ils célébraient la Fête nationale, les militants du MRC envoyaient un message fort, celui selon lequel tout va mal au Cameroun. Nous avons été intimidés par certains officiers de police pour arrêter de le faire, mais nous choisissons de marcher en solidarité avec les personnes qui sont tuées, celles qui souffrent et celles dont les maisons ont été incendiées par les forces de sécurité », a-t-il déclaré.

Cependant, malgré la frustration exprimée par d’autres partis politiques, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dirigé par un des vice-présidents de l’Assemblée nationale, l’honorable Emilia Monjowa Lifaka,  a défilé et exhorté son président national, Paul Biya, à se faire réélire cette année.

S’exprimant après le défilé, le gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilai a remercié tous ceux qui ont bravé la peur pour célébrer la Fête nationale, malgré les appels au boycott et les menaces à leurs vies. Leur présence sur la place de l’Indépendance témoigne de l’importance qu’ils attachent à l’unité et à l’indivisibilité du pays.