Alfred Bouba Dalambaye a été nommé au poste de directeur général de la compagnie aérienne de la sous-région Afrique centrale par les ministres des transports et de l’aviation civile de la Cemac
Premier vol en janvier 2013
Les nominations ont été faites au cours de la réunion du 17 novembre 2012 tenue à Libreville, au Gabon. En dehors du Dg centrafricain, deux principales informations ont été diffusées. La nomination du Gabonais Etienne Robin Mi Owono au poste de président du conseil d’administration et du Camerounais Paul Alain Mendouga à la direction générale de l’Agence de supervision de la sécurité aérienne en Afrique centrale. De sources généralement bien informées, les ministres des Transports de la sous-région n’ont fait qu’entériner les décisions prises par les chefs d’Etats lors de leur conférence en juillet 2012. Par ailleurs, Robert Nkili et ses homologues de la Cemac ont profité de cette réunion pour réitérer que le premier vol de Air Cemac aura lieu en janvier 2013. Avec pour siège Brazzaville au Congo, Air Cemac desservira en plus des pays membres, une vingtaine de pays du continent et 6 villes européennes. Chaque Etat membre détient 5% de son capital. La Bdeac (Banque des États de l’Afrique Centrale) en détient 15%. Les 34% restant sont détenus par Air France-Klm et des opérateurs privés. C’est en 2007 que l’idée de trouver un partenaire stratégique en vue du lancement de la compagnie est née. Concrètement, il était question de trouver un partenaire crédible pouvant accompagner Air Cemac.
Mémorandum
Après moult tractations, la seule proposition concrète est intervenue en novembre 2010, toujours à Brazzaville. Elle est venue de la South africa airways (Saa) qui a signé ainsi un mémorandum avec les dirigeants d’Air Cemac pour la mise en place de la compagnie de transport d’intérêt sous-régional. Malheureusement, quelques mois après, la compagnie a décidé de rompre le contrat qui le liait à son premier partenaire stratégique. « Nous avons fait le choix d’un partenaire stratégique qui voulait inventer l’histoire. Le siège de la compagnie se trouvant à Brazzaville, il voulait placer la base opérationnelle de toutes les activités à Douala, ce qui n’était pas du goût des autorités congolaises. Aujourd’hui, cela vient d’être réglé : le Hub et le siège se situent à Brazzaville. Les actionnaires viennent de rompre avec Saa qui ne voulait pas prendre des actions en capital et avait taillé les choses à sa mesure, pensant que les pays de l’espace Cemac devaient travailler pour son compte », a expliqué à l’époque Marcel Mbani, le président du conseil d’administration d’Air Cemac. Concrètement, les deux parties n’ont pas trouvé d’accord concernant la base d’Air Cemac. Le siège de la compagnie se trouvera à Brazzaville, mais Saa voulait que son Hub soit à l’aéroport Douala. Mais comme l’a avoué le président du conseil d’administration d’Air Cemac, ce n’était « pas au goût des autorités congolaises ». Celles-ci ont fait feu de tout bois pour empêcher que le Hub ne soit à Douala. Toutes choses qui ont d’ailleurs poussé les Sud-africains à jeter l’éponge au profit des Français.
Un Centrafricain à la tête d’Air Cemac juliefleurtitli.com )/n
Une dispute entre un moto-taximan et des policiers provoque des actes de vandalisme dans cette ville frontalière
Selon le quotidien Cameroon-tribune des échauffourées ont éclaté entre Centrafricains et Camerounais, aux premières heures de la journée du 24 novembre 2011, dans cette ville frontalière du Cameroun. Tout serait parti d’une simple altercation entre un moto-taximan et trois policiers centrafricains. Ces derniers seraient entrés au marché central pour faire leurs emplettes quotidiennes, comme à l’accoutumée lorsque l’un des trois policiers, en vadrouille aurait eu un comportement bizarre. Aux dires de certains, il détenait sur lui une grenade avec laquelle il aurait menacé un moto-taximan. Après la dispute, le moto-taximan aurait alerté les forces de l’ordre. Une attitude qui serait à l’origine de la colère des policiers centrafricains. Après coup, ils ont alors engagé les hostilités et c’est ainsi que d’autres éléments centrafricains seraient alors venus en renfort.
Les dégâts de cet accrochage sont considérables et symboliques. Il est relaté que le drapeau camerounais, implanté à la frontière entre la RCA et le Cameroun, a été enlevé et brûlé. Des effigies du chef de l’Etat camerounais ont été vandalisées (brûlées). Des boutiques de la ville dans lesquelles Camerounais et Centrafricains effectuent leurs emplettes ont été saccagées. Des autorités jointes au téléphone, d’après le quotidien, confirment l’importance de ces actes de vandalisme. Les activités ont connu un coup d’arrêt. La ville a tourné au ralenti. Les services publics sont restés déserts. Les commerçants ont fermé boutique toute la journée. Les habitants sont restés dans la peur. La situation est rentrée dans l’ordre avec l’arrivée des éléments du Bataillon d’Intervention Rapide de Mombal, à une trentaine de kilomètres de la ville de Garoua-Boulaï.
En fin de journée du 24 novembre, la situation semblait sous contrôle. Cependant, force est de reconnaître que ce n’est pas la première fois que des accrochages surviennent entre les communautés étrangères et camerounaises dans cette localité de la région de l’Est. Au niveau de la zone tampon, l’on a souvent observé des discussions relatives à la remise en question du tracé de la frontière sans que cela ne concoure à une levée de bouclier. C’est la première fois que les symboles de l’Etat sont mis à mal et pris à partie par ces populations.
A l’entrée de la ville frontalière de Garoua Boulaï dans la région Est du Cameroun http://timchristine.blogspot.com)/n
Les hommages au Cameroun ont débuté ce 18 mai et se poursuivront en RCA jusqu’au 21 mai 2011. Le point sur la réunion de préparation
La dernière réunion du comité d’organisation des obsèques de l’ancien président centrafricain décédé s’est tenue à Douala sous la présidence de son excellence monsieur l’ambassadeur de la RCA au Cameroun. Elle rassemble en ce 14 mai des hommes politiques centrafricains, des chefs de colonies et des religieux. Les travaux débutent à 15h45mn. Ils traitent prioritairement du programme définitif des obsèques. A en croire l’ambassadeur, la dépouille de l’ancien président regagne Bangui le 19 mai 2011. Au Cameroun comme en RCA, les obsèques de Ange Félix Patassé sont placées sous le signe de l’unité nationale et de la réconciliation du peuple centrafricain.
Le tour de table permet de faire le point des préparatifs. Le chef de colonie de la zone 3 à Bonaberi, par exemple, se veut rassurant: « dans ma zone à Bonaberi, il n’y a pas de problème, tous les centrafricains seront à la veillée. Les groupes de chorales de nos églises seront là pour chanter». La réunion se déroule en langue Sango. Les visiteurs camerounais ont du mal à suivre. Quelques fuites d’informations donnent à constater que la situation est sous contrôle. « La violence, le mépris ou la haine ne seront pas au rendez-vous », ressort-il en substance des interventions des uns et des autres. Les chefs de colonies, avec l’aide de l’ambassadeur, ont ramené leurs compatriotes belliqueux à de meilleurs sentiments. « Il faut encore leur parler, pour qu’ils soient responsables et conscients, car nous sommes tous centrafricains et la RCA est pour nous tous », rappelle un centrafricain aux chefs de colonie.
Le deuil d’un chef
Au siège du consulat à la rue King Akwa, les pagnes des offices seront en vente. Pour embellir le deuil, les différents chefs de colonie ont ouvert des petites caisses de contribution financière, où chacun peut venir verser ce qu’il dispose comme argent. A la fin, cet argent permettra à chacune des colonies d’acheter une gerbe de fleur pour la déposer sur le cercueil. Les religieux devront cependant s’arranger pour que la demi-veillée du 18 mai prochain dans la ville de Douala se déroule dans la paix en présence du seigneur. « Notre président est un bon croyant, c’est la raison pour laquelle tous les centrafricains l’aiment tant », ajoute l’ambassadeur.
Avant la dernière réunion préparatoire de Douala, l’ambassadeur de la RCA au Cameroun avait déjà tenu des réunions similaires à Yaoundé. Y prenaient part : les représentants des partis politiques centrafricains représentés au Cameroun, les milieux religieux, les chefs de colonies, l’administration, etc. Les travaux étaient toujours placés sous le signe de la paix, la réconciliation et l’unité nationale. A en juger par l’ambiance bonne enfant qui prévaut autour des derniers réglages, le message est manifestement passé au Cameroun. En RCA, il devrait en de même. Deux jours d’hommage y sont programmés, sous le regard bienveillant du président François Bozizé. La mise en bière à l’hôpital général de Douala est programmée le 19 mai 2011. Elle sera précédée d’une veillée mortuaire sans corps le 18 mai 2011 à Douala. Ange Félix Patassé sera inhumé le 21mai de 2011 dans ses terres à Bangui, au PK26.
L’ancien président centrafricain est mort cette nuit dans un hôpital de douala, la capitale économique
Il souffrait d’un Diabète selon ses proches
L’ancien chef d’Etat de la République centrafricaine, Ange-Félix Patassé est décédé hier mardi, 5 avril à l’hôpital Général de Douala. L’information annoncée par la radio officielle camerounaise a aussi été confirmée par son porte parole. « Je confirme le décès de l’ancien président Ange Félix Patassé. Il est décédé à Douala ce jour. J’étais en communication avec lui aux environs de 16H et à 18H, son médecin personnel m’a appelé pour m’annoncer son décès. Il devait se rendre à Malabo mais a été admis en urgence à l’Hôpital de Douala » a déclaré Guy Simplice Kodégué, sur les ondes de Radio Ndeke Luka. Ange Félix Patassé avait effectivement quitté Bangui le 2 avril dernier pour se rendre à Malabo en Guinée Equatoriale. A deux reprises, il avait été empêché de quitter le pays pour recevoir des soins à l’étranger. Une première fois, l’avion spécial que devait envoyer le président équato-guinéen pour son transfert n’a pas obtenu l’autorisation de survol du territoire centrafricain et d’atterrissage à Bangui. Une situation qui avait fait une polémique en Centrafrique. « Le président Patassé était à l’aéroport international Bangui M’poko, mais le commissaire de l’aéroport nous a fait savoir qu’il n’a reçu aucune autorisation pour que le président Patassé puisse s’envoler pour ce contrôle sanitaire », avait expliqué le porte-parole. Du côté du gouvernement on a semblé relativiser les choses. « Nous avons été informés que l’ex-président Patassé a entamé une démarche auprès du ministre de la Santé publique pour un déplacement en vue d’un contrôle sanitaire. Cette démarche est en cours et nous sommes surpris d’entendre çà et là que le pouvoir a interdit de sortie l’ancien président » a déclaré le porte parole du gouvernement centrafricain.
Il laisse une expérience politique longue de 45 ans
Après la présidentielle de janvier remportée avec 64,37% des voix au premier tour par M. Bozizé, M. Patassé (21,41%) avait créé avec deux autres opposants malheureux le Front pour l’annulation et la reprise des élections (Fare-2011). Cette plate-forme de l’opposition avait appelé au boycott du deuxième tour des élections législatives du 27 mars et refusé de reconnaître les résultats des élections groupées, accusant le pouvoir de fraudes. Diplômé de l’Académie supérieure de l’agriculture tropicale de Nogent-sur-Marne (France), il est nommé en 1965 au cabinet du ministre de l’Agriculture et du développement. Sous la présidence de Jean-Bédel Bokassa, il est plusieurs fois au gouvernement : ministre du développement entre janvier 1966 et avril 1968, ministre du Développement rural entre mai 1972 et avril 1973, ministre du Tourisme, de l’eau, des bois, de la chasse et de la pêche entre juin 1974 et octobre 1975. Il devient Premier ministre le 8 décembre 1976 jusqu’en juillet 1978. Devenu président de la République le 22 octobre 1993, réélu en 1999, on lui a souvent imputé les mutineries qui ont causé la mort de plusieurs personnalités de la RCA. Aucune preuve n’a jamais été apportée cependant de son implication. Il est renversé par un coup d’État de François Bozizé le 15 mars 2003. Revenu de son exil togolais, il avait accepté de participer aux dernières élections présidentielles.
Ange Félix Patassé est décédé au Cameroun le 5 avril 2011http://blogcritics.org)/n
Les dirigeants ont décidé de mettre un accent sur la sécurité au lieu de changer de site
Le consulat de la République centrafricaine à Douala est en chantier depuis deux mois. Fermé pendant plus de deux mois, il a été de nouveau ouvert au début du mois de janvier 2011 pour assurer la continuité du service administratif. « Nous avons les documents administratifs à signer, et comme vous le savez, Douala c’est le poumon du Cameroun. Les activités sont très intenses ici. Nous ne pouvons pas rester avec le consulat fermé » explique le consul général de la Rca. Le bâtiment situé à la rue « King- Akwa » au quartier Akwa est en réfection. Les ouvriers ont d’abord évacué les déchets des casses survenues au mois de novembre 2010. La barrière est élevée de plusieurs mètres. Un espace est laissé pour permettre la vérification des pièces d’identité des visiteurs.
Désormais, il est impossible de voir ce qui se passe à l’intérieur. Le portail d’entrée a également été modifié. A la place du simple portillon autrefois toujours ouvert à longueur de journée, le consulat dispose maintenant d’un grand portail à la même hauteur que la muraille. Un vigile posté à l’intérieur se charge juste de l’ouvrir ou de le fermer. A l’intérieur, devant la porte d’entrée, il y a une grille en fer. Il faut l’ouvrir avant d’arriver à la porte d’entrée. Les portes des bureaux sont également remplacées. Elles sont désormais conçues en fer et peuvent résister à toutes les attaques. Les ouvriers annoncent que les réfections iront plus loin. Le parking sera aussi touché pour mieux sécuriser les véhicules. Lors de l’attaque de novembre 2010, les deux voitures du consulat garées au parking avaient été vandalisées. La troisième garée à l’extérieure avait totalement été endommagée. Au niveau des employés, des mesures ont également été prises pour leur propre sécurité. Au secrétariat, il n’est plus permis aux visiteurs d’attendre sur les bancs installés dans cette salle. Désormais, il faut attendre sur des fauteuils spécialement conçus pour les visiteurs qui sont installés à l’extérieur du bureau. Les comportements suspects doivent également être signalés. Les conditions pour rencontrer le consul ont été endurcies. Son entourage peut désormais vous faire comprendre qu’il n’est pas en mesure de vous recevoir, même en cas de rendez- vous.
Intégration en kiosque cette semaineIntégration)/n
Jeux et enjeux de l’élection présidentielle centrafricaine avec l’ambassadeur de la RCA au Cameroun
Quels sont les acquis de la RCA sous le règne du président Bozizé?
La République centrafricaine (RCA ndlr) avant le président Bozizé était un pays perdu. Un pays où les centrafricains s’acceptaient sur les bases tribales. Un pays où les salaires n’étaient pas payés. Un pays où l’insécurité était totale. Et donc, ces événements ont affaibli notre pays. Ce que j’ai aimé comme acquis avec le président Bozizé, c’est le pardon. Officier qui a dirigé une rébellion, il pouvait sévir dans un esprit de vengeance. Et cela, on ne l’a pas vu. Il a été arrêté, déporté au temps du président Kolingba. Mais, aujourd’hui, le fils de Kolingba est ministre dans le gouvernement. Vous savez qu’ils collaborent très bien et le président s’est largement impliqué dans l’organisation des funérailles du président Kolingba. Les proches de Kolingba sont très liés à lui. Parce que le pardon existe. Le président Bozizé a donné un exemple de pardon. C’est aussi un point qui nous a amené à la réconciliation nationale. Ça c’est un acquis essentiel pour cohabiter, pour consolider l’unité nationale. Je vous assure que cela a entrainé un effort de sécurisation du pays. En RCA, les braqueurs étaient dans les grandes villes. Certains éléments des forces de l’ordre comptaient parmi les effectifs des braqueurs. Grâce au président Bozizé, ils ont été traqués. Ce qui permet aux citoyens des grandes villes de vivre en sécurité, de se promener et d’aller. Il suffit simplement d’avoir ses pièces d’identité. Pour nous qui avons vécu plusieurs années de mutinerie, de coups d’État et de rébellion, ces points sont fondamentaux. Du point de vue social et économique, Bozizé paie les fonctionnaires chaque mois. Et ça, pour le centrafricain, c’est un plus. Il y a immédiatement une implication socioéconomique. Il en est de même des bourses. Cette idée de rattacher la bourse au paiement des salaires se fait. L’université qui était un lieu des frondeurs est devenue un lieu de cohabitation, même les vacataires reçoivent régulièrement leurs frais de vacation. Dès qu’on a le salaire, la redistribution est faite à partir des achats, les commerçants, tout le monde a sa quote – part. Depuis l’arrivée du président Bozizé aux affaires, deux grands dialogues ont été organisés. Le premier dialogue a rassemblé des millions de personnes. Ils sont venus des quatre coins du pays, pour discuter des problèmes de la RCA. Ces problèmes avaient été recensés sous la forme de plusieurs recommandations. J’avais été le président de suivi de ce dialogue national. L’exécution des recommandations du dialogue national avait permis de mettre sur pied un programme politique qui a permis à la RCA une sortie de crise jusqu’à ce jour. Ensuite, il s’est posé un problème politique parce que les différents groupes de rébellion insatisfaits avaient voulu qu’il y ait un dialogue exclusivement politique. Et cela a été fait. Et de ce dialogue politique inclusif, il y a aujourd’hui la présence en RCA de l’ancien président Patassé que Bozizé avait renversé. Tout ça, c’est grâce au dialogue politique. Tout n’est pas réglé évidemment. Le groupe CPJP (groupe politico militaire) sévit encore. Mais nous pensons qu’un jour, l’occasion sera donnée pour régler définitivement le problème. Parce que l’essentiel est fait. Il y avait plusieurs groupes de rebelles. Ils ont aujourd’hui accepté les négociations ; certains de leurs représentants sont même candidats. Il y a par ailleurs d’autres acquis tels que le programme PPTE (pays pauvres et très endettés ndr). La RCA fait partie des rares pays pauvres d’Afrique à avoir établi ce programme très rapidement. Et c’est une opportunité pour la RCA de s’ouvrir aujourd’hui sur le monde. Les partenaires n’attendent que l’organisation des élections pour se bousculer à la porte de la RCA. Je sers d’interface aux investisseurs étrangers qui sont au Cameroun et qui régulièrement cognent à la porte de la RCA. Notre pays a eu des relations extrêmement difficiles avec les institutions internationales parce qu’il y avait une crise de confiance. Maintenant, la confiance est totale. Je suis convaincu qu’après les élections, avec tous ces acquis, l’avenir de la RCA est radieux. D’ailleurs, nous avons des richesses. Le sous-sol centrafricain a des richesses qui sont en train d’être explorées. Je vous dis: Après l’élection présidentielle, les choses vont se préciser.
Que peut-on comprendre par la réhabilitation de l’Empereur Bokassa?
Je faisais partie du dialogue national « Vérité et Réconciliation » de 2003. Et là, le débat était houleux sur le sujet « faut-il réhabiliter Bokassa, donner les biens aux enfants ou non ? » Nous avons dit qu’il fallait voir en même temps ceux qui sont morts et en même temps Bokassa. Et ça, c’est dans l’esprit de l’unité nationale. Je crois que l’action du président de la République s’inscrit dans la pacification du pays et de l’unité nationale. Et je sais aussi qu’on ne peut pas oublier tous ceux là dont les parents sont morts parce que Bokassa les a exécutés. Mais dans l’esprit de l’unité nationale et la pacification, il fallait allier tout cela. Vous verrez que le président Bozizé a fait venir auprès de lui les anciens présidents. Alors, pourquoi ne pas réhabiliter Bokassa ?
Quels sont les défis qui attendent le futur élu à la magistrature suprême de votre pays ?
Chaque fois que le président de la République parle, il se fonde sur deux choses. Il parle de la paix qui est la base du développement d’un pays. Chez nous en RCA, nous sommes un pays béni par Dieu. Mais, il s’est toujours posé à nous un problème de gestio des relations, des biens (que Dieu nous a donnés) et de la paix. Le président Bozizé a toujours parlé de la paix ; et c’est un militaire qui le dit. Parce qu’il mesure l’importance de la paix sans laquelle rien ne peut être fait. A partir de cette paix, il parle du développement. La RCA est un pays qui souffre injustement. Comment voulez vous que la RCA depuis l’indépendance n’a qu’un lycée technique ? Cela n’est pas juste. Et le président le dit. Il faut prendre le temps de développer notre pays. Et il en fait une préoccupation fondamentale. Il rêve des hôpitaux qui peuvent être construits s’il y avait la paix en RCA. Parce qu’il y a des moyens. Rien ne justifie le fait qu’il faut aller à l’étranger pour les raisons de scanner. Comment expliquer qu’il y ait qu’une seule université ? C’est parce qu’il n’y a pas la paix. C’est cela qui a retardé la République Centrafricaine qui était un pays largement en avance en Afrique centrale. Le défi économique est là. Dès que le président est arrivé au pouvoir, il a payé tous ceux qui travaillaient dans la région cotonnière. Alors qu’ils n’avaient jamais été payés. Le programme agricole est dense. Il y a un programme de l’éducation mis en place et suite aux états généraux de l’éducation, il y a un programme de l’éducation qui sera exécuté juste après l’étape des élections. Le programme politique du président Bozizé est aussi la sécurisation de la RCA. La RCA est un très grand pays, 622 000 km2, très peu d’habitants (difficilement cinq millions). Et donc le pays est presque vide. C’est pratiquement trois habitants au m2 qu’il faut protéger. Et le président suit de très près toutes les situations militaires du pays. Il réagit lui-même et rapidement sur tout ce qui fait l’objet d’attaque de la RCA. Mais les militaires vous diront que l’économie est essentielle. La RCA était un pays non visité par les compagnies aériennes. Depuis l’arrivée du président, il y a un retour de grandes compagnies aériennes sur le ciel centrafricain. Je vous assure que ce n’est pas terminé. Autre défi, c’est l’exploitation de nos ressources du sous-sol. Notre pays ne peut pas continuer à vivre des impôts des travailleurs ou des entreprises qui sont là. Le défi de la RCA est en toute sérénité avec les partenaires et les pays amis des marchés. Et, il faut réfléchir sur les possibilités d’exploitation de ses richesses. Parce que ces richesses naturelles sont mises à la disposition des centrafricains par Dieu. Il faut en profiter. Presque tous les pays de la sous-région profitent déjà de leurs richesses.
Louis Oguere, ambassadeur de la RCA au CamerounIntégration)/n
Concernant les élections de ce janvier, quel est le degré de mobilisation au niveau de l’ambassade de la RCA au Cameroun ?
Je veux vous dire qu’il y a deux étapes dans l’organisation des élections au Cameroun. Avant les événements de Douala, nous avions mobilisé la communauté des étudiants. Tous les grands partis politiques centrafricains sont présents au Cameroun. Malheureusement, un groupe de ceux là qui avaient nettement l’intention de déstabiliser la RCA ont d’abord commencé à Yaoundé. Mais, puisque je fais continuellement un travail d’approche social avec les populations (les hommes religieux, les chefs de colonies, les étudiants etc.), cette intention s’est déplacée à Douala. Je me souviens que Douala avait son consulat attaqué. Tous les documents administratifs déchirés et les appareils détruits avec une mort d’homme. Le climat était exécrable à Douala. Ceux qui sont arrêtés au moment où l’événement se produisait sont actuellement en prison. Pour les raisons de sécurité, nous sommes arrivés à réfléchir sur la deuxième étape. C’est pour cela qu’il n’y a plus de place pour aller organiser les élections à Douala. Les élections seront organisées seulement à Yaoundé. Nous pensons que la communauté doit voter, c’est le droit du citoyen, c’est un devoir civique. Mais le vote ne doit pas se confondre à la violence, à la destruction des biens publics. La mobilisation est totale. Tous les partis qui soutiennent les différents candidats ici sont régulièrement sensibilisés par eux-mêmes d’ailleurs. J’ai eu des rencontres avec eux, les leaders religieux. Évidemment, les informations persistantes parlent encore de projet d’attaque. Les frères camerounais sont informés de cela à plusieurs reprises. Mais la sensibilisation est totale et c’est très sereinement que nous nous préparons pour les élections du 23 janvier.
Concrètement, comment cela va-t-il se passer?
Le scrutin se déroulera ici à la chancellerie. Où il y a un bureau de vote. La commission électorale indépendante est là. Toute l’organisation est faite à Bangui et tout le matériel est déjà arrivé. Nous attendons l’organisation effective le 23 janvier prochain.
Alors, qu’est ce que vous dites à vos compatriotes qui sont au Cameroun?
Je suis très content de cette opportunité offerte pour m’adresser à mes compatriotes. Je dis toujours que je suis né à l’étranger, je suis né au Tchad. Mais je suis fier d’être centrafricain. Quand vos amis vous invitent dans leurs pays, dites-vous toujours qu’ils ont pris le temps de bâtir leurs pays. Et ce beau pays est bâti et protégé. Mais, ils attendent que vous aussi, bâtissiez le votre pour les accueillir. Vous ne pouvez pas continuellement détruire votre pays et replier chez les autres. Parce que vous savez, les pays qu’on a respectivement, c’est par la grâce de Dieu que nous les avons. C’est un pays que Dieu a donné à nos ancêtres. Nous héritons de ces pays et nous les laisserons à nos enfants. Comme le chef de l’État nous l’a dit, j’adhère totalement à cette idée, c’est la paix qui nous a donné le développement en RCA. Nous ne pouvons pas symboliser les anarchistes en Afrique. Et j’ai confiance aux centrafricains.
La décision de Bangui est très mal accueillie par les ressortissants centrafricains de la capitale économique du Cameroun
Jeudi 13 Janvier 2011. Silence de cimetière à la rue Joffre au quartier Akwa. Le coin accueille les grands magasins de la ville appartenant aux ressortissants centrafricains. Isaac Ngaoutou est centrafricain. Il est responsable d’une entreprise maritime. A bord d’un camion, il décharge un conteneur (en provenance de Belgique) débarqué du port de Douala. Il hésite à aborder le sujet de la présidentielle dans son pays natal. « Je n’arrive toujours pas à comprendre comment mes propres compatriotes peuvent saccager leur consulat et mettre le feu au drapeau. C’était prévisible qu’on ne vote pas dans la capitale économique. Mais je fais des reproches à nos dirigeants. Ceci est une preuve d’incompétence. C’est un devoir civique de voter, de choisir les dirigeants de mon pays. Si après ce qui s’est passé les uns et les autres sont restés les bras croisés, je pense que c’est parce qu’ils avaient constaté qu’ils n’avaient pas d’intérêt. Nous qui sommes ici, nous sommes plus libres de parler de ce qui ne va pas chez nous par rapport à ceux qui sont sur place. Je pense avec beaucoup de certitude que beaucoup n’allaient pas voter pour Bozizé ». Tout en continuant à diriger les opérations de déchargement du conteneur, il précise que son pays est un régime militaire.
Au siège de la société de sécurité « panthère Security » au quartier Bonapriso, la plupart des agents sont des centrafricains. Ils assurent la sécurité à longueur de journée et de nuit devant les entreprises et les domiciles. Is ne se ménagent pas en parlant de politique. Jacques Kassem est âgé de 22 ans. Il s’était déjà fait enregistrer et n’attendait que le jour de l’élection. «Cette année aurait pu être la première fois de voter. En 2005, je n’avais pas encore l’âge. On m’a dit que les élections seront annulées à Douala. Je suis très triste. Nous, citoyens, avons fait notre travail en allant s’inscrire. Il revenait à notre gouvernement d’arranger tous les problèmes. Ceci est un acte de négligence. Il ne faut pas que ce qui est arrivé en Côte d’Ivoire nous arrive » souhaite- t- il. Deux de ses compatriotes se montrent prudents. Ils acceptent parler sous le couvert de l’anonymat. « Ici, à Douala, lorsqu’on pose des problèmes qui nous concernent, ils ne lèvent pas le petit doigt. Tous ici, nous faisons de petits travaux comme garçon de course, chauffeur, maçon et vendeur ambulant. Beaucoup ont des revenus de 30 000 francs cfa par mois. Nous avons interpellé nos dirigeants pour des problèmes de carte d’identité et carte de séjour que nous trouvons chers payés au Cameroun ; mais personnes n’a rien dit. Maintenant, on annule les élections sans rien dire à personne. On se fiche de nous » entend on. Ce même sentiment de rejet et d’abandon est observé chez d’autres centrafricains. Les larmes aux yeux, ils citent parfois les noms de leurs frères qui ont préféré quitté le Cameroun pour rentrer chez eux, afin éviter les problèmes avec la police.
Les centrafricains de Douala ne pourront pas voter7.idata.over-blog.com)/n