Cameroun : environ 14 000 réfugiés veulent rentrer chez eux

Le représentant du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés au Cameroun, Olivier Beer, dit préparer un plaidoyer en vue d’organiser leur rapatriement l’année prochaine.

Le Cameroun a accueilli 12 000 refugiés et demandeurs d’asile en 2023, dont 70 000 Nigérians dans le camp de Minawao, camp officiel de la région de l’Extrême-Nord. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés qui donne l’information par voie de communiqué signale « une urgence cachée » dans ce camp en raison de la pression démographique. Depuis janvier 2023, environ 12 000 personnes sont arrivées « au centre de transit de Gourenguel cherchant protection et assistance auprès du camp voisin, qui est lui-même proche de la saturation », indique le communiqué de l’agence.

Ce flux de personnes cherchant refuge dans ce camp entraine des conséquences sur la capacité d’accueil de ce centre qui se réduit de plus en plus. Le nombre de nouveaux demandeurs allant croissant, il y a nécessité de trouver des solutions. A cet effet, le représentant du HCR au Cameroun dit vouloir plaider en faveur d’une réunion en 2024 entre le Cameroun, le Nigeria et le HCR. Une rencontre pouvant aboutir au rapatriement des réfugiés qui veulent retourner chez eux. Le HCR en dénombre environ 14 000.

Le Cameroun accueille environ 480 000 réfugiés et demandeurs d’asile dont environ 350 000 réfugiés centrafricains et 117 000 réfugiés nigérians. Les régions dans lesquelles ces réfugiés vivent sont pour l’essentiel l’Est, l’Extrême-Nord et l’Adamaoua. Ils arrivent souvent par vagues à cause des crises et instabilités diverses qui se succèdent dans leurs pays d’origine.

Cameroun : 300 réfugiés Centrafricains rentrent au bercail

Leur départ a eu lieu le mercredi 1er juin à la frontière entre le Cameroun et la République centrafricaine au niveau de Garoua Boulaï.

Rapatriement volontaire. 300 réfugies Centrafricains rentrent à la maison. Le gouvernement camerounais a annoncé mercredi le rapatriement volontaire de ces Centrafricains qui avaient fui leur pays pour échapper à l’instabilité socio-politique.

A bord d’une dizaine d’autobus et sous la coordination du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), ils ont quitté le même jour le camp de Gado-Badzéré, situé dans la région camerounaise de l’Est frontalière à leur terre natale.

Le ministre camerounais de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a indiqué sur la radio publique CRTV avoir remis à chacun et au nom du gouvernement, un viatique constitué d’effets de première nécessité et de vivres.

Ceux-ci rentrent alors que la menace d’une crise alimentaire plane sur la RCA depuis l’exportation de certains produits du Cameroun vers ce pays.

D’ailleurs, une délégation centrafricaine conduite par Mboua Léa, ministre centrafricaine du Commerce et de l’Industrie a récemment rencontré le ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana pour plaider la levée de la suspension des exportations de certains produits de consommation

Selon la situation dressée récemment par les Nations Unies, le Cameroun abrite plus de 325.000 réfugiés centrafricains.

Cameroun : le BIR met fin aux incursions des rebelles centrafricains dans la région de l’Est

Les troupes du Bataillon d’intervention rapide ont officiellement mis fin à leur offensive contre les rebelles centrafricains, a annoncé le chef d’État-major des armées, le général René Claude Meka.

Les troupes gouvernementales camerounaises «ont pris le contrôle du principal repaire des rebelles centrafricains ». Selon le site Bertouainfo, grâce au Bataillon d’intervention rapide (BIR), il n’est plus possible aux rebelles venus de la République centrafricaine (RCA) de mener des pillages du côté camerounais dans la région de l’Est.

En visite de terrain, le chef d’état-major de l’armée camerounaise, le général René Claude Meka, a fait savoir que « la situation est sous contrôle ». Et ce ne sont pas seulement des mots. La preuve, les voyageurs qui partent de Libongo, un village de la commune de Salapoumbé, pour Yokadouma, le chef-lieu du département de la Boumba-et-Ngoko, ne risquent plus de tomber sur des rebelles centrafricains, comme le fait savoir Norbert Mossadikou, le maire de Salapoumbé.

La sécurité qui règne désormais sur ce tronçon de 136 kilomètres, qui était prisé par les rebelles centrafricains, est le témoin de ce que la frontière et le territoire national sont sous le contrôle des forces de défense et de sécurité.

Pour atteindre cet objectif, le BIR, l’une des meilleures unités d’élite de l’armée camerounaise, a installé deux postes le long de cette frontière. Un à Libongo et l’autre à Gari-Gombo. Mais le colonel François Pelene, coordonnateur général du BIR, reconnaît que le succès de cette opération est aussi celui des populations locales qui contribuent à leur sécurité en fournissant aux militaires le renseignement prévisionnel.

Nouvelles arrivées de réfugiés au Cameroun

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) révèle que des milliers de Centrafricains et de Nigérians ont trouvé refuge au Cameroun depuis le début de l’année.

De nouvelles arrivées de réfugiés centrafricains et nigérians sont enregistrées au Cameroun depuis le début de l’année 2018. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Hcr) révèle que « des milliers » de Centrafricains et de Nigérians  ont été accueillis et ont trouvé refuge sur le territoire national à cette période.

Dans la seule ville de Minawao, 5  547 Nigérians ont été enregistrés au mois d’avril.

En fin 2017, cette localité de l’Extrême-Nord abritait  environ 58 000 personnes ayant fui les violences de Boko Haram dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun comme en Centrafrique et au Nigeria, la situation sécuritaire n’est pas totalement revenue à la normale. Les conflits qui opposent les communautés musulmanes de la Rca aux autres groupes de même pays se poursuivent. Ailleurs, c’est le groupe Boko Haram qui  perpétue des attaques qui ont déjà fait des milliers de morts dans la zone du Lac Tchad et fait naître une crise alimentaire d’envergure.

 

Au Cameroun, de jeunes réfugiés centrafricains peinent à s’intégrer

Arrivés sur le sol camerounais en tant que réfugiés de guerre, des Centrafricains ne sont pas au bout de leurs peines. Alors que certains réussissent à trouver un emploi ou à reprendre des études, pour certains le calvaire continue

Piko est un jeune comédien conteur originaire de la République centrafricaine. A Bangui, il habitait le quartier Boy-Rabe, cible de la fureur des rebelles de la Seleka après le renversement de l’ex-président François Bozizé. Pour échapper à la mort, le jeune artiste a rallié le Cameroun par voie terrestre.

Le séjour au départ n’a pas été facile : «Je n’avais personne pour me soutenir. Partout où j’allais, j’étais considéré comme un étranger. Une fois, j’ai pris part à un casting pour le rôle d’une femme. Il fallait se déguiser. J’ai réussi mon déguisement au point que cela a attiré l’attention du metteur en scène», se rappelle-t-il.

Mais ce premier coup de talent était loin d’ouvrir de meilleures perspectives de carrière au jeune Centrafricain. Il a fallu qu’il monte son propre projet de spectacle pour attirer l’attention des amoureux du théâtre et de la comédie.

«C’est ainsi que je me suis fait des relations à travers la formule ‘théâtre sous le manguier’. En effet, il était question de prester lors des soirées privées. Et ce sont des expatriés installés au Cameroun qui m’invitaient le plus», ajoute-t-il.

Ce sera là la porte qui va lui valoir un toît : une chambre gratuite dans une villa. Ce n’est pas rien pour un réfugié.

Hébergé par un expatrié français à Yaoundé, le jeune homme de 31 ans, arrivé en septembre 2013 au Cameroun, gagne désormais sa vie au prix de son talent de comédien conteur.

« Comme je fais le théâtre et le conte, j’enseigne aussi les petits enfants expatriés dans un collège privé à Yaoundé sur les deux arts. Mes revenus ne sont pas négligeables. Ça donne un peu. Sans oublier, les largesses de mes admirateurs qui me glissent qui 50.000 francs CFA, parfois 100.000 francs CFA pour m’encourager« , nous raconte Piko.

Quant à Cyriaque, c’est son effort intellectuel qui lui a valu le statut d’étudiant réfugié centrafricain. Il a d’abord séjourné dans un camp de réfugiés dans l’est du Cameroun où il va tenter sa chance. Il est aujourd’hui boursier du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés au Cameroun. Mais ses conditions de vie restent précaires.

« Ce que le HCR me donne, c’est pour mes besoins mensuels et les frais académiques. Pour obtenir cette bourse d’excellence, cela n’a été facile. Nous étions près de 250 postulants pour dix places. Et nous sommes tenus d’avoir une moyenne générale de 12/20 au terme de chaque année académique pour être à nouveau boursier« .

Cyriaque est inscrit en 2017, en 3ème année du cycle Licence en gestion des ressources humaines, dans une université privée. Nous avons appris de bonne source que la bourse en question lui donne droit à 70.000 francs CFA par mois et 650.000 francs CFA par an, payés directement à l’université pour ses études.

Cyriaque ne saurait demander plus. Tout comme Michaël, un autre Centrafricain, 22 ans, lui aussi réfugié de guerre. C’est une église évangélique qui est désormais sa raison de vivre au Cameroun.

« C’est l’église qui m’a accueilli. Ça fait un an que je travaille dans cette église dénommée ‘Va et raconte, Temple des Nations’, je fais des montages vidéo, audio des prédications qui sont ensuite diffusées sur la chaîne de télévision de l’église. J’ai un soutien financier qui me permet de satisfaire mes besoins« .

L’insertion des jeunes centrafricains au Cameroun concerne aussi Socrates, un ancien membre de la Cellule de presse du président François Bozizé. Responsable multimédia de 2008 à 2012, Socrates a fait contre mauvaise fortune, bon cœur.

« C’est pas facile de vivre à l’étranger. On se bat. J’ai ouvert à Yaoundé une structure de montage vidéo, de reportages pour les entreprises, les individus. J’ai aussi mis sur pied une radio en ligne. Je ne suis pas dans les mêmes conditions qu’à Bangui, mais c’est mieux que rien« , déclare-t-il.

Cependant, Yaoundé n’est pas favorable à tous les jeunes réfugiés centrafricains. Trésor, 20 ans, et trois de ses compatriotes (Tony, 17 ans, Mohamed, 21 ans, et Hamidou, 22 ans) ont fui la guerre à Bangui et partagent les mêmes souffrances. Sans travail, sans argent, ils dorment à la belle étoile.

« Pour travailler au noir, je dois parcourir des kilomètres en cherchant quoi faire. A la fin de la journée, j’ai parfois 1.000 francs CFA. C’est l’équivalent de trois jours de ma ration alimentaire« , nous confie Trésor.

Quand nous faisons la connaissance de ces quatre jeunes centrafricains, l’un d’eux est allongé sur un carton, mal en point, mais sans possibilité de se soigner.

Selon le HCR, il y a près de 260.000 réfugiés centrafricains sur le territoire camerounais. Le HCR a cessé d’accorder au Cameroun les aides aux réfugiés urbains, au profit de ceux qui résident régulièrement dans les camps dédiés.

Une décision qui a provoqué récemment une manifestation de colère devant les locaux du HCR à Yaoundé. Les réfugiés centrafricains à Yaoundé se comptaient parmi les manifestants.

De nombreux Centrafricains au Cameroun ne sont pas enregistrés auprès du HCR, gonflant ainsi la liste des candidats à la survie au Cameroun.

Le Cameroun s’engage à prendre en charge 30% des frais de santé des réfugiés

La convention y relative, signée par le gouvernement camerounais et le HCR, concerne 325.000 réfugiés centrafricains et nigérians vivant sur son sol

Le gouvernement camerounais vient de s’engager à la prise en charge des dépenses de santé des 325.000 réfugiés centrafricains et nigérians vivant sur son sol, a-t-on appris au terme d’une convention-cadre signée avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Selon cet accord, les personnes visées, sur présentation d’une carte signalétique, pourront désormais bénéficier de soins dans les officines publiques du pays d’accueil sans bourse déliée, le HCR s’étant pour sa part engagé à couvrir le reste des frais médicaux.

Afin de faire face à ce nouvel engagement financier dont le coût n’a toutefois pas été dévoilé, le ministère de la Santé publique (Minsanté) a annoncé le lancement d’une stratégie de plaidoyer en direction des partenaires au développement.

Fuyant les affres de la rébellion et des exactions de la secte islamiste Boko Haram, les réfugiés centrafricains et nigérians s’agglutinent aujourd’hui dans les régions camerounaises de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et du Nord.


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Le HCR requiert 78 millions de dollars pour les réfugiés au Cameroun

Ce financement est recherché pour la prise en charge de plus de 300 000 réfugiés, en majorité des Centrafricains et des Nigérians

Un financement de 78 millions de dollars est recherché pour la prise en charge de plus de 300.000 réfugiés, en majorité des Centrafricains et des Nigérians, a plaidé à l’occasion de la 16e Journée mondiale du réfugié, lundi à Yaoundé, Khassim Diagne, représentant-résident du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) au Cameroun.

D’après le gouvernement camerounais, 259.145 réfugiés centrafricains ont été installés dans la région de l’Est et près de 65.933 Nigérians ont été hébergés principalement dans la région de l’Extrême-Nord, dont environ 56.825 dans le camp de Minawao, des victimes des violences commises par la secte islamiste nigériane Boko Haram.

« A ces chiffres, il conviendrait d’ajouter le nombre tout aussi important d’environ 200.000 personnes déplacées internes, dont 82% relèvent des exactions perpétrées par la secte Boko Haram, et 18% des inondations et autres catastrophes naturelles », a souligné le ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, lors de la commémoration de la 16e Journée mondiale du réfugié lundi à Yaoundé.

Sous la conduite du ministre en charge de l’Administration territoriale, un comité interministériel ad hoc est opérationnel pour la gestion des situations d’urgence concernant ces réfugiés dont la présence sur le sol camerounais a des répercussions sur le tissu social, économique et sécuritaire dans les différentes zones d’accueil, a précisé M. Mbella Mbella.

Depuis 2013, a-t-il rapporté, ce comité a assuré la gestion des dons humanitaires octroyés par le chef de l’Etat, Paul Biya, à concurrence de plus d’un milliard de francs CFA (environ 2 millions de dollars).

Et depuis 2015, un programme infrastructurel d’envergure d’urgence d’un montant de 4 milliard (8 millions de dollars) est mis en uvre dans le septentrion.

Dans le camp de Minawao, un projet d’adduction d’eau potable d’un coût de 424 millions de francs (848.000 dollars) est en cours de réalisation.

« Cette année, nous avons lancé, avec le gouvernement, un appel de fonds de 98 millions de dollars pour financer les activités de protection et d’assistance pour les réfugiés. A ce jour, les contributions s’élèvent à 20 millions de dollars laissant un gap de 78 millions de dollars », a pour sa part relevé le représentant-résident du HCR, Khassim Diagne.

Le 9 juin s’est tenue à Abuja (Nigeria) une réunion ministérielle sur l’accord tripartite relatif au rapatriement des réfugiés nigérians vivant au Cameroun.

[i « Les trois parties [Cameroun, Nigeria, HCR] se sont accordées sur un texte qui fut paraphé en attendant sa signature, d’ici la fin du mois de juillet. Des démarches similaires sont également entreprises pour la formulation d’un accord tripartite organisant le retour des réfugiés centrafricains »], a révélé le responsable onusien.

Selon le ministre des Relations extérieures camerounais, ce projet vise près de 65.000 réfugiés nigérians.

Sur plus de 60 millions de réfugiés recensés dans le monde en 2016, 17 millions se trouvent en Afrique, d’après le HCR.

Au Cameroun, l’afflux des réfugiés centrafricains, les plus nombreux, est dû aux crises politiques successives survenues en République centrafricaine (RCA) suite au coup d’Etat miliaire de François Bozizé contre le régime le régime démocratiquement élu d’Ange-Félix Patassé le 15 mars 2003, renversé à son tour après trois mois de conflit et un accord de paix sans effet par l’ex-coalition rebelle de la Séléka le 24 mars 2013.

L’élection à la présidence du pays de Faustin Archange Touadéra le 14 février a offert des perspectives de normalisation, avec l’aide de la communauté internationale.


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Tranche de vie avec des réfugiés centrafricains au Cameroun

Partis de chez eux dans l’effroi, ils réapprennent à vivre, dans la peine et la promiscuité dans l’Adamaoua. Pour autant, la vie n’est pas mal en terre camerounaise, leur pays d’accueil

Debout devant un point d’eau, une sandale usée au pied droit, Moussa Yaya attend son tour. La mine triste, un bidon de 20 litres entre les mains, ce jeune de 15 ans est venu comme tous les autres s’approvisionner en eau potable. De temps à autre, il retire son petit bonnet blanc sur sa tête, pour se nettoyer le visage. La sueur qui coule sur son visage, témoigne de la peine qu’il se fait pour mériter quelques litres d’eau. « Respectez les rangs ! », lance une voix monocorde qu’on peine à attribuer à l’un des porteurs d’eau. « J’espère qu’elle ne va pas changer de couleur avant que je ne me serve », lâche un voisin de Moussa. Il se démène lui aussi à respecter la longue file d’attente. Comme Moussa, ce jeune homme a fui son pays, la République centrafricaine. Les anti-Balaka ont exterminé toute sa famille. Depuis cette rude épreuve, il tente de refaire sa vie. Loin de sa mère patrie, avec d’autres compatriotes, ils cravachent afin de se refaire une nouvelle vie au Cameroun, leur pays d’accueil.

« Nous discutions un jeudi du mois de septembre dans notre maison à Kentzou, lorsque des rebelles anti-balaka ont fait irruption. Ils ont commencé à tirer des coups de feu en l’air. Ils étaient dix », se souvient encore Moussa. « L’un d’eux a pointé son arme sur mon père et lui a tiré dessus. Pendant ce temps, les autres rebelles se sont mis à saccager les meubles dans la maison. Ma s ur ainée Zeinab qui rentrait du marigot a été violée devant mes deux petits frères et moi », poursuit le jeune homme que la nostalgie hante une fois la nuit tombée. Les yeux fermés, il se prend la tête entre les mains. Ses petits frères, Bello Haman, Bachirou Haman ont tenté l’aventure du Cameroun, mort dans l’âme. Le c ur meurtri par les affres de la guerre, au bout de plusieurs jours de marche, ils en viennent à destination : Borgop, une bourgade de la région de l’Adamaoua. Au péril de leur vie, ils ont arpenté les forêts, évitant de croiser sur leur chemin les bandes armées. « Je ne les quitte presque jamais des yeux depuis que nous sommes arrivé ici », argue Moussa.

Surpopulation
A l’image de cette famille désormais réduite à trois de ses membres, plusieurs milliers de réfugiés centrafricains ont élu domicile dans la région de l’Adamaoua qui compte deux camps des réfugiés : Ngham et Borgop. Celui de Borgop est situé dans l’arrondissement de Djohong, département du Mbéré, région de l’Adamaoua. Ici, on compte plus de 11 705 réfugiés centrafricains arrivés au Cameroun depuis le début des conflits armés dans leur pays, en 2013. L’afflux des ressortissants centrafricains est considérable dans les différents camps. A Borgop par exemple, il ne se passe pas une semaine sans que des Centrafricains arrivent en grand nombre. Chaque jour, le camp se peuple de nouvelles victimes de la guerre. Hommes, femmes et enfants en bas âge habitent dans des tentes de fortune mises à leur disposition par le Haut-commissariat des réfugiés (HCR). Les plus chanceux ont bénéficié de logements dans les centres urbains des villes du département du Mbéré. Face à la surpopulation des camps de réfugiés le HCR veut créer d’autres centres d’hébergement dans la ville de Meiganga. Le Haut-commissariat des Nations-Unis pour les Réfugiés espère sur le retour de la paix en RCA viendra changer la donne. Certains de ces réfugiés ont réussis à s’intégrer dans les communautés d’accueil.

Des réfugiés centrafricains dans des camps au Cameroun.
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Des efforts notables, mais.
Selon les responsables des organisations humanitaires au chevet de ces milliers de réfugiés, les chantiers sont énormes. Les priorités de l’heure passent par l’établissement de la protection physique contre le conflit armé : assurer l’accès à l’aide essentielle ; améliorer l’état de santé des populations réfugiées ; assurer l’accès à l’éducation et accroître ou maintenir l’approvisionnement en eau, en particulier pour les réfugiés vivant au sein de communautés d’accueil. Une attention particulière sera accordée au renforcement de la lutte contre la violence sexuelle et sexiste dans ces sites. Le HCR et ses partenaires projettent d’accélérer leurs efforts pour développer les activités génératrices de revenus et renforcer les moyens de subsistance, afin de faciliter l’intégration des réfugiés dans leurs communautés d’accueil. Pour réduire les risques de conflit au sujet du contrôle des ressources naturelles et pour renforcer la cohésion sociale, des solutions destinées à atténuer l’impact d’un afflux massif seront élaborées et mises en uvre. Les régions où sont accueillis les réfugiés comptent parmi les plus pauvres du pays. Elles manquent d’infrastructures essentielles, notamment d’écoles, de centres de santé et de points d’eau ; ainsi, des investissements importants seront nécessaires.

.Beaucoup reste à faire
Ce qui frappe le visiteur du camp des réfugiés de Borgop, c’est d’abord la précarité dans laquelle vivent ces milliers de déplacés. La population croît à un rythme effréné. Les moyens d’accompagnement sont insuffisants. L’une des difficultés auxquelles font face le camp des réfugiés de Borgop, est celle liée à l’accès à de l’eau potable, indique un responsable du HCR. « Les abris et l’adduction en eau potable sont insuffisants. Les tentes sont en nombre inférieur. Les réfugiés sont pour la plus part des cas entassés sous ces tentes. L’accès à l’eau potable demeure encore un luxe pour ces personnes démunies », explique-t-il. Et d’ajouter, « les toilettes sont submergées. Certaines sont même bouchées et hors d’usage ». « Les enfants font leurs besoins derrière les tentes. Les hommes vont le faire en brousse, loin là-bas », raconte pour sa part Aminatou, âgé de 37 ans. Les enfants ont besoin des centres de santé pour se soigner au regard des cas de maladie devenus légion dans ces camps de fortune. Les organisations humanitaires qui s’occupent de ces populations sont obligées de se rendre dans la ville de Meiganga pour établir des actes de naissances aux nouveaux nés. Au fil du temps, la nécessité des salles des classes s’impose. « Nos enfants ont été contraints d’abandonner l’école pour sauver leur vie. J’ai deux enfants qui devaient présenter leur examen l’année dernière, mais la guerre les en a empêché », regrette, Hannatou, mère de trois enfants. « Ils ont brisé le rêve de mes enfants. Ils le payeront un jour », achève la jeune mère.

Le bulletin de l’espoir
Le 30 décembre 2015, les réfugiés centrafricains installés au Cameroun se sont joints à ceux de leurs compatriotes restés au pays pour accomplir leur devoir de citoyens. Ils sont allés en grand nombre voter pour le double scrutin législatif et présidentiel. Ils espèrent contribuer par cet acte au rétablissement de la situation dans leur pays d’origine. « Nous avons besoin d’un Président capable d’unir le peuple centrafricain tout entier. Nous devons tourner le dos aux démons de la division. Ces échéances électorales sont très importantes pour l’avenir de notre pays, longtemps déchirée par des conflits armées », se convainc Amadou, qui affirme avoir voté pour Anicet Georges Dologuéle.

Des camps de réfugiés.
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Cameroun: près de 21 000 Centrafricains adoptent la nouvelle constitution

Quelque 20850 réfugiés centrafricains vivant au Cameroun ont voté dimanche à l’Est lors du référendum constitutionnel de leur pays qui s’est globalement déroulé dans le calme

Quelque 20850 réfugiés centrafricains vivant au Cameroun ont voté dimanche, 13 décembre 2015, lors du référendum constitutionnel de leur pays qui s’est déroulé dimanche globalement dans le calme, selon le Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Pour cette consultation référendaire qui intervient deux semaines avant le 1er tour de l’élection présidentielle le 27 décembre 2015 en RCA, le HCR et l’organe national des élections centrafricaines avaient aménagé 42 bureaux de vote dispatchés sur 15 sites essentiellement dans la région de l’Est-Cameroun.

« Tout s’est globalement bien passé malgré quelques problèmes logistiques », a déclaré Joseph Zapater, le représentant du HCR.

La plupart des réfugiés espèrent un retour à la paix au terme de ce marathon électoral pour pouvoir rentrer dans leur pays et participer à la reconstruction de la Centrafrique déchirée ces trois dernières années par une instabilité sociopolitique qui a fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, dont quelque 265.000 réfugiés au Cameroun.


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105 000 potentiels électeurs Centrafricains réfugiés au Cameroun

Environ 105 000 ressortissants Centrafricains réfugiés au Cameroun devraient participer aux élections générales prévues dans leur pays avant le 31 décembre 2015

Environ 105 000 ressortissants Centrafricains réfugiés au Cameroun devraient participer aux élections générales prévues dans leur pays avant le 31 décembre 2015, date conjointement retenue par la Communauté internationale et les autorités centrafricaines pour la fin de la transition.

Pour permettre aux réfugiés centrafricains d’exprimer leur devoir civique, le Haut commissariat aux réfugiés (CHR), le gouvernement camerounais et les autorités en charge de la transition en Centrafrique à travers leur représentation diplomatique au Cameroun, procèdent depuis quelque temps à l’enregistrement des réfugiés.

Les premiers chiffres ont été communiqués par l’ambassade de la Centrafrique au Cameroun au terme d’une descente sur le terrain, notamment dans les régions de l’Adamaoua et de l’Est, frontalières à la RCA.

Selon des sources proches du dossier, sur environ 300 000 réfugiés centrafricains qui ont fui la guerre civile qui sévit dans leur pays depuis trois ans, au moins 105 000 d’entre eux sont des potentiels électeurs.

Ces chiffres ont été répercutés aux organes de transition, notamment la Commission électorale indépendante (CEI) qui devra alors mobiliser la logistique nécessaire pour permettre le bon déroulement du vote des réfugiés.

Au terme des consultations avec les forces vives du pays, et sous réserve de l’approbation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le référendum constitutionnel initialement prévu le 4 octobre dernier, devra se tenir le 6 décembre 2015.

Le premier tour des législatives et de la présidentielle aura lieu le 13 décembre prochain, et éventuellement le second tour le 24 janvier 2016.


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L’UE et l’Allemagne offrent plus de quatre milliards de F aux réfugiés centrafricains

Le Programme d’appui aux populations hôtes et aux réfugiés de la République centrafricaine (PAPHR) a été lancé mercredi à Bertoua, dans la région Est du Cameroun

Le Programme d’appui aux populations hôtes et aux réfugiés de la République centrafricaine (PAPHR) a été lancé mercredi à Bertoua, région de l’Est du Cameroun, en présence des ambassadeurs de l’Union européenne, de la République Fédérale d’Allemagne et de la République Centrafricaine.

D’une enveloppe de 4 380 000 euros, soit près de 2.8 milliards de francs CFA, ce programme est financé par le Fonds Bêkou de l’UE (3 259 000 euros, soit environ 2.1 milliards de francs CFA) et le ministère de la Coopération économique et du Développement de la République Fédérale d’Allemagne. Soit au total, 4,9 milliards de F.

Cette intervention vise à appuyer les communautés touchées par l’afflux de réfugiés venus de République centrafricaine, ce pays étant en proie à une crise sociopolitique depuis bientôt trois ans.

« Il s’agit d’une réponse concrète de l’Union européenne visant à réduire l’impact de la crise centrafricaine au Cameroun. En améliorant l’accès à l’eau et en initiant des activités génératrices de revenus, cette action diminuera aussi les risques de tensions entre réfugiés et les communautés locales », a indiqué Françoise Collet, ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne au Cameroun.

Pour sa part, l’ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne au Cameroun, Holger Mahnicke, a confié que « le bureau de la GIZ au Cameroun est en charge de la mise en uvre de ce projet ambitieux. Au-delà de cette intervention ciblant l’Est, l’Adamaoua et le Nord, la coopération allemande finance à hauteur de 2 100 000 euros (environ 1.34 milliards de francs CFA) des actions similaires au Sud du Tchad et en République Centrafricaine ».

D’une durée de 36 mois et financé par le Fonds Bêkou et par l’Allemagne, ce projet prévoit, entre autres, la construction de forages et de latrines, la mise en place d’ateliers de production de foyers améliorés et la consolidation du dialogue autour des questions relatives aux réfugiés.

Le Fonds fiduciaire européen Bêkou, mis en place par la Commission européenne, la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, a pour objectif de soutenir les autorités centrafricaines, pour la stabilisation et la reconstruction du pays.

La Suisse et l’Italie ont rejoint le fonds en mai 2015, désormais doté d’un montant de 108 millions d’euros.

Des réfugiés en terre camerounaise.
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RCA-Cameroun: voyage infernal d’enfants affamés

Reportage à Timangolo, dans un camp de réfugiés centrafricains situé à l’est du Cameroun

Assise à même le sol, Amina et sa petite s ur attendent leur tour pour passer en consultation chez le médecin. Elles sont à leur deuxième jour sur le site des réfugiés de Timangolo, situé à l’Est du Cameroun. Centrafricaine originaire de Bossambélé (nord-est), Amina est arrivée au Cameroun en mars dernier. «Mes parents ont été tués au commencement de la guerre. Les anti-balaka sont venus chez nous et les ont égorgés. Ma s ur et moi avons fui. Dehors, nous avons vu d’autres personnes qui fuyaient et les avons suivis. Nous avons marché à pied dans la forêt pendant des jours et des jours avant d’arriver au Cameroun», raconte, émue, Amina.

Brusquement, elle arrête de parler et pose un long regard sur Aïcha, sa petite s ur qui semble avoir sept à huit ans. Elle est toute maigre. Malgré son vêtement, on peut apercevoir ses côtes qui se dessinent sur sa poitrine. «La maladie de ma s ur a commencé pendant qu’on fuyait. On n’avait rien à manger. Elle a commencé à maigrir jusqu’à ce qu’elle ne puisse même plus marcher», ajoute Amina. La jeune fille qui s’exprime uniquement en Sango, l’un des dialectes local de la République centrafricaine, dit ne pas savoir son âge.

Aïcha souffre de malnutrition sévère. Beaucoup d’autres enfants, réfugiés centrafricains rencontrés sur le site de Timangolo souffrent d’ailleurs de malnutrition. «La plus grosse affluence d’enfants malnutris a eu lieu en mars de cette année à la suite des affrontements en République centrafricaine entre la Séléka (milices musulmanes) et les anti-balaka (milices chrétiennes). Certains ont marché pendant de longues semaines avant d’arriver ici. Les réfugiés sont arrivés en très mauvais état de santé et nous avons rapidement mis en place un mécanisme de réponse», explique à l’agence Anadolu Peggy Pentshi-à-Maneng, la chef de bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) de la région de l’Est Cameroun.

Sur les 6000 réfugiés que comptait le site de Timangolo en août 2014, les statistiques du HCR disent que «97% sont des musulmans et 57% sont des enfants». Plus de la moitié de ces enfants arrivent sur le site souffrant de malnutrition. Toutefois, ces cas de malnutrition sont immédiatement pris en charge dès leur arrivée et l’état de santé s’améliore relativement vite. «Le dépistage des cas de malnutrition est fait dès les points d’entrée des réfugiés sur le territoire camerounais. Les cas de malnutrition sévère avec complication sont transférés par ambulance à l’hôpital de district», explique Pentshi-à-Maneng, soulignant que des suppléments alimentaires sont donnés à ces enfants en plus des soins médicaux pour en finir avec la malnutrition.


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RCA: «Les jeunes patriotes centrafricains» attaquent l’ambassade de France à Bangui

Ils accusent Paris d’être en train de lâcher Bangui face à l’avancée des rebelles qui se sont déjà emparés d’un grand nombre de villes du pays

Plusieurs centaines de manifestants proches du pouvoir ont lancé mercredi des projectiles sur l’ambassade de France à Bangui, après avoir observé un sit-in devant l’ambassade des États-Unis, pour dénoncer la passivité de l’ancienne puissance coloniale devant l’avancée d’une coalition rebelle qui s’est emparée d’une partie du pays. Nous sommes ici à l’ambassade de France, parce que c’est la France qui nous a colonisés. Mais la France a tendance à nous lâcher. On n’a plus besoin de la France, la France n’a qu’à prendre son ambassade et partir, a affirmé une manifestante. La France n’a pas respecté la convention de défense entre elle et la République Centrafricaine. Nous dénonçons cette attitude, a pour sa part déclaré un étudiant cité par Rfi. Durant la manifestation, plusieurs jeunes ont jeté des projectiles sur les locaux de l’ambassade dont certains ont cassé des vitres, ainsi que sur la représentation d’Air France.

Les manifestants, membres d’associations proches du Kwa Na Kwa (le parti du président François Bozizé), ont observé un sit-in devant l’ambassade des États-Unis. Munis de sifflets et de branches de palmiers, ils ont scandé en sango, la langue nationale: i yé gui siriri (nous voulons la paix, non à la guerre). L’ambassadeur de France a protesté contre la manifestation qu’il a qualifiée de particulièrement violente.

Mercredi matin, une manifestation violente s’est déroulée devant l’ambassade des États-Unis d’Amérique, et s’est prolongée par une manifestation particulièrement violente devant la chancellerie de France, avec des jets de projectiles, avec des bris de vitres. Le drapeau français a été descendu de son mât et emporté par des manifestants, a déclaré l’ambassadeur Serge Mucetti. Cette situation est totalement inadmissible. Je demande au gouvernement de la République Centrafricaine de faire respecter les accords internationaux en cette matière. Ceux qui ont agi de la sorte sont des ennemis de la République Centrafricaine, a-t-il ajouté.

«Les jeunes patriotes centrafricains» attaquent l’ambassade de France à Bangui
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