COP22: Hélé Pierre porte la voix du Cameroun à Marrakech

La 22e Conférence des Parties sur le climat s’est ouverte lundi 07 novembre au Maroc en présence du ministre de l’Environnement, représentant du chef de l’Etat camerounais

En l’espace de quelques mois, la ville de Marrakech surnommée la ville rouge, au pied des montagnes de l’Atlas, dans le centre du Maroc, s’est transformée en une cité « éco-responsable » pour accueillir près de 20 000 experts et décideurs de la 22ème Conférence des Partis sur le climat (COP22) ouverte lundi 07 novembre 2016.

Vélos en accès libre, éclairage public à l’énergie solaire, mosquées labélisées « vert », bus municipaux fonctionnant à l’électricité, mis en service pour un marché de près de 600 millions d’euros, tous les détails ont été soignés pour montrer l’engagement du royaume à lutter contre les changements climatiques.

Au milieu des milliers de participants représentants les différents pays d’Afrique et du monde au village de Bab Ighli, site de l’évènement, le ministre camerounais de l’Environnement, de la protection de la Nature et du Développement durable, représentant du chef de l’Etat Paul Biya. Hélé Pierre qui conduit la délégation camerounaise à ces assises a pour mission de porter la voix du Cameroun, impliqué depuis longtemps dans la lutte contre les changements climatiques.

Selon Rogobert Ntep, membre de la société civile au Cameroun, il y a des changements et variations de saisons qui peuvent s’étendre sur une période de 50 ans et avoir un impact négatif sur la vie quotidienne. Il s’agit donc aujourd’hui de développer des outils de sensibilisation comme les plans d’adaptation et de reboisement. Des sujets à aborder lors des concertations de Marrakech.

La COP22 entend également appliquer les mesures prises dans l’accord de Paris notamment maintenir le climat à moins de 2° Celsius.

Marrakech au rythme de la COP22 ouverte lundi 07 novembre 2016.
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Déclaration des Nations Unies sur les migrations et les réfugiés: quelle protection?

Par Isidore Kwandja Ngembo, Politologue

Le 19 septembre 2016, au siège des Nations unies à New York, les États membres ont adopté une Déclaration sur la mobilité humaine et se sont engagés à protéger les droits des réfugiés et des migrants. Ils ont émis le souhait d’organiser une conférence internationale en 2018, dont l’objectif ultime serait de parvenir à l’adoption d’un pacte mondial sur les migrations et les réfugiés. Il convient de relever, fort malheureusement, qu’il n’est pas fait mention spécifiquement de migrants climatiques dans cette déclaration.

La lutte contre le changement climatique est devenue une préoccupation majeure et urgente qui mobilise aussi bien les États, les communautés, les régions, que les individus de partout dans le monde et nécessite des solutions à l’échelle mondiale, nationale, régionale et locale. Les États reconnaissent, par ailleurs, la nécessité de limiter le réchauffement climatique causé par les activités humaines. De ce fait, ils manifestent leur volonté de trouver une solution durable, notamment en limitant le réchauffement climatique mondial à deux degré Celsius au maximum, par rapport aux températures de l’ère préindustrielle.

En effet, si nous sommes conscients que le réchauffement climatique actuel est le résultat de notre mode de vie, de production et de consommation, nous devons également être conséquents que nous avons le devoir moral et la responsabilité éthique d’assurer les droits et le bien-être de migrants climatiques.

Quand bien même des divergences de vues persistent encore, tant dans le milieu scientifique que politique, au sujet des liens directs entre les répercussions des changements climatiques et les déplacements forcés de populations, il est néanmoins vrai qu’à mesure que le climat se réchauffe et provoque la multiplication et l’imprévisibilité croissante des phénomènes météorologiques extrêmes tels que : la hausse du niveau des océans et des mers, l’acidification des océans, les inondations, la pénurie d’eau potable, la désertification des terres agricoles, etc., des milliers de personnes craignant pour leur vie sont forcées par les circonstances d’abandonner leur milieu naturel d’habitation, soit temporairement soit définitivement, vers d’autres régions pour trouver refuge.

Les scientifiques s’accordent pour dire que le réchauffement de la planète et les changements climatiques progressent à un rythme alarmant et affectent beaucoup plus gravement les populations de pays pauvres et plus vulnérables. Dépendamment de leur situation géographique, les régions naturellement prédisposées aux aléas de la nature ou endommagées par les activités humaines subissent encore beaucoup plus les conséquences négatives du réchauffement climatique. Ces pays sont impuissants face à la multiplication des catastrophes naturelles et ne disposent pas des moyens d’adaptation nécessaires et de la capacité de réagir rapidement pour contenir les menaces que posent les changements climatiques et d’en atténuer les préjudices.

Migration comme mesure d’adaptation aux changements climatiques
Si les problèmes environnementaux sont mondiaux, les impacts se font ressentir d’abord au niveau local. Pour réduire la gravité de la menace que représente le réchauffement climatique, deux principales actions majeures sont préconisées – l’atténuation et l’adaptation. Ces deux actions sont considérées comme nécessaires pour lutter contre les changements climatiques, mais nécessitent que les États disposent d’énormément de ressources financières et technologiques, que les pays pauvres et vulnérables n’ont pas souvent pour faire face aux défis climatiques.

En effet, bien que l’atténuation soit nécessaire pour réduire ampleur du réchauffement climatique mondial, il est toutefois nécessaire de noter que pour les populations de pays pauvres et vulnérables qui subissent de plein fouet les impacts climatiques, les mesures d’adaptation sont beaucoup plus nécessaires et urgentes. La plupart des pays pauvres et vulnérables ont des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre tellement faible que l’atténuation n’est pas nécessairement la solution appropriée pour remédier à leur problème.

La priorité de la communauté internationale devrait consister à les aider avec les moyens d’adaptation nécessaires pour lutter contre les changements climatiques. Il est nécessaire de rappeler que les conséquences du réchauffement climatique représentent des risques majeurs pour la paix et la sécurité internationale, dans la mesure où elles peuvent devenir une source potentielle de tensions, de conflits, voir même de guerres entre communautés à la recherche des ressources de base pour leur survie. Et que, les mesures d’adaptation peuvent donc être, à la fois un facteur de limitation des migrations de populations et un déterminant pour la paix et la sécurité de ces populations.

Mais faute de moyens techniques et financiers, les populations les plus pauvres et vulnérables face aux conséquences du changement climatique n’ont pas d’autres choix que d’envisager la migration comme une stratégie d’adaptation. Quid de la protection de leurs droits fondamentaux ?

La protection des droits fondamentaux de migrants climatiques
Parmi les engagements contenus dans la Déclaration de New York sur les migrations et les réfugiés, il y a notamment la nécessité de protéger les droits fondamentaux de tous les réfugiés et migrants, indépendamment de leur statut ; de soutenir les pays secourant, recevant et accueillant le grand nombre de réfugiés et de migrants ; de condamner fermement la xénophobie à l’encontre des réfugiés et des migrants ; de mettre en uvre une réponse globale pour les réfugiés, fondée sur un nouveau cadre qui définit la responsabilité des États, etc.

En effet, le droit international des droits de l’homme reconnaît à tout être humain le droit à un niveau de vie suffisant qui se matérialise par le droit à la santé, à l’alimentation, à l’eau potable, à un environnement sain, à un emploi, à l’éducation, à un logement décent, etc. En vertu de ces principes universels des droits de l’homme auxquels tous les États ont adhéré et consacré dans leurs législations nationales, il est nécessaire de rappeler que les migrants climatiques, qui traversent la frontière internationale, doivent être également protégés contre toutes formes de violations de leurs droits fondamentaux. Les États ont le devoir, en vertu du droit international, de respecter leurs obligations et de garantir les droits de toutes les personnes vivant sur leur territoire. Or, les changements climatiques ont des répercussions négatives sur la jouissance effective de ces droits mentionnés ci-hauts.

Il convient de rappeler ici que la situation de migrants climatiques constitue un défi majeur pour le droit international. Selon tous organismes internationaux spécialisés dans les questions de migrations de populations, il y a beaucoup plus des « réfugiés climatiques » que les réfugiés politiques. Mais à ce jour, le statut juridique et la protection des droits de migrants victimes du climat demeurent encore incertains. Il n’existe aucun instrument juridique international qui protège spécifiquement les migrants climatiques, lorsque ceux-ci franchissent la frontière internationale. Le droit positif actuel n’offre pas des solutions appropriées et adéquates à la protection juridique des populations victimes climatiques. En effet, les mécanismes de protection internationale des droits de la personne ne garantissent pas adéquatement les droits des victimes du climat, que ce soit à travers le concept de réfugié ou même dans les instruments généraux de protection des droits de la personne.

Deux obstacles juridiques majeurs peuvent expliquer cette situation qui prive les migrants climatiques de la jouissance de leurs droits. Premièrement, le droit international étant basé sur le principe de souveraineté des États, seuls ces derniers ont le pouvoir de déterminer la pertinence d’une demande et d’accorder le droit d’asile. En définitive, le respect des résolutions des Nations unies, à ce propos, est souvent soumis au bon vouloir de gouvernements concernés dans la détermination de qui peut entrer sur leur territoire et sous quelles conditions.

Deuxièmement, la demande d’asile est définie en se référant à la définition de la notion de réfugié figurant dans la convention relative au statut des réfugiés, dite convention de Genève, adoptée le 28 juillet 1951, qui est l’instrument par excellence qui régule le droit international en matière d’asile. Or, il existe une différence significative entre un réfugié politique et un migrant climatique.

La convention de Genève est basée sur une approche individuelle des droits de la personne et ne protège que les personnes qui se trouvent hors du pays dont elles ont la nationalité. De ce fait, le statut de réfugié ne s’applique qu’à des individus qui apportent la preuve d’une menace personnelle de persécution. Alors que les migrations climatiques sont et seront vraisemblablement collectives – exodes massifs de populations craignant pour leur vie et fuyant pour les mêmes raisons.

Il est donc clair que la convention de Genève souffre d’importantes limites pour répondre aux nouvelles migrations internationales causées par les changements climatiques, dans la mesure où il serait pratiquement difficile, par exemple, de demander à un migrant climatique de justifier le caractère personnel d’une menace de la montée du niveau de la mer.

Les « réfugiés climatiques » devraient être considérés au même titre que les réfugiés politiques. Le manque d’une convention internationale spécifique qui reconnaisse légalement la particularité de migrants climatiques, entraîne des conséquences néfastes en termes des droits, notamment les droits économiques, sociaux et culturels.

Il revient donc à la communauté internationale de se préoccuper sérieusement du sort de migrants climatiques et de garantir leurs droits fondamentaux, en adoptant une convention internationale qui accorde légalement un statut juridique aux migrants climatiques, comme c’est le cas actuellement avec les réfugiés politiques


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Changements climatiques: Marrakech, une étape dans un processus

Le Haut-commissaire des Eaux et Forêts, par ailleurs commissaire de la COP22, a détaillé, au cours d’une conférence de presse mercredi à Rabat, les attentes du Maroc liées à l’évènement

Offrir toutes les conditions pour que la COP22, qui démarre le 08 novembre 2016 à Marrakech, se passe dans les meilleures conditions, c’est la priorité actuelle du Maroc. « Les travaux de mise en forme, de construction du village de négociations sont très avancés », a indiqué le Haut-commissaire marocain des Eaux et Forêts au cours d’une conférence de presse tenue mercredi, 07 septembre 2016, à Rabat. Abdelâdim Lhafi, par ailleurs commissaire de la COP22 a souligné qu’actuellement « toutes les structures sont réalisées à plus de 85%. Et nous avons bon espoir que nous puissions livrer ce projet vers le 15 octobre ».

Sur le plan de l’organisation, « il y a un cahier de charge extrêmement précis » qui est concrétisé par l’accord de siège, signé entre le Maroc, pays hôte, et les Nations-Unies. Et qui prévoit dans les moindres détails ce qu’il faut réaliser en termes de salles, de sonorités, de communication, etc. Tous les aspects sont traités, y compris les aspects liés au développement durable. Donc « nous avançons conformément au programme », a souligné le commissaire de la COP22.

Dans le pays, l’évènement ne se prépare pas seulement sur le plan structurel. Les questions politiques et les thématiques à aborder à la rencontre de novembre font également l’objet de réflexion. Ces dernières seront traitées dans un ordre de « cohérence ». L’on apprend déjà qu’à l’ouverture de la COP, pendant la première journée, tous les débats seront axés sur l’eau et les forêts. Viendront ensuite des journées, une dizaine en tout, réservées à l’énergie sous toutes ses formes (énergies renouvelables, efficacité énergétique), l’urbanisation, le transport, les océans, le prix carbone, etc.

Les attentes du Maroc

Cette année, le Maroc, qui souhaite avant tout la ratification de l’Accord de Paris (qui doit arriver au mieux un mois avant la COP), veut entrer dans une forme de « développement de l’agenda d’action » qui va se construire autour des initiatives, des coalitions, évaluées à plus de 70. Ces coalitions se concrétisent autour des thématiques particulières. D’après les explications du commissaire de la COP22, Abdelâdim Lhafi, « elles vont se tenir selon les journées thématiques fixées, en collaboration et en cohérence avec celles décidées par les Nations Unies ». Mais ce qu’il y a de plus, c’est la tenue d’un débat large de toutes les parties. « Ce n’est pas comme dans le temps où les négociations se passaient entre les négociateurs uniquement. Actuellement elles font participer toutes les parties prenantes. Les responsables de la gestion du territoire, la société civile, le secteur privé. Ils vont tous agir de manière cohérente pour sortir des actions et des politiques concrètes », en présence « de tous les décideurs politiques ».

La désertification

Il y a une convention particulière des Nations Unies qui fait partie des trois grandes conventions du sommet de Rio, le sommet de la terre : la convention sur la biodiversité, la convention sur les changements climatiques et la convention sur la lutte contre la désertification. Dans ce dernier cas justement, « tous les pays africains sont censés présenter des actions nationales axées autour d’opérations précises », a souligné Abdelâdim Lhafi.

Selon lui, les actions qui peuvent être conduites en termes de lutte contre la désertification sont de plusieurs ordres :

– D’abord, les questions de l’eau. « Le Maroc est une expérience élaborée en terme de mobilisation des ressources hydriques notamment dans la politique de construction des barrages depuis les années 60. Grace à cette politique, le Maroc a pu traverser toute une série d’années extrêmement sèches », a expliqué le Haut-commissaire marocain des Eaux et Forêts. Aujourd’hui, le pays compte 33 barrages hydroélectriques. « Lorsque vous maitrisez l’eau et les terres, vous maitrisez la sécurité alimentaire. Pour produire il faut utiliser la technologie. Ce secteur au Maroc assure pratiquement 75% de la valeur ajoutée en saison sèche. C’est pour dire que l’axe centrale c’est d’abord la maitrise de la mobilisation de l’eau », a-t-il ajouté.

– Ensuite, le traitement des bassins versants pour lutter contre « l’érosion, protéger les sols, protéger les barrages et surtout la capacité de retenu des barrages ».

– Enfin, la dégradation des terres. D’après les informations communiquées par Abdelâdim Lhafi, de grandes initiatives liées à cet aspect et axées sur l’objectif 13 des ODD (Objectifs de développement durable) verront le jour à Marrakech. En résumé, l’objectif à l’horizon 2030, ratifié par les Nations unies en septembre 2015, se propose de garantir la neutralisé de la dégradation des sols. Autrement dit, comment « stopper cette régression et cette perte ». Pour ce faire, « il faut restaurer à travers le monde à peu près 12 millions d’hectares ». Une mesure de protection des sols qui laisse penser que « la désertification, au sens large est un processus très complexe sur lequel, néanmoins, la coopération Sud-Sud peut donner de grands résultats », soutient le commissaire de la COP22.

Le commissaire de la COP22, Abdelâdim Lhafi, par ailleurs Haut-commissaire des Eaux et Forêts du Maroc © Journalducameroun.com

Triple A : Adaptation de l’agriculture en Afrique

L’agriculture est le 1er utilisateur de l’eau dans le monde. Et chaque goutte d’eau est importante, il faut la retenir. Dans l’utilisation de cette eau, il faut travailler tous les systèmes économes, faire des spéculations agricoles économes en eau, revoir l’itinéraire technique. Dans ce cadre, le Maroc est porteur de l’initiative de triple A (Adaptation de l’agriculture en Afrique) qui « essaye de traiter tous ces aspects et veut transférer son savoir-faire dans ce cadre-là ». « L’eau devient rare et il faut la traiter avec le maximum d’attention », a reconnu Abdelâdim Lhafi. Tout en encourageant la construction des barrages pour un maximum de réservoir d’eau, le Haut-commissaire marocain des Eaux et Forêts, en considérant les conditions écologiques, prescrit qu’elle (la construction) soit « accompagnée par des études d’impact qui sont importantes sur tous les plans, y compris celui de la santé humaine par exemple. Parce que dans certains pays africains, la construction des barrages s’est parfois accompagnée de la prolifération de maladies », a-t-il souligné.

La muraille verte

Un grand projet en Afrique qui se propose de construire un rideau vert allant de l’Ouest jusqu’à l’Est. La muraille verte, c’est un projet qui doit prendre en considération la gestion de l’espace, les droits d’usage, l’usage du sol. Ce qui nécessitera « un consensus avec tous les partenaires dans le cadre du participatif et du partenariat », commente Abdelâdim Lhafi.

Après Marrakech, la deuxième rencontre importante sera celle de 2018. La clause de rendez-vous. Il s’agira de faire une évaluation « pour voir si nous sommes sur le bon chemin ». Et en 2020, « nous appliquerons par exemple le financement sur les 100 millions de dollars attendus ». Une somme, arrêtée à la COP de Paris en novembre 2015, qui doit provenir des dons des différents pays impliqués dans la lutte contre les changements climatiques. Pour Abdelâdim Lhafi, le point de départ c’est de « disposer des financements. et d’avoir une feuille de route la plus claire possible » pour atteindre un minimum. Il faudra ensuite pouvoir gérer les fonds de manière à avoir 50% pour l’adaptation et 50% pour l’atténuation, et les ingérer dans des projets porteurs.

Assurer une réconciliation du citoyen avec son environnement, c’est la motivation du Maroc. « La COP 22 se tient en Afrique et il est tout à fait normal que l’Afrique bénéficie de l’attention maximale. Pour moi, il est nécessaire que tous les Africains se mobilisent pour s’approprier cette COP et exprimer les grandes difficultés de leur continent », a conclu Abdelâdim Lhafi.

A l’heure actuelle, le budget global de l’organisation est estimé entre 800 millions et 1 milliard de Dirham (soit près de 80 millions d’euros). Ce coût intègre la part des autres pays, en plus de l’appui de l’Union européenne (UE), de la Banque africaine de développement (BAD), et autres organismes internationaux.

 

COP 22: le Comité de pilotage sensibilise la société civile camerounaise

Une délégation de marocains a rencontré mardi, des ONG locales afin de s’assurer de leur participation à la 22ème Conférence des parties prévue à Marrakech du 07 au 18 novembre

Le pôle Société civile du Comité de pilotage de la Conférence des parties (COP) ont entammé sa tournée de sensibilisation au Cameroun. Ils ont rencontré des ONG et autres acteurs de la société civile camerounaise mardi, 16 août 2016, dans le but de s’assurer de leur participation à cette conférence, 22e du genre. Laquelle se tiendra à Marrakech au Maroc du 07 au 18 novembre 2016. Selon le chef du pôle Société civile, Driss El Yazami, deux principales raisons justifient la mission qui devrait s’étendre sur onze autres pays d’Afrique Sub-saharienne. Ce sont notamment le fait que le continent est «le plus menacé par les changements climatiques» et que «la société civile a joué un rôle essentiel dans le processus qui a conduit à l’Accord de Paris».

A Yaoundé, les échanges étaient dirigés le président de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés (CNDHL), Chemuta Divine Banda, en présence de l’ambassadeur du Maroc au Cameroun, Lahcen Saile.

Il était question pour le pôle société civile du Comité de pilotage de la COP 22 de favoriser la prise de conscience des acteurs non étatiques sur les enjeux environnementaux, d’établir des partenariats avec eux et d’agir en faveur de dynamiques structurelles durables portées par ces institutions.

Les COP ont été créées et mises en place pour encadrer les efforts des pays qui sont parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Cette convention signée à Rio de Janeiro en 1992 et entrée en vigueur en 1994 représente un cadre d’action à travers lequel l’ONU peut lutter contre le réchauffement climatique.

Les Parties à la Convention s’engagent à entériner des accords – à l’instar de l’Accord de Paris – sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre causées par l’Homme, avec des objectifs communs.

Le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, en signant l’Accord de Paris le 22 avril dernier s’est engagé à réduire, dans son pays, les émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 32% et à améliorer la salubrité urbaine en faisant des déchets une ressource pour la production de 25% d’énergies renouvelables, hors grande hydro dans le bouquet électrique en 2035.

Le pays a par ailleurs déposé ses instruments de ratification de l’Accord de Paris sur les changements climatiques auprès des autorités compétentes des Nations Unies à New York, le 29 juillet 2016.


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Le Parlement camerounais autorise Paul Biya à ratifier les accords de Paris

Il est décidé que le chef de l’Etat à publier, sous 15 jours, un décret portant ratification de l’accord de Paris sur les changements climatiques

Le Parlement camerounais a donné son accord, pour que le président de la République, Paul Biya, puisse ratifier les accords de Paris sur les changements climatiques Jeudi, 09 juin 2016, le Senat et l’Assemblée nationale ont donné un délai de 15 jours au chef de l’Etat pour prendre un décret portant ratification dudit texte.

Ledit projet de loi avait été déposé le 06 mai auprès de l’Assemblée nationale pour examen. Cela, quatre jours après le début des travaux de la rentrée parlementaire comptant pour la deuxième session ordinaire de l’année législative en cours.

Devant l’instance, le projet de loi sur la ratification par le chef de l’Etat de l’accord de Paris avait été défendu devant la Commission de production et des échanges par le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, Helé Pierre, assisté du ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, avant d’être transmis au Sénat le 09 juin 2016.

L’accord de Paris sur les changements climatiques, adopté au terme de la COP 21 en fin d’année 2015, prévoit de contenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C, et, si possible, vise à poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C. Objectif, limiter les perturbations dangereuses pour le climat.

En signant l’accord 22 avril 2016, le Cameroun s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 32%. Le gouvernement a également décidé d’améliorer la salubrité urbaine en faisant des déchets une ressource pour la production de «25% d’énergies renouvelables, hors grande hydro dans le bouquet électrique en 2035».


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Changements climatiques: l’Accord de Paris sur la table des députés

Le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier ledit texte a été déposé devant la chambre basse, lundi, pour examen par le gouvernement

Comme annoncé le 21 avril 2016 par un communiqué signé du ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le chef de l’Etat vient de saisir le Parlement pour l’examen du texte relatif à l’Accord de Paris sur les changements climatiques.

Le projet de loi autorisant le président de la République à ratifier l’Accord de Paris sur le climat, adopté à Paris le 12 décembre 2015 et signé à New York le 22 avril 2016, a donc été déposé devant la chambre basse du parlement camerounais, lundi 06 mai 2016, pour examen par le gouvernement.

Le texte sera défendu dans les prochains jours devant la Commission des Affaires étrangères par le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, Helé Pierre, assisté du ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella.

Toutefois, le premier vice-président de la chambre Hilarion Etong, qui conduisait les travaux lundi, a indiqué que le texte sera soumis pour avis à la Commission de la Production.

Bien que le projet de loi en lui-même ne comporte que deux articles, le texte de l’Accord, lui, en compte 29. L’Accord de Paris sur le climat vise ainsi à remplacer le Protocole de Kyoto qui, comme le gouvernement le relève dans l’exposé des motifs du projet de loi présenté, contient de nombreuses insuffisances, notamment les amendes et mesures de rétorsion qui n’ont jamais été appliquées.

Cet Accord prévoit de contenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2°C, et, si possible, vise à poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C, niveau estimé suffisant pour limiter les perturbations dangereuses pour le climat. A son niveau, le Cameroun s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 32%.


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Changements climatiques: le Cameroun signe l’accord de Paris

La cérémonie y relative se tient ce vendredi, 22 avril 2016, au siège de l’Organisation des Nations unies à New York. Près de 170 pays sont au rendez-vous

Elle se fera au siège de l’Organisation des Nations unies à New York, la signature solennelle par le Cameroun de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Accord adopté le 12 décembre 2015 lors de la 21e Conférence des Etats-partis à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21).

En informant l’opinion nationale et internationale de cet acte, par un communiqué signé du secrétaire général à la présidence de la République (SGPR) Ferdinand Ngoh Ngoh, le chef de l’Etat camerounais entend « réitérer l’entier engagement du Cameroun à uvrer, de concert avec les autres membres de la Communauté internationale, à la mise en uvre intégrale des décisions prises à Paris en vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre ». Il l’avait déjà fait à la rencontre de Paris. En portant la voix du Cameroun, Paul Biya plaidait alors pour la sauvegarde de l’humanité et du Lac Tchad, sans oublier la protection de la forêt tropicale.

Ainsi, en signant l’Accord ce vendredi 22 avril 2016, le Cameroun se constitue en partie prenante de ce « rendez-vous crucial de l’Histoire pour la préservation de la planète ». Dans le même sens, « le président de la République a décidé de soumettre l’Accord de Paris à la ratification du Parlement en sa session ordinaire du mois de juin 2016 », rapporte le communiqué du SGPR. Objectif, réduire les effets dévastateurs du dérèglement climatique sur l’environnement et la santé des populations dans le monde en général, et en Afrique en particulier.

Près de 170 pays à la signature de l’Accord de Paris
En novembre dernier déjà, le pays annonçait son ambition de réduire de 32% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici à 2035. Au cours de sa participation à la COP21, le Cameroun avait également insisté sur la nécessité d’accorder, dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques, un financement à hauteur de 100 milliards de dollars à partir de 2020.

Si la COP21 n’a pas permis de régler l’épineuse question du carbone ou d’instaurer une autorité de régulation comme cela avait été demandé par les pays africains, une réunion doit se tenir tous les cinq ans pour faire le point sur la situation et permettre aux Etats de réajuster leur effort financier.

Aujourd’hui vendredi, devant le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon, 168 pays sont attendus au siège des Nations unies pour la signature de l’Accord. Signature, qui va s’étendre jusqu’au 21 avril 2016.

168 pays au siège des Nations unies à New York pour la signature de l’Accord de Paris vendredi, 22 avril 2016.
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Cameroun: 47 000 têtes de bétail décimées par la sécheresse

Les éleveurs de la région de l’Adamaoua (nord du Cameroun) ont perdu près de 47 000 têtes de bétail en l’espace d’un an pour cause de sécheresse

Les éleveurs de la région de l’Adamaoua (nord du Cameroun) ont perdu près de 47 000 têtes de bétail en l’espace d’un an pour cause de sécheresse, a-t-on appris jeudi auprès des services vétérinaires.

Cette situation est due aux changements climatiques, d’après le Programme d’amélioration de la productivité agricole, une composante de l’Appui au développement de la filière laitière (PAPA/ADFL).

A quatre jours de la tenue à Paris du sommet sur les Changements climatiques (COP21), des témoignages concordants rapportent que la sécheresse est de plus en plus longue au nord du Cameroun, occasionnant la perte des milliers d’animaux, faute de pâturages.

En effet, plusieurs rivières tarissent au point de devenir des  »Mayo », c’est-à-dire des cours d’eaux intermittents qui font leur apparition pendant la saison des pluies et disparaissent en saison sèche.

 »L’environnement qui est le nôtre, soulignent les éleveurs, n’est pas de nature à favoriser les choses, le rythme des saisons n’étant pas régulier, il nous arrive de recourir à des nouvelles méthodes en vue de préserver notre cheptel. Si nous faisons pas cela, la situation serait dramatique ».

Les changements climatiques imposent des efforts supplémentaires aux éleveurs qui soulignent que  »le manque de pâturages devient préoccupant, ce qui a une réelle incidence sur l’activité pastorale ».

En attendant des résolutions à l’échelle planétaire visant une meilleure préservation des écosystèmes, le PAPA/ADFL pense qu’il faut  »optimiser la valorisation de toutes les ressources dont on dispose ».


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L’Observatoire national sur les changements climatiques prend corps au Cameroun

Joseph Armathé Amougou et Forghab Patrick Mbomba ont été nommés respectivement directeur et directeur adjoint de l’Onacc du Cameroun, au terme d’un décret présidentiel publié mercredi

Joseph Armathé Amougou et Forghab Patrick Mbomba ont été nommés respectivement directeur et directeur adjoint de l’Observatoire national sur les changements climatiques (Onacc) du Cameroun, a-t-on appris au terme d’un décret présidentiel publié mercredi.

Dans le même temps, Wouamene Mbele est fait président du conseil d’orientation de cet organisme public. Créé le 10 décembre 2009 par le chef de l’Etat Paul Biya, l’Onacc est notamment chargé d’établir les indicateurs climatiques pertinents pour le suivi de la politique environnementale, de mener des analyses prospectives visant à proposer une vision sur l’évolution du climat, de fournir des données météorologiques et climatologiques à tous les secteurs de l’activité humaine concernés et de dresser le bilan climatique annuel du pays.

Il doit aussi initier et promouvoir des études portant sur la mise en évidence des indicateurs, des impacts et des risques liés aux changements climatiques, collecter, analyser et mettre à la disposition des décideurs publics, privés ainsi que des différents organismes nationaux et internationaux, les informations de référence sur les changements climatiques au Cameroun.

L’Onacc doit également initie des actions de sensibilisation et d’information préventive sur les changements climatiques, être un instrument opérationnel dans le cadre des autres activités de réduction des gaz à effet de serre, proposer au gouvernement des mesures préventives de réduction d’émission de gaz à effet de serre ainsi que des mesures d’atténuation et/ou d’adaptation aux effets néfastes et risques liés aux changements climatiques.

Selon le Plan national d’adaptation aux changements climatiques (Pnacc) que vient de publier le gouvernement, quelque 320.000 Camerounais, sur une population totale de quelque 22 millions d’âmes, sont déjà touchés à plusieurs niveaux par les catastrophes liées au climat.


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Changements climatiques: des élèves du secondaire sensibilisés à Dschang

Une conférence s’est tenue le 03 juin 2015 à l’Alliance franco-camerounaise de la ville, à l’occasion de la journée internationale de l’environnement

Une trentaine d’élèves du lycée Zenmeh, établissement situé dans la ville de Dschang, et une vingtaine d’étudiants de l’université de Dschang ont désormais des connaissances sur les effets des changements climatiques. Ils ont assisté, le 03 juin 2015 dans la salle Manu Dibango de l’Alliance franco-camerounaise de Dschang, à la conférence organisée par le Centre pour l’Environnement, le Partenariat et Développement local (CEPDEL), une association à but non lucratif basée à Dschang. Modérée par le président du conseil d’administration de cette structure, Beaudelin Dongmo, la conférence avait pour thème: «Jeunesse et lutte contre les changements climatiques». La rencontre s’est inscrite dans le cadre de la journée internationale de l’environnement, célébrée le 05 juin sous le thème: «L’utilisation efficace des ressources, la consommation durable et la production selon les capacités de renouvellement de la planète».

Dans sa communication sur la destruction de la planète, Josiane Feugue, directrice exécutive du CEPDEL, a projeté un film documentaire pour montrer l’impact de la démographie sur la destruction de l’environnement dans le département de la Menoua. On a pu y voir la pollution et la dégradation des sols. Les conséquences sont, a-t-elle expliqué: la destruction de la couche d’ozone, le réchauffement climatique, la désertification, la diminution des ressources en eau. Comme solutions, la spécialiste des questions environnementales propose de réduire l’utilisation de la matière plastique, de promouvoir les énergies réutilisables, de réduire la matière plastique, de pratiquer l’agroforesterie et d’éviter le gaspillage.


Hindrich Assongo (West-Cameroon Regional News Agency) )/n

Actions jeunes
Le rôle à jouer par la jeunesse dans la lutte contre les changements climatiques a constitué le menu de l’exposé de Nelly Alemfack, directrice exécutive de l’organisation non gouvernementale «Jeunes volontaires pour l’environnement». Ainsi, a-t-elle souligné, les jeunes peuvent: publier des articles et des études réalisés sur les questions climatiques, organiser des programmes radiophoniques et télévisuels, créer des cadres de discussion en ligne sur l’environnement, organiser des ateliers d’échanges. En outre, Nelly Alemfack dont l’expérience dépasse les frontières camerounaises, a invité les jeunes présents dans la salle au «volontariat communautaire» pour la défense de l’environnement. Cela peut se traduit en termes d’organisation des causeries éducatives, de reboisement, d’assainissement. L’oratrice a annoncé qu’au sein de l’association qu’elle dirige, plusieurs actions sont envisagées pour les prochains mois. On retient, entre autres: la campagne «j’ai à c ur ma planète » et « le débat citoyen planétaire sur l’énergie et de l’eau». «La jeunesse réclame un accord juste, ambitieux pour régler le débat», tel est le slogan de cette association.


Hindrich Assongo (West-Cameroon Regional News Agency) )/n

Avant de quitter l’Alliance franco-camerounaise de Dschang le 03 juin 2015, les élèves du lycée de Zenmeh ont reçu du CEPDEL, des plants d’arbres pour reboiser le campus de leur établissement. Ces plants, a affirmé le président du conseil d’administration de cette association, sont un don de l’Agence nationale d’appui au développement forestier.


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Les festivités marquant la journée internationale de l’environnement à Dschang se sont achevées le 05 juin 2015 par une campagne de sensibilisation et un défilé organisés par le Programme de gestion de déchets de la ville de Dschang.

Photo de famille à l’issue de la conférence.
Hindrich Assongo (West-Cameroon Regional News Agency))/n

Maurice Tsalefac: «Former des experts en changements climatiques pour les gouvernements d’Afrique centrale»

Climatologue, Professeur titulaire des universités, il présente les enjeux du Master professionnel en «changements climatiques, biodiversité et économie verte» de l’université de Dschang

Quels sont les objectifs du Master professionnel en Changements climatiques, biodiversité et économie verte ?
Il est question de former des experts dans ces domaines pour le Cameroun et l’ensemble de l’Afrique centrale. Cet objectif a été défini par les ministres de l’environnement et de l’économie de la sous-région, lors de la conférence qui a eu lieu à Brazzaville en avril 2010. Ces membres de différents gouvernements, à la conférence de Copenhague sur les changements climatiques et le développement durable en 2009, avaient constaté qu’ils ne disposaient pas d’outils et d’experts scientifiques pour discuter avec leurs homologues venant des autres parties du monde. C’est pour cette raison qu’ils ont recommandé qu’ils se créent des formations dédiées aux changements climatiques en Afrique centrale. Comme je suis un des experts en la matière en Afrique centrale, et comme je suis le vice-président de ce groupe d’experts, il m’a été demandé de voir comment je peux développer cette formation au Cameroun. D’où, j’ai créé ce parcours académique au département de Géographie -Aménagement-Environnement de l’université de Dschang. Pour le moment, il ne reçoit que les étudiants camerounais. Dès l’année prochaine, il s’ouvrira à ceux venant des autres pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).

Qu’est-ce qu’il faudrait entendre par «économie verte»?
L’économie verte s’oppose à l’économie grise, laquelle produit beaucoup de gaz à effet de serre, c’est-à-dire beaucoup de pollution. L’économie verte est donc celle-là qui produit moins de pollution et qui va dans le sens de la réduction des changements climatiques. C’est une composante du développement durable, parce qu’au-delà de la réduction de cette pollution, on voit la conservation et la gestion durable des écosystèmes. Tout cela débouche sur la qualité de la vie : l’eau qu’on consomme, la nourriture qu’on mange, l’air qu’on respire. Finalement, cette économie induit des chaines de valeurs.

À la fin de leur formation, où devront se diriger les lauréats pour avoir du travail?
Notre objectif n’est pas de former des étudiants pour qu’ils aillent chercher du travail. Ils travaillent en se formant et à la fin, ils pourront s’auto-employer. Je tiens à préciser que, par rapport à ce Master, on a soumis avec succès un projet d’une trentaine de millions de F CFA à l’Institut français pour la recherche, précisément Géophore. Les apprenants passent, grâce à ce projet, beaucoup de temps sur le terrain. Quand ils auront achevé leur formation, ils pourront donc, soit s’installer à leur compte en créant des cabinets d’études, soit appuyer les gouvernements ou des organisations de la société civile et d’autres structures privées dans les négociations sur les changements climatiques. S’agissant précisément de l’économie verte, on voit des gisements de métiers dans des secteurs comme : les énergies renouvelables, le traitement des déchets, le traitement des eaux usées, tout ce qu’on rejette aujourd’hui qui peut être récupéré pour d’autres usages.

Avez-vous les infrastructures et équipements qu’il faut pour dispenser cette formation?
Nous avons la chance de collaborer avec la commune de Dschang. Celle-ci possède un centre de traitement des déchets et de compostage. Nous déployons les étudiants sur ces sites. En outre, le département de génie rural de la Faculté d’Agronomie et des Sciences agricoles a conçu un bio-digesteur pour la fabrication du biogaz à partir des déchets. Nos étudiants sont appelés à s’y employer. Nous pensons que, quand ils seront suffisamment formés, les gens diront qu’on leur a volé leurs déchets. Ce sont nos villes qui s’en sortiront avec une salubrité largement améliorée et une diminution de la pollution.

Professeur Maurice Tsalefac, Doyen de la FLSH et coordinateur du Master
West-Cameroon Regional News Agency / Hindrich Assongo)/n

Le Cameroun favorable à un accord pour maintenir le réchauffement de la planète en deçà de 2 degrés

Cette position sera adoptée avec une dizaine de pays africains à Paris en décembre

Une dizaine de pays africains, membres de la Commission des Forêts de l’Afrique Centrale ( COMIFAC), soutiennent la conclusion, lors de la prochaine Conférence internationale sur les changements climatiques prévue à Paris en décembre prochain, d’un accord international permettant de contenir le réchauffement global en deçà de 2 degrés.

Cet accord devra être « ambitieux et contraignant pour être effectif et pouvoir faire face au défi réel posé par les changements climatiques », a déclaré Jean Claude Nduwayo, ministre burundais de l’Environnement, lors de la clôture d’un atelier tenu cette semaine à Bujumbura, qui a réuni les délégués du Burundi, du Rwanda, du Cameroun, du Togo, du Gabon, de la République Centrafricaine, du Congo, du Tchad, de la Guinée Equatoriale et du Sao Tomé et Principe.

Ceux-ci se sont également engagés à prendre conscience des préoccupations de l’Afrique Centrale par rapport à la déforestation afin d’aboutir à un développement durable.

Les participants ont décidé de se lever comme un seul homme dans cette 21ème conférence internationale de Paris (COP 21), en demandant le renforcement des engagements des Etats en matière de réduction des émissions des gaz à effet de serre et d’adaptation aux impacts de dérèglement climatique et financement.

Tout cela devra reposer sur un échange de bonnes pratiques, de transfert de connaissance et des technologies indispensables à une transition vers une économie bas carbone, estiment les délégués.

La COMIFAC, dont le Burundi assure la présidence tournante de deux ans depuis cette année, a pour objectif principal de conserver et de gérer durablement les écosystèmes à travers l’ orientation, l’harmonisation et le suivi des politiques forestières.

L’Afrique centrale abrite les forêts du Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical au monde après la Forêt amazonienne. Elles couvrent plus de deux millions de km² et sont partagées entre 6 pays: le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, le Congo-Kinshasa, le Gabon et la Guinée équatoriale. Les forêts du Bassin du Congo permettent de stocker d’énormes quantités de carbone, soutenant des écosystèmes uniques et régulant le débit des grands fleuves à travers l’Afrique centrale.


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