CPI: une avocate camerounaise rejoint la défense de Charles Blé Goudé

Par Jean-Marc Soboth

L’équipe de défense du tribun d’Abidjan s’est renforcé d’une nouvelle avocate africaine. Ce jour, mercredi 30 novembre 2016, l’avocate camerounaise Josette Kadji a été présentée à la reprise des audiences de la Cour pénale internationale à La Haye comme nouveau membre de l’équipe de défense de Charles Blé Goudé, 44 ans, ancien ministre ivoirien de la jeunesse, déferré le 22 mars 2014 à La Haye au terme d’un mandat d’arrêt pour soupçons de crimes contre l’humanité à l’élection présidentielle ivoirienne de 2011.

Pointilleux sur les détails de sa défense (comme on le rapporte dans son entourage), Blé Goudé est, jusque-là, assisté par une équipe conduite par le Néerlandais Geert-Jan Knoops Alexander. C’est un pénaliste de renom qui avait émis pour l’administration Obama un avis sur la fermeture de la prison de Guantanamo Bay et qui est une notabilité au Pays-Bas où il avait reçu une distinction des mains de la Reine Beatrix pour sa contribution à la législation pénale.

Les avocats africains de l’équipe de Blé Goudé sont les avocats ivoiriens : Claver N’dri, Serge Gbougnon et Simplice Seri Zokou, auxquels s’ajoute la Camerounaise Josette Kadji.

L’entrée en scène de la Camerounaise consacre, en effet, l’élargissement de l’équipe en un clin d’ il panafricain. On sait que son pays le Cameroun a particulièrement brillé pour son soutien populaire à la cause du président Laurent Gbagbo et, notamment, de son célèbre tribun Blé Goudé, cible de choix des médias et stratèges du colonialisme français.

Avocate au barreau du Cameroun depuis janvier 1985, Maître Kadji a plus de trois décennies de prétoire; elle dirige le Cabinet Kadji et Associés à Douala, capitale économique du pays.

Maître Kadji est agréée à la Cour pénale internationale depuis des années mais a acquis ses lettres de noblesse par ses plaidoiries flamboyantes au Tribunal pénal international pour le Rwanda où elle est « avocate principale » depuis 1997. Entre 2001 et 2015, Maître Kadjia a notamment plaidé dans ce qu’il est convenu d’appeler le plus long procès de l’histoire de la justice pénale internationale, le « Butare Case ».

Brève présentation de Me J. Kadji
Nom : Kadji
Prénom : Josette
Etudes : Maîtrise en droit obtenue à l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne 1980

Expérience professionnelle :
* Avocat au Barreau du Cameroun depuis 1982 ;
* Dirige un Cabinet d’Avocats depuis AVRIL 1985 ;
* Particulièrement intéressée au Droit pénal et au Droit humanitaire ;
* Membre des Avocats sans frontière : mission au Rwanda en AVRIL 1997 au cours de laquelle j’ai eu à défendre aussi bien des accusés du crime de génocide, que les victimes des actes génocidaires ;
* Agréée auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR) à Arusha depuis 1997, chargée de la Défense de Sylvain NSABIMANA, ex-Préfet de Butare (Rwanda) en 1994 accusé de génocide, crime contre l’humanité et autres ;
* En charge de ce dossier comme Conseil principal de JUILLET 1997 à Décembre 2015, période durant laquelle j’ai chapeaute une équipe de 05 personnes dont 04 Avocats ;
* Agrée auprès de la Cour Pénale Internationale depuis Décembre 2004 ;
* Membre de l’Association Internationale des Avocats de la Défense (AIAD) dont le siège est à Montréal (Canada)


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Côte d’Ivoire: Charles Blé Goudé sera jugé à la CPI

Le gouvernement a donné son accord pour le transfèrement de l’ex-chef des jeunes patriotes à la Cour pénale internationale de la Haye aux Pays-Bas

La Côte d’Ivoire a accepté jeudi le transfèrement de Charles Blé Goudé, un proche de l’ex-président Laurent Gbagbo, à la Cour pénale internationale (CPI), qui le poursuit pour crimes contre l’humanité, a-t-on appris auprès de la présidence.

La décision, prise en Conseil des ministres, fait suite à une demande de la CPI d’octobre 2013. M. Blé Goudé, ex-chef des jeunes patriotes, un mouvement pro-Gbagbo extrêmement violent, a été arrêté en janvier 2013 au Ghana après plus d’un an et demi de cavale consécutive à l’arrestation de Laurent Gbagbo.

Considéré par des ONG internationales comme responsable de nombreuses violences, Charles Blé Goudé, connu pour ses harangues passionnées, a été surnommé général de la rue ou encore ministre de la rue pour sa capacité de mobilisation.

La CPI avait rendu public le 1er octobre le mandat d’arrêt initialement émis le 21 décembre 2011.

La juridiction internationale soupçonne Charles Blé Goudé, 42 ans, de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtre, viol, persécution et autres actes inhumains, commis entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011.

Il rejoindra à La Haye son mentor Laurent Gbagbo, qui y est écroué depuis fin 2011 en attente d’un procès. Aucune date n’a été donnée pour le transfèrement de M. Blé Goudé.

Abidjan a précédemment indiqué refuser le transfèrement aux Pays-Bas de Simone Gbagbo, la femme de l’ex-chef de l’Etat, sur laquelle pèsent les même chefs d’inculpation, au motif que la justice ivoirienne est désormais en capacité d’assurer équitablement son procès.

La décision d’Abidjan peut en ce sens paraître surprenante, les autorités ivoiriennes ayant multiplié ces derniers mois les gestes en direction de l’opposition afin de favoriser la réconciliation dans le pays.

Cela ne fait pas partie des actes de décrispation, a regretté Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), le parti le Laurent Gbagbo.

Ce ne sont pas des actes qui montrent que le pays avance sur la voie de la normalisation, de la sortie d’une forme de la conflictualité, a-t-il observé, attendant d’en savoir davantage pour en dire plus.

La Côte d’Ivoire a connu une décennie de crise politico-militaire, qui a culminé avec les violences postélectorales de 2010-2011, lorsque M. Gbagbo avait refusé de reconnaître sa défaite à la présidentielle de 2010 face à l’actuel dirigeant Alassane Ouattara.

Plus de 3.000 personnes avaient alors péri.

Cette décision du gouvernement fait suite à une demande de la CPI datant d’octobre 2013
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Côte d’Ivoire: Des diplomates annoncent la mort de Charles Blé Goudé

Des sources diplomatiques et militaires à Abidjan affirment que Charles Blé Goudé a été tué. Le leader des Jeunes patriotes pro-Gbagbo aurait été enterré dans un lieu tenu secret

On n’entendra plus jamais parler de Charles Blé Goudé affirme un colonel ouest-africain, en poste à l’opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (Onuci). Cette révélation sonne comme la fin de parcours d’un homme qui a été longtemps surnommé le «général de la jeunesse» par ses sympathisants. En effet, après l’arrestation de Laurent Gbagbo par les pro-Ouattara le 11 Avril 2011, le «général de la rue» aurait été torturé à mort et enterré dans un lieu tenu secret par ces derniers. Une information confirmée par un diplomate de l’Onuci qui a sollicité l’anonymat: Dès qu’il est tombé entre leurs mains, les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) se sont particulièrement acharnées sur lui. Ils l’ont littéralement massacré.

Ces révélations corroborent les rumeurs insistantes et inquiétantes qui avaient circulé au sujet de Blé Goudé après la chute de son mentor. L’on avait noté alors un cafouillage en règle dans le camp des pro-Ouattara. Patrick Achi, porte-parole du gouvernement, avait déclaré à la presse que Blé Goudé avait été «appréhendé» et qu’il se trouvait en «résidence surveillée», mais il s’était rétracté peu après. Alain Toussaint, conseiller de Laurent Gbagbo à Paris, avait déclaré après sa capture: Charles Blé Goudé est entre la vie et la mort. Il a été arrêté par l’Onuci et cette dernière l’a remis aux forces d’Alassane Ouattara, avait-t-il déclaré à Reuters à Paris. Si cette mort venait à être confirmée, elle n’étonnerait pas grand monde. Charles Blé Goudé était depuis longtemps une cible et ne se déplaçait qu’avec une armada de gardes du corps.

Le Président du Congrès Panafricain des Jeunes Patriotes (COJEP), Charles Blé Goudé, est né le 1 Janvier 1972 à Niagbrahio dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Sa vie se confond intimement avec l’histoire de la lutte syndicale estudiantine Ivoirienne. Cela lui a valu d’être emprisonné huit fois pour son engagement entre 1994 et 1999. En 1990 lorsque le vent du multipartisme souffle sur la Côte d’Ivoire, il adhère à la toute puissante Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI). En 1991 alors élève en classe de terminale au lycée classique d’Abidjan, il passe dans la clandestinité le baccalauréat série A1 avec succès. Orienté au département d’anglais de l’Université de Cocody il poursuit ses activités Syndicales à la cité Universitaire de Yopougon où il occupe successivement les postes de secrétaire adjoint à l’organisation, secrétaire à l’information puis secrétaire à l’organisation de la section FESCI de ladite cité.

Charles Blé Goudé
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En 1996, il entre au bureau national pour assumer les fonctions de secrétaire national à l’organisation. En 1998, il est porté à la tête du mouvement par l’ensemble des élèves et étudiants pour un mandat de deux ans qui se révélera comme l’un des plus mouvementés d’un secrétaire général élu. Après l’insurrection militaire nordiste du 19 septembre 2002, il fonde l’Alliance des jeunes patriotes pour le sursaut national. Une organisation nationaliste qui sera le fer de lance des manifestations anti-françaises qui feront plusieurs dizaines de morts. Si c’est gâté, à chacun son blanc, avait-il lancé à ses jeunes partisans.

Présenté à dessein comme un extrémiste adepte de la violence par la presse Française Charles Blé Goudé prône la non violence et le rejet des armes comme moyen d’accession au pouvoir. Ses modèles sont Ghandi, Martin Luther King et Nelson Mandela. Son v u le plus cher: Une Afrique unie, solidaire et prospère débarrassée de tous conflits. Il le souligne si bien lorsqu’il affirme: Afin de mieux exploiter l’Afrique les impérialistes ne cessent de nous opposer les uns aux autres. Ils créent et entretiennent les foyers de conflits. Ils fournissent armes, argents et mercenaires pour détruire notre peuple. Le jour où l’africain comprendra cela, un jour nouveau se lèvera pour notre mère patrie.

Charles Blé Goudé, le «général de la rue»
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