Cameroun : l’insécurité envoie les bouchers au chômage à Batouri

Le coordonnateur départemental pour la Kadéy de cette catégorie de travailleurs justifie le taux 50% d’abandon par l’insécurité due à la crise centrafricaine.

D’emblée, Hamidou Nourou évoque « les problèmes de ravitaillement que nous éprouvons depuis au moins deux années ». «Pour la plupart, les bêtes que nous abattons dans le département de la Kadéy, région de l’Est du Cameroun, sont achetées à Touboro, dans le Nord, précisément à Mbaïboum, aux confins du Tchad et de la République centrafricaine (RCA)», poursuit notre interlocuteur que nous avons rencontré le mercredi 10 août 2022 à Batouri.

«Il arrive également que nous allions nous ravitailler à Adoumri (localité camerounaise du département de la Bénoué, à 50 km de Garoua et à 60 km de la frontière avec le Tchad)», précise Hamidou Nourou.

Pour que les bêtes arrivent à Batouri, les groupes de bouchers déboursent « un total de 960 000 FCFA, soit 700 000 FCFA pour la location du camion et 260 000 FCFA pour les taxes communales et les frais de gardiennage aux vigiles qui veillent sur nos achats avant embarquement ».

Bertoua.info indique que le coordonnateur départemental des bouchers de la Kadéy, qui trône au-dessus d’environ 200 membres, explique que, «malgré nos efforts pour mettre la viande de bœuf à la disposition des populations, nous ne rentrons pas dans nos dépenses». Il se souvient « avoir dépensé environ 18 millions de FCFA pour acheter 25 bêtes à Touboro il y a deux mois » mais avoir enregistré des pertes de l’ordre d’un million de FCFA après avoir vendu.

« Les bœufs sont devenus chers », souffle-t-il. Conséquence, sur les étals, le kg de viande avec os qui, il y a cinq mois, coûtait 2 200 FCFA, s’achète désormais à 2 400 FCFA. Dans le même temps, le kg sans os est passé de 2 500 à 2 700 FCFA. Plus grave, le secteur s’est vidé d’au moins 50% de ses acteurs du fait des méventes.

Cela est dû à l’instabilité sécuritaire qui s’est installée dans le département du fait des multiples crises en RCA. Les commerçants de bétail sont soumis au racket des miliciens qui écument les frontières entre le Cameroun et la RCA. D’autres leur fixent carrément une taxe pour accéder aux espaces marchands. «Conséquence, des marchés de bétail comme Gbiti et Mobé ont disparu. On y retrouve au plus cinq têtes de bœuf par marché», rapporte un boucher qui assistait à nos échanges.

Les rares bergers qui y viennent vendre ne sont pas toujours satisfaits après avoir livré. « Il y a deux semaines, ayant appris que les bœufs étaient arrivés à Gbiti, et n’ayant pas le temps d’aller à Touboro, je suis allé acheter à crédit 49 têtes de bœuf à Gbiti », raconte Hamidou Nourou. Qui poursuit : «Aujourd’hui (10 août 2022), jour fixé pour que je remette de l’argent au vendeur, j’ai dû lui remettre 16 bêtes parce qu’à l’horizon, je ne voyais pas comment je pouvais les égorger pour lui rembourser son argent à la date convenue»

Cameroun : Société générale retire son porte-monnaie électronique du marché

Yup n’est plus disponible au Cameroun et dans d’autres pays en Afrique parmi lesquels le Sénégal.

Le porte-monnaie électronique de la banque française Société Générale a été absorbé par la concurrence. Dans un message urgent Nicolas Pichou, Directeur général pour le compte du Cameroun annonce à l’ensemble de ses collaborateurs, il est annoncé la fermeture du service YUP.

Le personnel, composé d’un millier d’employés, est aujourd’hui au chômage. Pour justifier la fermeture de son porte-monnaie économique, la Société Générale évoque des motifs économiques.

Le CEO Société Générale explique dans sa note la raison de leur abandon du marché camerounais. « Bien chers collègues, Il y a 5 ans, la Business Unit AFMO, soucieuse de promouvoir l’inclusion financière, de faciliter l’accès à des moyens transactionnels et financiers innovants, en dématérialisant notamment les flux de paiement des entreprises, lançait un service de monnaie électronique et créait une entité dédiée YUP ».

« Malgré tous les efforts consentis par les équipes YUP, dans les 7 géographies concernées dont le Cameroun, pour développer nos parts de marchés et améliorer l’expérience, le service n’a pas réussi à créer un modèle viable et les perspectives de marché ne nous permettent pas d’envisager son maintien », a-t-il ajouté.

«  Face à cette situation, le groupe Société Générale, en concertation avec l’ensemble des filiales locales de Société Générale, a pris la difficile décision d’arrêter toutes les activités de YUP dans l’ensemble des géographies où elle s’était déployée. Ce projet a été présenté à l’ensemble des régulateurs concernés ».

Cameroun, leader du mobile money dans la zone Cemac

« En étroite collaboration, Société Générale Cameroun et la direction de YUP accompagneront nos collègues YUP de manière responsable et adaptée à chacun dans cette période de transition qui s’ouvre aujourd’hui », a expliqué le responsable. Selon Senenews.com c’est au moins 1000 employés qui entrent en chômage avec cette décision d’arrêt d’activité.

Le Cameroun compte plus de 19 millions de comptes. Et les deux leaders de ce marché électronique son Orange et MTN. Lors de la célébration des 10 ans de son service Orange Money en juillet 2021, Orange Cameroun revendiquait à lui tout seul 70% de parts de marché du mobile money, avec des transactions cumulées mensuelles d’un montant de 800 milliards de FCFA cette année-là.

Du côté de MTN Mobile Money c’était 5,6 millions de clients actifs au 2e trimestre 2021, au moins 168 000 points de présence à travers le pays, dont 108 000 points marchands et 60 000 points de distribution.

 

 

 

 

Cameroun : Paul Biya annonce la création de 500 000 emplois pour des jeunes en 2021

Le chef de l’État s’est exprimé le 10 février à l’occasion de la fête de la Jeunesse qui se célèbre ce jour sur l’ensemble du territoire national. Ci-dessous l’intégralité de son message qui intervient au lendemain du 6e Championnat d’Afrique des nations que le pays vient d’organiser avec 16 équipes nationales du continent.

Mes chers jeunes compatriotes,

La célébration de la Fête de la Jeunesse cette année intervient peu après le déroulement réussi de la 6ème édition du Championnat d’Afrique des Nations de Football, CHAN Total Cameroun 2020, que notre pays a eu le privilège d’abriter du 16 janvier au 07 février 2021.

Ce fut une belle opportunité de communion avec l’ensemble de la jeunesse sportive africaine et une vitrine pour exposer la vitalité du peuple camerounais.

A cette occasion, le Cameroun, pays à l’hospitalité légendaire, a su y tenir son rang, grâce notamment à la forte mobilisation de sa jeunesse, dynamique, talentueuse et enthousiaste.

En accueillant le CHAN Total 2020, notre pays a pu offrir aux autres jeunes d’Afrique et du monde, une belle fête sportive et culturelle, ainsi qu’un agréable moment de divertissement, dans le contexte sanitaire plutôt contraignant du moment…

Comme on peut le constater, le respect des mesures barrières édictées par le Gouvernement et des autres dispositions souhaitées par les organisateurs du tournoi, a permis que la première compétition internationale, dans un monde qui lutte contre le Coronavirus, se déroule de manière convenable au Cameroun, pays de fraternité et de paix.

Avec le succès de cette compétition sportive, j’ai envie de dire que l’année 2021 commence sur une note positive pour notre jeunesse. Et je souhaite que cette bouffée d’oxygène ravive durablement l’espoir en chacun d’entre vous.

En 2022, un autre rendez-vous est fixé : la Coupe d’Afrique des Nations de Football, CAN Total Cameroun 2021. Je ne doute pas un seul instant que ce sera encore pour vous l’occasion d’exprimer votre dynamisme, votre talent et votre enthousiasme.

En dépit d’une conjoncture économique difficile, notre pays s’est bien préparé pour ces deux événements. En effet, nous nous sommes dotés d’infrastructures ultramodernes, dont quelques-unes ont été mises en service pour la première fois à l’occasion du CHAN qui vient de s’achever. Sachons les préserver.

La jeunesse sportive du Cameroun, de par ses multiples exploits, mérite bien les sacrifices consentis pour ces grands investissements. Ce doit être un réel motif de fierté pour tous et un encouragement à remporter de nouvelles victoires.

C’est le lieu pour moi d’inviter les instances faîtières du football camerounais à se ressaisir et à ramener la sérénité dans leur organisation. Ce n’est qu’ainsi qu’il nous sera possible de créer les meilleures conditions de l’épanouissement constant de notre football.

Mes chers jeunes compatriotes,

Comme je vous l’ai souvent répété, vous ne devez jamais désespérer de votre pays. Vous devez garder foi en l’avenir d’un Cameroun qui gagne et où chacun se met volontiers au service de l’intérêt de tous. Vous devez demeurer à l’avant-garde pour mener les combats vitaux de votre temps.

Le dire n’est pas négliger les difficultés auxquelles vous êtes confrontés. Mais, rappelez-vous, il y a deux ans, dans les mêmes circonstances, je vous disais à peu-près qu’à chaque génération correspond une mission historique à accomplir pour le devenir de la Nation.

Il est clair que la vôtre aujourd’hui est en rapport avec la préservation de la paix, de l’unité et de la prospérité de notre pays, par-delà les contrariétés inéluctables liées aux mutations du monde.

La paix est une condition indispensable au progrès. Et comme vous le savez, celle-ci est, depuis quelques années, menacée dans notre pays par des bandes armées qui sèment la terreur à la frontière-ouest de l’Extrême-Nord, à certains endroits du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Notre frontière-est, est également sujette à des faits d’insécurité.

La jeunesse camerounaise, vaillante et patriote, assure, heureusement avec efficacité, son rôle de fer de lance dans la défense de la Patrie sur ces différents fronts.

Avec détermination, professionnalisme et sens élevé du sacrifice, nos jeunes soldats s’activent de manière décisive à ramener la paix dans notre pays.

De même, dans le cadre du diptyque armée-nation, les jeunes sont les plus actifs au sein des comités de vigilance qui apportent un appui précieux aux forces de sécurité et défense.

Cette jeunesse qui s’implique et s’engage, fait la fierté de notre pays. Elle constitue un modèle d’abnégation, de conscience patriotique, de service pour l’intérêt général, de préservation de la souveraineté et de l’unité nationales.

Puisse leur exemple vous inspirer dans divers autres domaines de la vie nationale.

S’agissant de l’unité nationale, certains d’entre vous ont fait le choix malheureux de faire alliance avec les démons de la haine et de la division. Mus par un fanatisme barbare, souvent conçu et alimenté depuis des pays étrangers ou par un usage pervers des réseaux sociaux, ils tentent de saborder les bases de la Nation.

Ceux-là sont des « anti-modèles ». Je vous exhorte à vous en éloigner. Ils ne contribuent pas à la construction d’un Cameroun prospère et uni dans sa diversité, un Cameroun exemplaire que nous souhaitons de tous nos vœux.

Mes chers jeunes compatriotes,

Notre pays vient de parachever la mise en place de ses institutions démocratiques telles que prévues par la Constitution. De nombreux jeunes ont intégré les diverses instances parlementaires, municipales et régionales. C’est de cette manière que se prépare la transition générationnelle dans la gestion des affaires publiques.

La propagande politicienne est donc terminée. C’est le temps maintenant de se remettre résolument au travail.

Les collectivités territoriales décentralisées constituent une pépinière d’opportunités que je vous invite à saisir.

Le Gouvernement, pour sa part, va poursuivre ses efforts de développement de l’ensemble du pays. La participation effective des jeunes à la vie socioéconomique de la Nation restera au cœur de son action. Pour cela, il veillera à les impliquer davantage dans la prise des décisions les concernant.

Les grandes lignes de la marche de notre pays vers l’émergence à l’horizon 2035 ont été redéfinies dans notre Stratégie Nationale de Développement, récemment adoptée. Il convient de s’en imprégner profondément afin de déceler toutes les opportunités qu’elle offre.

Mais avant cela, j’avais déjà instruit la mise en place de plusieurs programmes d’accompagnement des jeunes. Ces initiatives sont en cours de réalisation dans plusieurs secteurs productifs.

J’invite, une fois de plus, le Gouvernement à faire tout pour que ces programmes connaissent un plein succès. Car de leur mise en œuvre dépend en grande partie la résolution de l’épineux problème de l’emploi des jeunes dans notre pays.

Parmi ces programmes, je pourrais citer :

– Le Plan Triennal « Spécial Jeunes » qui, en 2020, a financé environ 5.500 projets, pour un montant global de près de 15 milliards de francs CFA, et permis ainsi l’installation d’un peu plus de 16 mille jeunes dans 66 villages pionniers de la deuxième génération.

– Le Programme de Promotion de l’Emploi Décent qui compte atteindre le cap de 500.000 emplois créés au titre de l’exercice 2021.

Mes chers jeunes compatriotes,

La construction nationale est une affaire de tous. Elle exige un esprit de concorde et de tolérance entre les citoyens. Je vous invite donc à cultiver cet esprit en tout temps, et à prendre fait et cause pour la paix afin de ne pas gaspiller les opportunités que votre pays met à votre disposition.

En tant que composante sociologique majoritaire, mobilisez-vous pour le devenir de votre pays, le Cameroun. Un Cameroun stable, uni et prospère. C’est votre précieux héritage.

Soyez positifs et persévérants. Ne cédez pas au pessimisme et au découragement. Rejetez les chemins aventureux et ceux de la recherche du gain facile.

Si vous allez à la conquête du monde, revenez construire votre pays. Faites rayonner le Cameroun, à l’instar de vos compatriotes :

– le physicien Arsène Stéphane TEMA  BIWOLE à la General Atomics,

– le mathématicien et informaticien Thystère Djob MVONDO qui vient de soutenir avec brio sa thèse de doctorat à 22 ans,

– l’écrivaine Djaïli AMADOU AMAL qui a remporté, comme vous le savez, le Prix Goncourt des Lycéens 2020,

– et bien d’autres que je ne saurais tous citer ici.

C’est en agissant ainsi, chers jeunes compatriotes, que vous apporterez efficacement votre contribution à la construction d’un Cameroun fort, uni, démocratique, décentralisé et émergent à l’horizon 2035. Je sais que vous en êtes capables. Et je compte sur vous.

Bonne Fête de la Jeunesse à chacun de vous !

Vive la jeunesse camerounaise !

Vive le Cameroun !

S.E Paul Biya, président de la République du Cameroun 

Cameroun: le secteur informel, un foyer du sous-emploi

 Plusieurs Camerounais se réfugient dans ce secteur pour échapper à l’oisiveté. Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a organisé un atelier visant à réfléchir sur une nouvelle stratégie pour des emplois de qualité.

«Le travail, c’est la vie, c’est la dignité. Lorsqu’on n’a pas de travail, on n’a rien», déclare François Murangira, directeur du Bureau international du travail (Bit) au Cameroun, ce 22 octobre.

Plusieurs Camerounais sont à la recherche de cet élément capital dans la vie: un travail. Il n’est pas rare de trouver un détenteur d’une licence ou encore d’un Master ayant pour activité le call-box ou encore le «benskin» (moto taxi). Ils veulent ainsi échapper au chômage qui touche 10% de la population jeune du Cameroun, selon les chiffres du Fonds national de l’emploi (Fne). Ils terminent alors leur course dans le lot des 70% de jeunes en situation de sous-emploi (inadéquation entre le travail et les compétences, les conditions de travail, les revenus ou encore le niveau de vie).

L’environnement est rendu encore plus difficile avec les nombreuses crises sécuritaires qui secouent le Cameroun. Selon une enquête réalisée en juillet 2018 par le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), depuis le début de la crise anglophone, le manque à gagner en termes de chiffres d’affaires des entreprises est estimé à 269,056 milliards Fcfa.

Il est donc urgent de repenser l’emploi au Cameroun. Une mission que s’est fixée l’atelier national d’appropriation de la stratégie nationale sur l’avenir du travail au Cameroun par les acteurs de la gouvernance du travail et les partenaires sociaux. Travaux qui ont débuté ce 22 octobre à Yaoundé.

Après avoir égrainé le chapelet des problèmes qui minent le travail au Cameroun, Antoinette Mebiane Tangono, représentante des organisations des travailleurs à ces assises, à souhaiter que les résolutions de l’atelier soient mises en application «si les orientations et les propositions que nous allons faire au cours de l’atelier restent dans des tiroirs, la question du travail décent va demeurer», a-t-elle déclaré. Le porte-parole des employeurs, Thierry Owona pour sa part a relevé les obstacles au développement des entreprises et par conséquent des employés. Notamment les coûts mondiaux défavorables à certains produits comme la banane, le caoutchouc, les lourdeurs dans le circuit de dédouanement, la pression fiscale etc. Il a par ailleurs évoqué l’insécurité qui constitue un frein au travail de qualité.

A ce sujet, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss), Grégoire Owona n’a pas manqué de rappeler la précarité qui caractérise certains corps de métier.

Cette grand-messe du travail qui s’achève demain, 23 octobre, avait été annoncée lors de la célébration du centenaire de l’Oit en février 2019 en vue de jeter les bases d’une mise en œuvre d’un travail décent pour toutes les couches sociales.

L’Afrique, grande perdante de la globalisation

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

La globalisation a pour objet l’intégration des marchés sur notre globe pour en faire un espace commun et unique. Elle a brisé les barrières douanières et libéré les échanges sur toute la planète. Elle nous conduira sans doute à la levée des frontières nationales pour un nouveau monde. Dans ce contexte, pouvons-nous rêver dès aujourd’hui d’une planète où les femmes, les hommes et les marchandises circuleraient en toute liberté?

Les chantres du libéralisme ont une vision réductrice et égoïste qui favorise les échanges des marchandises sans tenir compte des situations sociales dans chaque pays. Ce choc provoque depuis peu la montée en puissance du populisme, du protectionnisme et du nationalisme qui s’expriment, sans complexe, dans les urnes en Occident.

La théorie libérale engrange des succès en trompe l’ il alors que les multinationales qui délocalisent laissent sur le carreau une frange de la population de plus en plus fragilisée. C’est un processus qui s’accompagne du chômage de masse, de la disparition des frontières nationales et qui précède la mondialisation prônée. La globalisation fragilise les états au détriment des multinationales et de la finance.

Mais peut-on imaginer un monde où circulent les marchandises et qui sédentarise les populations? Ce concept n’est pas viable. L’autre effet pervers de la globalisation est l’écart qui s’élargit de plus en plus entre les riches et les pauvres. En occident, les pays autrefois considérés comme riches et protecteurs de leur population sont confrontés aujourd’hui à une nouvelle forme de pauvreté observée jadis dans les pays du tiers-monde.

Mais le véritable choc vient de ce grand marché planétaire qui est devenue une véritable tempête incontrôlable qui se transforme en cyclone. A l’heure où les multinationales annoncent des bénéfices records et distribuent des dividendes, les prix des matières premières minières et agricoles sont en chute libre alors que les bourses s’envolent.

En Afrique, le pouvoir d’achat, très faible, continue à reculer. Les cadres au chômage, autrefois fer de lance de la consommation, sont déclassés vers les populations pauvres. Les sociétés d’état privatisées ont licencié en masse alors que les élites promettaient une augmentation du niveau de vie de la population. Le bien-fondé des privatisations des sociétés d’état se fait toujours attendre. Le chômage bat tous les records. La pauvreté et la maladie causent des drames au quotidien. Le peuple meurt dans l’indifférence.

Les conséquences de la mondialisation en Afrique

Alors que les concepts populistes s’affichent sans complexe en Occident pour dénoncer l’immigration sauvage aux portes de l’Europe, l’Afrique, la grande muette, ne se prononce pas. Elle voit ses enfants s’empiler dans les tombes invisibles de la Méditerranée.

Les rares productions locales disparaissent. Un poulet élevé sur place coûte trois fois plus cher qu’un poulet congelé importé. La mort des éleveurs est programmée et laissera sur le carreau des milliers de personnes. Le poisson congelé importé s’étale sur les marchés au détriment des pêches traditionnelles.

Les droits de douanes protecteurs sont supprimés au nom de la globalisation. Les économies des états sont soumises à des concurrences déloyales. Face à ce marasme sismique, l’Afrique de l’ouest est en passe de signer l’accord de libre-échange (APE) avec l’Union européenne qui va sonner le glas des productions industrielles du continent. Le Cameroun a déjà signé l’accord de libre-échange sans l’aval des membres de la CEMAC. Cet accord va démanteler les tarifs douaniers applicables aux importations européennes.

Aucun garde-fou n’est prévu aux frontières de l’Afrique pour protéger une industrie jeune et balbutiante qui crée, malgré tout, de l’emploi. Mais que propose en contrepartie l’Afrique ? Rien que le cacao, le café, le bois et les ananas. C’est là un arrêt de mort programmé qui va tuer le jeune tissu économique, social et industriel de tout le continent.

Les accords APE ouvrent toutes les frontières africaines aux produits européens. Il est étonnant que les barrières douanières et frontalières entre états africains soient toujours fermées. Pourquoi la globalisation ne s’exercerait-elle pas aussi entre états africains où les denrées, les produits manufacturés, les services, les femmes et les hommes ont tant à partager et à échanger ?

Les accords de libre-échange profitent aussi à la Chine et aux nouveaux dragons d’Asie qui inondent le marché africain de produits manufacturés bas de gamme.

L’Afrique entière sera soumise à ce dumping pour ne produire que les cultures d’exportation dont elle ne maitrise pas les prix et sans valeur-ajoutée. Face à une démographie galopante, nos hommes politiques, toujours sous la servitude coloniale volontaire, ruinent en silence leurs engagements à émerger. Leur crédibilité est vacillante et incertaine. Ils brûlent les ailes d’une jeunesse ambitieuse et sèment le chaos.

La globalisation, dans les conditions actuelles, appauvrit encore plus l’Afrique. Elle condamne tous les efforts de développement face à un marché incontrôlable où les seuls acteurs sont les multinationales qui imposent leurs règles et leurs codes aux hommes politiques corrompus, soumis, égoïstes, asservis et sans carrure.

L’Occident portera la responsabilité des exodes massifs des migrants à ses portes. Donald Trump, nouvellement élu aux USA vient d’abroger l’accord de libre-échange entre son pays et les états du pacifique, dont la Chine. Cet acte peut-il remettre en cause le concept du libre-échange imposé aux africains?

Michel Lobé Etamé, journaliste
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L’économie collaborative

Par Michel Lobé Etamé, journaliste

L’ultra-libéralisme a créé des inégalités criardes dans le monde. Celles-ci sont plus visibles dans les pays pauvres où la corruption et l’absence de perspectives paralysent les projets de développement. En Occident, les luttent sociales en cours mettent à nus l’incapacité des gouvernements à proposer des alternatives aux échecs économiques et financiers qui sont responsables du chômage de masse.

En Europe, la grogne sociale est encore maîtrisée. Nous le devons sans doute aux prestations sociales dont bénéficient les chômeurs, les malades et les exclus. Mais pour combien de temps ? Les partis politiques extrémistes, longtemps diabolisés, sont aux portes du pouvoir. Le populisme est à son apogée. La pauvreté ici ou ailleurs s’écrit en lettres grasses. Elle est de moins en moins supportable. Les solutions restent en dessous des espérances car les riches ne cèderont rien.

L’économie collaborative, mythe ou réalité ?
Pour sortir de ce marasme économique et social, les économistes, en particulier les libéraux, proposent des solutions miracles.

Jusqu’ici, elles sont sans effet. La société de production ne peut se passer des vielles théories de Keynes abandonnées. En effet, aucune relance de la croissance n’est possible sans une consommation soutenue. Le monde moderne a mis fin au communisme inadapté à l’effort individuel. Il a été remplacé par le libéralisme sous ses formes les plus perverses et clivantes.

L’échec de l’économie libérale ne fait plus de doute. Mais elle résiste. Elle a de gros moyens et en use. Les paradis fiscaux ont donc encore de beaux jours devant eux. Cependant, les signaux alarmants et accablants fragilisent tous les jours les gouvernements. Les taux de croissance sont faibles. Le nombre de chômeurs parmi les jeunes inquiète les dirigeants qui y voient un motif sérieux qui déstabiliserait tous les régimes démocratiques.

Les pouvoirs en place son à bout. Le mensonge ne passe plus. Une chose est certaine, les répartitions inégales des richesses jettent tous les jours sur le pavé des femmes, des enfants et des hommes. Le modèle libéral est en panne. Il ne produit plus d’emplois. Face à ces échecs successifs, les modèles économiques de substitution abondent. Comme des étoiles filantes, ils apparaissent et s’envolent, laissant derrière eux un scepticisme avéré.

Nous avons droit depuis peu à l’économie sociale et solidaire qui a du mal à créer de l’emploi et de la richesse. Cette dernière montre ses limites et se focalise de plus en plus à concilier la solidarité et la performance économique.

Le chômage continue à ronger autour de nous. C’est dans ce contexte incertain et fragile que nos penseurs nous offrent aujourd’hui sur un plateau un nouveau modèle économique : l’économie collaborative ou la gig economy. . Encore un néologisme pour enfumer les sceptiques.
L’économie collaborative est née aux Etats-Unis. Il faut dire que la vieille Europe ne réfléchit plus et ne propose rien. Elle calque les modèles américains qui ne sont que des solutions intermédiaires, sporadiques et évanescents.

Que nous propose l’économie collaborative ?
Dans l’économie collaborative, chacun de nous serait libre de travailler où il veut et quand il veut. Nous devenons donc par définition des travailleurs indépendants et sans stabilité. L’Afrique s’y est mise bien avant en développant les transports urbains par les « mototaxis ». Tout chômeur devient entrepreneur.

L’économie collaborative est pernicieuse car elle contourne la loi et les règles fiscales. Elle est responsable du conflit qui a opposé Uber et les chauffeurs de taxi soumis aux règles fiscales.

L’économie collaborative est une solution conjoncturelle aux services et intéresse les jeunes diplômés où chaque plateforme a sa clientèle. Mais ces emplois sont précaires et fragilisent ceux qui osent. La classe aisée seule tire un profit dans ce modèle économique car elle peut emprunter plus facilement auprès des banques et offre des garanties.

Le principe de l’économie collaborative est simple: l’échange et le partage de biens, de services, de temps et de connaissances entre particuliers. L’économie collaboratrice est aussi appelée l’économie du partage car elle propose des outils de consommation économique ou destinés à créer du lien social.

Il est vrai que l’économie collaborative favorise les relations entre particuliers. Mais, ces derniers sont-ils suffisamment formés pour peser dans la vie économique de leurs pays ? N’assistons-nous pas à de nouveaux modèles économiques pour rejeter la faute aux plus faibles ?

L’argumentaire de certains économistes laisse planer un doute sur l’économie collaborative qu’ils qualifient d’utopie ou d’arnaque. Ont-ils raison ?

Une chose est cependant sûre : l’économie mondiale est en panne. Elle est malade de son modèle libéral. Tant que la consommation ne reprendra pas, aucune croissance ne sera possible. Les micro-modèles tentés jusqu’ici ne sont pas des solutions miracles. Il faut déconstruire le modèle libéral et faciliter la répartition des richesses.

Michel Lobé Etamé, journaliste
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Designer d’objets: un nouveau métier pourvoyeur d’emplois au Cameroun

Il consiste à décorer des chaussures ou des sacs vieux ou neufs avec toutes sortes de perles locales ou importées, le plus dur étant de trouver l’inspiration qui alimente la création

Au Cameroun le travail précaire et le chômage ont poussé certains jeunes de la capitale économique Douala à se lancer dans une activité plutôt récente.

Il s’agit de celle de « designer d’objets ». Ils décorent des chaussures ou des sacs vieux ou neufs, avec toutes sortes de perles locales ou importées.

L’activité leur permet de se prendre en charge, le plus dur étant de trouver l’inspiration qui alimente la création.

Christelle Maga passe ses journées, assise sur son petit tabouret, dans ce qui lui tient lieu de son bureau au marché Congo de Douala, le plus grand de la capitale économique du Cameroun.

C’est dans cet espace commercial d’à peine 1m50 que la jeune fille de 25 ans, manifestement à l’étroit, conçoit et réalise diverses décorations sur les sacs de ses clientes.

« J’essaie de créer des designs pour les chaussures. Quand je regardais les gens le faire ça me plaisait et je m’y suis intéressée. J’ai donc décidé de me lancer en faisant mes propres créations. Je fais des décorations sur toutes sortes de sacs qu’on m’apporte. Vous me dites quel style vous voulez, je le fais, mais souvent je fais aussi mes créations que je propose aux clients », témoigne la jeune créatrice.

D’abord vendeuse de bijoux, elle a décidé il y a quelques mois presque par obligation, de suivre une formation d’un an en designer de sacs pour réussir sa reconversion.

Son nouveau travail est pour elle une véritable manne qui lui permet de garantir ses dépenses quotidiennes. Mais aussi de faire des économies avec pour ambition d’agrandir son petit business.

C’est également le souhait de Marguerite qui elle s’est spécialisée dans la décoration des sandales, toujours avec des perles.

C’est grâce à ses économies d’ancienne aide vendeuse au marché central de Douala que la jeune fille a financé sa formation, puis se lancer à son propre compte, un pari réussi.

Marguerite aime son travail qui lui a permis de reprendre ses études de banque et finances en cours du soir. Faute de moyens elle avait dû marquer une longue pause. Aujourd’hui elle voit grand et n’envisage en aucun cas d’arrêter.

« J’aime ce que je fais. Je suis étudiante en banques et finances. J’espère qu’à la fin de mes études je trouverai un emploi par la grâce de Dieu. Mais je vais continuer mon business même si j’ai un emploi quelque part, je ne vais pas arrêter », déclare-t-elle.

Le métier de « designer d’objets » qui a fait son apparition récemment à Douala, n’a pas attiré que les jeunes filles.

Les hommes aussi investissent le secteur comme ce jeune trentenaire arrivé dans le milieu par nécessité.

Il a choisi le montage des colliers et bracelets.

Sa s ur s’investit dans la décoration de toutes sortes de chaussures, les deux fonctionnent en véritable duo d’affaires et ça marche.

Pour l’instant l’activité tourne au mieux mais trouver l’inspiration reste la plus grosse difficulté pour tous ces jeunes.

Ces initiatives contribuent à réduire la paupérisation des jeunes dans un pays où le taux de chômage en 2015 a atteint les 15 % de sources officielles, alors que 55 % des jeunes qui représentent plus de la moitié de la population active sont sans emploi d’après le Bureau international du travail (BIT).


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Cameroun: le plan d’action national pour l’emploi des jeunes validé

Le document met l’accent sur l’amélioration du système d’information sur l’emploi, la promotion du travail décent et l’entrepreneuriat des jeunes

Un atelier tripartite de haut niveau de validation et d’appropriation du Plan d’action national pour l’emploi des jeunes (Panej) s’est tenue mercredi, 27 janvier 2016. Le projet d’une valeur totale de 135 milliards de FCFA couvre la période 2016-2020.

Les fonds alloués au programme serviront à la création de près de 380 000 emplois au Cameroun. Selon le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle (Minfop), Zacharie Perevert, l’accent est mis sur l’agriculture, le tourisme, la pisciculture et l’élevage.

Avec la mise en place du Panej 2016-2020, le Minefop entend réduire sinon en finir avec la question du chômage au Cameroun. Des statistiques de 2014 fournies par l’enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam) indiquent que 79% des jeunes sont chômeurs.

Pour atteindre ses objectifs, le Panej 2016-2020 s’appuie sur l’implication de tous les acteurs de l’économie camerounaise ; tient en compte toutes les minorités. En plus, il met l’accent sur la mise en adéquation de l’emploi et de la formation, l’amélioration d’un système d’information sur l’emploi et la promotion d’un emploi décent et de l’entrepreneuriat des jeunes.


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La courbe de chômage au Cameroun rivalise avec le Mont Cameroun

Par le Mouvement Camerounais Pour la Social-Démocratie (MCPSD)

Au Cameroun, on ne saurait parler d’une courbe de chômage qui grimpe, car, à regarder le Cameroun, on a l’impression que le pays est en arrêt et que tout le monde est au chômage. La réalité est tout autre, depuis 2011, le taux de chômage est stable au Cameroun et ferait pâlir d’envie toutes les grandes économies du monde : 3,3 %, chiffre communiqué par le directeur du Fonds National de l’Emploi le 24 juin 2015 et confirmé par le gouvernement de la République. Assistant à la conférence du directeur général du FNE, le journaliste et bloggeur William Bayiha a demandé au directeur si un diplômé de l’enseignement supérieur qui vend des « Kleenex » à la poste centrale de Yaoundé peut être considéré comme chômeur. La réponse a été sans équivoque : « non ! Il n’est pas chômeur. Il y a un problème de décence de l’emploi, mais il n’est pas chômeur ».

Voilà donc qui justifie que les enquêtes du FNE, de l’Institut de Statistiques soient conformes au standard du BIT, ce qui fait du Cameroun un pays du plein emploi.

Le MCPSD, soucieux de comprendre pourquoi il y a autant de jeunes occupés à ne rien faire si ce n’est à faire tenir les statistiques du gouvernement, a essayé de lire le Cameroun à travers les statistiques du BIT.

En effet, en date du 31 décembre 2015, la population du Cameroun est évaluée à 23 739 218 habitants avec une densité d’occupation de 49,9 habitants au km². La population urbaine à la même date est évaluée à 63 % de la population totale du pays. La population vivant dans les agglomérations de plus d’un million d’habitants est évaluée à 25 %, ce qui nous permet de conclure que la population camerounaise est essentiellement urbaine et est estimée à 87 % de la population totale du pays.

L’âge médian au Cameroun est de 18,4 ans et le taux de la population ayant plus de 64 ans est de 3,15 %.

Il est donc facile de déterminer le taux de la population active quand on sait que 43 % de la population a moins de 15 ans.

Le taux de chômage se rapportant à la population jeune, urbaine est estimé à 76 %. Comment le gouvernement camerounais fait-il pour arriver à 3,3 % ? Le BIT pense aussi que le nombre moyen de jeunes qui arrivent sur le marché de l’emploi chaque année est de 70 %. Le Président Paul Biya à partir de sa boussole qu’est le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi a créé un nombre faramineux d’emplois en 2015 et compte certainement dans quelques années arriver à un taux de chômage 0 !

Pourquoi personne n’est-il surpris par cette gymnastique intellectuelle d’un autre siècle qui fait finalement du Cameroun la risée de tous ? A une conférence publique à la Booth School of Business, University of Chicago, le professeur Michael Greenstone affirmait qu’on ne saurait tenir compte des statistiques en provenance du Cameroun si l’on voulait étudier l’évolution du travail, de l’insertion professionnelle des jeunes dans la société. Et de conclure qu’il ne faut tout simplement pas classer le Cameroun. A titre de rappel, le taux de chômage en France est de 11 % et de 5 % en Allemagne et au Royaume-Uni. Le Cameroun affiche fièrement un taux de croissance de 5,1 en 2015 !

Le génie de la statistique camerounaise est mis à contribution pour fausser les données, embrouiller toutes les intelligences et clouer, je veux dire coller au pilori toute tentative de critique ! La procédure est simple, tous ceux et toutes celles qui déambulent dans nos rues, qui attendent à des carrefours, avec un marteau à la main, ces enfants qui se proposent de porter votre sac au marché pendant vos courses sont des travailleurs et non des chômeurs ! Comment donc, pouvons-nous travailler pour les chômeurs s’ils n’existent ni dans nos petits carnets ni dans nos agendas politiques ?

En fait, le chômeur n’existe pas dans le DSCE, encore moins dans la politique gouvernementale du Cameroun ; Il n’existe pas dans l’anthropologie tronquée de l’Afrique contemporaine puisque chacun est censé avoir un village donc un lopin de terre à cultiver. Voilà l’astuce du régime en place et de ses acolytes. Le gouvernement Yang ne peut et ne veut pas traiter le problème du chômage et la foule inerte croit à un coup de génie politique. Qui croit que la débrouillardise (faire ce qu’on voit et ne pas faire ce qu’on ne voit pas comme on dit ici) est un artisanat ?

La vérité, est bien différente cependant et, mettre la tête sous l’eau pour attendre que l’orage passe ne paye plus ; Utiliser les failles du critère d’évaluation du BIT pour fournir des chiffres maquillés ne passe pas, c’est une vieille méthode qu’aucun Etat au monde n’utilise encore de nos jours. Le gouvernement Yang est aux abois, aucun ministre ne sait plus où donner la tête, les mises à la retraite sont célébrées dans les chaumières et les gargotes devant caméras et micros contre espèces sonnantes et trébuchantes aux journalistes qui ne demandent qu’à profiter de cette manne qui disparaît dans les poches des ministres, des directeurs, des copains et des coquins. Certains dignitaires après nomination, ne cherche plus qu’à se faire oublier, car bouche qui manche ne parle pas dit un dicton populaire ici ; A dire vrai, plus personne ne sait quel est le cap, s’il a jamais existé, non, personne ne sait aujourd’hui où va le Cameroun.

Triste fin pour un triste mandat.
Alors que le Président de la République a encore trois ans pour travailler (la présidentielle ne devant se tenir qu’en octobre 2018) de nombreux experts qui n’ont d’experts que le nom, sont convoqués pour nous expliquer la nécessité de convoquer une élection présidentielle anticipée, d’une révision constitutionnelle devant aboutir à la création d’un poste de vice-président dont le costume est d’ailleurs déjà taillé sur mesure. il devrait avoir moins de 45 ans à la date de l’élection présidentielle..

Il est temps que nous rompions une bonne fois pour toutes avec ce refus de débat public, ce refus de gouverner ! Nous devons parler emploi, insertion des jeunes, ouverture du capital des entreprises d’Etat, non-privatisation sauvage, redistribution des terres afin que les jeunes puissent s’installer et sortir de la religion du diplôme. En lieu et place, nous devrions avoir la religion du travail ! Le MCPSD est plus que conscient que l’Etat seul ne peut résorber le chômage, que la CDC le second employeur après l’Etat ne le peut pas non plus.

Alors un peu de courage ! Une autre politique contre le chômage est possible, une autre politique est nécessaire. Elle tient en trois mots : éducation des jeunes, accompagnement personnalisé des chômeurs, liberté des entreprises. Il est temps de promouvoir réellement la voie professionnelle ; voilà pourquoi nous avons proposé la mise sur pied du collège unique CEGP : le Collège d’Enseignement Général et Professionnel. Il est temps de nous fixer un nouvel objectif national de 100 % d’une classe d’âge avec un emploi, au lieu de vouloir former des diplômés à la chaîne.

Ainsi, nous devons valoriser à la fois l’intelligence de la main et celle de l’esprit. Il est temps de passer de la décentralisation de bureau à la décentralisation effective avec des régions qui fonctionnent, qui ont un réel pouvoir de création d’emplois, avec les structures et les infrastructures adéquates. Nous pouvons beaucoup, nous ne demandons au pouvoir en place que des espaces pour une action concrète afin d’implémenter nos propositions.

La jeunesse qui constitue 87 % de la population est abandonnée à elle-même, elle est abandonnée à son triste sort. Elle à qui on ne pense que lors des rassemblements politiques, elle à qui on ne s’adresse qu’une fois par an ! On les indemnise longtemps, mais on les accompagne mal dans leur recherche. Quelle est encore aujourd’hui la place du FNE dans la lutte contre le chômage que le directeur dit avoir résorbé ? Qui évalue cette structure ? Que sont devenues toutes les structures créées par le DSCE et dont l’une des missions était l’encadrement des jeunes, surtout les plus précaires pour ne pas dire tous les jeunes ? Nous pouvons mieux, dans un partenariat Privé, Etat et Région :

1- mettre sur pied une structure d’encadrement, de formation et de placement des chômeurs à court et à long terme notamment en fixant les jeunes dans les régions.

2- en les sortant de la précarité avec des emplois dits projets de vie. C’est possible !

Traitons la situation de chaque chômeur, plutôt que de traiter le chômage comme un tout. C’est ce que nous nous proposons de faire dans ce partenariat, Etat, Privé Région. Nous avons dans nos villages des chômeurs, privés de terre, ils ne sont de nulle part, vont de case en case sans possibilité de se fixer. Nous avons des jeunes chômeurs sans qualification qui remplissent tous les jours les centres urbains en quête d’un avenir meilleur. Nous avons des chômeurs diplômés et qualifiés qui grossissent cette foule interminable de gueux ! Il nous faut un grand plan de réaménagement du territoire et foncier, car nous ne mettrons pas nos pauvres devant la porte du voisin.

Enfin, ce sont des choix politiques qui malheureusement, ne peuvent plus se faire avec cette équipe qui tous les jours montre qu’elle n’est plus là, qu’elle est dépassée, qu’elle est épuisée et qu’elle ne soucie plus maintenant des bobos de son âge que des souvenirs de sa tendre jeunesse qui est bien loin derrière elle.

Maintenant, aux populations, vous avez votre part de responsabilité, elle est collective, nous vous tendons la main, pour qu’ensemble nous agissions autrement, que nous fassions collectivement autre chose pour redonner à notre pays espoir et à notre jeunesse le punch dont elle a plus que besoin aujourd’hui pour avancer vers un avenir qui nous ouvre les bras.


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Extrême-Nord: plus de 300 jeunes désormais à l’abri du chômage

Après s’être investis dans les travaux de propreté dans six communes de la région, ils ont reçu leurs attestations de travail lors de la tenue, à Maroua, de la 3ème session du programme USEP

Pendant des mois, ils se sont investis dans les travaux de propreté dans six communes de l’Extrême-Nord: Mokolo, Mogodé, Mora et les trois communes d’arrondissements de Maroua. 320 jeunes au total, ils ont eu six mois de formation dans les petits métiers.

Une formation qui leur ont permis d’avoir des «attestations de travail». Les documents leur ont été remis le 04 novembre 2015 par le directeur général du Fonds national de l’emploi (FNE) et coordonnateur du Programme spécial pour l’emploi urbain (USEP), Camille Mouthé à Bidias.

La cérémonie y relative s’est tenue dans la salle des actes de la commune du premier arrondissement de la ville de Maroua à l’occasion de la tenue de la troisième session de ce Programme.

Sur les 302 jeunes bénéficiaires de la phase-pilote du programme USEP, 277 ont épargné une partie du salaire qui leur était mensuellement versé, soit un total de plus de 22 millions de F, représentant leur quote-part pour la création de leurs propres emplois.

A ce sujet, le coordonnateur du programme les a rassurés que 186 millions de F sont déjà disponibles dans le cadre de l’appui à leur insertion professionnelle. 73 projets initiés par ces jeunes ont été validés par le comité de mise en route de ce programme le mardi 03 novembre.

Entre autres projets choisis, sont cités: le petit commerce, l’élevage, l’embouche, l’agriculture, la couture, la menuiserie-bois, la fabrication des pavés… D’autres jeunes ont sollicité des formations dans des domaines divers et variés tels que la couture, le secrétariat bureautique, la conduite d’engins lourds, la fabrication des briques en terre cuite..

Le coordonnateur du Programme USEP a recommandé au directeur de l’agence régionale du FNE de l’Extrême-Nord de prendre sans délai attache avec les structures appropriées en vue de la formation sur le tard de ces jeunes. Après cette phase-pilote, ce Programme va se déporter sur d’autres communes de l’Extrême-Nord.


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Investir dans l’éducation sert-il aux jeunes d’Afrique?

En Afrique subsaharienne, un emploi stable, bien rémunéré, reste souvent un rêve inaccessible, même pour les jeunes instruits, selon un rapport de l’Organisation internationale du travail

Un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) analysant les résultats d’enquêtes menées dans huit pays d’Afrique subsaharienne montre que si les taux de chômage augmentent avec le niveau d’éducation, ce sont les jeunes gens les moins instruits qui sont désavantagés en termes de salaire et d’accès à un emploi stable.

Les moins éduqués ont plus tendance à être des travailleurs indépendants ou à accepter des salaires inférieurs. Dans tous les pays étudiés sauf un – le Malawi – plus le niveau d’éducation d’un jeune est faible, moins ce jeune est susceptible d’être au chômage.

Parmi les diplômés de l’université, le chômage est un problème grandissant, parce que l’offre de main-d’ uvre qualifiée excède les capacités de l’économie moderne à créer les emplois qualifiés dont ils ont besoin. De plus en plus les entreprises attendent de leurs nouvelles recrues de hauts niveaux de qualification mais sont toujours réticentes à embaucher de jeunes diplômés, invoquant leur manque d’expertise technique et d’expérience professionnelle.

Ce qui ne signifie pas pour autant que les jeunes devraient quitter l’université. «Même si le chômage est plus élevé parmi les mieux éduqués, les résultats montrent clairement qu’investir dans l’éducation entraîne des effets positifs pour les jeunes en termes de salaires et d’accès à de ‘meilleurs’ emplois», selon le rapport intitulé «Transition vers le marché du travail des jeunes femmes et hommes en Afrique subsaharienne».

En Afrique subsaharienne, pour des millions de jeunes, même les plus éduqués, un emploi stable et bien rémunéré est un rêve inaccessible. L’informalité et l’emploi vulnérable demeurent une réalité pour l’immense majorité des jeunes travailleurs dans la région, indique le rapport.

«L’absence de perspectives d’emploi sûr, associée à une meilleure éducation, l’accès aux technologies modernes et l’exposition aux avantages supposés des économies développées, créent un risque de frustration au sein de la jeunesse», ajoute le rapport. «Ce qui, par ricochet, peut aboutir à des troubles politiques et des expatriations.»

En moyenne, plus de 50 pour cent des jeunes des huit pays travaillent, mais la qualité de l’emploi est souvent médiocre, les jeunes ont donc du mal à tirer le meilleur parti de leur potentiel économique.

Une informalité généralisée
L’emploi informel est devenu la norme pour les jeunes des huit pays.

Sept jeunes travailleurs sur dix travaillent à leur propre compte, et même parmi les travailleurs salariés – la catégorie qui se montre habituellement la moins vulnérable – peu de travailleurs sont couverts par un contrat écrit, près de la moitié des contrats de travail sont temporaires, et moins d’un cinquième des jeunes employés bénéficient de droits supplémentaires tels que des congés maladie ou des congés payés annuels.

Le rapport précise également que plus de la moitié des jeunes travailleurs sont sous-qualifiés pour le travail qu’ils effectuent.

Les enquêtes sur la transition vers la vie active (ETVA) ont été conduites au Bénin, au Libéria, à Madagascar, au Malawi, en Ouganda, en République-Unie de Tanzanie, au Togo et en Zambie parmi des hommes et de femmes âgés de 15 à 29 ans. En tout, des enquêtes ETVA ont été menées dans 28 pays avec les bureaux nationaux de statistiques dans le cadre du partenariat Work4youth avec la Fondation MasterCard.

Les données issues des enquêtes montrent que la région a besoin d’une stratégie pour améliorer ses résultats sur le marché du travail, en particulier pour les jeunes, constate le rapport. Il faudrait accorder davantage d’attention aux domaines d’action suivants:

. Elaborer une politique macroéconomique qui promeuve la croissance de l’emploi, surtout dans le secteur de l’agriculture.
. Garantir l’accès à l’éducation pour tous et prévenir les départs précoces de l’école.
. Améliorer les conditions de travail en garantissant une égalité de traitement et de droits pour les jeunes travailleurs.
. Encourager les employeurs à prendre une part active dans la création d’emplois décents pour les jeunes.
. Renforcer le rôle des institutions qui traitent des questions d’emploi et de chômage, et améliorer la collecte et la diffusion des informations relatives au marché du travail.
. Renforcer les mécanismes de soutien aux entreprises informelles.
. Promouvoir la coopération bipartite et tripartite en matière d’emploi des jeunes pour produire de meilleurs résultats.

En Afrique subsaharienne, pour des millions de jeunes, même les plus éduqués, un emploi stable et bien rémunéré est un rêve inaccessible
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Chômage, sous-emploi, patriotisme des jeunes: Le discours attendu du chef de l’Etat

Paul Biya s’adresse à ses concitoyens ce soir, à la veille de la célébration de la 48ème édition de la fête nationale de la Jeunesse.

Les défis qui touchent aux jeunes sont nombreux, en particulier ceux qui concernent l’emploi. Le chef de l’Etat devra rassurer ses compatriotes sur la main d’ uvre effectivement fournie par les projets de développement en cours comme le Port en eau profonde de Kribi, le barrage de Lom Pangar ou encore le projet Memve’ele. Des initiatives ont déjà été prises par le gouvernement comme le recrutement de 25.000 jeunes camerounais dans la Fonction publique, décision qui avait été prise par le chef de l’Etat le 10 février 2011. Selon l’Institut national de la statistique (INS), la frange de la population des 16-40 ans constitue 37% de la population totale du Cameroun et serait la plus affectée par le chômage et le sous-emploi. En 2010, les chiffres officiels indiquaient un taux de chômage de 4,4% « apparemment bas, fortement masqué par un sous-emploi global (une sorte de chômage déguisé) qui touche plus de 70% de personnes en activité», relève l’INS. Les organisateurs de l’édition 2014 de la fête nationale de la jeunesse ont mis l’accent sur des éléments politiques à travers le thème : « Jeunesse, patriotisme et promotion de l’intégration nationale ».

Le 31 décembre 2013, le chef de l’Etat camerounais, dans son traditionnel discours « à la Nation », faisait état de certaines tares qui pourraient contraindre le rêve d’ « émergence » du Cameroun à l’horizon 2035 comme édicté dans les nombreux documents de politique économique du pays. Paul Biya soulignait notamment à l’endroit de ses compatriotes : « nous sommes un peuple d’individualistes », en indexant notamment l’administration publique qui aurait relégué l’intérêt général au second plan. Il avait également tancé son gouvernement ainsi que les cellules de suivi des projets « structurants » qui tardent à produire des résultats. Les commentateurs politiques y avaient alors décrypté un mécontentement du chef de l’Etat à l’endroit de ses collaborateurs. Exprimera-t-il un pareil mécontentement, une satisfaction à l’endroit de la jeunesse camerounaise ce soir dans son discours en prélude à la célébration de la fête nationale de cette catégorie qui représente la majorité de la population ? Rendez-vous ce 10 février à 20h00 pour le discours du chef de l’Etat camerounais.

Le sous emploi affecte plus de 70% des personnes en activité
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Lettre ouverte à S. E. Paul Biya

Rosine Ebessa Nang, Présidente de l’association « Amour Pour Tous »

Excellence Monsieur le Président,

C’est avec beaucoup de respect que je viens m’adresser à vous par le biais de cette lettre pour parler de l’avenir du Cameroun au nom des membres de l’association « Amour Pour Tous ». Cette Association que je dirige depuis dix ans lutte pour le bien-être des personnes en détresse et des enfants déshérités. Vous comprenez de ce fait que notre action est principalement tournée vers l’aide et la protection des populations les plus fragiles.

Excellence Monsieur le Président, nous avons lu avec un plaisir immense, les multiples motions de soutien rédigées par les Camerounais de tous bords dans l’optique de vous inviter à présenter votre candidature à l’élection présidentielle 2011. Cependant nous restons dans l’expectative.

Nous sommes convaincus de l’amour profond que vous portez à ce pays, mais à la question de savoir si vous écouterez la voix ou mieux les supplications du peuple, personne ne peut y répondre avec exactitude si ce n’est vous-même. Cela donne lieu à quelque crainte. Nous ne souhaiterions pas que vous nous jouiez quelque mauvais tour en refusant de présenter votre candidature. Vous avez su préserver la paix dans notre pays. L’intégration nationale est désormais une réalité dans notre pays. Vous êtes parvenu à rassembler ces frères d’un genre particulier, qui n’ont ni la même langue, ni la même religion, ni les mêmes coutumes et pourtant qui se vouent un amour fraternel certain. Ce sont les frères d’une même nation, le Cameroun. Un pays qui nous est cher à tous. Malgré le contexte économique parfois très difficile sur le plan international (crise économique, dévaluation du Franc Cfa et récemment la crise financière internationale), vous avez continué à multiplier les efforts en vue de conduire le Cameroun vers un développement effectif. Nous avons espoir par ailleurs que la lutte contre la vie chère, l’une de vos grandes batailles du moment connaitra bientôt un dénouement qui nous sera favorable. Le bilan de vos réalisations est fortement impressionnant et nous ne saurions en aucun cas avoir la prétention de le réduire en quelques lignes.

Pour tout dire, j’ai été à deux doigts de présenter ma candidature à cette élection présidentielle. Les moyens financiers auraient peut-être fait défaut, mais pas véritablement, je suis par ailleurs Journaliste, consultante en communication et artiste-musicienne. Tout simplement, j’ai écouté la petite voix qui m’a dit de vous supplier de présenter votre candidature à travers cette missive. Je ne suis pas une illuminée, mais je puis dire que c’est la voix de Dieu qui m’a parlée. En ma qualité d’ancienne de l’église presbytérienne du Cameroun, j’ai pensé qu’au-delà des atouts intellectuels requis, je dispose des qualités humaines qui peuvent m’amener à pratiquer justice et équité vis-à-vis du peuple. Vous, Excellence, le faites si bien depuis des années. Vous avez un sentiment humain très développé. Vous êtes un homme juste avec son peuple. Comme un bon père de famille, vous accordez une importance égale à toutes les régions du Pays. Je suis originaire de l’arrondissement de Bengbis dans le département du Dja et Lobo, ce qui signifie que je suis de la même ethnie que vous ; cependant cela ne justifie nullement cet appel à candidature.

Vous n’êtes pas sans savoir que la ville de Bengbis ne dispose pas de route bitumée. Ces routes qu’on trouve aisément dans d’autres régions du Cameroun. Bengbis n’a ni Directeur Général de société, ni Ministre. Mais voir la majorité des régions qui ont été développées depuis votre accession au pouvoir est pour nous une grande satisfaction. Vous êtes un Président juste et intègre. Vous êtes le Président de tous les camerounais. Il est vrai que l’on compte encore des milliers de personnes qui vivent dans des conditions véritablement précaires et c’est du reste le cas dans tous les pays du monde ; Toutefois je reste convaincue que vous saurez trouver des solutions pour tout le monde. Dans l’un de vos discours vous disiez : « L’objectif ultime de mon action demeure le développement durable du Cameroun au profit des Camerounais. Il s’agit de donner à chaque Camerounais la possibilité de se nourrir, de se soigner, de se loger, d’élever ses enfants, d’assurer leur scolarité, d’aller et venir en toute saison et en toute sécurité, de bénéficier d’un emploi.» vous émettiez du reste le v u que vous puissiez voir cette grande ambition se transformer en réalité pour tous. Des actions remarquables ont été réalisées dans cette perspective et on peut noter des avancées dans divers secteurs.

La situation qui prévaut aujourd’hui nous amène à nous poser de nombreuses questions essentielles. Les discours des hommes politiques c’est bien beau, mais quel crédit y accorder ? Faudrait-il risquer la stabilité, la paix et le développement de notre pays au nom du changement ? Quelles sont les motivations sécrètes des uns et des autres ? L’on a vu des hommes apparemment irréprochables, accéder à de hautes fonctions dans notre pays et faire pire que leurs prédécesseurs (tribalisme, pillage, détournements de fonds publics etc.). Sommes-nous sûrs que les autres candidats auront la crainte de l’Eternel ? Le Cameroun est un Pays béni et pour que ces bénédictions continuent d’affluer, il est important que notre chef d’Etat soit un fils de Dieu. Nous avons coutume de dire que l’Eternel est tout puissant, mais dès lors qu’il opère des miracles dans nos vies, nous n’acceptons plus que ce soit le fait de sa volonté, surtout en Afrique. Vous êtes Fils de catéchiste et sur vous pleuvent encore ces grâces et bénédictions que l’Eternel a déversées sur vos parents et leur postérité. Cet autre mandat pourrait vous permettre de vivre l’éclosion des grands projets structurants qui ont vu le jour sous votre houlette : Le port en Eau profonde de Kribi, la construction de dix mille logements sociaux, les nombreux chantiers en cours en vue de l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable dans notre pays etc.

Excellence, au cas où vous viendrez à répondre favorablement aux supplications des Camerounais, l’association « Amour Pour Tous » souhaiterait soumettre à votre appréciation quelques propositions allant dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de tous, votre priorité :
Construction de dix mille logements sociaux par l’Etat camerounais tous les deux ou trois ans. Cela va entraîner une baisse des prix des logements d’une manière générale.
Prélèvement de 5% sur les salaires des agents du secteur public et parapublic percevant un salaire de base supérieur ou égal à deux cent mille FCFA. Nous savons que le secteur universitaire est l’un des points véritablement positifs de votre bilan au vu des actions menées. Nous estimons toutefois, qu’une partie de ces fonds pourra être reversée comme bourse tous les trimestres ou tous les semestres aux étudiants camerounais. L’autre partie pourra être allouée sous forme d’indemnité tous les mois aux adultes handicapés, ne justifiant pas d’autres ressources. Une telle action pourra contribuer à renforcer l’esprit de solidarité entre les citoyens camerounais pour lutter tous ensemble contre la pauvreté. Si cette proposition ne vous agrée pas, l’Etat pourrait créer un fonds national de solidarité. Les ressources proviendraient dès lors des subventions de l’Etat, des dons, des legs.

Envisager dans les années à venir l’indemnisation du chômage.
Notre Pays est en train d’avancer inéluctablement vers la voie du développement et une démocratie réelle. Nous sommes optimistes sur l’avenir du Cameroun. Par la grâce de Dieu, les supplications des uns et des autres seront peut-être entendues. Merci.

Commerce: Les Call box envahissent les rues du Cameroun

L’activité qui connait un essor remarquable contribue à la lutte contre le chômage

C’est à cause du chômage que je fais ce métier, le monde de l’emploi est tellement difficile surtout que tu peux travailler pour quelqu’un aujourd’hui et demain il te met à la porte ou alors l’entreprise peut faire faillite. Ici je suis ma propre patronne et je ne me plains pas.
Liliane, une Call boxeuse

Parmi les activités du secteur informel les plus en vue actuellement au Cameroun figurent en bonne place les Call box. Cette activité occupe de milliers de jeunes. Le moins que l’on puisse dire est que les Call box ont le vent en poupe. Les Call boxeurs et Call boxeuses rencontrés ce matin dans les rues de la capitale camerounaise, disent gagner dignement leur vie grâce à ce métier.
Pour Liliane, une Call boxeuse, « c’est à cause du chômage que je fais ce métier, le monde de l’emploi est tellement difficile surtout que tu peux travailler pour quelqu’un aujourd’hui et demain il te met à la porte ou alors l’entreprise peut faire faillite. Ici je suis ma propre patronne et je ne me plains pas ». Pour monter sa petite entreprise il lui a fallu trouver une somme de 100.000francs CFA une table, un tabouret et un banc pour ses clients, deux téléphones portables ayant chacun une puce commerciale de l’un des opérateurs de mobile en activité au Cameroun. A cela il faut ajouter un crédit de communication d’au moins 30.000 francs CFA. Liliane a également un cahier pour noter les différents appels émis par les clients et le montant payé par ceux-ci. Si au départ les coûts des appels étaient fixés à 150 francs, ces prix ont été revus à la baisse. Aujourd’hui un appel émis (de 0 à 59 secondes) coûte 100 francs CFA voire 75 francs CFA. Ces prix subissent des mutations à cause de la concurrence.
Pour mener à bien son busness Liliane doit payer aux services de la communauté urbaine une somme de 2000 francs CFA par mois pour « l’occupation temporaire de la voie publique, OTVP». Visiblement l’activité du Call box nourrit son homme. Pour Flore une autre Call boxeuse qui travaille à côté de l’immeuble T Bella en face du ministère de la communication, « chaque jour je peux faire un bénéfice de 2000 francs ce qui revient à 60000 francs CFA par mois ». Certains Call boxeurs, les plus futés vendent également d’autres accessoires comme les cigarettes, les bonbons, les arachides, les caramels etc.


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A Yaoundé les Call box sont plus présents dans les grands centres urbains, les entrées des marchés, les centres commerciaux, les hôtels etc. Mais il faut dire que les exploitants des Call box font face à de nombreuses difficultés. Il s’agit des intempéries, notamment le climat avec ses caprices. Quand il pleut, le parasol n’est pas assez suffisant pour contenir la pluie, conséquence il faut tout emballer. Liliane et flore parlent aussi des agressions, de la circulation de la fausse monnaie et surtout « la malhonnêteté des clients dont les appels tombent au répondeur et refusent de payer » se plaint flore. En plus, selon elle, certains transferts de crédit de communication effectués tardent à parvenir au destinataire. Et celui-ci n’est pas toujours honnête pour revenir payer. En fin elle parle des problèmes de réseau qui mettent parfois l’activité au ralenti.

Il faut dire que cette activité prend son envol au Cameroun pour des raisons économiques. Le téléphone portable qui venait d’arriver au Cameroun n’était pas à la portée de tout le monde et les communications étaient encore plus chères. En palliant à cette situation par les Call box, les opérateurs économiques en ont fait tout un métier, qui nourrit aujourd’hui de nombreuses familles Camerounaises.


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