Quand approche le 25 décembre, mes yeux se rivent plutôt sur le 26

Par Léon Tuam

Le 25 décembre de chaque année, les chrétiens massivement honorent leur messie, le Christ. Adolescent et adulte, cette date était trop encrée dans ma tête et était attendue avec joie et impatience pour de multiples raisons.

A côté des représentations théâtrales religieuses nocturnes et diurnes de ce jour mémorable, il y avait des cadeaux, il y avait des boissons saines, il y avait de la bonne nourriture ici et là, et d’aucuns se baptisaient et il y avait des bals organisés partout. Nous dansions, et c’était une très bonne occasion pour d’autres.

Mais grandissant et apprenant beaucoup de choses de cette célébration, décembre cessait d’être décembre de l’adolescence et de la prime jeunesse. Et depuis 2008 avec le départ du théologien et révolutionnaire africain Jean-Marc Ela, mes yeux en décembre se rivent le plus plutôt sur le 26.

Pour son infatigable lutte pour la justice sociale, le respect des autres et des Droits Humains, le rejet de la violence, l’égalité des humains, le renoncement aux excès au profit d’une vie sobre et l’appui couches sociales vulnérables, Jean-Marc Ela bien que ne portant pas une mission divine comme le Christ, était une sorte de saint vivant. Il était le Christ africain des temps modernes.

Il était l’homme des chrétiens, des musulmans, des bouddhistes, des kimbanguistes, des animistes, de tous les religieux et non religieux du monde.

Décembre est arrivé. C’est décembre ! Allons boire ! Les patriotes africains ne doivent pas oublier le 26 décembre. Allons boire ! N’oublions pas d’aller boire et boire. Allons boire ! Patriotes africains et citoyens du monde épris de justice, allons nombreux boire ce décembre et tout au long de 2016 ! Allons boire !

Allons, allons nombreux boire au grand et puissant fleuve du sage et sobre Jean-Marc Ela. Allons dans la pensée Elaïenne puiser de l’énergie nécessaire pour mieux affronter les défis quotidiens et ceux qui nous attendent dans les années à venir. De l’ombre nous parle un grand maître, Jean-Marc Ela.


Droits réservés)/n

«L’Afrique: la nouvelle Patrie du Christ», estiment des pasteurs africains

Il s’agit de la thèse d’un collectif d’auteurs du continent, dont les Camerounais Christian Tumi et Samuel Kleda, en présentant le point de vue des Africains sur le mariage et la famille

Cette semaine s’ouvre au Vatican, la XIVème Assemblée générale ordinaire du synode des évêques, sur le thème: «La vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain». En Afrique, les pasteurs de l’Eglise dans ce continent n’ont pas tari d’initiatives pour préparer ce grand rendez-vous, à l’heure où la famille se trouve attaquée ici et là, par des vents contraires et destructeurs de cette cellule de la société, voulue par Dieu lui-même.

Au nombre d’initiatives, il convient de noter le travail des théologiens et experts du continent qui ont mis à la disposition des pères synodaux africains un argumentaire tout à fait fourni, devant leur permettre de présenter et défendre le point de vue des Africains sur le mariage et la famille, tant leur continent tient à ne pas faiblir ni lâcher prise dans ce domaine, en dépit de tant de dérives.

A côté de l’instrumentum laboris de cet événement d’importance qui se tiendra trois semaines durant, du 4 au 25 octobre 2015, se trouvent un certain nombre d’outils et autres supports de travail. Parmi ces supports matériels, le livre intitulé «L’AFRIQUE: la nouvelle patrie du Christ», qui est étroitement en lien avec ce grand rendez-vous ecclésial qui prolonge la réflexion entamée l’an dernier par les pères synodaux, réunis autour du Pape lors du synode extraordinaire consacré au thème de la Famille. L’ouvrage contient les contributions de plusieurs pasteurs, à l’instar du cardinal Christian Tumi et de l’archevêque de Douala au Cameroun, Mgr Samuel Kleda.

Ce livre de 192 pages, publié cette année aux éditions «Paulines» à Abidjan, en Côte d’Ivoire, est un ensemble de contributions de pasteurs africains à ce synode, qui s’ouvre juste une semaine après la clôture de la VIIIème rencontre des familles de Philadelphie, aux Etats-Unis d’Amérique. Préfacé par le Cardinal Francis Arinze, le livre des pasteurs africains est subdivisé en trois parties que sont respectivement «Le Synode sur la Famille: d’une assemblée à une autre», «L’Evangile de la Famille» et «La pastorale des familles blessées». Fruit du travail de onze pasteurs africains, le livre commence par la lecture des Lineamenta de ce synode sous un titre interrogateur: «Quelle pastorale de la miséricorde face aux nouveaux défis de la Famille?»

C’est au fond une contribution des pasteurs africains à partir des sujets importants de la pastorale familiale; ils portent chacun un regard sur un aspect particulier du mariage et de la famille en Afrique, sur l’influence des traditions et des cultures africaines. Le tout éclairé par le magistère de l’Eglise, partant notamment de la Constitution dogmatique sur l’Eglise «Lumen gentium» jusqu’à nos jours.

In fine, le livre des pasteurs africains est à n’en point douter le point de vue des Africains sur le mariage et la famille, tant ces derniers considèrent sans conteste le mariage tel que voulu par Dieu comme une communauté d’amour entre un homme et une femme, avec bien sûr une ouverture aux enfants. Est aussi fondamental dans ce livre des pasteurs africains, l’épilogue par lequel il se termine, titré: «Appel de l’Eglise en Afrique aux Etats».

Dans ce livre sont en effet rassemblées les interventions des Cardinaux Francis Arinze, Robert Sarah, Philippe Ouedraogo, Berhaneyesus D. Souraphiel, Christian Tumi, Théodore Adrien Sarr, Jean-Pierre Kutwa, et de NN.SS. Barthélemy Adoukounou, Denis Amuzu-Dzakpah, Antoine Ganye, Samuel Kleda.


Radio Vatican)/n