Cameroun : début ce 27 août 2021 des obsèques de Christian Penda Ekoka

Décédé le 08 aout 2021 au Canada des suites de maladie, le président du mouvement AGIR /ACT, allié du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, entame dès ce jour son ultime voyage.

Christian Penda Ekoka sera inhumé ce samedi 28 aout  au caveau familial à Douala. Mais avant il est prévu ce vendredi une veillée sans corps à la cathédrale Saints Pierre et Paul de Douala à partir de 20h  

Hier, le mouvement de la société civile AGIR/ACT a organisé « une soirée d’hommage à Christian Penda Ekoka » au domicile familiale du défunt au quartier Deido. Plusieurs noms de la politique et de la Société civile étaient présents.

Christian Penda Ekoka fût conseiller spécial à la présidence de la République Paul Biya. Il démissionne en 2018 pour s’allier à l’opposant Maurice Kamto, sorti deuxième à la présidentielle la même année. Avant son décès, l’économiste n’était plus en odeur de sainteté avec le leader du Mouvement pour la renaissance au Cameroun (MRC) à propos de la gestion de l’initiative Survie Cameroun visant à lutter contre la pandémie du Covid-19. D’où la décision du directoire d’Agir/ACT d’interdire au MRC la participation aux obsèques de l’homme de 69 ans.

Cameroun : le MRC déclaré persona non grata aux obsèques de Christian Penda Ekoka

La décision est du  Pr. Yap Boum II, vice-président du  Mouvement ACT-AGIR. Dans un communiqué, il salue l’élan de solidarité observé depuis le décès du leader de cette association, mais interdit au parti de Maurice Kamto,  l’accès aux lieux des obsèques.

 

Le mouvement ACT-AGIR invite le MRC et ses partisans à s’abstenir de toute participation aux différentes cérémonies organisées à l’occasion des obsèques de M. Christian Penda Ekoka, décédé le 8 août dernier, des suites de maladie, au Canada. C’est l’un des points saillants du communiqué publié le 22 août 2021 par le Pr Yap Boum II,  vice-président d’Agir-ACT. Un mouvement allié au MRC pendant la présidentielle d’octobre 2018, où Maurice Kamto avait terminé deuxième derrière le candidat Paul Biya du RDPC. Les rapports entre les leaders de Agir-ACT et du MRC s’étaient  détériorés autour de l’initiative Survie Cameroun qui visait à soutenir les familles dans la lutte contre la pandémie du Covid-19.

 

Voici le Communiqué du mouvement ACT-AGIR :

« Monsieur Christian Penda Ekoka (CPE pour l’opinion publique), Président du mouvement ACT-AGIR s’en est allé le 8 août dernier, des suites de maladie, au Canada. 

Depuis cette terrible nouvelle, vous avez été nombreux à transmettre des messages de condoléances sincères, de sympathie ou de compassion, témoignant ainsi l’attachement, l’amitié, la fraternité, la considération ou simplement le respect que vous aviez pour ce grand patriote Camerounais qui, des décennies durant, a œuvré pour la construction d’un meilleur Cameroun. Au nom du mouvement ACT-AGIR et de la famille de notre regretté Président CPE, nous vous remercions de tout cœur. 

Cette semaine que nous entamons sera dédiée à la célébration de sa vie et se clôturera par son enterrement le 28 Août 2021 dans la stricte intimité familiale. Comme vous pouvez l’imaginer, ce sont des moments particulièrement douloureux pour la famille, l’ensemble du mouvement ACT-AGIR ainsi que pour les centaines de milliers de sympathisants pour qui CPE symbolisait l’espoir d’un Cameroun différent qui offre à chaque citoyen un avenir radieux ou au minimum l’espoir d’une vie meilleure.

Comme vous êtes nombreux à le savoir, les derniers moments de vie de notre Président ont été marqués par une cabale extrêmement violente, malsaine et injuste orchestrée par des membres et sympathisants de son allié politique. Cet épisode a  profondément meurtri CPE qui s’est étonné du silence de cet allié. Prenant acte de cette situation, le mouvement ACT-AGIR, en parfaite solidarité avec la famille de notre regretté Président, prie les auteurs et acteurs de cette cabale abjecte, au nom de la décence, de la dignité et surtout du respect de la mémoire de l’illustre disparu, de s’abstenir de toute participation aux différentes cérémonies organisées à l’occasion de cette grande perte. 

Ceci évitera tout dérapage et permettra de consacrer toute notre énergie à rendre un hommage à Christian Penda Ekoka dont la vie mérite d’être célébrée en toute sérénité.»

 

Pr. YAP BOUM II

Vice Président Mouvement ACT-AGIR

 

Cameroun : les larmes de Maurice Kamto après le décès de Christian Penda Ekoka

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun pleure le départ d’un « ami et frère » avec qui il s’est engagé dans la « lutte de libération » du peuple et « la Résistance Nationale ». Dans le communiqué ci-dessous publié le 10 août 2021 au lendemain de la mort de Penda Ekoka au Canada, le leader du MRC résume son expérience politique aux côtés de l’ancien conseiller du président de la République Paul Biya.

COMMUNIQUÉ À L’OCCASION DU DÉCÈS DE MONSIEUR CHRISTIAN PENDA EKOKA

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C’est avec une immense tristesse que j’ai appris le décès, dans la nuit du dimanche 8 août 2021, de mon ami et frère Christian PENDA EKOKA, Président d’ACT-AGIR, qui fut Allié du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun lors de l’élection présidentielle d’octobre 2018. Ma douleur est d’autant plus profonde qu’après la folle rumeur de la nuit du 6 au 7 août qui a fait état de sa mort, j’avais été soulagé d’apprendre de sa famille qu’il était bel et bien en vie. Le message qu’il m’a fait transmettre par la suite, en réaction à celui que je lui ai adressé, avait fait naître en moi l’espoir d’un rétablissement en cours.

La disparition de Christian PENDA EKOKA en ce moment précis est un coup dur porté à la lutte de libération de notre peuple et à la Résistance Nationale qu’il a activement contribué à construire, au prix de lourds sacrifices. Je pense notamment aux neuf mois de détention passés ensemble dans les geôles du régime de Yaoundé, à la suite des Marches Blanches, pacifiques, du 26 janvier 2019, organisées pour protester contre le hold-up électoral de 2018, la guerre fratricide qui ravage les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, et la prévarication des ressources dédiées à l’organisation de la CAN 2019 par notre pays.

Dans l’adversité absurde créée et entretenue par le régime en place au Cameroun, Monsieur Christian PENDA EKOKA a conduit avec succès l’opération humanitaire inédite, Survie-Cameroon

Survival Initiative (SCSI), qui s’est déployée sur toute l’étendue du territoire national pour porter secours aux populations camerounaises abandonnées à elles-mêmes face à la pandémie de la Covid-19.

En cette très douloureuse circonstance, où les mots ne peuvent exprimer ce qu’on ressent, je m’incline devant la mémoire de ce patriote humaniste, brillant économiste, qui aura cheminé avec moi dans le combat pour la renaissance du Cameroun et l’avènement d’une Nation forte, d’une société fraternelle où, aimait-il à répéter, « La naissance n’est pas un destin ».

Le meilleur hommage que nous puissions rendre à Monsieur Christian PENDA EKOKA est sans doute de poursuivre sans relâche cette œuvre commune. Car, comme je l’ai toujours dit, nous ne devons pas léguer aux générations futures les combats de notre temps.

Je tiens à présenter à son épouse, ses enfants, petits-enfants et à sa grande famille, si durement éprouvés, mes très sincères condoléances, auxquelles je joins celles de mon épouse, ainsi que l’expression de notre sympathie émue.

Je voudrais par la même occasion leur adresser les condoléances attristées de tous les militants et sympathisants du MRC.

Cher Christian, cher ami et frère, que ton âme repose en paix.

Yaoundé, le 09 août 2021

Cameroun : les derniers jours de vie de Christian Penda Ekoka

Le président du mouvement Agir, allié de Maurice Kamto à la dernière présidentielle de 2018 a rendu l’âme de suites de maladie au Canada.

L’on le savait très malade depuis quelques temps. Si bien qu’une rumeur sur sa mort a envahi la toile.  La rumeur a précédé la réalité, Christian Penda Ekoka est mort ! L’économiste Christian Penda Ekoka a rendu l’âme le 8 août 2021 dans un hôpital à Toronto au Canada,  des suites d’un cancer du pancréas.

Durant ces trois dernières années, il a cheminé aux cotés de Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun. Un acte jugé audacoeux en son temps vu qu’il venait de démissionner de son prestigieux poste de conseiller technique du Chef de l’Etat Paul Biya.

L’aventure avec Maurice Kamto n’a pas été un long fleuve tranquille. Puisque le combat politique, notamment la contestation des résultats de la présidentielle de 2018  les a mené en prison. Malgré les épreuves, Penda Ekoka est resté soudé au patron du MRC qui lui a confié la gestion de l’initiative Survie Cameroun, visant à aider les camerounais à faire face à la pandémie de la Covid-19.

C’est quasiment vers la fin de l’opération qu’une brouille est née entre les deux hommes. Au sujet  du  montant des fonds collectés qui n’était pas en adéquation avec le bilan comptable affiché sur le site internet de l’initiative. Maurice Kamto parle d’un bug informatique. Thèse que n’admet pas Christian Penda Ekoka qui lui, accuse quelques militants du MRC de manigance.

L’homme quitte la scène à 69 ans, avec pourtant le rêve de voir un Cameroun géré autrement que par son ancien patron Paul Biya.

Christian Penda Ekoka laisse une veuve et des enfants.

Cameroun : alliance Maurice Kamto et Penda Ekoka, la fin ?

Le désaccord entre les deux personnalités politiques au sujet de la gestion de l’opération Survie Cameroon Survival Initiative (SCSI), vient finalement de s’officialiser à travers leurs diverses sorties publiques.

Elle est là, la  dernière pièce à conviction qui manquait pour conclure qu’il y a une crise entre Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et Christian Penda Ekoka, président du Mouvement Agir-Act. Lors d’une interview récente accordée  à des journalistes, Maurice Kamto ne s’expliquait pas le silence de Christian Penda Ekoka, pourtant coordonnateur de Survie Cameroon Survival Initiative , qui visait à apporter de l’assistance à la population dans la lutte contre la Covid-19,

Penda Ekoka s’est donc exprimé le 1er mai 2021, à travers un live Facebook. Il réfute l’argument selon lequel un bug informatique est responsable du gap  de plus de 215,6 millions de FCFA  constaté entre les sommes affichées sur les plateformes de collecte et les montants avancés par les responsables du  MRC.

Il pointe plutôt un doigt accusateur sur Henri Djoko, Secrétaire à la fédération du MRC en Europe, suspendu de ses fonctions en novembre 2020 par Maurice Kamto, qu’il présente comme celui qui réceptionnait les fonds anti Covid-19.  «Le ‘‘bug informatique, vous y croyez ? Est-ce que M. Djoko y croit ou alors les gestionnaires de la plateforme ?», s’interroge Penda Ekoka.

Dans le direct sur Facebook, Christian Penda Ekoko situe la genèse de la crise avec son allié Maurice Kamto.  «Les premiers problèmes c’est lorsque Kamto vient me voir le 22 janvier 2021. Je lui dis que ‘‘ce que je fais pour toi, je ne l’ai jamais fait pour qui que ce soit. Ce que je ne comprends pas, c’est que j’annonce publiquement un audit et tes militants commencent à me traiter de traitre et toi tu restes silencieux tu ne dis rien’’», rapporte-t-il, ajoutant que : « Fin février, Maurice Kamto fait un discours qui clôture officiellement les activités de SCSI, mais je ne suis pas au courant».

Le vent de polémique qui nait ensuite sur les réseaux sociaux va davantage alourdir la colère de l’ex conseiller aux affaires économiques du chef de l’Etat,  Paul Biya.  «J’apprends aussi qu’il m’a nommé… Il m’a nommé en tant que qui ? Il me nommerait à quel titre, avec quel pouvoir ?  Il m’a demandé et j’ai accepté, car c’est un devoir de solidarité par rapport aux Camerounais qui sont affectés par le COVID-19».

Christian Penda Ekoka  laisse penser que la controverse autour de Survie Cameroon Survival Initiative, pourrait avoir  un impact sur ses rapports avec le MRC. « Cet incident va créer des éléments qui vont affecter ce lien de confiance. L’autre chose, c’est que les administrateurs proches de moi, sont retirés du compte officiel de SCSI. ».

L’on est visiblement loin de la période du grand amour entre les deux organisations et leurs leaders qui, se souvient-on, s’étaient unis en 2018 pour les élections présidentielles. La question qui taraude les esprits est de savoir si la collaboration entre Agir et MRC survivra à cette crise.

Cameroun : un trou de 217 millions de FCFA dans les comptes de l’opération Survie du MRC

L’auditeur de l’opération Survie Cameroon Survival Initiative (SCSI), lancée pour lutter contre la Covid-19,  n’a pas pu établir les raisons de l’écart de 331 122 euros dans les comptes. Il demande une enquête plus approfondie.

L’audit commandé par Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, sur la gestion des fonds de l’opération Survie Cameroon Survival Initiative (SCSI) peine à donner entière satisfaction. L’auditeur, le cabinet « ACDB Consulting » confirme l’écart entre le montant affiché sur le site internet (de collecte des dons) et le montant mis à la disposition de SCSI, mais n’arrive pas à situer de manière précise l’origine de ce trou dans les comptes. Le cabinet évalue le gap à 331 122 euros, soit plus 217 millions de FCFA.

Pour lui, l’implication de plusieurs administrateurs pour gérer  le site internet de collecte des fonds peut expliquer. « L’implémentation d’un compte bancaire en ligne alternatif en lieu et place du compte officiel (…) De plus, il s’agit d’un site de collecte de dons dans lequel nous avons démontré, dans les protocoles, que la suppression de lignes de don ou la modification du statut d’un don est une opération facile à appliquer », explique l’auditeur.

ACDB Consulting, demande une enquête plus approfondie. La demande trouve un écho favorable auprès du président du comité de gestion de SCSI, Christian Penda Ekoka qui annonce un audit complémentaire, dont les résultats seront entièrement publiés dans les prochaines semaines.

La réponse aux problèmes économiques du Cameroun est politique

Par Christian Penda Ekoka, Président du mouvement AGIR-ACT

 

Huit ans après la présentation au gouvernement de son rapport « Cent propositions pour l’émergence » en 2012, propositions renvoyées depuis lors aux calendes grecques, le groupement patronal interprofessionnel « GICAM » vient de rempiler avec le « Livre blanc de l’économie camerounaise – L’impératif industriel du Cameroun », présenté récemment [le 19 octobre 2020] au Premier ministre. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est fortement à craindre que ce document ne subisse le même sort.

En effet, il n’aura pas échappé aux rédacteurs que les réformes économiques préconisées par le Livre blanc étaient condamnées d’avance, car incompatibles avec l’ordre institutionnel en place qui les considère comme une menace au statu quo et à ses bénéficiaires. Un ordre institutionnel qui a donc le moins intérêt à les mettre en application. C’est la cause fondamentale de l’échec de plusieurs réformes préconisées depuis presque trois décennies par différentes organisations nationales et internationales, y compris entre autres celles de la Banque mondiale et du FMI au cours de la période de l’ajustement structurel et jusqu’à présent (1995 à nos jours), les « Cent propositions du GICAM pour l’émergence » (2012), la plateforme dialogue public privé pour l’amélioration de l’environnement des affaires proposée par la Banque mondiale et la SFI, plus connue sous le vocable de Cameroon Business Forum (CBF) (2010-2020). Le succès du CBF devait être mesuré par l’amélioration du rang du Cameroun dans le classement Doing Business du groupe de la Banque mondiale. C’est l’inverse qui s’est produit avec la détérioration continue du classement du Cameroun dans le Doing Business. Le CBF est devenu une structure fonctionnarisée au détriment de l’amélioration de l’environnement des affaires. Je doute fort que son remplacement par une autre structure dans la même coquille institutionnelle ne revienne à une opération cosmétique.

En 2003, une enquête de la Banque mondiale sur le climat d’investissement menée auprès des chefs d’entreprises au Cameroun fait ressortir les principaux facteurs identifiés par eux comme obstacles à l’amélioration de l’environnement des affaires, parmi lesquels on note la carence des infrastructures (énergie, transports), complexité du système fiscal, corruption…Dix-sept ans plus tard, force est de reconnaître que ces facteurs ont connu une aggravation notoire. Celle-ci a contribué à la mort de nombreux projets dans les secteurs miniers et industriels.

Sans amoindrir le rôle de l’Etat dans le secteur productif, le GICAM souhaite le voir être davantage un facilitateur qu’un acteur direct dans la production, en créant notamment un environnement infrastructurel et institutionnel incitatif aux investissements, à la production et à l’entreprenariat. C’était exactement une des recommandations majeures des réformes structurelles préconisées dans le cadre du programme d’ajustement structurel. Il n’a pas échappé aux observateurs avisés de l’économie camerounaise que dès que le point d’achèvement fut péniblement atteint en 2006 dans le cadre de l’initiative des pays pauvres très endettés (IPPTE), le gouvernement fit l’exact contraire par une extraordinaire frénésie de l’interventionnisme étatique tous azimuts. Celui-ci contribua à l’accélération de la dette publique pour le financement inter alia des éléphants blancs tels que les Tracteurs d’Ebolowa aujourd’hui dans la broussaille, une usine de manioc à Sangmélima sans manioc, un abattoir de volaille à Bafang sans poulets, le barrage hydroélectrique de Mekin de 25 mégawatts, dont le coût déjà exorbitant de 25 milliards FCFA en 2011 avoisine actuellement les 100 milliards sans que le barrage soit mis en service…La liste est longue.

Parmi les autres préconisations du rapport, on pourrait citer la réforme du système judiciaire pour souligner que les dévoiements de celui-ci sont constamment indexés dans les rapports internationaux comme l’un des principaux facteurs de dissuasion des investissements au Cameroun.

De même le rapport relève la nécessité de l’approfondissement de l’intermédiation financière par l’élargissement du spectre des instruments et produits mieux adaptés aux besoins de l’économie. Il n’aura pas non plus échappé aux auteurs du rapport qu’au lieu de créer une nouvelle banque publique des PME au sort incertain et douteux, il aurait été préférable d’adapter les missions de la Société nationale d’investissements (SNI), holding public d’investissements créé il y a plus de 55 ans, disposant d’actifs financiers et immobiliers, d’en revitaliser le management pour lui fixer un nouveau cap aux fins de relever les défis nouveaux de financement de l’économie, résultant des évolutions de notre environnement mondial, national et régional.

La crise sanitaire résultant du COVID-19 est une autre occasion de voir l’incompétence de notre système de gouvernance à apporter les soutiens requis aux ménages et aux entreprises exposées aux effets néfastes de cette pandémie, en dépit des fonds importants mis à sa disposition par la coopération internationale multilatérale et bilatérale.

Dans son allocution de la fin d’année 2013, Paul BIYA s’étonne, comme le commun des mortels, du paradoxe entre le riche potentiel de notre pays et l’atonie de ses performances. C’est un véritable tragédie de leadership que les spécialistes observent en cette fin d’année où le leader avoue son incompétence. Car en réalité le leadership politique camerounais avait failli dans l’impératif de réformer les institutions politiques du pays pour les adapter aux enjeux et défis préconisés par les réformes structurelles dans le cadre des ajustements. Sur ce plan, les choses se sont aggravées, le pays n’ayant pas entrepris le changement de paradigme institutionnel qu’imposaient les défis et les enjeux du moment.

En réalité, l’organisation et le fonctionnement de l’Etat n’avaient pas changé. En effet, pour que la nouvelle vision porte des fruits, chaque acteur devait en respecter la répartition prescrite des rôles, dont l’une des vertus était de ne plus exposer l’Etat, comme autrefois, aux risques propres des entrepreneurs. Les entreprises s’engageraient dans la production et paieraient les impôts à l’Etat pour lui permettre de financer les infrastructures sociales et économiques, tout en créant des infrastructures physiques et institutionnelles au bénéfice des entreprises et des ménages.

Or, abandonnant son rôle d’arbitre, l’Etat s’est remis graduellement à jouer, c’est-à-dire à investir et à prendre des risques dans les secteurs productifs, dès les premiers signaux de la diminution de l’endettement public. Il s’en est suivi un déroutement du modèle préconisé qui a conduit au grippage de nombreux moteurs et ressorts de la croissance, en bridant la concurrence, l’initiative, l’innovation et l’émulation des talents. Ce phénomène est également attesté par la détérioration continue des entreprises publiques ou parapubliques – CAMTEL, SNI, SNH, DSX, CHANTIER NAVAL, etc. – qui sont devenues une source d’appauvrissement continue au détriment de la collectivité.
La déliquescence économique et sociale du Cameroun est en cohérence avec les résultats des meilleures recherches en matière de développement, notamment sur les raisons de l’essor et du déclin des nations. Ces recherches ont établi une forte corrélation entre la qualité des institutions politiques et la dynamique de prospérité ou de pauvreté. A cet effet, des institutions politiques inclusives créent des incitations favorables à l’émergence d’institutions économiques performantes, tandis que des institutions politiques extractives, marquées par le penchant à la rente et à la prédation génèrent des stimulants pour le développement d’institutions économiques enclines à l’immobilisme et aux manœuvres de corruption.

L’interrogation que pose le GICAM au chapitre 3 du Livre blanc « Plaidoyer pour un Etat-stratège et un dialogue économique et social rénové et efficace » (p. 149) sur le type de société que nous voulons être : « Est-il pertinent de continuer à être des sociétés de rentiers et consommateurs en bout de chaîne ? » ou « Ne serait-il pas mieux de devenir des sociétés de producteurs ou de créateurs de valeur dans tous les domaines de l’aventure humaine ? » est la question capitale de cet ouvrage, et elle est essentiellement politique, car sa réponse engage notre avenir. De sa réponse également découleront de nombreuses orientations en matière d’éducation, de stratégies économiques ou industrielles.
Le deuxième scénario qui semble clairement l’option du GICAM est sous-tendue par la promotion des valeurs de remise en cause, d’innovation et créativité qui sont les traits de l’entrepreneur. Ces valeurs sont manifestement aux antipodes des pilotes qui tirent la dynamique institutionnelle actuelle du Cameroun, caractérisée essentiellement par le maintien du statu quo, la promotion d’une culture d’extraction de rentes, de passivité, de résignation, de fatalisme…

En conclusion, si l’industrialisation du Cameroun est un impératif, alors l’urgence doit être davantage l’édification d’institutions politiques inclusives, promotrices d’une société de confiance, de courage, d’audace et de liberté. Ce n’est qu’à ce prix qu’émergeront une véritable race d’entrepreneurs et de capitaines d’industries mus par l’innovation, la créativité et la remise en cause, vertus propres des entrepreneurs. Pour le moment loin s’en faut ! Georges Clémenceau, homme d’Etat Français, disait que la guerre est une affaire trop sérieuse pour la confier aux seuls militaires. Dans cet ordre d’idée, nous serions enclins à dire que l’industrialisation est un enjeu politique trop important pour la ravaler à un débat technique. C’est une question hautement politique.

Cameroun : Maurice Kamto à Kondengui ce 28 septembre 2020 ?

Séquestré  dans son domicile depuis le 20 septembre 2020, le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) annonce que les forces de l’ordre projettent pénétrer sa résidence  ce jour et probablement procéder à son arrestation.

Après huit mois de prison ferme en 2019, le président du MRC sera-t-il de nouveau emprisonné ce 28 septembre 2020 ? L’un de ses posts sur Twitter tard dans la nuit le laisse en effet présager.  « De sources dignes de foi, le gouvernement camerounais aurait décidé de lancer, ce lundi 28 septembre 2020, un « assaut » contre ma résidence où je suis retenu en otage depuis le 20 par des forces équipées d’un arsenal digne des théâtres de guerre », a écrit Maurice Kamto.

Tweet de Maurice Kamto

Dans une interview diffusée hier sur la chaine  Equinoxe télévision, Christian Penda Ekoka, président du Mouvement Agir, association alliée au MRC, indique que de Maurice Kamto est enfermé dans sa résidence avec sa famille, le personnel de maison et les invités venus lui rendre visite. Sans possibilité, dit-il de s’approvisionner en aliment et de vaquer à leurs occupations respectives.

Le gouvernement quant à lui a fait savoir le 25 septembre dernier que Sieur Kamto fait l’objet à son domicile d’un examen judiciaire suite aux manifestations organisées le 22, pourtant interdites.

Cameroun : Penda Ekoka convoqué à la police judiciaire

Avec Alain Fogue, il fait l’objet d’une enquête du régime pour la levée de fonds initiée par le parti de Maurice Kamto pour lutter contre la propagation du coronavirus au Cameroun.

Jacques Dili, le commissaire divisionnaire Directeur de la police judiciaire parle de « l’ouverture d’une enquête minutieuse et approfondie » contre la collecte de fonds initiée par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) à travers l’initiative « Survie Cameroun-Survival Cameroon ».

Christian Penda Ekoka, qui coordonne cette initiative de lutte contre la propagation du virus, est attendu vendredi 15 mai à la sous-direction des enquêtes économiques de la Police judiciaire pour y être entendu. C’est ce que révèle une convocation qui circule sur la toile.

Les autorités reprochent à la direction du Mrc d’avoir violé la loi en initiant un appel public à la levée de fonds. Ce qui d’après la législation camerounaise est un droit régalien de l’Etat.

Depuis le lancement de l’initiative par Maurice Kamto, leader du Mrc, le régime de Yaoundé ne cesse de lui savonner la planche. Le ministre de l’Administration territoriale, qui semble en avoir fait une affaire personnelle, multiplie les entraves pour bloquer le projet.

Il a par exemple sommé une banque de fermer les comptes qui collectent les fonds. Il a mis en demeure des opérateurs de téléphonie mobile de fermer les comptes de transfert d’argent de cette initiative.

Sur le terrain, certaines autorités administratives ont interdit la distribution de solutions barrières  aux populations.

La convocation du coordonnateur du projet, et d’Alain Fogue, trésorier général du parti, tous proches de Maurice Kamto, n’est que le dernier épisode d’un bras de fer entre le régime et le Mrc.

Cameroun/Covid-19: le Minsanté suggère aux promoteurs de Survie-Cameroon de s’adresser au Minat pour leur don

Saisi le 30 avril par Christian Penda Ekoka pour remettre du matériel médical pour le compte de Survie-Cameroon-Survival-Initiative (SCSI), Manaouda Malachie a demandé à ce dernier de prendre attache avec le ministère de l’Administration territoriale que dirige Paul Atanga Nji

 

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), à l’initiative, via son président national Maurice Kamto, de l’initiative Survie-Cameroon-Survival-Initiative (SCSI) contre le Covid-19, a médiatisé, jeudi 30 avril, le refus du ministre de la Santé publique de réceptionner un don en matériel médical de ladite initiative.

Le ministre de la Santé, Manaouda Malachie, saisi dans une correspondance par le président du SCSI, Christian Penda Ekoka, le même jour, a demandé à ce dernier de prendre attache avec le ministère de l’Administration territoriale (Minat) en évoquant les “dispositions juridiques relatives à l’appel à la générosité publique et celles portant sur la liberté d’association au Cameroun”.

Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a qualifié la collecte de fonds lancée par SCSI en lien avec le Covid-19 d’“illégale” – l’autorisation devant être obtenue préalablement au Minat -, enjoignant par ailleurs opérateurs de téléphonie mobile et banque à clôturer les comptes de SCSI, “association” inconnue de ces services.

Le don que Survie-Cameroon-Survival-Initiative comptait remettre au Minsanté le 30 avril était constitué de 10 000 masques barrières, 6800 masques chirurgicaux et 950 tests de dépistage du Covid-19.

Cameroun : Penda Ekoka pointe le « vide de leadership au sommet »

Le coordonnateur du mouvement Agir, allié au Mrc du Maurice Kamto se demande également où est le président Paul Biya.

Dans le tollé que suscite la sortie de Maurcie Kamto qui exige que Paul Biya se manifeste dans les sept jours, Christian Penda Ekoka ajoute son grain de sel.

Dans un tweet ce 29 mars, le coordonnateur du mouvement Agir pointe le  « vide de leadership au sommet pour impulser une réponse efficace aux menaces du COVID19 ».

Maurice Kamto, le président national du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a exigé dans un communiqué que le président de la République apparaisse publiquement, faute de quoi il va dire aux Camerounais quelle est la marche à suivre dans la crise sanitaire qui frappe le pays.

Une sortie qui a provoqué des réactions outrées dans les rangs des partisans de Paul Biya, notamment les ministres Jacques Fame Ndongo et Grégoire Owona, par ailleurs hauts cadres du parti au pouvoir.

Christian Penda Ekoka de noter « [Maurice Kamto] pose la question la plus sensée pour un responsable politique : où est le supposé capitaine du navire ? Il s’ensuit une prose oiseuse qui ne répond nullement à la question ».

Christian Penda Ekoka est une ancien Conseiller technique de Paul Biya sur les questions économiques. Il s’est depuis lors allié au principal adversaire du président de la République.

Un an après le dernier scrutin présidentiel, Maurice Kamto et ses alliés libérés !

Le principal leader de l’opposition Camerounaise a été officiellement libéré ce Samedi 05 Octobre 2019 avec une petite centaine de ses partisans et alliés après une audience au Tribunal militaire de Yaoundé. La mesure fait suite à une décision la veille du Chef de l’Etat Paul Biya qui ordonnait l’arret des poursuites à leur endroit.

Une foule impressionnante s’était massée dès les premières heures de la matinée à l’entrée du batiment exigu afin d’accueillir les responsables politiques qui contestaient les résultats de la dernière élection présidentielle il y a tout juste un an.

La décision présidentielle qui survient au lendemain d’une décision similaire à l’endroit de plusieurs centaines de combattants des régions dites anglophones  et de la cloture du Grand Dialogue national tenu dans la semaine contribuera sans aucun doute à décrisper l’atmosphère sociale et politique dans le pays.

Après les formalités d’usage de levée d’écrou, les différentes personnalités devraient etre formellement libres d’ici Lundi, soit un an exactement après le scrutin présidentiel de 2018

Cameroun: Le Mrc annonce la reprise des manifestations le 6 avril

L’annonce a été faite hier lors d‘une conférence de presse organisée au siège du parti à Yaoundé.

Le 3ème vice-président du Mrc, Me Emmanuel Sihm a annoncé, hier 28 mars la reprise des manifestations publiques du parti dès le 6 avril prochain sur l’ensemble du territoire national. Manifestations en réclamation d’une réforme consensuelle du code électoral et le respect du droit à manifester par les autorités administratives.

Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a par ailleurs indiqué qu’il ne prendra pas part aux élections régionales. Pour des raisons de «solidarité» envers les victimes de la crise anglophone qui secoue les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun.

Le 26 mars dernier déjà, dans une déclaration signée du président du parti Maurice Kamto et ses alliés dont Christian Penda Ekoka et Albert Dzongang, il était décrié des élections régionales «forcées» envisagées par le pouvoir en place.

Les signataires émettaient ainsi la probabilité que ces échéances se tiennent avant les législatives et les régionales alors même que les électeurs que sont les conseillers municipaux et les députés ont bénéficié en 2018 d’une prorogation de mandat de 12 mois. Un fait que le Mrc taxe de manœuvres du pouvoir visant à exclure les membres de l’opposition des régionales.

En rappel, Maurice Kamto et une centaine de manifestants avaient été interpellés et écroués à la prison de Kondengui après une marche dite «blanche» en protestation « du hold-up électoral ».