Action prévue par la délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique centrale
La délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l’Afrique centrale, basée à Yaoundé mais qui mène des actions dans diverses régions du Cameroun, envisage de distribuer “22 tonnes de savon et 44 000 bidons aux prisons et aux populations de différentes régions du pays”, a appris Journalducameroun de source institutionnelle.
“Le CICR envisage aussi de livrer de l’eau de Javel et des produits de nettoyage aux lieux de détention” en guise de soutien aux mesures d’hygiène et de prévention contre le Covid-19, indique l’institution d’aide humanitaire sur son site.
Selon le chef de la protection du CICR pour l’Afrique, Aribani Ibachi Witanene, “les personnes retenues dans des lieux de détention sont souvent invisibles pour le monde extérieur et risquent fort d’être oubliées. Les prisons en Afrique sont souvent extrêmement surpeuplées. La distanciation sociale y est impossible. Un cas de Covid-19 dans un établissement pénitentiaire pourrait avoir des conséquences catastrophiques, et nos équipes sur tout le continent travaillent avec les autorités pour mettre en place des mesures qui tiennent les prisons à l’abri du virus.”
Une quarantaine de personnes pourront rendre visite entre mardi et jeudi prochains à des détenus, présumés membres de la secte nigériane, en séjour à la prison centrale de Yaoundé
Une quarantaine de personnes, représentant 14 familles, seront autorisées à rendre visite entre mardi et jeudi prochains à 24 détenus présumés membres de la secte islamiste Boko Haram en séjour à la prison centrale de la capitale camerounaise, Yaoundé, sous l’égide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
Venues de l’Extrême-Nord du pays, ces personnes, en majorité des conjointes et des enfants, pourront passer des journées entières en compagnie des leurs avec l’autorisation de la justice militaire.
« C’est la 2ème visite familiale en détention que nous organisons dans le même pénitencier, après celle du 12 au 13 octobre dernier qui concernait 7 familles », a expliqué le coordinateur adjoint en protection du bureau régional du CICR en charge de la détention, Cellou Mamadou Bah.
Ce responsable n’a toutefois pu indiquer le nombre total de personnes actuellement détenues en rapport avec les faits de terrorisme, indiquant toutefois que l’organisme, qui a effectué le suivi individuel de 394 prisonniers dans ce cadre, a visité 5500 détenus « essentiellement dans les lieux de détention de l’Extrême-Nord, de l’Est et à Yaoundé ».
Dans le même ordre d’idées, le CICR a apporté un soutien alimentaire à 83.500 personnes, distribué des ustensiles ménagers à 27.350 autres en même temps que 26.700 individus recevaient un appui à la production agricole, 7 800 bénéficiaient d’un meilleur accès à l’eau, 7 150 bénéficiaient de consultations curatives de qualité, 115 blessés de guerre étaient pris en charge à travers des donations de kits de santé.
En outre, le bureau régional a indiqué avoir, depuis début 2016, sensibilisé 720 membres des forces de défense au droit international humanitaire et au droit international des droits humains, alors que 3 400 personnes étaient suivies dans le cadre du rétablissement des liens familiaux, notamment dans les camps de réfugiés des régions de l’Est et de l’Extrême-Nord.
Le Comité international de la Croix-rouge a alerté que plus de neuf millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence au Niger, au Tchad, au Cameroun et au Nigeria
Le Comité international de la Croix-rouge (Cicr) a alerté que plus de neuf millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence dans la région du Lac Tchad.
Selon un communiqué transmis à la PANA, le Cicr indique que dans quatre pays (le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Nigeria), plus de 2,4 millions de personnes ont été chassées de chez elles par le conflit qui oppose, depuis six ans, les forces gouvernementales et l’opposition armée.
Alors que la situation se dégrade encore, notamment dans le Nord-est du Nigeria, le Cicr intensifie ses activités humanitaires dans toute la région.
« Il y a une grave pénurie de nourriture. On peine à imaginer à quel point la population souffre de la faim dans certaines zones où l’aide humanitaire n’est pas encore arrivée. Les plus jeunes sont particulièrement touchés: pas un jour ne passe sans qu’un enfant meure de malnutrition », a déclaré le directeur des opérations du Cicr, Dominik Stillhart.
Ces derniers jours, une série d’attaques dans la région de Diffa, au Niger, a contraint environ 50 mille personnes à fuir leurs foyers. Des centaines de personnes déplacées continuent d’affluer dans différents lieux du Nord-est du Nigeria en quête d’un abri et de nourriture.
Le conflit, qui touche toute la région et ne cesse d’évoluer, force de nombreuses personnes à prendre la fuite plusieurs fois, ce qui aggrave leur détresse et les place dans une situation extrêmement précaire. La plupart abandonnent tout derrière elles et n’ont même plus le minimum vital.
Depuis le début de l’année 2016, le Cicr et les Sociétés de la Croix-rouge locales ont distribué des vivres à plus de 300 mille personnes déplacées ou de retour chez elles au Nigeria, au Cameroun et au Niger, tandis que 15 mille personnes déplacées ont reçu du matériel pour la construction d’abris d’urgence dans les Etats d’Adamawa et de Borno, au Nigeria.
L’accès aux soins de santé étant limité, les équipes chirurgicales du Cicr apportent un soutien aux hôpitaux de Diffa et de Maiduguri. Ainsi, plus de 800 patients, principalement des blessés de guerre, ont reçu des soins d’urgence vitaux depuis janvier dernier.
Un nombre croissant de personnes sont arrêtées dans le cadre du conflit, mettant les services de détention sous pression. Dans toute la région, le Cicr visite des détenus pour se rendre compte de leurs conditions de vie et du traitement qui leur est réservé et participe notamment à la lutte contre la malnutrition.
« Nous sommes l’une des rares organisations présentes sur le terrain et à même d’agir vite. Nous bénéficions progressivement d’un meilleur accès, ce qui signifie que nous atteignons de plus en plus de personnes touchées par le conflit qui ont désespérément besoin d’aide. Nous devons distribuer plus de secours, notamment alimentaires, ou d’autres mourront », a conclu M. Stillhart.
Commune de Bosso, région de Diffa, Niger, 19 mai 2015. Des femmes transvasent de la nourriture dans une casserole.icrc.org)/n
Par le le Comité international de la Croix-Rouge (CICR)
La violence qui sévit au Nigéria tue et force des centaines de milliers de personnes à fuir leur pays ; de plus, elle déborde dans les pays voisins, le Tchad, le Niger et le Cameroun, où la situation humanitaire se détériore également. Dans toute la région du lac Tchad, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) distribue aux personnes déplacées des vivres et des articles ménagers de première nécessité, et aide les structures médicales à faire face à l’afflux de blessés.
Des mois après le début du conflit, des centaines de milliers de personnes déplacées par la violence ont trouvé refuge dans des endroits tels que Maiduguri, Yola et Gombe, dans le nord-est du Nigéria. Certaines se sont installées dans des écoles, des bâtiments publics et des camps de déplacés. D’autres séjournent chez des proches et des familles d’accueil, et font peser une pression supplémentaire sur les communautés qui vivent déjà dans des conditions extrêmement précaires.
«Nous sommes de plus en plus préoccupés par l’impact que le conflit a sur des milliers de familles», déclare Karl Mattli, chef de la délégation du CICR au Nigéria. «Nombre de personnes touchées dans le nord-est du Nigéria ont dû parcourir de longues distances pour se mettre en lieu sûr, et elles ont aujourd’hui du mal à satisfaire leurs besoins essentiels. L’aide que nous avons fournie permettra d’améliorer leurs conditions de vie, mais ce n’est guère suffisant. Il reste beaucoup à faire.
Pression accrue sur les communautés d’accueil
Ceux qui sont arrivés à Maiduguri ces dernières semaines fuyaient, pour la plupart, Baga, théâtre de violents combats à quelque 220 km. « Ils n’avaient généralement pas de quoi acheter des vivres ou d’autres produits de base », explique Janet Angelei, spécialiste CICR de la sécurité économique en poste au Nigéria. Ils étaient tributaires de la solidarité et de la générosité des communautés d’accueil qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts, et sur l’aide humanitaire. Depuis décembre 2014, le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria ont acheminé des vivres et des articles ménagers essentiels aux personnes déplacées : 27 000 personnes à Maiduguri, 12 000 personnes à Yola, 6 000 à Gombe, 3 000 à Jos et 5 000 à Kano.
De plus, faute d’installations sanitaires et d’une capacité suffisante de stockage de l’eau dans les camps de Maiduguri, une diarrhée aiguë s’est propagée parmi cette population vulnérable. Le CICR a construit des latrines et amélioré l’accès à l’eau potable en augmentant la capacité de stockage de l’eau dans cinq camps, qui desservent plus de 3 000 personnes.
D’innombrables familles ont été dispersées en raison du conflit, ayant dû fuir dans des directions différentes, et de nombreux enfants ont été séparés de leurs parents. Les collaborateurs du CICR et de la Croix-Rouge du Nigéria ont enregistré les mineurs non accompagnés dans les communautés déplacées à Yola, Maiduguri, Kano et Jos, et coopéré avec les parents souhaitant déclarer leurs enfants disparus. Le nombre d’enfants qui attendent de retrouver leurs parents ne cesse d’augmenter. Le CICR et la Croix-Rouge du Nigéria ne ménageront aucun effort pour réunir les membres de familles dispersées.
Assistance chirurgicale et médicale
Le CICR a soutenu les autorités pour remettre en état le centre de soins de santé primaires Mala Kachalla, à Maiduguri, et former son personnel. Plus de 100 000 patients bénéficient aujourd’hui de meilleurs soins de santé. Le CICR a aussi fait don de secours médicaux à divers hôpitaux de Potiskum, Damaturu et Maiduguri pour prendre en charge les personnes blessées ces derniers mois lors des combats et des explosions de bombes dans la région.
L’équipe chirurgicale du CICR, en collaboration avec le personnel médical local, a opéré 38 patients au centre médical fédéral d’Azare, ainsi que sept patients à l’hôpital public de Jos, par des explosions de bombes à Bauchi et Yobe en novembre 2014.
Visite de détenus
En 2014, le CICR a visité des personnes détenues en relation avec la violence armée dans plus de 20 centres de détention. Le personnel du CICR a évalué le traitement qui leur est réservé et leurs conditions de détention, et fait part de ses constatations en toute confidentialité aux autorités. Une aide en nature a été fournie, si nécessaire.
Impact sur les pays voisins
Des milliers de personnes ont traversé la frontière vers les pays voisins à la recherche de sécurité. Le CICR a intensifié son aide aux personnes touchées par la violence non seulement au Nigéria, mais aussi au Niger, au Tchad et au Cameroun.
Niger : vivres pour 45 000 personnes
Des dizaines de milliers de personnes, fuyant les violences dans le nord-est du Nigéria, ont trouvé refuge à la frontière, dans la région de Diffa au Niger. En 2014, quelque 45 000 enfants y ont bénéficié d’une aide alimentaire du CICR. Quelque 11 000 d’entre eux ont également reçu d’autres biens essentiels (couvertures, nattes, vêtements et moustiquaires). Des milliers d’autres ont reçu une aide du CICR au cours des premiers mois de 2015.
Le CICR a également approvisionné l’hôpital régional de Diffa en secours médicaux et chirurgicaux pour s’assurer que les patients blessés de guerre ont reçu les soins dont ils ont besoin.
Tchad : aider les enfants à retrouver leurs parents
Ceux qui fuient la violence au Nigéria ont souvent dû quitter précipitamment leurs maisons. Des familles ont donc de ce fait été dispersées, parfois à travers les frontières. Dans cette situation, les enfants sont extrêmement vulnérables. En étroite collaboration avec la Croix-Rouge du Tchad, le CICR a mis en place deux centres au Tchad, d’où il est possible de passer des appels téléphoniques gratuits à ses proches. Plus de 2 000 appels ont été passés à ce jour, ce qui permet aux membres d’une même famille de reprendre contact.
Au Tchad, le CICR a aussi :
.enregistré 46 mineurs non accompagnés et recherche leurs parents afin de les réunir ;
.visité 200 personnes arrêtées en lien avec la violence ;
.formé une centaine de fonctionnaires de la police judiciaire au droit international humanitaire sur les questions relatives à l’arrestation, la détention, et l’emploi de la force et des armes à feu ;
.dispensé une formation au droit international humanitaire à plusieurs bataillons de garde présidentielle sur le point de partir dans la région du lac Tchad.
À compter de la mi-février, la violence a débordé sur le territoire du Tchad, et des combats font rage dans la région du lac Tchad. Le CICR est intervenu rapidement et a fourni à l’hôpital de Bagassola une tonne de matériel médical pour blessés de guerre.
Cameroun: se préparer à répondre aux besoins essentiels
Au Cameroun, les besoins ne cessent également d’augmenter. Les équipes du CICR se préparent à répondre aux besoins essentiels des communautés déplacées et des communautés d’accueil, dans l’extrême nord du pays. Par ailleurs, le CICR a : . formé des volontaires de la Croix-Rouge camerounaise pour soutenir l’action menée par le CICR afin de rétablir le contact entre les membres de familles dispersées par le conflit, dont certains ont trouvé refuge dans le camp de Minawao ; . visité des détenus dans la prison de Maroua, dans le nord du pays, afin de suivre leurs conditions de détention et le traitement qui leur est réservé.
Le CICR poursuit aussi son dialogue avec les forces de sécurité camerounaises opérant dans le nord en vue d’améliorer leurs connaissances et leur respect du droit international humanitaire.
L’organisation soutient vouloir aller toujours plus loin dans l’assistance humanitaire dans un contexte où les conflits ont connu de profondes mutations
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a célébré le 17 février dernier son 150e anniversaire et le début de son action visant à porter secours à des millions de personnes et à améliorer la vie d’un nombre incalculable de personnes frappées par des conflits armés. Une célébration qui s’est déroulée alors que que des populations subissent les méfaits de la guerre dans plusieurs pays du monde, dont la RCA et le Mali « Cet anniversaire nous donne l’occasion de jeter un regard critique sur notre passé, et de mieux cerner les points forts qui nous ont permis de mener nos activités en faveur de millions de victimes de conflits armés et d’autres situations de violence », a déclaré Peter Maurer, président du CICR. « Aujourd’hui plus que jamais, il nous faut non seulement rester fidèles à nos principes, mais aussi trouver de nouveaux moyens afin de mieux servir les personnes qui ont besoin d’aide. Il nous faut redoubler d’efforts pour faire en sorte que le caractère neutre, impartial et indépendant de nos activités humanitaires soit compris de tous», a-t-il ajouté. 150 ans après, le CICR a été contraint de s’adapter aux nouvelles formes de conflits armés et à un grand nombre de défis que posent les activités humanitaires. « Nous poursuivons notre travail dans un environnement marqué par l’emploi d’armes et de technologies nouvelles, par la prolifération de groupes armés, par la difficulté d’obtention d’un accès aux personnes ayant besoin d’aide, et par une pléthore d’ONG et d’autres organisations humanitaires qui cherchent à servir les communautés avec des approches concurrentes», a expliqué le président du CICR. « En collaboration avec nos partenaires au sein du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et de la communauté humanitaire au sens large, nous devons trouver les moyens pour relever ces défis », ajoute le président du CICR. « Il nous faut mieux coordonner les efforts humanitaires de prêter une très grande attention aux opinions de ceux que nous cherchons à aider afin de et leur donner la possibilité de jouer un rôle actif dans ces efforts, l’objectif ultime étant de permettre aux personnes dans le besoin de recouvrer une vie normale sur le long terme».
Le plus grand défi que le CICR et les autres organisations humanitaires ont à relever est le non-respect du droit international humanitaire, qui interdit la violence dirigée contre les personnes ne participant pas aux conflits armés, comme les enfants, les blessés ou les malades, ou encore les détenus. » Il est aujourd’hui plus urgent que jamais de faire montre d’une volonté politique forte pour épargner les civils et se conformer au droit international humanitaire, de la part des États ou des groupes armés non étatiques armés », précise M. Maurer. 150 ans après, les responsables de l’organisation estiment aussi que la vision d’Henry Dunant – l’initiateur de la Croix-Rouge – a non seulement survécu, mais elle a prospéré durant toutes ces longues années. « Au cours du dernier siècle et demi, le CICR a surmonté l’adversité politique, les difficultés financières, les barrières culturelles et d’innombrables autres obstacles, même les attaques dirigées contre son personnel qui cherchait à apporter une assistance et une protection humanitaires vitales aux personnes vulnérables. », a-t-il indiqué. Autrefois de petite taille et composé de personnel exclusivement suisse, le CICR effectue aujourd’hui sa mission humanitaire dans plus de 90 pays partout dans le monde avec un effectif de quelque 13 000 hommes et femmes de plus de cent nationalités différentes. Ses équipes interviennent dans plusieurs pays d’Afrique Centrale dont le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad et aussi le Congo.
Croix Rouge Internationale, déjà 150 ans d’existenceicrc.org)/n