Cameroun : un marché pour les films de l ‘Afrique centrale ouvert à Yaoundé

Le Marché international du film de l’Afrique centrale installé au Musée national de Yaoundé facilité l’accès aux productions audiovisuelles.

C’est une aubaine qui se présente aux cinéastes et fans du septième art. Il s’agit d’un espace dédié à la promotion et la commercialisation des œuvres cinématographiques. Ce marché dénommé Marché international du film de l’Afrique centrale (Mifac) est organisé par l’Association Ecrans noirs; un festival qui promeut le cinéma africain. En marge donc de cet évènement, son délégué général, Bassek Ba Khobio a procédé à l’ouverture du Mifac le 3 octobre dernier au Musée national de Yaoundé.
Le Mifac selon les organisateurs est un espace unique en Afrique Centrale qui offre une visibilité et facilite l’accès aux acheteurs (diffuseurs et distributeurs), des meilleures productions cinématographiques et audiovisuelles de l’Afrique Centrale.
L‘Association Ecrans Noirs renseigne que le Marché du film d’Afrique centrale est ouvert aux films prêts à diffusion, libres de droits au moins sur certains territoires et créneaux, et aux projets en développement.
Par ailleurs, l’association indique que ce marché concerne essentiellement les productions/Projets des pays de la sous-région Afrique Centrale, zone CEEAC (Cameroun, Gabon, Congo, Centrafrique, Guinée Equatoriale, Tchad, République démocratique du Congo, Angola).
Il va ainsi permettre de rassembler plusieurs cinéastes pour discuter sur les productions cinématographiques, leurs contenus et les moyens de diffusion et de distribution adéquats à notre contexte.
Le Marché international du film de l’Afrique centrale s’inscrit dans le sillage de la tenue de la 26è éditions des Ecrans noirs qui a démarré le 01 octobre dernier. Cette année, le festival a pour thème, le cinéma dans tout son art.

Le Festival Mis me Binga et ses 180° degré du regard féminin

Le premier festival du film féminin s’est déroulé à Yaoundé et était une initiative d’un jeune groupe d’étudiants et de cinéastes

C’est probablement l’approche du regard qui manquait dans la floraison des festivals qui font la promotion du cinéma au Cameroun et le tour complet des aiguilles de l’horloge dans le regard porté sur la société. Le Mis Me Binga, (littéralement en langue Béti du Cameroun «les Yeux de Femmes»), festival international du film féminin, premier festival du genre dans la sous-région se positionne comme une plate-forme du regard complémentaire dans l’approche Homme-Femme. Ce regard qui s’illustre dans les 180° de plus pour dire la complémentarité des genres au cinéma. Une initiative pertinente des étudiants et jeunes réalisateurs réunis autour d’un jeune groupe d’initiative commune dénommée Vidéo Stars. Du 04 au 08 mars dernier, le public de la capitale Yaoundé est rentré dans les regards de Femmes, devant et derrière la caméra.

Promotion et échanges
La tenue du festival prend pour prétexte, l’engagement de Thérèse Bela Bita, plus connu sous le nom de Sita Bela, qui réalisa son premier film tam-tam à Paris en 1963, lequel présentait la tournée d’une troupe de danse camerounaise à l’hexagone. Elle est aux côtés de la sénégalaise Safi Faye, toutes les deux de regrettées mémoire sont présentées aujourd’hui comme les pionnières du cinéma féminin en Afrique. Ce prétexte a poussé Evodie NGUEYELI, la directrice du festival Mis Me Binga à donner une autre raison: En cinématographie, les approches, le choix des thèmes et les usages artistiques sont teintés d’une perspective spécifiquement féminine qui tranche à plusieurs égards avec le regard qu’offrent les collègues masculins.

Pour cette première édition, le comité d’organisation a enregistré 85 films. Un comité de visionnage et de présélection constitué de promoteurs de festivals, de programmateurs et d’étudiants a retenu 35 films dont 26 courts métrages qui étaient en compétitions, et 09 longs métrages des réalisatrices venus de 11 pays à travers les quatre coins du monde. Parmi les courts métrages en compétition, le Cameroun comptait 14 uvres. Ces uvres des réalisatrices francophones et anglophones portaient sur des thématiques diverses, ce qui confirme par ailleurs, l’option du festival de ne pas imposer de thèmes aux participantes. Quatre prix parmi lesquels le Minga d’or de la meilleure fiction, le Minga d’argent du meilleur documentaire, le Minga d’argent de la meilleure interprétation féminine, le Minga d’argent de la meilleure interprétation masculine ont été attribués.

De nombreux films internationaux
Une équipe de cinéastes japonais (deux réalisatrices et un scénariste) étaient invités à partager l’expérience camerounaise. La diaspora camerounaise était-elle représentée par la jeune Françoise Ellong, réalisatrice camerounaise résidant en France qui s’est illustré dans le genre horreur à travers son film Miseria, sorti en 2009. Ce premier clap du Mis Me Binga, placé sous le double parrainage des ministères camerounais de la Culture et de la promotion de la Femme et de la famille, la coopération allemande à travers l’ambassade de la République fédérale d’Allemagne à Yaoundé, par l’entremise de Son Excellence Madame Karin E. Blumberger-Sauerteig, l’institut Goethe à travers le Dr. Irène Bark, le Centre culturel français François Villon de Yaoundé, qui voient tous d’un il favorable, le progrès du septième art camerounais à travers le Mis Me Binga. La jeune équipe du Mis Me Binga dont le comité d’organisation était piloté par Narcisse Wandji affirme réaliser un rêve d’enfant à travers ce projet. Les partenaires locaux ont apparemment snobé la jeune initiative mais c’est sans compter avec le dynamisme des jeunes aux baskets et jeans, courant dans toute la ville à la recherche des oreilles prêtent à écouter, à comprendre leur regard du cinéma ô combien féminin.


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