Cameroun: la justice au service d’une épuration politique (CL2P)

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) sera inlassablement là pour rappeler au dictateur Camerounais Paul Biya (84 ans,34 de règne) au premier devoir d’un «démocrate»: laisser autant libre ses opposants comme ses concurrents dans leurs choix; prendre le risque de les affronter dans des élections libres et transparentes. Nul besoin de les éliminer en instrumentalisant la justice.

Par Arrêt des 17 et 18 mai 2016, après une audience qui aura duré toute une nuit, la Section Spécialisée de la Cour Suprême a condamné l’ancien Secrétaire Général à la Présidence du Cameroun et ministre d’État de l’Administration territoriale Marafa Hamidou Yaya à 20 ans d’emprisonnement ferme et a conclu en ces termes: « Ainsi jugé et prononcé par la Section Spécialisée de la Cour Suprême en son audience publique ordinaire du trois Mai deux mille seize en la salle des audiences de la Cour ».

La lecture de cet Arrêt (qui n’a été disponible qu’en février 2017), outre de grossières dénaturations des faits, ne laisse aucun doute que la condamnation de Marafa Hamidou Yaya  est intervenue le 03 mai 2016, soit deux (2) semaines avant l’audience des 17 et 18 mai 2016 au cours de laquelle ont eu lieu la lecture du rapport par le conseiller – rapporteur, les plaidoiries des Conseils des accusés et le délibéré.

Cet arrêt est l’illustration des contorsions auxquelles se livrent certains juges pour donner suite aux pressions exercées sur eux. En effet:

Par jugement des 21 et 22 septembre 2012, en violation flagrante des normes au procès équitable et dans une salle d’audience fortement militarisée, le Tribunal de Grande Instance du Mfoundi a condamné Marafa Hamidou Yaya à 25 ans d’emprisonnement ferme pour « complicité intellectuelle » de détournement de deniers publics. Pour ce faire, le Tribunal a eu recours à des textes de loi abrogés et à une jurisprudence étrangère à la cause.

La condamnation de Marafa Hamidou Yaya par le Tribunal de grande instance du Mfoundi a été décriée par tous les observateurs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun.

Le jour de l’ouverture du procès de Marafa Hamidou Yaya le 16 juillet 2012, le Gouvernement a promulgué une loi de procédure opportuniste et volontairement attentatoire aux droits de l’accusé et aux règles du procès équitable. En particulier, cette loi le prive du bénéfice d’un deuxième degré de juridiction.

Se conformant néanmoins aux dispositions de cette nouvelle loi, Marafa Hamidou Yaya a formé un pourvoi contre ce jugement. Alors que cette loi dispose que l’instruction et le jugement du pourvoi en cassation par la Section Spécialisée de la Cour Suprême se font dans un délai de six (6) mois, ce n’est que le 22 mars 2016, soit 42 mois (trois ans et demi) après le jugement, que l’examen du pourvoi de Marafa Hamidou Yaya a débuté.

Après deux  renvois utiles, la Cour s’est apprêtée à ouvrir les débats à l’audience du 03 mai 2016. Mais, ce jour là, Marafa Hamidou Yaya s’est retrouvé dans la salle d’audience en présence de son successeur au Secrétariat Général de la Présidence de la République, Jean Marie Atangana Mebara. Ce dernier avait formé un pourvoi auprès de la Section Spécialisée de la Cour Suprême dans le cadre d’une autre affaire le concernant, dont l’examen a été curieusement programmé le même jour que celui du pourvoi formé par Marafa Hamidou Yaya.

Or, la même Section Spécialisée de la Cour Suprême, composée de manière rigoureusement identique, avait rendu un arrêt le 6 janvier 2016, c’est-à-dire seulement quatre (4) mois plus tôt, entérinant la condamnation de Jean Marie Atagana Mebara pour tentative de détournement des mêmes sommes que Marafa Hamidou Yaya est accusé d’avoir prétendument détourné deux (2) années auparavant.

Dès lors, devant la présence concomitante dans la salle d’audience de Jean Marie Atangana Mebara et de Marafa Hamidou Yaya, cette Cour pouvait-elle condamner ce dernier après avoir entériné la condamnation du premier pour les mêmes faits? Ou osera-t-elle casser et annuler le jugement du Tribunal de grande instance du  Mfoundi ayant condamné Marafa Hamidou Yaya et prononcer son acquittement?

Face à cette situation, après avoir ouvert en premier l’audience relative au pourvoi formé par Marafa Hamidou Yaya , le président de la Cour, visiblement embarrassé, a passé la parole à l’avocat général qui, contre toute attente, alors que nous sommes rendus à la troisième audience, demande le renvoi de la cause pour une prétendue « mise en état du dossier de procédure« ! C’est ainsi qu’à la demande du ministère Public, l’audience est suspendue et renvoyée au 17 mai 2016.

À l’audience du 17 mai 2016, le Conseiller-Rapporteur donnera lecture d’un rapport dénaturant grossièrement les faits. Les conseils des accusés ont sollicité un renvoi pour préparer une réponse utile à ce long rapport. La Cour a refusé d’y donner une suite favorable. Après toute une nuit consacrée aux plaidoiries et au délibéré, la Cour a rendu le 18 mai 2016 au petit matin, un arrêt cassant et annulant le jugement des 21 et 22 septembre 2012 du Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, pour violation de la loi, donnant ainsi raison à ceux que ce jugement avait indignés.

Évoquant et statuant à nouveau, la Cour a condamné Marafa Hamidou Yaya à 20 ans d’emprisonnement ferme. À la lecture de cet Arrêt qui n’a été disponible que le 23 février 2017, soit neuf (9) mois plus tard, il est stipulé ce qui suit :

« Ainsi jugé et prononcé par la Section spécialisée de la Cour suprême en son audience publique ordinaire du trois Mai deux mille seize en la salle des audiences de la Cour »

Or, le 03 mai 2016 l’audience n’a pas eu lieu en raison de la présence dans la salle de Marafa Hamidou Yaya et de Jean Marie Atangana Mebara, comme décrit ci-dessus.

Il en découle que la Cour a prononcé, le 18 mai 2016, la sentence rédigée avant l’évocation, qu’elle avait déjà arrêté et prévu de prononcer le 03 mai 2016. Ainsi, l’audience publique des 17 et 18 mai 2016 n’aura été qu’une grotesque mise en scène et un simulacre de procès.

La Section Spécialisée de la Cour Suprême a donc condamné Marafa Hamidou Yaya le 03 mai 2016 avant de l’avoir jugé les 17 et 18 mai 2016!

La Cour Suprême confirme ainsi l’Avis adopté par le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire à sa 75ème session tenue à New York du 18 au 27 avril 2016 et selon lequel la détention de Marafa Hamidou Yaya « est arbitraire et que le Gouvernement a l’obligation d’y mettre fin et d’accorder à la victime une réparation appropriée ».

Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P)

Drame d’Eseka: les procédures judiciaires piétinent en France

Le Tribunal de Creteil vient de refermer l’information judiciaire qu’il avait commandé au motif qu’il n’était pas prouvé que les  infractions reprochées auraient été commises par les dirigeants de Camrail.

Les plaintes contre le groupe Bolloré portées devant la justice française à la suite de la catastrophe ferroviaire d’Eseka aboutiront-elles? La question se pose alors que le dossier ouvert devant le Tribunal de Creteil vient de se refermer. En effet, le doyen des juges d’instruction a établi la «non recevabilité à se porter partie civile» du Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) et le Syndicat national des conducteurs de train du Cameroun (SPTC). Selon lui, ces organisations n’ont pas subi de préjudice personnel et direct à la suite de cette catastrophe.

Un autre argument avancé par ladite instance serait l’absence de preuves démontrant que les infractions reprochées auraient été commises par les dirigeants de Camrail, et pour le compte de cette dernière.

Le CL2P et le SPTC avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile pour tentative de meurtre, homicide involontaire par personne morale et par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence, blessure involontaire et  non-assistance à personne en danger…

Cette démarche est rejetée à Creteil au moment où au Cameroun, le rapport de l’enquête officielle a établi la responsabilité de Camrail dans l’accident qui a fait officiellement 79 morts et plus de 575 blessés.  Selon les conclusions de l’enquête communiquées le 23 mai dernier, cette société aurait mis en route un train surchargé et présentant une rallonge inappropriée de la rame, une défaillance du système de freinage ainsi qu’une motrice dont le freinage rhéostatique était hors de service.

Le CL2P et le SPTC ont interjeté appel de la décision du Tribunal de Créteil devant la Chambre  Le recours a été enregistré le 22 juin. «Il s’agira de démontrer que le cercle des victimes d’Éséka est extrêmement large, et que le drame du 21 octobre 2016 a directement impacté les buts et objectifs des organisations plaignantes. Par ailleurs, il est indiscutable que les infractions reprochées ont été inspirées par le profit, et que l’heure de la reddition des comptes est proche», indique les plaignants.

 

 

 

Catastrophe d’Eséka au Cameroun: le parquet de Nanterre saisi d’une plainte

Par le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P)

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (Cl2p) et le Syndicat National des Conducteurs de Train du Cameroun, viennent de saisir ce 1er décembre 2016, Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Nanterre, d’une plainte pénale, après la catastrophe ferroviaire d’Éséka le 21 octobre 2016 au Cameroun, à la suite de laquelle plus de 79 personnes sont décédées et plus de 600 autres blessées, selon le bilan officiel des autorités camerounaises. Plusieurs familles restent à ce jour sans nouvelles de voyageurs disparus.

Cette plainte vise des faits d’homicides involontaires, de blessures involontaires suivies d’incapacité de travail, de blessures involontaires sans incapacité de travail, de non-assistance à personnes en danger et de mise en danger de la vie d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de sécurité et de prudence imposée par la loi et le règlement.

Mettant en cause plus spécifiquement la gouvernance du secteur du transport ferroviaire par l’État du Cameroun, la plainte tend également à déterminer les conditions dans lesquelles – en violation notamment des principes d’égalité et de transparence dans les marchés publics – la Régie Nationale des Chemins de Fer Camerounais a été privatisée, la concession renouvelée, et certaines obligations à la charge du concessionnaire manifestement méconnues, ainsi que les conducteurs de train de la Camrail l’ont régulièrement dénoncé. En effet si l’état des voitures accidentées a été de tout temps considéré comme impropre à garantir la sécurité des transports, il s’agira de rechercher les conditions d’acquisition de ces wagons, les protagonistes des transactions, et les raisons de l’exécution de ses missions de service public par le concessionnaire, avec des voitures mettant continuellement en danger la sécurité du personnel et des utilisateurs du train camerounais.

L’objet de la plainte est enfin de déterminer les raisons pour lesquelles, malgré une politique QHS (qualité hygiène et sécurité) et une politique de RSE (Responsabilité Sociale d’Entreprise) axées sur la sécurité et le développement durable, et intégrées au niveau du Groupe Bolloré, ainsi que le contrôle exercé à hauteur de 77% par ce groupe sur sa filiale Camerounaise, les errements déplorés, qui ont rendu possible l’accident d’Éséka, ont finalement pu se produire.

Il s’agit que la vérité se manifeste sur les circonstances de la catastrophe, que les victimes obtiennent la réparation intégrale de leur préjudice, et que les manquements survenus au cours du démantèlement du patrimoine national camerounais soient sanctionnés, en même temps que l’on disciplinera les agissements des multinationales en Afrique.


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Cameroun: le CL2P appelle à la libération de Polycarpe Abah Abah

Par le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P)

Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) vient d’apprendre avec regret la condamnation de M.Polycarpe Abah Abah à 20 ans de prison ferme par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun. Il est reproché à l’ancien directeur camerounais des Impôts le détournement de plus de 1,8 milliards de F CFA destinés au remboursement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA).

Il est pourtant apparu au cours de ce procès qui s’est ouvert le 19 janvier 2015 qu’il s’agissait d’une erreur de la Commercial Bank of Cameroun (CBC) commise sur le compte personnel de M.Abah Abah qui ne différait du compte intitulé «remboursement de la TVA» que d’un chiffre. L’erreur constatée par M.Abah Abah le 28 avril 2000 a été signalée à la direction générale de la CBC qui l’a reconnue puis rectifié cette opération malencontreuse à la date de valeur de cette dernière.

C’est aussi le lieu de dénoncer avec la dernière énergie les man uvres dilatoires du parquet du Tribunal Criminel Spécial TCS anti-corruption qui ont consisté à revoir à chaque étape de la procédure le montant présumé détourné à la hausse une fois dos au mur. De quoi porter gravement atteinte aux droits de la défense de l’accusé pourtant prévus tant par le Pacte international relatif aux droits civiques et politiques que de par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Cameroun.

Nous déplorons également que le TCS n’ait pas tenu compte du rapport d’enquête administrative diligentée par la présidence de la République sur cette affaire au début des années 2000, lequel rapport avait purement et simplement conclu à une absence de malversations financières.

En foi de ce qui précède, le CL2P:

Réitère que M. Polycarpe Abah Abah est un prisonnier politique
Rappelle que ses ennuis judiciaires puisent leurs origines dans les batailles de positionnement et luttes fratricides entre élites politiques de la région du Sud, dont est originaire le chef de l’Etat camerounais, Paul Biya.

Rappelle que son seul tort est d’avoir été désigné par des bulletins des services secrets camerounais comme un membre influent du G11, groupe de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011.

Souligne qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable
Dénonce cette avalanche de condamnations qui revêt les allures d’un acharnement politique.

Appelle à nouveau à sa libération immédiate.

Fait à Paris, le 03 novembre 2016
Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)
Joël Didier Engo, le président

Polycarpe Abah Abah, photo d’illustration
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Lettre au nouveau SG de l’ONU sur la situation des prisonniers politiques

Par Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)

Monsieur le Secrétaire Général,
Au moment où vous êtes sur le point d’être porté à la tête du secrétariat général de l’ONU, nous tenons à attirer votre attention sur la situation de certains Camerounais incarcérés au Cameroun par le fait du prince et reconnus comme prisonnier politique par l’organisation de la société civile basée en France, Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P).

Monsieur le Secrétaire Général,
En tant que membre de l’ONU, le Cameroun a souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’homme adopté le 10 décembre 1948. Cette Déclaration dispose en son article article 9 que « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé».

L’article 10 de cet instrument juridique prévoit que «toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial. »

L’article 11 alinea 1 quant à lui dispose que «Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public où toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées».

Or il se trouve que des citoyens camerounais, au nom de la salutaire lutte contre Boko Haram ou contre les détournements de fonds publics se retrouvent en prison en violations des dispositions citées plus haut. Il s’agit, pour ce qui est de la lutte contre les détournements de Marafa Hamidou Yaya, Polycarpe Abah Abah, Jean Marie Atangana Mebara, Urbain Olanguena Awono, Zacchaeus Forjindam, Iya Mohamed, Yves Michel Fotso. À cette liste, on ajouterait Dieudonné Ambassa Zang, exilé politique en France.Il s’agit là d’anciens hauts commis de l’État du Cameroun.

S’agissant de la lutte contre Boko Haram, il s’agit de Me Abdoulaye Harrissou et d’Aboubakary Sidiki. Ces derniers croupissent en prison pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» depuis deux (02) ans sans jugement. Les juges militaires en charge de connaître de leur affaire sont soupçonnés d’être proche des accusateurs.

Ceux accusés de corruption sont arbitrairement détenus sans la moindre preuve de détournements de deniers publics. Ils ont été condamnés à de lourdes peines de prison par des tribunaux aux ordres de la Présidence du Cameroun, et sur la base d’accusations de détournement montées de toutes pièces.

Tous ces prisonniers politiques sont soit des victimes d’un puissant lobby tribalo-familial au Cameroun qui voudrait conserver le pouvoir après Paul Biya, soit les victimes collatérales de cette sourde bataille de clans pour la succession du dictateur camerounais, que les proches parents veulent restreindre à son carré d’intimes.

Monsieur le Secrétaire général,
Compte tenu de ce que les Nations Unies sont le sanctuaire par excellence des droits de l’homme, nous vous invitons à attirer l’attention de M. Paul Biya sur les engagements pris par le Cameroun de respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme. Conformément aux dispositions sus évoquées, M. Biya devra veiller à ce que ces personnes soit jugées sur la base d’infractions claires et précises, dans le respect de tous leurs droits fondamentaux, ou alors qu’elles soient relaxées purement et simplement.

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de notre déférence la plus inextinguible.

Soutenons Les prisonniers politiques camerounais.


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Appel pour la libération d’Ahmed Abba et des autres victimes de la répression

Par le CL2P

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) renouvelle son appel pour la libération immédiate d’Ahmed Abba et de tous les autres.

Nous n’avons en effet pas cessé d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le détournement par le régime de Yaoundé de la légitime et nécessaire lutte contre le terrorisme en purges systématiques infligées à des activistes, journalistes, et leaders d’opinion «dérangeant», majoritairement originaires du Grand-Nord du Cameroun.

Monsieur le président Paul Biya, l’instrumentalisation politique de la Justice au Cameroun est devenue consternante et pathétique. De grâce ayez le courage d’y mettre urgemment un terme, en libérant purement et simplement le journaliste Ahmed Abba et tous ceux qui comme lui – notamment Me Abdoulaye Harissou, M. Aboubakar Sidiki, puis les journalistes Baba Wame, Rodrigue Ndeutchoua Tongue et Félix Cyriaque Ebolé Bola – sont des victimes de choix de la vaste cabale judiciaire orchestrée par les sécurocrates de votre régime au nom de la lutte légitime contre le terrorisme au Cameroun.

Nous renouvelons notre appel à leur libération immédiate et n’accordons le moindre crédit aux parodies de procès qui se tiennent par intermittence devant le tribunal militaire de Yaoundé.Il s’agit d’une cabale liberticide orchestrée par les sécurocrates de la dictature de Paul Biya,sous couvert de la légitime lutte contre le terrorisme.Elle déshonore la République du Cameroun et ses institutions.

Ahmed Abba, corrspondant de RFI en langue haoussa
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Cameroun, Marafa Hamidou Yaya: quatre années d’injustice, ça suffit!

Par Fabrice Njayou, Porte-parole de l’Action Solidaire pour Marafa (Asma)

Le CL2P et ses partenaires seront inlassablement là pour rappeler au Président à vie du Cameroun Paul Biya (83 ans, 34 de règne) au premier devoir du «démocrate»: laisser autant libre ses opposants comme ses partisans dans leurs choix; prendre le risque d’affronter ses «concurrents» politiques et «adversaires» internes désignés dans des urnes transparentes. Nul besoin de les séquestrer indéfiniment.

Il y a exactement quatre (04) ans que la justice Camerounaise s’est prostituée afin d’assouvir les désirs d’un dictateur de 83 ans en fin de règne et condamner un innocent à 25 ans de prison.

Depuis quatre (04) ans, Marafa Hamidou Yaya est injustement accusé et injustement condamné dans cette affaire de l’achat de l’avion présidentiel dont les vrais coupables sont Biya et son oncle Mevaa M’eboutou (aujourd’hui secrétaire général du Sénat).

Malgré l’absence de preuves de détournements, de complicité, la justice camerounaise a été incapable durant cette procédure de rendre la justice. Ceci a été rendue possible par une clique de juges et de magistrats carriéristes, ayant accepté de trahir leur serment, de pervertir, et de vendre leur âme de Justice au diable. Ce qui les a empêchés de dire le Droit où même les aveugles voyaient l’innocence de

Marafa Hamidou Yaya.
Quatre (04) années d’injustice subie par cet homme courageux, ambitieux, dont le seul crime est d’avoir voulu proposer une alternative à ce régime corrompu, inapte à sortir le Cameroun du marasme économique et social.

Quatre (04) années que le monde entier reconnaît en cet emprisonnement comme arbitraire, une man uvre politique et appelle à sa libération.

Quatre (04) années que le régime a tout mis en uvre pour briser la ferveur populaire autour de la dynamique Marafa Hamidou Yaya, mais malgré cela la flamme ne s’éteindra point!

Le temps viendra où tous ceux qui se sont rendu complice de cette injustice payeront. Le peuple n’est pas dupe le temps du basculement qui arrive très bientôt et comme un tsunami ses vagues déferleront sur cette bande de voyous qui brime le peuple et le maintien dans la pauvreté.

C’est l’occasion pour nous Action Solidaire pour Marafa (Asma) en cette période de commémoration, d’adresser un message de soutien et de réconfort à sa famille, à Marafa lui-même, puis de prononcer à l’adresse de tous nos compatriotes un message d’espoir car la victoire est proche.

L’Heure n’est pas au découragement. C’est le moment de redoubler de vigilance et de mobilisation, de quelque manière que ce soit. Car ensemble nous sommes forts. C’est ensemble, et par notre mobilisation citoyenne, que nous réussirons à faire plier le régime de Paul Biya afin qu’il libère Marafa Hamidou Yaya. Et c’est ensemble que nous libérerons le Cameroun.

Nous vous invitons pour cette occasion à habiller vos pages facebook ou votre photo de profil avec cette photo en dessous afin de dire non à cette injustice et apporter du soutien à Marafa Hamidou Yaya injustement condamné.

Quatre (04) années d’injustice ça suffit !
Paul Biya libère son excellence Marafa Hamidou Yaya.


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La nationalité française ne doit pas être la garantie d’une impunité judiciaire au Cameroun

Par le CL2P

Dans le respect de la présomption d’innocence de l’homme d’affaire franco-camerounais Sylvestre Marcelin Andela actuellement incarcéré à la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, la nationalité française ne peut et ne doit être la garantie, ni d’une immunité juridictionnelle, ni d’une impunité judiciaire au Cameroun.

Aucun Peuple ne peut accepter sur son sol la persistance (du moins perçue comme telle sur place) d’une forme étrange de discrimination au relent néo-colonial basée sur la nationalité, selon que la victime supposée de l’arbitraire judiciaire et carcéral est un ressortissant Français ou ne l’est pas.

Nul ne doit considérer sa nationalité comme un quelconque privilège juridictionnel, voire comme un bouclier diplomatique qu’il peut exhiber au détriment de toutes les autres victimes de l’arbitraire judiciaire et carcéral au Cameroun.

Nous n’aurons et ne ferons jamais une interprétation sélective des violations des Droits Humains, suivant que la victime serait ou non un(e)ressortissant(e) français(e).

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P).


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Réponse à la lettre ouverte de M. Elimbi Lobe sur Lydienne Eyoum

Par Joël Didier Engo, Président du CL2P

Une réponse à la lettre ouverte de M. Elimbi Lobe à Paul Biya, après la libération de Me Lydienne Yen Eyoum Loyse.

De grâce cessez de dire du n’importe quoi M. Elimbi Lobe au non d’une pseudo souveraineté qui fleure bon avec du populisme de bas étage, voire du procès de sale gueule anti-français systématique.

Informez-vous bien sur tous les prisonniers que vous citez et vous verrez que jamais les ONG, notamment la nôtre (le CL2P qui s’en est toujours ouvert, notamment auprès du président Hollande) n’ont établi la moindre différenciation selon que les personnalités reconnues prisonniers politiques étaient de nationalité française ou (uniquement) camerounaise.

Ce dont il est question ici, contrairement à l’idée de discrimination que certains d’entre-vous veulent répandre à des fins politiques au Cameroun, c’est la capacité d’un pays en l’occurrence le Cameroun, d’avoir une justice indépendante, bien à l’abri des injonctions du président de la république ou de certains de ses proches collaborateurs.

Et lorsque notre pays (à nous tou-te-s) se fait à de multiples reprises (Engo, Atangana, Edzoa, Lapiro, Kingué, Eyoum, Marafa, Mebara…) rappeler à l’ordre par les instances internationales (ONU, UA…) sur des cas flagrants et incontestables de détentions arbitraires, accuser la France d’ingérence comme vous le faîtes est simplement déplacé. Parce que c’est précisément le Cameroun qui s’est rendu ridicule en essayant encore et toujours de biaiser avec la légalité internationale.

Dois-je vous restituer les mots pour le moins surréalistes tenus par M. Issa Tchiroma sur les ondes de RFI vendredi dernier à propos de l’Avis pourtant contraignant rendu par le Groupe de Travail des Nations Unies sur la détention arbitraire du prisonnier politique Marafa Hamidou Yaya?! Je le cite:

« cet avis, cette opinion n’engage nullement le gouvernement, ne fait pas injonction, ne fait pas obligation au gouvernement camerounais de respecter les conclusions du groupe de travail de cet organe auxiliaire des Nations Unies ».

Lorsque le Cameroun par la bouche de son respectable ministre de la communication et porte parole du gouvernement se met ainsi de lui-même en porte-à-faux avec la légalité internationale, pourquoi voudriez-vous donc que la France laisse moisir ou mourir une de ses ressortissantes – dont le caractère arbitraire de la détention est établie et reconnue – dans une geôle de Yaoundé? Juste parce qu’elle voudrait ou devrait vous convenir; alors même que la première obligation d’un état respecté par ses partenaires est de se conformer au droit international, notamment à tous les traités dont il est signataire (ici le Pacte international relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966).

C’est le petit rappel que la France a vraisemblablement fait au Cameroun dans le cas de Lydienne Yen Eyoum. Et je puis vous assurer que ce n’était pas la première fois. Titus Edzoa, Puisque Pierre Désiré Engo, Paul Eric Kingué et bientôt Marafa Hamidou Yaya lui doivent ou devront aussi en partie leurs libérations (intégrales ou conditionnelles). Car contrairement à une opinion assez répandue au Cameroun, la bienveillance française ne trie pas parmi les prisonniers d’opinion, du moins ceux qui sont reconnus par les instances internationales comme des victimes de détention arbitraire.

Je tiens à votre disposition la documentation du CL2P, si besoin est.

Je vous remercie

Joël Didier Engo, Président du CL2P
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Au pays de la loi du plus fort, même la presse n’échappe pas au gangstérisme

Par Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)

Au Cameroun un patron de presse peut, pour peu qu’il bénéficie de la couverture de certains pontes du régime, s’offrir le luxe de faire filmer des journalistes par les caméras de sa télé, pieds nus, menottés; les faire embarquer dans un pick-up de cette même télé (et non de la police), et les faire garder à vue à la police puis écrouer à la prison centrale de Kondengui sans émouvoir personne.

Monsieur le PDG de « Vision 4 » Amougou Belinga, libérez les journalistes David Eboutou et Patrick Sapack!

Nous condamnons systématiquement ce gangstérisme qui prévaut au sein de votre groupe de presse, auquel appartient la chaîne de télévision « Vision 4 ».

En effet tout travail mérite salaire.

Inutile pour cela d’user de méthodes peu recommandables comme la fausse facture qu’on exhibe au moment de l’arrestation médiatisée des journalistes, la corruption systématique des juges, l’humiliation et l’intimidation des membres de la profession… Pour faire taire tout le monde et imposer votre diktat à tout un pays.

Non, M. Jean Pierre Amougou Belinga, vous n’avez pas le monopole du droit.

Libérez immédiatement messieurs Eboutou et Sapack!

Amougou Belinga.
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Jean Marie Atangana Mebara condamné à 25 ans de prison: le CL2P réagit!

Par Joël Didier Engo, président du Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P)

Communiqué du Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) à la suite de la nouvelle condamnation arbitraire de M. Jean Marie Atangana Mebara

Le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P) vient d’apprendre avec regret la condamnation de M. Jean Marie Atangana Mebara à 25 ans de prison ferme par le Tribunal criminel spécial (TCS) du Cameroun. Il est reproché à l’ancien secrétaire général à la présidence de la République le détournement de 5 millions de dollars destinés à l’achat de l’avion présidentiel en juin 2003.

Il convient de prime abord de déplorer la durée excessivement longue de cette procédure.

Poursuivi en effet depuis septembre 2009 pour ce chef d’accusation, ce n’est qu’en juin 2016 que M. Atangana Mebara est fixé sur son sort. Ceci en violation tant du Pacte international relatif aux droits civils et politiques que de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui prescrivent qu’un citoyen soit jugé dans des délais raisonnables.

Ensuite, nous déplorons qu’aucune preuve de détournement n’ait été produite au cours de ce procès.

Des témoins de l’accusation ont d’ailleurs reconnu que la firme américaine Boieng a accusé réception des 5 millions de dollars querellés dont le virement a été ordonné par le ministre de l’Économie et des Finances de l’époque, M. Michel Meva’a M’Eboutou.

La seule «preuve» de l’accusation semble être l’absence d’«instructions écrites» du chef de l’Etat Paul Biya à son Secrétaire Général Jean Marie Atangana Mebara, lesquelles consistaient à acquérir un avion en location, le fameux «Albatros», plutôt que de parachever le processus d’acquisition d’un aéronef neuf entamé en 2001.

En foi de ce qui précède, le CL2P :
.Réitère que M. Jean Marie Atangana Mebara est un prisonnier politique.
.Rappelle que son seul tort est d’avoir été désigné par des bulletins des services secrets camerounais comme un membre influent du G11, groupe informel de jeunes proches collaborateurs de Paul Biya soupçonnés d’avoir envisagé de succéder à ce dernier en 2011.
.Souligne qu’il n’a pas eu droit à un procès équitable sur ce chef d’accusation.
.Dénonce cette avalanche de condamnations arbitraires qui revêtent toutes des allures d’un acharnement politique.
.S’associe aux recommandations de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples émis le 21 avril dernier invitant l’Etat du Cameroun à le libérer, puis à lui verser des dédommagements à hauteur de 400 millions de F CFA pour «détention arbitraire».

Fait à Paris le 22 juin 2016.

Jean Marie Atangana Mebara.
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Note sur les procès et prisonniers politiques au Cameroun

Par Olivier Tchouaffe PhD et Engo Joel Didier, President du CL2P

Après notre dernière publication intitulée: « Cameroun: la figure de l’opposant: Genealogie d’une déchéance de Droits Civiques » nous nous sommes vus reprochés l’idée que Marafa Hamidou Yaya, célèbre prisonnier politique camerounais, s’est découvert la qualité d’opposant uniquement au moment de son incarcération. Il serait donc un opportuniste ou un « minable » aux dires de monsieur Issa Tchiroma Bakary, ministre camerounais de la communication et porte-parole du gouvernement. Les notions de prisonnier politique et de procès politique ont été tellement dénaturées au Cameroun, que l’urgence d’une pédagogie est devenue nécessaire, afin de repreciser puis de clarifier ce que nous entendons par prisonnier politique et procès politique au Cameroun.

1) Qu’est ce qu’un prisonnier et un procès politique au Cameroun?
Le statut de prisonnier politique ne se réduit guère au coup de force politique contre la sûreté de l’État ou aux seuls délits d’opinion. Toute personne qui se retrouve enfermée souvent bien malgré elle dans une criminalisation de la compétition politique conjuguée à une politisation de la répression puis à une instrumentalisation de la Justice.est un prisonnier politique au Cameroun. Le prisonnier politique est un coupable d’office qui subit la restriction de ses droits civils et politiques. Les recours légaux qui peuvent rétablir son innocence sont systématiquement fermés ou bloqués par un mur épais et sourd en béton.

Il en découle un sentiment légitime d’être enfermé dans un carcan Kafkaesque sans aucune protection légale ni juridique. Il est d’emblée placé en situation de détention arbitraire à l’instar de Jean-Marie Atangana Mebara, ancien secrétaire général à la Présidence du Cameroun, reconnu comme tel par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples; ou le Ministre d’État Marafa Hamidou Yaya qui a reconnu que ses déboires politiques ont commencé au moment où il a demandé au Président Paul Biya de ne plus se représenter en 2011. Dans un pays où une vraie compétition électorale digne de ce nom est rare pour ne pas dire inexistante, cette demande a été assimilé à un vrai crime de lèse-majesté.

Ainsi dans le contexte vicié camerounais, pour pouvoir se déclarer et/ou devenir un prisonnier politique il faut aussi être capable de transformer la seule plate-forme autorisée qu’est le tribunal en sphère politique. C’est une démarche qui attire bien évidemment les foudres du régime en place, mais qui a comme principal mérite de sensibiliser l’opinion publique puis d’alerter les médias sur la nature du processus juridique et judiciaire enclenché contre l’infortuné du moment.

2) Procès Politique et Quiproquo Judiciaire
Se déclarer prisonnier politique, c’est aussi mettre le gouvernement devant un quiproquo légal et juridique, puis les contresens qui en découlent. Une dictature ne pourra jamais admettre que des purges politiques existent. Ce serait se tirer une balle dans les pieds et reconnaître que le système politique n’est pas démocratique. Les prisonniers politiques ou « minables » sont donc être jugés comme des simples criminels de droit commun. Le hic c’est que ces prisonniers dits de droit commun sont jugés par des tribunaux spéciaux voire d’exception (à l’instar du Tribunal Criminel Spécial au Cameroun) et que leurs dossiers d’instruction ne suivent pas le canal judiciaire traditionnel, mais sont souvent instruits par des services spéciaux au nom de la sécurité nationale ou simplement du fait du prince.

Entre autres, le prévenu ne peut comparaître libre, est systématiquement placé en détention provisoire, alors même qu’il devrait normalement jouir du statut de prévenu de droit commun au moins jusqu’au prononcé du jugement. Cette privatisation du dossier judiciaire a des répercussions sur la défense, puisque les avocats n’ont généralement pas ou partiellement accès à tous les dossiers au nom de la sécurité nationale.

Ces prisonniers, pour la plupart, sont aussi embastillés, non pas dans des prisons conventionnelles mais dans des institutions militarisées ou de sécurité dite maximale, ce que Joël Didier Engo a appelé des « mouroirs concentrationnaires ».

3) Prisonnier politique, Verdict et État d’Exception
Dans une procédure politique, le verdict est prédéterminé d’avance parce que la justice passe aux ordres du politique. Un prisonnier politique, par nature, ne gagne jamais son procès, y compris défendu par les meilleurs avocats. En fait le prisonnier politique sert à ce que le philosophe Italien Giorgio Agamben appelle « Homo Sacer. » L’homo Sacer est un être qui ne peut-être sacrifié mais sa vie est disposable. Il est embastillé et torturé mais il sert d’abord à établir un état d’exception dans lequel le souverain gouverne par décret. En effet, même comme la vie du Homo Sacer est disposable, il est en même temps un instrument essentiel du régime avec l’unique caractéristique qu’il est à la fois au centre et à la marge du régime.

La fonction de l’Homo Sacer c’est de donner une onction de légitimité à la dictature puisqu’il est exploité – ici sacrifié – pour justifier un état d’exception qui est en vérité ce qu’Achille Mbembe appelle « necropolitique », un régime politique ou l’expression du pouvoir se réduit à la décision de vie et de mort. À ce titre, la raison d’être de homo Sacer est de servir à tout moment d’alibi politique à une dictature. Il est intéressant de noter que le récent livre du Ministre d’État Jean Marie Atagana Mebara a été préfacé par Eric Chinje, ce journaliste autrefois présentateur du journal télévisé à la télévision nationale du Cameroun à qui le président Biya avait confié qu’il avait ce droit de « vie et de mort » sur chaque camerounais. À ce sujet, Me Claude Assira, conseil de Jean-Marie Atangana Mebara explique objectivement que «L’exécutif camerounais utilise souvent l’opération Épervier à des fins purement politiciennes de propagande, d’intimidation ou de vindicte».

4) Le Souverain, l’Homo Sacer et Souci de Soi
Le paradoxe du Homo Sacer, c’est que le souverain ou dictateur peut aussi même se retrouver dans la situation d’un homo Sacer. Une des raisons que les dictateurs s’acharnent à retenir le pouvoir, c’est la paranoïa qu’une fois hors du pouvoir eux-mêmes peuvent devenir des homos sacer et être extradés à La Haye comme Laurent Gbagbo, ou Hissein Habre au Sénégal ou tous les génocidaires Rwandais en Tanzanie. Et l’Homo Sacer peut demain tout aussi devenir souverain comme Nelson Mandela.

La politique est un monde brutal où les coups reçus portent la marque de l’authenticité. Ce qui est important de noter, c’est que tous ceux qui restent ou se contentent d’être à la marge et se complaisent d’infantiliser ou dans le traitement condescendant voire méprisant à l’égard de ces combattants politiques, ne veulent surtout pas faire des vagues ou jouent au bon griot au nom de l’instinct naturel de survie et/ou d’éloignement personnel de la sphère politique. Les prisonniers politiques d’aujourd’hui seront certainement les leaders de demain parce que l’Histoire est de leur côté.


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Le CL2P face à la morgue haineuse d’un autre illustre inconnu

Par Joël Didier Engo, Président du Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun (CL2P)

J’entame ma journée de mercredi 13 avril 2016 à nouveau sous un flot d’attaques personnelles, familiales, professionnelles, académiques …. d’un personnage que je ne connais point (Jean-Claude Mbede Fouda, ndlr), que je n’ai jamais rencontré, et qui en sait pour le moins rien ni sur ma trajectoire personnelle, ni sur mon parcours académique, ni sur ma probité morale, encore moins sur la distance et l’exigence d’indépendance qui prévaut entre le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) dont je suis l’un des fondateurs et les personnalités que nous sommes souvent amenés après une lente et longue instruction à reconnaître la qualité de prisonnier d’opinion.

J’en ai été alerté par le journaliste Michel Mbiem Tong du journal en ligne « Hurinews.com », notre partenaire au Cameroun dont le CL2P finance l’abonnement annuel et avec lequel nous travaillons en étroite collaboration sur les investigations relatives aux accusations, instructions, et procès de la campagne de lutte dite contre la corruption.

Sur mon parcours personnel et académique, j’ai depuis plus de 17 ans souvent eu à l’étaler chaque fois que certains plaisantins ont délibérément voulu m’associer ou réduire au népotisme qui prévaut dans la république bananière du Cameroun, et je ne perdrai plus ma journée à essayer de convaincre ou me justifier (sur je ne sais quoi) face à la calomnie d’un de ces partisans du moindre effort issus du régime trentenaire en place au Cameroun.

Sur ma filiation, bien peu de ressortissants du Cameroun, de parents anciennement haut fonctionnaires et membre du sérail camerounais, pourraient témoigner de la distance et de l’autonomie que j’ai depuis mon adolescence su établir entre les activités, les convictions, et la proximité de mon père Pierre Désiré Engo (ancien ministre de l’économie et du plan sous Ahmadou Ahidjo, puis DG pendant 17 ans de la CNPS) avec le régime de Yaoundé.

Là aussi je laisse mon calomniateur face à ses turpitudes existentielles, et me contente de restituer cet autre droit dé réponse envoyé au Cameroun, alors que j’étais en poste à la Business School de l’Université du Queensland en Australie.

La technique du régime de Yaoundé est évidemment bien connue. Lorsqu’il n’a rien à vous reprocher ni sur votre parcours, ni sur vos références académiques, ni sur votre probité morale…il sème la discorde dans votre cercle familial, pensant y déceler une faille, cette source de déstabilisation et de rejet tribal qui ferait définitivement de vous un renégat de votre tribu, de votre famille, de votre région, de votre pays d’origine.

Non messieurs je vous mets au défi de faire le quart des actions que j’ai dû mener pendant 14 interminables années avec Fabienne Debarge pour arracher mon père Pierre Désiré Engo du bagne de Kodengui au prix de sacrifices inquantifiables et de risques permanents pour nos vies. Après, rien qu’après vous pourrez vous répandre à loisir sur mon opposition frontale à ce père dans les médias, lorsque j’ai estimé après l’avoir libéré de Prison sur intervention du Président français François Hollande, que son comportement dépassait les limites de la décence morale et je le maintiens.

Pour le reste le CL2P – que je préside – est une organisation légale, une association de droit français, financée par nos maigres économies, les dons privés, et l’aide parlementaire octroyée par la député de notre circonscription. Ce sont là des données officielles aisément consultables par tout investigateur autorisé et qui figurent dans notre déclaration fiscale.

Lire la publication ayant suscité cette réaction: Cameroun: les faux prophètes; en parlant de Joël Didier Engo

La prise de position d’Olivier Tchouaffe: Engo Joël Didier, diagnostic d’un syndrome de dérangement Camerounais

Joël Didier Engo
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Cameroun: les faux prophètes; en parlant de Joël Didier Engo

Par Jean-Claude Mbede Fouda

Coquilles vides

Ma grande s ur Calixthe Beyala, probablement le meilleur écrivain francophone africain depuis 30 ans, mentionnait ceci dans une de ses nombreuses chroniques au sujets des Africains de France: « chacun d’eux est Pdg de quelque chose ». Ah oui. Pdg d’un machin pompeux et ronflant qui épate les nègres quand ils descendent sous les tropiques où l’on adore les gros titres. Avait elle tort? Allons y voir de prés.

Car dans la lutte pour la succession politique au Cameroun, plusieurs délinquants économiques ont entrepris de financer des tonneaux vides pour les aider à faire le bruit du mensonge (ce qui n’est pas nouveau). Mais pour donner encore plus de crédibilité à leur envie de paraître comme des victimes expiatoires d’un régime qu’ils avaient servi et dont ils sont d’indignes produits, ils se sont mis à financer n’importe quoi en Occident à condition que ces tonneaux puissent leur servir de caisse de résonance. Un Grand Camerounais, valeureux et intègre, mon père Augustin Frederick Kodock, disait que quand on est sur le point de se noyer, on peut s’accrocher même à un serpent.

Parmi ces MACHINS créés à la va-vite sur financement occulte de délinquants ayant affamé mon Peuple, il y a une satanerie appelée « comité pour la libération des prisonniers politiques » (j’écris volontaire ment ce truc en minuscule).

Si les vrais feymen du Cameroun avaient l’intelligence de leurs coups fourrés, en prenant le soin d’associer des Blancs que nos dirigeants aiment tant à leur forfait pour les rendre retentissants, les fondateurs du machin appelé clpp2 (pardonnez je tiens à me pas bien l’écrire pour ne pas participer à sa publicité mensongère) ont eu l’égoïsme voyou et arrogant d’y mettre leur face de nègre. Ce que beaucoup de Camerounais ne savent pas est que ce machin aussi pompeux que la vantardise de son fondateur, et aussi vide que son cerveau, avait été créé par un imposteur. Un fils à papa comme on en a connu au Cameroun. Et qui vivent en Occident sans rien faire et avec notre argent. Leur seuls job est d’organiser des soirées de machin truc pour exhiber des Champagnes. Pendant que nous travaillons honnêtement.

Son nom? Joel Didier Engo. Fils de Pierre Desire Engo, ancien tout puissant directeur général de la Cnps qui fut arrêté en 1999 en compagnie de l’ex ministre des Postes, Mouchipou Seidou (Paix à son âme) pour devenir les premiers condamnes de l’opération Epervier.

Utilisant les milliards que la Justice reprochait à son père d’avoir volé au détriment de nos pauvres grands parents retraités qui l’avaient maudit, le fils d’Engo lança une campagne aisément financée en Occident en désignant son père comme un prisonnier politique.

[ … ]

Si vous demandez à voir le siège du machin créé par Joel Didier Engo, il est dans sa poche. Si vous lui demandez qui sont ses collaborateurs vous ne verrez que sa tronche. Si vous lui demandez s’il a été au Cameroun pour mener quelque enquête sur la base des dossiers judiciaires il ne vous dira rien.

Comment peut on donc rester à Paris, grimper sur la Tour Eifel et décider que, en tant que beau gosse de Mengong près dEbolowa, tous les voleurs arrêtés sur décision de la Justice sont des prisonniers politiques?

Donc il suffit que demain je fasse enregistrer un machin en Europe avec un nom politiquement SEXY, mais aussi vide que pompeux pour que mes opinions de gombistes soient prises pour la vérité biblique?

Le drame est ailleurs. La presse financée par ces voleurs nous arrose chaque jours avec des choses du genre: « tel reconnu prisonnier politique par le clpp2 » . Sans blague. Pour la presse camerounaise, un machin gombotique créé à Paris par un fils du premier délinquant économique écroué de l’ère Biya est donc la référence Internationale brandie pour être lavé des crimes économiques?

L’opinion d’un fils de voleurs vaut donc plus que la Justice? Non après Paul Biya nous ferons le ménage. Pour nous Marafa est un voleur. Il doit purger sa peine. Le nouveau président du Cameroun sera une personne neuve. Avec une moralité irréprochable et un casier judiciaire vierge. Allons seulement.


Lire la réaction de Joël Didier Engo: Le CL2P face à la morgue haineuse d’un autre illustre inconnu.

La prise de position d’Olivier Tchouaffe: Engo Joël Didier, diagnostic d’un syndrome de dérangement Camerounais

Jean-Claude Mbede Fouda
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Le CL2P annonce le lancement d’une campagne pour faire libérer Marafa

La campagne, baptisée « Libérez Marafa maintenant/Free Marafa Now », sera faite à Paris, dans la capitale française, sous forme de distribution de tracts

Après la « Journée de solidarité pour les libertés au Cameroun », événement organisé à Paris le samedi 16 avril dernier par le Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun (CL2P), l’association annonce le lancement à venir d’une campagne pour faire libérer l’ex-ministre d’Etat Marafa Hamidou Yaya. Ladite campagne, dénommée « « Libérez Marafa maintenant/Free Marafa Now »« , se fera sous forme de « distributions de tracts sur les principales places parisiennes sous la bannière du CL2P », indique t-elle.

Marafa Hamidou Yaya, ex-ministre de l’Administration territoriale et ancien secrétaire général de la présidence de la République, purge une peine de 25 ans d’emprisonnement depuis septembre 2012. La justice l’a reconnu coupable, avec l’ex administrateur-directeur général de la Camair, Yves-Michel Fotso, de co-action de détournement de la somme de 29 millions de dollars destinés à l’acquisition d’un aéronef neuf pour les voyages du chef de l’Etat. Il s’est pourvu en cassation à la Cour suprême.

Le CL2P est une association lancée en mai 2014 à Paris par René Dassié et Joël Didier Engo – fils de l’ex DG de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) Pierre Désiré Engo, lui même emprisonné pendant près de 15 ans pour des affaires présumées de détournement de deniers publics. Le CL2P a établi une liste de personnalités actuellement emprisonnées, personnalités que l’association considère comme des « prisonniers politiques » – dont Marafa Hamidou Yaya – parce qu’elles menaceraient le pouvoir du chef d’Etat actuel, Paul Biya.

A Paris, le 16 avril dernier, dans le cadre de la Journée de solidarité pour les libertés au Cameroun, le CL2P dit avoir tenu « un rassemblement Place du Châtelet de 11h00 à 12h30 sous une surveillance discrète de la police et des RG avec déploiement des banderoles, groupe d’animation, puis distribution des tracts avec sensibilisation des Parisiens sur les atteintes aux droits civils et politiques au Cameroun, et plus particulièrement sur les emprisonnements politiques sous le couvert de la légitime et nécessaire lutte contre la corruption. »

Le Comité indique également avoir organisé « un débat en format libre ouvert au public de 15h00 à 19h00 à l’espace l’Harmattan sis au numéro 24 de la rue des écoles, sur la problématique des libertés au Cameroun, avec les témoignages des proches des prisonniers politiques sur leurs situations carcérales et judiciaires respectives.


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Le CL2P organise une «Journée de solidarité pour les libertés au Cameroun», à Paris

Ladite journée, programmée le 16 avril prochain, prévoit un rassemblement Place Saint-Michel le matin et une table ronde l’après-midi

Le Comité de libération des prisonniers politiques (CL2P) du Cameroun annonce la tenue, le 16 avril prochain à Paris, d’une «Journée de solidarité pour les libertés au Cameroun». Ladite journée, organisée «en association avec le Collectif des amis et soutiens de Marafa» (l’ex-ministre d’Etat, condamné à 25 ans d’emprisonnement en 2012 pour des faits de détournement de deniers publics, ndlr) prévoit un rassemblement Place Saint-Michel le matin (entre 11h00 et 12h30) et une table ronde à l’Espace l’Harmattan l’après-midi (entre 15h00 et 19h00).

Le CL2P indique qu’y sont invités, outre la presse, les représentants de partis politiques, de la société civile et du monde associatif : les autres comités de soutien aux «prisonniers politiques». Dans cette liste, le CL2P désigne: Marafa hamidou yaya, Jean Marie Atangana Mebara, Urbain Alanguena Awono, Aboubakary Sidiki, Maître Abdoulaye Harissou, Maître Lydienne Yen Eyoum Loyse, Polycarpe Abah Abah, Mohammed Iya, Zacchaëus Forjindam, Yves Michel Fotso.

Les autorités camerounaises démentent cependant l’existence d’une justice à tête chercheuse «visant des raisons autres que celles de la protection de la fortune publique et de la répression des personnes jugées coupables d’infraction y afférentes».

«Nous entendons parler depuis quelques temps, de persécution ou de prisonniers politiques, sous le couvert, nous dit-on, de procédures judiciaires classiques. La seule chose qu’il faille véritablement retenir, c’est qu’il est demandé le plus légitimement du monde aux uns et aux autres, de répondre de la gestion des deniers publics qui leur sont confiés pour l’exécution des tâches et des missions précises visant la satisfaction de l’intérêt général», a récemment commenté le porte-parole du gouvernement camerounais.

Le CL2P, association lancée en mai 2014 à Paris par René Dassié et Joël Didier Engo, dit inscrire la Journée du 16 avril prochain dans le cadre du «4e anniversaire de l’incarcération arbitraire du ministre Marafa Hamidou Yaya» ; et de la «brutale répression au mois de mars (conférence de presse interdite le 29 mars 2016, ndlr) des opposants à une élection présidentielle anticipée au Cameroun.»

«Le CL2P sera inlassablement là pour rappeler au président à vie du Cameroun Paul BIYA au premier devoir du « démocrate »: «laisser autant libre ses opposants comme ses partisans dans leurs choix»; prendre le risque d’affronter ses «concurrents» politiques et «adversaires» internes désignés dans des urnes transparentes», explique l’association dans un communiqué.


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Le livre « Revenge Porn », une interdiction honorante en France

Par Joël Didier Engo, Président du Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P)

Que ce fut littéralement terrifiant de subir pendant des jours en France un matraquage médiatique sans précédent sur le Cameroun, qui a pu laisser penser à certains Français que la seule littérature de qualité et engagée au pays de Mongo Beti et d’Achille Mbembe relève de la « pornographie »…

Que non !
J’en suis presque au point de remercier la noble institution judiciaire française de venir – bien malgré elle – redorer l’honneur souillé de tant de femmes et d’hommes de culture du Cameroun, en interdisant la publication de ce livre indécent en France.

Il faut espérer maintenant que les médias hexagonaux couvriront aussi avec la même frénésie les multiples violations des droits de l’Homme au Cameroun, en mettant notamment l’accent sur le soutien apporté depuis 34 ans par une partie de la classe politique française à un despote de 83 ans, qui s’apprête une énième fois à tripatouiller la constitution de son pays pour se maintenir à vie au pouvoir.

Car c’est véritablement dans une quasi indifférence que des organisations de la société civile comme la nôtre (http://www.cl2p.org) et tant d’autres activistes essayent de porter ces questions dites sensibles (mais d’importance pour l’avenir des Camerounais-e-s) à la connaissance des Français, sans jamais rencontrer le même succès que Mme Koah, qui s’est vue offrir la quasi-totalité des plateaux de télévision et de radios de France en quelques jours.

À croire qu’elle recèle effectivement de cet insoupçonnable talent, pas à la portée du commun des défenseurs des droits humains, et singulièrement des droits des femmes au Cameroun.


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Le verdit de l’affaire Paul Eric Kingue renvoyé au 16 juillet; le CL2P demande d’y « mettre un terme »

Par Joël Didier Engo, Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P)

Nous ne perdrons jamais à attendre…face à l’imprévisibilité revendiquée par la machine judiciaire au Cameroun.

En effet ce jeudi 18 juin 2015, la Cour Suprême du Cameroun a étonnement exigé la production de l’original du dossier de la condamnation à vie de Paul Eric Kingué par le TGI de Nkongsamba le mercredi 29 février 2012. Mais comment ne pouvait-elle pas l’avoir intégré dans ses délibérations précédentes???

En effet lors de l’audience du 21 mai dernier, le conseiller-rapporteur et le ministère public s’étaient unanimement prononcés en faveur de la relaxe pure et simple de l’ancien maire de Njombé-Penja, au motif que les deux procédures qui le maintiennent en détention – une détention reconnue arbitraire dans un Avis rendu par le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU – étaient entachées d’irrégularités.

Ainsi donc le 21 mai 2015 la Cour Suprême considérait qu’il s’agissait de raisons suffisantes pour mettre le procès en délibéré pour ce 18 juin 2015; et le 18 juin 2015 s’aperçoit qu’elle ne posséderait pas l’original du dossier de la condamnation à vie de Paul Eric Kingué par le TGI de Nkongsamba le mercredi 29 février 2012.

Que sera-t-il passé entre ces deux dates (21 mai 2015 – 18 juin 2015)? Nous ne le saurons vraisemblablement jamais.

Il n’empêche que le président de la même cour a, à la stupeur générale, procédé au renvoi du verdict au 16 juillet 2015. Nous osons encore et toujours croire que – dans un dernier sursaut de rationalité – la Haute Cour du Cameroun va mettre définitivement un terme à cette séquestration d’un innocent qui dure depuis bientôt huit (08) années.

Paul Eric Kingué à la sortie de l’audience du 21 mai devant la Cour Suprême du Cameroun
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Informer sur la santé et le patrimoine en France du couple présidentiel Camerounais, est-ce de la diffamation?

Par le Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun (CL2P)

Le Monde Afrique: « le couple présidentiel du Cameroun hors du pays et en mauvaise santé ». Est-ce de la diffamation?

« Le Journal Le Monde se corrige 3 fois sur le cas Paul et Chantal Biya ». Cela suffira-t-il à établir un cas flagrant de diffamation? On peut sérieusement en douter.

Juste serait-on amusé de lire les cris d’orfraie lancés par certains compatriotes camerounais, parfois journalistes de profession, qui se plaignent de « la désinvolture et surtout du mépris de la presse française, Le Monde en particulier, quand il s’agit de l’Afrique ».

Il fallait s’y attendre. D’ailleurs bientôt les mêmes n’hésiteront pas à accuser Le Journal Le monde de « vouloir déstabiliser » l’intégrité du Cameroun en révélant des informations (connues dans les milieux autorisés) sur la santé et le patrimoine en France du couple présidentiel du Cameroun.

Étranges ces réactions, de la part des Hommes de la Presse du Cameroun, quand l’on sait qu’il pourrait simplement s’agir d’une réponse du berger à la bergère.

Car peut-on se revendiquer grand « panafricaniste » un jour, en manipulant en sous-main une télévision des milles collines et des hordes de jeunes dés uvrés du Cameroun contre la France, dont on s’est longtemps prévalu d’être « le bon élève » en Afrique? Puis par un beau matin se plaindre en agitant l’argument fallacieux de la diffamation, lorsqu’une certaine presse française commence à livrer un à un les petits secrets (médicaux, patrimoniaux…), dont elle s’était pourtant soigneusement gardée de publier jusqu’à présent.


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Le rapport 2015 d’Amnesty International insuffisamment précis sur le Cameroun

Par le Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun (CL2P)

Y compris lorsque l’on milite contre les atteintes graves et répétées aux droits de l’Homme dans un État comme le Cameroun, la rigueur d’analyse n’autorise pas de relayer un rapport, fut-il d’Amnesty International, à l’évidence « bâclé » sur la partie qui traite de ce pays.

En effet les affirmations de l’ONG internationale semblent un peu trop généralistes, vagues, voire approximatives sur les auteurs, les lieux, et la nature des exactions mentionnés.

La première des conclusions qui vient immédiatement à l’esprit, est que cette organisation n’a visiblement pas jugé nécessaire de dépêcher ses enquêteurs au Cameroun, et s’est donc contentée de rédiger ses observations sur la base d’informations insuffisamment vérifiées; précisément à un moment pourtant sensible où l’armée du Cameroun combattait (encore) seule le groupe terroriste Boko Haram dans le Septentrion.

Dommage!


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Jean Emmanuel Foumbi évacué en France

L’ex pensionnaire de la prison centrale de New-Bell à Douala, a obtenu la levée d’écrou le 18 février dernier pour une évacuation sanitaire

Jean Emmanuel Foumbi a obtenu des autorités judiciaires camerounaises une levée d’écrou le 18 février dernier dans le cadre d’une «évacuation pour raisons humanitaires en France», d’après une information de la branche camerounaise de SOS Racisme, publiée par le Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun (CL2P).

LE CL2P a tenu à remercier pour la circonstance les présidents camerounais, Paul Biya, et français, François Hollande, grâce à qui cette mesure aurait été rendue possible. Les proches de Jean-Emmanuel Foumbi, qui réclamaient cette évacuation sanitaire, l’avaient présenté dans les médias comme une personne souffrant d’une «hémiplégie» ayant paralysé le côté droit de son corps.

Emmanuel Foumbi, directeur général de la société «Hope services», a été placé sous mandat de dépôt à la Prison Centrale de New Bell, le 27 juin 2013. Un mois auparavant, il avait été arrêté à l’aéroport international de Douala et placé en détention provisoire à la police judiciaire de Bonanjo suite à une plainte de ses partenaires pour «arnaque, filouterie et abus de confiance». L’ex international camerounais, Patrick Mboma, également plaignant, accuse l’homme d’affaires d’«escroquerie aggravée».

Jean-Emmanuel Foumbi avant son incarcération
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N’oublions pas l’ancien maire Paul Eric Kingué dans sa cellule

Par le Comité de libération des prisonniers politiques au Cameroun (CL2P)

N’oublions pas l’ancien maire Paul Eric Kingué dans sa cellule de la prison de New-Bell à Douala

Élu maire (RDPC, parti au pouvoir) en juillet 2007, Paul Éric Kingué hérite de la commune potentiellement riche de Djombe-Penja , où plusieurs multinationales du secteur agricole sont implantées. Il ordonne une expertise fiscale, qui révèle que la commune devrait percevoir 2,75 milliards de F CFA annuels de recettes fiscales. Loin de collecter une telle manne, l’édile annonce, en janvier 2008, qu’il va regarder de plus près la fiscalité des entreprises qui ne paient pas à la commune ce qui lui est dû. C’est l’origine de ses interminables ennuis judiciaires.

Cloué sans fondement en prison depuis sept (07) ans
Cloué ainsi en prison depuis sept (07) ans sur l’autel des intérêts privés de certains dignitaires du régime et de la filiale camerounaise de la Compagnie Fruitière de Marseilles, Paul Eric Kingué attend impatiemment que l’État du Cameroun veuille bien enfin lui rendre sa liberté; assortie des « réparations appropriées » requises par l’avis n°38/2014 rendu par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire de l’ONU le 29 août 2014.

L’espoir de sa libération prochaine est donc là, et dépend aussi en partie de notre exceptionnelle capacité de mobilisation collective.

Pour lui – comme pour toutes les autres victimes de l’arbitraire judiciaire et carcérale au Cameroun dont Me Lydienne Yen Eyoum, Marafa Hamidou Yaya, Dieudonné Enoh Meyomesse, Jean-Marie Atangana Mebara, Aboubakar Sidiki, Maître Abdoulaye Harissou, Célestin Yandal, Jean-Emmanuel Foumbi- chaque jour qui passe en prison est une éternité dans l’horreur.

Ne les abandonnons pas au seul bon vouloir des bourreaux.

Paul Eric Kingue
DR)/n

Cameroun: S’opposer à Paul Biya deviendrait un acte de terrorisme

Par René Dassie, Président du CL2P

La révolution au Burkina Faso, puis le discours anti-dictateur inédit prononcé par François Hollande à Dakar, ont donné à réfléchir à beaucoup de dirigeants africains, qui seraient tentés de se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution à leur avantage. Certains ont d’ores et déjà promis qu’ils partiront à la fin de leurs mandats.

Pas Paul Biya, 82 ans, au pouvoir depuis 32 ans au Cameroun. Celui-ci semble avoir été rudement secoué, mais dans le mauvais sens, par les deux événements. Plutôt que d’envisager son départ dans la sérénité à la fin de son mandat actuel en 2018 comme lui ont suggéré des observateurs avertis de la scène politique africaine, comme l’Ong International crisis group (ICG), il compte se maintenir par tous les moyens. Y compris la criminalisation des manifestations.

Il vient ainsi d’inspirer un texte de loi, Le « PROJET DE LOI N°962/PPJL/AN PORTANT RÉPRESSION DES ACTES DE TERRORISME », déposé à l’Assemblée nationale camerounaise, et qui sous le couvert de combattre le terrorisme vise en réalité à punir de la peine de mort toute personne qui aurait participé à une manifestation de nature à entraver le fonctionnement normal des institutions. Il s’agit sans doute du projet de loi le plus répressif jamais envisagée dans le pays, depuis la fin des troubles qui ont accompagné son indépendance dans les années 60.

René Dassie
huffingtonpost.fr)/n

Restitution de la concertation du CL2P à Paris le 26 novembre

Par le Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun

Comme prévu nous avons tenu mercredi 26 novembre la première concertation du Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P) – depuis sa création le 03 mai dernier- sur la situation des réfugiés et prisonniers politiques camerounais au siège national d’Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) au numéro 247 de la rue du Faubourg Saint-Martin à Paris.

L’indisponibilité du journaliste Georges Dougueli, retenu en Afrique, a surtout permis d’entendre plus longuement les premiers concernés: les réfugies politiques et les proches des prisonniers politiques au Cameroun. Pour des raisons évidentes, nous tenons à respecter la confidentialité des personnes et des informations qu’elles ont pu nous apporter.

L’exposé de l’ancien ministre et député Dieudonné Ambassa Zang (dont nous n’avions pas annoncé la présence), aura certainement été le temps fort de la soirée.

Après une présentation chronologique de sa descente aux enfers au Cameroun, M. Ambassa s’est réjoui de trouver enfin une organisation à même de garantir sa sûreté en France et surtout de conserver, voire exploiter l’importante documentation relative à ses années de gestion au ministère des travaux publics, notamment celle sur les régies d’avances, ou sur la réhabilitation querellée du pont sur le Wouri à Douala…

Le CL2P est désormais en possession de tous ces documents confidentiels et les transmettra progressivement à toutes les instances internationales compétentes lorsqu’elles en feront formellement la demande; dans un souci permanent de manifestation de (toute) la vérité et de réhabilitation de l’honneur d’un homme voué aux gémonies dans des procès iniques orchestrés au Tribunal Criminel Spécial (TCS) du Cameroun.

C’est l’occasion de rappeler que M. Ambassa Zang a été admis au statut de réfugié en France depuis 2010. Il peut aussi désormais se prévaloir de la qualité d’exilé politique depuis la décision de l’Union Interparlementaire du 16 octobre 2014 – notamment son Comité des Droits de l’Homme des Parlementaires, sur la base de missions spécifiques dépêchées au Cameroun – un statut confirmé par une résolution adoptée à l’unanimité par le Conseil directeur à sa 194 ème session tenue à Genève le 24 mars 2014.

C’est dire si l’ancien Ministre des travaux publics rentre parfaitement dans les critères édictés par notre organisation pour la défense de ses intérêts de concert avec son avocat, la nécessaire veille sur sa sécurité et ses proches, et la poursuite le cas échéant d’actions en justice contre celles ou ceux, voire l’État du Cameroun…qui se seront rendus complices des privations et autres exactions sur sa personne et ses proches (http://cl2p.org/missions/).

Les Camerounais devront connaître la vérité sur ces crimes d’État, et nous en sommes la mémoire vivante.

Les résolutions adoptées par notre concertation sont essentiellement celles qui figuraient déjà dans l’ordre du jour, à savoir:

1- Une meilleure coordination des différents comités de soutien des prisonniers politiques au Cameroun et des réfugiés camerounais, avec les différentes ONG (notamment Amnesty International et SOS Racisme…).

2- La mise en place d’une plate-forme de veille sur la sécurité des réfugiés camerounais sur internet, (une sorte de système d’alerte sur le site http://www.cl2p.org avec contact instantané); afin notamment d’inciter les réfugiés politiques et leurs familles à se signaler auprès de l’association tout particulièrement lors de déplacements jugés à risque. Cela permettra d’identifier plus rapidement toute disparition et de lancer une alerte.

3- Continuer sans relâche d’explorer les voies juridiques et judiciaires pouvant permettre de confronter les auteurs des exactions et privations à leurs actes.

Il faut mettre un terme au règne de l’impunité des crimes politiques (commis au nom de la nécessaire lutte contre la corruption) au Cameroun.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)


cl2p.org)/n

Concertation à Paris sur la situation des réfugiés et prisonniers politiques camerounais

Par le Comité de libération des prisonniers politiques camerounais (CL2P)

Mercredi 26 novembre, le CL2P accueille Georges DOUGUELI et Amnesty International pour une concertation sur la situation des réfugiés et prisonniers politiques camerounais. Cette conférence se tient dans les murs de la chocolaterie, siège d’Europe Écologie les Verts.

Avec l’intervention de Georges DOUGUELI, le CL2P a pour objectif de mettre en lumière certains aspects de l’actuelle nervosité du régime de Yaoundé, au regard des différents événements qui en témoignent: manifestation étudiante, répression dans le nord du pays, arrestations arbitraires, décès en prison faute de soins des prisonniers politiques, ou rejet délibéré des avis de l’ONU recommandant leur libération….Tout ceci dans une attitude de défiance assumée vis-à-vis de la communauté internationale.

Sous couvert d’un combat légitime contre l’insécurité qui menace l’intégrité de son territoire – avec notamment les incursions meurtrières de Boko Haram au Nord et celles des rebelles centrafricains à l’Est, toute personne perçue comme obstacle à la pérennisation du régime de Paul Biya est systématiquement réprimée.

Quelques dates pour saisir l’ampleur de la répression:

– 9 août M. Aboubakar SIDIKI, président du Mouvement Patriotique du Salut Camerounais (MPSC), parti d’opposition, est arrêté;

– 27 août Me Harissou ABDOULAYE, notaire de réputation internationale est enlevé;

– 10 octobre Thierry BATOUM et Barthélémy TCHALEU de l’Association pour la Défense des Droits des Étudiants du Cameroun (ADDEC) sont exclus des universités camerounaises pendant deux ans suite à l’organisation d’une grève pacifique;

– fin octobre, trois journalistes Rodrigue TONGUÉ, Félix Cyriaque EBOLÉ BOLA, Baba WAMÉ sont traduits devant le tribunal militaire de Yaoundé.

Pendant la concertation, nous passerons en revue toutes les situations relatives aux atteintes aux Droits de l’Homme au Cameroun; afin d’explorer toutes les voies juridiques et judiciaires pouvant permettre d’élucider les différentes exactions vécues par les réfugiés et prisonniers politiques camerounais.

La conférence se tiendra Mercredi 26 novembre à 19h00


N’en déplaise à M.Tchiroma Bakary, Paul Eric Kingué doit recouvrer la liberté

Par Joël Didier Engo, CL2P

Selon M. Issa Tchiroma Bakary (photo), lors d’une interview accordée à la journaliste Marie-Pierre Olphand de Radio France International (Rfi) ce jour (dimanche 09 novembre 2014) l’avis formulé par le groupe de travail de l’Organisation des Nations Unies (Onu) sur la détention arbitraire est «un tissu d’accusations.diffamatoires et attentatoire à nos m urs et à la liberté de notre justice.nous avons mis à la disposition de ce groupe de travail tous les éléments qui permettent d’effectuer un jugement de valeur et incontestablement, si ce groupe là avait pris en compte les éléments mis à sa disposition, il va sans dire qu’il aurait honoré la position du Gouvernement qui coopère pleinement et respecté la justice camerounaise (…) nous sommes un État indépendant, nous n’obéissons pas aux injonction d’un groupe de travail fut-il celui des Nations Unies » a souligné le Ministre de la Communication, Porte-parole Gouvernement du Cameroun.

Il faudra bien s’y résoudre Monsieur le Ministre!

Paul Eric Kingué, Prisonnier politique au Cameroun
Le Cameroun devra en effet se conformer aux recommandations du comité des Droits de l’Homme des Nations Unies, et se résoudre à libérer de Paul Eric Kingue, à l’instar du regretté Lapiro de Mbanga, ou du français Thierry Michel Atangana.

En conformité aussi avec une certaine « Jurisprudence Engo »…?
Parce que Pierre Désiré Engo, ancien ministre de l’économie puis DG de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), recouvre la liberté le 08 mai dernier à la suite du non-lieu consécutif à une grotesque machination d’un détournement supposé de 25 milliards de F CFA, qu’il aurait prétendument virés dans un imaginaire compte bancaire logé au crédit Lyonnais à Paris. Pourtant dès 1999, date de son arrestation arbitraire, ladite banque française avait formellement infirmé la version des autorités camerounaises à travers une commission rogatoire dépêchée par ces dernières en France.

Aussi si jurisprudence il y a, elle procéderait du fait que M. Engo aura été le premier prisonnier d’opinion camerounais à bénéficier dès 2009 des recommandations du conseil des droits de l’Homme des Nations Unies (http://fr.calameo.com/books/000002478eb609b9cffe5); recommandations pourtant restées lettre morte au Cameroun, jusqu’à ce que le Président François Hollande – que nous avons sollicité lors de l’audience accordée au comité de soutien à Thierry Michel Atangana le 28 mars de cette année – les présente à son homologue camerounais Paul Biya pendant le sommet Afrique-UE qui s’était tenu quelques jours après à Bruxelles.

La suite est désormais connue…
Nous n’hésiterons pas à faire appel aux mêmes instances bilatérales et multilatérales afin que les autorités camerounais respectent les recommandations de l’ONU; et libèrent Paul Eric Kingué dans les plus bref délais; moyennant réparation, comme il est stipulé par le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire des Nations Unies.

Le Comité de Libération des Prisonniers Politiques au Cameroun (CL2P)


DR)/n

« Notre définition du prisonnier politique camerounais »

Par René Dassié et Joël Didier Engo

Bonjour à toutes et à tous,

Merci d’avoir laissé de côté vos obligations habituelles, pour venir à cette conférence de lancement du Comité de libération des prisonniers politiques du Cameroun. Certains se demandent sans doute, pourquoi se préoccuper autant à Paris, de choses qui se passent à 6000 kilomètres de nous, dans un État indépendant, et dont nous n’avons souvent que de lointains échos. Nous avons abordé cette interrogation légitime dans l’article de présentation du comité dont plusieurs médias nous ont fait l’honneur de relayer.

Permettez-nous d’ajouter à l’argumentaire succinctement développé dans ce texte, cette maxime hautement édifiante, tirée de la Lettre de Martin Luther King: «Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier.» Permettez-nous aussi d’entrer dans le vif du sujet par cette autre pensée de Montesquieu, il n’y aura pas beaucoup de citations, rassurez-vous. Montesquieu disait donc dans son ouvrage intitulé Considérations sur les causes de la grandeur des Romains qu’«il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice.»

C’est une constance, un des traits caractéristiques de la dictature, c’est l’usage de l’appareil judiciaire comme le bras armé d’une politique répressive.
Là où la corruption et la brutalité des forces de sécurités échouent à étouffer les voix dissonantes, les juges aux ordres du prince embastillent sans état d’âme ceux que celui-ci désignerait comme ses adversaires réels ou supposés. Le Cameroun qui en dépit des apparences, les centaines de partis politiques enregistrés, les élections courues d’avance n’est pas une démocratie, n’échappe pas à cette pratique. Depuis l’indépendance de ce pays le 1er janvier 1960 , ses deux présidents successifs, du haut de leur trône de chef suprême de la magistrature n’ont eu de cesse d’instrumentaliser l’appareil judiciaire, pour régler leurs comptes politiques.

On ne reviendra pas sur les procès expéditifs, de type stalinien qui ont émaillé la période Ahidjo le premier Président du pays, avec leur cortège d’exécutions publiques et de longue incarcération dans des prisons mouroirs. Ce n’est pas le sujet du jour. La grande nouveauté du régime de Paul Biya au pouvoir depuis 32 ans, et qui nous préoccupe aujourd’hui, c’est que la grande majorité des prisonniers politiques sont d’anciens collaborateurs du président qui pendant longtemps l’ont aidé à asseoir et à renforcer son pouvoir.

Et l’on se demande légitimement pourquoi il enverrait en prison des personnes qui lui ont été aussi proche. Trois facteurs sont à considérer ici:

1- La paranoïa qui semble s’être emparée du chef de l’État camerounais depuis le coup d’État militaire qui a failli mettre fin précocement à sa présidente le 6 avri l 1984 , c’est-à-dire moins de (02) deux ans après sa prise de fonction. Cet épisode violent a eu entre autres effets, la mise en place au sein de l’appareil étatique d’un système de clientélisme et de délation, puis de clanisme exacerbé, qui confine à l’immobilisme. Un ancien ministre cité par le quotidien Camerounais Le Messager explique les effets pervers de cette stratégie : «Le président sait que des ministres vont lui servir les têtes de leurs collègues sur des plateaux en or, les accusant d’histoires vraies ou fausses. C’est comme cela qu’il réussit à être renseigné sur les uns et les autres». Il ajoute: «cette technique lui a permis de recevoir des rapports fondés ou pas sur certains de ses collaborateurs de qui des collèges ont dit des choses abominables dans l’intention de se maintenir à leur fonction. On a ainsi dit que de certains qu’ils sont tellement fortunés qu’ils peuvent financer une milice, d’autres qu’ils ambitionnent de prendre le pouvoir, d’autres encore qu’ils tissent des réseaux pour déstabiliser le pays avec le soutien déjà négocié des États européens».

2- L’absence d’alternance politique: en dépit du retour contraint au multipartisme dans les années 90 à la suite du discours de La Baule, le pouvoir suprême est détenu par la même personne depuis plus de trois décennies. Paul Biya a verrouillé le système électoral qu’il contrôle absolument. Paupérisée, l’opposition s’est complètement décrédibilisée en étalant ses divisions et en s’exposant à la manipulation et à la corruption du pouvoir.

Résultat: la grande crainte du prince va venir de son propre camp. Le Président redoute ces grands commis de l’État qui l’ont longtemps servi et qui pourraient légitimement aspirer à prendre sa place. On voit d’ailleurs que la vague des arrestations va s’accélérer après 2011. C’est l’année au cours de laquelle le Président va faire modifier la constitution pour faire sauter une disposition issue d’une précédente modification qui l’empêchait de se représenter au terme de deux nouveaux mandats. Quelques années avant cette modification qualifiée par certains de «coup d’État constitutionnel», des rumeurs avaient couru faisant état de la mise en place par certaines personnalités d’un groupe informel baptisé G11 pour génération 2011, dédié à la préparation de la succession de Paul Biya qui aurait dû quitter le pouvoir cette année-là, s’il avait respecté la loi.

Certaines personnalités arrêtées et condamnées pour détournement de deniers publics soutiennent aujourd’hui qu’elles doivent leur malheur au fait d’avoir vu leurs noms cités dans les rumeurs véhiculées sur ce groupe dont l’existence réelle n’a jamais été prouvée. Quoi qu’il en soit, on ne doit pas aller en prison simplement parce que quelques délateurs nous ont prêté des intentions présidentielles, comme c’est le cas pour les anciens ministres Marafa Hamidou Yaya, Urbain Olanguena Awono, Abah Abah Polycarpe et bien d’autres. Ceci est inadmissible .Ce n’est pas un crime que d’avoir servi son pays. C’est encore moins un crime que de vouloir le servir au plus haut niveau si on souhaite se soumettre au suffrage populaire.

On ne doit pas être condamné à des peines infâmantes parce qu’on est soupçonné d’avoir défendu les intérêts des travailleurs surexploités d’une bananeraie à capitaux français, ce qui pourrait gêner le prince qui croit tirer la légitimité de son pouvoir de l’ancienne puissance coloniale, comme c’est le cas de l’ancien maire Paul Eric Kinguè. Ceci est inadmissible. On ne doit pas rester indéfiniment en prison même après avoir entièrement purgé sa peine parce qu’on a un jour été soupçonné de vouloir faire ombrage au prince en créant une association pour défendre et perpétuer la mémoire d’un résistant à la colonisation comme c’est le cas de l’ancien ministre Pierre Désiré Engo. Ceci est inadmissible.

3- En troisième lieu, on vit une ambiance de fin de règne au Cameroun. Paul Biya est officiellement âgé de 81 ans et s’il s’est jusqu’ici débrouillé pour s’éterniser au pouvoir, on sait que la nature finit toujours par reprendre ses droits. C’est le destin inchangeable de tout être vivant, de connaître un jour la disparition. Dans l’entourage du Président, la question de sa succession va donc continuer à être posée, en dépit des dangers auxquels exposent ce type d’interrogation, eu égard à la nature non démocratique du pouvoir. Cela renforce bien sûr la pratique de la délation dont nous avons déjà fait état. L’ambition étant cette fois-ci d’éliminer le maximum de compétiteurs potentiels à la succession du chef, qui appartiendrait à un clan adverse.

Toutes ces affaires essentiellement politiques ont été rendues possibles par la faillite du système judiciaire camerounais. Dans une démocratie, la justice est une grande institution qui joue à la fois le rôle de contre-pouvoir et de régulation sociale. Instrumentalisée, la justice camerounaise a failli à cette mission essentielle. Elle est devenue un instrument de répression politique. Les règles de la procédure pénale universellement reconnues et incluses dans la loi camerounaise ont été régulièrement bafouées et sans états d’âme. On voit ainsi revenir dans de nombreux cas :

– La pratique de la disjonction de procédure par les juges d’instruction. Cela leur permet de saucissonner un dossier pour le renvoyer par petits bouts devant le tribunal. Résultat, le justiciable se trouve confronté à une multitude de procès programmés de manière à le maintenir indéfiniment en détention.
– La détention qui devient la règle et non ce qu’elle doit être, une exception, et se double d’un refus systématique de mise en liberté provisoire.
– Les délais de détention préventive et de jugement excessivement longs, la multiplication des renvois qui font durer les procès sur plusieurs années.
– Une théâtralisation à outrance des arrestations avec le déploiement de dizaines de policiers et devant les caméras de la télévision dans le seul but d’humilier les suspects.
– Une précipitation sans commune mesure avec une justice sereine. On a ainsi vu le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapes Bapes, toujours en fonction être arrêté le 31 mars à son bureau puis relâché le lendemain et reprendre son travail, sans aucune explication. On rappelle ici que Mme Catherine Abena qui était secrétaire d’Etat aux Enseignements secondaires dans le même ministère a connu la même trajectoire, sauf qu’elle n’y a pas survécu. Relaxée après une année de détention, elle est décédée, affaiblie et rendue malade par la longue grève de la faim qu’elle avait observée durant sa détention.
– L’institution d’une véritable présomption de culpabilité directement inspirée par le pouvoir exécutif. On a ainsi pu entendre le ministre camerounais de la justice, Amadou Ali dire dans la presse : «Je mets quiconque au défi de prouver que ceux qui sont arrêtés étaient innocents … Ceux qui disent qu’ils sont innocents ont bien caché ce qu’ils ont volé. » et son collègue de la Communication, Issa Tchiroma Bakary déclamer à son tour, lors d’une conférence de presse radio télévisée du 02 février 2010 : « Qu’est-ce qu’on reproche aujourd’hui à tous ceux qui sont en prison ? On leur reproche d’avoir massivement détourné les deniers publics. Qu’est-ce qu’ils veulent faire avec tout cet argent ? Peut-être aspirent-ils à gouverner. Dans un premier temps, je vous fais remarquer une chose : pour tous les militants du RDPC qui se trouveraient aujourd’hui en prison, ils savent que les statuts du RDPC stipulent que le candidat du parti à l’élection présidentielle reste le Président national. Donc tous ceux-là qui ont détourné dans la perspective de la compétition présidentielle savent qu’ils ne peuvent pas le faire au sein du RDPC ». Ces propos ne laissent pas de place au doute : les affaires sont bien politiques.

Ces considérations d’ordre général posées, nous en venons à notre définition du prisonnier politique camerounais d’aujourd’hui.
Nous considérons comme prisonnier politique, toute personne qui serait en prison pour des motifs autres que ceux du droit commun (communément avancés) qui pourraient avoir servi de façade légale au déclenchement de son affaire.
Pour cela, nous avons retenus quelques critères:
1- La personne soutenue a été reconnue par les organisations internationales de défense des droits de l’homme comme étant un prisonnier d’opinion
2- La personne défendue est maintenue en prison au-delà de la peine qui a été prononcée contre elle par la justice.
3- Le justiciable fait face à une multiplication de procédures, dans une sorte de procès à tiroirs dont le seul but est de le maintenir en détention sans motif valable. 4- La détention dans une prison spéciale, autre que celle de droit commun ;
5- À ces catégories, nous ajoutons toute personne non liée à la politique mais qui a été emprisonnée non pas pour ce qu’elle a fait, mais pour ce qu’elle est. Il s’agit ici en l’occurrence des homosexuels habituellement jetés en pâture aux masses affamées pour les empêcher de demander des comptes sur la mauvaise gestion du pays.

Le logo officiel du CL2P

Ces critères établis, nous avons entamé la confection d’une liste, dans laquelle on peut déjà trouver les personnes ci-après, mentionnées sur le site internet du comité:

1- Pierre Désiré Engo, 73 ans Ancien ministre de l’Economie et du Plan (sous Ahmadou Ahidjo et Paul BIYA), puis ancien Directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale du Cameroun. Emprisonné depuis 14 ans officiellement pour détournement de fonds, il a été reconnu prisonnier d’opinion par l’ONU en 2009. Il aurait dû être libéré en même temps que le français Michel Thierry Atangana. Car le décret de remise de peine signé par Paul Biya en février stipulait que toute personne condamnée pour détournement de deniers publics et ayant passé dix ans en prison serait libérée. Non seulement Monsieur Engo n’a pas été libéré, mais en plus s’est-il vu collé un nouveau procès sur la base de faits jugés fantaisistes par ses premiers juges il y a quinze (15) ans.

2- Marafa Hamidou Yaya ancien Secrétaire Genéral à Présidence de la République, puis Ministre d’État de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Arrêté mi-avril 2012, il a été condamné à 25 ans de prison ferme, officiellement pour « complicité intellectuelle » de détournement de fonds publics en lien avec l’achat d’un avion pour le Président du Cameroun. Il est considéré par le département d’État américain comme un prisonnier d’opinion.

[ 3- Paul Eric Kingue,] ancien maire de Njombé Penja, Littoral. Arrêté le 29 février 2008 à la suite des émeutes de la faim. Condamné à six ans de prison ferme, puis à vie sans même avoir été convoqué au tribunal alors qu’il se trouvait en prison. Il a été accusé de pillage en bande organisée en lien avec les émeutes de la faim de 2008 et de détournement. Mais son sait qu’il doit son malheur au fait d’avoir réclamé aux entreprises françaises qui exploitent des bananeraies dans sa commune de payer leurs arriérés de taxes. Il a été reconnu prisonnier d’opinion par l’Amnesty international dans son rapport 2013.

4- Dieudonné ENOH-MEYOMESSE historien et homme politique, arrêté en novembre 2011 il a été déclaré coupable de vol à main armée et condamné à sept (07) ans de prison à l’issue d’un procès inéquitable qui s’est déroulé devant le tribunal militaire de Yaoundé, selon le rapport 2013 d’Amnesty International qui lui reconnaît le statut de prisonnier politique.

5- Urbain Olanguena Awono ancien ministre de la santé, condamné à 20 ans de prison pour détournement de fonds de lutte contre le sida. Voici ce qu’ont écrit les bailleurs de fonds sur son cas: « Le Fonds Mondial est préoccupé par les arrestations depuis la fin du mois de mars 2008 de l’ancien Ministre de la Santé Publique de la République du Cameroun, Monsieur Urbain OLANGUENA AWONO, ainsi que des docteurs Maurice FEZEU, Raphaël OKALLA et Hubert WANG, respectivement Secrétaires Permanents du Comité National de lutte contre le Sida, du Programme de lutte contre le Paludisme et du Programme de lutte contre la Tuberculose. Le Fonds Mondial a constamment suivi le développement de ces affaires à travers à la fois sa représentation locale au Cameroun et les autorités camerounaises. A notre avis, l’axe des enquêtes menées par les autorités camerounaises n’engage pas le Fonds Mondial. En tout point de vue, tous les rapports financiers et la revue des programmes financés par notre institution montrent à suffisance qu’ils ont été gérés de façon satisfaisante à cette date. Le Fonds Mondial n’a aucune preuve montrant une mauvaise utilisation des crédits alloués au Cameroun. ». Texte signé du Prof. Michel KAZATCHKINE, à l’époque Directeur Exécutif du Fonds Mondial contre le sida

La liste est évidemment non limitative
[bLa mission de notre mouvement se décline en plusieurs catégories d’actions]
1- Étudier les cas et rassembler tous les éléments prouvant le caractère politique de la détention des concernés
2- Sensibiliser l’opinion publique internationale à travers des campagnes médiatiques et d’autres actions
3- Mobiliser toutes les forces, organisations, et institutions pouvant concourir efficacement à la libération de celles et ceux dont le caractère politique ou arbitraire de la détention aura préalablement été établi.
4- Mener et soutenir toute action auprès des juridictions internationales et des organisations inter-étatiques dans lesquelles siège le Cameroun.

Nous appelons à un sursaut de conscience et de de la part des juges, qui oubliant leur serment ont servi de bras armé à toutes ces condamnations téléguidées par le pouvoir exécutif, parfois par peur, parfois par opportunisme. Le sort du justiciable ne doit pas servir de variable d’ajustement de leur trajectoire professionnelle. Nous lançons un vibrant appel au chef de l’État camerounais Paul BIYA dont la responsabilité se trouve interpellée dans son rôle de garant du respect constitutionnel de l’indépendance de la justice. Nous prions le président François Hollande de ne pas rester silencieux sur cette situation qui à terme pourrait sérieusement menacer la paix sociale au Cameroun, et souhaitons qu’il fasse usage de ses liens privilégiés avec son homologue camerounais pour une résolution rapide de ces affaires. Nous invitons la communauté internationale et toutes les bonnes volontés à se mobiliser pour mettre fin aux emprisonnements politiques au Cameroun.

Nous vous remercions.


AFP)/n

« Pourquoi créer un Comité de libération des prisonniers politiques camerounais en France? »

Par René Dassié et Joël Didier Engo

En lançant ce mouvement, nous sommes uniquement mus par notre devoir de gratitude envers le Cameroun qui nous a vu naître ou grandir. Dans son Traité sur la dette de reconnaissance, le sage japonais du 13e siècle, Nichiren conseillait à quiconque de ne jamais oublier la dette de reconnaissance qu’il doit à ses parents, à ses maîtres, et à son pays.

Notre démarche est donc avant tout citoyenne. Nous qui vivons hors du Cameroun, souhaitons apporter notre contribution, si modeste soit-elle, à l’édification d’une société juste.

Protégés par les démocraties qui nous ont accueillis, nous ne pouvons donc rester silencieux face à la dérive de l’institution judiciaire camerounaise, qui prive de nombreux citoyens de leur liberté et les maintient longuement en détention, pour des motifs autres que ceux du droit commun généralement avancés, en piétinant allègrement les règles les plus élémentaires de la procédure pénale.

La libération récente de Michel Thierry Atangana et de l’ancien ministre Titus Edzoa après plus de dix-sept (17) ans de détention et deux condamnations pour les mêmes faits, est en effet venue jeter une lumière froide sur l’existence au Cameroun de nombreux prisonniers, qui doivent leur séjour en prison, non pas pour les faits qui leur sont officiellement reprochés, mais seulement parce que un jour ou l’autre, ils ont été soupçonnés de velléités politiques, ou de faire ombrage au prince par leur popularité réelle ou supposée, ou leur activisme débordant.

Le cas le plus illustratif de cette situation est celui de Pierre Désiré Engo, ancien ministre de l’économie et ancien Directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale. Après avoir passé 14 ans en prison, Pierre Désiré Engo remplissait toutes les conditions requises pour bénéficier de la remise de peine décrétée par Paul Biya le 18 février dernier, sachant par ailleurs qu’il avait déjà été reconnu prisonnier d’opinion par l’ONU dès 2009. Un Avis de la Commission des Droits de l’Homme avait alors demandé à l’État camerounais de le libérer sous 180 jours.

Lorsqu’on examine attentivement l’affaire Pierre Désiré Engo, on se rend compte qu’il doit son malheur- les procès à tiroirs qu’il affronte depuis 14 ans et qui se sont soldés par trois condamnations sur des bases hautement discutables – à la fondation qu’il avait créée, pour perpétuer la mémoire de Martin Paul Samba, un héros de la résistance à la colonisation allemande.

Un autre cas est celui de Marafa Hamidou Yaya, ancien ministre de l’Administration territorial et ancien Secrétaire général de la présidence camerounaise. Arrêté mi-avril 2012, il a été condamné à 25 ans de prison ferme, officiellement pour « complicité intellectuelle » de détournement de fonds publics en lien avec l’achat d’un avion pour le Président du Cameroun. «Pour cela, le juge s’est fondé uniquement sur ma relation amicale avec un des coaccusés au moment des faits», avait alors commenté le condamné. On sait aujourd’hui après confirmation de l’avocat du Cameroun dans ledit contentieux, Me Akeré Muna, que les autorités Camerounaises avaient entièrement recouvré les millions de dollars qui étaient censés avoir été détournés dans le cadre de l’achat de l’avion présidentiel, en plus d’un aéronef neuf, bien avant le début du procès kafkaïen qui a abouti à la condamnation de M. Marafa.

Les malheurs de Marafa semblent avoir commencé avec la publication de plusieurs milliers de documents confidentiels de la diplomatie américaine suite à une fuite relayée par l’association Wikileaks en novembre 2010. Un câble confidentiel de l’ambassade des États-Unis à Yaoundé dévoilé par Wikileaks le présentait en effet comme le potentiel successeur de Paul Biya. Des révélations qui ne pouvaient faire plaisir aux autres candidats généralement présentés comme des «fils adoptifs» du Président qui semblent être déjà dans une sourde mais fratricide bataille de succession, à fort repli tribal et villageois.

Messieurs Pierre Désiré Engo et Marafa Hamidou Yaya sont loin d’être les seuls prisonniers manifestement politiques au Cameroun, ni les seules victimes de l’arbitraire judiciaire et carcéral dans ce pays. Il y en a tant d’autres encore qui, pour des motifs d’incarcération les plus variés, les plus fallacieux, méritent aussi que nous leur accordions toute notre considération.

Aussi le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) se chargera sans relâche: d’étudier les dossiers au cas par cas, de sensibiliser les opinions publiques (nationales et internationales), puis de mobiliser toutes les forces, organisations, et institutions internationales pouvant concourir efficacement à la libération de celles et ceux dont le caractère politique ou arbitraire de la détention aura préalablement été établi.

Pour le Comité de Libération des Prisonniers Politiques (CL2P) du Cameroun
René DASSIÉ, Le Président, Journaliste
Joël Didier ENGO, Le Porte-Parole, Président de l’Association Nous Pas Bouger

Le logo officiel du CL2P