Cameroun-E-santé : « notre ambition est de fournir à chaque famille camerounaise un médecin de famille » Dr Philippe Ohandja 

Le porteur du projet Clinic Home a répondu aux questions de Journal du Cameroun concernant la médecine à domicile.

Vous avez rencontré le ministre de la Jeunesse ce 08 décembre avec votre projet Clinic Home. Quel type d’appui espérez-vous du gouvernement ? Et avec quelles promesses êtes-vous sorti de cette audience ?

A la suite de notre rencontre avec le ministre de la jeunesse, nous attendons du gouvernement une insertion de notre projet dans le système sanitaire camerounais, un accompagnement dans la mise en conformité de notre solution et l’accès à des financements pour le déploiement de la solution à travers tout le pays. le ministre qui est le « Médecin de famille » de la jeunesse a promis de nous accompagner dans cette insertion, par la valorisation sur le plan patriotique des fondateurs à travers le service civique par des activités d’intérêt général, l’accompagnement à la structuration par les équipes du ministère  en charge de l’incubation des startups et enfin il facilitera l’accès aux autres ministères qui interviennent inéluctablement dans la mise en place d’un projet de cette envergure entre autres le ministère de la santé et celui des postes et télécommunication. Nous avons également convenu avec le ministre pour les jeunes détenteurs de la carte jeune de la mise à disposition des cartes de santé de famille qui leurs permettront de bénéficier de nos soins médicaux à cout réduit mais également de l’accompagnement d’un médecin de famille.

En quoi le gouvernement peut vous permettre d’acquérir davantage de parts de marché dans le secteur de l’E-santé au Cameroun ?

Le gouvernement en apportant la légitimé à notre projet, et en l’insérant dans le système sanitaire facilitera l’acceptation de nos services auprès des populations camerounaises, mais également auprès des partenaires et bailleurs de fonds. 

Quelle description faites-vous du service Clinic Home et que représente-t-il  sur le marché de la santé au Cameroun ?

Clinic Home est un hôpital virtuel dédié à la médecine à domicile. Qui est accessible via le site internet « www.clinichome.cm » ou via appli mobile ou par appel direct ou whatsapp. Les services disponibles sont :  les consultations médicales à domicile, le prélèvement d’examens de laboratoire à domicile, les soins infirmiers à domicile, la livraison de médicaments et les téléconsultations médicales. Elle compte un effectif de plus de 200 médecins et infirmiers dans les villes de Douala et Yaoundé, et permet par ses services de désengorger les hôpitaux, améliorer la prise en charge médicale et participer à l’emploi médical et paramédical. A cette date, d’après Google Analytics nous comptons depuis le lancement de l’application près de 6500 utilisateurs actifs sur la plateforme web.

En termes d’ambitions quelles sont les perspectives de votre start-up ?

Notre ambition est de fournir à cahute famille camerounaise un médecin de famille pour développer et faire accepter la médecine préventive comme premier recours en travaillant avec les pouvoirs publics et positionner la médecine à domicile comme une véritable option de soins au Cameroun.  Après les villes de Douala et Yaoundé nous allons nous étendre dans les 10 régions du Cameroun, ensuite dans la sous-région Afrique centrale et Ouest. Nous voulons également résoudre le problème des déserts médicaux en proposant des services de télémédecine adaptés aux zones rurales.

En termes d’obstacles, qu’est-ce qui freine votre déploiement et quelles sont à votre avis les solutions adaptées pour y remédier ?

Sur le plan de la médecine à domicile le plus grand obstacle que nous avons rencontré c’est l’enclavement des routes, certains patients habitent dans des zones difficiles d’accès et il n’est pas évident d’y faire entrer une ambulance ou une voiture. Comme solution nous avons acquis une flotte de motos qui permet de faciliter l’accès à ces endroits-là.

Sur le plan de la télémédecine, le principal obstacle c’est l’accès internet qui n’est pas toujours stable ce qui rend difficile les consultations en ligne qui nécessitent un flux assez stable surtout lorsque nous faisons intervenir des appareils médicaux. Comme solution nous sommes en train de développer des solutions qui fonctionnent sans internet, et nous permettons déjà à nos patients d’avoir accès à nos services de médecine à domicile simplement en appelant notre standard.

Propos recueillis par Esther Fossi