Coton camerounais cherche acheteur

A quelques jours de la fin de la campagne 2014-2015, le marché camerounais du coton est loin de faire ses comptes. Quelque 150.000 tonnes attendent d’être commercialisées

A quelques jours de la fin de la campagne 2014-2015 attendue comme de tradition à la mi-avril, le marché camerounais du coton est loin de faire ses comptes, une énorme quantité d’environ 150.000 tonnes, sur une production projetée en accroissement à 280.000 tonnes, restant encore non commercialisée, une situation inédite mal vécue dans la filière, rapporte-t-on.

Cinquième au classement des pays africains producteurs de coton dominé par le Burkina Faso, suivi du Mali, de la Côte d’Ivoire et du Bénin, le Cameroun pratique une politique commerciale qui incite par une offre de prix rémunérateurs ses planteurs à récolter leur produit dans les premiers mois de la saison des achats généralement ouverte au mois de novembre de chaque année.

Répartis dans environ 220.000 hectares cultivés dans les trois régions septentrionales du pays (Nord, Extrême-Nord et Adamaoua), ces paysans estimés à 250.000 sont placés sous les auspices d’un interlocuteur unique : la Société de développement du coton ( SODECOTON), propriété de l’Etat ayant son siège à Garoua dans le Nord, où se trouve le principal bassin de production.

« Depuis toujours, la SODECOTON, pour avoir du bon coton fibres, demande aux paysans de récolter le coton avant le 31 décembre. La valeur du prix du coton est excellent jusqu’à cette date et elle chute après, parce qu’on suppose que le coton n’est plus de première qualité », a expliqué à Xinhua, Ousmane Oumaté, président de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPC-C).

« Pour cette raison, les paysans ont été habitués à récolter principalement le coton avant le 31 décembre et le vendre. Malheureusement pour cette campagne qui s’achève, ils l’ont fait, mais au moment où nous parlons, ils ont encore leur coton entre les mains», a ajouté celui, estimant à 150.000 tonnes la quantité de coton encore commercialisée, sur une production portée à 280. 000 tonnes.

Depuis le chiffre record de 360.000 tonnes de production réalisé en 2006-2007, le Cameroun n’avait plus atteint un tel niveau de performance. Secoué par la baisse des cours due à la crise économique de 2008-2009, il avait chuté à 110.000 tonnes au cours de cette période, avant de rebondir à 249.300 tonnes lors dela campagne 2013-2014 après une reprise progressive amorcée en 2010-2011.

Pour la présente campagne, l’objectif initial était de 265.000 tonnes de production annuelle. « Nous les producteurs, on a gagné le pari. On a dépassé les prévisions. Mais, c’est seulement la moitié de notre production qui a peut-être été vendue. Même les 10% ne sont pas payés. C’est la première fois que nous vivons une telle situation.C’est une catastrophe, les paysans risquent de rester avec leur coton jusqu’à l’année prochaine », s’alarme le président de la CNPC-C.

En tant qu’unique centrale d’achat pour les producteurs, la SODECOTON exerce un monopole sur cette culture. Jugées préjudiciables pour une filière d’exportation prioritaire à l’ instar du cacao, du café, de la banane ou encore du caoutchouc, les exportations frauduleuses, surtout vers le Nigeria voisin où les prix apparaissent plus attractifs, sont interdites.

De tous les grands pays producteurs de coton, le Cameroun est cependant présenté comme celui offrant les meilleurs prix aux producteurs. « On fixe les prix avant même de semer le coton, généralement au mois d’avril. Pour cette année, le prix normal est de 255 francs (CFA, 0,51 dollar) le kilo », renseigne Ousmane Oumaté.

En accord avec les producteurs eux-mêmes, la SODECOTON a mis en place à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) un fonds de soutien à la filière, d’un montant de 12 milliards de fracs CFA (20 millions de dollars). « C’est par rapport à ce fonds que le prixd’achat du coton a été augmenté cette année de 10 francs, pour s’établir à 265 francs le kilo », précise en outre M. Oumaté.

Mais à cause de l’impasse observée dans la commercialisation de leur produit, le moral des producteurs est en berne, de sorte que des inquiétudes sont exprimées pour la poursuite des efforts de redynamisation du secteur sous-tendus par un objectif d’ accroissement continu de la production. Pour la prochaine campagne 2015-2016, il est prévu 300.000 tonnes et le double à l’horizon 2020.

« Si le coton produit par les paysans n’est pas acheté par la SODECOTON, vous comprenez bien que la motivation n’y est plus. C’est à pareille heure que la SODECOTON commence à gérer ses estimations.Donc, si on demande aux paysans d’entrer dans la saison de 2016, il est évident que ce sera un peu difficile », prévient Ousmane Oumaté.

Selon lui, « les paysans ont cette volonté de faire la culture du coton. C’est la seule culture qui leur donne de l’argent frais. C’est à la SODECOTON de voir comment les accompagner ».

Ces agriculteurs camerounais sont confrontés à un autre problème majeur d’ordre logistique qui se traduit par des difficultés de collecter le coton dans les champs pour le transporter vers les centres de commercialisation à cause du mauvais état des camions, auquel s’ajoute aussi l’enclavement des zones de production.
Plus préoccupant aussi, les aides à la production connaissent une cure d’austérité sans précédent: entre 300 et 350 millions de francs CFA (600 à 700.000 dollars), c’est un niveau insignifiant comparé aux dotations antérieures, de l’avis du président de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun.

« Les années antérieures, rappelle-t-il, la subvention s’élevait à 4 milliard. Elle a même été de 8 milliard au départ, après 2 milliards pendant un certain temps, ensuite 1 milliard et puis 9 millions. »

Depuis quatre ans environ, la filière apprend à se familiariser avec le coton OGM. « Il y a deux qualités qui sont mises en expérimentation. Il y a une qualité qui est bien fournie en graines,c’est-à-dire pour les huileries et les savonneries. Il y a une autre qualité qui est bonne pour la filature, qui est très riche en coton fibre, pais faible en graines », informe M. Oumaté.

« Pour le paysan, puisque le coton est vendu en kilos, il est beaucoup plus à l’aise avec le coton expérimenté qui possède 9 ou 10 graines que le coton fibres qui possède généralement 4 ou 5 graines et qui pèse moins. Si la SODECOTON opte pour le coton fibre, il faut bien revoir le prix du kilo pour pouvoir rattraper le coton qui a plus de graines et qui pèse plus que le coton fibre « , suggère-t-il.


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Coton camerounais: Bonne production, difficultés de commercialisation

L’objectif de 260.000 tonnes de production annuelle est presque atteint pour un marché cependant perturbé par le défaut de logistique

A un mois de la clôture de la campagne de commercialisation ouverte en novembre, le Cameroun est en passe de réaliser son objectif de 260.000 tonnes de production annuelle de coton grâce à une bonne saison de récoltes 2013-2014, pour un marché cependant perturbé par le défaut de logistique pour le transport du produit dans les champs, révèlent à Xinhua les producteurs.

En rebond constant depuis trois saisons après environ une demi- décennie de morosité due à une importante baisse des cours mondiaux, la production du coton, un des principaux produits d’ exportation, est un enjeu commercial de premier ordre au Cameroun où il fait intervenir entre 250.000 et 270.000 producteurs pour 220.000 hectares de superficie cultivée, d’après les statistiques.

« C’est une bonne année, mais le système de marchés publics nous cause des soucis. Depuis plus de six mois, nous avons passé des commandes d’achat de dix-sept camions, qui ne sont toujours pas livrés », a rapporté Ousmane Oumaté, le président de la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun ( CNPCC) joint jeudi par Xinhua à Garoua, siège de ce regroupement au Nord du pays.

Etablies dans le Nord, l’Extrême-Nord et l’Adamaoua, les trois régions septentrionales de ce pays d’Afrique centrale, les zones de production du coton se trouvent éloignées des sites de commercialisation créés par la Société de développement du coton ( SODECOTON, à capitaux publics), unique centrale d’achats officielle basée aussi dans la ville de Garoua, en face même de la CNPCC.

Difficiles d’accès en saison des pluies, les routes y menant nécessitent un matériel roulant pour rapprocher les producteurs du marché. Après les graves inondations ayant dévasté 30.000 hectares lors de la saison 2012-2013 marquée par une production de 230.000 tonnes contre 260.000 tonnes de projections, les problèmes de logistique passent pour la principale préoccupation de l’heure de la filière.

« Le coton est à terre en brousse. Il risque de se mouiller, ce qui entraînerait une dégradation des fibres et un manque de tourteaux. Les graines risquent de pourrir », s’inquiète le président de la CNPCC qui rappelait encore en début d’année les difficultés des producteurs à s’acquitter d’une importante dette cumulée de plus de 2 milliards de francs CFA (4 millions de dollars) de crédits perçus depuis quatre ans.

Ces fonds représentent les subventions accordées, y compris pour la production de produits vivriers (maïs, soja, etc.) associés à la culture du coton, par la SODECOTON, par ailleurs principal bailleur de fonds de la filière, pour l’ approvisionnement en engrais, pesticides et autres intrants afin de faciliter le travail des 250.000 à 270.000 producteurs villageois déclarés.

Au prix de 265 francs CFA le kilo avec une prime de 10 francs le kilo pour les premières récoltes, nombre des producteurs ont pu percevoir leurs rémunérations depuis l’ouverture de la saison des achats mi-novembre, en dépit de la non-disponibilité des camions pour le transport du produit dans les champs.

Président d’un groupe d’initiative communautaire (Gic) de cotonculteurs à Garoua, Mahamadou Baba constate que « certains ont été pays, d’autres non. Moi j’ai été payé. J’ai produit 6,4 tonnes sur 5 hectares de surface cultivée. J’ai remboursé mon crédit de 800.000 francs (1.600 dollars) et j’ai obtenu un bénéfice de plus de 500.000 francs (1.000 dollars). Il y a aussi le maïs où j’ai fait 8 sacs. A raison de 15.000 francs le sac, là aussi je m’en sors bien ».

C’est un rendement en hausse pour le cotonculteur, comparativement aux 3,4 tonnes récoltées la saison précédente, pour une mise en valeur de 3 hectares. Mais pour Baba, la production camerounaise de coton aurait été plus élevée que les estimations provisoires de 250.000 à 260.000 tonnes annoncées, n’ eût été la rareté des pluies.

Loin des 360.000 tonnes produites en 2006-2007 avant la chute des cours mondiaux de l’année d’après, le Cameroun se rapproche toutefois peu à peu de l’objectif de 300.000 tonnes de production annuelle nationale en 2015. De 110.000 tonnes en 2009-2010, il a est passé à 162.000 tonnes en 2010-2011 et 180.000 tonnes en 2011- 2012 avant de situer à 230.000 tonnes en 2012-2013.

Ces statistiques ne reflètent d’ailleurs pas toute la réalité, puisque, comme avec d’autres produits d’exportation hors pétrole dont en l’occurrence le cacao et le café, d’importantes quantités de coton graine échappent à la comptabilité officielle pour être commercialisées au Nigeria voisin par des réseaux dits de contrebande.

Contre 4% de pertes, la production se divise entre 42% de fibres avec 5% seulement sont absorbés par le marché local pour une transformation de 40.000 à 125.000 tonnes par la SODECOTON et puis 54% de coton graine répartis entre 10% réservés pour la semence et 90% à l’huilerie dont la capacité de production est établie à 120.000 tonnes de graines l’an, pour un potentiel de 21 millions de litres d’huile raffinée et 80.000 tonnes d’aliments de bétail.

La production est passée de 110.000 tonnes en 2009-2010, il a est passé à 162.000 tonnes en 2010-2011 et 180.000 tonnes en 2011- 2012 avant de situer à 230.000 tonnes en 2012-2013.
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Cameroun: Fin de campagne fructueuse pour la filière coton

Rendu à quelques semaines de la fin de la campagne, les achats ont atteint les 190.000 tonnes

Le Cameroun a enregistré 190 000 tonnes d’achat de coton en graine dans le cadre de la campagne lancée en mi novembre. Soit, quatre mois seulement après son ouverture. Un chiffre qui vient confirmer les tendances de production à la hausse annoncées en début de saison par la Confédération nationale des producteurs de coton du Cameroun (CNPCC) et la Société de développement du coton (SODECOTON). Le pays a pu obtenir ce chiffre d’affaire malgré les inondations des mois d’août et octobre 2012, qui ont dévasté ses trois bassins de production de coton. D’importantes surfaces dévastées on fait émettre des doutes sur les prévisions de production. Selon Oumaté Ousmane président de la CNPCC, à part les inondations, le coton a bien produit par rapport aux années antérieures. On a déjà collecté 190.000 tonnes vendues. C’est un grand succès pour nous les producteurs.

La fin de la campagne est prévue entre le 15 et 20 avril, soit plus d’un mois de commercialisation encore. Ce qui permet à Ousmane d’établir à un minium de 45.000 tonnes les prochains achats, pour porter la production nationale à environ 235.000 tonnes pour l’exercice 2012-2013, proche des prévisions initiales de 240.000 à 250.000 tonnes. C’est aussi une hausse par rapport à une évaluation à 227.000 tonnes faite en novembre à la suite des inondations. Largement supérieure aux 180.000 tonnes de 2011-2012, aux 162.000 tonnes de 2010-1011 et aux 111.000 tonnes de 2009-2010, d’après les statistiques officielles, cette belle performance traduit une remontée de la filière après une période de morosité due au découragement des producteurs consécutif à la chute des cours mondiaux en 2007. La filière doit cette embellie à plusieurs facteurs dont l’assainissement et la professionnalisation de la filière, qui bénéficie en outre du soutien des pouvoirs publics. La diminution considérable en 2010 du nombre de producteurs qui a été ramené de 350.000 à 250.000 avant de rebondir à 270.000 en 2012. Il s’est agit des personnes jugées coupables de vente directe de leur coton à l’extérieur du pays, notamment au Nigeria voisin, une activité considérée comme étant illégale aux yeux des autorités qui tiennent à la régulation d’une filière d’exportation de produits de base stratégique, au même titre que le cacao et le café. Pour qu’on les réintègre, il faut qu’ils remboursent d’abord leurs dettes. Le même mesure d’exclusion a été appliquée aux gens qui revendaient les engrais. Mais, pour bien augmenter la production, il faut des tracteurs. On a soumis une demande à ce sujet au ministère de l’Agriculture, révèle en outre Oumaté Ousmane, qui dit aussi souhaiter une mise à disposition gratuite des semences. Sauf que, reconnaît-il du reste, la SODECOTON ne peut pas donner la semence gratuite, parce qu’elle a ses huileries.

Le coton camerounais
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