Ngaoundéré: Conflit tchado-camerounais dans un collège

Plusieurs blessés, dont un grave de nationalité tchadienne admis aux urgences

Décidément le collège Cheikh Hamdan Ben Rachid de Ngaoundéré est en passe d’acquérir une salle réputation. On se souvient que l’année dernière pratiquement vers la même période, c’est le phénomène des transes qui était à la mode dans cet établissement d’enseignement secondaire. Cette année, c’est par un conflit tchado-camerounais que le collège Cheikh Hamdan Ben Rachid de Ngaoundéré fait parler de lui. C’est une tension sans précédent qui règne depuis quelques semaines entre élèves de nationalité camerounaise et ceux de nationalité tchadienne. Une tension qui a franchi le rubicon vendredi dernier au collège privé islamique Cheikh Hamdan Ben Rachid de Ngaoundéré. Ce jour, un élève de nationalité tchadienne, Moubarak, a été poignardé par un de ses camarades de classe de 5e. Le jeune garçon est admis aux urgences et, plus tard, en chirurgie.

Tout a commencé par une bagarre entre deux groupes des classes de cinquième. Selon les témoignages des enseignants qui disent ignorer les raisons de la bagarre, « c’est tout à coup qu’une bagarre a commencé, et on ne savait ceux qui étaient à l’origine, tellement ils étaient nombreux ». Et c’est dans cette rixe qu’un élève est grièvement blessé par Nana. Ce qui de toute évidence n’est pas du goût des élèves originaires du Tchad, qui vont préparer minutieusement leur riposte.

Samedi matin donc, alors que l’administration croyait les tensions baissées, les élèves tchadiens ont rameuté l’ensemble de leurs compatriotes, y compris ceux des autres établissements secondaires comme le collège de Mazenod. La majorité d’entre eux n’avaient d’ailleurs plus leur tenue de classe. Et c’est au regard des tensions perceptibles aux environs de 9 heures que les vigiles ont jugé nécessaire de barricader le portail, empêchant les tchadiens d’entrer dans la cour du collège. Sauf que cette mesure n’entrave en rien l’esprit réputée belliqueuse des jeunes tchadiens qui escaladent le mur pour rejoindre l’autre côté. Un enseignant est dépêché sur le champ à la PJ, qui fait appel au commissariat central. Et n’eut été l’intervention musclée des éléments de la police anti-émeute, rien n’indique que le bilan n’aurait pas été plus lourd, car des armes blanches seront retrouvées chez certains élèves.

Des interpellations faites par la police en présence du délégué régional de la sureté nationale, il ressort que 16 élèves dont une dizaine de tchadiens sont en exploitation dans les locaux de la police. Etant tous mineurs, car nés entre 1990 et 1996, ces derniers ne sont pas mis en cellule. Entre temps, l’ambassade tchadienne au Cameroun est informée de la situation. Au vu de l’ampleur des tensions de ce week-end, certaines langues se délient, indexant du doigt l’irrespect que les élèves ressortissants tchadiens font montre à l’égard de leurs enseignants et de leurs camarades de classes qu’ils n’hésitent pas laver d’insultes lorsque c’est nécessaire. Déjà il y a quelques temps, des tensions en sourdine se sont manifestées, opposant deux ethnies tchadiennes, les Gouran et les Zagawa. Chacune des deux ethnies revendiquent la supériorité sur l’autre. Mais en attendant le retour de la principale, les enseignants du collège islamique Cheikh Ramdan, fondé par un multimilliardaire saoudien du même nom, se veulent pragmatiques quant à la reprise normale des cours.

Ngaoundéré, dans l’Adamaoua
Journalducameroun.com)/n