Lutte contre les agents fictifs de l’Etat: la 2e phase du comptage physique des personnels parvenue à son terme

Ce mardi 10 juillet 2018, prend fin l’Opération de comptage physique des personnels de l’Etat (Coppe 2018), lancée en avril dernier par le ministre des Finances Louis Paul Motaze.

Les mesures sont claires. « Il faut rationaliser les dépenses salariales de l’Etat et combattre le phénomène de fonctionnaires fictifs », dixit Louis Paul Motaze. Raison pour laquelle, les personnels suspendus seront ramenés au bon de caisse. Ceux qui par contre se présenteront au ministère des finances, feront l’objet d’une enquête. En effet, le but de cette enquête, consistera à ressortir les raisons de leur suspension. Si les résultats tournent en leur faveur, le ministère des finances leur rétrocédera leurs salaires. Ainsi, parvenus au terme de l’opération de comptage dès le 20 juillet prochain, un autre contrôle sera enclenché au niveau des frontières.

Concrètement, les listes et les chiffres officiels des personnes suspendues restent attendus. Qu’il s’agisse des personnels non identifiés, des personnels engagés dans les missions diplomatiques ou des militaires en mission commandée dans les zones de troubles, l’on peut noter que l’opération envisage de s’étendre à plusieurs niveaux. Au sortir de cette large opération, la liste des agents susceptibles d’être suspendus sera divulguée au mois de septembre prochain.

A l’issue de l’opération de comptage physique des agents de l’Etat camerounais au mois de juin dernier, 36 000 fonctionnaires ne se sont pas présentés devant les agents recenseurs, sur les 310 786 agents émargeant officiellement à la Fonction publique, apprend-on de sources proches du dossier. A ces 36 000 agents de l’Etat portés manquants, s’ajoutent 8 000 cas de personnes ayant présenté des documents irréguliers au cours de l’opération de recensement ; ce qui porte pour l’instant à 44 000 personnes, le nombre de présumés faux agents de l’Etat démasqués.

Yaoundé : le comptage de l’argent retrouvé au siège de la Mida a débuté le 24 avril

L’institut dont les activités ont été interdites gardait d’importantes sommes dans ses bureaux à Yaoundé.

L’institut dénommé Mission d’intégration et de développement pour l’Afrique (Mida) continue de faire parler. Après avoir fait l’objet d’une suspension d’activités, la structure a essuyé de nombreuses polémiques notamment sur la nature de ses agissements et, surtout, sur la question du remboursement des souscripteurs, qui espéraient voir les sommes investies être multipliées.

Sur cette dernière question, les autorités camerounaises ont tranché : les adhérents de la Mida seront intégralement remboursés et les responsables de « l’arnaque » poursuivis en justice.

Perquisitions

Malgré des rassemblements massifs des souscripteurs devant les bureaux de la Mida depuis la fin de semaine dernière,  des perquisitions y sont menées. Et si certains ont décidé de ne pas bouger de là, c’est parce que d’importantes sommes d’argent y ont été conservées.

Dans la journée d’hier, mardi 24 avril 2018, le ministre camerounais de la Communication, Issa Tchiroma Bakary a publié un communiqué pour fournir quelques détails. Le membre du gouvernement a fait savoir qu’à la suite de la suspension d’activités de la Mida et de l’arrestation de ses responsables, une fouille des locaux menée par la gendarmerie et la police a permis de mettre la main sur des documents et sur « une importante somme d’argent en liquide ».

« L’assistance d’une banque de la place a été requise afin de procéder au comptage de l’argent saisi. Cette opération rendue fastidieuse par la présence de petites coupures se poursuit actuellement », a précisé le ministre de la Communication.

Le comptage de l’importante somme mentionnée par Issa Tchiroma a débuté dans la matinée d’hier et n’a pas été bouclée. Elle devrait se poursuivre aujourd’hui. L’on n’en sait donc pas encore davantage sur le montant exact retrouvé au siège de la Mida, au quartier Ahala à Yaoundé. Mais, il pourrait s’agir de plusieurs milliards de francs CFA conservés dans des cantines.

En outre, par le même communiqué du  ministre de la Communication, l’on apprend qu’ « une commission de recensement et de remboursement a été mise sur pied sous l’égide du gouverneur de la région du Centre, et travaillera de concert avec les responsables de l’organisation Mida ».

Recensement Général: Enfin les résultats!

La population du Cameroun au 1er janvier 2010 est de 19 406 100 habitants. Avec un taux d’accroissement de l’ordre de 2,6% par an

C’est le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Yaouba Abdoulaye, qui l’a finalement annoncé: la population du Cameroun au 1er janvier 2010 est de 19 406 100 habitants. Avec un taux d’accroissement de l’ordre de 2,6% par an. Plus de la moitié de la population camerounaise est constituée de femmes. Le taux de fécondité est supérieur à 5 enfants par femme en moyenne. Les populations, dans l’ensemble, sont relativement jeunes. La région du Littoral, la plus dense, a le plus fort taux d’urbanisation. Le sud est la région la moins peuplée et a une population vieillissante. Les régions du Centre et de l’Extrême-Nord mènent le peloton avec 3525664 et 3480414 habitants respectivement. Sur l’ensemble du territoire, il y a plus de population en zone urbaine qu’en zone rurale.

Des résultats aux forts enjeux économiques et . politiques
C’est en novembre 2005 qu’avait eu lieu le recensement général de la population et de l’habitat au Cameroun. Selon les cadres du BUCREP, Le Bureau central de recensement et des études de populations, responsable technique de cette opération, ces résultats permettrons d’une part, d’améliorer la connaissance de la situation démographique et sociale du pays et, d’autre part, d’utiliser ces résultats dans la conception, la formulation, la mise en uvre et l’évaluation des stratégies politiques des pouvoirs publics. Ce recensement était le troisième du genre depuis 1960. Un rythme très en deçà des recommandations du système des Nations unies qui prescrivent un recensement tous les dix ans. Selon certains experts, ces résultats ne seront pas très proches de la réalité. Lorsque les résultats d’un recensement ont mis aussi longtemps à sortir, la seule chose à faire ce sont des projections de données, mais il faut tenir en compte des décès, des naissances et des mouvements de population, des paramètres qui ne sont pas maîtrisés au Cameroun déclare un ingénieur statisticien sous couvert d’anonymat.

Le BUCREP accusé pour le retard
Sur les raisons du retard, le ministre Motaze du Plan avait à son arrivée dans ce département ministériel évoqué des problèmes techniques. Mais selon les sources proches, le BUCREP est accusé pour son absence de vision, sa lenteur ou sa mauvaise utilisation des ressources humaines. On a aussi déploré non seulement un financement parfois insuffisant mais encore une mauvaise utilisation du budget des activités, trop centré sur les travaux préparatoires, le dénombrement et le traitement des données. L’analyse même des données et la publication des résultats sont des chapitres qui ne sont pas souvent pris en considération, avec le sérieux qu’exige un tel labeur.

Des sources proches du BUCREP ont affirmé que les travaux de récupération et d’analyse des données étaient encore en cours au mois de septembre 2009. Dans certains milieux plus restreints on affirme que les responsabilités d’un tel retard s’étendraient au-delà du BUCREP et concernent également le ministère de tutelle, la hiérarchie gouvernementale et la présidence de la République dont il faut questionner la volonté d’accorder tous les moyens financiers nécessaires permettant de finaliser le travail et la volonté de publier les résultats dans les meilleurs délais.

Des estimations entre 17 et 20 millions d’habitants et 40% très pauvres
Les prochaines échéances électorales sont identifiées comme un motif valable de manipulation de la publication des résultats. Une thèse qui puise sa source dans l’expérience du recensement de 1987 dont les résultats sont apparus après quatre ans et dans la perspective des premières élections pluralistes. Cette fois le doute subsiste même quand à la qualité des données récoltées. De nombreuses personnes témoignent n’avoir pas été recensées. Et une source qui a requis l’anonymat affirme que les opérations de décompte ont été menées à la hâte et par des personnes n’ayant pas toujours les compétences statistiques de base. Le recensement de 2005 aura nécessité une vaste mobilisation de ressources humaines, matérielles et financières, avec l’appui de la communauté financière internationale et des partenaires au développement. L’on peut citer le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Les experts pensent que les résultats ne surprendront pas et seront généralement en hausse. Les projections effectuées lors de la deuxième phase et la troisième phase des enquêtes sur les économies des ménages ECAM II et III ont permis de récolter des données qui permettent d’estimer la population camerounaise entre 22 et 23 millions d’habitants. Le taux d’urbanisation des populations a augmenté, celui de la scolarisation et malheureusement celui de la pauvreté. L’INS estime à 40% la tranche des personnes vivant avec moins de 500 francs CFA par jour. Le chiffre en valeur absolue sera connu ce jour.

Le peuple camerounais dans un stade
Journalducameroun.com)/n