Cameroun : 25 personnes condamnées pour tentative d’assassinat de Teodoro Obiang Nguéma

C’est une affaire qui remonte à décembre 2017. Des personnes arrêtées au Cameroun avaient été accusées de tentative d’assassinat contre le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguéma.

Selon une information de RFI, on a appris que vendredi dernier, le Tribunal militaire de Yaoundé a rendu son jugement en début de semaine, après quatre années de procédure. Des peines allant de 30 ans à 35 ans de prison ferme ont été prononcées, les avocats font appel.

Le Tribunal militaire de Yaoundé a rendu son jugement lundi 14 mars, en audience foraine à Ebolowa où avaient été transférés en 2020 les détenus. Ainsi, 25 personnes, âgées de 24 à 59 ans, de nationalités centrafricaine, tchadienne, équato-guinéenne et camerounaise, ont été condamnées à des peines allant de 30 ans à 35 ans de prison ferme pour des faits de « conspiration d’assassinat du président équato-guinéen », « d’importation d’armes », « d’hostilité contre la patrie » et « d’immigration clandestine ».

Les condamnés avaient été arrêtés en décembre 2017 à Yaoundé, Douala et Kye-Ossi (dans le sud du Cameroun) et ont été poursuivis pour les infractions à l’époque qualifiées de tentative d’assassinat du président équato-guinéen.

Maître Emmanuel Simh, l’un des deux avocats des condamnés, explique pourquoi lui et son confrère ont décidé de faire appel de cette décision : « On ne comprendrait pas qu’on puisse condamner pour conspiration des personnes qui ne se sont pas connues avant, et qui pour la plupart se sont rencontrées dans la prison de Yaoundé.

Les armes saisies n’ont été saisies sur aucune de ces personnes et nous ne voyons pas non plus comment des Tchadiens ou des Camerounais ou des Centrafricains peuvent être poursuivis pour hostilité contre la Guinée équatoriale conformément au code pénal camerounais qui parle d’hostilité contre la patrie lorsqu’un national prend les armes contre son propre pays.

Les considérations, qui peuvent être politiques, nous échappent, nous nous contenterons comme avocats de plaider ce dossier sur le plan purement juridique et espérons le moment venu obtenir l’acquittement des personnes dont nous avons la charge. »

Dans le volet tchadien de ce dossier   onze ressortissants tchadiens ont été condamnés en juin 2016 à vingt ans de prison.

Cameroun: les gardes du corps de Paul Biya condamnés avec sursis

Après leur condamnation pour contrainte, dommages à la propriété et appropriation illégitime, les six membres affectés à la sécurité du Cameroun ont été immédiatement libérés.

 

La procédure a été expéditive. Interpellés le 02 juillet et auditionnés hier, 03 juillet, les six membres du service de sécurité du président Paul Biya, soupçonnés d’avoir pris part à l’agression d’un journaliste de la Rts, sont fixés sur leur sort depuis le 03 juillet au soir.

Les six personnes mises en cause ont été condamnées pour contrainte, dommages à la propriété et appropriation illégitime. Quatre parmi eux écopent de quatre mois de prison avec sursis et deux de trois mois avec sursis. Après la sentence, ils ont été immédiatement libérés.

 

Il est reproché à ces gardes du corps du président de la République du Cameroun d’avoir pris part à l’agression du journaliste de la Rts, Adrien Krause. Ce dernier filmait une manifestation des opposants la Brigade anti-sardinards (BAS), contre le président Paul Biya à l’Hôtel Intercontinental, où il séjourne. Le journaliste a alors immédiatement porté plainte.

Un communiqué du ministère public suisse, au sujet de la procédure, indiquait que cinq des six personnes identifiées par la police judiciaire ont été mises à la disposition du ministère public de Genève. La sixième personne, la seule femme, en possession d’un passeport diplomatique, a au préalable été libérée, tandis que les autres ont été gardés à vue.

Lire aussi: Six gardes du corps de Paul Biya interpellés à Genève

La Brigade anti-sardinards (BAS), une composante du Collectif des organisations démocratiques de la diaspora camerounaise (CODE), est engagée depuis quelques temps dans une campagne de protestations contre le régime de Paul Biya. Les membres de ce groupe se sont d’ailleurs donnés pour mission de boycotter les spectacles donnés à l’étranger par des articles camerounais qui «soutiennent le président Paul Biya.»