Cameroun : après le boycott des élections, le MRC exige le respect du calendrier électoral

Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, a tenu une conférence de presse jeudi 27 juillet.

Le président national du MRC semble avoir soif et faim des élections législatives et municipales de 2025, comme le prévoit le calendrier électoral. Lui qui a boycotté, son parti avec, celles du 09 février 2020, s’engage à aller aux urnes à l’occasion des scrutins législatifs, municipaux, régionaux et de la présidentielle de 2025. Et pour cela, Maurice Kamto met le régime du Renouveau en garde.

Le leader du parti de la renaissance n’entend pas accepter un quelconque report des élections législatives ou locales de février 2025 en raison de la tenue en octobre de la même année, de la présidentielle, comme ce fut le cas en 2018. Un report qu’il juge antidémocratique et dont les raisons avancées ne tiennent pas. Pour le démontrer, l’avocat trouve cinq arguments.

D’abord, pour lui, ces élections sont prévues et connues depuis cinq ans. Les gouvernants n’en sont pas surpris. Ils auraient dû commencer à les organiser depuis la fin de celles du 09 février 2020, celle du 09 octobre 2018.

Ensuite, entre la tenue du scrutin présidentiel en octobre 2025 et celles des législatives et municipales de février 2025, il y a un intervalle de huit mois permettant la « respiration démocratique ». Pendant ces huit mois, la présidentielle peut être organisée après les deux premiers scrutins. Et surtout que rien n’empêche d’organiser les trois scrutins au même moment dans un pays d’environ 27 millions d’habitants avec sept millions d’électeurs inscrits. Le Nigeria 220 000 000 millions d’habitants avec 87 000 000 d’électeurs inscrits, vient d’organiser la présentielle, les sénatoriales et les législatives au même moment.

Ensuite, Maurice Kamto pense que l’argument « financier ou budgétaire n’est pas pertinent, car le report coûterait plus cher à l’Etat ». Selon lui, entre 2018 et 2020, les charges liées au report des élections aurait coûté 35 milliards pour l’Assemblée nationale, environ 25,2 milliards pour les communes et 2,08 milliards pour les communes d’arrondissements. Soit un total de 60 milliards de FCFA de dépenses. Plus coûteux que l’organisation des élections.

Enfin, l’universitaire pense que le report serait une forfaiture. Il serait comme une confirmation du constat que le parti au pouvoir aurait peur des élections.

Cameroun : la proposition d’Emmanuel Macron pour résoudre la crise anglophone

Il l’a fait savoir lors de la conférence de presse donnée au Palais de l’unité ce 26 juillet 2022.

« Je demeure convaincu que la régionalisation demeure la réponse à la crise qui affecte le Cameroun dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest et que c’est par ce processus politique de dialogue, de réforme, qu’une résolution durable pourra être trouvée », Emmanuel Macron.

Sur le terrain, les experts dénoncent plusieurs freins à la « Décentralisation » au Cameroun. Ceux-ci indiquent que le Cameroun a une décentralisation de façade, un personnel local plus militant que compétent, les transferts de compétences bloqués et des allocations des ressources en déphasage entre autres.

Les deux présidents ont discuté de la sécurité sur fond de menaces jihadistes dans le nord du Cameroun, avec Boko Haram, et du conflit opposant dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, depuis plus de cinq ans, des groupes armés séparatistes aux forces de l’ordre. « Je souhaite consacrer plus de temps au Cameroun durant ce second quinquennat », a-t-il souligné.

Lors de la conférence de presse conjointe avec Paul Biya, Emmanuel Macron a souligné que le Cameroun « était un partenaire stratégique en Afrique centrale », une région à laquelle le président français souhaite consacrer plus de temps lors de son second mandat.

Emmanuel Macron a également dénoncé « l‘hypocrisie » entendue, « en particulier sur le continent africain », consistant à ne pas reconnaître clairement une « agression unilatérale » de la Russie envers l’Ukraine, comme le fait l’Union européenne.

« Le choix qui a été fait par les Européens (…) n’est en aucun cas de participer à cette guerre mais de la reconnaître et de la nommer, là où je vois trop souvent de l’hypocrisie, en particulier sur le continent africain (…), à ne pas savoir qualifier une guerre qui en est une et ne pas savoir dire qui l’a lancée », a déclaré le président français.

Il a par ailleurs, manifesté le vœu de renfoncer les partenariats avec le Cameroun dans les domaines de l’agriculture et la technologie entre autres.

C’est le premier déplacement du président français sur le continent africain depuis sa réélection, en mai dernier, mais aussi la première visite d’un chef d’État français à Yaoundé, depuis 2015, quand François Hollande s’y était rendu.

Conférence de presse du MRC : la police disperse les journalistes à Yaoundé

Initialement prévue ce 15 octobre à 15 h, la conférence de presse de Paul Eric Kingue, le directeur de campagne de Maurice Kamto, n’a pas eu lieu.

Des dizaines de policiers ont investi les locaux abritant le quartier général du parti de Maurice Kamto, à Nlongkak (Yaoundé), avant de disperser les journalistes venus nombreux  écouter le message de Paul Eric Kingue, le directeur de campagne du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) à la présidentielle 2018.

« Nous avions prévu une conférence de presse du directeur de campagne aujourd’hui à 15 h au siège du parti. Nous avons été notifiés à 15h 15 min par la police que nous ne pouvons pas tenir notre conférence », a expliqué Bibou Nissack, le porte-parole du candidat Kamto, devant une cinquantaine de journalistes, dans un jardin public situé non loin du QG.

« Nous voulons prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin. Nous sommes dans un pays où la liberté d’expression et les libertés fondamentales sont bafouées. Nos militants sont détenus de façon arbitraire. Nous sommes face à un état terroriste. Jous ne reculerons devant rien  », précise le porte-parole visiblement remonté par la tournure des événements.

Interrogé sur le but exact de la conférence de presse, Bibou Nissack a informé la presse qu’il n’était pas autorisé à révéler le message que Paul Eric Kingue entendait transmettre, parce que cela relevait de la responsabilité exclusive du directeur de campagne. Toutefois, il a rassuré les journalistes que ce message sera délivré via des canaux moins tortueux. Précisons que ni Paul Eric Kingue, ni Maurice Kamto n’ont été vus ce lundi après-midi dans le contexte de la conférence de presse convoquée dans leur QG.

Ce mardi 16 octobre, débutent les audiences du contentieux post-électoral devant le Conseil constitutionnel du Cameroun. Les candidats ayant déposé les 18 recours sont notamment attendus.