L’Afrique face au conflit Russo-Ukrainien et aux pressions occidentales

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté la résolution *A/ES-II/L1* le mercredi 02 mars 2022, à 11h55min, heure de New-York. 

Celle-ci n’exigeait que la « Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l’Ukraine ». Le résultat de ce vote est fort intéressant, surtout en ce qui concerne l’Afrique. Si sur les 193 pays Membres de l’ONU, 141 ont approuvé ce texte, il reste vrai que 05 s’y sont formellement opposés (la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord, la Syrie et l’Erythrée).

L’objet de la présente réflexion est de présenter à vous tous, le détail de la position adoptée par les plus hauts responsables politiques de chacun des 54 pays Africains sur ce vote.  Afin que nul n’en ignore et surtout, de façon à pouvoir connaître le positionnement réel de ces derniers, au-delà des discours officiels qu’ils pourraient tenir en diverses circonstances.

 Les pays Africains seront donc classés en quatre catégories, pour faciliter la compréhension de leur comportement. D’abord, ceux ayant voté pour la résolution mentionnée plus haut(1), ensuite ceux ayant voté pour l’abstention(2), suivis des pays qui ont choisi d’être absents de la salle de votes (3) et enfin, ceux qui ont clairement voté contre la résolution(4).

Parmi les pays Africains ayant approuvé la résolution condamnant la Russie, l’on retrouve :  Bénin; Botswana; Cape vert; Tchad; Comores; Côte d’Ivoire; RDC; Djibouti; Egypte; Gabon; Gambie; Ghana; Kenya; Lesotho; Libéria; Libye; Malawi; Mauritanie; Île Maurice; Niger; Nigéria; Rwanda; Saõ Tomé; Tunisie; Zambie; Somalie; Seychelles et Sierra Leone. Soit un total de 28 pays sur 54. Pourcentage : *51,85* *%*

 La présence de la RDC, dont le Président vient tout juste d’achever son mandat à la tête de l’Union Africaine en qualité de Président en exercice, a de quoi surprendre les observateurs avertis. Celle du Ghana, pays de Kwamé Nkrumah, le plus fervent Président Africain Panafricain de son temps (1963-1966) sonne comme un revirement spectaculaire, difficilement compréhensible.

 La seconde liste, présentée ci-dessous, répertorie les pays ayant choisi de s’abstenir lors du vote :  Algérie; Angola; Burundi; RCA; Congo Brazzaville; Guinée Équatoriale; Mali; Mozambique; Namibie; Sénégal; Afrique du Sud; Soudan du Sud; Soudan; Ouganda; Tanzanie; Zimbabwe et Madagascar. Soit un total de 17 pays sur 54. Pourcentage : *31,48* *%*.

Deux présences sont frappantes dans cette liste, parce que relativement inattendues. Il s’agit de celle du Sénégal, généralement très proche des positions internationales de la France et de celles de la RCA qui, au regard du contentieux qui l’oppose actuellement aux pays Membres de l’Organisation du Traité Nord Atlantique (OTAN) sur la présence Russe sur son territoire, aurait pu aisément se retrouver parmi les pays ouvertement opposés à cette résolution.

Le troisième groupe des pays Africains recensés dans cette typologie, est celui des Nations qui ont choisi de s’exprimer par le biais de leur absence physique dans la salle du scrutin. Classés dans cette catégorie, l’on retrouve : Cameroun; Burkina Faso; Éthiopie; Eswatini; Guinée Conakry; Guinée Bissau; Maroc et Togo. Soit un total de 08 pays sur 54. Pourcentage : *14,81* *%* .

 En matière de positionnement diplomatique, il convient de ranger cette catégorie dans le bloc des abstentionnistes. Deux des pays figurant sur cette liste ont été des pupilles de la société des Nations (Traité de Versailles du 27 juin 1919) et des Nations Unies (Charte de l’ONU du 24 Octobre 1945). Un autre pays, l’Éthiopie, a longtemps été et reste (jusqu’à ce jour) un Empire qu’aucune nation n’est parvenue à coloniser.

 Deux autres membres de ce groupe sont des Royaumes: l’Eswatini (ancien Royaume du Swaziland) en Afrique australe et le Royaume du Maroc en Afrique du Nord. Bien qu’aucune caractéristique révélée ici sur le parcours individuel des pays se retrouvant dans cette catégorie ne puisse expliquer leur choix, il reste vrai que la plupart de ces Nations ont une très longue expérience avec le droit international appliqué aux territoires sous domination (plus de cent ans pour le Cameroun et le Togo, et pour l’Éthiopie, en qualité de pays fondateur de la SDN et de l’ONU).

La dernière catégorie de pays s’étant exprimés sur cette résolution « anti-Russie », est probablement celle où la position Africaine était le plus attendue par l’homme (ou la femme) de la rue, dans la plupart des pays du continent : Il s’agit de la liste des pays condamnant sans réserve les termes et les intentions de cette résolution. Force est de reconnaître qu’à ce propos, « la montagne a accouché d’une souris », puisque seul l’Erythrée, sur les 54 pays du continent a clairement voté contre cette résolution onusienne, soit un pourcentage de *1,85* *%*

Quoique l’on puisse penser, une tendance se profile cependant à l’horizon : La conscientisation progressive des Africains sur la nécessité de mieux défendre désormais leurs intérêts, au lieu de servir de caisse de résonance pour la défense de ceux de « leurs alliés ». Dans cette nouvelle posture salutaire, mais qu’il faudrait renforcer davantage, il convient de ne jamais oublier le rôle très questionnable joué par l’OTAN dans l’assassinat d’un Chef d’Etat en fonction en Afrique : Muammar Al Khadafi de Libye, le 20 Octobre 2011 à 12h30 près de Syrte, son village natal.

L’OTAN qui, aujourd’hui prétend se présenter au monde comme une organisation militaire défensive, peut-elle daigner expliquer aux Africains ce qui justifie son implication majeure dans cet assassinat, alors qu’aucun char Libyen, aucun avion des forces aériennes de ce pays n’avait attaqué aucune portion de territoire contrôlé par l’OTAN?

 Comme indiqué dans mon ouvrage consacré à ce forfait, qui a plombé l’élan économique amorcé par l’Afrique (Vie et mort de Muammar Al Khadafi : Quelles leçons pour l’Afrique ? Yaoundé, Éditions Afric’Eveil 2012 disponible sur amazon), plusieurs réactions de publication furent enregistrées dans le camp occidental après ce meurtre odieux :

 Voici ce que proclama Nicolas Sarkozy, président de la France, ce 20 octobre 2011:  » Une étape importante dans la bataille du peuple Libyen pour se libérer de la dictature et du régime violent qui leur fut imposé pendant plus de quarante ans ! »

Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Togh Rasmussen, eût l’outrecuidance de délivrer le message suivant, en ce jour fatidique :  » L’OTAN et ses partenaires ont rempli avec succès le mandat que leur avait confié l’ONU de protéger le peuple de Libye. J’appelle tous les Libyens à mettre de côté leurs différences et à construire ensemble un futur plus reluisant « . Tout est dit et tout est clair.

Quelle fut la réaction de la Russie ce jour ? 

Sergei Lavrov, affirma que « le meurtre de Khadafi constituait une violation des conventions de Genève qui interdisent les exécutions sommaires des prisonniers de guerre ». Et le Premier ministre de l’époque, un certain.* Vladimir Poutine, de se demander « si l’exécution sanglante publique et sans procès d’un Président était conforme aux Canons de la démocratie ». Nous, Africains, devrions enfin comprendre que les Occidentaux, tout comme les Russes, défendent chacun et avant tout, leurs intérêts, en prenant les décisions que nous connaissons.

Il n’y a rien de plus normal que cela

Le temps est arrivé, pour les Africains d’avoir le courage et la dignité de défendre enfin leurs positions par rapport aux intérêts de leurs peuples qui n’ont que trop souffert de leur défaitisme (je parle des élites dirigeantes).  Le changement de mentalité dont il s’agit et qui s’avère indispensable pour la refondation de notre continent vise à atteindre un seul objectif : Permettre aux Africains de (re)devenir les maîtres de leurs destinées. Est-ce un crime ?

Cameroun : tentative de résolution du conflit entre Arabes Choas et Mousgoums/Massa ce 10 décembre 2021

Une mission conduite par le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord parcourt ce vendredi plusieurs villages du département du Logone et Chari.

Midjiyawa Bakari effectue du 10 au 12 décembre 2021 une  tournée sensibilisation des  communautés Arabes Choas et Mousgoums/Massa du  département du Logone et Chari.

Le patron de la région de l’Extrême-Nord a fait appel à plusieurs élites du coin pour l’accompagner sur le terrain.  Il s’agit  de :  Ayang Luc, président du Conseil économique et social,  Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Economie de la planification et l’aménagement du territoire ;  Mounouna Fotsou, ministre de la Jeunesse et de l’éducation civique  ;  Ibrahim Talba, ministre des marchés publics ;  Yaouba Abdoulaye, ministre délégué auprès du ministre des Finances ;  Bayaola Boniface, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Enseignements secondaires, chargé de l’Enseignement normal ; Mouktar Ousmane Mey, PCA de la National school of local administration (NASLA).

Tous vont négocier un retour définitif à la paix  entre les communautés Arabes Choas et Mousgoums/Massa qui s’affrontent depuis plusieurs mois. Environ 40 personnes ont été tuées au cour du trimestre qui s’achève.

A la suite des affrontements survenus cette semaine, plus de 30.000 camerounais sont allés se réfugier dans l’Est du Tchad. Provoquant une urgence humanitaire dans ce pays voisin.

Cameroun : 40% des jeunes déscolarisés au secondaire

L’information est du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) qui dénonce la déscolarisation des jeunes dans certains pays.

Les conflits et les catastrophes naturelles affectent les rapports des enfants à l’école dans le monde, révèle l’Unicef dans un rapport intitulé « Jeunes et déscolarisés » rendu public en fin de semaine dernière. Les jeunes sont victimes d’une déscolarisation précoce dans les pays ainsi affectés, au nombre desquels une majorité d’Etats à revenus intermédiaires.

« Jeunes et déscolarisés » met en évidence, de façon particulière, la situation des enfants obligés d’abandonner l’école du fait de la destruction des écoles lors de conflits, des attaques ciblées des établissements et de l’occupation des structures scolaires par des forces militaires… Cette  situation est d’autant plus aggravée par les faibles financements octroyés à ce secteur, qui ne permettent pas de mettre en oeuvre une éducation de qualité.

Toutes choses qui, appuie l’Unicef, favorisent la précarité immédiate et future de ces jeunes, avec des répercussions sur le développement du pays.

« Leur situation ne fera que se détériorer et le monde verra une augmentation des jeunes non qualifiés et non préparés, incapables d’embrasser les nouvelles technologies et relever les défis d’une économie mondiale en mutation », indique l’Unicef. Selon l’organisme onusien, près de 303 millions d’enfants et de jeunes âgés de 5 à 17 ans sont déscolarisés dans le monde, soit près d’un jeune sur cinq ; plus de la moitié des enfants déscolarisés en âge de fréquenter le primaire vivent dans un pays touché par une situation d’urgence.

Le Cameroun est touché par une situation d’urgence dans ses régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest, de l’Est et de l’Extrême-Nord. Selon l’Unicef, plus de 40% des enfants y sont retirés de l’école au secondaire. De nombreux autres sont privés d’école au cycle primaire, selon des données de l’Unicef de 2018.

Le Cameroun, une terre de transit des «diamants de conflit de la RCA»

L’accusation est de l’organisation Partenariat Afrique-Canada qui vient de publier un rapport sur le sujet

L’organisation Partenariat Afrique-Canada a accusé le Cameroun de permettre à des diamants de conflit provenant de la République centrafricaine (RCA) voisine de « franchir ses frontières et de pénétrer la chaîne d’approvisionnement légale en raison de ses faibles contrôles, de la contrebande et de la corruption ».

Dans un rapport publié vendredi, cette ONG, présentée comme le chef de file mondial en matière d’élaboration d’approches novatrices pour le renforcement de la gouvernance des ressources naturelles dans les zones de conflit ou à haut risque, constate l’incapacité du pays à mettre en uvre le Processus de Kimberley, un système international de certification destiné à mettre un frein au commerce des diamants de conflits.

Frappées d’un embargo international après le coup d’État ayant déclenché la guerre civile en 2013, les exportations de pierres précieuses de la RCA ont vu cet embargo partiellement levé dans des zones jugées conformes et libres de conflit, sans que pour autant ce commerce illicite ait connu d’effet.

Sur les 900 kilomètres de frontière terrestre que ce pays partage avec le Cameroun, l’ONG dénonce la corruption chez les fonctionnaires en charge de vérifier l’origine des diamants, les importantes et expéditions de diamants de conflit sous embargo passant par des carrefours de transit du Cameroun sans être déclarées.

L’organisation Partenariat Afrique-Canada a accusé le Cameroun de permettre à des diamants de conflit provenant de la République centrafricaine (RCA) voisine de « franchir ses frontières et de pénétrer la chaîne d’approvisionnement légale en raison de ses faibles contrôles, de la contrebande et de la corruption ».

Dans un rapport publié vendredi, cette ONG, présentée comme le chef de file mondial en matière d’élaboration d’approches novatrices pour le renforcement de la gouvernance des ressources naturelles dans les zones de conflit ou à haut risque, constate l’incapacité du pays à mettre en uvre le Processus de Kimberley, un système international de certification destiné à mettre un frein au commerce des diamants de conflits.

Frappées d’un embargo international après le coup d’État ayant déclenché la guerre civile en 2013, les exportations de pierres précieuses de la RCA ont vu cet embargo partiellement levé dans des zones jugées conformes et libres de conflit, sans que pour autant ce commerce illicite ait connu d’effet.

Sur les 900 kilomètres de frontière terrestre que ce pays partage avec le Cameroun, l’ONG dénonce la corruption chez les fonctionnaires en charge de vérifier l’origine des diamants, les importantes et expéditions de diamants de conflit sous embargo passant par des carrefours de transit du Cameroun sans être déclarées.


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Boko Haram: la réconciliation post-conflit, une question de première urgence

Selon de nombreux experts, la réinsertion sociale et l’assistance matérielle et morale des déplacés sont les défis à relever par les pays du lac Tchad engagés dans la guerre contre le terrorisme

Alors qu’une grande offensive se poursuit contre Boko Haram, principalement dans le pourtour du Bassin du lac Tchad, des experts appellent les autorités des pays engagés dans la lutte contre le groupe terroriste nigérian, – notamment ceux du Cameroun – à se préparer, dès maintenant, à l’après-guerre.

Réfléchir d’ores et déjà à la démobilisation des milices qui s’annonce difficile, requiert, selon eux, un plan d’action sciemment élaboré.

Pour Kone Allah-Ridy, enseignant chercheur en gestion et prévention des conflits à l’Université de N’Djamena, les pays du bassin de lac Tchad (Niger, Nigeria, Tchad et Cameroun) engagés dans ce combat contre le terrorisme doivent à ce stade du combat, penser à l’après-guerre, en vue de pacifier la région.

« L’après Boko Haram dans la région du lac Tchad, sera aussi difficile à gérer que la lutte armée, parce que le désarmement des civils impliqués dans le conflit, de force ou de leur propre gré, et leur réinsertion sociale, nécessite aussi bien de gros moyens financiers qu’un vaste programme social », dit-il.

« Si ces pays ont du mal à mobiliser les ressources financières et logistiques nécessaires pour les opérations militaires, la gestion de l’après-guerre ne sera pas moins difficile », ajoute Kone Allah-Ridy. L’expert tchadien estime qu’il faut réfléchir à la réconciliation des frères ennemis et à leur démobilisation, à ce stade où les pays engagés dans le combat contre Boko Haram, semblent amorcer la phase décisive de la bataille.

« Plus de 2 millions de jeunes sahéliens sont impliqués soit directement, soit indirectement dans le conflit qui ronge le bassin du lac Tchad. Certains ont combattu aux côtés de Boko Haram, d’autres ont rallié les groupes d’autodéfense, sans compter les jeunes soldats réguliers mobilisés dans les contingents des pays, pour la bataille. Tous les ingrédients sont donc réunis pour rendre l’après Boko Haram, une période très délicate », détaille l’analyste.

Afin d’éviter une guerre civile et des conflits intercommunautaires, Kone Allah-Ridy prône l’application d’un vaste programme de réinsertion pour ces jeunes, initiés au port et à l’utilisation des armes. Concernant, plus spécifiquement, les jeunes issus des rangs de Boko Haram, ce programme concernera particulièrement ceux qui ne feront pas l’objet de peines d’emprisonnement, ou ceux qui ont été enrôlés de force, sans oublier les enfants soldats, ajoute l’analyste.

Abondant dans le même sens, le sociologue tchadien Mbété Félix fait observer que pour certaines régions du lac Tchad, la réconciliation post-conflit est une question de première urgence. « Il est difficile de demander à une personne qui porte des séquelles physiques ou morales ayant trait aux exactions de Boko Haram de pardonner facilement à un ex-combattant du groupe qui a déposé les armes, pour rentrer au village. D’ailleurs, en septembre dernier, quatre jeunes accusés de complicité avec le groupe armé nigérian ont été lapidés par des villageois de Bosso, au Niger », argumente-t-il.

Sur un autre plan, le sociologue affirme que des dizaines de milliers de personnes ont fui leurs villages pour se réfugier dans des pays voisins, dans des conditions précaires. D’où l’impératif d’une assistance matérielle et morale, une fois la guerre contre Boko Haram achevée. Des tâches qui demeurent hors de portée pour les pays du lac Tchad, affaiblis par les conflits intercommunautaires et la crise économique que traverse la région.

Lancée dans l’été 2015, la grande offensive de la Force multinationale mixte (FMM) pour la lutte contre Boko Haram inflige, depuis des mois, de sérieux revers au groupe terroriste. Cette coalition régionale est constituée de plus de 10 000 hommes, issus principalement du Tchad, du Nigéria, du Cameroun et du Niger.

Au nord et à l’ouest du lac, Nigériens et Tchadiens sont à la man uvre, tandis que Nigérians et Camerounais évoluent dans la zone sud.


AFP)/n

Cameroun: les communautés Bafut et Bambui en conflit dans le Nord-Ouest

Par Franklin Mowha, président national du Frontline Fighters for Citizens Interests (FFCI)

Le FFCI interpelle le Président de la République sur le conflit entre les communautés Bafut et Bambui dans le Nord-Ouest du Cameroun

Monsieur le Président de la république du Cameroun, au nom de l’organisation de défense des droits humains FFCI (Frontline Fighters for Citizen’s Interests), j’ai l’honneur de vous informer par la présente que je viens d’adresser au Minatd une requête sollicitant son arbitrage urgent dans le conflit toujours prégnant entre les communautés Bafut et Bambui dans le North West.

Sur la base d’une plainte de la communauté Bambui reçue en date du 24 août 2016, cette dernière fait état de menaces à la sécurité, à la paix, à l’atteinte à l’intégrité physique et à la propriété foncière de la part de la communauté Bafut.

De plus, la situation s’aggrave du fait que certaines autorités des forces de maintien de l’ordre, le commandant de la compagnie de gendarmerie Up-station en l’occurrence, ne semblent pas faire tout ce qui est en leur pouvoir pour régler dans le fond le problème. Ceci témoigne à suffisance l’incompétence de cette autorité à pouvoir conduire une instruction équitable.

Aussi, constatant que ce conflit ne saurait avoir d’issue si l’Etat camerounais, notamment le Minadt, ne prend cette affaire avec sérieux et objectivité, nous avons sollicité du Minatd qu’il ordonne une enquête urgente et indépendante visant à poser les bases d’un règlement durable de ce conflit entre ces deux communautés appelées à vivre harmonieusement ensemble. Dans cette perspective, les services attitrés de la présidence de la république ne sauraient ne pas être aussi impliqués, d’où notre préoccupation de vous tenir informés.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma parfaite considération.


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Plus de 100 Camerounais réfugiés au Nigeria rentrent au pays

Ils avaient quitté le territoire camerounais en 2008 pour échapper à un conflit intercommunautaire qui avait opposé les Olitis aux Oyiye autour de la chefferie

Les bureaux du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) au Nigeria et au Cameroun ont organisé avec la collaboration des gouvernements des deux pays, le rapatriement volontaire de 164 Camerounais du Nigeria vers leurs villages d’origine, a-t-on appris lundi, 29 février 2016, à Yaoundé.

[I « Ces camerounais avaient trouvé refuge au Nigeria pour échapper à un conflit inter-communautaire qui avait éclaté en janvier 2008, opposant les Olitis et les Oyive autour de la chefferie. Le conflit qui avait fait plusieurs morts et des dégâts matériels importants, avait contraint les concernés à se réfugier dans les Etats de Cross River et de Benue »], a rapporté le HCR.

« Huit années après, ces communautés ont librement décidé de rentrer chez elles, et nous avons travaillé avec les gouvernements du Nigeria et du Cameroun, afin que ce retour se fasse dans la dignité et la sécurité », a ajouté le représentant du HCR au Cameroun, Khassim Diagne.
Entre les 12 et 13 février derniers, trois convois transportant des réfugiés camerounais étaient partis des Etats de Cross River et de Benue pour Akwaya, dans la région du Sud-Ouest du Cameroun où les autorités du HCR, des ministères de l’Administration territoriale et de la Décentralisation et des Relations Extérieures les ont accueillis.

Un centre de transit a été établi à Akwaya où les réfugiés ont été installés avant d’être acheminés dans le village Lagos, à partir duquel ils ont rejoint leurs villages dans l’arrondissement de Yive.

A cette vague de rapatriés s’ajoutent 451 autres qui avaient accepté de partir des Etats de la Benue et de Cross River au Nigeria en 2015 pour rejoindre leurs villages dans la région du Sud-Ouest au Cameroun.

Il faut rappeler qu’au Cameroun, le HCR assure protection et assistance à plus de 350 000 réfugiés et demandeurs d’asile constitués majoritairement de Centrafricains et de Nigérians. Il intervient également avec d’autres acteurs humanitaires dans la réponse aux besoins de 158 000 personnes déplacées internes dans la région de l’Extrême Nord, sous la menace de la secte islamiste Boko Haram.


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Boko Haram: des enfants déscolarisés au Cameroun en raison du conflit

Selon un communiqué de l’Unicef, plus de 2000 écoles sont fermées à travers le Cameroun, le Nigéria, le Tchad et le Niger. En cause, la guerre que mènent ces pays contre le terrorisme

Les violences contre les populations civiles dans le nord-est du Nigeria et dans les pays voisins ont forcé un million d’enfants à abandonner l’école, a affirmé mardi, 22 décembre2015, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).

« A travers le Nigeria, le Cameroun, le Tchad et le Niger, plus de 2.000 écoles sont fermées en raison du conflit, et des centaines d’autres ont été attaquées, pillées ou incendiées », a déclaré l’Unicef dans un communiqué.

L’Unicef a également indiqué que le nombre d’enfants dont l’éducation est interrompue à cause du conflit s’ajoute aux quelque 11 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire qui étaient déjà déscolarisés dans les quatre pays en question avant même le début de la crise.

« C’est un nombre stupéfiant, a déclaré Manuel Fontaine, directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
« Le conflit est un coup très dur pour l’éducation dans la région et la violence éloigne de nombreux enfants des salles de classe depuis plus d’un an, ce qui les expose au risque d’abandonner les études complètement », a-t-il ajouté.

En outre, environ 600 enseignants ont été tués au Nigeria depuis le début de la rébellion de Boko Haram.

L’Unicef a précisé qu’il avait aidé à rescolariser 170.000 enfants dans les zones les plus sûres des trois Etats du Nigeria les plus affectés par le conflit, où la majorité des écoles ont pu rouvrir.
« Le défi auquel nous faisons face consiste à assurer la sécurité des enfants sans pour autant interrompre leur scolarité », a déclaré M. Fontaine.

« Des écoles ont été la cible d’attaques, donc les enfants ont peur de retourner en classe; et plus ils restent longtemps à l’écart de l’école, plus ils courent le risque d’être victimes d’abus, d’être enlevés et recrutés par des groupes armés », a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, l’Unicef a reçu 44% des fonds nécessaires en 2015 pour répondre aux besoins humanitaires des enfants au Niger, au Nigeria, au Cameroun et au Tchad.

En 2016, l’Unicef aura besoin de près de 23 millions de dollars pour fournir un accès à l’éducation aux enfants affectés par le conflit dans les quatre pays, dont la plupart vivent dans la région du lac Tchad.


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La Fécarugby au bord de l’implosion

En cause, des factions rivales au sein du bureau directeur et du conseil d’administration qui se battent pour le contrôle de la fédération camerounaise de rugby

La Fédération camerounaise de rugby (Fécarugby) est au bord de l’implosion à cause des factions rivales au sein du bureau directeur et du conseil d’administration qui se battent pour le contrôle de la fédération.

Une situation qui perturbe les activités sportives, alors que se profile le 20 décembre 2015 à Douala, un tournoi de rugby à sept, une compétition qui sera clôturée par le gala des « Oscars de la balle ovale camerounaise ».

Face à ce bicéphalisme opposant le président de la fédération Jean-Daniel Likale, et son 1er vice-président, Jacques Ngonsu, malgré l’instauration de la co-gestion par l’émissaire de la World Rugby au Cameroun au mois d’août dernier, l’instance faîtière mondiale demande aux deux parties de trouver « rapidement » un terrain d’entente.

« Il est grand temps d’arrêter les tergiversations pour appliquer strictement le protocole de médiation, dans l’intérêt du renouveau du rugby au Cameroun », a écrit la World Rugby, au risque « de prononcer des sanctions à l’encontre des contrevenants ».

L’instance mondiale appelle à un consensus en attendant la mise en place des nouveaux dirigeants.


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Boko Haram: la mentalité du colonisé, l’autre acteur du conflit

Par Paul Daniel Bekima

Demandez à un citoyen ordinaire du monde la relation qui existe entre d’une part les multinationales, la politique étrangère des pays dits riches, la science politique telle qu’enseignée dans les universités occidentales, les institutions et organisations internationales, les medias occidentaux, les ONG, et d’autre part, la pauvreté, la misère, les guerres, les coups d’état, les leaders impopulaires, certaines endémies en Afrique ainsi que, l’émigration de masse et la mentalité arriérée, et écoutez sa réponse.

Que ce citoyen réponde par un: «je n’en voie pas un» ne devrait pas être étonnant, car bien qu’il y ait un rapport direct dans ce sens ci que les premiers produisent les deuxièmes, ce rapport est tellement bien dissimulé par des outils sophistiqués qu’il n’est pas évident pour le commun des mortels de l’identifier correctement.

Toute cette structure de dissimulation mise en place par les puissants s’écroulerait, si la fondation ou le fondement qui lui permet de rester en place était détruit, et cette fondation est la mentalité de colonisé que beaucoup d’africains continuent de porter en eux. Le maintien de cette mentalité par les uns et sa destruction par les autres est donc l’enjeu du conflit d’abord culturel puis politique et économique sans merci que se livrent les prédateurs et les partisans de l’Afrique libre.

C’est dans le cadre de ce conflit qu’il faut évaluer la situation de l’Afrique aujourd’hui et saisir la dynamique qui soutend les activités des prédateurs. Ces derniers ont de l’expérience, les moyens et essayent de s’adapter aux situations en fonctions des réalités du terrain, ils utilisent ce que l’on appellerait en informatique des algorithmes adaptatifs, mais leurs objectifs restent les mêmes. Il est donc question pour les africains d’observer ces prédateurs dans leurs manigances afin de les contrer, mais aussi et surtout d’anticiper leurs mouvements. C’est ce décryptage des actions des adversaires de l’Afrique que nous allons essayer de faire en utilisant l’exemple du conflit contre Boko Haram.

Les 3 véritables entités du Conflit de Boko-Haram
Pour une bonne compréhension des enjeux de ce conflit il est judicieux de commencer par considérer séparément et sans un ordre précis les acteurs présents qui sont: les pays riverains, les prédateurs et les trouble-fêtes, mais surtout le choc de 2 mentalités: l’une positive qui représente l’africain décomplexé, l’autre négative et dont Boko-Haram n’est qu’une triste manifestation.

Les 2 Afriques
Des évènements récents sur l’étendue du sol africain ont mis en lumière deux Afriques qui coexistent sur le continent: une nouvelle Afrique décomplexée et qui prend ses responsabilités en trouvant des solutions africaines aux problèmes africains. Cette Afrique émergente qui effraye tous les prédateurs vient d’être révélée au monde par la coalition du bassin du lac Tchad où quatre pays avec l’appui de leurs voisins et frères ont pris sur eux la lutte contre un groupe terroriste.

La deuxième Afrique quant à elle est la vieille Afrique, celle que les media occidentaux adorent, cette Afrique timorée, misérable, peu confiante en elle et dont l’étalage dans les medias a amené l’opinion publique occidentale conditionnée à se demander si le monde en général ne vivrait pas mieux sans ce boulet aux pieds du monde. C’est cette 2eme Afrique qui pose problème car elle est le point d’encrage, c’est-dire le socle sur lequel s’appuient les oppresseurs pour mener à bien leurs opérations de contrôle de l’Afrique. A quoi ressemble cet africain que nous qualifions de captif de la colonisation?
C’est celui qui dans le cas du Cameroun par exemple a de la sympathie pour des gens qui ont massacré environ 400 000 de ses concitoyens (10% de la population de l’époque) et qui appellent incitateurs à la haine ceux qui dénoncent ce génocide.

C’est lui qui a accueilli avec enthousiasme la mort de Kadhafi donnant ainsi un sacré coup de frein au rêve du Fond Monétaire et à la Banque Africaine que ce dernier voulait mettre en place. C’est le même qui aujourd’hui continue de célébrer Sarkozy, alors que ce dernier, noyé dans les problèmes de justice est loin d’être une référence morale.

C’est celui qui fait des victimes les coupables et des coupables les victimes; Areva non seulement confisque l’uranium nigérien mais en plus l’exploite à ciel ouvert empoisonnant ainsi tout l’environnement. Dans cette histoire, le colonisé donne tort au Niger et raison à Areva.

C’est celui qui, même dans sa relation avec le Tout-Puissant, adopte la représentation de Dieu servie par une autre culture et méprise celle de ses ancêtres et appelle leurs cultes du sacré, activité satanique.

C’est celui qui comme dernièrement en Afrique du Sud, est prêt à découper à la machette son frère venu chercher une vie meilleure, mais qui n’ose même pas questionner les positions de privilège qu’occupe l’oppresseur qui est venu le déposséder de ses terres.
C’est celui qui comme le ministre camerounais de l’agriculture, Lazare Essimi Menye saute dans le premier avion en direction de Florence (Italie) afin de soumettre le problème de la transformation et de l’exploitation de la farine de manioc aux chercheurs de l’Université de cette ville qui eux ne connaissent pas grande chose du manioc, mais qui en même temps évite de parler aux chercheurs camerounais qui eux maitrisent le manioc et ont écrit des tonnes d’articles et de thèses sur le sujet de sa transformation et de son exploitation.

L’on peut multiplier à l’infini des exemples d’activités du colonise captif. Même le football n’est pas à l’abri.

Voilà en quelques mots l’outil qui permet aux prédateurs de maintenir une domination sans partage sur le continent africain. L’on ne peut vraiment dire combien le visionnaire Steve Biko avait raison lorsqu’il déclarait : « L’arme la plus redoutable entre les mains de l’oppresseur est la mentalité de l’opprimé ». C’est cette mentalité qui donne un avantage incroyable au bourreau dans la dynamique proie-prédateur, et le bourreau ne se fait pas prier pour l’utiliser à fond, en multipliant les actes qu’un esprit aussi confus que celui de son captif ne peut comprendre.

Le cas de Boko-Haram
Voilà un groupe d’illuminés qui se réclament d’un islam authentique (soit dit en passant que l’islam n’est pas une religion africaine) et dont le nom se traduit par l’éducation occidentale est un péché, et qui dans leur confusion mentale ne voient pas la contradiction entre ce qu’ils prétendre être et qui ils servent, ils ne se posent même pas la question de savoir quelle éducation produit les armes qu’ils retournent allègrement contre leurs vrais semblables.

Passons maintenant aux pays riverains du bassin du lac Tchad.

Les pays riverains du Bassin du Lac Tchad
Que se passe-t-il dans cette zone qui soit de nature à attirer l’attention des maitres du monde?

-Le Cameroun a un président en fin de règne qui montre des velléités d’indépendance et embrouille le processus de transition de pouvoir; il y a donc un risque énorme de voir le pouvoir tomber entre les mains des nationalistes. En plus l’on aurait découvert dans la partie Nord de ce pays d’immenses gisements de pétrole et d’uranium qui sont des matières premières stratégiques.
.Le Niger est l’hôte des plus grands gisements d’uranium au monde, et il a commis «l’erreur» de vouloir en tirer un meilleur profit de ses richesses en essayant de renégocier les contrats d’exploitation de ce minerai par la société française Areva. Il a en plus commis le «péché» de vouloir faire jouer la carte de la concurrence chinoise.
.Le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique et il est immensément riche, son économie étant devenue depuis peu la 1ere d’Afrique. Sa grande population et son pouvoir financier pourraient le rendre incontrôlable par les prédateurs, il est donc nécessaire de le fragmenter en petites entités étatiques comme on l’a fait au Soudan.

-Le Tchad qui au départ n’était pas directement visé est riche en pétrole et a à sa tète un président aussi en proie à de grosses velléités d’Independence qui en plus ne mâche pas ses mots lorsqu’il est question de fustiger le comportement de ses alliés français.
Passons aux prédateurs et trouble-fêtes
Les Maitres du monde
.Les Etats-Unis cherchent à établir des bases militaires en Afrique depuis qu’ils ont compris que ce continent pourrait devenir l’arbitre de la compétition que leur livre la Chine ; il est donc question pour eux, à défaut de chasser la Chine d’Afrique, au moins de limiter son avancée. C’est dans le même esprit qu’Obama a initié les accords de commerce trans-pacifiques.
.La France: si ce pays perd l’Afrique, il ne s’en remettra peut-être jamais, c’est aussi simple que cela. Le bassin du lac Tchad est essentiel à son maintien en Afrique, c’est la raison d’être de la base militaire Barkhane, et du balai diplomatique des officiels français dans les capitales africaines et surtout à Yaoundé (Cameroun).

Qu’en est-il de la Chine?
Ce pays comme tous les autres a compris que l’accès aux matières premières africaines était essentiel à son rayonnement, mais contrairement à ses concurrents, elle a adopté une approche intelligente et habile qui consiste à établir des relations gagnant-gagnant.

Au rang des « trouble-fête », l’on peut citer la Russie et la Turquie, la 1ere ayant une dent à régler avec ses adversaires de toujours, qui n’ont fait qu’exacerber la tension avec Moscou à travers leur rôle dans le problème Ukrainien. Le 2eme pays quant à lui a vécu comme une humiliation sa non-intégration à l’union européenne, et avec la situation actuelle au Moyen-Orient il veut s’affirmer comme un acteur majeur dans la conduite des affaires du monde.

Il est maintenant question d’expliquer le rôle de Boko-Haram dans la guerre de prédation.

Boko-Haram comme instrument de déstabilisation et de conquête.
Sur le sujet des stratégies de conquête utilisées par le prédateur, beaucoup de livres ont été publiés mais à notre avis l’auteur qui traite le mieux la question est John Perkins, car contrairement à des universitaires qui font des constructions théoriques sur le sujet en s’appuyant sur des hypothèses plus ou moins plausibles, John Perkins est un homme de terrain qui décrit la réalité concrète en s’appuyant sur son expérience personnelle d’ancien agent en première ligne dans cette campagne de banditisme. Ses 2 livres sur le sujet: Confessions of an Economic Hit man et Hoodwinked sont fortement recommandés. Dans ces livres, il décrit différents scenarii et outils qui ont pour finalité de mettre en captivité les pays riches en ressources stratégiques.

Nous pouvons citer dans le désordre: la dette, les changements de régime, le contrôle des successions au pouvoir, la création et le financement des rebellions armées et des groupes terroristes, des assassinats. L’ordre dans lequel ils procèdent dépend de la situation; dans certains cas l’on peut commencer par des actes de bienveillance et finir par la violence, dans d’autres cas l’on peut commencer directement par la violence, au cas où elle ne mord pas, enchainer avec des actes de bienveillance pour éventuellement revenir à la violence.

Dans le cas qui nous concerne, le 1ere phase de violence n’a pas réussi à obtenir les résultats voulus par les envahisseurs qui font maintenant semblant d’être gentils.

Prenons par exemple le Cameroun et regardons ce qui s’y passe depuis peu.

Quelques actes de bienveillance
Mars 2015: le Japon débloque une aide de 9 milliards de francs CFA pour les refugiés au Nord-Cameroun, ces fonds sont gérés par le HCR, le PAM, Le PNUD, l’UNICEF.
Avril 2015: L’agence spatiale Airbus Defense & Space veut s’installer au Cameroun
Avril 2015: Automobile : Volkswagen s’installe au Cameroun
Mai 2015: Les Etats-Unis offrent 20 milliards de francs CFA au Cameroun, Niger, Nigeria, Tchad pour la lutte contre Boko-Haram.
Mai 2015: La chambre de commerce du Canada promet un don de 1 milliards 250 millions à Synergie Africaine.
Nous ne reviendrons pas sur les actions de la France, nous vous referons plutôt à l’article de Gabriel Makang: France-Cameroun: Les Attitudes Coupables de la France, mais nous ne pouvons pas ignorer les hallucinations d’un illuminé nommé Jean-Louis Borloo qui du jour au lendemain s’est découvert des vertus messianiques au point de prendre sur lui la responsabilité d’électrifier l’Afrique toute entière alors qu’on ne lui connait aucune action d’éclat lors de son passage au gouvernent, ni même à la tète de la mairie de Valenciennes.
Beaucoup de lecteurs se posent probablement la question de savoir quels intérêts certains pays précités en particulier le Japon et l’Allemagne ont dans cette affaire. Ces deux pays n’ont peut-être pas un intérêt direct, mais sont membres de la trilatérale (www.trilateral.org) et comme tels sont appelés à rendre par (loyauté au groupe) des services aux autres membres.

La commission Trilatérale fut officiellement créée le 1er Juillet 1973 à Tokyo sur proposition de David Rockefeller. Elle regroupe en son sein entre 300 et 400 personnalités influentes recrutées en Europe de l’Ouest en Amérique du Nord et l’Asie Pacifique; le tout bien encadré par le groupe Bilderberg et le Council of Foreign Relations. Son but officiel est de Promouvoir et construire une coopération politique et économique entre ces trois zones clés du monde. Mais pour beaucoup d’observateurs avertis comme l’universitaire Gérard Soulier, le vrai but de cette commission est de préparer la constitution du gouvernement du Nouvel Ordre Mondial.
D’après l’universitaire Olivier Boiral, cette commission s’active en réalité à protéger les intérêts des multinationales et à « éclairer » avec ses conseils les décisions des dirigeants politiques de ce monde.
C’est donc dans le cadre de cette stratégie d’endormissement que l’on nous envoie des gens de prime abord insoupçonnables, exactement comme les terroristes l’ont fait par le passé pour déjouer la vigilance des services de police (voir le livre de Charles Villeneuve: Histoire Secrète du Terrorisme: Les Juges de l’Impossible), afin de nous faire tomber par manque de vigilance dans le piège tendu.

Quelles leçons pouvons-nous tirer de cette situation?
I. Pour les Africains
Il est clair que les matières premières africaines bon marché (ou gratuites) sont indispensables aux industries occidentales et leur puissance qui en dépend d’ailleurs ; vu sous cet angle nous ne pouvons pas compter sur leur aide pour nous tirer d’affaire. Ou avez-vous déjà vu un prédateur (dominant) donner à sa proie (dominée) les armes de sa libération, surtout si ceci signifie la perte de ses privilèges?

Les africains ne peuvent donc compter que sur eux-mêmes sur leurs partenaires naturels les Afro-descendants (avec lesquels il faudrait établir sans délais des relations solides), et sur un jeu habile d’alliances de circonstance pour se tirer d’affaire. Les aides et les programmes d’assistance ne sont que des enfumages.

Le transfert de technologies tant promis par l’occident n’est qu’une illusion. L’Afrique doit ouvrir et financer ses propres centres de recherche, afin de contrôler ses ressources et son destin.
Réduire les facteurs de vulnérabilité, en décentralisant la gestion, car l’hypercentralisation du pouvoir est un puissant outil entre les mains des prédateurs.

II. Pour les Français
res plus de 50 ans d’exploitation sans partage de l’Afrique francophone, il est temps de tourner la page, les modèles de gestion anciens ont vécu et sont aujourd’hui dépassés. La France doit se rendre à l’évidence qu’elle n’aura jamais plus accès gratuitement aux matières premières des africains et ne confisquera plus jamais leur argent dans son trésor publique car même la domination à hauteur de plus de 80% de ces économies par les entreprises françaises prendra fin dans le court terme. Il vaut mieux prendre les devants, en s’asseyant avec les africains afin de discuter sérieusement du futur du franc CFA et des accords de défense. Si la France ne le fait pas, tôt ou tard les africains le ferons et probablement en leurs termes en écartant la définitivement la France.

III. Pour les américains
Il est temps que les américains mettent en place leur propre politique africaine et qu’ils cessent de dépendre de la France dans la conduite de leurs affaires sur ce continent. L’Amérique a sous sa main une carte-clé à savoir la population Africaine-Américaine. Plutôt que de garder diviser les membres d’une même famille de part et d’autre de l’Atlantique, il est temps qu’elle (Amérique) commence à favoriser leur rapprochement. Si elle le fait et adopte la philosophie chinoise dans ses relations avec l’Afrique, elle en sortira grande gagnante, car même les problèmes qu’elle rencontre avec sa population noire trouveront une solution. De toutes les façons, avec les nouvelles cartes géopolitiques qui se dessinent, elle aura à décider qui, de la France à bout de souffle ou de l’Afrique unifiée lui sera le plus utile. Une erreur de décision va sceller le sort de la compétition avec la Chine.

Conclusion
Au moment où de nouvelles cartes géopolitiques sont entrain d’être dessinées, les ressources naturelles africaines sont une fois de plus au centre de toutes les man uvres, car selon les belligérants, celui qui va les contrôler dominera le monde. Mais cette fois-ci la situation s’annonce différente, car une nouvelle mentalité africaine est entrain de s’épanouir. Cette mentalité qui caractérise l’africain décomplexé doit être cultivée, car ce n’est qu’à travers elle que les africains pourrons de nouveau jouir d’une grande liberté et mettre leurs ressources au service du bien être de leurs populations et éventuellement apporter au monde une seconde humanité. Au rythme où vont les choses, la planète en a terriblement besoin.


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Centrafrique: le port de Douala, en activité réduite

Selon de nombreux experts, plusieurs millions de Francs CFA seraient perdus chaque jour à cause du conflit centrafricain qui paralyse l’activité de toute la région.

Les voisins de la Centrafrique en crise commencent à se plaindre d’une guerre qui ne fait pas de victimes que dans les rues de Bangui. Les retombées de la crise centrafricaine se font en effet sentir jusqu’au Cameroun, pays voisin à l’ouest qui souffre d’un terrible manque à gagner économique depuis plusieurs mois. En effet, depuis un an, et particulièrement depuis ces deux derniers mois, le port de Douala, au Cameroun, est en activité plus que réduite. En cause, le conflit centrafricain qui paralyse l’activité économique de toute une région. Selon de nombreux experts, plusieurs millions de Francs CFA seraient perdus chaque jour.

Deux mois d’inactivité
C’est le site Africa Diligence, spécialiste des questions d’intelligence économique et stratégique en Afrique qui révèle les chiffres du conflit centrafricain au Cameroun. Depuis ces deux derniers mois, les échanges commerciaux entre les deux pays frontaliers auraient subi des pertes équivalentes à 8 milliards FCFA, soit plus de 12 millions d’euros. Ces pertes seraient notamment dues, selon le coordinateur du Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT) du Cameroun, El Hadj Oumarou, «à l’immobilisation à la frontière entre les deux pays de plus de 450 camions en provenance du Port de Douala, métropole économique du Cameroun, et en partance pour Bangui, capitale de la RCA», note ainsi Africa Diligence.

La crise sécuritaire qui fait le quotidien des Centrafricains depuis plusieurs mois est un véritable frein au transport des marchandises entre le port camerounais et toute la RCA. En effet, comme l’indique Africa Diligence, les chauffeurs de camions subissent des exactions lorsqu’ils sont en route vers Bangui. «Nous sommes ici depuis plus de deux mois, car les informations qui proviennent de la Centrafrique ne sont pas rassurantes », explique un camionneur, dans des propos retranscris par Africa Diligence. « Malgré le retour du pouvoir aux civils, les actes de tuerie, violence et de pillage n’ayant pas cessé, nous sommes obligés de ne plus continuer».

Des dizaines de millions de FCFA perdus chaque jour
Puisque la République centrafricaine n’a pas d’accès direct à la mer, son unique moyen de commercer par voie maritime est au port de Douala, grande métropole économique pour le Cameroun. Situé à 1 500 km de la capitale centrafricaine, le port de Douala est lui-aussi paralysé depuis la crise centrafricaine et ses activités sont fortement réduites en raison de la crise dans le pays voisin. «Aucun transporteur ne veut et ne peut prendre le risque d’entrer en RCA , note ainsi Africa Diligence. Par jour, et selon les estimations d’El Hadj Oumarou, le manque à gagner serait de plusieurs dizaines de millions FCFA depuis que la crise a commencé, il y a bientôt un an. «Le Bureau de gestion du fret terrestre redoute que cette baisse de rentabilité n’affecte la solvabilité des opérateurs du transport auprès de leurs banques», note enfin Africa Diligence.

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Nigéria: Huit morts dans un nouveau conflit communautaire au Nigéria

Des renforts ont été déployés pour rétablir l’ordre à Wukari, dans l’état de Taraba, et des responsables religieux ont immédiatement appelé à la tolérance

Huit morts et une quarantaine de blessés
Les affrontements ont éclaté mardi à Wukari, dans l’ouest de l’Etat nigérian du Taraba, une région essentiellement chrétienne. La présence des troupes fédérales a très vite ramené le calme. Depuis la prise effective du pouvoir par Goodluck Jonathan qui succédait à Umaru Yar’Adua décédé, le pouvoir central au Nigéria a prévenu les activistes contre toute agitation à caractère communautaire ou religieux. Selon un responsable de la police locale, un groupe de jeunes chrétiens a détruit une mosquée en chantier dans l’enceinte d’un commissariat de police, et en réponse, de jeunes musulmans s’en sont pris à une église voisine. L’incident a dégénéré en affrontements qui ont opposé des groupes des deux communautés de la ville. Pour l’heure, le bilan fait état de huit morts et une quarantaine de blessés. Les hautes autorités religieuses du Nigéria crient à la manipulation de certains groupes par le pouvoir. La plus haute autorité musulmane du Nigeria, le Sultan Muhammad Saad Abubakar, a appelé à l’entente entre les chrétiens et les musulmans. J’exhorte les musulmans et les chrétiens du Nigeria à uvrer pour l’harmonie et la tolérance religieuse et à rejeter les actes qui portent atteinte à paix et à la bonne entente entre les communautés, a-t-il proclamé lors d’un discours. Les autorités chrétiennes ont un discours similaire. Ce sont probablement des gens qui ont d’autres intentions et qui exploitent le problème de la mosquée en construction à Wukari, a indiqué L’archevêque catholique d’Abuja, John Onaiyekan, qui inscrit pour sa part, ces affrontements comme tous les autres dans le cadre des luttes de pouvoir locale.

Un problème économique de fond
L’Etat de Taraba où ont eu lieu ces affrontements est frontalier de celui du Plateau (centre), dont la capitale Jos a été le théâtre à plusieurs reprises de violents affrontements communautaires. Lors de deux crises cette année, en janvier puis en mars, jusqu’à 1500 personnes auraient été tuées, selon les décomptes d’organisations non gouvernementales. Certains experts confirment le fait que le motif religieux reste un prétexte pour le soulèvement des conflits. Tout comme l’Etat du plateau, celui de Taraba où ont éclaté ces dernières violences se situent dans la ceinture centrale du pays où se rencontrent le Sud, majoritairement chrétien, et le Nord, majoritairement musulman. Cette zone possède en outre des intérêts économiques importants, comme une forte production agricole, des mines d’étain et des emplois dans la fonction publique. Tout cela a poussé de nombreux Nigérians qui vivaient en zone rurale à migrer vers cette zone, ce qui à long terme crée aujourd’hui des conflits fonciers. Marc-Antoine Pérouse de Montclos est spécialiste des conflits africains et partage cette vision des conflits au Nigéria. Ce n’est pas un conflit religieux. Dans ces affrontements communautaires, la religion est un étendard. Pour le cas de Jos, il s’agit plutôt de disputes pour l’accès à la terre sous une bannière religieuse avait-il dit dans une interview (Afrik.com, 25 janvier 2010). Selon lui, Les violences ont en réalité des ressorts économiques. Cette partie du Nigéria est composée de natifs (indigènes), dont font partie plusieurs groupes ethniques en majorité chrétiens, et des groupes qui sont venus s’installer et constitués principalement de Haoussas musulmans. Entre les deux, les tensions sont permanentes et vont au-delà des questions religieuses.

Encore des morts, les familles sont éplorés!
capitalfm.co.ke)/n

« Nous allons créer un réseau de femmes pour la paix en zone Cemac »

Madeleine Memb, présidente de l’association au Cameroun exprime sa satisfaction.

Avez-vous le sentiment que les participantes ont bien acquis les enseignements dispensés?
Oui. Non seulement elles étaient réceptives, mais il faut dire qu’elles sont venues avec une certaine motivation. Déjà parce que certaines ont couvert des conflits. Donc elles sont venues avec un besoin assez évident en matière de formation, notamment la connaissance et l’appropriation des instruments juridiques internationaux qui régissent les conflits à travers le monde. Elles sont venues avec beaucoup d’attentes et on a eu la chance qu’elles ont exprimés ces attentes avant de venir à travers un questionnaire qui leur a été fourni avant.

Regrouper un échantillon de femmes représentants les pays de la Cemac. La sélection n’a sans doute pas été facile. Comment vous y êtes vous pris?
Avec le concours du Cicr. Un questionnaire leur a été soumis pour voir leur degré de connaissance, ou d’implication ou alors leur enthousiasme pour la couverture médiatique. Les conflits vous savez, ce n’est pas tous les sujets qui tentent tous les journalistes. Ce n’est pas pour rien qu’il y a des spécialisations. Il y a des femmes qui veulent couvrir les conflits. Et pour couvrir les conflits, il faut quand même avoir un minimum de connaissances par rapport à la problématique liée aux conflits.

Madeleine Memb
Journalducameroun.com)/n

Nous avons appris que vous allez élaborer un plaidoyer à la fin de ce séminaire. De quoi s’agira t-il concrètement?
Le plaidoyer, c’est sur la base des activités précises. On n’élabore pas un plaidoyer pour aller se placer devant les autorités. Nous voulons nous adresser à la société entière, à toutes les populations de l’espace communautaire, c’est-à-dire que notre plaidoyer va se traduire en terme d’articles, d’émissions radio et télé pour dire que la guerre c’est pas une bonne chose, voila ce que ça fait aux femmes, essayez de vous impliquer dans la recherche des solutions pour la paix durable. Nous y avons tous intérêt, le destin commun nous l’impose. Alors, les populations de la région ont tout intérêt à éteindre tous les feux qui s’allument dans tous les coins de notre espace communautaires.

Qu’espérer à présent que le séminaire est achevé?
Nous finissons ce séminaire aujourd’hui avec quelques résolutions. D’abords celle de créer un réseau de femmes pour la paix en zone Cemac. Alors, au sein de ce groupe, nous comptons élaborer une initiative visant à promouvoir la paix au sein de notre espace et naturellement nous ne pouvons utiliser que l’outil technique qui est le nôtre, l’expertise qui est la notre. Celle du journaliste avec les moyens que nous aurons pour atteindre les communautés. Surtout leur faire comprendre que la paix, ce n’est pas seulement dans notre intérêt. Tout à l’heure, on s’est choisi un destin commun, un développement collectif à travers le Gabon, la Centrafrique, le Tchad, le Congo, la guinée équatoriale, le Cameroun, donc il n’y a pas de raison que comme il y a une guerre au Tchad, qu’on reste tranquille ici. Qu’on n’aide pas nos pays frères, surtout que nous avons également les ressortissants de chez nous là bas. Et l’effort de retour à la paix et l’effort de consolidation de la paix doivent apparaître dans toutes les régions du monde.


Journal du Cameroun)/n