Le Cameroun opposé au renouvellement du mandat de la Commission d’enquête de l’ONU sur le Burundi

Le mandat a néanmoins été renouvelé lors du vote du 06 octobre. Trois pays africains opposés parmi les 47 Etats participants

 

Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a adopté, le 06 octobre, une résolution prolongeant d’un an le mandat de la Commission d’enquête sur le Burundi.

Le Cameroun, où sévit une insurrection dans les deux régions anglophones depuis 2016 avec des accusations répétées de violations des droits de l’homme, a voté “non” au renouvellement du mandat de la Commission. Deux autres pays africains (Somalie, Togo) figurent parmi les six Etats qui ont choisi le “non”. La résolution a toutefois été adoptée avec 24 voix “Pour”, malgré 17 abstentions dont celles de 10 pays africains (Angola, Burkina Faso, Érythrée, Libye, Mauritanie, Namibie, Nigéria, République démocratique du Congo, Sénégal, Soudan). Aucun pays du continent n’a soutenu le projet de résolution.

La Commission d’enquête sur le Burundi a été mise sur pied en septembre 2016 avec pour mandat de mener, entre autres “une enquête approfondie sur les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits commises au Burundi depuis avril 2015”, date au cours de laquelle des manifestations avaient débuté pour protester contre la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat. 

Le mandat de l’institution onusienne a été renouvelé à trois reprises (octobre 2017, septembre 2018, septembre 2019).

“Le texte de la résolution du Conseil [du 06 octobre 2020, NDLR] demande aux autorités burundaises de garantir l’égalité d’accès à la justice pour tous ; de mener des enquêtes sur toutes les violations des droits de l’homme [y compris celles ayant eu lieu dans le cadre du processus électoral de la présidentielle de mai 2020, NDLR] ; de veiller à ce que les auteurs d’infractions aient à répondre de leurs actes devant un tribunal ; et d’offrir aux victimes des recours équitables”, précise l’Organisation des Nations unies.