Le Conseil de sécurité de l’Onu élit Antonio Guterres comme secrétaire général

L’ancien Premier ministre portugais et Haut-Commissaire de l’ONU aux réfugiés a obtenu jeudi le soutien des 15 pays-membres, reste encore l’élection à l’Assemblée générale

Antonio Guterres a obtenu jeudi, 06 octobre 2016, le soutien unanime des 15 membres du Conseil de sécurité pour devenir le prochain secrétaire général des Nations unies. La recommandation du Conseil va désormais être transmise à l’Assemblée générale, chargée d’élire le secrétaire général. L’ancien Premier ministre portugais et Haut-Commissaire de l’Onu aux réfugiés sera la neuvième personnalité à occuper ce poste, le premier Européen en trois décennies. Il arrive dans un contexte particulièrement difficile pour la diplomatie mondiale et l’Organisation des Nations unies.

Crise en Syrie, crise au Yémen, relations extrêmement tendues entre les Etats-Unis et la Russie, impuissance de la diplomatie mondiale. Antonio Guterres pourrait bien vite regretter d’avoir été choisi comme secrétaire général de l’ONU en remplacement de Ban Ki-moon, alors que l’organisation connaît la pire crise institutionnelle de son histoire depuis la guerre en Irak. Le Portugais devra gérer dès son arrivée les blocages du Conseil de sécurité, et en particulier le rôle de la Russie, juge et partie en tant que membre permanent et acteur du conflit syrien.

Les voix se font de plus en plus fortes pour réclamer de limiter l’usage du droit de veto en cas de crimes de masse, que ce soit en Syrie avec le siège d’Alep en cours, ou au Soudan du Sud, où les civils sont les premières victimes. Antonio Guterres n’échappera pas à ces questions dès ses premières semaines à la tête de l’organisation, lui le diplomate aguerri et ancien Haut-Commissaire aux réfugiés. Il en va de sa réputation et de celle des Nations unies, dont l’action est de plus en plus critiquée.

Sa désignation doit maintenant est approuvée par l’Assemblée générale de l’ONU, ce qui devrait être une formalité. Antonio Guterres devrait prendre ses fonctions le 1er janvier 2017.

Antonio Guterres
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Mugabe: « Sans une réforme du Conseil de sécurité, l’Afrique quittera l’ONU »

Le président du Zimbabwe l’a déclaré à son retour de la 71ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies

Les pays africains se retireront des Nations unies, si le Conseil de sécurité n’est pas réformée d’urgence de sorte que la représentation et les droits du continent y soient élargis, a certifié le président du Zimbabwe Robert Mugabe à son retour de la 71e session de l’Assemblée générale de l’Onu.

Selon News24, M. Mugabe a prévenu que les pays d’Afrique pourraient créer en commun avec la Russie, la Chine, l’Inde et d’autres Etats leur propre organisation à titre de contrepoids à l’Occident qui domine le Conseil de sécurité.

Et d’ajouter que les pays d’Afrique ne pouvaient plus demeurer des membres de seconde zone des Nations unies.

L’Afrique demande deux sièges permanents au sein du Conseil de sécurité, actuellement composé de cinq membres permanents, à savoir le Royaume-Uni, les Etats-Unis, la France, la Chine et la Russie.

En tout, le Conseil de sécurité compte 15 membres dont 5 permanents, disposant du droit de veto. Une composition qui date de 1945.

Le président du Zimbabwe a qualifié cette situation d’« injustifiable et injuste ». Pour plusieurs pays, cette situation devient effectivement anachronique, car elle ne reflète plus la société internationale contemporaine. Des experts des relations internationales pensent que « le monde a changé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale ». Pour eux, « le Conseil de sécurité doit refléter le nouveau visage du monde ».

Le président du Zimbabwe Robert Mugabe.
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Le Cameroun tel qu’il est présenté au Conseil de sécurité de l’Onu

Le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale vient d’y présenter un rapport retraçant les principaux faits survenus sur les plans politique et sécuritaire en Afrique centrale

Suite à une demande du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (Onu) le 11 juin 2015, le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (Unoca) vient de publier un rapport consacré à la situation sécuritaire et politique en Afrique centrale. Le représentant spécial du secrétaire générale de l’Unoca, Abdoulaye Bathily, a présenté ledit document à New York le 15 juin 2016.

En 20 pages, le document aborde les faits survenus à la période de novembre 2015 à mai 2016 au Cameroun, en Guinée équatoriale, au Congo Brazzaville, au Tchad, au Gabon et en République centrafricaine. Notamment en ce qui concerne les élections présidentielles, les droits de l’homme, le terrorisme et la crise humanitaire et la situation socio-économique.

Concernant la situation politique du Cameroun, l’Unoca se souvient que «des appels ont été lancés en faveur d’une anticipation de l’élection présidentielle de 2018, ce qui nécessiterait toutefois un amendement de la Constitution. Lors d’une conférence de presse tenue le 29 mars, quatre partis politiques d’opposition ont officiellement rejeté une telle perspective, quelques responsables de l’opposition se déclarant également opposés à ce que le président Paul Biya brigue un nouveau mandat. Après avoir interdit l’accès au lieu de la conférence de presse, la police a arrêté plusieurs chefs de l’opposition, leurs sympathisants et quelques journalistes, qui ont tous été relâchés dans la journée (.)

Le 7 avril, dans une lettre ouverte au ministre de l’administration territoriale, quatre partis politiques d’opposition ont critiqué le gouvernement pour son attitude vis-à-vis de la question de la liberté de réunion. Le 8 avril, une vingtaine de militants de deux partis d’opposition, le Cameroon People’s Party et le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, ont été arrêtés à Yaoundé pour incitation à la rébellion, alors qu’ils distribuaient des tracts appelant la population à se mobiliser pour protester contre l’action du gouvernement accusé de réduire l’espace politique et contre le manque de services sociaux; ils ont par la suite été relâchés ».

Selon l’Unoca, du 30 novembre 2015 au premier semestre 2016, la situation dans la sous-région a été marquée par la menace persistante qu’a représentée Boko Haram qui a mené des exaction et attaques terroristes presque chaque jour chaque jour. Le rapport cité mentionne près de 1 200 personnes tuées depuis 2003, dont 1 098 civils, 67 soldats et 3 agents de police, en perpétrant 315 attaques et 32 attentats-suicides.

Il souligne également les victoires enregistrées par les forces de défenses nationales et le force mixte. Lesquelles ont été favorisées selon l’Unoca par l’acquisition de nouveau matériel militaire et l’amélioration de la collecte de renseignements.

Quelques faits, le 15 février, les forces armées camerounaises ont annoncé qu’elles avaient tué 162 combattants de Boko Haram et libéré plus de 100 otages lors d’une opération menée plusieurs jours auparavant à Goshi dans l’État de Borno (Nigéria). Le 5 avril, les troupes camerounaises et nigérianes opérant au sein de la Force multinationale mixte ont annoncé qu’elles avaient capturé environ 300 combattants de Boko Haram et libéré plus de 2 000 otages lors d’une opération conjointe menée dans le secteur de Walasa, dans le même État.

«La violence perpétrée par Boko Haram dans l’extrême nord du Cameroun a de graves conséquences humanitaires. On compte désormais 169 970 personnes déplacées à l’intérieur du pays. Durant la période à l’examen, le Cameroun accueillait également environ 64 891 réfugiés nigérians; environ 50 000 personnes qui avaient fui la violence ont été renvoyées par la force au Nigéria. L’est du pays a continué d’accueillir plus de 250 000 réfugiés de la République centrafricaine», souligne le rapport.

Parlant des droits de l’homme le rapport indique que «des préoccupations ont également été exprimées concernant des allégations de violations des droits de l’homme commises pendant les opérations militaires contre Boko Haram, des rapports laissant entendre que les forces de sécurité des pays touchés auraient tué ou arrêté arbitrairement des civils soupçonnés de liens avec le groupe. Des allégations graves de torture, de violences sexuelles, de destruction et d’appropriation de biens ainsi que de détention provisoire prolongée commises par les forces de sécurité ont également été faites».

Lire l’intégralité du rapport sur la situation en Afrique centrale et les activités menées par Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale


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Le point sur la situation sécuritaire en Afrique centrale

Par M. Ramlan Bin Ibrahim (Malaisie), Président du Conseil de sécurité des Nations-Unies pour le mois de juin 2015

Rapport du Secrétaire général sur la situation en Afrique centrale et les activités du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale.

Le Conseil de sécurité ayant examiné à sa 7461e séance, le 11 juin 2015, la question intitulée «Région de l’Afrique centrale », son Président a fait en son nom la déclaration suivante:

« Le Conseil de sécurité se déclare préoccupé par les graves problèmes de sécurité que connaissent certaines parties d’Afrique centrale relevant de la responsabilité du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), en particulier la crise en cours en République centrafricaine et ses répercussions sur la région, la persistance de la menace constituée par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) et la poursuite des activités terroristes perpétrées par Boko Haram dans les pays de la sous-région. Il demeure également préoccupé par l’insécurité maritime qui règne dans le golfe de Guinée, le commerce illicite d’espèces sauvages et la criminalité transnationale organisée. Il se félicite des élections locales, législatives et présidentielle qui se sont tenues dans la sous-région, souligne que les prochaines élections devant avoir lieu dans la région doivent être organisées dans les délais, de manière transparente et ouverte, conformément à la constitution des pays concernés, et engage le BRENUAC à continuer d’aider les États à cet égard, notamment par la promotion de la participation des femmes à la vie politique.

Le Conseil salue le rôle que jouent les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) dans la médiation internationale menée en République centrafricaine sous la direction du Représentant spécial du Secrétaire général, Abdoulaye Bathily. Il salue les démarches diplomatiques entreprises par ce dernier, aux côtés du Médiateur de la CEEAC, le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, de l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour la République centrafricaine, Soumeylou Boubeye Maiga, et du Représentant spécial du Secrétaire général pour la République centrafricaine, le général de corps d’armée en retraite, Babacar Gaye. Il se félicite tout particulièrement de la tenue, du 4 au 11 mai, du Forum de Bangui sur la réconciliation nationale, présidé par le Représentant spécial du Secrétaire général, et des textes qui en sont issus. Il l’encourage ainsi que son bureau à continuer d’appuyer la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) ainsi que la transition en République centrafricaine dans le cadre de la médiation internationale. Il souligne qu’il importe au plus haut point d’appliquer effectivement le régime des sanctions imposées par la résolution 2127 (2013) et que les États de la région, ainsi que les organisations régionales et sous-régionales, peuvent jouer un rôle essentiel à cet égard.

Le Conseil condamne avec la plus grande fermeté les attaques terroristes menées par Boko Haram depuis 2009, qui ont entraîné d’immenses et tragiques pertes en vies humaines et mettent en péril la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. En particulier, il condamne fermement l’intensification des attaques perpétrées par le groupe terroriste au Nigéria, le long de la frontière entre le Nigéria et le Cameroun, dans les provinces septentrionales du Cameroun et près de la frontière entre le Nigéria et le Tchad. Il constate avec préoccupation que les activités de Boko Haram continuent d’avoir des conséquences néfastes sur le plan humanitaire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale et qu’elles ont notamment poussé quelque 74 000 Nigérians à fuir vers le Cameroun voisin et fait 96 000 déplacés au Cameroun, 20 000 réfugiés nigérians au Tchad, dont 8 500 sont retournés chez eux, et 14 500 déplacés au Nigéria.

Le Conseil se félicite des avancées enregistrées récemment par les États de la région contre Boko Haram et se félicite de la bravoure des troupes qui ont participé aux combats. Il souligne que cette organisation représente une menace constante pour la paix et la stabilité dans la région. Il exhorte les États de la région à resserrer davantage la coopération et la coordination militaires sur le plan régional afin de pouvoir la combattre plus efficacement et plus rapidement, dans le respect du droit international. Il se félicite à cet égard de l’action menée dans la région pour mettre en place une force d’intervention multinationale conjointe et encourage fermement la coordination en cours entre la CEEAC et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour tenir en échec Boko Haram. Il souligne la nécessité d’adopter une démarche globale pour écarter une fois pour toutes la menace que fait peser cette organisation sur la région. Il encourage les partenaires à accroître l’assistance à la sécurité apportée aux pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad et au Bénin et à étendre l’aide humanitaire à tous ceux qui pâtissent dans la région des activités de Boko Haram. Il demande au BRENUAC de poursuivre sa collaboration avec le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (BRSAO) afin d’aider, selon qu’il conviendra, les États de la région du bassin du lac Tchad à remédier aux effets de cette menace sur la paix et la sécurité, notamment la situation politique, socioéconomique et humanitaire de la sous-région. Il souligne que toutes les mesures prises contre Boko Haram doivent être conformes aux dispositions applicables du droit international humanitaire, du droit international des droits de l’homme et du droit international des réfugiés.

Le Conseil condamne de nouveau fermement les attaques effroyables commises par la LRA, dont celles susceptibles de constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, ainsi que les violations du droit international humanitaire et les atteintes aux droits de l’homme perpétrées par la LRA, y compris le recrutement et l’emploi d’enfants en période de conflit armé, les meurtres, les mutilations, les viols, l’esclavage sexuel et autres violences sexuelles et enlèvements qui lui sont imputables. Il exige de la LRA qu’elle mette immédiatement fin à toutes ses attaques et lui demande instamment de libérer tous ceux qu’elle a enlevés ainsi que de désarmer et de démobiliser ses éléments. Il accueille avec satisfaction les progrès accomplis pour mettre fin aux crimes commis au regard du droit international en Afrique centrale et se dit de nouveau résolu à tenir le cap jusqu’à ce qu’il soit mis fin, une fois pour toutes, à la menace que représente la LRA.

Le Conseil rend hommage aux efforts menés par le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale et Chef du BRENUAC, Abdoulaye Bathily, et par l’Envoyé spécial de l’Union africaine pour l’Armée de résistance du Seigneur, le général de corps d’armée en retraite, Jackson Kiprono Tuwei, afin de resserrer la coopération sur le plan régional et de faciliter la poursuite des opérations dans la zone de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine. Il demande instamment au BRENUAC, agissant dans le cadre de son rôle de coordination, ainsi qu’aux missions politiques, missions de maintien de la paix des Nations Unies et autres entités des Nations Unies présentes dans la région de redoubler d’efforts pour appliquer la Stratégie régionale des Nations Unies visant à contrer la menace que représente la LRA et à remédier aux effets de ses activités (« Stratégie régionale des Nations Unies »), selon qu’il conviendra et dans les limites de leur mandat et de leurs moyens. Il engage le Secrétaire général à optimiser l’action du BRENUAC dans ce domaine, notamment en mettant du personnel et d’autres moyens d’appui au service de la lutte contre la LRA.

Le Conseil engage la MINUSCA, la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), agissant selon qu’il conviendra, dans les limites de leur mandat, à coopérer et à échanger en temps utile toutes les informations relatives à la menace que la LRA fait peser sur la région et à échanger des informations pertinentes avec les gouvernements de la région, les organisations non gouvernementales et les partenaires concernés, en vue de renforcer la coopération transfrontalière et de mieux anticiper et contrer les mouvements de la LRA. Il souligne que la Force d’intervention régionale et toutes les missions de l’ONU et de l’Union africaine concernées doivent, selon qu’il conviendra et dans les limites de leur mandat, coordonner leurs opérations et échanger des informations dans le cadre de la protection des activités des civils, de contrôle du respect des droits de l’homme, d’exécution des programmes de désarmement, démobilisation, réintégration et réinstallation ou rapatriement, et de lutte contre la LRA.

Le Conseil demande instamment à la MONUSCO, à la MINUSCA et aux autres entités des Nations Unies présentes dans la région où sévit la LRA de continuer de s’employer, avec les forces régionales, les autorités nationales, les protagonistes internationaux et les organisations non gouvernementales, selon qu’il conviendra, à arrêter une stratégie commune d’encouragement des défections et d’appui aux activités de désarmement, démobilisation, réintégration et réinstallation ou rapatriement dans toute la zone où sévit la LRA. Il souligne l’importance des programmes visant à encourager les défections et à favoriser la libération, le retour et la réinsertion des femmes, des enfants et des hommes enlevés par la LRA, en particulier ceux qui ont pour objet de faciliter l’accueil par les populations de ces personnes et notamment les enfants.

Le Conseil se félicite des progrès considérables accomplis par la Force régionale d’intervention de l’Union africaine et les pays qui lui fournissent des contingents et salue le rôle important joué par les Forces de défense populaires de l’Ouganda dans la lutte contre la LRA. Il note qu’il importe que la Force régionale d’intervention continue de bénéficier d’un soutien régional et international au titre de ses opérations, de ses moyens logistiques et de son quartier général. À ce propos, il accueille avec satisfaction l’appui consultatif et le soutien logistique que continuent d’apporter les États-Unis et les fonds que fournit l’Union européenne. Il souligne qu’il incombe au premier chef aux États de protéger les civils dans les régions où sévit la LRA. Il souligne également que toutes les opérations militaires menées contre la LRA doivent l’être dans le respect du droit international applicable, y compris le droit international humanitaire, le droit des droits de l’homme et le droit des réfugiés, avec le souci de réduire au minimum le risque de causer du tort aux civils des régions concernées, compte tenu du fait que des enfants sont associés à la LRA. Il préconise le déploiement de conseillers pour la protection de l’enfance au sein de la Force régionale d’intervention de l’Union africaine.

Le Conseil s’inquiète de ce que la LRA continue de menacer la sécurité de la région, tout particulièrement en République centrafricaine et en République démocratique du Congo. Il engage tous les États où sévit la LRA à faire en sorte que ses éléments ne trouvent pas refuge sur leur territoire, dans le respect du droit international. Il note que la présence de hauts dirigeants de la LRA continue d’être signalée dans l’enclave contestée de Kafia Kingi, à la frontière entre la République centrafricaine, le Soudan du Sud et le Soudan. Il prend note des dénégations du Gouvernement soudanais à cet égard. Il se félicite que l’Union africaine ait été invitée à vérifier les informations faisant état d’une présence de la LRA à Kafia Kingi et engage la Commission et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à déterminer ce qu’il en est. Il demeure préoccupé par la gravité de la crise nationale qui secoue la République centrafricaine et condamne vigoureusement la coopération de circonstance qui s’est nouée dans ce pays entre la LRA et d’autres groupes armés, notamment des combattants de l’ex-Séléka.

Le Conseil note que le nombre de décès pour lesquels la LRA porte la responsabilité a baissé, passant de 76 en 2013 à 36 en 2014, mais que le nombre d’enlèvements en République centrafricaine et dans l’est de la République démocratique du Congo a considérablement augmenté, atteignant plusieurs centaines. Il constate avec inquiétude que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a revu à la hausse, à cause de la menace que représente la LRA, le nombre de personnes déplacées, qui est passé de 131 090 en septembre 2014 à 180 000 en décembre 2014. Il se félicite de l’aide humanitaire apportée par les donateurs internationaux aux populations vivant dans les zones où sévit la LRA en République centrafricaine, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, mais constate avec préoccupation qu’il faut de toute urgence redoubler d’efforts pour que ces populations reçoivent l’aide humanitaire dont elles ont besoin. Il invite de nouveau toutes les parties à autoriser l’accès en toute sécurité et en toute liberté des organismes humanitaires à ces populations, conformément aux dispositions applicables du droit international humanitaire et aux principes directeurs des Nations Unies concernant l’aide humanitaire.

Le Conseil se félicite des mesures prises pour mieux gérer la situation humanitaire, y compris l’assistance aux victimes de violences sexuelles et d’autres atteintes, selon une perspective régionale plus globale, et demande instamment que davantage de progrès soient faits sur ce plan.

Le Conseil demande à nouveau qu’il soit rapidement donné suite à toutes les conclusions du Groupe de travail sur le sort des enfants en temps de conflit armé relatives à la situation des enfants victimes de la LRA. À cet égard, il engage ceux des pays dans lesquels sévit la LRA, qui ne l’ont pas encore fait, à arrêter des directives pour la prise en charge des enfants rescapés de la LRA et leur remise à des organismes civils de protection de l’enfance.

Le Conseil invite les donateurs à accroître le financement des projets de relèvement rapide destinés à aider les populations touchées à rétablir la stabilité et à retrouver leurs moyens d’existence à mesure que s’éloigne la menace de la LRA. Il demande au BRENUAC de collaborer, avec l’Union africaine, la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et d’autres organismes internationaux spécialisés, à l’élaboration d’un cadre de développement qui oriente l’action internationale menée en faveur de la stabilisation à long terme des zones où sévissait précédemment la LRA au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo et en République centrafricaine, notamment l’exécution de projets et programmes de relèvement rapide visant à renforcer la cohésion des communautés.

Le Conseil se félicite du transfèrement de Dominic Ongwen à la Cour pénale internationale de La Haye en janvier 2015. Il remercie tous ceux qui ont coopéré à cet égard, notamment les Gouvernements ougandais, centrafricain et américain, ainsi que l’Union africaine, la MINUSCA et la Cour. Il rappelle que les mandats d’arrêt décernés par celle-ci contre d’autres chefs de la LRA, dont Joseph Kony, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité (meurtres, viols, traitements cruels, attaques visant délibérément les populations civiles, enrôlement forcé d’enfants) n’ont pas encore été exécutés, et demande à tous les États de coopérer avec les autorités nationales compétentes et la Cour, conformément à leurs obligations respectives, afin que ces mandats soient mis à exécution et les responsables traduits en justice.

Le Conseil s’inquiète des liens qui existent entre le trafic d’espèces sauvages et de ressources naturelles et le financement des groupes armés opérant dans la sous-région, dont la LRA, et engage à cet égard le BRENUAC à continuer d’appuyer l’élaboration de solutions cohérentes et concertées à ce phénomène troublant à l’échelle de la sous-région.

Le Conseil se félicite du concours que le BRENUAC apporte, en collaboration avec le BRSAO, aux activités régionales de lutte contre la piraterie menées pour remédier à l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée, qui continue de porter préjudice aux États d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest. Il l’engage à continuer d’aider la région à appliquer les décisions prises au sommet de Yaoundé et à mettre en place un dispositif régional d’échange d’informations.

Le Conseil se félicite des recommandations issues de l’évaluation stratégique menée en mars 2015. Il prend note, en particulier, de la recommandation tendant à ce que le BRENUAC se concentre sur les domaines d’activités dans lesquels celui-ci présente des atouts reconnus et un avantage comparatif, notamment les quatre domaines suivants: bons offices, diplomatie préventive et médiation; appui aux initiatives menées par les organismes des Nations Unies et les organisations régionales et sous-régionales en matière de paix et de sécurité; renforcement de la cohérence et de la coordination de l’action de l’ONU dans la sous-région; et prestation de conseils au Secrétaire général et aux entités des Nations Unies présentes dans la région sur les faits marquants intervenant en matière de paix et de sécurité en Afrique centrale.

Le Conseil prie le Secrétaire général de le tenir informé, dans le cadre d’un rapport sur la situation en Afrique centrale et les activités du BRENUAC devant être présenté avant le 30 novembre 2015 et tous les six mois par la suite, des activités du BRENUAC, des progrès faits dans l’évaluation de la zone d’opérations de la LRA et de ses réseaux de soutien logistique et d’appui, qui évoluent constamment, ainsi que des activités menées par les missions déployées dans la région et les autres organismes compétents des Nations Unies aux fins de l’application de la Stratégie régionale des Nations Unies. »

Une vue du Conseil de sécurité lors de la 7461e session du 11 juin 2015
UN Photo/ Loey Felipe)/n

Le Conseil de sécurité condamne les récentes attaques de Boko Haram au Nigéria et au Tchad

Les membres du Conseil ont par ailleurs salué mardi la tenue d’une réunion conjointe d’experts de la CEDEAO et de la CEEAC à Douala, au Cameroun, le 2 avril

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné mardi dans les termes les plus forts de récentes attaques meurtrières perpétrées par Boko Haram dans le nord-est du Nigéria et au Tchad.

Suite aux attaques commises par le groupe terroriste à Kwajafa, dans l’Etat de Borno, au Nigéria, le 5 avril et à Tchoukou Telia, au Tchad, le 3avril, les membres du Conseil ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes et leur sympathie à tous ceux qui ont été blessés, ainsi qu’aux peuples et aux gouvernements des deux pays, a précisé la Présidence jordanienne du Conseil dans une déclaration à la presse.

Le Conseil de sécurité a par ailleurs exhorté la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), qui doivent bientôt avoir un sommet conjoint, à «adopter une stratégie commune et à développer une coordination et une coopération actives afin de combattre de manière plus efficace et plus rapide la menace posée par Boko Haram».

Le Conseil a également souligné «la nécessité d’adopter une approche globale pour combattre avec succès Boko Haram et la menace qu’il pose pour la région». A cet égard, les membres du Conseil ont salué la tenue d’une réunion conjointe d’experts de la CEDEAO et de la CEEAC à Douala, au Cameroun, le 2 avril, soulignant qu’il s’agissait d’une étape importante pour réaliser l’objectif d’une coopération renforcée.

A Baga Sola, sur les rives du Lac Tchad, dans un camps installé par l’ONU, les réfugiés nigérians prient dans un espace dédié au culte
Getty Images)/n

Le Conseil de sécurité condamne l’escalade des attaques de Boko Haram

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné vendredi dans les termes les plus forts la poursuite de l’escalade des attaques perpétrées au Cameroun, au Tchad et au Niger

Le Conseil de sécurité a condamné dans les termes les plus forts la poursuite de l’escalade des attaques perpétrées par les « terroristes de Boko Haram » au Cameroun, au Tchad et au Niger.

Dans une déclaration à la presse publiée vendredi soir, les membres du Conseil ont notamment pris pour exemple une attaque contre des civils le 13 février à Ngouboua, au Tchad, qui a causé la mort de plusieurs personnes, dont le chef local traditionnel.

Ils ont également cité une attaque le 8 février à Kerawa, au Cameroun, et des attaques entre le 6 et le 8 février à Diffa, au Niger.

Les membres du Conseil ont présenté leurs condoléances aux familles des victimes et leur sympathie à tous ceux qui ont été blessés « dans ces attaques odieuses », ainsi qu’aux peuples et aux gouvernements du Tchad, du Cameroun et du Niger.

Des populations déplacées sur un site de refuge dans la région de Diffa au Niger
OCHA / Katy Thiam)/n

Le Conseil de sécurité appelle Boko-Haram à « rendre les armes »

Dans une déclaration adoptée mardi soir, les 15 membres du Conseil ont condamné les récentes exactions commises par Boko Haram ces dernières semaines au Nigéria et au Cameroun

Face à l’escalade récente dans les attaques perpétrées par Boko Haram au Nigéria et dans la région du bassin du lac Tchad, le Conseil de sécurité des Nations Unies a exhorté le groupe terroriste à cesser les hostilités immédiatement et à désarmer.

Dans une déclaration adoptée mardi soir, les 15 membres du Conseil ont rappelé les récentes exactions commises par Boko Haram au Nigéria ces dernières semaines, notamment les attentats-suicide à la bombe des 10 et 11 janvier derniers à Maiduguri, dans l’État de Borno, et à Potiskum, dans l’État de Yobe, pour lesquels des enfants auraient été contraints de servir de kamikazes. Le Conseil a également mentionné les attaques perpétrées entre le 3 et le 7 janvier à Baga, dans l’État de Borno, «qui ont fait de nombreuses victimes civiles et entraîné la destruction massive d’habitations».

Le Conseil s’est aussi inquiété de la «multiplication des attaques dans la région du bassin du lac Tchad, le long de la frontière du Nigéria avec le Tchad et le Cameroun et dans les provinces du nord du Cameroun».

Réaffirmant que le [ «terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations est un crime injustifiable, quels qu’en soient les motifs, le lieu, le moment et les auteurs»], le Conseil a pris acte avec satisfaction de l’annonce faite par le gouvernement du Tchad, le 14 janvier, concernant son engagement à appuyer activement l’action menée contre Boko Haram et de l’autorisation donnée par le Parlement tchadien aux forces armées du pays de prêter main forte aux soldats camerounais et nigérians dans leur lutte contre les terroristes.

Boko Haram doit cesser «les hostilités sur-le-champ et de manière non équivoque», a en outre exigé le Conseil de sécurité, ajoutant que le groupe doit rendre les armes, démobiliser et mettre un terme aux atteintes aux droits de l’homme et aux violations du droit international humanitaire.

Le Conseil a également exhorté Boko Haram à procéder à la « libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes qui ont été enlevées et qui sont toujours en captivité, y compris les 276 écolières qui ont été enlevées à Chibok (État de Borno) en avril 2014 ».

Le Conseil des 15 membres a salué en conclusion le projet d’organiser, le 20 janvier à Niamey, au Niger, une «réunion régionale visant à examiner les mesures à prendre au niveau régional pour lutter contre la menace que représente Boko Haram».


DR)/n

Boko-Haram: L’UNOCA va demander au Conseil de sécurité d’aider le Cameroun

Le chef du Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) se dit vivement préoccupé par l’impact des attaques

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), Abdoulaye Bathily, se dit «vivement préoccupé» par l’impact des activités de Boko-Haram «sur certains pays de la sous-région», dans un communiqué de presse publié lundi, 10 novembre.

«Nous allons alerter le Conseil de sécurité sur l’ampleur des réalités observées sur le terrain. Les pays concernés ont besoin d’un soutien à la hauteur des défis auxquels ils font face dans la lutte acharnée contre Boko Haram», explique Abdoulaye Bathily, en parlant spécifiquement du Tchad et du Cameroun, pays frontaliers au Nigéria.

«Le cas du Cameroun retient particulièrement l’attention. Ces derniers temps, Boko Haram multiplie des attaques dans l’Extrême-Nord, occasionnant parfois des enlèvements et des morts. Ces actes criminels, qui touchent aussi bien les civils que les militaires, sont intolérables tout comme l’enrôlement des jeunes par ce mouvement terroriste», souligne le communiqué.

Une aide internationale serait salutaire pour les 17.000 réfugiés nigérians qui vivent au camp de Minawao à l’Extrême-Nord, dans «des conditions précaires», ajoute le chef du Bureau régional des Nations-Unies pour l’Afrique centrale. L’effort de guerre du Cameroun contre la secte Boko-Haram est pour l’heure essentiellement supporté par le budget de l’Etat, sans aide extérieure.

Abdoulaye Bathily, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Afrique centrale
niarela.net)/n

L’ONU confirme le déploiement des casques bleus en RCA en septembre prochain

Ils remplaceront les troupes de la la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) opérant sous l’ égide de l’Union africaine (UA).

Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a affirmé mercredi à Brazzaville que l’ ONU enverra au mois de septembre ses casques bleus en République centrafricaine (RCA) en remplacement des troupes de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) opérant sous l’ égide de l’Union africaine (UA).

« Le Conseil de sécurité a décidé que les Nations Unies reprendraient l’opération de l’ UA le 15 septembre. Ce qui nous laisse le temps pour déployer les troupes supplémentaires, les moyens et dans l’ intervalle, nous sommes en appui intégral dans toute la mesure de nos moyens, de l’ UA », a indiqué M. Ladsous à l’issue d’ un entretien avec le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération Basile Ikouébé.

S’agissant de l’action des soldats de la MISCA en RCA, Hervé Ladsous a estimé qu »ils font un travail remarquable, très nécessaire ». Pendant son séjour à Brazzaville, il sera reçu par le chef de l’Etat congolais Denis Sassou N’ Guesso, médiateur dans la crise centrafricaine. M. Ladsous poursuivra jeudi son périple à N’ Djamena au Tchad.

La République du Congo a envoyé près d’ un millier des éléments, y compris des militaires, gendarmes et policiers, en RCA, dans le cadre de la MISCA, en vue d’ aider le pays à restaurer la paix, la sécurité et la stabilité. En rappel, les Nations Unies envisagent de déployer quelque 12.000 casques bleus en Centrafrique

Des Casques bleus de l’ONU à Goma, en RDC
AFP /Phil Moore)/n

L’ONU accepte la création d’une mission de maintien de la paix en Centrafrique

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en RCA (Minusca) comptera 12.000 casques bleus

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté jeudi une résolution créant une mission de maintien de la paix en République centrafricaine, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en RCA (MINUSCA), qui comptera 12.000 casques bleus. Selon la résolution, « à compter du 15 septembre 2014, la MINUSCA comprendra initialement un effectif militaire de 10.000 hommes, dont 240 observateurs militaires et 200 officiers d’état-major, et un effectif de police de 1.800 hommes, dont 1.400 membres d’unités de police constituées, 400 policiers et 20 agents pénitentiaires. »

Plusieurs personnes que le Réseau des journalistes pour les droits de l’Homme en République centrafricaine (Rjdh-RCA) a contactées ont exprimé leur satisfaction, au sujet du vote. Ambroise Zawa, ancien député de Bozoum et conseiller national de transition s’est dit satisfait par cette nouvelle et pense que cet envoi constitue une réponse «à l’absence de neutralité qui a caractérisé certains contingents des pays voisins placés sous mandat de l’Union Africaine». Selon lui, certains contingents ont brillé par la partialité dans leurs opérations. Il espère que les troupes des Nations Unies «viendront corriger cette situation ce qui pourra rassurer tout le monde et apaiser la tension».

Gervais Lakosso, président du Groupe de travail de la Société Civile, note quant à lui, que «c’est un combat que la société civile a mené depuis le début de la crise. Car pour nous, les Casques bleus rassurent parce qu’ils auront plus de moyens et leur mandat sera plus ferme». La société civile émet toutefois des réserves sur le commandement de la future force. Pour garantir l’efficacité de la mission, Gervais Lakosso propose que cette fonction soit confiée à non Africain ou un non ressortissant de l’Afrique Centrale. Il estime en outre qu’ «il faudrait écarter de ces forces, les contingents des pays voisins de la Centrafrique, car ils ont des intérêts dans le pays».

Du côté de l’ex coalition Séléka, c’est le même sentiment de satisfaction, mêlé d’une certaine prudence. Le général Abdel Kader Kalil, leader militaire de la coalition, dit attendre le résultat du travail de la MINUSCA avant de la juger. «L’essentiel est que ces forces apportent un mieux dans la situation du pays. Nous les verrons à l’ uvre puis le jugement viendra. Pour le moment nous restons vigilants et prudents».

Idriss, un commerçant du KM5, déclare au RJDH à ce propos que «s’ils viennent pour corriger la partialité des soldats français vis-à-vis de nous, nous les soutiendrons». Narcisse, un réparateur de moto, dit aussi être rassuré par ce déploiement: «cela nous rassure parce que la MISCA est dépassée et n’arrive plus à contrôler tous les coins où se trouvent les extrémistes. Les Nations Unies viendront ramener la paix, je suis confiant».

La force des Nations Unies en Centrafrique sera constituée de 12 000 hommes et son déploiement devrait être effectif d’ici mi-septembre prochain. La MINUSCA prendra le relais de la MISCA, qui avait elle aussi succédé à la FOMAC (Force Multinationale de l’Afrique Centrale).

Des casques bleus de l’ONU en Ethiopie
AFP /Stuart Price)/n

Paul Biya: « Nous félicitons l’action de la France au Conseil de Sécurité »

Par Paul Biya, président de la République du Cameroun

Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président en Exercice de l’Union Africaine,
Monsieur le Président du Conseil Européen,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Européenne,
Madame la Présidente de la Commission de l’Union Africaine,
Le thème dont nous débattons, «la Paix et la Sécurité en Afrique», est inscrit dans toutes nos rencontres. Cela en souligne l’importance. En effet, les actions pernicieuses des mouvements terroristes, les trafics de toute sorte, les prises d’otages et la piraterie, menacent constamment la paix et la sécurité de notre Continent. Notre sous-région, l’Afrique Centrale, n’y échappe malheureusement pas. La situation qui prévaut en Centrafrique, pays voisin du Cameroun, nous préoccupe au plus haut point. Je salue ici la mobilisation et la détermination de la communauté internationale à agir à nos côtés. Je rends particulièrement hommage à l’Organisation des Nations Unies, à la France et aux pays de la CEMAC qui se sont interposés pour faire cesser les exactions et ramener la paix civile.

L’Union Européenne pour sa part apporte son soutien au Cameroun pour faire face à l’afflux sur son territoire de réfugiés qui fuient la RCA par dizaines de milliers. Notre souhait, c’est que cette solidarité qui est tant appréciée se poursuive. La dégradation de la situation en RCA, et l’ampleur du désastre sécuritaire et humanitaire ont atteint le seuil critique. Elles appellent la mise en place d’une force de maintien de la paix, sous l’égide des Nations Unies. Nous félicitons l’action de la France au Conseil de Sécurité dans ce sens et la soutenons. L’extrême pauvreté sert de terreau à toutes sortes de mouvements extrémistes. Elle constitue donc une menace à la paix. Dès lors, la lutte contre la pauvreté devient un élément fondamental dans la préservation de la sécurité et de la paix.

Le partenariat Afrique-Union Européenne apparaît plus que jamais comme un des moyens efficaces permettant d’avancer dans cette voie. Il est important que nous adoptions des programmes qui prévoient, de façon concrète, des actions solidaires et concertées pour faire reculer la pauvreté. La prolifération et la circulation des armes légères et l’action des réseaux de blanchiment d’argent et de trafic de drogue me semblent également intimement liées à l’insécurité. Toutes ces questions méritent une attention particulière au cours de ce Sommet.

Le Cameroun, indépendamment des mesures prises au niveau national pour faire face à ces menaces, a organisé à Yaoundé en juin 2013, un Sommet sur la Sûreté et la Sécurité maritimes dans le Golfe de Guinée. Une stratégie régionale commune et des instruments juridiques ont été adoptés. Ceux-ci méritent le soutien et l’implication de la Communauté Internationale. Car il s’agit d’un combat que nous menons pour et en son nom. Il en est de même du combat contre le terrorisme. Nous devons conjuguer nos efforts. Assurer la paix et la sécurité en Afrique, c’est d’une certaine façon contribuer à la paix et à la sécurité dans le reste du monde.
Je vous remercie.

Bruxelles, le 02 avril 2014


prc.cm)/n

Centrafrique: Le Conseil de sécurité envisage le déploiement de 12.000 casques bleu

Un rapport du Secrétaire général qui le préconise a été examiné jeudi par le Conseil de sécurité de l’ONU

Ce rapport a été présenté au Conseil de sécurité par le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous.

« Bien que la situation à Bangui se soit quelque peu stabilisée grâce aux efforts acharnés de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), Sangaris et le Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BINUCA), des civils continuent d’être tués tous les jours par d’autres civils et groupes armés du fait de leur appartenance religieuse », a dit M. Ladsous devant les membres du Conseil de sécurité.

« La crise en République centrafricaine requiert une approche unifiée et intégrée par le déploiement d’une opération multidimensionnelle de maintien de la paix, la protection des civils devant constituer sa première priorité », a-t-il indiqué.

« Les Nations Unies ont le pouvoir de déployer et maintenir une opération de maintien de la paix multidimensionnelle dotée de toutes les capacités requises pour traiter de la nature profonde de la crise complexe qui se déroule actuellement en République centrafricaine », a ajouté M. Ladsous.

Dans son rapport, le Secrétaire général recommande au Conseil de sécurité d’autoriser, sous l’empire du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le déploiement de 12.000 casques bleus. Il s’agirait de transférer les principaux éléments de la MISCA dans cette opération de maintien de la paix des Nations Unies.

Selon Hervé Ladsous, l’établissement d’une telle opération prendra approximativement six mois.

De leur côté, la Secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valerie Amos, et le Haut-Commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres, ont fait part devant le Conseil de sécurité de leurs réflexions après leurs récentes visites en République centrafricaine.

« La situation en République centrafricaine est désastreuse et il faut faire davantage pour garantir un soutien aux efforts du gouvernement de transition, des travailleurs humanitaires, et des troupes de Sangaris et de la MISCA », a dit Mme Amos.

Plus de 650.000 personnes sont toujours déplacées à travers le pays, dont plus de 232.000 rien que dans la capitale Bangui. Plus de 290.000 personnes ont fui dans les pays voisins, principalement au Cameroun.

Pour sa part, M. Guterres s’est dit profondément choqué par la brutalité et l’inhumanité de la violence en République centrafricaine. »Les efforts nationaux et internationaux pour répondre à la crise actuelle doivent donc prendre en compte toute la République centrafricaine », a-t-il souligné.

Casques bleu tanzaniens
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Violation des droits de l’homme en Centrafrique: L’ONU bientôt sur le terrain

Bernard Muna, le président de la commission internationale mise sur pied à cet effet, a décliné la méthode de travail des enquêteurs

Bernard Acho Muna, le président de la Commission d’enquête internationale sur les violations des Droits de l’Homme en République centrafricaine, se rendra à Bangui ce mercredi 26 février 2014.

Les mesures de sécurité, les autres formalités diplomatiques et administratives ont déjà été réglées pour l’avocat camerounais et ses deux collègues qui composent le trio de cette commission internationale de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

« Avec mes collègues, l’ancien ministre mexicain des Affaires étrangères et l’avocate mauritanienne, nous allons descendre sur le terrain. Nous allons rencontrer les représentants de l’Union africaine, ceux des Nations-Unies et tous ceux qui peuvent témoigner sur ce qui se passe », a assuré Bernard Acho Muna dans le quotidien public Cameroon Tribune du 25 février 2014.

Par ailleurs, a-t-il indiqué, « Il s’agira ensuite d’établir les responsabilités collectives et individuelles des acteurs de cette violence. Nous allons également échanger avec l’équipe actuelle au gouvernement. Il s’agira de savoir comment on est parti d’un simple coup d’Etat à toutes ces tueries qui ont été enregistrées ».

La commission d’enquête mise sur pied en Centrafrique par la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations Unies du 5 décembre 2013, a une durée d’un an. Elle est composée d’un secrétariat et de trois experts.

Bernard Acho Muna, qui en assume la présidence est avocat. Ancien magistrat, il a été Procureur adjoint du Tribunal pénal international pour le Rwanda de 1997 à 2002. Il a par ailleurs présidé le Barreau des avocats du Cameroun.

La Mauritanienne Fatimata Mbaye est avocat des droits de l’homme et Présidente de la Commission des droits de l’homme de l’Association mauritanienne des droits de l’homme. Elle est en outre la Vice-présidente de la Fédération internationale des droits de l’homme.

Le Mexicain Jorge Castañeda est universitaire et auteur de nombreux ouvrages en droit international humanitaire. Il a été secrétaire d’Etat aux Affaires Etrangères du Mexique.

Selon le Conseil de Sécurité des Nations Unies, les trois experts de la Commission auront pour mission de: « réunir des informations, aider à identifier les auteurs de ces violences et atteintes, mettre en lumière leur éventuelle responsabilité pénale et aider à faire en sorte que les responsables répondent de leurs actes »

Bernard Muna, l’avocat camerounais préside la Commission d’enquête internationale sur les violations des droits de l’homme en Centrafrique
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